Israël

 

 

L’histoire de l'État d'Israël s’inscrit dans le cadre de l’histoire du peuple juif et dans la continuité de l’histoire du sionisme.1

 

 

Histoire des Juifs en Terre d'Israël

L'histoire des Juifs en terre d'Israël se développe sur près de 3000 ans et témoigne, malgré la dispersion des Juifs, de l'importance particulière, pour eux, de la terre d'Israël.

La terre d'Israël, appelée terre sainte par les chrétiens, correspond au pays de Canaan ou encore à la région connue sous son nom romain, plus tardif, de Palestine. Elle a, de tout temps, joué un rôle central dans l'histoire des Juifs, si bien qu'ils l'appellent souvent familièrement ארץ - Eretz (terre). Ils l'évoquent affectueusement dans toutes leurs prières (matin, après-midi, soir), dans les actions de grâce après le repas et particulièrement lors de la cérémonie familiale du Séder de Pâque. À toute époque, malgré exils et massacres, il y a eu une vie juive en terre d'Israël : après la conquête romaine, après l'invasion arabe, après la conquête croisée... Un très lent mouvement de retour vers la terre d'Israël s'est produit ensuite, devenant significatif à partir de l'expulsion des Juifs d'Espagne en 1492 pour s'accélérer légèrement à la fin du XVIIIe siècle sous les recommandations du Gaon de Vilna, puis nettement avec la naissance du sionisme à la fin du XIXe siècle. Les Juifs ont retrouvé leur souveraineté sur une partie du territoire avec la naissance de l'État d'Israël en 1948.

 

Jusqu'à la chute du Premier Temple (1000 av. J.-C.-586 av. J.-C.)

L'histoire ancienne du peuple juif n'est, à défaut de données archéologiques, connue jusqu'au IXe siècle av J.-C. qu'à travers le récit de la Bible.

Ce peuple est, selon le Livre de Josué, issu des tribus d'Israël, composées en majeure partie sinon en totalité des Israélites, lorsqu'ils reviennent d'Égypte sur leur terre ancestrale, et s'apprêtent à reprendre possession du pays de Canaan, ils se réunissent à Sichem pour jurer fidélité à YHWH (Dieu), et répudier tout autre culte. Rapidement contraints de se choisir un roi de par la menace philistine (XIe siècle), les Israélites sont unifiés par les rois Saül, David et Salomon, dont le règne est particulièrement brillant, mais, à la fin du Xe siècle le royaume se scinde, avec le royaume d'Israël au nord, dont la capitale est Samarie et celui de Juda, dont la capitale est Jérusalem, au sud.

Toujours selon la Bible, du IXe au VIe siècle, dans les deux royaumes, se développe le prophétisme qui inspire ou essaye d'inspirer avec plus ou moins de succès les rois des deux royaumes. Ils subordonnent la richesse matérielle aux exigence morales et prédisent la chute de Samarie et de Jérusalem si leurs habitants et leurs gouvernants ne s'amendent pas. Les plus célèbres prophètes sont Élie, Amos, Isaïe et Jérémie.
En 722 av. J.-C., Salmanazar V prend Samarie et détruit le royaume d'Israël dont une partie des habitants se réfugie dans le royaume de Juda et particulièrement à Jérusalem.
Jérusalem est assiégée en 586 av. J.-C., et, selon le second Livre des Rois, un grand nombre de ses habitants est déporté en Babylonie. Une partie en revient cependant 70 ans plus tard, et reconstitue la Judée. C'est de cette époque que datent les premières mentions des Juifs proprement dits (יְהוּדִים Iehoudim « Judéens »), dans Zacharie 8:23.

Toujours selon la Bible dévoilée, les Israélites n'ont pas été unifiés sous les règnes des rois David et Salomon et deux royaumes, Israël et Juda se sont petit à petit formés partageant une même culture caractérisée par des dialectes proches, le même alphabet et le culte de YHWH entre autres déités. Toutefois, sur le plan matériel, le royaume du nord à l'agriculture plus riche, développe une économie plus diversifiée. Leur population aurait atteint, au VIIIe siècle, 160 000 personnes.

Le premier roi d'Israël dont l'archéologie fait mention est Omri, dont le nom est mentionné dans la stèle de Mesha du VIIIe siècle. Omri a dominé une région plus étendue que le territoire traditionnel des tribus d'Israël. Il a conquis, au moins en partie, Moab et le sud de la Syrie.

Après de nombreux conflits avec ses voisins dont principalement la Syrie et un développement politique, économique et démographique notable (sa population aurait atteint jusqu'à 350 000 habitants), le royaume d'Israël disparaît vers 724 av. J.-C. avec la conquête assyrienne.

La chute du royaume d'Israël amène de nombreux réfugiés israélites en Juda, à Jérusalem dont la population serait passée en quelques décennies de 1 000 à 15 000 habitants. Juda est à son tour ravagé par les Assyriens sous Ézéchias à la fin du VIIIe siècle puis connaît une période plus paisible sous les longs règnes de Manassé (vers 698 - 642) et de Josias (vers 639 - 609). C'est dans le royaume de Juda, sous le règne du roi Josias (vers 640-609 av. J.-C.) que la religion des Israélites, commence à devenir, à proprement parler, le judaïsme. Le Deutéronome, dernier livre de la Torah qui aurait été découvert ou redécouvert sous son règne dans le Temple, serait en réalité le premier livre de la Torah dont la composition aurait été achevée. Ce serait aussi à cette époque que le choix de YHWH comme divinité unique, invoqué par la Bible comme le motif d'union de ce peuple, serait apparu, afin d'unir les royaumes du Nord et du Sud.

Après la mort de Josias, le royaume est pris dans le jeu des grandes puissances de l'époque, l'Égypte et la Babylonie et succombe à son tour en 586 av. J.-C., quand Jérusalem est prise par Nabuchodonosor II, roi de Babylone. En plusieurs fois (597, 587 et peut-être 582), des milliers de Juifs sont déportés vers la Babylonie, alors que d'autres se réfugient en Égypte. Ils sont à l'origine de la Diaspora et de ses deux plus anciennes communautés juives, celles des Juifs en Irak et des Juifs en Égypte.

 

Pendant le premier exil (587-538 av. J.-C.)

La vie que les Juifs auraient menée dans la Judée occupée par les Babyloniens nous est relatée par le prophète Jérémie, contemporain de ces événements dans le livre des Lamentations et le livre de Jérémie. Les Babyloniens avaient déporté l'élite juive et il n'était resté au pays que les plus démunis. Le gouverneur, juif, Guedaliah nommé par Nabuchodonosor est assassiné par des Ammonites, ce qui provoque la colère de Nabuchodonosor et l'exil de 582.

 

Le retour des exilés et la domination perse (538-332 av. J.-C.)

En 539 av. J.-C., le roi de Perse, Cyrus le Grand conquiert Babylone. Selon le livre d'Ezra, il prend un décret permettant aux Juifs de retourner en Judée, sous la conduite de descendants des rois de Juda, en leur restituant le butin pris dans le Temple par Nabuchodonosor. Or, la communauté juive de Babylonie y avait prospéré et ce sont probablement les plus pauvres des exilés, peu nombreux, qui choisissent de s'en retourner en Judée.

 

La Judée devient alors une province (pahva) de l'empire perse, subdivision d'une satrapie, dirigée par un gouverneur juif nommé par le roi de Perse. La reconstruction du Temple est entreprise et après de nombreuses difficultés d'ordre politique et financier, le Second Temple est inauguré en 515 av. J-C. par Zorobabel, gouverneur de Judée, issu de la maison de David. Toutefois, la Judée reste une province pauvre où la pression fiscale interdit le développement.

Il faut la nomination d'un nouveau gouverneur Néhémie, échanson juif du roi de Perse Artaxerxès Ier (464 - 424 av. J.-C.) pour débloquer la situation. Homme d'autorité, il organise les travaux pour reconstruire les murailles et rétablit le plein respect de loi tirée du Deutéronome, entre autres le respect du Chabbat et le paiement de la dîme. Néhémie est suivi dans son œuvre de rétablissement de la loi juive par Ezra, un autre notable revenu à Jérusalem à la tête d'un groupe d'environ 6000 immigrés de Babylonie : avec Néhémie, il interdit le mariage des Juifs avec des étrangères, et il aurait établi l'usage des caractères carrés venant de l'araméen pour écrire l'hébreu ; il établit la Grande Assemblée qui va continuer à fixer les règles du judaïsme pendant les siècles à venir ; il organise une séance publique de la lecture de la Torah, par laquelle on lui attribue d'en avoir finalisé le texte puis fixe les règles de lecture de la Torah les lundis, jeudis et chabbats. Néhémie solennise ces décisions en organisant une grande cérémonie où le peuple assemblé jure d'observer la Torah. La Jewish Encyclopedia, se fondant sur la Bible, estime la population juive de Judée de cette époque à 130 000 personnes, au plus.

S'ouvre alors, une assez longue période de paix et de prospérité pour les Juifs d'abord sous la domination perse puis sous la domination d'Alexandre le Grand et de ses héritiers lagides.

On estime qu'à la fin de la domination perse, la population juive de la terre d'Israël est concentrée dans la région montagneuse autour de Jérusalem, des confins de la plaine côtière au Jourdain.

 

La domination grecque (332-142 av. J.-C.)

Alexandre le Grand conquiert l'empire perse et pendant près de 200 ans, les Grecs vont gouverner la terre d'Israël.

Seuls les grands-prêtres représentent une autorité juive : ils exercent une sorte d'autorité civile et leur autorité religieuse, reconnue jusqu'à Alexandrie, demeure incontestée sous le règne des Lagides. En 201 av. J.-C., les Lagides sont vaincus par les Séleucides qui commencent par améliorer le sort de la Judée en y abaissant les impôts mais en 190 av. J.-C., devant les revers contre les Romains essuyés à Magnésie, et l'imposition de la paix d'Apamée, la très lourde indemnité dont ils doivent s'acquitter est répercutée sur la Judée. Les rois séleucides convoitent le trésor du Temple de Jérusalem et vendent la charge de grand-prêtre au plus offrant. Le conflit entre Juifs hellénisants et Juifs plus fidèles à la tradition divise même la famille du grand-prêtre quand Jason promet une importante somme d'argent au roi Antiochus Épiphane pour obtenir le titre de grand-prêtre que possède alors son propre frère Onias III. Jérusalem est alors hellénisée - on y construit un gymnase - et rebaptisée Antioche. Une puissante garnison est installée dans une nouvelle forteresse, l'Acra et le Temple est profané par le sacrifice de porcs et des fêtes dionysiaques, tandis que les livres sacrés sont brûlés.2

 

La Révolte des Maccabées et les Hasmonéens (167-63 av. J.-C.)

La Révolte des Maccabées est à la fois une révolte juive contre la dynastie hellénistique des Séleucides, et un conflit interne au peuple juif opposant des traditionalistes hostiles à l’évolution de la tradition juive au contact de la culture grecque et des Juifs hellénisants plus favorables au métissage culturel. Cet épisode, qui se situe au IIe siècle av. J.-C., entre -175 et -140, est raconté dans les deux premiers livres des Maccabées et a conduit à la fondation de la dynastie des Hasmonéens.3

La révolte éclate en 167 av. J.-C. à l'instigation du prêtre Mattathias l'Hasmonéen, relayé après sa mort par ses fils, Simon et Judas dit Maccabée, le chef militaire. En 164, ils pénètrent dans Jérusalem, purifient le Temple et le ré-inaugurent, épisode à l'origine de la fête juive de Hanoukkah.

Dès 161, Judas recherche et obtient l'alliance romaine qui fait l'objet d'un traité qui sera renouvelé pendant près d'un siècle par les souverains hasmonéens.

La révolte dure encore une vingtaine d'années et il faut la mort violente de quatre des cinq fils de Mattathias pour que Simon soit reconnu de facto comme « grand prêtre, stratège et ethnarque » en mai 142 av. J.-C.

Les rois hasmonéens, tels Jean Hyrcan (134-104 av. J.-C.) qui conquiert le pays des Iduméens et les convertit au judaïsme et Alexandre Jannée (104-76 av. J.-C.), agrandissent considérablement leur royaume qui s'étend du Sinaï aux monts du Golan et de la mer Méditerranée à l'est du Jourdain. Le judaïsme est loin d'y constituer la religion majoritaire. Bien qu'arrivés au pouvoir par une révolte contre l'hellénisation, les rois hasmonéens prennent le titre de basileus et organisent leur royaume à la mode grecque. Le style des monuments est hellénisant comme en témoigne le monument dit d'Absalon à Jérusalem. Mais surtout les Hasmonéens se querellent en permanence, tant et si bien, qu'ils sollicitent l'intervention de Rome. Finalement, Pompée conquiert Jérusalem en 63 av. J.-C. et profane le Temple, sans toutefois le piller. Douze mille Juifs périssent dans les combats et de nombreux prisonniers sont envoyés à Rome. Ils sont à l'origine de la communauté juive italienne, la plus ancienne d'Occident. Pompée établit alors la domination romaine pour près de 7 siècles, jusqu'à la conquête arabe.4

 

La chute du Temple de Jérusalem

Depuis la prise de Jérusalem par Pompée en 63 av. J.-C., les Romains occupent la Judée et la gouvernent, parfois par l'intermédiaire de princes locaux qu'ils ont mis en place comme Hérode Ier le Grand ou Hérode Agrippa Ier, parfois directement par des procurateurs souvent corrompus, qui suscitent l'hostilité des Juifs en s'appuyant sur l'importante population hellénisée.5

 

À Jérusalem, la guerre civile fait rage entre les différentes factions, les Pharisiens et les membres du Sanhédrin, partisans d'un compromis avec les Romains et les Zélotes eux-mêmes divisés entre Jean de Gischala et Simon bar Giora. Cette division affaiblit considérablement les Juifs. En 69, lorsque Vespasien devient empereur, il laisse son fils Titus terminer la guerre. Après un siège meurtrier, le Temple puis toute la ville de Jérusalem sont pris (été 70) et détruits par les Romains. Selon Flavius Josèphe, les Romains firent 97 000 prisonniers et 1 100 000 personnes périrent durant le siège de Jérusalem mais ce dernier chiffre est suspect. Le Temple est pillé et prisonniers et butin sont exposés aux Romains lors du triomphe de Titus, représenté sur l'arc de Titus à Rome. Il fallut encore trois ans aux Romains pour réduire les dernières poches de résistance des Zélotes, notamment à Hérodion et Massada où, toujours selon Flavius Josèphe, tous les défenseurs, se suicident avec femmes et enfants (73). Quelques Juifs fuirent vers les villes juives d'Égypte ou de Cyrénaïque, d'autres allèrent fonder des communautés en Arabie, à Yathrib.6

 

La chute de Jérusalem marque la fin de 4 ans de guerre, le début de la deuxième diaspora. Tout le territoire juif devient une province impériale, la Judée est directement administrée par un gouverneur prétorien. Des vétérans de l'armée romaine fondent plusieurs colonies. Les contributions au temple sont désormais versées sous la forme juridique de fiscus judaicus au temple de Jupiter Capitolin. Agrippa II qui fut l'allié de Titus, sera le dernier roi de la dynastie hérodienne.

Sur le plan démographique, la chute de Jérusalem ne fait qu'accentuer les tendances déjà observées aux siècles précédents, à savoir la montée en importance de la diaspora juive aux dépens de l'influence du judaïsme établi en Palestine.7

 

La Judée soumise, jusqu'à la révolte de Bar Kokhba (70-135)

La révolte de Bar Kokhba (132-135), ou la seconde guerre judéo-romaine, est la seconde insurrection des juifs de la province de Judée contre l'Empire romain, et la dernière des guerres judéo-romaines.8

 

Les révoltés rencontrent des premiers succès, prennent le contrôle d'une bonne partie de la Judée et battent même monnaie. Hadrien doit faire appel à un de ses grands généraux, Iulius Severus pour venir à bout des insurgés dont le dernier refuge est la forteresse de Betar, près de Jérusalem.

C'est un désastre pour les Juifs de Judée. Selon Dion Cassius, si la guerre a été dure pour les Romains, ce fut bien pire pour les Juifs : « Cinquante de leurs places les plus importantes, neuf cent cinquante-cinq de leurs bourgs les plus renommés, furent ruinés ; cent quatre-vingt mille hommes furent tués dans les incursions et dans les batailles (on ne saurait calculer le nombre de ceux qui périrent par la faim et par le feu, en sorte que la Judée presque entière ne fut plus qu'un désert) ».

 

Les Juifs dans la Palestine romaine et byzantine (135-634)

La défaite de Bar Kokhba est un désastre, pour les Juifs de la terre d'Israël, non seulement militaire et politique mais aussi démographique et spirituel. La Judée a été ravagée par les combats, Hadrien fait interdire la nouvelle ville d'Ælia Capitolina aux Juifs et élève une statue de Jupiter sur les ruines du Temple, il interdit l'enseignement de la Torah. Les rabbins sont persécutés et Rabbi Akiba est supplicié. Les chrétiens cherchent à se distancier des Juifs et abandonnent de plus en plus la loi juive. Autre conséquence de la guerre, le peuplement juif de la terre d'Israël ne reste important qu'en Galilée.

C'est aussi l'époque où l'usage du terme Palestine se généralise. Hadrien, qui avait fait frapper des pièces de monnaie mentionnant la Judée en 130 utilise dans son rapport de campagne au Sénat, le mot Palestine du nom d'un ancien peuple de la région, les Philistins. La province est désormais appelée Syrie-Palestine.

