Le Rwanda

 

 

Époque précoloniale et coloniale

Traditionnellement, la population rwandaise était structurée en une vingtaine de clans composés d'éleveurs, les Tutsis, d'agriculteurs, les Hutu, et d'artisans, les Twa. Le clan était la référence identitaire de chaque Rwandais. Chaque clan avait un chef, le Mwami issu d'un lignage patriarcal, qui était Hutu ou Tutsi. Un des clans, dirigé par un lignage Tutsi, dominait le Rwanda et son Mwami était considéré comme le roi du Rwanda. Les populations parlaient la même langue, le kinyarwanda, se mariaient entre elles, partageaient la même religion et pouvaient passer d'un groupe socio-professionnel (Hutu ou Tutsi) à l'autre. On ne peut donc pas parler d'ethnies différentes au Rwanda selon la définition académique de l'ethnie.

Ce système féodal était basé sur la possession de troupeaux ou de terres. Cette structure était concrétisée par un chef du bétail et un chef des terres. Elle comportait aussi un chef militaire.

Vers la fin du XIXe siècle, le Mwami est Kigeli IV Rwabugiri, qui meurt en 1895. En 1885, la Conférence de Berlin attribue le Rwanda à l'Empire allemand, et les premiers Européens à pénétrer au Rwanda, en 1892 et 1894, sont Oscar Baumann et Gustav Adolf von Götzen.

À leur arrivée, les colonisateurs allemands, puis belges cherchèrent à comprendre cette société mobile et complexe qui ne correspondait pas aux critères européens. Ils classèrent les populations en fonction de leurs activités, de leur physique, etc. Ils furent très impressionnés par la monarchie rwandaise, et considérèrent cette catégorie, les Tutsis, comme une « race » supérieure, assimilant aussi tous les Tutsis à ceux de la cour royale. Selon les colonisateurs, les Tutsis sont plus grands, plus clairs de peau, plus beaux, ce qui les rendrait plus aptes à diriger.

Les colons vont donc s'appuyer sur les Tutsis pour mettre en place leur administration coloniale, ne respectant pas les Mwami des clans dirigés par des Hutus. Il se créa ainsi une différenciation raciale artificielle issue du regard du colonisateur. Cette distinction, au départ socio-professionnelle et politique entre Hutu et Tutsi, devint raciale et politique dans l'organisation de la société coloniale.

L'accès aux avantages, à l'enseignement, aux postes administratifs fut réservé prioritairement aux Tutsis. Les termes de « Hutu » (roturier) et de « Tutsi » (noblesse) furent alors considérés comme référence identitaire essentielle par les Rwandais, et entraînèrent une différenciation antagonique de la société entre ces deux groupes. Le terme « ethnie » n'ayant pas d'équivalent dans la langue rwandaise, l'administration coloniale utilisa à sa place le terme « ubwoko », qui désigne le clan.

Selon l'histoire enseignée durant la colonisation, les Hutus majoritaires étaient des fermiers d'origine bantoue. Les Tutsi étaient un peuple pastoral qui serait arrivé dans la région au XVe siècle depuis les hauts-plateaux éthiopiens. Un troisième groupe, les Twa, seraient les représentants des premiers colons de la région et issus des Pygmées.

Ces théories sont désormais fortement remises en cause et l'on tend aujourd'hui à considérer que les colonisateurs belges des années 1920, négligeant les références claniques, ont interprété de façon ethnique la structure socio-professionnelle de la population, sous l'influence aussi de l'organisation héritée des colonisateurs précédents, les Allemands, et ont ainsi appliqué une politique formellement appuyée par la Société des Nations qui avait confié à la Belgique la tutelle du Ruanda-Urundi. Ainsi s'installa une légende sans réel fondement née là où s'arrêtait la mémoire orale de la culture rwandaise et sans qu'aucune recherche archéologique ou linguistique soit venue l'étayer.1

 

Étapes de la colonisation belge

En 1916, pendant la Première Guerre mondiale, les Belges chassent les Allemands du Rwanda et occupent à leur tour le pays.

En 1919, le Traité de Versailles attribue le Rwanda à la Belgique. En 1922, la Belgique instaure un protectorat, qui s'appuie sur la minorité Tutsie, la classe dominante traditionnelle.

En 1924 la Société des Nations confie à la Belgique un mandat de tutelle. Le gouvernement colonial s'appuie sur les autorités locales en place, le Mwami Yuhi Musinga et l'aristocratie tutsi.

En 1931, Yuhi Musinga, qui refuse de se faire baptiser, est obligé de partir en exil dans l'actuelle République démocratique du Congo. La Belgique confie le pouvoir à son fils le Mwami Mutara Rudahigwa, converti au catholicisme. La carte d'identité ethnique est instituée. (Cette carte d'identité et la prétendue origine extérieure des Tutsi jouent un rôle essentiel à partir de 1959 pour discriminer les Tutsis et justifier leur élimination du pays.)

Les missions catholiques prennent de plus en plus d'importance dans le pays. Elles se chargent de l'éducation sur tout le territoire.

En 1956, Mutara Rudahigwa commence à revendiquer l'indépendance du pays auprès de l'ONU. C'est également dans les années cinquante que la question de « l'ethnie », est devenue « raciale » avec l'idéologie et la propagande politique diffusées par l'Église et les hommes politiques.2

Les Tutsis, érigés par le colonisateur en « caste » dominante, furent de plus en plus dénoncés par la majorité hutue. Dans un texte publié le 24 mars 1957, le Manifeste des Bahutu, neuf intellectuels Hutus cristallisèrent cet antagonisme.3

 

Indépendance et présidence de Grégoire Kayibanda

Le 25 juillet 1959, Mutara Rudahigwa meurt dans des conditions mystérieuses. Kigeli V Ndahindurwa est alors placé au pouvoir par les conseillers de Mutara Rudahigwa. Avec le soutien de l'Église, les Hutu refusent cette succession. Ils veulent être intégrés au nouveau gouvernement. Des manifestations dégénèrent en révoltes après la rumeur de l'assassinat d'un homme politique hutu. Les Tutsis étant minoritaires, ils sont pourchassés et massacrés, le pays plonge alors en pleine guerre civile.

En 1960, l'ancien gouvernement de Kigeli Ndahindurwa quitte le pays pour l'Ouganda, ainsi que plus de 200 000 Tutsis.

En septembre 1961, un référendum est organisé et 80 % des votants se prononcent pour la mise en place d'une république. Le parti politique hutu Parmehutu, obtient 78 % des sièges à l'Assemblée nationale du Rwanda. Le 26 octobre, Grégoire Kayibanda devient le premier président de la République du Rwanda.

Le Conseil de tutelle des Nations unies insiste pour que la Belgique accorde l'indépendance au Rwanda. C'est chose faite le 1er juillet 1962.4

Au cours des années soixante plusieurs tentatives peu organisées de retour armé des exilés sont repoussées par le Rwanda et toujours ponctuées par des massacres de Tutsis restés au pays. Le premier massacre important des Tutsis au Rwanda a lieu en décembre 1963. Entre 8 000 et 12 000 hommes, femmes et enfants sont massacrés. Le journal Le Monde évoque un génocide (édition du 4 février 1964) et Radio Vatican parle à ce moment-là du plus « terrible génocide jamais perpétré depuis celui des Juifs ». En 1972 au Burundi voisin, un très important massacre de masse des Hutus burundais par l'armée burundaise à majorité tutsie fait, selon les Hutus, environ 200 000 morts. Ce massacre choqua vivement les Hutus rwandais. Le pouvoir du président Grégoire Kayibanda s'affaiblissait et en 1973, il tente de réactiver l'unité politique du Rwanda contre la menace tutsie. Les élèves et professeurs tutsis sont exclus des collèges rwandais. Des massacres ont lieu dans des établissements scolaires. Une nouvelle vague d'exil des Tutsis s'ensuit et Juvénal Habyarimana prend le pouvoir à la suite d'un coup d'État en juillet 1973.5

 

Juvenal Habyarimana au pouvoir

Après son coup d'État, le président Habyarimana semble ne plus vouloir pratiquer la politique de discrimination ethnique de Grégoire Kayibanda qui empêchait les Tutsis d'accéder à des postes de responsabilité politique, mais applique tout de même un système de quotas. Seuls 10 % des Tutsis sont admis dans les écoles, les universités et les emplois et presque aucun n'accède à un poste de maire ou de préfet. Si quelques uns réussissent à s'enrichir, comme Valens Kajeguhakwa (ami du Général Bizimungu qui deviendra membre de l'Akasu), d'autres payent leur succès en subissant emprisonnements arbitraires et confiscation de leurs biens. Valens Kajeguhakwa finit par subir le même sort avant de s'enfuir rejoindre le FPR avec Pasteur Bizimungu en 1990.6

En 1975, Juvénal Habyarimana fonde son parti, le Mouvement révolutionnaire national pour le développement (MRND). La même année, le président français Giscard d'Estaing signe un Accord particulier d'Assistance Militaire avec le gouvernement rwandais. Entre 1987 et 1994, des livraisons régulières d’équipement militaire vers le Rwanda seront effectuées par la France.

En 1978, Habyarimana change la Constitution et fait adopter un régime à parti unique, le MRND, dont tous les Rwandais sont membres d'office.7

Malgré sa dictature, Juvénal Habyarimana séduit les démocraties occidentales et fait passer son pays pour la « Suisse de l'Afrique ». L'aide internationale au développement arrive. Même les journalistes qui ont développé les critiques les plus violentes contre lui, lui étaient plutôt favorables dans les années 1980.

Les travaux collectifs « umuganda », service civique imposé le samedi, sont utilisés pour stimuler des actions de développement. De nombreux projets de développement, facilités par des jumelages avec des collectivités locales européennes (Belgique, France, Allemagne, Suisse, etc.) soulignent ces bonnes relations entre l'Europe et le Rwanda.

Les Églises sont très actives aussi dans ces projets. Le pape se rend au Rwanda très catholique en septembre 1990.

