Préhistoire et Antiquité
Des fouilles archéologiques attestent que la côte de l'actuel Ghana est habitée dès le début de l'âge du bronze, vers -4000 par des peuples pratiquant la pêche dans les lagons et rivières. Le centre du pays, au nord de la zone forestière, a pu être colonisé entre le IIe et le Iermillénaire av. J.-C. par des hommes venus du bassin du Niger. Comme dans la plus grande partie de l'Afrique subsaharienne, l'agriculture s'y répand jusqu'à la fin du IVe siècle à partir de la frange sud du Sahara.
Moyen Âge et période pré-coloniale
À la fin de l'ère classique, plusieurs royaume sont émergent en Afrique de l'Ouest, dont l'empire soninké du Ghana au nord du Ghana actuel. À l'origine, le titre ghana ne désigne que le roi, mais les textes arabes l'emploient pour parler du roi, de la capitale et du royaume lui-même. Au IXe siècle, l'historien et géographe arabe Al-Yaqubi désigne le Ghana comme l'un des trois États les plus organisés de la région avec Gao et le royaume du Kanem-Bornou. Il fait état de la richesse en or du royaume, de l'opulence de sa cour et de l'habileté de ses guerriers. Le commerce de l'or y attire de nombreux marchands d'Afrique du Nord. La puissance militaire et le contrôle sur les mines d'or de la région déterminent les relations du Ghana avec l'Afrique du Nord et la Méditerranée pour plusieurs siècles.
Le développement du commerce encourage l'apparition d'États Akans sur la route menant aux mines du sud à travers la forêt. La forêt elle-même n'est que peu densément peuplée jusqu'à la fin du XVe siècle, lorsque quelques groupes Akan s'y installent en y amenant des plants de sorgho, de banane et de manioc importés d'Asie du Sud-Est et d'Amérique. Au début du XVIe siècle, des sources européennes mentionnent l'existence d'États riches en or dans la vallée de l'Ofin.
À la même époque, les Mandingue qui avaient fondé les États Haoussas dans le nord de l'actuel Nigeria et près du lac Tchad émigrent vers le sud-ouest et s'imposent aux peuples indigènes occupant alors le nord du Ghana et du Burkina Faso actuels. Ils y fondent les États de Dagomba et de Mamprusi, et influencent le développement du Gonja.
Tant la tradition orale que les fouilles archéologiques semblent s'accorder sur le fait que les États de Mamprusi, Dagomba et Gonja, ainsi que les États Mossi de Yatenga et Wagadugu sont parmi les premiers royaumes à émerger au Ghana moderne et sont bien établis au tournant du XVIe siècle. Les Mossi et les Gonja adoptent la langue des peuples qu'ils avaient envahi, mais conservent leurs traditions dont quelques-unes témoignent encore aujourd'hui de leur origine septentrionale.
Le premier état Akan date du début du XVe siècle et correspond à l’Ashanti. Les Dioula, commerçants de race Manding viennent y acheter l’or. Au XVIIe siècle apparaissent, sur la côte le royaume Denkyra et un peu au nord le royaume Ashanti et son premier souverain Obiri Yebora, dont le successeur Osei Tutu remporte une série de victoires contre les états voisins. Selon les récits traditionnels, c’est lui qui reçoit du ciel, par l’intermédiaire d’un devin célèbre, Okomfo Anokye, le trône d’or, symbole de la puissance des rois ashanti, sur lequel était répandu le sang des prisonniers capturés au combat et sacrifiés.
La tradition veut que le royaume Gonja soit fondé par des cavaliers venant du Mali, qui s’inquiètent de voir diminuer la quantité d’or que le royaume de Bono fournit aux Dioula. La raison en est que de nouveaux acquéreurs étaient apparus sur la côte, les européens.
La colonisation portugaise
En 1471, les Portugais débarquent sur la côte du futur Ghana, qui reçoit par la suite le nom de « Gold Coast » (Côte-de-l’Or). En 1482, ils fondent un premier comptoir commercial à São Jorge da Mina, là où se situe actuellement la forteresse Elmina. Les Portugais se lancent dans le commerce de l’or, et la région devient le premier fournisseur de l’Europe. Ils gardent ensuite le monopole de ce commerce pendant plus d’un siècle et demi, jusque vers 1650. Ils se lancent également dans le commerce des esclaves, commerce plus rentable encore que celui de l’or, qu’il supplante bientôt en importance dès la seconde moitié du XVIIe siècle. Ils fondent El Mina, véritable base militaire, à partir de laquelle les Portugais imposent leur volonté aux ethnies côtières, afin qu´elles leur fournissent or et esclaves.