 

Les Juifs dans la Palestine byzantine (324-634)

Lorsque Constantin s'empare des provinces orientales de l'Empire romain, les Juifs sont encore majoritaires en Palestine. Mais, dès le siècle suivant, ce sont les chrétiens qui y sont majoritaires. Constantin redonne son nom à Jérusalem sans toutefois autoriser les Juifs à y revenir et fait construire l'église du Saint-Sépulcre, faisant ainsi de Jérusalem la ville sainte du christianisme. De plus, Hélène, la mère de Constantin, fait du Mont du Temple, la décharge de Jérusalem. L'Église cherche à limiter les influences juives sur la religion chrétienne en évitant tout contact entre Juifs et chrétiens : la date clé est celle du premier concile de Nicée en 325 qui établit une date de Pâques différente de celle de la Pâque juive, même si elle en reste proche. Le Sanhédrin ne proclame donc plus la date des fêtes chrétiennes et comme le gouvernement impérial empêche les messagers juifs de diffuser le calendrier arrêté par le Sanhédrin, Hillel II en établit les règles définitives.

Au IVe siècle, Jérôme de Stridon témoigne de l'habitude déjà prise par les Juifs de venir prier le long des ruines du Temple, seul endroit de Jérusalem où ils ont accès, contre paiement.

Les premières lois démontrant la primauté du christianisme sur le judaïsme sont édictées dès 329 quand il devient interdit aux Juifs de dénoncer les conversions du judaïsme au christianisme alors que les conversions au judaïsme sont interdites. Dix ans plus tard, il est interdit aux Juifs d'acquérir des esclaves non-juifs et leur circoncision est puni de mort. Les restrictions et les taxes qui s'abattent alors sur les Juifs amènent ceux-ci à la révolte, matée en 352 par Gallus qui rase Sepphoris et détruit partiellement Tibériade et Lydda.

Au VIe siècle, selon Heinrich Graetz, la seule ville où les Juifs soient encore majoritaires est Nazareth. La situation des Juifs s'aggrave au fur et à mesure que progresse le christianisme en Palestine. En 532, l'empereur Justinien interdit aux Juifs de témoigner contre des chrétiens ou de célébrer la Pâque avant les Pâques chrétiennes. Il impose l'usage d'une traduction grecque (ou latine en Italie) pour la lecture de la Torah et interdit de dire le Chema Israël, la profession de foi juive, prononcée matin et soir par les Juifs

 

Le VIIe siècle amène de nombreux bouleversements : en 614, Khosro II, empereur perse, prend Jérusalem avec le soutien des Juifs et rétablit un pouvoir juif sur cette ville, ce qui vaut aux Juifs de l'empire byzantin de nouvelles persécutions. Mais l'empereur byzantin Héraclius rétablit sa situation et peut entrer triomphalement dans Jérusalem le 29 mars 629. Le triomphe est de courte durée car, dès 634, commence la conquête arabe.

 

De la conquête par les Arables à celle par les Croisés (634-1099)

La conquête par les Arabes d'Omar paraît avoir bien été accueillie par les Juifs. Ils leur auraient facilité la conquête d'Hébron et de Césarée. Après la prise de Jérusalem en 638, Omar autorise soixante-dix familles juives de Tibériade à s'y installer dans le quartier dit des « Détritus », car il avait assigné aux Juifs la responsabilité de la propreté du mont du Temple. Le statut de dhimmi que leur octroie le pacte d'Omar (VII ou VIIIe siècle) est un progrès par rapport au code de Justinien. Toutefois, dans une société fondée sur la paysannerie, l'impôt foncier éloigne de nombreux Juifs du travail de la terre.

L'urbanisation qui s'ensuit ne se limite pas à Jérusalem où une synagogue est construite, des communautés importantes existent à Tibériade et à Ramleh, de nombreux Juifs étant venus de Babylonie. À la tête de la communauté d'Eretz-Israel se trouve la Yeshiva de la terre d'Israël, située selon les époques à Jérusalem, Tibériade ou Ramleh. Elle adopte quelque peu le modèle des académies talmudiques de Babylonie, sans en avoir le prestige. Les directeurs académiques qui portent, comme leurs collègues babyloniens, le titre de Gaon sont reconnus comme dirigeants spirituels par les Juifs des possessions fatimides, comme l'Égypte et la Syrie, ainsi que par les Juifs d'Italie du Sud et de Sicile.

Au IXe siècle, le judaïsme de la terre d'Israël est profondément marqué par le karaïsme, un mouvement juif né en Babylonie, qui a fait sécession avec le judaïsme rabbinique dont il ne reconnaît pas le caractère sacré du Talmud. Si le témoignage selon lequel le fondateur de ce mouvement, Anan ben David, aurait émigré à Jérusalem, ne semble pas digne de foi, il est certain qu'un mouvement messianique, mené par Daniel al-Qumissi, entraîne un fort afflux de Karaïtes en terre d'Israël, et particulièrement à Jérusalem. La synagogue karaïte est la plus vieille synagogue existante aujourd'hui dans la vieille ville de Jérusalem.

Au Xe siècle, le géographe arabe al-Muqaddasi, originaire de Jérusalem, décrit une ville où les éléments juifs et chrétiens dominent, les premiers parmi les fabricants de monnaie, teinturiers, banquiers et tanneurs, les seconds parmi les physiciens et les scribes. La ville est belle, mais la vie y est dure, en particulier pour un musulman.

 

Les Juifs dans le royaume croisé

Le 15 juillet 1099, les Juifs de Jérusalem combattent les envahisseurs puis se réfugient dans leur synagogue et y sont brûlés vifs lors de la prise de cette ville par les troupes chrétiennes de Godefroy de Bouillon. Les chrétiens rétablissent l'interdiction aux Juifs d'habiter Jérusalem. Un nouveau massacre de Juifs se produit lors de la prise de Haïfa en 1104.

Mais probablement, à cause de la présence chrétienne en Palestine qui rend le voyage possible, les Juifs d'Europe manifestent de nouveau leur intérêt pour la terre d'Israël. Juda Halevi, médecin, poète, philosophe et rabbin espagnol, auteur des Odes à Sion ou Sionides est le premier à vouloir aller vivre sur la terre d'Israël mais il meurt en route pour Jérusalem.

La prise de Jérusalem par Saladin en 1187 permet le retour des Juifs qui en sont à nouveau chassés lors de l'occupation franque de 1229 à 1244. Toutefois, les persécutions en Europe incitent certains Juifs à aller s'établir en terre d'Israël. C'est le cas de nombreux érudits français ou espagnols, parmi lesquels des tossafistes, dont Yehiel de Paris, Samson de Sens, et Nahmanide sont parmi les plus illustres. Ce dernier découvre une Jérusalem en ruine (elle a été ravagée par les Mongols en 1260), et n'y trouve que deux Juifs, teinturiers de leur état. Avec quelques autres des villages avoisinants, ils forment le minyan, le chabbat. Il y crée en 1267, la synagogue Ramban qui existe toujours. Il s'installe ensuite à Acre tenue par les Croisés jusqu'en 1291 et où prospère au XIIIe siècle une communauté juive, anéantie, comme toute la population, lors de la prise de la ville par les Mamelouks.

 

La domination des Mamelouks (1250-1517)

À partir du milieu du XIIIe siècle, les Mamelouks, dont la capitale est au Caire, en Égypte, dominent la Palestine. Les communautés juives se regroupent dans quelques villes, Jérusalem, Hébron et Gaza et autour de Safed en Galilée. Les Juifs de la terre d'Israël ont à leur tête un Naghid ou gouverneur qui ne peut arrêter les émeutes anti-juives et les mesures discriminatoires. Cela n'empêche pas quelques Juifs d'y émigrer à la suite de l'expulsion des Juifs de France en 1306 ou aux massacres liés à la Peste noire. Une yechiva ashkénaze est fondée au XIVe siècle à Jérusalem. À partir de la fin du XIVe siècle et de l'aggravation de la situation des Juifs en Espagne, une immigration séfarade se développe en Palestine, qui va marquer profondément le judaïsme palestinien, alors même qu'à Jérusalem, les taxes et la famine conduisent une centaine de familles juives à quitter la ville vers le milieu du XVe siècle et que s'établit une certaine défiance entre Ashkénazim et Séphardim.

En 1481, un voyageur de Florence, Meshullam ben Menahem Volterra, trouve 60 familles juives cultivant la vigne et des céréales dans des fermes autour de Gaza.

À la fin du XVe siècle, un Juif italien, Obadiah ben Abraham de Bertinoro prend en main les destinées de la communauté juive de Jérusalem et y fonde ou refonde ses institutions administratives et charitables.

À la même époque, Joseph Saragossi, un rabbin fuyant l'Espagne, rejoint la communauté de Safed, qui compte alors 300 familles et y développe l'étude de la Kabbale.

 

Les Juifs dans la Palestine ottomane

En 1517, Selim Ier, sultan ottoman prend le contrôle de la Palestine. Or, son prédécesseur, Bayezid II avait ouvert les portes de son empire aux Juifs expulsés d'Espagne en 1492. C'est par dizaines de milliers que les Juifs se réfugient dans l'Empire ottoman et vont contribuer à sa prospérité au XVIe siècle et à partir de 1517, en particulier en Palestine.

 

On estime à 10 000 personnes la population juive de Palestine au début de la domination ottomane, Jérusalem, Safed et Tibériade en étant les principaux centres.

 

Le rayonnement de Safed (XVIe siècle)

Les rabbins établis à Safed en Galilée marquent considérablement le judaïsme : l'un d'eux, le rabbin Yossef Karo, rédige une compilation de toutes les lois énoncées par le Talmud, appelée Choulhan Aroukh (hébreu : שולחן ערוך La Table dressée) qui règle la vie des Juifs pratiquants jusqu'à nos jours. Son collègue Salomon Alkabetz écrit le Lekha Dodi, un poème encore chanté au début du chabbat dans toutes les synagogues séfarades et ashkénazes par lequel la communauté souhaite la bienvenue au chabbat.

Cependant, c'est le développement de l'étude de la Kabbale qui fait le grand renom de Safed. La Kabbale est un mysticisme reposant « à la fois sur l'ésotérisme et la théosophie. »

 

Du XVIIe au XIXe siècle

Le déclin et le repli sur lui-même de l'Empire ottoman à partir du XVIIe siècle et un renouveau de l'hostilité anti-juive peuvent expliquer le déclin de la communauté juive palestinienne de cette époque. Toutefois, cela n'empêche pas un lent mouvement d'établissement ou de pèlerinage en Eretz Israel.

Depuis le XVIIe siècle (et jusqu'à aujourd'hui pour les séfarades), la communauté juive d'Eretz-Israel possède à sa tête un grand-rabbin séfarade, appelé Rishon LeTzion (ראשון לציון-le premier à Sion), lui-même sous l'autorité du Hakham Bachi (« Sage en chef ») de Constantinople.

En 1660, les Juifs de Safed sont massacrés. Ce qui restait de la communauté est anéanti par la peste de 1742 et le tremblement de terre de 1769.

Au début du XVIIIe siècle, la population juive de Jérusalem ne serait plus que de 1000 habitants mais une immigration continue la renforce quelque peu : un millier de Juifs de Pologne menés par un disciple de Sabbataï Tsevi, Juda Hahassid, au tout début du XVIIIe siècle puis des Italiens puis des Marocains en 1741. Vers 1760, Jérusalem est une petite ville de 15 000 habitants au plus dont deux à trois mille Juifs. Puis, dans le dernier quart du siècle, viennent des Juifs ashkénazes, disciples du Baal Shem Tov et du Gaon de Vilna. Une partie notable de cette population étudie la Torah dans les yechivot, à l'époque séfarades, et vit donc de subsides venus de la diaspora.

Dans la première partie du XIXe siècle, l'immigration ashkénaze des Peroushim (ainsi dénommés parce qu'à l'image des anciens Pharisiens, il se détournent des choses profanes) continue à se développer, et aboutit à la création d'une yechiva ashkénaze, puis d'une première synagogue ashkénaze (Menachem Zion) en 1837.

En 1856, sur les 18 000 habitants de Jérusalem, 5137 sont juifs, dont 3500 séfarades et le reste ashkénazes, majoritairement des Peroushim.

L'intervention de philanthropes juifs tels les Rothschild en Europe ou Yechezkel Reuben de Bagdad, ainsi que le soutien du roi Frédéric-Guillaume IV de Prusse permet la reprise de la construction et l'achèvement en 1864 de la synagogue Hourba.

La communauté juive de Jérusalem continue à bénéficier de l'intérêt de riches philanthropes de la Diaspora qui vont permettre son développement non seulement en la finançant mais aussi en défendant ses droits vis-à-vis des autorités turques : parmi eux-ci, Moïse Montefiore se distingue en finançant en 1860 le développement du premier quartier juif hors les murs, Mishkenot Sha'ananim, près duquel s'étendra à partir de 1892 le quartier de Yemin Moshe.

En 1873, est fondé toujours à Jérusalem, par des Juifs orthodoxes, le nouveau quartier de Méa Shéarim.

 

L'immigration en terre d'Israël avant Herzl (1860-1896)

Depuis le premier exil, les Juifs ont exprimé dans leurs prières leur désir de retour à Sion. Certains des plus religieux d'entre eux l'ont entrepris. On peut rappeler, au cours des siècles, les noms d'Ezra, de Hillel, de Juda Halevi, de Yehiel de Paris, de Nahmanide ou du Gaon de Vilna. Ceux-ci et leurs disciples cherchaient à mieux vivre leur foi sur la terre d'Israël. Les tentatives de refaire vivre l'agriculture de la terre d'Israël sont plus rares : la première connue est celle de fermiers à Gaza, rapportée en 1481 par Meshullam ben Menahem Volterra. On peut aussi citer celle de Joseph Nassi au XVIe siècle. Au XVIIe siècle, Moshe ben Joseph di Trani, rapporte que des Juifs palestiniens cultivent le coton, les céréales et les légumes pratiquent la sériciculture ou l'apiculture. Mais les premières tentatives plus abouties remontent au XIXe siècle.

Si Moïse Montefiore aide au premier développement urbain juif hors les murs à Jérusalem dès 1860, la première tentative pérenne d'établissement agricole est due à Charles Netter, l'un des fondateurs de l'Alliance israélite universelle qui acquiert 250 hectares auprès du gouvernement turc et fonde, en 1870, la ferme-école de Mikvé-Israël (aujourd'hui un collège-lycée franco-israélien sur le territoire de la ville de Holon).

En 1881, à la suite de l'assassinat d'Alexandre II, une vague de pogroms sanglants déferle sur l'Empire russe. Léon Pinsker, médecin juif polonais, publie en allemand, en janvier 1882, sa brochure Auto-émancipation dans laquelle il dénonce la judéophobie (« Judophobie » en allemand) et promeut l'indépendance juive. Ces pogroms et ce texte sont à l'origine de la création de la société des Amants de Sion et de la première Aliyah (1881-1903).9

 

« Aliyah » est un terme désignant l'acte d'immigration en Terre sainte (Eretz Israël, en hébreu) par un Juif.10

 

C'est aussi en 1882 que les premiers établissements agricoles de Juifs russes et roumains sont créés en terre d'Israël, à Zikhron Yaakov et à Rishon LeZion. C'est l'aide financière et organisationnelle déterminante du baron Edmond de Rothschild qui permet le succès de ces établissements : à la fin du siècle, la population de Rishon-LeZion dépasse les 500 habitants et celle de Zihron Yaakov, près de 1000 habitants. Edmond de Rothschild contribue ensuite à la fondation d'autres établissements comme à Metoula ou à Rosh Pina. Ils forment le noyau de ce qu'on appelle le nouveau Yichouv.11

 

 

Le projet sioniste

Le « Nouveau Yichouv », désigne les populations juives qui immigrèrent à partir des années 1880, dans le cadre du projet sioniste.

Le « sionisme » est une idéologie politique, décrite comme nationaliste par les uns et comme émancipatrice par les autres, prônant l'existence d'un centre spirituel, territorial ou étatique peuplé par les Juifs en Terre d'Israël (Eretz Israel).

Le sionisme naît vers 1880 à la rencontre de quatre conditions :

  • La définition traditionnelle du peuple juif portée par la Bible et les rabbins. À côté d'un volet religieux fondamental, cette définition traditionnelle a toujours insisté sur le fait que les Juifs étaient aussi un peuple spécifique, les « enfants d'Israël », disposant en droit d'un « pays dont l’Éternel, ton Dieu, te donne la possession ».
  • La laïcisation d'une partie des Juifs. Les rabbins et les « orthodoxes refus[ant] avec horreur une doctrine qui prétend se substituer au rédempteur » et s'opposant à la création d'un nouvel État juif avant la venue du messie, l'émancipation d'une partie de la communauté de l'autorité de ses rabbins était fondamentale.
  • Le développement du nationalisme en Europe. Celui-ci a donné le cadre de la révision du projet juif. Il ne s'agit plus dans cette optique de maintenir l'ancienne religion, mais surtout d'obtenir un État, but fondamental de tout nationalisme.
  • L'antisémitisme. C'est son développement à partir des années 1870 qui donne le moteur transformant une réflexion intellectuelle en un projet de départ hors d'Europe, et de constitution d'un État spécifique où les Juifs pourraient vivre ensemble et se protéger.

 

On trouve trois grandes familles :

  • un sionisme de gauche, marxiste ou non-marxiste, qui sera dominant en Palestine puis en Israël du début du siècle jusqu'en 1977, et qui a profondément marqué l'histoire du sionisme et d'Israël.
  • Un sionisme de droite modéré, libéral, à l'époque assez peu influent en terre sainte, mais plus important dans la diaspora, et dominant dans l'Organisation sioniste mondiale.
  • Un sionisme religieux, à l'époque peu influent et assez modéré.