Cependant la question des réfugiés Tutsi à l'étranger persiste. Environ 600 000 Rwandais (Tutsis ou opposants Hutus) vivent en exil à la fin des années 1980. Des milliers de réfugiés avaient été refoulés d'Ouganda au Rwanda en 1982, puis à nouveau expulsés du Rwanda peu après. En 1986, le gouvernement rwandais annonce que le pays est trop peuplé pour pouvoir accueillir les réfugiés. Ceux-ci revendiquent leur retour, au besoin par la force, et fondent en 1987 le Front patriotique rwandais.

Subissant une pression aussi bien intérieure de la part d'hommes politiques, d'intellectuels ou de journalistes, qu'extérieure de la part de pays bailleurs de fond exigeant des réformes, Juvénal Habyarimana abandonne le 5 juillet 1990 la présidence de son parti unique et annonce un prochain changement de la Constitution pour donner naissance à une démocratie en autorisant la création de partis politiques. En septembre 1990, quatre journalistes sont jugés pour avoir publié des articles sur la corruption du gouvernement, mais sont acquittés. Une semaine plus tard, Habyarimana nomme les membres de la commission chargé d'étudier la réforme politique. C'est à ce moment que le Front patriotique rwandais décide de lancer une attaque contre le Rwanda depuis l'Ouganda.

 

L'attaque des exilés Tutsi le premier octobre 1990

L'Armée patriotique rwandaise, branche armée du FPR, lance une attaque depuis l'Ouganda sur le nord du Rwanda le 1er octobre 1990, bénéficiant d'un large appui de l'armée ougandaise – le chef de l'APR, Fred Rwigema est alors le numéro deux de l'armée ougandaise. Le président Habyarimana appelle ses alliés à le soutenir8. La France dès le 4 octobre 1990, le Zaïre et la Belgique interviennent brièvement pour aider à évacuer des occidentaux. Huit à dix mille Tutsis sont emprisonnés en octobre 1990. En désaccord avec cette politique, la Belgique rapatriera alors ses troupes du Rwanda.

Le soutien militaire français sera maintenu sous la dénomination opération Noroît jusqu'à la mise en place des troupes de l'ONU (MINUAR commandée par le général Dallaire) en décembre 1993. Le ministre de la coopération Robert Galley témoignera que l'armée française a bien été utilisée afin de stopper l'avancée du FPR. Le nombre officiel de militaires français participant à Noroît atteindra 688 personnes. Le 15 octobre 1990, l'ambassadeur de France au Rwanda, Georges Martres, adresse un télégramme au chef d'état-major particulier du président Mitterrand, dans lequel il mentionne le risque d'un génocide contre les Tutsis. Malgré cet avertissement, le gouvernement français va continuer d'aider le régime d'Habyarimana.

Divers groupes tutsi sont exécutés par des « extrémistes » hutu. L'armée rwandaise massacre 1000 Bahimas (apparentés aux Tutsis) à Mutara, et environ un millier de Bagogwe (apparentés aux Tutsis) au nord-ouest du Rwanda, dont 348 Tutsis dans la région de Kibilira.

Depuis ses bases arrières établies en Ouganda et avec l'appui en matériel détourné de l'armée ougandaise, le FPR établira progressivement une tête de pont au nord du Rwanda où des combats se poursuivront jusqu'en 1994. Ceux-ci sont la cause d'importants déplacements vers la capitale de la population hutue qui fuit les combats et des exactions attribuées au FPR dans la zone toujours plus vaste qu'il occupe dans le nord du pays.

À la suite du discours de La Baule de François Mitterrand, Juvénal Habyarimana fait changer la Constitution en 1991 pour revenir au multipartisme. Sous la pression de la communauté internationale, les accords successifs d'Arusha, négociés en Tanzanie avec le FPR et clôturés en août 1993, prévoient, après un cessez-le-feu, l'organisation du retour des exilés tutsis et l'intégration politique et militaire des différentes composantes internes et externes de la nation rwandaise.

La MINUAR, mission de paix de l'ONU, sera mise en place en décembre 1993 pour aider à la concrétisation de ces accords. Parallèlement l'entourage de Juvénal Habyarimana et de son épouse Agathe, qui contrôle aussi l'armée et l'économie du pays, créent en 1992 la Coalition pour la défense de la République (CDR), les milices Interahamwe et la Radio Télévision Libre des Mille Collines (RTLM) qui seront les principaux organes du génocide de 1994 et s'autoqualifieront de Hutu Power. Les médias gouvernementaux rwandais joueront un rôle significatif de propagande anti-Tutsi avant et durant le génocide. Ainsi, la RTLM appelle au meurtre des Tutsi dès 1992.

L'ambassadeur belge Johan Swinnen a rapporté à Bruxelles que la RTLM diffuse ces appels à l’extermination des Tutsis. Le journal rwandais Kangura, un autre organe des « médias de la haine », publie le 10 décembre 1990 les « Dix commandements du Hutu », texte raciste qui appelle à la haine anti-Tutsi. Au cours de la période 1990-1993, des assassinats politiques, les massacres de certaines populations tutsi par les forces gouvernementales seront considérés par une commission d'enquête internationale conduite en 1993 comme des prémices d'un génocide.

 

Le génocide

Le soir du 6 avril 1994, les présidents rwandais et burundais, le chef d'état-major rwandais et une dizaine d'autres personnalités, meurent, avec l'équipage de trois français, dans un attentat visant l'avion présidentiel rwandais. Dès le lendemain, la première ministre, Agathe Uwilingiyimana, et d'autres personnalités politiques hutu démocrates, dix militaires belges de la Mission des nations unies (Minuar) sont assassinés par la garde présidentielle rwandaise. Simultanément débute le génocide des Tutsis dans plusieurs provinces du pays. La mort du président Habyarimana est donc considérée comme le fait initial du génocide rwandais. Le gouvernement intérimaire rwandais, constitué quelques jours plus tard, conduit le génocide à l'intérieur du pays et la guerre contre l'armée du FPR, Front Patriotique rwandais constitué essentiellement par des exilés Tutsis. Des Rwandais sont aussi victimes de cette guerre civile entre les FAR gouvernementales et l'APR. Enfin, des Hutus, exécutés sans jugement comme génocidaires, et parfois leurs familles, sont victimes de représailles de soldats du FPR.

Le gouvernement intérimaire est dirigé par l'ex-premier ministre Jean Kambanda, qui plaida coupable devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda et fut condamné en 1998 à la prison à vie pour crime de génocide, entente en vue de commettre le génocide et crime contre l'humanité.

Le « cerveau » du génocide, selon le procureur du TPIR et de nombreux observateurs, serait le colonel Théoneste Bagosora, condamné à la prison à vie en 2008, membre de l'Akazu, « petite maison » en Kinyarwanda gravitant autour de la famille Habyrimana, désignant ainsi le noyau dur qui, selon de nombreux témoins Rwandais, ont inspiré ce génocide. Au moins 800 000 Tutsis et Hutus démocrates ont été massacrés selon l'ONU, plus d'un million selon les autorités rwandaises et plus encore selon certains auteurs, qui font remarquer que la déclaration d'état-civil à la naissance n'était pas obligatoire au Rwanda. Ce génocide fut l'un des quatre génocides du XXe siècle reconnus par les institutions internationales9. D'une durée de cent jours, ce fut le génocide le plus rapide de l'histoire et celui de plus grande ampleur quant au nombre de morts par jour.

 

Cent jours d'extermination

Les exécutions se déroulent pendant trois mois. Dans un pays administrativement bien structuré malgré la reprise du conflit avec le FPR, les ordres issus du gouvernement sont relayés par les préfets, qui les transmettent à leur tour aux bourgmestres, lesquels organisent des réunions dans chaque village pour informer la population des consignes données, avec l'appui de gendarmes ou de soldats, ainsi que du clergé. Les ordres sont également transmis par la Radio Télévision Libre des Mille Collines qui encourage et guide jour après jour, heure par heure le génocide, dénonçant les Tutsi encore vivants à tel ou tel endroit. L'enrôlement de la population pour participer aux tueries est favorisé par la coutume de l’umuganda, journée de travail collectif où la population est rassemblée, selon une méthode déjà employée dans les massacres de Mutara en 1990 ou du Bugesera en 1992. Mais le « travail » consiste désormais à massacrer à travers tout le pays les Tutsis, ainsi que certains Hutus modérés réputés hostiles à ce projet et considérés comme des « traîtres ». Ce « travail » est dirigé par les milices Interahamwe (issue du MRND, le parti présidentiel) et Impuzamugambi (issue de la CDR, Coalition pour la défense de la République, organisation extrémiste composée de durs du régime Habyarimana), parfois assistées par les FAR, le reste de la population suivant de gré ou de force. La population utilise essentiellement des machettes, des houes et des gourdins cloutés, les « outils ».

Des barrières sont montées sur toutes les routes du Rwanda pour arrêter les fuyards qui sont massacrés sur place. Généralement les autorités locales, parfois sous la pression de hiérarchies parallèles organisées par les préfets, prétextent la mise en sécurité des Tutsis pour les regrouper dans des lieux publics comme les stades, les bâtiments communaux, les écoles et les églises. Ensuite des groupes de miliciens achèvent les personnes, parfois précédés par les FAR qui commencent « le travail » avec des armements adaptés, des grenades notamment. Enfin les maisons de Tutsis sont systématiquement visitées par les miliciens pour sortir ceux qui s'y cachent et les massacrer.

Les massacres atteindront des sommets dans l'horreur. L'ampleur du massacre (en trois mois, 1 million de personnes sont tuées selon les autorités rwandaises après recensement, 800 000 selon l'ONU et l'OUA), sa cruauté (des femmes enceintes sont éventrées pour tuer les fœtus, la violence sexuelle est fréquemment employée, des tueries ont lieu au sein de familles mixtes, le sadisme se manifeste dans de nombreux cas) et le nombre d'exécutants en font un des événements les plus atroces du XXe siècle.