Ce commerce attire des convoitises. Les Hollandais réussissent à chasser les Portugais de l’Afrique occidentale en prenant leurs principales forteresses, entre 1637 et 1641. Les nouveaux colonisateurs partagent l’espace côtier avec les Britanniques, et quelques marchands européens. À l’intérieur des terres, de puissants états Akans se créent, dirigés par les Ashantis, qui exercent une domination sans partage sur les peuples voisins. Ceux-ci doivent leur payer un tribut sous forme d’esclaves.
Le premier établissement universitaire d'Afrique, en 1827
Le rattachement de la Côte de l'Or à la Sierra Leone voisine, temporaire, contribue pour une bonne part à la formation d'une élite intellectuelle ghanéenne dès le XIXe siècle, bien plus tôt que dans les autres territoires coloniaux. Le premier établissement universitaire d'Afrique est fondé en 1827, le collège de Fourah Bay. Parallèlement, l'enseignement primaire et secondaire se développe dans les missions, principalement protestantes de l'église weselyenne et des luthériens de Bâle. Les élèves du primaire apprennent à lire dans leur langue vernaculaire, dont les missionnaires codifient la grammaire et l'orthographe, puis apprennent l'anglais dans le secondaire. Cette élite anime les premières formations politiques africaines, en particulier l'Aborigene's right protection society (ARPS), dont le plus illustre fondateur est J.E Casely Hayford, auteur de plusieurs livres, dont Ethiopia Unbound, qui exalte le nationalisme africain à partir de thèmes bibliques.
Dans les années 1850, un métis né de père écossais et de mère africaine, James Bannerman, est nommé lieutenant gouverneur de la "Gold Coast" et son fils fonde le premier journal africain du Ghana, l'Accra Herald. Des écrivains comme Attoh Ahuma et Mensah Sarbah étudient le passé de leur pays et dénoncent les préjugés raciaux.
La colonisation britannique
Les Britanniques prennent progressivement l’avantage face aux Portugais et aux Hollandais, dans la lutte pour le contrôle du commerce de l’or et des esclaves. Mais ce dernier est aboli en 1807 par le parlement de Winchester.
Le royaume Ashanti, inquiet de perdre le bénéfice du commerce des esclaves lance alors une campagne contre l'ethnie vivant sur la côte, les Fanti. Cette campagne est suivie de plusieurs autres, mais en 1874, les Fanti trouvent dans l'Angleterre, qui avait racheté la colonie danoise de ChristianBorg dès 1850, un allié providentiel qui défait le roi Ashanti.
Les Britanniques achètent les comptoirs hollandais et fondent une nouvelle colonie, le Togo britannique (Togoland) en 1874. Au cours du XIXe siècle, les Britanniques mènent de nombreuses guerres contre les Ashanti, armés de mousquets et regroupés dans une capitale de 100 000 habitants environs, Kumasi, découverte en 1817 par le premier explorateur anglais Thomas Bodwich. Les territoires sont confiés aux missionnaires de la Société des missions africaines.
Les colonisateurs fixent dès 1901 les frontières du Ghana : le territoire Ashanti et le nord du pays, annexé à partir de 1896, furent soumis et rattachés à la colonie. Une partie du Togo allemand, peuplée par les Éwé, lui fut ajoutée en 1922. Dans les années 1920, la « Côte de l’Or » devient la colonie africaine la plus prospère grâce à sa contribution majeure à l'histoire de la culture du cacao, et aux exploitations minières. Les Anglais construisent les premières écoles du pays, celles-ci seront peu nombreuses. L’anglais devient la langue officielle, mais les langues locales sont tolérées par les autorités coloniales dans les écoles primaires, l’anglais restant la principale langue d’enseignement.
La décolonisation
En 1939, lors de la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni s´engage contre l´Allemagne nazie. Les grandes villes britanniques sont bombardées et la flotte anglaise est gravement endommagée. Le pays ne sort victorieux de la guerre que grâce à son courage et à l´aide de son empire et de ses alliés : États-Unis, Australie, Canada. Les troupes américaines, canadiennes et alliées occupent la Grande-Bretagne pour préparer les débarquements en Italie puis en France. Le pays dévasté ne se reconstruit que grâce à l’aide financière américaine. Le Royaume-Uni est donc lourdement endetté et soutenu avec toutes ses colonies par les États-Unis. Le glas de l’Empire britannique sonne. L’Inde, colonie gigantesque devient indépendante deux ans après la guerre, en 1947.