 

Ces partis sont, à l'époque, encore minoritaires au sein du judaïsme occidental, mais ils influencent grâce à leurs militants un nombre croissant de Juifs. Ce sont (surtout à gauche) les acteurs fondamentaux du sionisme sur le terrain (en Palestine et en diaspora), plus que l'Organisation sioniste mondiale qui se concentre progressivement sur l'action diplomatique et institutionnelle.12

 

Démographie

Bien que l'immigration juive en Palestine soit encore modeste, les chiffres fournis par la Jewish Encyclopedia montre une croissance nette de la population juive en Palestine, liée en partie au succès des nouveaux établissements agricoles, en partie à la continuation de l'immigration religieuse et en partie certainement à l'amélioration des conditions de vie de la minorité juive. La population juive de la province ottomane de Syrie-Palestine est de 70 000 personnes et celle de Jérusalem a cru de 7 000 personnes en 1862 à 30 ou 50 000 personnes en 1902, à tel point que les Juifs sont dès lors majoritaires à Jérusalem.

 

Renaissance de l'hébreu

Dans les années 1880-1900 débutent les travaux pour la renaissance de l'hébreu. Les immigrés juifs parlaient alors le yiddish ou la langue de leur pays d'origine. L'hébreu était réservé à l'étude des textes et prières bibliques et talmudiques.

 

 

Les débuts du sionisme (1896-1917)

En 1896, officiellement à la suite des réflexions que lui inspire l'affaire Dreyfus, un journaliste viennois juif, Theodor Herzl, publie « L'état des Juifs » (Der Judenstaat) dans lequel il promeut la création d'un état pour les Juifs et en détaille les institutions et le fonctionnement. Il crée aussi l'organisation sioniste dont le premier congrès se réunit à Bâle en 1897 et qui va continuer son œuvre après sa mort en 1904. C'est l'organisation sioniste qui entérine le choix de la Palestine pour l'état des Juifs.

Le développement du sionisme combiné à la peur suscitée par les nouveaux pogroms à Kichinev, en 1903 et 1905, aboutissent à la deuxième vague d'immigration en terre d'Israël ou deuxième aliyah, qui amène quelques dizaines de milliers d'immigrants d'Europe orientale, parmi lesquels Yitzhak Ben-Zvi ou David Grün qui prend le nom hébreu de David Ben Gourion. Quelques étapes importantes pour le développement du yichouv marquent cette période : la création en 1903 de l'Anglo-Palestine Company, à l'origine du système bancaire moderne en Palestine ; l'apparition des premiers partis politiques juifs, socialisants, en 1905 ; la création, en 1907, du Fonds national juif ou Keren Kayemet LeIsrael, chargé de l'acquisition des terres en Palestine, la création de Bar-Guiora, une organisation paramilitaire d'auto-défense en 1907 ; la fondation de Tel-Aviv, en 1909, sur des dunes au nord de Jaffa ; la même année, la naissance du premier kibboutz à Degania.13

Le kibboutz est une communauté ou village collectiviste d'Israël développée par le mouvement sioniste sous l'influence des idées du socialisme associatif. Il s'agit à l'origine de communautés rurales, mais des activités industrielles ont commencé à y être développées dès les années 1940-1950.14

Ce succès relatif de l'immigration juive en Palestine ne doit pas faire oublier qu'à la même époque, ce sont des centaines de milliers de Juifs qui préfèrent émigrer vers les États-Unis. Les sionistes restent minoritaires au sein du peuple juif, où les orthodoxes, coalisés dans l'Agoudat Israel, s'opposent très vivement à eux. C'est aussi durant cette période qu'apparaissent les premiers signes d'opposition arabe au mouvement sioniste : en 1891, des notables hiérosolomytains protestent contre la vente de terre aux Juifs ; en 1908, sont fondés les premiers journaux nationalistes arabes Al-Karmel et Falistin.

À la fin de la période ottomane, la population juive est estimée entre 56 000 personnes et 82 000 personnes et la population arabe à plus de 600 000 personnes.15

 

 

L'installation de l'administration britannique (1917-1922)

Depuis les prémices du sionisme, la Palestine était au centre du projet d'un État juif. Mais l'hypothèse palestinienne avait une grosse faiblesse : la Palestine faisait partie de l'empire ottoman, et celui-ci n'avait aucun intérêt à « donner » la Palestine aux Juifs.16

La Première Guerre mondiale bouleverse la géographie du Moyen-Orient. L'Empire ottoman est allié aux empires centraux et les Français et les Anglais comptent bien profiter d'une défaite turque pour se partager la région. Les accords Sykes-Picot attribuent la Palestine à l'influence britannique. Ces accords n'empêchent pas les Anglais de promettre aux Arabes, un royaume indépendant et aux Juifs, la construction d'un « foyer national » en Palestine. Ce dernier est l'objet de la déclaration Balfour du 2 novembre 1917.17

 

La « déclaration Balfour »

En 1917, Lord Balfour, représentant le gouvernement britannique, adresse à Lord Lionel Walter Rothschild une lettre, la « déclaration Balfour », par laquelle il indique que le Royaume-Uni est favorable à l'établissement d'un « Foyer national juif » en Palestine. Cette lettre n'est pas un engagement juridiquement contraignant, mais elle représente un formidable encouragement pour le sionisme. La lettre semble avoir eu deux objectifs : avancer dans la constitution d'une colonie de peuplement pro-britannique près du canal de Suez, et se rallier les Juifs américains, alors que le Royaume-Uni essayait à tout prix de convaincre les États-Unis d'entrer en guerre à ses côtés.

La déclaration Balfour est par contre mal reçue dans le monde arabe. Selon l'expression d'Arthur Koestler, « une nation promettait solennellement à une seconde nation le pays d'une troisième ». Il est aussi à noter que les Britanniques avaient déjà promis à Hussein ben Ali, chérif de La Mecque la création d'un grand royaume arabe unitaire sur le Moyen-Orient. Il s'agissait d'obtenir la contribution militaire des nationalistes arabes à l'affaiblissement de l'Empire ottoman. La « déclaration Balfour » était donc en contradiction avec cette première promesse.18

Sur le plan militaire, les Anglais, sous la conduite du général Allenby et avec la participation d'une brigade juive conquièrent la Palestine en 1917 et 1918 et nomment en 1920 une administration civile dirigée par un haut-commissaire civil Sir Herbert Samuel. En juillet 1922, la Société des Nations attribue à la Grande-Bretagne un mandat qui doit préparer la création d'un foyer national juif, tout en permettant à l'ensemble de la population de se gouverner. Il précise par son article 2 que la Grande-Bretagne doit assumer « la responsabilité d’instituer dans le pays un état de choses politique, administratif et économique de nature à assurer l’établissement du foyer national pour le peuple juif (…) et à assurer également le développement d’institutions de libre gouvernement, ainsi que la sauvegarde des droits civils et religieux de tous les habitants de la Palestine, à quelque race ou religion qu’ils appartiennent ».

Les sionistes avaient proclamé leur neutralité dès le début du conflit. Seuls Chaïm Weizmann et Zeev Jabotinsky voient que la guerre va radicalement changer les choses. Ce dernier convainc les Anglais de créer un régiment juif (la légion juive), le 23 août 1917, qui regroupe 800 hommes et qui est envoyé en Palestine en février 1918. Chaim Weizmann se consacre à la diplomatie et obtient ainsi des Anglais la déclaration Balfour. Il participe à la préparation de la conférence de la paix à Paris et il y signe, en 1919, un accord avec Fayçal, futur roi d'Irak.

Malgré ces accords, les premières émeutes anti-juives se produisent en mars-avril 1920 à Jérusalem puis en mai 1921 à Jaffa et contre des établissements agricoles. Ces émeutes font plus de 50 morts et sont attribuées par la commission Haycraft nommée par les Britanniques à la colère arabe contre l'immigration juive. Cela débouche sur la publication du premier Livre blanc, dit le livre blanc Churchill, visant à rassurer les Arabes, en limitant l'immigration juive. Mais ces émeutes débouchent aussi sur la création des unités de défense juive, la Haganah à partir des unités de l'organisation Hashomer.19

 

Création de l'Agence juive

Le mandat de la Société Des Nations (SDN) prévoyait de créer un système politique « autonome » chargé des Juifs, les Britanniques se réservant le volet militaire et les décisions fondamentales sous l'autorité d'un « haut-commissaire ». Le système politique dans la communauté juive sera organisé autour d'une assemblée élue, Asefat ha-nivharim, avec une forme restreinte de « pouvoir législatif », et d'une « Agence juive » chargée du pouvoir exécutif. L'Agence juive s'est rapidement dotée d'un bras armé : la Haganah. Elle est généralisée par l'Agence juive au début des années 1920 en tant que milice chargée de défendre le Yichouv contre d'éventuelles attaques arabes. La Haganah n'est pas reconnue par la puissance mandataire, et les relations entre celle-ci et la milice juive oscilleront au gré des époques, allant de l'indifférence à la répression, en passant par l'alliance (pendant la « Grande révolte arabe »).

 

Le refus arabe de l'implication institutionnelle et du mandat

Les Britanniques proposeront aux représentants de la communauté arabe de créer également une « Agence » pour représenter leur communauté. Mais ces dirigeants refuseront, considérant qu'il y aurait eu là une reconnaissance du mandat pro-sioniste de la SDN et de sa validité.

Ce refus a sans doute limité les possibilités d'action des nationalistes arabes en Palestine (le nationalisme palestinien spécifique est encore en formation). Mais il aura aussi pour conséquence d'inquiéter la direction britannique.

Sans contester directement la présence britannique, les dirigeants arabes de Palestine contestent vigoureusement les termes du mandat, qui prévoient le renforcement indéfini de la présence sioniste en Palestine. Cette attitude est soutenue par les nationalistes arabes du Moyen-Orient. Dès les premières émeutes de 1920, les Britanniques se rendent compte que leur politique pro-sioniste risque de porter atteinte à leurs intérêts moyen-orientaux. En 1922, un premier « livre blanc » britannique (sous la direction de Winston Churchill, alors secrétaire aux colonies) propose de limiter l'immigration juive. Il y en aura d'autres au fur et à mesure du durcissement des oppositions. Cependant, jusqu'en 1939, le Royaume-Uni continuera à autoriser une large immigration juive.

L'opposition grandissante des Arabes amène cependant les Britanniques à revoir le territoire du « Foyer National Juif ». Celui-ci devait au début comprendre les territoires de ce que l'on appelle aujourd'hui : Israël (sans le Golan), la bande de Gaza, la Cisjordanie et la Jordanie.

Mais en 1922, il est décidé de détacher le territoire qui formera l'actuelle Jordanie (à l'époque « Émirat de Transjordanie ». C'est à la fois une décision destinée à rassurer les nationalistes arabes, et un geste en faveur de la famille des Hachémites (dont un des fils, Abdallah, reçoit l'émirat). Bien que réticente, l'Organisation sioniste mondiale accepte ce détachement.

 

L'immigration juive

La grande majorité des sionistes (on note quelques exceptions, comme celle de Ahad HaAm) considère après 1922 et l'obtention du mandat que le sionisme a maintenant deux objectifs concrets : bâtir des institutions nationales et encourager l'immigration juive.

La population juive passe de 83 000 à la fin de 1918, à 164 000 en 1930, puis à 463 000 en 1940 et à 650 000 lors du vote de la création d'Israël en 1947. La croissance vient de l'immigration, mais aussi d'une forte natalité. Pendant cette période, la population arabe double, passant de 660 000 à 1 200 000.

Comme pour les deux premières aliyah (1881-1902 et 1903-1914), ce sont les troubles antisémites en Europe qui ont rythmé les vagues d'émigration hors d'Europe, vers l'Amérique, l'Europe occidentale, et de plus en plus la Palestine.

La troisième alya (1919-1923) est liée aux troubles et guerres civiles qui suivent en Europe orientale la Première Guerre mondiale et la révolution bolchévique. Elle concerne 35 000 personnes, surtout des jeunes gens aux convictions sionistes-socialistes. Ils seront à l'origine, en 1921, du premier vrai kibboutz et du premier moshav (Nahalal, une ferme coopérative).

La quatrième alya (1924-1928) amène en Palestine 80 000 immigrants assez différents. Ce sont majoritairement des Polonais membres des classes moyennes, chassés par les mesures économiques anti-juives du gouvernement de Varsovie. Même si beaucoup soutiendront la gauche, d'autres, plus conservateurs, iront vers les sionistes généraux, les révisionnistes de droite, voire les sionistes religieux. La quatrième aliyah entraîne un développement urbain (ces immigrants sont peu intéressés par les communautés rurales des pionniers sionistes - socialistes), du commerce, de l'artisanat. En 1924, le Technion (université technique) est fondé à Haïfa puis en 1925, l'Université hébraïque de Jérusalem ouvre sur le mont Scopus. Mais cette vague d'immigration entraîne aussi un déséquilibre entre les capacités économiques du pays et l'afflux de populations nouvelles. Ce déséquilibre amène un chômage important. La crise est sévère et dure de 1926 à 1929, entraînant un phénomène de départ de certains des nouveaux immigrants.

La cinquième aliyah (1929-1939) voit l'immigration de 180 000 Juifs. Ils viennent d'Europe orientale, où se structurent des régimes nationalistes autoritaires plus ou moins antisémites. 40 000 proviennent d'Allemagne et d'Autriche, où les Nazis viennent de prendre le pouvoir. Il y a même un accord dit de Haavara (« transfert ») conclu entre l'Organisation sioniste et le Troisième Reich en 1933, et actif jusqu'en 1938. Cet accord provoque d'ailleurs des affrontements entre les « pragmatiques » comme Ben Gourion, qui veulent amener un maximum de Juifs et de capitaux (30 millions de dollars sont ainsi transférés) en Palestine, et ceux qui s'opposent à tout contact avec les Nazis. La cinquième aliyah est particulièrement importante, non seulement parce qu'elle est la plus forte d'un point de vue démographique, mais aussi parce qu'elle amène une population relativement riche, éduquée, qui permettra une notable modernisation de la structure économique du Yichouv. Cette immigration est également socialement et économiquement plus conservatrice que la troisième alya. On peut enfin noter que sur les 180 000 immigrants, environ 15 000 sont des illégaux, amenés dans le pays à compter de 1934 sans passer par l'Agence juive et le contrôle britannique. En effet, les quotas britanniques d'immigration, quoique larges, deviennent insuffisants pour les demandes. Cette immigration illégale, qui suscite les réserves de l'Agence juive qui ne veut pas de problème avec les Britanniques, est à la fois organisée par la gauche kibboutznik (les habitants des kibboutzim) et par les activistes de la droite révisionniste. En 1936, l'opération « Homa Oumigdal » (murailles et tours) commence. Il s'agit d'une entreprise d'implantations surprises aboutissant, de 1936 à 1939, à créer 51 nouvelles localités, chacune en une seule nuit, dans un contexte d'affrontement avec les Arabes.

À compter de 1939, les Britanniques réduisent fortement le nombre des visas accordés aux Juifs voulant se rendre en Palestine, alors même que la pression sur les Juifs d'Europe devient intenable avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, et surtout avec le début du génocide des Juifs en 1941-1942.

 

 

La scission des sionistes révisionnistes (1925-1935)

Dans les années 1920, on constate la radicalisation d'une nouvelle droite nationaliste. Cette évolution est une traduction dans les milieux juifs d'une tendance à la radicalisation nationaliste dans beaucoup de partis de droite européens de l'époque. Cette radicalisation est liée aux contestations des nouvelles frontières issues de la Première Guerre mondiale et au choc de la révolution bolchévique.

En tant qu'idéologie d'origine européenne, le sionisme a toujours été influencé par les évolutions politiques de son milieu d'origine, on l'a vu pour les courants libéraux ou de gauche. Il en va de même sur la droite de l'échiquier politique.

Plus spécifiquement, l'apparition du parti révisionniste est liée à deux éléments :

  • Le rejet du bolchevisme et, au-delà, des idéologies de gauche qui s'imposent en force dans le nouveau Yichouv. Les révisionnistes accuseront longtemps la gauche sioniste d'être constituée de crypto-bolchéviques.
  • Le refus de la division d'Eretz Israël, c'est-à-dire la création de l'émirat des hachémites de Transjordanie (actuelle Jordanie).

 

Dans la Bible, certaines régions à l'Est du Jourdain sont le territoire de tribus d'Israël. Pour les nationalistes intransigeants (d'ailleurs plutôt laïcs à l'époque), c'est donc une terre devant revenir aux Juifs.

Zeev Vladimir Jabotinsky (1880-1940), un leader sioniste né à Odessa (empire tsariste), refuse cette « division ». Il conteste aussi l'acceptation par l'OSM du mandat de la SDN. En effet, le mandat parle d'un « Foyer National Juif » mais pas d'un État indépendant, ce qui est insuffisant pour Jabotinsky. Mais à ce stade de la présence juive en Palestine, l'OSM et l'Agence juive estiment maladroit et prématuré d'aller plus loin. Ainsi, en 1931, le dix-septième congrès sioniste refuse encore de se positionner officiellement en faveur d'un État juif indépendant.

Après l'affaire Simon Petlioura, Jabotinsky démissionne de son poste à la direction de l'OSM au début 1923 et organise une fédération indépendante voulant « réviser » le sionisme. Il réclame une immigration plus large, la constitution d'une « brigade juive » chargée de défendre Eretz Israël et l'autodétermination, c'est-à-dire l'indépendance.

En 1925, il crée formellement l'« Union mondiale des sionistes révisionnistes » ayant son siège à Paris.

Le parti révisionniste va alors se positionner comme le représentant d'une droite nationaliste intransigeante. Le parti révisionniste a une organisation de jeunesse, le Betar, encore plus radicale. Ce dernier reprend certaines formes des mouvements fascistes : uniforme, culte du chef, entraînement paramilitaire, mais sans adhérer officiellement au fascisme.

Rapidement, la haine domine les relations avec la gauche sioniste, marquées de part et d'autre par une incroyable violence verbale. Ben Gourion surnomme Jabotinsky dans les années 1930 « Vladimir Hitler » et l'accuse d'être un fasciste. De leur côté, les révisionnistes considèrent volontiers les travaillistes du Mapaï (unifié en 1930) comme de dangereux communistes, et les membres du Betar font parfois le coup de poing dans les meetings de gauche.