Le 12 avril 1994, le chef d'état-major des Forces armées rwandaises, Leonidas Rusitara, nommé le 7 avril à la suite de la mort de son prédécesseur dans l'attentat du 6 avril, publie avec une dizaine d'officiers des FAR un communiqué dénonçant les tueries, et proposant un cessez-le-feu avec le FPR ainsi que la reprise du processus d'Arusha. Il est limogé sur le champ par le gouvernement intérimaire et remplacé par Augustin Bizimungu. Cette tentative de retour au calme resta vaine.

À Butare, le seul préfet tutsi du Rwanda essaye de lutter contre le développement du génocide dans sa région. Il est destitué le 17 avril 1994. Le génocide démarre vraiment ensuite. Le 19 avril 1994 le Président du Gouvernement intérimaire vient sur place soutenir les autorités locales et la population par un appel « au travail ».

Dans la région de Kibuye, dans le massif montagneux de Bisesero, lieu réputé pour leur résistance à d'autres périodes, des Tutsi se sont regroupés et ont tenté de résister aux autorités locales et aux miliciens en se battant avec des armes qu'ils leur prenaient. 65 000 Tutsi y sont enterrés dans un mémorial. 800 survivants ont été dénombrés par les soldats de l'opération Turquoise.

Une exception à Giti, près de Kigali, aucun Tutsi n'a été tué, grâce aux autorités locales. Le bourgmestre de Giti a été félicité par le président Bizimungu après la victoire du FPR.

 

Le 30 avril 1994, le bureau politique du Front patriotique rwandais publie un communiqué selon lequel le génocide est presque terminé. Il « appelle le Conseil de sécurité des Nations unies à ne pas autoriser le déploiement de la force proposée, parce que l'intervention des Nations unies à ce stade ne peut plus servir un quelconque but en ce qui concerne l'arrêt des massacres ». Les massacres ne cesseront complètement que courant juillet, mais on estime que 80 % des massacres étaient accomplis à la mi-mai. Le médecin allemand Wolgang Blam qui se trouvait à Kibuye dans une région où les Tutsi étaient très nombreux (20 % de la population) et où les massacres durèrent jusqu'en juillet, témoigne dans un document qu'à partir du 16 mai 1994 les autorités locales ont normalisé la situation en ouvrant les services publics, les banques, les transports, etc. L'essentiel des massacres était alors accompli.

Cette observation du Docteur Blam se retrouve à l'échelon national. Il raconte d'ailleurs que des membres du gouvernement intérimaire se sont déplacés le 8 et le 16 mai à Kibuye pour lancer cette normalisation. À la mi-mai Alison Des Forges signale qu'il y eût débat sur la nécessité de massacrer les femmes et les enfants épargnés jusque là dans certaines régions et que le débat fut tranché par leur extermination effective.

Mais la guerre civile évoluait en faveur du FPR et c'est à ce moment que la France perça le mur de la qualification du génocide au plan diplomatique, dans la perspective d'une intervention. La plupart des rescapés trouveront refuge dans les régions du nord-est du Rwanda, là où le FPR avance rapidement au début du génocide. Quelques rescapés réussiront à se cacher dans des marais ou des zones forestières. Les autres rescapés seront sauvés par des Hutu qui prendront le risque de les cacher, jusqu'à ce que le FPR arrive. La zone protégée par l'Opération Turquoise, à l'ouest du Rwanda sera la dernière zone occupée par le FPR et celle où les massacres continueront le plus longtemps, les Français ayant comme la Minuar l'ordre de « rester neutre entre les factions rwandaises ». Les Français sauvèrent toutefois 8 000 rescapés du stade de Nyarushishi au sud-ouest du Rwanda et 800 autres à Bisesero, ainsi que des groupes isolés au gré des circonstances.

Le génocide constitue en outre un désastre économique avec les destructions de biens (notamment les troupeaux) et les pillages. Dans la volonté d'anéantir jusqu'au souvenir des Tutsis on détruisit aussi très souvent leurs maisons et leurs jardins, sans chercher à les utiliser autrement qu'en récupérant leurs matériaux.

La capitale, Kigali, est prise le 4 juillet 1994 par le FPR. Le génocide coûtera la vie à des centaines de milliers de Tutsis et Hutus modérés. Les miliciens hutu et les FAR battent en retraite au Zaïre (actuelle République démocratique du Congo). Deux millions de réfugiés hutu partent également, redoutant les représailles et exactions du FPR. Le 19 juillet 1994, un gouvernement fondé sur les derniers accords d'Arusha, mais dominé par le FPR, prend les rênes du Rwanda. Le président de la République et le Premier ministre sont des Hutus dits modérés. Celui qui a conduit le FPR à la victoire, le général-major Paul Kagame, vice-président et ministre de la défense, devient l'homme fort du Rwanda.

Au fur et à mesure de son entrée au Rwanda, le FPR, tout en protégeant les Tutsis rescapés, s'est également livré à des exactions, des exécutions sommaires sans jugement et des massacres de représailles. En avril, à Kigali, plusieurs dizaines de responsables politiques ou militaires sont tuées par le FPR, parfois avec les membres de leur famille. Plusieurs centaines de personnes furent également tuées dans le stade de Byumba. Les crimes commis par les soldats du FPR furent trop répétés pour que les responsables de ce mouvement puissent l'ignorer. D'une manière générale, ils ne firent rien pour les empêcher. Après la mise en place du nouveau gouvernement, 32 militaires du FPR ont été jugés par des tribunaux militaires rwandais, dont 14 ont été condamnés pour meurtre à des peines de deux à six ans de prison. Selon un rapport de Robert Gersony, consultant pour le HCR, entre 25 000 et 45 000 personnes ont été massacrées par le FPR entre avril et août 1994.

 

La démission de la communauté internationale

Cette démission a été stigmatisée par le Général canadien Roméo Dallaire qui commandait la Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda (MINUAR), force de l'ONU destinée à soutenir les accords d'Arusha.

Il apparaît que plusieurs États, en général à travers l'ONU, dont la France, particulièrement impliquée au Rwanda, ne semblent pas avoir su ou voulu adapter leurs actions en distinguant bien les massacres génocidaires de la guerre civile. Les États-Unis, marqués par le fiasco somalien récent, et l'ensemble du Conseil de sécurité des Nations unies refusèrent de qualifier à temps les massacres de génocide, ce qui empêcha de faire jouer la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide qui obligeait les États signataires à intervenir. On emploie des périphrases comme « actes de génocide ». Toutes les pressions exercées sur les belligérants mirent sur le même plan l'arrêt des massacres et l'arrêt des combats entre le FPR et les FAR (Forces Armées Rwandaises). L'objectif était d'obtenir un cessez-le-feu et d'arrêter les massacres.

Pendant toute la durée du génocide, le général Roméo Dallaire est tenu par le DOMP, service du maintien de la Paix de l'ONU, de ne pas laisser la MINUAR intervenir par les armes pour empêcher les massacres et de tenter d'obtenir un cessez-le-feu entre le FPR et les FAR et un arrêt des massacres. Il avait déjà tenté, sans succès, d'obtenir des Nations unies l'autorisation de procéder à la saisie des caches d'armes en janvier 1994. Devant cette inaction de l'ONU, le général Dallaire n'avait aucune marge de manœuvre pour tenter de protéger le peuple rwandais. Après l'assassinat de dix casques bleus belges et devant le refus du Conseil de sécurité de l'ONU de renforcer immédiatement la MINUAR, la Belgique décida de retirer ses soldats, qui constituaient la colonne vertébrale et la moitié des effectifs de la mission. Le 21 avril 1994, le Conseil de sécurité entérine la décision belge et réduit les effectifs de la MINUAR à 270 observateurs, soit 10 % de ce qu'elle était sur le terrain et 5 % de ce qui avait été prévu initialement.

Mais à partir de la deuxième quinzaine de mai 1994, devant la gravité de la situation, elle met sur pied la MINUAR 2 qui se révèle dans l'impossibilité d'intervenir immédiatement. Devant ce retard, la France obtient des Nations unies l'organisation de l’opération Turquoise du 22 juin au 22 août 1994, date prévue de déploiement de la MINUAR 2. Elle obtient ensuite la création, dans le sud-ouest du Rwanda, d'une « zone humanitaire sûre » (ZHS), le 4 juillet 1994, après quelques accrochages avec le FPR. Cette opération française donna lieu à de vives controverses à travers le monde, en raison du soutien passé de la France au gouvernement rwandais.10

 

 

La responsabilité de l'impérialisme français

À l'époque, François Mitterrand était président de la République, Édouard Balladur Premier ministre, Alain Juppé ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin son directeur de cabinet. La logique de la défense des intérêts impérialistes français les a alors amenés à soutenir un pouvoir qui a exterminé près d'un million de personnes et ils persistent, aujourd'hui encore, à nier leur responsabilité dans ces crimes.

 

La complicité du gouvernement français

Ces massacres n'ont pas été le fruit d'un coup de folie haineuse d'une partie de la population. Ils ont été méthodiquement préparés par un pouvoir qui avait fait de la haine ethnique la base de sa politique et que les gouvernements français ont soutenu, y compris dans ses atrocités.

Dès 1975, la France avait passé des accords avec la dictature rwandaise pour former sa gendarmerie. À partir de 1990, pour contrer l'avancée militaire du Front patriotique rwandais (FPR) formé par des Tutsis chassés à l'étranger, l'armée française formait, entraînait et armait massivement l'armée. Dès 1990, des massacres de Tutsis étaient perpétrés et les officiers français acceptaient sans problème de fermer les yeux. Pour tenter de se sauver, le pouvoir d'Habyarimana désignait de plus en plus les Tutsis comme des ennemis de l'intérieur. Il commençait à organiser des milices, établissait des listes de dizaines de milliers de personnes et même faisait marquer les maisons des opposants connus et des Tutsis. Tout cela avait lieu au grand jour. Plusieurs observateurs, dont les services secrets français, informèrent Paris des préparatifs du génocide.

C'est bien en toute connaissance de cause que l'État français continuait à soutenir ce régime. Car, aux yeux des hommes politiques français, le plus important était de maintenir la présence de leur impérialisme dans cette région et d'éviter l'installation d'un nouveau gouvernement qui aurait pu être plus proche de l'impérialisme anglo-américain.