Par idéologie, les superpuissances américaine et soviétique sont opposés au colonialisme, et poussent la Grande-Bretagne à faire des réformes en 1956. Pendant la crise du canal de Suez, les troupes britanniques sont obligées de se retirer sous la menace nucléaire soviétique. La Grande-Bretagne est alors diminuée sur le plan international.
En 1925, les Britanniques ont organisé des élections au Ghana, afin d’élire un conseil législatif des chefs autochtones. Mais la vie politique ne se développe réellement qu’après la Seconde Guerre mondiale. À la suite des troubles nationalistes incessants, les Britanniques donnent plus d’autonomie au pays. Un fait majeur dans le chemin vers l’indépendance a lieu en 1951, avec la victoire du Parti de la convention du peuple (Convention People's Party, CPP), fondé en 1949 par Kwame Nkrumah. Aux élections législatives qui suivent, Kwame Nkrumah devient chef du gouvernement local, et, en collaboration avec les autorités britanniques, il obtient l’indépendance, proclamée en janvier 1957.
L’indépendance
La Côte de l'Or est le premier pays noir-africain colonisé à accéder à l’indépendance. Un de ses premiers actes de souveraineté, le 6 mars 1957 est d’abandonner son nom colonial de Côte de l’Or au profit de son actuel nom, 'Ghana', en hommage à l’Empire du Ghana. Le Ghana entra dans les jours suivants aux Nations unies.
En 1960, Nkrumah devient naturellement le premier président du pays. Le système scolaire s’étend grâce à l’aide internationale et remplace le système de formation traditionnel. Dès les années 70, Le Ghana obtient ainsi l’un des meilleurs taux d’alphabétisation d’Afrique, avec plus de 60 % des enfants, garçons et filles, scolarisés et alphabétisés. Le pays s´endette pour se moderniser et s´ouvre au commerce international.1
Le panafricanisme de Kwamé Nkrumah
À la tête du premier État indépendant d’Afrique après le Soudan en 1956, Nkrumah œuvre activement pour la libération des pays encore soumis à la domination coloniale (c’est ainsi qu’il apporta 25 millions de dollars de soutien à la Guinée de Sékou Touré suite à la déclaration de son indépendance en 1958) et tente de créer un embryon d’industrie en créant des usines de transformation partout dans le pays. La même année, la réunion des chefs d’Etat africains se tient à Accra sous l’égide du ghanéen qui affirme la nécessité pour l’Afrique « de développer sa propre communauté et sa personnalité », et son non-alignement aux deux blocs. Il y influencera de jeunes militants africains comme Patrice Lumumba qui voit en cette rencontre sa véritable prise de conscience de la grande force d’une Afrique unie.
La politique extérieure de Nkrumah est toute entière dédiée à la construction de l’unité africaine qu’il pense comme une fusion organique d’Etats Indépendants et non comme leur simple coopération. Il joint l’idéologie à l’acte en tentant une Union des Etats Africains en mai 1961 avec la Guinée de Sékou Touré et le Mali de Modibo Keïta, tous deux en conflit ouvert avec l’ancien colonisateur français. En 1963, Nkrumah sera ainsi l’un des pères fondateurs de l’Organisation de l’Union Africaine qui, toutefois, délaissera vite les idées trop radicales du Ghanéen. En 1964, Nkrumah entend promouvoir sa doctrine, le « consciencisme » (une sorte de matérialisme édulcoré, c’est-à-dire pas nécessairement athée et inspiré du marxisme) qui fera, selon lui, émerger l'Afrique postcoloniale. Empreinte d’un marxisme non orthodoxe associé au concept traditionnel africain de collectivisme, le consciencisme, aujourd’hui rebaptisé « nkrumaïsme » vise en premier lieu « la résurrection des valeurs humanitaires et égalitaires de l’Afrique traditionnelle dans un environnement moderne ».
Mais en se tournant de plus en plus vers le communisme, il devint très vite l’ennemi à abattre pour les pays occidentaux qui voient en lui le fer de lance d’une future « communisation » de l’Afrique. Après avoir échappé à deux tentatives d’assassinat, Nkrumah devenu paranoïaque se radicalise, réprimant dans le sang les manifestations, enfermant les opposants et se déclarant « président à vie ». Son parcours n’est pas sans rappeler celui de son ami Sékou Touré qui l’accueillera d’ailleurs en Guinée après le coup d’État militaire dont il est victime en février 1966. Il meurt quelques années plus tard d’un cancer à Bucarest (Roumanie) en 1972.