En pratique, la gauche sioniste est engagée dans un processus de social-démocratisation assez rapide, bien loin du communisme. Le révisionnisme ne va pas de son côté jusqu'au fascisme. On peut cependant constater que chez les travaillistes, une aile gauche anti-capitaliste voire pro-soviétique existe, et que des sympathisants fascistes proclamés opèrent sur l'aile droite du parti révisionniste (Brit Ha'birionim sous l'autorité de Abba Ahiméir). Tout en refusant de les suivre, Jabotinsky refuse aussi de rompre avec eux. En 1933, on voit même Abba Ahiméir approuver certains aspects du nazisme (en particulier « la pulpe anti-marxiste », selon son expression), par anticommunisme. Cette sortie provoque par contre la fureur de Jabotinsky, très inquiet devant la montée du nazisme.

En 1935, les révisionnistes font un pas de plus dans leur critique des institutions sionistes, et décident de quitter l'OSM du fait du refus de celle-ci de revendiquer officiellement un État juif. Au-delà de la divergence idéologique bien réelle, les relations avec la gauche (qui avait pris le contrôle de l'OSM en 1933) étaient devenues tellement mauvaises qu'une collaboration était très difficile.

 

 

La prise de pouvoir par les travaillistes (1931-1933)

En 1919 est créé l'Achdut Ha'avoda. En 1930, il fusionne avec le Ha'poel Hatzaïr, le grand parti de la gauche non marxiste, pour former le parti travailliste Mapaï (Parti ouvrier d'Eretz Israël).

Cette fusion de la gauche modérée donne un poids politique particulièrement important à la gauche sioniste, qui est maintenant la fraction politique la plus importante au sein de la communauté juive en Palestine.

En 1931, les différents courants sionistes – socialistes (surtout le Mapaï, mais aussi les petits partis de l'extrême-gauche sioniste) gagnent 42 % des suffrages.

En 1933, avec le soutien des libéraux de Haïm Weizmann, les travaillistes prennent le pouvoir au sein de l'OSM.

L'homme clef de l'époque est David Ben Gourion. Il est le leader du Mapaï, le président de l'Agence juive (l'exécutif sioniste en Palestine) et le secrétaire général de la Histadrout (jusqu'en 1935). La Histadrout (Association générale des travailleurs d'Eretz Israël) est bien plus qu'un syndicat. Elle dirige aussi un vaste secteur économique (kibboutzim, moshavim, entreprises coopératives), une importante caisse d'assurance maladie (Kupat Holim), prend en charge les écoles du courant « ouvrier », et intervient dans le domaine socio-culturel (associations sportives, culturelles, édition, journaux).

Le pouvoir de Ben Gourion et de son parti est donc très important au sein du Yichouv et de l'OSM, ce qui lui vaut d'être traité de dictateur par Jabotinsky.

À compter du début des années 1930 et jusqu'en 1977, le parti travailliste sera le parti hégémonique de la vie politique du Yichouv puis d'Israël, restant au pouvoir de façon permanente.

 

 

La Grande révolte arabe de 1936-1939

En 1929 et 1930, il y a eu de nouvelles émeutes arabes contre la colonisation juive (150 Juifs morts, plusieurs dizaines d'Arabes). Elles visent en pratique tous les Juifs, qu'ils appartiennent au nouveau Yichouv ou à l'ancien. C'est ainsi que la vieille communauté juive de Hébron est chassée de sa ville. Ces émeutes sont le signe que la situation se tend de plus en plus. Les Arabes de Palestine ont de plus en plus peur d'être dépossédés de leurs terres. Elles marquent aussi la montée en puissance du mufti de Jérusalem et chef du conseil suprême musulman, Amin al-Husseini, qui se pose de plus en plus comme chef politique et religieux des Palestiniens intransigeants, tant à l'égard du sionisme que de l'occupant britannique.

De 1935 à 1939 se déroule ce qu'on appellera « la Grande Révolte arabe en Palestine ».

En novembre 1935 a commencé, en Galilée, une petite guérilla menée au nom du jihad par un prédicateur musulman, Izz al-Din al-Qassam, rapidement tué par les Britanniques.

Au début de 1936, le Royaume-Uni abandonne, sous la pression sioniste, un projet d'assemblée législative représentant toute la population de Palestine, et dans laquelle les Arabes auraient forcément été majoritaires.

Cet abandon et les événements de Galilée provoquent en avril 1936 une grève générale qui dure six mois et qui s'accompagne d'actions de guérilla contre les forces britanniques, mais aussi de violences contre les civils juifs. Le Haut Comité Arabe, dirigé par le mufti, est au cœur de la mobilisation arabe. Mais celle-ci, mal organisée, reste cependant peu centralisée. La violence vise les Britanniques (assassinat du gouverneur de Galilée en septembre 1937), les Juifs (415 morts entre 1937 et 1939) et même des Arabes modérés.

Le Royaume-Uni réprime de façon très dure à travers la justice militaire d'exception, l'envoi de 20 000 soldats, les arrestations et les expulsions hors de Palestine. Même des modérés sont touchés, et la société arabe palestinienne sort durablement affaiblie de cette épreuve de force.

La Haganah a soutenu les troupes britanniques, parfois dans une coopération étroite, et sort renforcée des événements.

Cependant, les Britanniques sont conscients que la solution ne peut-être exclusivement militaire, d'autant que le nationalisme arabe grandit au Moyen-Orient et se sent solidaire des Arabes de Palestine. L'empire britannique a donc un intérêt, et pas seulement pour la Palestine, à trouver une solution acceptable par tous.

Le gouvernement étudie en 1937 (commission Peel) un projet de partage de la Palestine, qui attribue aux Arabes la majorité du territoire (85 %), mais qui créerait un État juif en Galilée et sur la bande côtière (15 % de la Palestine). De part et d'autre, de grosses réserves surgissent.

  • David Ben Gourion et Haïm Weizmann (contre bon nombre de leurs partisans) acceptent le plan à regret, considérant qu'un État juif ne peut être refusé, malgré ses limites territoriales. L'OSM, par contre, rejette les frontières proposées, tout en acceptant de discuter d'un plan de partage. Le Parti révisionniste de Jabotinsky, enfin, est totalement hostile au projet.
  • Les modérés arabes (autour de la puissante famille des Nashashibi et des Transjordaniens) acceptent également avec réticence, mais le projet est rejeté par les partisans du mufti en exil.

Le manque d'enthousiasme de tous fera finalement échouer le projet (novembre 1938). Mais le gouvernement britannique continue à chercher une solution.

Le gouvernement publie alors en mai 1939 un nouveau « livre blanc », qui est un choc pour le mouvement sioniste et qui peut lui faire craindre le succès politique de la grande révolte, alors même que son échec sur le terrain est consommé. Le « livre blanc » prévoit en effet un sévère coup de frein à l'immigration juive et, sous 10 ans, une autodétermination de la Palestine dans son ensemble, ce qui amènera forcément les Juifs à être minoritaires dans l'État arabe. Il s'agit d'un revirement en profondeur de la politique menée depuis 1917 consistant à appuyer le mouvement sioniste pour contrôler cette partie du Moyen-Orient. Manifestement, le gouvernement britannique est arrivé à la conclusion que cette politique crée plus de problèmes qu'elle n'en résout, et il se rapproche ainsi des nationalistes arabes.

La Grande Révolte arabe parvient ainsi à provoquer la rupture entre le sionisme et le pouvoir britannique. Les relations resteront dès lors tendues jusqu'à l'indépendance d'Israël, qui sera obtenue par une politique de confrontation avec l'empire britannique, et non plus par une politique de coopération.

 

L'apparition de l'Irgoun

Après les émeutes arabes de 1929-1930, un débat est apparu au sein de la Haganah et de sa direction politique (l'Agence juive) : fallait-il rester dans une politique défensive, ou passer à l'offensive en se livrant à des représailles contre les émeutiers, voire contre la population arabe qui les soutenait ? La position officiellement adoptée est celle du maintien d'une politique de retenue (« Havlagah ») dans l'utilisation de la violence, en refusant en particulier la violence aveugle contre les civils arabes. Un groupe d'activistes, de gauche et de droite, fonde alors la Haganah Beth (la Haganah « B »), en rupture avec les instances officielles du sionisme et la Havlagah. La Haganah Beth (puis Haganah nationale) n'est pas une organisation de droite, même si les révisionnistes y sont nombreux. Elle aura en pratique une activité assez faible.

Après le déclenchement de la Grande Révolte arabe, certains des membres de l'organisation (y compris le fondateur Avraham Tehomi), plutôt à gauche, décidèrent de rejoindre la Haganah pour former un front commun contre les Arabes.

L'organisation devient alors l’Irgoun Tsvai Leumi (Organisation militaire nationale), parfois appelé IZL ou Etzel. Après le départ des militants de gauche, l'Irgoun est maintenant clairement l'organisation armée du parti révisionniste, même si elle est en pratique quasiment indépendante. Jabotinsky (que les Britanniques ont expulsé de Palestine) est reconnu comme responsable suprême. Mais il n'exerce pas de responsabilités opérationnelles.

L'Irgoun se spécialise dans des opérations de représailles contre les militants arabes, mais aussi de plus en plus contre des civils arabes pris au hasard. Elle utilise en pratique des méthodes similaires à celles des groupes armés arabes, qui ciblent aussi les civils juifs, ce qui lui vaut les critiques des instances officielles du Yichouv et le classement par les Britanniques comme organisation terroriste. On estime qu'environ 200 à 250 civils arabes seront tués dans des opérations de l'Irgoun pendant cette période.

Au début de 1939, après des informations sur une révision de la politique palestinienne du Royaume-Uni (confirmée ensuite par le « Livre Blanc »), l'Irgoun relance ses actions. Ainsi sont tués au hasard 27 Arabes dans les rues de Haïfa, Tel-Aviv et Jérusalem, le 27 février 1939, ce qui entraîne les félicitations de Jabotinsky (« votre réponse aux manifestations de victoire des ennemis de l'État juif a produit un effet énorme et positif » - lettre de Jabotinsky à David Ratziel, chef de l'Irgoun – archives Jabotinsky).

Le bilan politique de ces actions semble finalement plutôt négatif. L'utilisation de la violence contre les civils arabes est largement condamnée par le Yichouv, et isole la droite nationaliste, l'Irgoun et Jabotinsky.

Fin 1939, la Seconde Guerre mondiale entraîne l'arrêt des actions de l'Irgoun.

 

 

La Seconde Guerre mondiale (1939-1945)

La Seconde Guerre mondiale commence en septembre 1939, et se termine avec la défaite de l'Allemagne nazie (en mai 1945) et du Japon (en août 1945). À compter de 1939 et plus encore de 1941, l'Allemagne nazie s'empare de vastes territoires peuplés de millions de Juifs. À partir de 1941-1942 commence un génocide qui verra la mort de 5 à 6 millions de Juifs. La période est donc critique pour le judaïsme mondial, et cette crise vient s'ajouter à celle du sionisme à partir du « Livre Blanc » de 1939.

 

Le choix du mufti

La Grande Révolte arabe avait décapité le mouvement nationaliste arabe en Palestine, et contraint le Mufti à l'exil. Privé de sa base palestinienne, il se cherche des alliés. En 1941, Haj Amin al Husseini signe une alliance avec l'Axe, et plaide pour résoudre le problème des Juifs au Moyen-Orient « selon les méthodes de l'Axe ».

Réfugié en Allemagne nazie, il va lancer des appels (sans grand succès) aux musulmans du Moyen-Orient pour que ceux-ci se rallient à l'Allemagne contre l'occupant britannique.

Mais la majorité de la population arabe palestinienne est sous le choc de la répression, et est également satisfaite du « Livre Blanc » de 1939. Elle ne bouge pas.

 

Le cessez-le-feu de l'Irgoun (1940)

En 1940, l'Irgoun décide que la situation en Europe est plus grave que celle du « Foyer National Juif », et décide d'arrêter le conflit avec les Britanniques. L'Irgoun conclut un accord avec les Britanniques pour participer à des actions offensives, en particulier dans le domaine du sabotage, et son chef David Ratziel sera tué au combat en 1941.

Jabotinsky a approuvé l'accord. Il meurt d'une crise cardiaque aux États-Unis le 4 août 1940. Avec lui disparaît le chef charismatique de la droite nationaliste sioniste.

 

Les choix du Yichouv – collaboration et confrontation

Le Yichouv dans son ensemble approuve le choix de l'Irgoun et de l'Agence juive de participer à l'effort de guerre contre l'Allemagne nazi. Et ce, tant par solidarité avec les Juifs européens que par peur d'une arrivée des troupes nazies en Palestine en cas de victoire de l'Allemagne. De nombreux Juifs du Yichouv vont donc s'engager dans les troupes britanniques.

Mais dans le même temps, l'inquiétude sur le projet britannique d'un État palestinien à majorité arabe continue à mobiliser fortement les dirigeants sionistes. Ceux-ci regardent de plus en plus vers les États-Unis, et durcissent le ton vis-à-vis des Britanniques. En 1942, lors du congrès sioniste de Biltmore, aux États-Unis, le mouvement sioniste annonce officiellement qu'il revendique un État juif sur l'ensemble de la Palestine. Les Arabes y seraient citoyens, mais minoritaires grâce à une immigration juive de masse.

 

La résurgence de la lutte armée (1943-1944)

À compter de 1943, les dirigeants emprisonnés du Lehi s'évadent et réorganisent le groupe. Celui-ci regroupe dorénavant diverses factions ultra-nationalistes partisanes de la lutte armée. On y trouve des révisionnistes classiques, une extrême-droite issue des sympathisants fascistes d'avant-guerre, une gauche radicale pro-soviétique (peu importante) et des « Cananéens », un mouvement qui se revendique d'un nationalisme « hébreu » totalement coupé du judaïsme. Le groupe reprend rapidement ses actions anti-britanniques, mais est largement condamné par le Yichouv.

Le 6 novembre 1944, le Lehi assassine le Ministre-Résident britannique en Égypte, Lord Moyne. Les deux jeunes militants cananéens qui ont commis l'attentat sont condamnés à mort et exécutés par la justice égyptienne.

En février 1944, l'Irgoun considère que la guerre est maintenant gagnée par les alliés, et que le problème prioritaire redevient le projet britannique contre le « Foyer National Juif ». Il reprend à son tour les actions armées à l'encontre des Britanniques. L'Irgoun a aussi un nouveau chef depuis 1943 : Menahem Begin, venu de Pologne. Après la mort de Vladimir Jabotinsky en 1940, il s'est imposé progressivement comme le leader naturel de la droite nationaliste.

 

 

L'effondrement du mandat international (1945-1947)

Après la défaite de l'Allemagne nazie, deux questions deviennent prioritaires pour le mouvement sioniste :

  • La question des réfugiés juifs d'Europe, survivants du génocide, dont beaucoup veulent partir d'Europe.
  • La question de la création d'un État juif en Palestine.

 

L'exécutif sioniste entre dans l'affrontement avec les Britanniques entre 1945 et 1947. Il utilise aussi la Haganah, mais il privilégie l'action légale (manifestations, grèves), et limite ses actions armées à des sabotages qui se veulent non meurtriers. L'attitude vis-à-vis de ceux qui sont officiellement considérés comme des terroristes évolue entre des moments d'affrontements (« la saison ») et des moments d'alliance. Mais globalement, le caractère sanglant de leurs actions est condamné. Dans le même temps, des contacts politiques se maintiennent.

En 1946-1947, la pression politique s'accroît sur le Royaume-Uni :

  • La Palestine juive est ingouvernable, malgré le déploiement de 100 000 soldats britanniques.
  • Les Arabes critiquent le Royaume-Uni.
  • La politique de restriction de l'immigration clandestine juive mène à l'emprisonnement de milliers de survivants du génocide, ce qui provoque une vague de sympathie dans l'opinion internationale, en particulier aux États-Unis et en France.
  • Des troubles antisémites ont lieu au Royaume-Uni en réponse aux nombreux soldats britanniques tués par l'Irgoun et le Stern (Lehi) : il y aura 338 Britanniques tués entre 1944 et 1948.
  • L'opinion publique britannique supporte mal, deux ans après la fin de la guerre, de voir 100 000 soldats risquer leur vie loin de chez eux.

 

En 1947, le Royaume-Uni décide de remettre le mandat qu'il tenait de la SDN aux Nations unies, qui en sont le successeur. Il semble que le gouvernement britannique espérait obtenir un plus grand soutien international pour son rôle en Palestine, mais l'ONU décide de mettre fin au mandat.

 

 

Le partage de 1947

L'ONU décide de revenir au projet de la commission Peel de 1937 en partageant la Palestine. Les Juifs se voient attribuer 55 % du territoire (plus que dans le projet Peel). Jérusalem devient une zone internationale. Les Arabes se voient attribuer le solde (un peu plus de 40 % du territoire).20

 

Réactions arabes

La très grande majorité des Arabes palestiniens et des États arabes furent opposés à ce plan qu’ils trouvèrent injuste car allant à l’encontre de la volonté des populations locales. Depuis 1920, ils réclamaient la fin de l’immigration juive et l’indépendance de la Palestine, au mieux en tant qu’État multi-confessionnel dans laquelle les populations juives jouiraient d’une autonomie plus ou moins importante et dont les droits seraient protégés. Ils estiment que les Arabes de Palestine n’ont pas à payer pour un crime commis à l’encontre des Juifs par les nations européennes. Ils estiment également cette décision illégale car allant à l’encontre du Livre blanc britannique de 1939. Ils craignent également que les sionistes chassent les populations arabes car le projet ne peut s’accommoder d’une minorité arabe trop importante dans un État juif. L’évocation de leur nécessaire transfert, volontaire ou forcé, a été faite à plusieurs reprises les années précédentes.