 

La responsabilité de l'impérialisme

Le malheur de cette région de l'Afrique est d'être l'une des plus riches du continent, avec la présence abondante de minerais dans le Congo voisin. C'est pourquoi la concurrence entre impérialistes y fait rage depuis plus d'un siècle, les pires moyens étant utilisés pour parvenir à contrôler ces richesses. Des massacres de populations aux guerres coloniales et à la torture, cette domination a toujours rimé avec barbarie. Et, pour installer et maintenir leur oppression, les colonisateurs ont attisé les divisions entre populations, sans hésiter à distiller le poison de la haine ethnique.

Au Rwanda, les colonisateurs allemands, puis belges à partir de 1918, ont fabriqué de toutes pièces l'ethnisme. Avant leur arrivée, Tutsis et Hutus partageaient la même langue et formaient en fait un seul peuple, même si les Tutsis étaient au départ des pasteurs et les Hutus des agriculteurs. Les puissances coloniales s'appuyèrent sur ces différences sociales et inventèrent des ascendants européens aux Tutsis, selon leurs préjugés racistes, pour justifier la position dominante qu'ils leurs accordaient dans la société coloniale. En 1931, le colonisateur belge institua une carte d'identité, mentionnant une appartenance ethnique, pour figer les populations dans ces catégories.

Quand l'heure des indépendances sonna pour les peuples africains, les politiciens belges voulurent endiguer le nationalisme tutsi en plein développement. Ils changèrent leur fusil d'épaule et favorisèrent l'accession au pouvoir des Hutus. Avec ce revirement, ils espéraient transformer la lutte pour l'indépendance en guerre ethnique. Par la suite, le nouvel État qui vit le jour en 1962 fit de l'ethnisme une ressource politique, jalonnant son histoire de massacres périodiques. Malgré cela, la population rwandaise resta très mélangée, les mariages mixtes étant légion.

Puis, pour évincer la Belgique de la région, la France poursuivit la même politique... jusqu'au bout.

 

Le gouvernement français persiste et signe

À la mort d'Habyarimana, c'est dans les salons de l'ambassade française que se forma le nouveau gouvernement, dont le premier geste fut d'appeler à exterminer les Tutsis. Pour laisser les mains libres aux assassins, la France convainquit l'ONU de retirer la majorité des casques bleus présents. L'armée française fit évacuer ses ressortissants, et au passage la femme d'Habyarimana, connue pour ses positions extrémistes, qui fut accueillie en France avec les soins attentifs de Mitterrand. Durant ces trois mois d'horreur, les relations politiques et les visites diplomatiques ne cessèrent jamais entre les deux pays, ainsi que les livraisons d'armes et de fonds aux assassins.

Non seulement les officiers et les militaires français ont formé et entraîné les forces rwandaises qui participèrent au génocide, mais de nombreux survivants les accusent d'avoir été présents sur des barrages, d'avoir participé à la sélection des victimes, quand ce n'est pas d'avoir aidé les miliciens à traquer les réfugiés tutsis.

La complicité active du pouvoir français ne s'arrêta pas là. Quand, en juin 1994, la victoire du FPR devenait de plus en plus évidente, le gouvernement français décida d'une intervention prétendument humanitaire, l'opération Turquoise, pour tenter d'éviter la chute du régime. Grâce à cette intervention, les responsables rwandais du génocide purent être évacués vers des camps de réfugiés, dans lesquels les militaires français leur laissèrent les armes. Pour la défense de ses positions dans cette région, l'impérialisme français, en cherchant à sauver ce qui restait de l'appareil d'État rwandais, entamait le processus qui allait étendre la guerre et les massacres aux pays voisins, dont le Congo.

« Dans ces pays-là, un génocide, ce n'est pas trop important », a déclaré François Mitterrand en 1994. C'est avec cette tranquille assurance que les dirigeants de l'impérialisme français, même s'ils le nient aujourd'hui, ont encouragé et couvert le massacre de 800 000 personnes. Un génocide comme celui du Rwanda illustre le prix terrible payé par les peuples pour la domination du système impérialiste.11

 

 

L'acte déclencheur du génocide au Rwanda a eu lieu le 6 avril 1994, lorsque l'avion des présidents rwandais et burundais fut abattu par un missile.

6 avril = 6 4

La « marche du SEL », entamée par Gandhi, s'est terminée le 6 avril 1930, soit 64 ans - jour pour jour - avant l'acte déclencheur du génocide au Rwanda.

Un cheval possède 64 chromosomes.

Le chiffre 64 symbolise le cheval de SELLE sur lequel César monte pour construire et agrandir son empire.

Au Rwanda, César, le capitaliste français, avait besoin de monter sur le dos de l'armée rwandaise pour piller les richesses de la région, donc à partir de 1990, François Mitterrand, le serviteur de César, a envoyé des officiers pour armer massivement et entraîner les militaires rwandais. Dès le départ des massacres de Tutsis ont été perpétrés mais les officiers français ont accepté sans problème de fermer les yeux.

64 = 6x4 = 24

Le chef-lieu du département 24 est la ville de PÉRIGUEUX.

À partir de 1990, François Mitterrand n'était pas choqué par le massacre des Tutsis, il les considérait comme des GUEUX, il a ainsi déclaré après le génocide : « Dans ces pays-là, un génocide, ce n'est pas trop important ».

À l'instar de tous les présidents de la République française, François Mitterrand se moquait royalement que des millions de GUEUX PÉRISSENT en Afrique, c'est la raison pour laquelle, au Rwanda, il a soutenu le régime en place qui préparait ouvertement le génocide des Tutsis et des Hutus modérés. L’armée française a donc entraîné, armé et financé celle du Rwanda ainsi que les milices Interahamwe qui allaient être la colonne vertébrale du massacre. Le gouvernement de Mitterrand a étouffé toutes les mises en garde.12

 

Le génocide au Rwanda est le plus rapide de l'histoire, aussi rapide que la course au profit des capitalistes français qui ont besoin d'armer les pires dictatures pour s'enrichir le plus vite possible.

 

Le génocide a duré 100 jours.

 

Jules CESAR est né en l'an 100 av. J.-C.

 

CESAR = RACES

 

RACES signifie COURSES en anglais.

 

Dieu nous montre que la COURSE au profit de CESAR – le capitaliste français – est responsable du génocide au Rwanda.

 

Pour permettre aux capitalistes français de piller les richesses de la région, François Mitterrand a soutenu financièrement le pouvoir HUTU et envoyé l'armée française pour former ses combattants.

Lors du génocide, les HUTUS ont massacré les Tutsis.

Le terme « HUE » est un mot dont se servent les charretiers pour faire avancer les chevaux ou pour les faire tourner à droite.

HUTUS = HU TUS

TUS = TUÉS

À partir de l'acte déclencheur du 6 avril 1994, 800 000 Rwandais ont été TUÉS, car en 1988, la majorité des électeurs français ont tourné à droite en votant pour François Mitterrand, mais s'ils avaient tourné à gauche en votant pour Lutte Ouvrière, le génocide n'aurait jamais eu lieu étant donné qu'Arlette Laguiller n'aurait jamais financé et armé un régime criminel. Arlette Laguiller se réclamait du mouvement TROSTKISTE, elle voulait faire marcher le cheval au TROT pour arrêter sa course, contrairement à Mitterrand, qui a entraîné le cheval pour le faire courir plus vite et ainsi rapporter beaucoup d'argent aux cavaliers français, mais au Rwanda, le cheval est devenu fou, il a écrasé des Tutsis dans sa course et au lieu de l'arrêter, Mitterrand a continué à le faire courir, ce qui a provoqué le génocide.

 

TUTSI se prononce de la même manière que TOOTSIE.

TOOTSIE est un film américain réalisé par Sydney Pollack et sorti en 1982.

 

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Le film TOOTSIE raconte l'histoire d'un comédien qui se TRAVESTI en femme pour obtenir un rôle dans une série télévisée.

En 1994, les TUTSIS ont été massacrés car François Mitterrand s'est TRAVESTI en homme de gauche lors de la campagne présidentielle de 1988.

Son passé de « collabo » à Vichy aurait dû mettre la puce à l'oreille des Français mais cet excellent COMÉDIEN a su retourner l'opinion en se travestissant en humaniste de gauche au long de sa carrière politique.

Dans le film TOOTSIE, le comédien Dustin Hoffman se travesti en femme.

Dustin Hoffman est né un 8 août.

8 août = 8 8

François Mitterrand a été réélu en 1988, ce qui entraînera l'extermination de 800 000 TUTSIS en 1994.

88 = HH

HH est le sigle de Heil Hitler, le salut nazi.

François Mitterrand était un si bon COMÉDIEN que les Français ne se sont pas rendus compte qu'ils votaient pour Adolf Hitler, car après le génocide, Mitterrand a déclaré : « Dans ces pays-là, un génocide, ce n'est pas trop important ». Adolf Hitler aurait déclaré la même chose, donc Mitterrand n'était pas un homme de gauche, c'était un TRAVESTI.

Dans le film TOOTSIE, Dorothy Michaels, le travesti joué par Dustin Hoffman, tombe amoureux de Julie, une partenaire à l'écran, interprétée par l'actrice Jessica LANGE.

Jessica LANGE a obtenu l'OSCAR de la meilleure actrice dans un second rôle pour sa prestation dans TOOTSIE.

Jessica LANGE est née le 20 avril 1949.

Adolf Hitler est né un 20 avril.

1949 = 1994

Le massacre des TUTSIS a eu lieu en 1994.

Gandhi est mort en 1949.

1994 = 1949

Dieu nous fait comprendre que les électeurs se font manipuler par Adolf Hitler car il se TRAVESTI en Gandhi tout au long de sa carrière politique, et pour y parvenir, ses alliés – les médias et l'Éducation nationale – cachent ses crimes et le font passer pour un ANGE.

Adolf Hitler mérite ainsi l'OSCAR du meilleur acteur.

Le personnage joué par Jessica LANGE dans le film TOOTSI, se prénomme JULIE.