Passé du mythe à la décadence, Kwamé Nkrumah n’en reste pas moins un des plus grands penseurs de l’unité africaine. Sa pensée renaît parmi les jeunes générations africaines et influence tous ceux qui croient fermement que l’Afrique doit se tourner vers ses propres valeurs et se libérer du complexe occidental pour être libre et forte.2
L'instabilité politique
Après le coup d'État dont est victime Nkrumah, « c'est le début d'une longue période d'instabilité politique, ponctuée de nombreux renversements. Un certain redressement, tant politique qu'économique, s'effectue sous la gouverne d'un militaire, Jerry Rawlings, qui devient l'homme fort du pays au début des années 1980. Malgré la présence de ressources naturelles diversifiées, le Ghana demeure un État pauvre, affecté par de fréquentes crises alimentaires. Rawlings dirigera le pays jusqu'en 2001. Au cours des années 1990, celui-ci est néanmoins devenu une démocratie multipartite dont l'existence se poursuit au XXIe siècle.
Au plan de l'organisation des pouvoirs, il s'agit d'un État unitaire. Le régime politique est présidentiel ; le président gouverne sans nécessairement avoir l'appui de la branche législative. Le système électoral est du type majoritaire uninominal. Le droit de vote pour les femmes a été reconnu en 1954. »3
La présidence de John Kuofor (2001-2009)
Déjà candidat en 1996, il avait été vaincu par Jerry Rawlings, en 2000, il gagne la présidentielle et l'alternance a lieu sans trouble. Sous son premier mandat, il lance une campagne contre la corruption dans les grandes sociétés nationales, sociétés encore dirigées par des soutiens de l'ancien président Rawlings. Kufuor nettoie aussi l'armée en plaçant des militaires proches de lui aux postes de commandement. Un de ses chantiers présidentiels est de développer la puissance économique et commerciale ghanéenne, mais aussi de faire du Ghana un pays « moderne » en initiant un programme de grands travaux d'infrastructure. L'accent est aussi mis sur l'éducation et la santé.
Sa visite chez le dictateur togolais Gnassingbé Eyadéma le 13 janvier 2001, peu après son investiture augurait mal de la démocratie et de l'État de droit au Ghana ; malgré ce faux-pas, la presse a bénéficié sous son mandat de plus de libertés qu'auparavant et des procès ont même été menés contre des policiers pour déterminer leur implication dans la tragédie du stade de Hearts of Hawk. Kufuor s'est ensuite empêtré avec son gouvernement dans la gestion des affrontements inter-ethniques de la fin 2001, le ministre de l'intérieur Malik Yakubu étant même forcé à la démission pour avoir attisé les violences. En mars 2002, Kufuor obtient un allègement de la dette nationale de 3,7 milliards de dollars des États-Unis.
Le 7 décembre 2004, Kufuor a été réélu avec 54 % des voix face, entre autres, au candidat du NDC (Congrès national démocratique), soutenu par Jerry Rawlings, John Atta Mills. Le même jour, les élections législatives donnent au parti de Kufuor, le Nouveau Parti patriotique (New Patriotic Party, NPP) la majorité absolue au Parlement ghanéen avec 129 sièges sur 225. Kufuor est investi le 7 janvier 2005 pour son second mandat.
Kufuor a été président de l'Union africaine du 29 janvier 2007 au 31 janvier 2008.