S'il rejette officiellement le plan de Partage, le roi Abdallah de Transjordanie le soutient et a œuvré en coulisse à sa mise en place. Il a notamment négocié avec les autorités sionistes de ne pas s’opposer à la mise en place de l’État juif et de ne pas intervenir militairement contre eux si en contre-partie ces derniers le soutiennent dans son plan d’annexion de l’État arabe, dans son combat contre leur ennemi commun, Hajj Amin al-Husseini et dans ses ambitions de former une Grande Syrie.

Le plan est cependant rejeté par les pays de la Ligue Arabe. Son secrétaire, Abd al-Rahman Azzam Pacha, affirme : « Le temps n’est plus aux discours et aux paroles. C’est une question de vie ou de mort. » Le monde arabe appelle à la guerre, comme en témoigne le quotidien nationaliste égyptien Balagh : « L’heure de la lutte a sonné. […] L’ONU ne saurait contraindre 80 millions d’Arabes et 400 millions de musulmans à accepter un projet qu’ils rejettent. » De plus, d’autres questions, telles celles de plusieurs décennies de domination et de colonisation, attisaient les foudres et le radicalisme du monde arabe face à la surdité et au manque de considération des Occidentaux dans les processus de décisions à caractère international. Le plan de partage était de trop. Ikhwan al-Mouslimoun (la confrérie des Frères Musulmans) ira jusqu’à prédire : « l’étincelle qui mettra le feu à la Troisième Guerre mondiale jaillira de Palestine ».

Le 28 octobre 2011, lors d'une interview télévisée accordée à une chaîne de télévision israélienne, le Président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déclaré que « le rejet du plan de partition de 1947 était une erreur, l'erreur du monde arabe dans son ensemble », ajoutant « mais est-ce qu'ils [les Israéliens] nous punissent de cette erreur soixante-quatre ans plus tard ? ».

 

Réactions juives

L’Agence juive, organe politique officiel représentant les Juifs de Palestine, a fortement milité pour le Plan de Partage et le vote des Nations-unies est accueilli avec joie et réjouissances. Bien que conscients des menaces qui pèsent sur sa mise en place, l’établissement d’un État juif soutenu par la légitimité d’une reconnaissance internationale est une avancée majeure dans le projet sioniste. L’indépendance et l’autonomie vont de plus mettre fin aux quotas d’immigration imposés par le Livre blanc depuis 1939.

Les mouvements sionistes de droite, l’Irgoun et le Lehi critiquent toutefois vigoureusement le partage. Ils revendiquent l’ensemble de la Palestine y compris la Transjordanie pour y fonder un État juif. Ils refusent également que Jérusalem soit placée sous juridiction internationale.

La majorité des Juifs sionistes se réjouissent cependant d’obtenir enfin un État indépendant.21

 

Vote de la résolution

Le plan est voté en novembre 1947 grâce à la conjonction entre un soutien attendu des occidentaux et le soutien plus surprenant de l'Union soviétique. Staline a toujours montré une grande hostilité au sionisme, voire aux Juifs. Mais il estime que ce projet chassera les Britanniques hors de Palestine. De plus, il existe des factions pro-soviétiques au sein de la gauche sioniste qui est à l'époque dominante.22

Le partage et la création des deux États (État juif, État arabe et zone de Jérusalem sous administration internationale), furent votés par 33 voix contre 13 avec 10 abstentions.

Ont voté pour : États-Unis d’Amérique, Australie, Belgique, Bolivie, Brésil, République socialiste soviétique de Biélorussie, Canada, Costa Rica, Danemark, République dominicaine, Équateur, France, Guatemala, Haïti, Islande, Liberia, Luxembourg, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Nicaragua, Norvège, Panama, Paraguay, Pérou, Philippines, République populaire de Pologne, Suède, Tchécoslovaquie, République socialiste soviétique d’Ukraine, Union sud-africaine, URSS, Uruguay et Venezuela.

Ont voté contre : Afghanistan, Arabie saoudite, Cuba, Égypte, Grèce, Inde, Iran, Irak, Liban, Pakistan, Syrie, Turquie, et Yémen.

Se sont abstenus : Argentine, Chili, Chine, Colombie, Salvador, Éthiopie, Honduras, Mexique, Royaume-Uni, Yougoslavie.23

 

 

Lors du vote du plan de partage de 1947, deux événements majeurs ont permis la naissance de l'État d'Israël : la Shoah et le soutien de Joseph Staline.

En effet, l'holocauste a soulevé un élan de solidarité international envers les juifs, ce qui a fortement influencé le vote en faveur de la création de l'État d'Israël.

D'autre part, le soutien inattendu de Joseph Staline a permis de faire pencher le vote en faveur de la création d'un État juif en Palestine. Son apport fut décisif parce que les juifs avaient besoin de plus de deux tiers des voix favorables pour créer l'État d'Israël.

La création d'un foyer juif avait été envisagé pour la première fois dans la déclaration BALFOUR de 1917.

 

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BAL = 21 12

21 12 = 21 décembre

Joseph Staline est né un 21 décembre.

Les FOURS crématoires sont associés à la Shoah car ils furent utilisés par les nazis pour brûler les millions de cadavres des juifs dans les camps d'extermination.

BAL+FOUR = BALFOUR

L'État d'Israël a été officiellement créé en 1948.

1948 = 1984

Dieu est Big Brother : il écrit chaque ligne du scénario.

 

La création d'un État juif a ainsi été envisagé pour la première fois en 1917, dans la déclaration BALFOUR.

L'année 1917 est celle de la révélation du message de la Vierge Marie à Fatima, dans lequel elle annonçait que si les hommes agissaient contre la volonté de Dieu, la Russie serait envoyée pour punir le monde de ses crimes par le moyen de la guerre.

Effectivement, la Russie a bien apporté la guerre car le soutien décisif de Staline à la création de l'État d'Israël, a eu pour conséquence d'embraser régulièrement le Moyen-Orient.

Joseph STALINE = J. STALINE

J. STALINE = 10 19 2001 LINE

10 19 2001 = 11 09 2001

Le 11 09 2001, deux avions de LINE se sont écrasés sur les Tours du World Trade Center.

L'une des motivations des attentats du 11 septembre était le soutien des États-Unis à Israël.

La prophétie de la Vierge Marie s'est réalisée, la Russie a bel et bien été envoyée pour provoquer des guerres étant donné que Staline à permis la création de l'État d'Israël, ce qui a entraîné des années plus tard des attentats terroristes et de nombreuses guerres au Moyen-Orient.

La Vierge Marie a révélé son message à trois jeunes bergers en 1917, l'année où la création d'un État juif a été envisagé pour la première fois dans la déclaration Balfour.

1917 = GAS

« GAS » signifie « PÉTROLE » en anglais.

Ces dernières décennies, le Moyen-Orient s'est embrasé à cause de la colonisation israélienne de la Palestine, et cette colonisation fut possible grâce au soutien inconditionnel des États-Unis, satisfait de disposer dans cette région stratégique d'un État capable d'assumer son rôle de gendarme du PÉTROLE. Pour contrôler le PÉTROLE du Moyen-Orient, les États-Unis veulent briser tout État qui résiste à leur projet, comme l'Irak en 2003. Ne pouvant pas attaquer à tout bout de champ, ils ont ce que Noam Chomsky appelle « le flic de quartier » : Israël. Et c’est pour ça qu’ils le protègent alors qu’Israël viole le droit international, viole les conventions de l’ONU, et c'est ce qui embrase régulièrement le Moyen-Orient. 24

L'Histoire a un sens donc Dieu nous fait comprendre que les peuples doivent prendre le contrôle du PÉTROLE afin de mettre un terme aux guerres et ainsi obtenir la PAIX dans le monde, car concernant Israël et la Palestine, il pourrait très bien y avoir un seul État, sans discrimination, où il y aurait une égalité de droit entre les juifs, les musulmans, les chrétiens et les laïcs. C’est la définition même de la démocratie : un homme, une femme, une voix. Mais Israël a toujours refusé de négocier ces solutions, alors il faut se demander pourquoi, et l'une des raisons, c'est qu'il sert aux États-Unis de flic du PÉTROLE ; c’est donc une guerre économique pour les multinationales et elle ne prendra jamais fin sans l'intervention des peuples états-uniens ou israéliens, qui sont les seuls à pouvoir obtenir la paix dans cette région en chassant du pouvoir les psychopathes qui dirigent leurs pays.

 

1917 = GAS = PÉTROLE

En 1917, la Vierge Marie a évoqué la RUSSIE dans son message car Dieu nous fait comprendre que nous pourrons RÉUSSIR à obtenir la paix dans le monde, lorsque les peuples prendront le contrôle du PÉTROLE, du GAZ, c'est-à-dire de toutes les richesses naturelles de la Terre afin qu'une minorité d'individus ne multiplie plus les guerres pour les accaparer.

 

La Vierge Marie a dévoilé son message le 13 juillet 1917.

Jules CESAR est né un 13 juillet.

CESAR = RACES

« RACES » signifie « COURSES » en anglais.

Dieu nous révèle que la COURSE au profit des multinationales embrase la planète donc nous devons mettre un terme à cette COURSE en prenant collectivement le contrôle des multinationales pour enfin obtenir la PAIX.

 

 

De la guerre civile à l'établissement de l'État d'Israël

Après le partage, une période de 6 mois s'étend jusqu'au retrait britannique, en mai 1948. Pendant cette période, les Britanniques sont censés maintenir l'ordre, mais ils se cantonnent en fait dans une neutralité passive.

Dès le vote du partage par l'ONU (novembre 1947), des incidents se produisent, qui se transforment vite en guerre civile. Les Arabes attaquent les Juifs. La Haganah se maintient au départ dans une attitude défensive, mais le Stern et l'Irgoun, qui avaient cessé les attaques anti-arabes depuis 1939, reprennent les attentats contre les civils, sans obtenir de résultat politique ou militaire notable. Violence arabe et violence juive frappent les civils des deux camps.

À compter de fin mars 1948, la Haganah réorganisée passe à l'offensive. En 6 semaines, les irréguliers arabes sont vaincues, les groupes armés juifs prennent le dessus. Des villages arabes commencent à se vider de leur population dans les zones de conflits les plus durs.

Le 15 mai 1948, Israël proclame son indépendance pendant que les derniers Britanniques quittent le pays.25

 

Première guerre israélo-arabe de 1948-1949

Tandis que l'ONU propose d'autres plans de partage, les Israéliens lancent de juillet 1948 à mars 1949 une série d'opérations militaires entrecoupées de cessez-le-feu, prenant le contrôle de toute la Galilée, du sud-ouest de la Samarie, de la majeure partie de la zone côtière, de l'ouest de la Judée jusqu'au secteur de Jérusalem, et enfin du Néguev.

Durant la période du 15 mai 1948 à la mi-avril 1949, plus de 350 000 Palestiniens (sur les 750 000 de l'ensemble de l'exode palestinien) prennent la route de l'exode, fuyant les combats ou expulsés des zones contrôlées ou conquises par Israël.26

Cette première guerre d'une série de conflits israélo-arabes a établi l'indépendance de l'État d'Israël, sur un territoire sensiblement plus étendu que celui prévu par l'ONU en 1948.

Par contre, aucun État palestinien ne voit le jour. Le reste de la Palestine est formé de deux régions : la bande de Gaza, qui est occupée par l'armée égyptienne et la Cisjordanie, occupée par l'armée transjordanienne, puis annexée par la Transjordanie.

 

Historiographie

L'historiographie de la guerre de 1948 a connu une forte évolution.

Dans un premier temps se sont opposés, d'une part, le « récit conventionnel sioniste », décrivant une guerre où les Israéliens ont affronté un monde arabe intransigeant et ont fini par l'emporter presque par miracle et à force de courage ; et d'autre part le « récit conventionnel palestinien » où les Palestiniens, pacifiques, se sont fait expulser de leur pays par un État d'Israël tout-puissant, sans que les pays arabes viennent à leur secours, certains allant même jusqu'à les trahir.

Ces deux versions ont été reformulées à partir des années 1980, à la suite de l'ouverture des archives israéliennes et britanniques concernant cette guerre. Les nouveaux historiens, ou historiens révisionnistes, ont mis en lumière que :

  • les Britanniques ont empêché l'émergence d'un État palestinien et ont favorisé celle d'un État juif ;
  • les Israéliens ont toujours surpassé en nombre les forces des leurs adversaires, voire en armement après la première trêve ;
  • l'exode palestinien n'a pas été le fait d'une politique arabe mais bien, principalement, d'une expulsion manu militari due aux soldats israéliens ;
  • les intentions arabes lors de l'invasion n'étaient pas l'extermination de l'« État naissant » d'Israël mais résultaient d'un jeu politique bien plus complexe en particulier dans le chef du roi Abdallah de Jordanie dont l'objectif était d'annexer l'État arabe et en rien de le défendre ;
  • après la guerre, les Israéliens tout autant que les Arabes ont fait preuve d'intransigeance et empêché un accord de s'établir.27

 

 

La consolidation de l'État 1948-1967

 

L'armée

Dès l'indépendance, les armées arabes du Liban, de la Transjordanie, de l'Égypte, de l'Irak et de la Syrie entrent en Israël. La disproportion des forces n'est pas aussi importante qu'il le semble. La Haganah aligne 20 000 hommes, l'Irgoun 4 000 et le groupe Stern 1 000. Les armées arabes en alignent à cette date environ 25 000. Elles n'ont pas de commandement central, et ne peuvent pas faire passer de troupes d'un front à un autre pour se concentrer. Elles ont par contre un meilleur armement lourd.

Ben Gourion, devenu le premier ministre, organise Tsahal (l'armée israélienne), en fusionnant la Haganah, l'Irgoun et le groupe Stern en une seule armée. Il fait même tirer sur les militants de l'Irgoun à l'été 1948, quand ceux-ci essaient de se procurer des armes par eux-mêmes. Il y a 18 morts : 16 membres de l'Irgoun et 2 soldats de Tsahal.

Des armes lourdes sont importées clandestinement (il y a un embargo sur les livraisons d'armes à destination des belligérants). Les sources sont nombreuses, mais la principale sera l'Union soviétique, qui veut la défaite des armées arabes, alliées de la France ou surtout du Royaume-Uni.

À l'été 1948, l'armée israélienne est bien structurée, correctement armée, et répond à l'offensive arabe. Les armées arabes sont vaincues et doivent signer un cessez-le-feu. Mais tous les états arabes restent officiellement en guerre contre Israël, et promettent une revanche.

Jusqu'en 1967, l'armée israélienne ne va donc cesser de se développer, et devient la première armée de la région. Pour compenser l'infériorité numérique, deux solutions sont adoptées :

  • un système de conscription extrêmement large : chaque citoyen fait un service militaire, puis des périodes militaires de plusieurs semaines (selon les époques) chaque année. Il est donc parfaitement entraîné, et mobilisable à tout moment.
  • le choix d'une grande puissance de feu par l'adoption d'armes de hautes technologies (en particulier chars et aviation).

 

Les frontières

La consolidation passe aussi par celle des frontières. Achevée en mars 1949, la définition du territoire israélien est avantageuse par rapport au plan de partage : 77 % du territoire de la Palestine mandataire (21 000 km² ) contre 55 % prévus par le plan de partage. L'ONU ne condamne ni n'approuve cette modification née de la guerre. En pratique, les grandes puissances l'acceptent.

Mais l'attitude israélienne après l'indépendance est lourde de conséquences pour l'avenir : Ben Gourion et les dirigeants arabes refusent de fixer les frontières. Ben Gourion indique clairement que celles-ci peuvent être agrandies en fonction des situations, pour s'étendre jusqu'aux frontières de la Palestine mandataire, Eretz Israël, qui appartient en droit aux Juifs. La position est donc à la fois pragmatique : les frontières de 1949 sont acceptées en l'état, et potentiellement maximalistes : sur le principe, les 27 % restés hors d'Israël devraient lui revenir.

 

Le départ des Arabes

Lors de la création de l'État, les Arabes de Palestine mandataire sont presque deux fois plus nombreux que les Juifs, même si la proportion est moins défavorable aux Juifs dans les 77 % de la Palestine mandataire dont s'empare Israël pendant sa guerre d'indépendance. La question démographique est donc au cœur du problème de l'existence de l'État juif. La réponse de Ben Gourion est double : le partage et l'expulsion.

  • Même s'il considère que tout Eretz Israël appartient aux Juifs, Ben Gourion accepte aussi les frontières de 1949 parce qu'elles excluent d'Israël les grandes masses arabes de Cisjordanie (Judée-Samarie pour les sionistes) et de Gaza.
  • Mais dans les frontières de 1949, où vivent environ 800 à 900 000 Arabes, il est clair qu'un maintien de la population arabe n'est pas acceptable pour le gouvernement. Au cours des combats ou immédiatement après, 600 à 700 000 quittent le territoire d'Israël. Ils dénoncent une expulsion, le gouvernement affirme qu'ils sont partis volontairement, mais qu'ils ne pourront pas revenir.

D'un point de vue historique, le débat est à peu près clos depuis que l'historien israélien Benny Morris a publié en 1987 « La naissance du problème des réfugiés palestiniens », révisé en 2003 (The Birth Of The Palestinian Refugee Problem Revisited) à la lumière des archives de Tsahal récemment déclassifiées. Il a travaillé village par village, et a montré qu'il y avait eu quatre types de départs :

  • avant l'arrivée des troupes israéliennes. C'est la peur des combats, voire des massacres, qui pousse alors au départ. Le massacre de Deir-Yassine (village palestinien dont la population a été massacrée par les militants de l'Irgoun et du Lehi en 1948) semble avoir joué un rôle important, ce qui explique que dans ses mémoires, Menahem Begin, ancien chef de l'Irgoun, considère les conséquences du massacre comme une « victoire décisive ».
  • pendant les combats, Benny Morris montre (grâce à des interviews d'anciens soldats) que dans certains cas (mais pas dans la majorité des cas), ces combats furent en fait factices et destinés à faire fuir les civils arabes : des bombardements de villages non défendus, par exemple.
  • après l'arrivée des troupes israéliennes. Il y aura de nombreuses expulsions, les populations étant chargées dans des camions et conduites à la frontière.
  • dans quelques cas (6 villages), les départs sont dus aux dirigeants arabes eux-mêmes.