JULIE = JULES CESAR

CESAR = RACES

Adolf Hitler avait établi une hiérarchie des RACES, à l'instar de François Mitterrand qui a déclaré après le génocide des TOOTSIS : « Dans ces pays-là, un génocide n'est pas très important ». Il considérait ainsi que les Africains appartiennent à une RACE inférieure.

Le génocide au Rwanda a eu lieu 64 ans après la fin de la « marche du sel » entamée par Gandhi.

64 = 6x4 = 24

24 se prononce 20 4.

Adolf Hitler est né un 20 4.

Le génocide a eu lieu en 1994 et Gandhi est mort en 1949.

Les chiffres 94 et 49 sont composés des mêmes chiffres mais ils sont inversés, à l'instar du chiffre 64 puisque le 6 est un 9 à l'envers.

Dieu nous montre en inversant les chiffres que nous votons pour l'inverse d'un Gandhi. Nous pensons voter pour un homme, un humaniste, mais nous votons en fait pour une BÊTE, et par conséquent, des millions d'êtres humains sont exterminés chaque année.

 

Le concept d'AUTOGESTION a été avancé par l'économiste polonais OSKAR LANGE.

L'autogestion est la gestion d'une entreprise par l'ensemble du personnel, soit directement, soit par l'intermédiaire de représentants élus ou révocables par eux mêmes.13

L'autogestion s'inscrit dans le mouvement de la « marche du sel » entamé par Gandhi, car l'autogestion permet aux salariés d'obtenir leur indépendance en se libérant du pouvoir des capitalistes.

Le NPA prône le recours à l'autogestion puisqu'il veut exproprier les capitalistes de l'économie et donner le contrôle des entreprises aux salariés.

L'autogestion a été inspirée en partie par le système de l'économiste polonais OSKAR LANGE.

Jessica LANGE a obtenu un OSCAR pour son interprétation dans le film TOOTSIE, dans lequel son personnage se lie d'amitié avec un TRAVESTI.

Dieu veut nous faire comprendre que lors de l'élection présidentielle, le candidat du NPA n'est pas un TRAVESTI car l'autogestion est une « vraie » mesure de GAUCHE, étant donné qu'elle vise à donner le pouvoir aux salariés afin que les richesses qu'ils produisent soient équitablement redistribuées entre tous les travailleurs. Par conséquent, il n'y a pas de DOUTE à avoir en votant pour le NPA : nous sommes sûr de tourner à gauche s'il arrivait au pouvoir. Ainsi, Dieu associe OSKAR LANGE à L'OSCAR de Jessica LANGE, parce que l'autogestion prouve que le candidat du NPA n'est pas un TRAVESTI, ce n'est pas un COMÉDIEN, à l'inverse d'un Mélenchon qui promet de « révolutionner » la vie des Français sans renverser le système capitaliste ; or nous avons eu la preuve avec Alexis Tsipras en Grèce que les réformistes de « gauche » comme Mélenchon, appliquent une politique de droite quand ils arrivent au pouvoir, car les puissances de l'argent continueront toujours à dicter leur loi tant qu'elles garderont le capital entre leurs mains. C'est pourquoi le NPA prône l'autogestion, afin d'exproprier les capitalistes pour que les travailleurs prennent le contrôle des entreprises, c'est-à-dire le contrôle des richesses, et donc le contrôle du pouvoir. Dieu nous montre que si nous voulons tourner à gauche le jour de l'élection présidentielle, afin de vivre dans une société égalitaire, solidaire, fraternelle, nous devons voter pour le NPA.

Les travestis ne sont pas difficiles à reconnaître, ce sont les Hollande, Macron, Le Pen, Mélenchon, Jadot, Hidalgo, Roussel... Ces comédiens sont tous des adeptes du nazi-capitalisme. Ils se travestissent en écolos, en socialistes, en communistes, en démocrates, en hommes du peuple, en humanistes, alors qu'ils veulent uniquement protéger les intérêts de la bourgeoisie, et à l'instar de Mitterrand, ils sont prêts à exterminer des millions d'Africains chaque année pour permettre aux capitalistes français de continuer leur course au profit.

 

Par ailleurs, à travers Oskar LANGE, Dieu te révèle que pour devenir un ANGE, tu dois voter pour le NPA et instaurer l'autogestion afin de libérer progressivement le monde de la dictature du nazi-capitalisme quand notre révolution s'exportera.

 

Jessica LANGE a joué dans le film King Kong, dans lequel son personnage tombe amoureux d'un SINGE.

Dieu me permet aujourd'hui de traduire les SIGNES afin que tu ne tombes pas amoureux d'une BÊTE lors de la campagne présidentielle.

 

Après le génocide au Rwanda, François Mitterrand a déclaré : « Dans ces pays-là, un génocide, ce n'est pas trop important ».

Pendant le génocide, la Radiotélévision Libre des Mille Collines, dite « radio machette », émanation du pouvoir, encouragea le massacre des Tutsis qualifiés de « cafards » et de « serpents ».

Cette station de radio n'existe plus au Rwanda mais elle continue d'émettre en France car Europe 1 et Canal+ lui ont succédé, et ces médias se moquent également de la mort de 800 000 Tutsis.

Il est logiquement interdit de se moquer ou de nier la Shoah, et lorsque c'est le cas, les journaux télévisés médiatisent largement les « polémistes » comme Dieudonné afin de les dénoncer, les critiquer, mais lorsque des « artistes » se moquent du génocide au Rwanda, les journaux télévisés n'en parlent pas, car « dans ces pays-là, un génocide, ce n'est pas trop important ». En effet, la classe politique, les médias et l'Éducation nationale, ont jugé que les Africains étaient des êtres humains superflus donc leur extermination en masse n'est pas un crime, alors plutôt que de les pleurer, moquons-nous d'eux et gagnons de l'argent sur leur dos.

 

Le Grand Débarquement : un sketch sur le génocide rwandais

En décembre 2013, après la diffusion du Grand Débarquement 2 sur Canal +, l’émission humoristique de Gilles Lellouche, Jean Dujardin et compagnie a reçu des réclamations. À l’origine de la polémique, un sketch parodiant l’émission de Frédéric Lopez : Rendez-vous en Terre Inconnue.

 

 

Sur le plateau, Gilles Lellouche, Audrey Fleurot et deux autres comédiens faisaient mine de se découvrir, au Rwanda, en faisant des blagues sur le génocide. Par exemple, Gilles Lellouche rétorquait d’abord à la personne incarnant un Rwandais qui lui tendait un plat : « Fais voir ça, c’est pas du Hutu j’espère, hein ? »

Ensuite, le personnage joué par Audrey Fleurot disait regretter d’avoir adopté un petit Rwandais car, finalement il lui restait encore de la famille : « Je suis désolée mais c’est mal organisé. On te dit génocide, génocide, mais moi je trouve qu’y en a encore un paquet en pleine forme. »

Et enfin, la comptine Colas mon petit frère, chantée par Honoré, l’acteur jouant un rescapé rwandais, a été détournée :

« Fais dodo, Colas mon p’tit frère / Fais dodo, car les autres sont morts / Maman est en haut, coupée en morceaux / Papa est en bas, il lui manque un bras…»

Des paroles prononcées sur le ton de l’humour, mais qui ont profondément choqué de nombreuses personnes, qui n’apprécient pas que l’on plaisante à propos du génocide au Rwanda. Une pétition a même été lancée sur le site Change.org pour obtenir des excuses de la part de Canal +. On pouvait notamment y lire : « Un tel mépris pour les victimes d’un génocide qui a fait plus d’un million de victimes en 100 jours en 1994 ne saurait être toléré. Exigeons que Canal+ présente officiellement ses excuses à tous ceux pour qui le génocide n’est pas un sujet pour faire rire. »

L’écrivain Scholastique Mukasonga a résumé la pensée générale des détracteurs de l’émission dans une tribune, publiée dans les colonnes de Libération. Avec un cynisme approprié à la situation, elle commente : « Ah ce qu’on allait rire ! C’était sur Canal +, vendredi 20 décembre 2013. Ça s’appelait Le Débarquement. Tous ceux qui font rire étaient là. Le grand soir du rire. Tous les rieurs qui avaient payé leur abonnement étaient, dans leur canapé, bien décidés à mourir de rire. Alors a-t-on de quoi rire ? Voyons, voyons : Pourquoi pas un génocide ? C'est ce qui fait encore le plus rire en ces temps de déprime. Pour la Shoah, c'est trop tard, il y a quelqu'un qui s'y colle. Heureusement, il reste le Rwanda. C'est loin le Rwanda, c'est en Afrique, un petit génocide, tout juste un petit million de morts.

Mais attention, chers téléspectateurs, ne croyez pas que sur Canal + on ose se moquer d’un génocide même africain. Vous n’y êtes pas. On se moque gentiment d’une de ces émissions où une vedette ou assimilée comme telle va passer un week-end chez les sauvages, des primitifs, quoi ! des peuples premiers si vous préférez ! (…)

On s’est tordu de rire sur les canapés des téléspectateurs. Impensable : l’innocence tranquille du racisme ordinaire a envahi jusqu’à Canal +. Cela ne semble gêner personne, comme ce qui se passait au Rwanda au printemps 1994. Moi, ce sketch m’a indignée.

Chez moi, au Rwanda, on travaille à la réconciliation, c’est difficile mais on y arrivera. Nous, les Rwandais, on ne rira jamais du génocide. Décidément, nous n’avons aucun sens de l’humour ! »

 

Nicolas Canteloup se moque également du génocide au Rwanda

Le 5 février 2014, lors de sa chronique sur Europe 1, l'« humoriste » a revisité le génocide rwandais à la sauce « Sans aucun doute ».

Tentant d’imiter, tant bien que mal, la voix de Julien Courbet, il a mis en scène un conflit de voisinage entre monsieur Tutsi et monsieur Hutu :

« Vous avez découpé, macheté et carpaccioté sa famille, alors qu'apparemment il n'en avait pas exprimé le désir [...] Vous lui auriez également coupé les bras bien dégagés au-dessus des coudes, il a d'ailleurs eu le plus grand mal à vous écrire, du coup, avec les conséquences désagréables qu'on imagine : perte d'une montre de famille, impossibilité désormais de faire du stop ».