En tant que président du Ghana, il a notamment mis en œuvre un plan de réduction de la faim et de la pauvreté. Il a reçu en 2011 « World Food Prize », le Ghana étant devenu le premier pays d'Afrique subsaharienne à avoir réduit de moitié la part de sa population souffrant de la faim, ainsi que le nombre de gens vivant avec moins de un dollar par jour. Kufuor a également dirigé le Partenariat pour l'assainissement et l'eau courante pour tous et occupé le poste d'envoyé spécial pour l'Alliance pour les maladies tropicales négligées.4
John Evans Atta Mills (2009-2012), John Dramani Mahama (2012-)
En décembre 2008, l'élection présidentielle, à laquelle ne pouvait se représenter Kufuor, s'est déroulée sans heurts. Très serrée, elle a été remportée par John Atta-Mills, juriste de 64 ans, après que son opposant, Nana Akufo-Addo, eut reconnu sa défaite. La passation de pouvoir entre Kufuor et Atta-Mills a eu lieu le 7 janvier 2009. À la suite du décès de John Atta-Mills, son Vice-Président John Dramani Mahama devient Président le 24 juillet 2012 et est réélu le 8 décembre 2012.5
Économie du Ghana
De 2007 à 2013, l'économie nationale a connu une très forte croissance. Les raisons de cette croissance sont multiples. D'une part, contrairement à la majorité des pays d'Afrique de l'Ouest, le Ghana n'a pas connu de période de conflit ou de tensions inter-communautaires depuis de nombreuses décennies et devient aux yeux des puissances occidentales, un lieu privilégié pour réaliser des investissements sans risque. D'autre part, la gestion de l'économie et de la politique du pays par le pouvoir est considérée comme tout à fait satisfaisante en comparaison des pays environnants, souvent meurtris par la corruption et l'instabilité politique. Enfin, l'attractivité désormais limitée des anciens pays clés de la région comme la Côte d'Ivoire ou le Nigeria (due à une nouvelle montée de violences ou de tensions inter-communautaires dans ces pays) ont convaincu la plupart des investisseurs de transférer leurs capitaux vers les deux nouvelles puissances régionales montantes que sont le Sénégal et le Ghana. Ainsi, le Ghana a été le pays enregistrant la plus forte croissance économique de toute la planète en 2011. Le PIB national a largement progressé en cette seule année (+ 17 %). Ainsi, depuis les années 2000, le Ghana détient, avec la Chine et le Cambodge, les plus hauts taux de croissance du PIB national. Ce sont parmi les seuls à dépasser la barre des 10 % de croissance annuelle autour de 2005.
Cela n'empêche pas l'économie ghanéenne de rester fragile (comme la plupart des économies nationales d'Afrique occidentale), car encore essentiellement orientée vers le secteur primaire, dans une époque mondialisée où l'heure est à l'avènement des productions industrielles standardisées et surtout des services. Les haricots et les denrées dérivées de la noix de coco représentent encore plus d'un tiers de la valeur marchande de la production nationale.
Depuis 2013, en raison d'une politique fiscale trop souple, d'une devise dévaluée, de problèmes électriques récurrents et de la baisse du pétrole, le PIB a diminué de 30% revenant ainsi au niveau de 2010.6
Malgré le fort taux de croissance, 25% de la population vivait sous le seuil de pauvreté en 2013.
Le FMI fabrique la misère
Avant les années 80, le Ghana était considéré comme un pays en voie de développement prometteur. La crise économique que connaît le pays va amener une situation locale désastreuse au niveau des services de base. Le FMI et la Banque Mondiale proposent des prêts au pays, sous la condition dite d’ajustement structurel. Le pays est contraint de s’impliquer dans le libre échange, en orientant la production interne vers l’or et la cacao plutôt que vers les productions vivrières. L’incitation à la « récupération des coûts » va entraîner la privatisation des services publics de base de soins et d’adduction d’eau. L’implantation d’entreprises étrangères est favorisée grâce une politique fiscale avantageuse et une réglementation peu contraignante, notamment vis à vis de l’environnement. La richesse en or de la province du Katanga a attiré l’industrie minière. L’état ghanéen a délocalisé la population locale qui vivait de banane plantin, manioc, huile de palme et arachide. Les paysans on touché une indemnisation ridicule, les manifestants ont été éloignés par la force militaire. L’activité d’extraction a stérilisé les champs alentours : les déblais ont envahi les champs de manioc, la pollution métallique affecte l’air et l’eau. Les rizières sont aujourd’hui en jachère…
En 2012, « Lundi investigation a diffusé un excellent reportage sur l’origine de la misère qui sévit en Afrique et plus particulièrement au Ghana. Le système est simple : Le Fond Monétaire International octroie des crédits aux États africains, les taux sont évidemment exorbitants, si bien que les gouvernements doivent privatiser dans tous les secteurs afin de rembourser (temporairement) la dette … Les secteurs touchés sont les hôpitaux, le système de santé en général, l’eau potable, l’extraction de minerais, de pétrole, etc …. La quasi totalité de la production agricole part désormais à l’exportation au Ghana et le pays importe du riz d’Amérique alors qu’il en exportait il y a seulement 10 ans, les agriculteurs Ghanéens ne comprennent plus le fonctionnement de leur propre pays ! Il y a aussi les entreprises étrangères qui ne sont pas soumises à une réglementation contraignante, si bien qu’elles polluent sans états d’âmes, déchargent leurs rebuts sur les terres agricoles, tout est fait afin qu’elles soient le plus rentable possible et ce, au détriment de l’environnement et des populations locales. C’est là qu’est la formidable arnaque du FMI, car la majorité de la population croient que le FMI vient en aide aux pays pauvres, mais, dans les faits, on observe exactement l’inverse … »7
Sources