Les départs se sont donc faits d'une façon différenciée : expulsions, fuites devant l'approche des combats, évacuations volontaires et organisées.

Finalement, Benny Morris indique qu'il n'y a pas eu de politique officielle définie par le gouvernement, mais un consensus assez large des décideurs militaires et civils pour faire partir un maximum d'Arabes, et surtout pour les empêcher de revenir. L'aspect non structuré de cette politique explique le maintien de blocs arabes en Galilée ou à Haïfa (où le maire a encouragé la population arabe à rester). Le cas de la zone dite du « triangle » (nord-est de Tel-Aviv), une des principales concentrations arabes, est particulier : cette zone a été obtenue par négociation en 1949, sans combats, et des garanties contre les expulsions y avaient été données.

En 1948, il reste environ 150 000 Arabes en Israël.

La politique constante des gouvernements israéliens, de 1949 à nos jours, sera d'interdire tout retour des réfugiés et des expulsés.

 

Colonisation des anciennes terres arabes

À la création d'Israël, les zones juives étaient au fond peu étendues : l'étroite bande côtière, Jérusalem ouest, la vallée de la Jezréel et la haute vallée du Jourdain (Safed et Tibériade).

L'élargissement des implantations juives sera donc une priorité stratégique d'Israël jusqu'à aujourd'hui, souvent présentée comme un « devoir sioniste ». Pour cela, le territoire laissé par le départ / l'expulsion des Arabes palestiniens offre d'importantes possibilités. Les terres des « absents » sont confisquées, et des villes nouvelles y sont créées, ainsi que des kibboutzim ou des moshavim.

Pour augmenter les terres disponibles pour les Juifs, bon nombre de terres des Arabes restés sur place sont également confisquées et redistribuées, ce qui crée d'importants conflits avec la population arabe israélienne.

Le désert du Néguev (plus de 50 % du territoire israélien) est également colonisé. Mais son extrême aridité limite les possibilités. C'est donc surtout le nord (Beer-Sheva ou Dimona), et le sud (Eilat) qui sont peuplés.

 

L'immigration de masse

L'objectif du sionisme est bien sûr d'amener un maximum de Juifs en Israël.

De 1948 à 1967, il va y avoir deux grandes vagues d'immigrations. Comme toujours dans l'histoire du sionisme, ces vagues sont liées à des graves problèmes dans les pays d'origine.

De 1948 à 1952, près de 700 000 Juifs débarquent. La population de l'État double. Il y a 2 origines à cette immigration :

  • Environ la moitié est composée de survivants du génocide juif en Europe. Ils sont presque tous ashkénazes (il existe des séfarades dans les Balkans et en Europe occidentale, cependant).
  • Une autre moitié vient des pays arabes : surtout l'Irak, le Yémen, la Syrie, le Liban et l'Égypte. Ils ne viennent pas vraiment par sionisme au sens politique du terme : les organisations sionistes y existent, mais leur influence est souvent limitée. Ils viennent surtout par messianisme religieux, et parce que la situation avec les populations et les gouvernements locaux s'est très fortement dégradée à la suite de la guerre israélo-arabe de 1947-1949. Il y a des émeutes anti-juives, ou au moins un sentiment d'hostilité dans beaucoup de pays arabes.
  • On trouve enfin parmi les immigrants des groupes plus restreint comme les petites communautés de Juifs indiens ou Afghan.

 

L'intégration de ces énormes masses est un problème sioniste important : l'État juif doit prouver qu'il peut réussir le « rassemblement des exilés ». Et c'est de toute façon une condition de survie pour Israël que d'augmenter sa population juive.

Les arrivants ont pour certains, surtout chez les européens, une formation « moderne » et peuvent plus facilement s'intégrer dans une économie industrielle. D'autres, surtout chez les orientaux, ont des niveaux de formation très bas, et vont souffrir longtemps d'un problème de chômage ou d'emplois sous-qualifiés. Il faut aussi enseigner l'hébreu à tous, leur trouver des logements et du travail. Des camps de tentes (ma'abarot), qui deviendront des villes, sont constitués dans l'urgence. Des villages sont établis sur des terres agricoles vidées de leur population arabe. Mais Israël va traverser une période économiquement très difficile lors de cette première vague d'arrivants, et les conditions de vie de ceux-ci sont dures.

Une seconde vague de 500 000 personnes arrive entre 1956 et 1966. Elle est constituée d'une minorité d'occidentaux quittant l'Europe de l'Est communiste, et d'une majorité de Juifs orientaux. Ceux-ci fuient une nouvelle vague anti-juive liée à la guerre israélo-arabe de 1956 (crise du canal de suez). 250 000 Juifs nord-africains (environ la moitié des Juifs de cette région) arrivent aussi du Maghreb français après l'indépendance de la Tunisie, du Maroc et de l'Algérie. Les Juifs les plus francisés (généralement les plus éduqués) sont allés en France. Les Juifs les moins francisés (généralement plus pauvres et moins éduqués) ont fait le choix d'Israël. Parmi eux, les Marocains sont particulièrement nombreux.

 

Frustrations séfarades

L'intégration des Juifs occidentaux n'a pas toujours été simple, mais s'est finalement bien déroulée. L'intégration des Juifs orientaux a été beaucoup plus problématique, et ce pour deux raisons essentielles:

  • un niveau de formation très bas, qui cantonne les populations immigrantes dans des emplois peu qualifiés et mal payés. Israël, même dominé par des partis socialistes, échoue largement devant le problème de la pauvreté des Séfarades, qui restent assez largement à la porte de la modernité économique.
  • La perception des Séfarades par l'élite sioniste. Celle-ci est d'origine européenne. Elle n'a culturellement quasiment rien en commun avec les Juifs orientaux, si ce n'est le sentiment d'être juif. Même la religion n'est que partiellement un facteur d’intégration : les Ashkénazes sont peu pratiquants, voire pour certains agressivement laïcs. On notera un mépris certain, ou au moins un manque complet de compréhension. La crainte de la « levantinisation » (orientalisation) d'Israël est ouvertement évoquée par des dirigeants de la gauche sioniste. Les Séfarades constituaient en effet 20 % des Juifs de Palestine en 1947. Leur immigration et leur natalité élevée les rendent potentiellement majoritaires dès les années 1960.

 

Même si l'adhésion à Israël ne sera jamais remise en cause par les Juifs orientaux, ils gardent de la période un souvenir d'humiliation et de misère, qui se retournera finalement contre ceux qu'ils en rendront responsables : les dirigeants socialistes. À partir des années 1970, les Séfarades seront le socle électoral de la droite israélienne.

 

L'alignement occidental

La période 1948-1967 est marquée par la guerre froide. Certains craignent au début (le département d'État américain, par exemple) que l'orientation de gauche de l'État d'Israël l'amène sur des positions pro-soviétiques. De fait, des tendances pro-soviétiques existent dans la gauche sioniste (Mapam, en particulier).

Mais Ben Gourion fait rapidement le choix de l'occident, ce qui dégrade les relations avec l'ex-allié soviétique. L'émigration des Juifs d'Europe de l'Est devient plus difficile.

À l'époque (surtout dans les années 1950), la France apparaît alors, davantage que les États-Unis, comme étant le grand allié d'Israël.28

 

 

Israël, gendarme de l’impérialisme au Moyen-Orient

Après la Deuxième Guerre mondiale, les populations arabes du Moyen-Orient manifestaient leur haine de l’impérialisme et des régimes qu’il avait contribué à mettre en place. La défaite de ces États face à Israël accentua encore leur discrédit.

Dès 1948, de violentes émeutes éclatèrent en Syrie, suivies, l’année d’après, de deux coups d’État militaires. En 1951, le roi Abdallah de Transjordanie, dénoncé pour avoir annexé la Cisjordanie, était assassiné par un Palestinien. En Égypte en 1952 et en Irak en 1958, les vieilles monarchies pro-anglaises complètement vomies par les populations furent renversées par des officiers nationalistes. Ces officiers, Nasser en Égypte et plus tard Kassem en Irak, cherchèrent à s’appuyer sur les sentiments anti-impérialistes des populations arabes.

Nasser, en nationalisant en 1956 le canal de Suez contrôlé par les Britanniques, devint pour de nombreuses années aux yeux de très larges masses le représentant du monde arabe en lutte contre les grandes puissances occidentales.

C’est dans ce contexte d’instabilité politique et de contestation sociale qu’Israël trouva son utilité aux yeux de l’impérialisme et gagna ses galons de gendarme à son service.

Après que Nasser eut nationalisé le canal de Suez, l’armée israélienne envahit l’Égypte, en accord avec les gouvernements français et anglais, leur fournissant le prétexte pour envoyer leurs troupes occuper le canal de Suez, soi-disant pour le « protéger » et « s’interposer ». Mais les États-Unis s’opposèrent à cette intervention, ne voulant pas revoir les anciennes puissances coloniales reprendre pied dans la région. Obligés d’obéir aux injonctions américaines, Français et Anglais durent piteusement rappeler leur corps expéditionnaire et Israël dut lui aussi évacuer ses troupes. Pour les Israéliens, la démonstration était clairement faite qu’il valait mieux être protégé par les États-Unis que par les seconds couteaux de l’impérialisme.

Quelques années plus tard, en 1967, avec la guerre dite « des Six Jours » - du fait de sa durée - Israël remporta une victoire spectaculaire sur tous les États arabes et affaiblit durablement le pouvoir de Nasser. Les territoires conquis pendant la guerre, la Cisjordanie, la bande de Gaza, le désert du Sinaï et le plateau du Golan à la frontière de la Syrie, sans être annexés, demeurèrent sous occupation militaire israélienne. La ville de Jérusalem fut intégrée à Israël.

En contrepartie du rôle de gendarme régional, Israël a toujours pu compter sur le soutien indéfectible de l’impérialisme américain, depuis sa création. Un soutien politique, militaire et aussi financier car l’État israélien a toujours été en quelque sorte sous perfusion et n’aurait pas pu survivre sans l’aide américaine.

Le conflit entre Israël et les États arabes, entre Israël et les peuples arabes, a pu prendre à certains moments un caractère explosif et déstabilisateur qui était un facteur de désordre. Mais ces « dégâts collatéraux » étaient - et sont encore - acceptés par les grandes puissances, les États-Unis en premier lieu, car cette opposition entre Israël et le monde arabe leur permet de disposer d’un allié sûr dans la région, capable de mobiliser toute sa population.29

 

 

Grand Israël sécuritaire et Grand Israël religieux

Après la guerre « des Six jours », la prise de contrôle de nouveaux territoires divise les sionistes. À droite, la position est unanime : il faut tout garder, et surtout les portions « libérées » d'Eretz Israël (le Golan et le Sinaï sont symboliquement moins importants).

Mais dès l'époque, on note deux courants qui divergeront progressivement.

Le premier courant est un courant religieux. Il est issu du courant sioniste religieux qu'on a vu s'organiser au début du siècle au sein du Parti national religieux. Pour ce courant, originellement modéré, la victoire est un signe religieux : Dieu a donné la victoire à Son Peuple. Celui-ci a maintenant le devoir de judaïser tout Eretz Israël. Ce n'est pas seulement un droit, c'est un devoir. Et cela doit permettre au peuple juif d'obéir à Dieu, de gagner son salut, et d'obtenir la venue du Messie. Ce discours religieux a aussi une influence sur les ultra-orthodoxes, théoriquement non-sionistes. Sans se rallier officiellement au sionisme (trop politique et pas assez religieux selon eux), ils montrent un intérêt croissant pour le versant religieux du discours sur le Grand Israël. Le sionisme religieux de l'après-1967 devient plus puissant, plus militant, plus à droite.
Il passe en 1977 d'une alliance avec les travaillistes à une alliance avec le Likoud. Il se lance dès les années 1970 (surtout la faction "des jeunes", plus radicale) dans une activité de colonisation intensive, parfois illégale, à travers des groupes de militants, comme ceux du "bloc de la foi" (Goush Emounim). Des courants extrémistes en marge du Parti National Religieux apparaissent, dont certains sont tentés par la violence (comme le Kach).

Le second courant rattaché au grand Israël est un courant plus historique et sécuritaire. Il s'incarne surtout dans le Likoud. Pour lui, Eretz Israël appartient aux Juifs (ce en quoi il ne diffère guère de la gauche), et conserver toute la Terre d'Israël est dans l'intérêt du peuple d'Israël. L'affrontement avec les Arabes impose d'avoir le plus de territoires possible.

Pour le premier courant, Eretz Israël est un droit ET une obligation imposée par Dieu.
Pour le second courant, Eretz Israël est un droit ET un avantage.

Ces deux courants sortent très renforcés de la guerre de 1967. L'idée de rendre la terre d'Israël aux Arabes passe mal dans la population.

En 1977, le Likoud de Menahem Begin arrive au pouvoir, en alliance avec les nationalistes religieux. Le Likoud a été formé en 1973 par l'unification du Hérout (issu du mouvement révisionniste et de l'Irgoun) et des libéraux. La base idéologique de cette fusion est en fait celle du Hérout. Le projet d'annexion de la Jordanie, défendu depuis les années 1920, est abandonné, mais l'annexion de la Cisjordanie et de la bande de Gaza est exigée comme un devoir sioniste.

 

Sionisme chrétien

Il existe des groupes chrétiens favorables au sionisme. Mais il existe aussi un courant fondamentaliste protestant spécifique qu'on appelle le "sionisme chrétien". Ce courant de pensée, puissant aux États-Unis, va au-delà d'une sympathie pour le sionisme. Sa vision est messianique : la judaïsation de la terre sainte est un commandement biblique qui doit permettre le retour de Jésus et la conversion de l'humanité.

Ce courant a aussi bénéficié de la victoire israélienne en 1967, et a mis son influence croissante en faveur de la colonisation juive des territoires palestiniens.

Bien que l'objectif des "sionistes chrétiens" ne soit pas le même que celui des Juifs sionistes (puisqu'il implique à terme la conversion de ces derniers), ce courant de pensée représente un soutien fervent aux sionistes les plus radicaux en matière de "Grand Israël" (Israël dans ses frontières bibliques, incluant les territoires palestiniens). Il explique en partie l'attitude très passive des gouvernements américains (au moins républicains, dont il influence certains élus) face à la colonisation israélienne et à la thématique du Grand Israël.

 

Refus du Grand Israël par la gauche

À gauche, la victoire de 1967 pose problème. Depuis le programme de Biltmore en 1942, la gauche avait pour projet un État juif sur l'ensemble de la Palestine. Le projet avait été mis en sommeil après le plan de partage de 1947, mais le refus de reconnaître les frontières de 1949 comme définitives le maintenait officiellement.

Après 1967, la gauche s'interroge sur ce qu'elle doit faire. Une minorité reste fidèle au Grand Israël. La grande majorité adopte une position qui ne variera plus beaucoup dans ses principes, mais qui donnera lieu à d'innombrables interprétations. Ces principes sont :

  • Israël doit rester un État juif et il n'est pas question de donner la nationalité israélienne à des Palestiniens nombreux et en explosion démographique (les Arabes sont officiellement devenus plus nombreux que les Juifs sur le territoire de l'ancienne Palestine mandataire en 2005).
  • Israël doit rester un État démocratique, et on ne peut pas mettre en place un système d'apartheid refusant la nationalité à une partie de la population sur des bases ethniques.
  • Eretz Israël est en droit la propriété du peuple juif. Il a le droit de tout prendre, mais la volonté de maintenir un État juif ET démocratique ne le permet pas : Israël doit annexer toutes les terres possibles (celles peu ou pas peuplées d'Arabes), et rendre le reste en cas d'accord de paix. Peu après la guerre, le projet présenté par Ygal Allon prévoit ainsi l'annexion de 30 % de la Cisjordanie.

 

La droite condamne cette position.

 

La colonisation

La gauche au gouvernement a créé des implantations juives dans les territoires occupés dès 1968. Elle cible des zones avec de faibles populations palestiniennes, qui sont destinées à être annexées selon le plan Allon. Ces implantations restent cependant peu nombreuses.

On voit aussi apparaître, dès la première moitié des années 1970, des colonies illégales, souvent organisées par le courant nationaliste religieux (mais pas forcément par le PNR lui-même). Cette politique d'implantations illégales reste très répandue jusqu'en 2005 chez les militants du Grand Israël, face à des autorités souvent passives.

Après 1977 et son arrivée au pouvoir, la droite se lance dans un programme beaucoup plus ambitieux : 50 000 colons en 1987, avant la première Intifada, 100 000 colons en 1993, avant les accords d'Oslo, 200 000 colons en 2000 avant la seconde Intifada, 245 000 fin 2005. Les zones fortement peuplées de Palestiniens sont également visées, pas seulement les zones vides. Les terres palestiniennes sont largement confisquées, pour construire des colonies, des routes, des postes militaires, ou simplement pour éviter les constructions arabes.

Deux grands types de colonies apparaissent :

  • les grands blocs de colonies : fortement peuplés, généralement assez près des frontières de 1949 (rebaptisées « frontières de 1967 » ou « ligne verte »). Elles sont peuplées de banlieusards de Tel-Aviv ou de Jérusalem, généralement plutôt à droite, mais rarement extrémistes.
  • Les petites colonies idéologiques, dans la profondeur des territoires palestiniens. Elles sont généralement peuplées de colons très idéologiques, souvent du courant nationaliste religieux, de plus en plus radicaux.

À ces colonies, il faut ajouter les quartiers juifs de Jérusalem-Est. Après 1967, Israël a réunifié Jérusalem, contre le gré des habitants de la partie arabe. Des quartiers juifs se sont construits dans les zones non-peuplées. Ils comptent en 2005 environ 200 000 habitants juifs.