 

« Devant le crime contre l'humanité, on ne rit pas »

 

Pour Louis-Georges Tin, président du Cran (Conseil Représentatif des Associations Noires de France), institution qui lutte contre les discriminations raciales, les inégalités sociales, et les injustices post-coloniales, c'en était trop.

Il jugeait le sketch « ignoble » et s’étonnait qu’il n’ait suscité aucune réaction d’indignation dans le studio. Il demandait que Nicolas Canteloup présente ses excuses et que le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) prenne des mesures :

« Quand il s'agit des Noirs, à l'évidence, on peut tout se permettre. Mais il est temps que cela cesse. Ce soi-disant humour masque mal une forme extrême de mépris et d'abjection. Devant le crime contre l'humanité, esclavage, Shoah, Rwanda, on ne rit pas, on fait silence. »

 

Mais le 7 février, l’humoriste a refusé de présenter des excuses. Il a préféré répondre avec humour dans sa chronique en imitant la voix de Nikos Aliagas :

« Un génocide n'est jamais drôle, bien sûr. Nous tentons juste de faire sourire avec une réalité justement parce qu'elle est tragique donc insupportable. Nous sommes fidèles à la devise de Beaumarchais : ''Je me presse de rire de tout de peur d'être obligé d'en pleurer’' […] C’est la nouvelle règle de l’humour en 2014 […] On fait une vanne, on doit s'excuser. Une vanne, une excuse ! Une vanne, une excuse !

Dès que ça gueule, dès qu'un autoproclamé prof d'humour vous met un carton jaune, faut s'excuser ! Avec Coluche et Desproges, il y en a deux-trois qui auraient bouffé leur carton jaune. »

 

Son sketch est une insulte

 

Le Cran ajoutait  :

« Depuis quelques mois, de nombreux sketchs indignes ont pollué le paysage audio-visuel et ce mouvement de banalisation du mal ne cesse de s'amplifier, ce qui est extrêmement préoccupant. »

« Nicolas Canteloup a vraiment été trop loin. Son sketch est indigne. C’est une insulte insupportable à la mémoire des 800 000 victimes du génocide rwandais en 1994, qui s’est déroulé dans l’indifférence quasi générale de la communauté internationale.

 

Pourquoi ne serait-il pas puni comme Dieudonné ?

 

On ne peut pas condamner les propos de Dieudonné sur la Shoah et laisser ceux de Nicolas Canteloup sur le génocide rwandais dans une impunité totale.

Il y a tant de sujets qui peuvent inspirer des humoristes. Les génocides, qui sont des crimes contre l’humanité, n’en font pas partie. La mort, la torture ou encore le viol de millions de personnes est un sujet grave. Trop grave pour qu’il soit traité avec une telle désinvolture, un tel manque de respect pour ses victimes.

Et demain, ce sera quoi ? On va rire du génocide cambodgien, qui a fait plus de deux millions de morts entre 1975 et 1979 ? On va rire du génocide arménien, qui a fait plus d’un million de morts, entre 1914 et 1923 ? Il y a des limites à ne pas franchir. Et que l'on vienne pas me parler de ce sacro-saint droit de la liberté d'expression ! »14

 

Contrairement à la Radio des Mille Collines, Canal+ et Europe 1 n'appellent pas directement les téléspectateurs ou les auditeurs à exterminer les Rwandais, mais ces médias banalisent la mort de millions d'Africains et appellent ainsi indirectement à voter pour un système économique qui extermine des millions d'entre eux chaque année. Ces grands médias nous transmettent le message suivant : « Ne culpabilisez pas de voter pour le capitalisme car la vie de millions d'Africains ne vaut rien ! »

 

 

Le Rwanda après le génocide

 

 

Une période de « transition politique » : 1994-2003

Le 4 juillet 1994, le FPR prend la capitale, Kigali, et constitue le 19 juillet un gouvernement sur la base des accords d'Arusha, première étape de la reconstruction de l'État rwandais. Une période de transition politique est décrétée.

Le président de la République est un Hutu ayant rejoint le FPR, Pasteur Bizimungu. Homme d'affaires, administrateur de banque, il a occupé le poste de président directeur général de l'entreprise publique « Électro-Gaz » jusqu'au moment de sa fuite du Rwanda en 1990. Le Premier ministre est également d'origine Hutu, ainsi que plusieurs autres ministres, dont celui de la justice. Mais « l'homme fort » du Rwanda est le général major Paul Kagame, vice-président et ministre de la défense, cofondateur du FPR, ancien exilé Tutsi en Ouganda.

En 1995, le Premier ministre Faustin Twagiramungu démissionne. En 1998 il accuse le FPR d'avoir massacré 250 000 personnes.

L'un des problèmes les plus aigus après le génocide est de rendre la justice. Très vite ce sont 130 000 présumés génocidaires qui sont emprisonnés. Selon des associations humanitaires comme Amnesty International, les charges qui pèsent sur la majorité de ces détenus n'ont pas pu être vérifiées, les tribunaux étant débordés, et les droits de la défense ne peuvent être respectés dans ce contexte. Dans certains cas des avocats eux-mêmes génocidaires ont été inculpés. À la fin du génocide il ne restait qu'une petite dizaine de juges et l'administration judiciaire était complètement détruite. Beaucoup de rescapés vivent dans le voisinage des tueurs de leur famille. La question de la réconciliation est souvent mise en avant comme solution politique, très mal acceptée par les rescapés.

Le Tribunal pénal international pour le Rwanda est constitué par l'ONU fin 1994 par la résolution 955 du Conseil de sécurité.

Les forces génocidaires qui se sont repliées au Zaïre, anciennes FAR et milices interahamwe, se livrent à des infiltrations violentes dans le nord-ouest du Rwanda. En 1996, le Rwanda s'allie avec l'Ouganda et les rebelles de l'Est du Zaïre. Selon les opposants, le groupe d'expert de l'ONU chargé d'étudier cette question, des universitaires, l'ancien ministre congolais Honoré Ngbada Nzambo, Pierre Péan et Stephen Smith, l'argument sécuritaire n'est qu'un prétexte pour contrôler l'Est du Congo, où vivent les banyamulenge, congolais rwandophones, et dont une partie a été une province rwandaise avant la fixation des frontières, en 1896.

La coalition militaire conquiert le Zaïre, quatre-vingt-dix fois plus grand que le Rwanda, et renverse en 1997 son président, Mobutu Sese Seko.

Après la prolongation de la période de transition, plusieurs changements de premiers ministres, la démission du président de l'assemblée nationale, Pasteur Bizimungu démissionne en 2000. Paul Kagame est élu président de la République par l'assemblée nationale de transition.

En 2002, l'armée rwandaise quitte officiellement la République démocratique du Congo, (ex-Zaïre depuis 1997). Toutefois, dès le début de 2003, les troupes rwandaises envahissent de nouveau l'est de la RDC, et ne commencent à être évacuées que six mois plus tard, après l'envoi de casques bleus. Le 1er juin 2004, les troupes rwandaises et leur alliés rwandophones occupent la ville de Bukavu, dans le sud du Kivu, mais, dès le 8 juin, les pressions de l'ONU contraignent les troupes à se retirer. Le mouvement RDC-Goma reste armé et soutenu par Kigali.

Malgré les immenses difficultés pour reconstruire le pays qui ont marqué la période de transition, la pression de la communauté internationale aidant, le pouvoir rwandais prépare une constitution et des élections au suffrage universel pour 2003. À tort ou à raison, la crainte manifestée par certains rescapés tutsi de voir le pouvoir à nouveau entre les mains de supposés proches des génocidaires est réveillée. Des intimidations de candidats et d'électeurs, afin qu'ils votent pour le pouvoir en place, sont remarquées.

En 2002, accusé de corruption, l'ancien président de la république, Pasteur Bizimungu, est arrêté et mis en prison. Il est accusé d'avoir constitué un parti politique d'opposition non autorisé par les accords d'Arusha (qui limitaient les partis à ceux qui les avaient signés), de malversations financières et d'avoir publié un article où il manipule les concepts « hutu/tutsi ». Il est condamné à quinze ans de prison. Des associations de défense des droits de l'homme, comme Amnesty International, voient en M. Bizimungu un « prisonnier d'opinion », incarcéré pour son opposition au président Kagame plutôt que pour les motifs officiellement invoqués. Le MDR, signataire des accords d'Arusha, accusé d'abriter en son sein un courant idéologique génocidaire, est dissous par les députés. Une association des droits de l'homme est aussi menacée pour les mêmes raisons.

C'est dans ce climat de suspicion de « division » que se déroulent les élections en 2003.

 

Les consultations électorales de 2003

 

La constitution adoptée par référendum – 26 mai 2003

Inspirée des principales constitutions occidentales, la constitution rwandaise laisse néanmoins une large place aux problèmes spécifiques du Rwanda post-génocide, inscrivant notamment dans la constitution le refus de l'ethnisme hérité du colonialisme et ayant conduit au génocide. Des opposants au FPR, des courants liés à l'ancien régime génocidaire, et des observateurs occidentaux y voient une hypocrisie visant à renforcer un pouvoir politique disposant d'une faible base ethnique et voulant de ce fait forcer la marche vers l'apparence d'une nation composée de citoyens débarrassés du concept ethnique. Elle crée aussi des outils juridiques pour favoriser la place des femmes dans la vie politique (art. 185 et 187). Selon Human Rights Watch, certaines dispositions de la Constitution de 2003 violent « le droit d'association, de libre expression et de représentation politique assurée par des élections libres ».

 

L'élection présidentielle au suffrage universel – 25 août 2003

Paul Kagame est élu président de la République avec 95 % des voix contre son principal opposant, Faustin Twagiramungu, du MDR dissous. Des membres du comité de soutien à Faustin Twagiramungu ont été arrêtés la veille du scrutin. Certains ont subi des violences avant d'être relâchés. Les observateurs de la communauté européenne ont émis des critiques, regrettant des pressions exercées sur le corps électoral, et ont constaté des fraudes, mais estiment qu'un pas important vers la démocratie a été franchi. Amnesty International et Human Rights Watch ont en revanche manifesté un grand scepticisme sur la démocratisation du Rwanda.

 

Les élections législatives au suffrage universel – 2 octobre 2003

Les députés favorables à Paul Kagame obtiennent la majorité des sièges.

49 % des députés sont des femmes, ainsi qu'une très forte proportion de sénateurs et de ministres.

 

 

Période suivant les élections de 2003

 

Mise en place des « gacaca »

Pour résoudre la difficulté de juger les nombreux prisonniers, qui attendent dans les prisons rwandaises l'idée germe d'adapter les gacaca, structures de justice traditionnelle (de agacaca, « petite herbe » ou « gazon » en kinyarwanda). On forme rapidement des personnes intègres pour présider ces tribunaux populaires. Pour désengorger les prisons, des prisonniers de certaines catégories sont relâchés, sans être amnistiés, avant de passer devant les gacaca. Ces décisions ravivent, dans la société rwandaise et la diaspora, les inquiétudes des rescapés qui craignent pour leur vie et le débat controversé sur la réconciliation, politiquement souhaitée, entre tueurs et rescapés.

Après plusieurs années de réflexions et de mises au point, le 15 janvier 2005, huit mille nouvelles juridictions « gacaca », (tribunaux populaires chargés de juger les auteurs présumés du génocide de 1994), entament la phase administrative de leur travail. Elles se rajoutent aux 750 « gacaca » pilotes mises en place depuis 2001. L'expérience des « gacaca » pilotes laisse penser qu'il y aurait au moins sept cent cinquante mille personnes, soit un quart de la population adulte, dénoncées et jugées par ces assemblées populaires.

Amnesty International estime que « cette volonté de traiter les affaires aussi rapidement que possible a accru la suspicion régnant sur l’équité du système. Certaines décisions rendues par les tribunaux gacaca faisaient douter de leur impartialité. » L'association souligne également que « Le 7 septembre 2005, Jean Léonard Ruganbage, du journal indépendant Umuco, a été arrêté à la suite de l’enquête qu’il avait menée sur l’appareil judiciaire et le gacaca ». Les autorités rwandaises estiment que ces critiques sont déplacées en rappelant que l'aide qu'elles avaient demandée à la communauté internationale pour juger les génocidaires a été gaspillée dans la mise en place d'un Tribunal pénal international, qui fut sa réponse à la demande rwandaise et qui n'a achevé en 2007 qu'une trentaine de jugements.

 

Participation du Rwanda à la vie internationale

Plusieurs éléments montrent que le Rwanda a retrouvé après le génocide une ouverture sur la vie internationale. Le Rwanda est partie prenante des forces de l'Union africaine qui interviennent au Darfour et Donald Kaberuka, ancien ministre des finances rwandais, a été élu Président de la Banque africaine de développement.

 

Libération de Pasteur Bizimungu

La veille de la commémoration du 7 avril 2007, l'ancien Président de la République, Pasteur Bizimungu, a été gracié par le Président Paul Kagame. Cette incarcération était vivement contestée par des ONG. Pasteur Bizimungu avait en effet symbolisé une réconciliation possible entre Tutsi et Hutu après le génocide.

 

Abolition de la peine de mort

La peine de mort a été abolie au Rwanda le 25 juillet 2007. Cette abolition était exigée par le Tribunal pénal international pour le Rwanda afin que, dans le cadre de la cessation de ses activités, prévue dans ses statuts en 2008 et 2010 pour la cour d'appel, il puisse transférer des détenus et des dossiers de présumés génocidaires au Rwanda.15

 

 

Élections présidentielle de 2010

À l'approche de l'élection présidentielle du 9 août 2010, plusieurs opposants de Paul Kagame sont assassinés. Un certain nombre d'associations, dont Reporters sans frontières, ont demandé de faire pression sur le Rwanda pour qu'il n'y ait plus d'assassinat politique. Condamnant notamment le meurtre du journaliste Jean-Léonard Rugambage, assassiné alors qu'il enquêtait sur une tentative de meurtre contre Faustin Kayumba Nyamwasa, autre opposant à Paul Kagame, Reporters sans frontières rappelle qu'il classe le Rwanda à « la 157e place, sur 175 pays, du classement mondial 2009 de la liberté de la presse », et dénonce « le climat de terreur, l’escalade de la répression contre les voix indépendantes et la dérive totalitaire au Rwanda » sous Kagame. Au nombre des opposants tués, figure André Kagwa Rwisereka, ancien membre du FPR, chef d'un parti d'opposition au FPR de M. Kagame, retrouvé presque décapité, une machette à côté de son corps.

Le 9 août 2010, à la suite de l'élection présidentielle, Kagame est réélu président du Rwanda avec 93 % des voix.

Le 1er janvier 2014, l'ancien responsable des services de renseignement rwandais, entré en dissidence au milieu des années 2000, Patrick Karegeya, est retrouvé mort dans sa chambre d'hôtel, à Johannesburg. Le général Kayumba Nyamwasa, ancien chef d’état-major de l’armée rwandaise lui aussi en exil, dénonce un assassinat politique.16

 

 

La Banque Mondiale et le FMI jamais rassasiés

 

Avant 94, le "bon élève Rwanda"

Dans les années 1970/80 les institutions financières Internationales d’hier, tels la Banque Mondiale, le FMI...montraient le Rwanda en exemple. On avait là, selon eux, un modèle dont pouvait, dont devait même, s’inspirer tous les autres pays d’Afrique.

En réalité, ils vantaient une politique de libéralisation forcée faite de démantèlement des services publics, privatisations en masse, libéralisation totale des investissements étrangers...avec comme conséquence immédiate un appauvrissement vertigineux de la plus grande partie de la population...On sait par ailleurs que, en règle générale, lorsque la Banque Mondiale désigne le "meilleur élève de la classe", elle désigne en réalité, le pays qui obéit le mieux ou le plus servilement à ses recommandations-injonctions.

Et, de fait, c’est à grands coups de PAS (plans d’ajustement structurel) que le FMI, imposait alors ses mesures à un Rwanda emporté dans la spirale infernale de la Dette, comme ligoté. Ce qui a fait dire au spécialiste Renaud Duterme : "C’est notamment à la suite d’un programme d’ajustement structurel que la paupérisation de la société rwandaise s’est accrue drastiquement dans les années 1980, avec comme conséquence l’apport d’une population désœuvrée à la propagande génocidaire".
On sait ce qu’il advint ensuite au Rwanda en 1994, mais aussi au Burundi un an auparavant et ensuite dans toute la région. Comment, effectivement, le Rwanda et le Burundi furent les premiers emportés et broyés par des guerres civiles atroces et par des meurtres de masse à caractère génocidaire. À l’heure des décomptes macabres, on compte aujourd’hui plus de 300 000 morts pour le Burundi et peut-être un million pour le seul Rwanda.

La sous région ne fut pas épargnée. Dans l’ex Zaïre, l’immense République Démocratique du Congo (RDC), voisine du Rwanda, les troubles perdurent et les guerres commencées en 1994 n’en finissent plus, continuant toujours, petit à petit, de détériorer le pays tout entier.

Durant ces années noires, de désespoir des populations, de meurtres de masse, on n’a plus entendu, du moins pas directement, ces bailleurs de fonds qui, au fond, par leurs chantages et la sauvagerie de leurs préconisations portaient pourtant une très lourde responsabilité dans ces événements sans précédent.

On aurait même pu imaginer les voir, un jour, sur le banc des accusés d’un procès qui aurait bien mérité de se tenir. Cependant, le rêve restant le rêve, la réalité fut évidemment tout autre.

 

Après les massacres, le "bon élève Rwanda" vite retrouvé

À peine les charniers recouverts, comme si de rien n’était, les bailleurs de fonds, tels les vautours, tournoyaient déjà dans le ciel de Kigali. Et le Rwanda, ruiné, dévasté, décomposé, retombait dans le piège de la Dette. C’est donc en 1998 que la Banque Mondiale et son gendarme FMI signaient un nouveau plan d’ajustement structurel qui portait sur l’engagement d’un programme de destruction massive des entreprises publiques.

Suivant ce premier nouveau plan et selon les experts, ce ne sont pas moins de vingt-six entreprises publiques qui, bradées pour un plat de lentilles, tomberont ainsi du public dans l’escarcelle du privé.

Et comme d’habitude, ce plan ne fut évidemment pas le seul. Le Rwanda, comme tant d’autres avant lui, apprendra une fois encore, à ses dépends, que lorsque la main se prend dans l’engrenage c’est tout le corps qui passe dans la machine à broyer.
Aujourd’hui, l’histoire se répétant, pendant que les institutions financières internationales montrent à nouveau le Rwanda comme l’exemple à suivre pour les pays de la Région, la situation continue de se dégrader à la vitesse grand "V" pour la population.

Jamais les inégalités n’y ont été, en effet, aussi criantes. Selon l’observatoire des inégalités, le pays est désormais au fond du classement mondial. La Dette extérieure s’élevait pour 2012 à plus de 1.2 milliard de dollars. Le chômage y est en croissance exponentielle et, pour ceux qui travaillent encore, les conditions de travail sont totalement dégradées : " On constate que ces réformes avantagent surtout le capital au détriment du travail, principe élémentaire de l’idéologie libérale (un autre élément allant dans ce sens étant la baisse de l’impôt sur les bénéfices des entreprises passant de 50 % à 35 %" (Damien Millet) et encore : " Comme le dénonce l’International Union Confédération : les employeurs ne sont plus tenus de procéder à des consultations préalables avec les représentants des salariés (pour licencier) ni d’en aviser l’inspection du travail..."

Autrement dit les "bonnes notes" et les "recommandations" du FMI au Rwanda ont un arrière goût très amer de déjà vu et surtout de déjà vécu.

Sachant où de tels "conseils" ont déjà conduit le pays et l’ensemble de la Région, même si les conditions des premières guerre civiles ont évolué, on a du mal à imaginer que ces mercenaires de la finance internationale puissent continuer à sévir impunément.