Il est à noter que du point de vue de l'ONU, les territoires de Cisjordanie, Gaza, Jérusalem-Est et du Golan sont des "territoires occupés", et donc soumis à la convention de Genève, qui interdit toute implantation de populations conquérantes. De plus, à la fin du conflit, ils doivent être évacués, puisque l'article 35 de la charte des Nations unies interdit toute conquête par la force.

Pour les mouvements sionistes, gauche et droite confondues (surtout pour la droite), il s'agit de territoires sur lesquels les Juifs ont un droit historique (voire religieux). La convention de Genève et la charte des Nations unies ne s'appliquent donc pas. Des annexions sont possibles, ainsi que la colonisation.

On note aussi une petite colonisation dans le Sinaï égyptien (Yamit). Mais le Sinaï est restitué par le gouvernement Begin entre 1979 et 1982 après les accords de Washington (mars 1979). La restitution du Sinaï, qui n'est généralement pas considéré comme faisant partie de Eretz Israël (il y a des avis contraires), a soulevé des réprobations modérées.

On note enfin une colonisation du plateau du Golan, pris aux Syriens en 1967. La justification de cette colonisation est essentiellement sécuritaire, sans forte valeur historique ou religieuse. Le Golan n'est généralement pas considéré non plus comme faisant partie de Eretz Israël.30

 

 

Les Palestiniens s’affranchissent des États arabes

Pour toute une génération de Palestiniens, la guerre « des Six jours » et l’entrée des troupes israéliennes en Cisjordanie constituèrent un tournant. C’est à partir de là qu’un mouvement nationaliste palestinien autonome, indépendant des États arabes, commença à s’affirmer.

Des dizaines de milliers d’entre eux connurent de nouveau un exode qui les amena dans des camps en Jordanie ou au Liban. Des centaines de milliers d’autres, ceux qui étaient restés en Cisjordanie, furent, pour la première fois, confrontés à l’occupation israélienne.

La défaite de 1967 signa la faillite des États arabes et démontra aux yeux des Palestiniens qu’il n’y avait rien à en attendre, pas même de Nasser qui avait suscité tant d’espoirs dans les années précédentes. Nombre d’entre eux prirent conscience qu’ils ne pouvaient compter que sur leur propre lutte. Des milliers de jeunes Palestiniens s’engagèrent dans la lutte politique et devinrent des combattants, des fedayins.

Dans les camps palestiniens, des milices se constituaient, défiant les autorités auxquelles les Palestiniens refusaient de se soumettre. Pour les populations pauvres de ces pays arabes, cela constituait un motif d’admiration et un exemple. Les travailleurs, les pauvres de toute la région se reconnaissaient dans la lutte et le courage des combattants palestiniens. Et même sans le vouloir spécialement, les combattants palestiniens éveillaient des espoirs au sein de ces masses pauvres.

Oui, dans ces années-là, les Palestiniens auraient pu constituer l’avant-garde de la lutte de tous les prolétaires du Moyen-Orient, ceux des bidonvilles du Caire en Égypte, d’Amman en Jordanie ou de Beyrouth au Liban. Car cette lutte, celle des exploités contre leurs exploiteurs, ne connaît pas de frontières.

De fait, les Palestiniens étaient un exemple pour les masses arabes mais, pour qu’une telle lutte soit possible, il aurait fallu qu’une organisation en fasse consciemment son programme et le traduise en objectifs politiques accessibles pour ces millions d’exploités.

Et pour cela, les Palestiniens ne manquaient pas d’atouts. Les Palestiniens parlaient la même langue que les masses du Moyen-Orient et vivaient au milieu d’elles. Il leur aurait été facile de se faire comprendre, de toucher ces millions de pauvres et de les entraîner dans un combat commun.

 

L’impasse de la politique nationaliste de l’OLP

Mais l’organisation qui s’imposa comme la direction de la lutte du peuple palestinien, l’Organisation de Libération de la Palestine, l’OLP, ne voulait surtout pas d’une telle politique. Ses dirigeants limitaient leur combat exclusivement au terrain national palestinien.

L’OLP était née en 1964 du regroupement de plusieurs organisations à l’initiative des États arabes, notamment de l’Égypte. Mais, après la défaite de ces États, l’une de ces organisations, le Fatah, s’imposa en s’appuyant sur la radicalisation des militants et sur leur volonté de couper tout lien avec des États discrédités. En 1969, son dirigeant et fondateur, Yasser Arafat, prenait la tête de l’OLP.

Mais le seul objectif d’Arafat était la création d’un État palestinien sur l’ensemble du territoire occupé par Israël, ce qui en clair signifiait sa destruction.

En mettant en avant comme objectif principal la destruction de l’État juif, les dirigeants de l’OLP permettaient aux sionistes de se poser en défenseurs du peuple juif luttant pour sa survie. Et c’est ainsi que le piège du nationalisme se referma de nouveau tragiquement sur ces deux peuples, juif et palestinien.

La perspective de toute la mouvance nationaliste, Arafat en tête, était de faire accepter un État palestinien par l’impérialisme et tous les autres États de la région. Il n’était pas question, dans leurs programmes, de bouleverser l’ordre social dans la future Palestine. Encore moins dans les autres pays de la région, même là où survivaient des structures sociales féodales ou claniques. Il n’était même pas question de mettre en cause l’ordre politique dans les pays voisins, pas même là où régnaient des dictatures ou des monarchies archaïques. Non, la direction nationaliste n’avait rien à dire aux masses exploitées et opprimées de la région. Elle voulait juste être reconnue par leurs oppresseurs.

Pour compenser sa modération sur le terrain social, Arafat chercha à afficher un radicalisme sur le terrain de la lutte armée. Il entretenait cette image radicale en apparaissant toujours vêtu d’une vareuse militaire, le keffieh autour du cou et le pistolet à la ceinture. La lutte armée présentait aussi l’avantage de justifier la mise en place d’un appareil militaire qui ne soit pas sous le contrôle des masses, avec une discipline et une centralisation qui permettent de faire taire les critiques.

Au sein de l’OLP, il existait d’autres organisations dont le programme apparaissait plus radical sur le terrain social que celui du Fatah : le FPLP (Front populaire de libération de la Palestine) créé par Georges Habache en 1967 et le FDLP (Front démocratique de libération de la Palestine), scission de la précédente organisation, dirigée par Nayef Hawatmeh. Ces organisations se revendiquaient du marxisme, se proclamaient anti-impérialistes, affirmaient lutter pour la révolution arabe mais, en réalité, elles restaient sur le même terrain nationaliste qu’Arafat et elles ne proposaient pas une politique fondamentalement différente. Comme pour Arafat, c’étaient la lutte armée, les attentats terroristes qui étaient le moyen d’affirmer leur radicalisme. Et sur ce terrain, Arafat ne craignait pas leur concurrence. Les fedayins du Fatah, dans ces années-là, ne se battaient pas moins que les autres, faisant preuve d’une combativité et d’un courage incontestables.

Même du point de vue des intérêts de la lutte pour un État palestinien, cette politique a affaibli les masses palestiniennes désireuses de mettre fin à leur oppression car les dirigeants des États arabes n’ont pas été des alliés. Ils se sont révélés des ennemis aussi impitoyables que les dirigeants israéliens. Les Palestiniens en ont malheureusement fait plus d’une fois l’expérience.

 

Le massacre de Septembre noir (1970)

D’abord en Jordanie où des milliers de Palestiniens avaient afflué après 1967. La présence des fedayins et leur popularité dans la population jordanienne représentaient un facteur d’instabilité sociale qui devint rapidement insupportable aux yeux des dirigeants jordaniens. En septembre 1970, ils envoyèrent l’armée contre les camps palestiniens. Près de 5 000 Palestiniens trouvèrent la mort dans les combats ou furent massacrés après avoir été désarmés.

Mais cela n’empêcha pas Arafat, après le massacre, de participer à une rencontre de « réconciliation » organisée par Nasser où il serra la main du roi Hussein de Jordanie. Cette main était encore rouge du sang de nombreux Palestiniens. Mais Arafat tenait à conserver de bonnes relations avec les chefs d’État arabes.

Après ce massacre connu sous le nom de « Septembre noir », des milliers de Palestiniens durent fuir la Jordanie et gagnèrent le Liban.

 

La guerre du Liban (1975-1982)

La présence palestinienne y était déjà importante, au point que, depuis 1969, l’OLP bénéficiait d’un statut d’extraterritorialité officiellement reconnu dans les camps et, de fait, plus largement. Après avoir été chassée de Jordanie, l’OLP avait installé son quartier général à Beyrouth.

On appelait le Liban « la Suisse du Moyen-Orient ». Mais si une bourgeoisie, essentiellement chrétienne, affichait une richesse insolente, la grande masse des travailleurs et des pauvres vivaient dans des conditions qui ressemblaient à celles des Palestiniens des camps. Et cette partie de la population libanaise témoignait de la sympathie et même une solidarité active vis-à-vis de ces Palestiniens. En retour, la présence des fedayins palestiniens donnait confiance à ces pauvres, les encourageait à se battre.

En 1975, les contradictions sociales débouchèrent sur une véritable guerre civile. C’est le mitraillage d’un bus palestinien par des miliciens chrétiens d’extrême droite qui marqua le déclenchement des affrontements. Aucun gouvernement n’était plus en mesure de reprendre le contrôle de la situation. L’armée libanaise elle-même a fini par éclater. Avant de prendre par la suite un caractère confessionnel sous l’influence des directions des différentes forces en présence, cette guerre civile opposait au début la fraction la plus réactionnaire des couches chrétiennes privilégiées aux masses les plus pauvres.

Arafat expliqua alors que les Palestiniens n’avaient pas à se mêler du conflit, qu’ils devaient s’en tenir à l’écart car cela ne concernait pas la lutte pour un État palestinien. En juin 1975, il déclara : « Tout ce qui se passe au Liban est injustifiable. La révolution palestinienne sait pour sa part que le véritable champ de bataille se trouve en Palestine et qu’elle ne peut tirer aucun bénéfice d’une bataille marginale qui la détournerait de son véritable chemin. »

Cette attitude priva les Palestiniens de politique alors qu’ils avaient été le facteur déclenchant de cette guerre civile et qu’ils participaient aux combats. C’est pourquoi le retour à l’ordre exigeait nécessairement l’écrasement des Palestiniens.

Ce fut la Syrie qui joua le rôle du gendarme se chargeant de rétablir l’ordre. En juin 1976, l’armée syrienne entra au Liban pour soutenir les forces chrétiennes à un moment où celles-ci se retrouvaient en situation d’infériorité. Les dirigeants syriens cherchaient à faire prévaloir leurs propres intérêts mais, dans le même temps, en jouant les pompiers de l’incendie libanais, ils trouvaient là une occasion de rentrer en grâce auprès de l’impérialisme alors que celui-ci leur avait fait payer leur politique nationaliste et leur alliance avec l’Union Soviétique.

Ce fut donc l’armée syrienne, relayée par les milices d’extrême droite chrétiennes, les phalangistes, qui fit reculer les Palestiniens et la gauche libanaise.

En 1982, plus de 100 000 soldats israéliens franchirent la frontière libanaise et remontèrent jusqu’à Beyrouth qui fut assiégé et bombardé. L’objectif affiché était de mettre définitivement un terme à la présence de l’OLP au Liban.

Arafat parvint à quitter Beyrouth, trouvant refuge à Tunis, tandis que 15 000 fedayins furent évacués et dispersés, désarmés, dans tout le Moyen-Orient.

C’est alors qu’il n’y avait plus de combattants dans les camps palestiniens que des milices de l’extrême droite chrétienne soutenue par Israël massacrèrent plus de 1 500 Palestiniens des camps de Sabra et Chatila, situés dans la banlieue de Beyrouth, en majorité des femmes et des enfants, massacre commis sous les yeux des militaires israéliens, témoins complices et bienveillants.

Le mouvement palestinien, par sa force et son potentiel révolutionnaire, représentait une menace pour tous les dirigeants des États arabes. Mais ceux-ci en avaient plus conscience que les masses palestiniennes. En présentant les États arabes comme des alliés, Arafat a désarmé politiquement les Palestiniens et les a privés de leurs véritables alliés, les masses pauvres que ces États opprimaient. Le peuple palestinien se retrouva isolé, acculé à se battre à la fois contre Israël et les États arabes.

 

Arafat, un interlocuteur reconnu par l’impérialisme… mais pas par Israël

Mais pour Arafat, les opérations militaires étaient surtout un moyen d’obtenir une reconnaissance diplomatique. Même affaibli par ces défaites successives - ou, peut-être, justement à cause de cela - Arafat fut reconnu comme un interlocuteur y compris par les dirigeants américains. En 1974, il avait été invité à discourir à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU tandis que l’OLP avait été admise à l’ONU en tant qu’observateur. En exil à Tunis, grâce aux subventions d’un certain nombre d’États, notamment des monarchies pétrolières du Golfe, Arafat put financer l’existence d’un appareil comptant plusieurs milliers de fonctionnaires.

Pour les dirigeants impérialistes, ménager Arafat, c’était préserver l’avenir : si la situation devenait trop explosive pour qu’Israël puisse en venir à bout, Arafat pourrait alors jouer un rôle bien utile de stabilisateur, de pompier capable d’éteindre l’incendie que des masses populaires en colère seraient susceptibles d’allumer.

Mais, en attendant, de leur côté, les dirigeants israéliens continuaient d’afficher leur intransigeance et refusaient de négocier avec l’OLP. Pour eux, rien n’avait changé depuis l’époque où le Premier ministre israélien Golda Meir déclarait, en 1969 : « Le peuple palestinien, ça n’existe pas. »

C’est la lutte des Palestiniens, la révolte des populations des Territoires occupés, la première Intifada, la révolte des pierres comme on l’a aussi appelée, qui a obligé pour la première fois Israël à reconnaître l’existence des Palestiniens sur le plan politique et à accepter de discuter avec l’OLP.

Cette révolte a commencé en 1987 et a duré jusqu’en 1993 malgré une répression très sévère qui ne parvint pourtant pas à en venir à bout.

Pour comprendre les origines de cette révolte, il faut évoquer les conditions dans lesquelles vivaient les Palestiniens dans les territoires occupés par Israël après 1967.

 

Les Territoires occupés par Israël après 1967

En occupant la Cisjordanie et la bande de Gaza, Israël se retrouva pour la première fois à devoir gérer des territoires peuplés exclusivement de Palestiniens, un peu plus d’un million de personnes. Le gouvernement israélien fit le choix de ne pas les annexer mais de mettre en place une administration d’occupation essentiellement militaire.

Pour l’économie israélienne, ces territoires représentèrent un débouché pour ses exportations alors que tous les pays environnants lui étaient fermés. Les produits agricoles israéliens purent envahir les marchés de ces territoires alors que les paysans cisjordaniens se voyaient, eux, interdire l’accès au marché israélien.

Les Palestiniens furent autorisés à aller travailler en Israël, permettant ainsi aux entreprises israéliennes de trouver une main-d’œuvre sous-payée. Mais, pour se déplacer, il fallait obtenir un permis spécial auprès de l’administration militaire. Les vexations et les humiliations étaient fréquentes de la part des soldats israéliens chez qui le racisme anti-arabe se développait.

À partir de 1974, les gouvernements israéliens commencèrent à encourager la création de colonies de peuplement en multipliant les expulsions de paysans palestiniens et en installant des Juifs sur leurs terres. Ces colons vivaient ainsi dans de véritables camps fortifiés au milieu de la population arabe et affichaient une attitude provocante et méprisante, sûrs d’être de toutes façons appuyés par l’armée israélienne.

La répression contre les militants de l’OLP était sévère et des milliers d’entre eux furent arrêtés, passant des années en prison ou dans des camps. Quand un militant était arrêté, sa maison était dynamitée, et toute sa famille, punie collectivement, se retrouvait sans toit…

Mais, loin de briser les Palestiniens, la répression faisait naître de nouvelles vocations militantes. Toute cette rancœur accumulée ne demandait qu’une étincelle pour exploser.

 

La première Intifada (1987-1993)

La première Intifada éclata en décembre 1987. À partir de là, tous les jours, pendant des années, les mêmes scènes se reproduisirent : des Palestiniens, souvent très jeunes, lançaient des pierres sur les soldats israéliens qui répondaient avec tout l’arsenal à leur disposition, depuis les grenades lacrymogènes jusqu’aux balles à fragmentation.

Le ministre de la Défense, le travailliste Itzhak Rabin, donna pour consigne aux soldats israéliens de briser les os des lanceurs de pierres, formule qu’il fallait comprendre au sens propre. Et c’est ainsi que l’on a pu voir, sur les télévisions du monde entier, des soldats israéliens s’acharner à coups de bâton sur les jambes et les bras de jeunes de moins de vingt ans… Mais des milliers de jeunes manifestèrent durant ces années-là une détermination qui eut finalement raison de la répression israélienne.

Il devint clair, aux yeux des dirigeants israéliens, que l’armée s’usait et se démoralisait à des tâches de répression sans pour autant mettre fin à la révolte palestinienne. Des soldats déclaraient ne plus vouloir aller servir dans les Territoires occupés. Ces « refuzniks », comme on les appelait, ne représentaient qu’une infime minorité, mais ce mouvement eut un retentissement important dans ce pays où la population témoignait jusque-là une confiance totale à l’armée. Plus largement, un sentiment de lassitude s’exprimait dans la population.

En 1992, les travaillistes emmenés par Rabin remportèrent les élections après s’être engagés pendant la campagne à ouvrir des négociations avec les Palestiniens. Les contacts avec l’OLP noués secrètement au cours des années précédentes purent prendre un caractère plus officiel et aboutirent en 1993 à la signature des accords d’Oslo, sous les auspices du président américain Clinton.