 

Une Région "trop" riche !

On le sait, l’ensemble de la sous-région regorge de tous les minerais nécessaires et indispensables à l’économie mondiale. Pour cette raison, les multinationales sont aux aguets et, à chaque velléité d’indépendance économique et politique locale, leurs gouvernements sont sur les charbons ardents. Alors, comme par miracle, selon les besoins et selon les circonstances, surgissent autant de conflits "tribaux", troubles séparatistes, guerres de "libération", guerres "ethniques", massacres "religieux".... autant de prétextes aux interventions militaro-humanitaires d’urgence de la part des puissances occidentales.

D’un côté le sabre de la Dette, de l’autre le goupillon de l’humanitaire !

Ainsi va la bonne santé des banques et des multinationales. La punition infligée à toute la Région pour sa propre richesse est permanente et dure depuis des décennies. Les puissances économiques et leurs gouvernements appliquent ainsi le bon vieux principe néocolonial : "Plus c’est le bazar partout, mieux on peut exploiter en paix."
Un "bazar utile", soutenu et alimenté avec la constance qu’on sait et qui aura, à ce jour, coûté plus de quatre millions de morts civils ! Une bagatelle...

Pour l’heure la RDC, le pays sans doute le plus riche en ressources, est par exemple, soumise depuis 1994 à une succession de guerres sans fin et la France n’y est pas pour rien. En effet, après avoir pris partie pour, et soutenu, ceux qui allaient commettre les massacres de masse, l’armée française, sous couvert de l’opération armée appelée "Turquoise", exfiltraient les assassins après leurs crimes, vers...le Zaïre rebaptisé RDC.

Ils y sont toujours, armés jusqu’aux dents, se nourrissant sur "la bête". Nul ne pourra donc s’étonner aujourd’hui, que toute une partie du pays soit livrée aux milices armées, aux bandits de grand chemin sans foi ni loi qui, au gré de leurs alliances à géométrie variable, tuent, violent, enlèvent et terrorisent les populations.
L’inquiétude monte aussi sachant que le maintien d’une telle zone de non-droit laisse, de nouveau, une place grandissante à la résurgence des slogans racistes, opposant les Hutus aux Tutsis, identiques à ceux qu’on entendait dans le Rwanda prégénocidaire. Les mêmes causes finissent toujours par produire les mêmes effets...
Pendant que, dans ces terres abandonnées, se poursuivent des guerres de décomposition auxquelles les populations victimes ne comprennent plus rien, l’exploitation des mines et des gisements se poursuit, elle, sans encombre puisque la sécurisation armée, prétexte de toutes les interventions extérieures, est d’abord dirigée sur les sites de production, les routes du transport du minerai et les aéroports.17

 

 

L’État français complice jusqu’au bout du génocide

En février 2021, avec l’ouverture des archives imposée par le Conseil d’État, de nouvelles preuves se sont ajoutées aux témoignages dénonçant la complicité des dirigeants français dans le génocide des Tutsi en 1994.

Le dernier document en date est un télégramme divulgué par le site Médiapart, demandant aux militaires français de laisser s’enfuir les responsables de ce massacre. Le télégramme en question émane d’un conseiller d’Alain Juppé, alors ministre des Affaires étrangères. C’est une réponse à l’ambassadeur de France au Rwanda, qui l’interrogeait sur la conduite à tenir envers les responsables du génocide réfugiés dans la zone contrôlée par les militaires de l’opération Turquoise, et suggérait : « Je n’ai d’autre choix que de les arrêter ou de les mettre en résidence surveillée. » La réponse du ministère allait dans un tout autre sens : « Vous pouvez utiliser tous les moyens indirects, en ne vous exposant pas, et notamment vos contacts africains, afin de transmettre à ces autorités notre souhait qu’elles quittent la zone humanitaire sûre », y était-il écrit.

Les autorités en question n’étaient autres que le président du gouvernement génocidaire, Théodore Sindikumwabo, et ses ministres. L’armée française prit immédiatement contact avec les militaires zaïrois pour organiser l’accueil du gouvernement en fuite. Installés au Zaïre, l’actuelle République démocratique du Congo, ceux-ci et leurs miliciens continuèrent à faire régner la terreur parmi les Hutu en fuite et s’en prirent bientôt aux populations voisines.

Ces révélations sont une leçon sur ce que cachent les justifications données par les gouvernants à leurs sales guerres. Derrière les prétextes humanitaires mis en avant, il y a toujours une politique impérialiste menée à l’insu des peuples, « en ne s’exposant pas » comme dit le télégramme. La méthode n’a pas changé, et ce sont parfois les mêmes hommes qui sont à la manœuvre.

L’auteur du télégramme, Bernard Émié, jadis conseiller de Juppé, est en effet l’actuel directeur de la DGSE, l’un des principaux services secrets français. Il détient à ce titre un rôle décisif dans les opérations de l’armée française, et a d’ailleurs fait une déclaration sur « la gravité de la situation au Sahel et au Levant, où des centaines de terroristes sont encore prêts à se battre ». Ce complice des génocidaires rwandais, sans surprise, justifie encore et toujours les interventions militaires de l’armée française. Jusqu’où ? 18

 

 

Retour sur le lieu du crime

Le 27 mai 2021, avec son discours prononcé au Rwanda, devant le mémorial dédié aux victimes du génocide de 1994, Emmanuel Macron a évoqué les « responsabilités lourdes et accablantes de la France » dans le génocide de 1994, tout en écartant les accusations de complicité de l’État français.

Cette hypocrisie et ces mensonges n’ont pas d’autre objectif que de permettre à l’impérialisme français de reprendre pied au Rwanda, et aux capitalistes français de passer des accords économiques avec le pouvoir rwandais. Celui-ci a facilité la tâche de Macron, le président Paul Kagamé ayant accepté de voir dans les déclarations de Macron « un grand pas » et ajouté : « nous devons l’accepter. »

Macron avait préparé le terrain du retour de la France au Rwanda, grâce à un rapport d’historiens, taillé sur mesure pour étayer la thèse d’un aveuglement des dirigeants français de l’époque. Cela permet de nier la culpabilité de l’État français de par sa politique en Afrique. Mais le discours de Macron à Kigali ne pouvait que révolter ceux qui ne sont pas dupes du cynisme de l’opération. Les phrases sur les souffrances endurées par les victimes ne coûtent rien et servent d’emballage à l’ignominie.

Les preuves de la complicité des gouvernements français et de l’armée française sont accablantes, car les faits sont têtus. Oui, le pouvoir en France connaissait depuis 1990 les préparatifs de génocide. Oui, l’armée française avait formé les génocidaires. Oui, certains militaires français ont participé aux massacres de civils. Oui, le gouvernement rwandais d’alors, responsable de la mort d’un million de personnes, a été formé dans les salons de l’ambassade de France. Oui, les autorités françaises ont fait évacuer les génocidaires pour les protéger et ont permis aux hauts dignitaires de ce régime assassin de se réfugier en France.

Comme toujours, ce sont les intérêts et les profits des capitalistes qui ont dicté la politique du gouvernement français. Et les centaines de milliers de morts, les dévastations, la barbarie n’ont arrêté ni les politiciens, ni les hauts gradés de l’armée.

Depuis deux ans, ce retour des capitalistes français au Rwanda se préparait discrètement. C’est l’Agence française du développement (AFD) qui s’est faite leur éclaireur à Kigali. Cette agence, prétendument dédiée au « développement », sert depuis toujours à préparer leurs investissements. Elle prête aux pays pauvres de l’argent pour des investissements commandés en général à des entreprises françaises. Celles-ci récupèrent ainsi tranquillement de l’argent public aux dépens de la population française. En même temps, ces prêts aggravent la dette de ces pays et enrichissent aussi les banques, bien souvent françaises, aux dépens de la population africaine.

Entre 2019 et 2021, l’AFD a prêté près de 120 millions d’euros au Rwanda pour des projets divers, ouvrant la porte à d’autres possibilités de marchés pour les capitalistes français. Et c’est ainsi que Vivendi a pu construire un complexe culturel à Kigali pour 40 millions d’euros, sans parler de sa présence sur le marché des télécommunications locales.

Macron n’était pas seul à Kigali. Une dizaine de chefs d’entreprise l’accompagnaient pour signer des contrats. Quitte à marcher dans les flaques de sang laissées par les génocidaires de 1994, si bien formés par l’armée française.19

 

 

Sources

(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Rwanda
(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_Rwanda
(3) https://fr.wikipedia.org/wiki/Rwanda
(4) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_Rwanda
(5) https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9nocide_des_Tutsis_au_Rwanda
(6) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_Rwanda
(7) https://fr.wikipedia.org/wiki/Rwanda
(8) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_Rwanda
(9) https://fr.wikipedia.org/wiki/Rwanda
(10) https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9nocide_des_Tutsis_au_Rwanda
(11) Marion Ajar http://www.lutte-ouvriere-journal.org/lutte-ouvriere/2385/dans-le-monde/article/2014/04/17/32171-il-y-20-ans-rwanda-avril-1994-le-genocide-et-la-responsabilite-de-limperialisme-francais.html
(12) Marion Ajar http://www.lutte-ouvriere-journal.org/2015/12/22/rwanda-la-responsabilite-de-larmee-francaise-dans-les-massacres_64411.html
(13) http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/autogestion/6714
(14) Giuseppe Di Bella http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1143357-nicolas-canteloup-et-le-genocide-rwandais-son-sketch-m-indigne-il-doit-etre-condamne.html
(15) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_Rwanda
(16) https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Kagame
(17) François Charles http://www.legrandsoir.info/rwanda-2014-banque-mondiale-et-fmi-jamais-rassasies.html Source originale : http://www.lautreafrique.info
(18) Daniel Mescla https://journal.lutte-ouvriere.org/2021/02/17/rwanda-letat-francais-complice-jusquau-bout-du-genocide_154765.html
(19) Marion Ajar https://journal.lutte-ouvriere.org/2021/06/02/rwanda-retour-sur-le-lieu-du-crime_160299.html