 

La période des accords d’Oslo (1993-2000) : la réalité du prétendu « processus de paix »

Les accords d’Oslo prévoyaient la mise en place progressive d’une Autorité autonome palestinienne contrôlant d’abord Gaza et la ville de Jéricho. Par la suite, d’autres accords, dits « d’Oslo II », signés en 1994 définirent trois zones : la zone A, représentant 3 % de la Cisjordanie, devait être administrée par l’Autorité palestinienne ; la zone B, qui en couvrait, elle, 27 %, serait administrée conjointement avec les Israéliens et, le restant, soit 70 % du territoire, la zone C, devait rester sous administration israélienne.

Une période s’ouvrit donc, celle des « accords d’Oslo », qui alla jusqu’à l’éclatement en 2000 de la deuxième Intifada, période pendant laquelle les dirigeants israéliens et palestiniens négocièrent ou plus exactement se rencontrèrent à plusieurs reprises, à Camp David, à Taba, pour ne citer que celles-là. Du coup, on a parlé pour qualifier ces grandes manœuvres diplomatiques d’un « processus de paix ». Mais, en réalité, il n’y a jamais eu de « processus de paix » car il n’y a jamais eu de réelles négociations : Israël avait dû concéder aux Palestiniens une autonomie limitée mais jamais ses dirigeants n’envisagèrent réellement d’aller plus loin, jamais ils n’envisagèrent réellement la création d’un État palestinien.

En fait, les Israéliens acceptèrent de concéder aux Palestiniens un embryon d’État parce qu’ils attendaient de cette Autorité palestinienne qu’elle soit capable de faire la police et de tenir sa population, ce que les Israéliens n’étaient plus en mesure de faire.

Dans les années qui suivirent la signature des accords d’Oslo, les dirigeants israéliens soumirent l’Autorité palestinienne à une pression constante et de plus en plus violente.

Les dirigeants travaillistes israéliens étaient d’autant moins enclins à faire des concessions aux Palestiniens qu’ils étaient accusés par la droite et l’extrême droite de faire preuve de faiblesse à leur égard. Les critiques les plus virulentes venaient des mouvements de colons. Les signataires d’Oslo étaient dénoncés comme des traîtres à la patrie, prêts à livrer des Juifs, les colons, à un futur État palestinien. C’est dans ce climat de déchaînement de l’extrême droite nationaliste qu’un jeune colon assassina le Premier ministre Rabin en 1995. Les gouvernements qui se succédèrent par la suite, qu’ils fussent travaillistes ou de droite quand celle-ci revint au pouvoir en 1996, eurent exactement la même politique, multipliant les démonstrations d’intransigeance et de fermeté vis-à-vis des Palestiniens.

Le principal moyen de pression utilisé fut le bouclage, c’est-à-dire l’isolement complet de la Cisjordanie et de Gaza. Durant les années de l’occupation, les déplacements se faisaient sans trop d’entraves. Quand Gaza devint territoire autonome, les Israéliens transformèrent cette enclave en un véritable camp d’internement entouré d’un mur hermétique ne disposant que d’un seul point de passage côté israélien, celui d’Erez. Plusieurs heures étaient nécessaires, même en temps normal, pour le franchir. Et le gouvernement israélien pouvait à tout moment décider de sa fermeture, ce dont il ne se priva pas. Plus d’un million de Palestiniens se retrouvaient alors enfermés dans une prison à ciel ouvert…

Pour la Cisjordanie, ce n’était pas mieux. On a pu parler à son propos d’un territoire « peau de léopard » tant étaient nombreuses et dispersées les zones où ne s’exerçait pas le pouvoir de l’Autorité palestinienne : aux zones prévues par les accords d’Oslo s’ajoutaient toutes les colonies de peuplement. Et leur nombre n’a pas cessé d’augmenter pendant les années du prétendu « processus de paix » : s’il y avait 115 000 colons en 1993, ce nombre était passé à 200 000 sept ans plus tard. Et il faut rajouter plus de 100 000 colons vivant dans plusieurs quartiers palestiniens de Jérusalem-Est. Cette extension des colonies juives se faisait immanquablement en volant des terres aux Palestiniens, à la fois pour installer les colons eux-mêmes, mais aussi pour construire des routes réservées exclusivement aux Israéliens et reliant les colonies entre elles, pour aménager des zones de sécurité interdites à la culture afin de faciliter la surveillance.

Cet émiettement du territoire permettait et permet encore aujourd’hui à l’armée israélienne d’interdire la circulation à l’intérieur de la Cisjordanie, avec des conséquences dramatiques pour la vie quotidienne de la population : des villes peuvent se retrouver coupées plusieurs jours du reste du monde, ne recevant plus d’approvisionnement, en eau notamment ; des paysans ne peuvent plus rejoindre leurs champs ; des écoliers se retrouvent condamnés à rester chez eux, ne pouvant gagner leur école. Pour ne pas parler des malades, parfois dans un état grave, qui se voient interdire le déplacement jusqu’à un hôpital.

Enfin, dernière conséquence des bouclages à répétition, mais pas la moindre : il est devenu quasiment impossible de travailler en Israël et cela a privé beaucoup de Palestiniens d’une importante source de revenus. Le chômage a augmenté au point d’atteindre 40, 50 % ou plus encore dans certains endroits.

Durant ces années du « processus de paix », pour la grande masse des Palestiniens, les conditions de vie se sont dégradées, la misère a augmenté. Et ils ne se voyaient même pas épargner les humiliations de la période de l’occupation puisque les Israéliens, leur armée, étaient toujours là…

 

La mise en place de l’Autorité palestinienne (1994)

La majorité des Palestiniens ont aussi rapidement été déçus par la nouvelle Autorité palestinienne qui s’est mise en place dès 1994. La déception fut à la mesure des espoirs qu’elle avait suscités.

L’appareil d’État qui se mit en place ressembla très vite à tous les autres États arabes du Moyen-Orient, corrompu jusqu’à la moelle, dur et méprisant vis-à-vis de la population.

L’un des premiers actes de l’Autorité palestinienne fut de constituer une police, une force de sécurité qui acquit en peu de temps une sinistre réputation. On pourrait même dire plusieurs polices car il existait, en dehors de la police « ordinaire », sept services chargés de la « sécurité », se faisant d’ailleurs concurrence, et ayant chacun le droit de prélever des « taxes » ou d’infliger des amendes. L’une d’entre elles, la Force 17, était la garde personnelle d’Arafat. Une autre était dirigée par un membre de la famille d’Arafat, Moussa Arafat, réputé pour ses méthodes violentes et son goût de l’argent. Sur les 135 000 fonctionnaires que comptait l’Autorité palestinienne, la moitié travaillaient dans les différents services de sécurité.

Les opposants, tous ceux qui critiquaient la politique d’Arafat, furent en butte à la répression, beaucoup furent arrêtés. Les témoignages sont unanimes pour considérer que les conditions de détention étaient pires que pendant l’occupation israélienne.

Arafat débarqua avec tous les membres de l’appareil de l’OLP qui auparavant se trouvaient avec lui à Tunis. Ils occupèrent tous les postes de direction de la nouvelle Autorité palestinienne, les ministères, les commissions où s’attribuaient les marchés publics. La corruption sous toutes ses formes devint bientôt manifeste. Des entreprises se voyaient attribuer le monopole de la distribution d’essence ou de l’importation de ciment et ces situations avantageuses avaient sûrement eu un prix. En tout cas, tous les journalistes qui s’étaient risqués à le dire furent arrêtés par la police palestinienne. Les services qui délivraient des licences d’importation et d’exportation étaient réputés pour exiger un petit supplément. L’exemple venait de haut puisque les rentrées liées au commerce extérieur ne figuraient sur aucune comptabilité officielle et allaient directement approvisionner des comptes en Israël…

À Gaza, qui ressemble à un immense bidonville, la population put voir se construire des hôtels de luxe tandis que rien n’était fait pour améliorer ses conditions de vie misérables.

Alors la déception engendrée par ces premières années d’existence de l’Autorité palestinienne entraîna le discrédit du Fatah, le parti d’Arafat, auprès d’une partie croissante des Palestiniens. Et ce discrédit permit à un parti islamiste, le Hamas, de s’affirmer comme le champion de la lutte contre l’occupation israélienne.

D’où vient ce parti, le Hamas, qui, en quelques années, s’est imposé face à l’OLP ?

 

Le Hamas, de la lutte contre l’OLP aux premiers attentats-suicides

L’image du combattant refusant les compromis avec Israël à laquelle le Hamas devait sa popularité était en fait relativement récente. Pendant longtemps, les islamistes n’avaient pas repris à leur compte le combat nationaliste. Ils se cantonnaient au terrain religieux et à l’action caritative, s’occupant de l’aide aux pauvres, créant des cliniques, des garderies d’enfants, etc. Leur ennemi principal n’était pas l’occupant israélien, mais d’autres Palestiniens, les « mécréants », les militants communistes, les militants laïcs de l’OLP.

Pour cette raison, ils ont pu bénéficier de la bienveillante neutralité des autorités israéliennes qui espéraient ainsi diminuer l’influence de l’OLP. Ils ont permis aux associations islamistes de recevoir tout à fait légalement des subventions de l’Arabie saoudite. Grâce à ce financement, le nombre de mosquées à Gaza a triplé entre 1967 et 1987, passant de 200 à 600. Les Israéliens laissèrent aussi se créer l’Université islamique de Gaza, seule institution universitaire de la ville, qui devint un vivier de militants islamistes.

Finalement, après toute une période de développement « apolitique », au moment du déclenchement de la première Intifada en 1987, conscients du fait qu’ils auraient été complètement marginalisés s’ils étaient restés à l’écart de la lutte qui se menait contre l’occupation israélienne, la majorité de ces militants islamistes décidèrent de créer un parti politique, le Hamas, acronyme de « mouvement de la résistance islamique ». Les militants du Hamas firent leurs premières armes pendant la première Intifada. Mais leur influence restait encore limitée.

En 1993, le Hamas se démarqua de l’OLP en manifestant son opposition aux accords d’Oslo, dénoncés comme une trahison de la cause palestinienne. Mais ni cette opposition, ni les premiers attentats-suicides organisés à partir de 1994 ne rendirent le Hamas très populaire dans ces années où la majorité des Palestiniens se réjouissaient encore de la création de l’Autorité palestinienne.

On peut imaginer le degré de désespoir atteint par la grande masse des Palestiniens pour que les attentats-suicides soient finalement reconnus comme l’un des principaux moyens de lutte contre les Israéliens.

Cette déception, cette colère, ce désespoir s’exprimèrent avec la deuxième Intifada.

 

La deuxième Intifada (2000)

Elle a éclaté en septembre 2000 à la suite d’une provocation de Sharon, ce général d’extrême droite, qui avait été ministre de la Défense au moment des massacres de Sabra et Chatila au Liban, massacres dont il avait été jugé en partie responsable, ce qui lui avait fait perdre son poste ministériel.

Sharon, sachant très bien ce qu’il allait provoquer, se rendit sur l’Esplanade des Mosquées à Jérusalem, lieu saint des musulmans mais revendiqué aussi par les Juifs. Son geste avait pour but de réaffirmer la mainmise israélienne sur ces lieux. Des affrontements éclatèrent dès son arrivée et continuèrent dans les jours suivants. La répression israélienne fut particulièrement sanglante dès les premiers mois.

La violence de la répression amena, du côté palestinien, à ce qu’on a appelé « une militarisation de l’Intifada ». Les jeunes Palestiniens eurent rapidement le sentiment que lancer des pierres était insuffisant. Les organisations nationalistes, et surtout le Hamas, s’appuyèrent sur ce sentiment pour les enrôler dans des milices capables de leur fournir des armes à feu. Ces organisations trouvaient ainsi le moyen de canaliser et de contrôler le mouvement de révolte. L’action proposée aux plus déterminés de ces jeunes était l’organisation d’attentats-suicides.

Cette politique de terrorisme aveugle était criminelle à plus d’un titre. Bien sûr parce qu’elle visait des innocents mais aussi parce qu’en créant un sentiment de peur et d’insécurité, elle a poussé la population israélienne dans les bras des partisans d’une politique répressive à l’égard des Palestiniens.

Sharon avait délibérément joué la carte de la provocation pour pouvoir ensuite se poser en garant de la sécurité des Israéliens par l’usage de la politique du gros bâton, la seule qui semblait rester aux yeux de la majorité des Israéliens. Les Israéliens qui, quelques années avant, avaient voté pour des partis se proclamant partisans de négociations avec les Palestiniens, ont eu le sentiment que cette politique avait échoué, qu’il était impossible de s’entendre avec les Palestiniens. C’est en spéculant sur ce sentiment de peur des Israéliens que Sharon remporta les élections de 2001.31

 

 

Ariel Sharon

Ariel Sharon est né le 26 février 1928 à Kfar Malal (Palestine mandataire) et mort le 11 janvier 2014 à Ramat Gan (Israël).

Il s'est illustré militairement au cours des guerres israélo-arabes de 1948-1949, de Suez, des Six Jours et du Kippour. Il est considéré comme le plus grand commandant de l'armée de terre de l'histoire d'Israël et un des plus grands stratèges militaires du pays. À la suite de son assaut du Sinaï durant la guerre des Six Jours et son encerclement de la troisième armée égyptienne durant la guerre de Kippour, les civils israéliens le surnomment « le roi d'Israël » et « le lion de Dieu. »

 

Après sa retraite militaire, Ariel Sharon débute une carrière politique en cofondant, en 1971, le Likoud, parti sioniste de droite. Il occupe ensuite plusieurs postes ministériels, de 1977 à 1992 et de de 1996 à 1999.32

 

Carrière militaire

Sans rappeler tous les sombres épisodes qui parsèment le curriculum vitae de Sharon, on ne peut oublier les exactions de l’unité militaire 101, un commando clandestin dont les actions meurtrières au-delà des frontières avaient pour but d’empêcher les réfugiés de la guerre de 1948 de regagner leurs villages. À la tête de cette unité, Sharon terrorisa, dans les années cinquante, des Palestiniens, les contraignant à quitter leurs terres et leurs demeures. Au début des années soixante-dix, Sharon qui commandait alors le secteur sud, s’en prit violemment aux fedayins de la bande de Gaza, occupée par Israël depuis 1967. Il établit une liste de plus de cent Palestiniens, les rechercha puis les liquida les uns après les autres. À la même époque, il expulsa manu militari et sans ordre de sa hiérarchie des milliers de Bédouins de la région de Rafah, toujours dans le sud de la bande de Gaza. Leurs habitations furent rasées, leurs points d’eau bouchés.33

 

Carrière politique

Ariel Sharon fonde, en 1971, le Likoud, parti politique sioniste de droite, et est élu, en 1973, à la Knesset, qu'il quitte l'année suivante, après avoir été appelé par le Premier ministre Yitzhak Rabin pour devenir conseiller spécial à la Sécurité.34

En 1974, Sharon prend personnellement la tête d'un groupe de colons pour établir un avant-poste illégal près de Naplouse. Cette expérience a ensuite été renouvelée à plusieurs reprises.

En 1977, alors ministre de l’Agriculture et président du comité ministériel en charge des colonies de peuplement jusqu’en 1981, son zèle à prôner le vol des terres palestiniennes était si patent qu’il fut surnommé « l’Empereur des colonies » par ceux-là mêmes dont il voulait le soutien pour asseoir ses ambitions gouvernementales.

Puis ce fut l’invasion du Liban en 1982, voulue et menée par un Sharon alors ministre de la Défense du gouvernement Begin. Le siège de Beyrouth, de juin à août 1982, coûta la vie à plus de 15 000 civils, libanais et palestiniens. À la mi-septembre, deux semaines après le départ des combattants de l’OLP de la capitale libanaise, les Phalangistes, une milice d’extrême droite alliée à l’État israélien, entra dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila. Alors que les soldats israéliens stationnaient autour des deux camps, alors même que le QG de l’armée israélienne surplombait ce qui allait être la scène du massacre, celui-ci se déroula quarante huit heures durant sans que quiconque intervienne. Selon des sources israéliennes, il y eut près de mille tués parmi les Palestiniens du camp, pour la plupart des femmes, des enfants et des vieillards ; et plus de 3000 selon des sources palestiniennes. L’émotion fut telle qu’une commission d’enquête israélienne dut être constituée. Elle conclut que Sharon portait une responsabilité personnelle dans le massacre et demanda que lui soient retirées ses responsabilités gouvernementales. Quant au médiateur américain, Philip Habib, il déclara : « Sharon est un assassin, animé par la haine contre les Palestiniens. J’ai donné à Arafat des garanties que les Palestiniens (restant à Beyrouth) ne soient pas touchés mais Sharon ne les a pas honorées. Une promesse de cet homme ne vaut rien ».

Puis, à la fin de l’année 2000 ce fut la venue de Sharon sur l’Esplanade des mosquées à Jérusalem, entourée de centaines de policiers. Une véritable provocation. L’humiliation ressentie par les Palestiniens fut telle que la révolte qui s’en suivit marqua le début de la seconde Intifada. Se présentant alors comme le seul recours possible face à un prétendu terrorisme qu’il avait lui-même déclenché, Sharon se présenta en 2001 aux élections législatives qu’il remporta.

 

L’arrivée de Sharon au pouvoir

En arrivant au pouvoir, Sharon aurait dit : « Les accords d’Oslo sont morts. » Rompant avec la politique de ses prédécesseurs, Sharon se refusa à tout contact avec les dirigeants de l’Autorité palestinienne, désignés comme responsables des attentats et comme les inspirateurs de l’Intifada.

Alors que jusque-là l’Autorité palestinienne bénéficiait d’un semblant de reconnaissance de la part des dirigeants israéliens, Sharon fit bombarder tous les bâtiments officiels, les ministères, les casernes abritant les forces de sécurité, toutes les infrastructures construites dans les années précédentes.

Des assassinats de militants et de dirigeants palestiniens étaient organisés en représailles aux attentats. Ces assassinats sont présentés par les militaires israéliens comme étant « ciblés », à la différence des attentats palestiniens. Mais peut-on parler d’un assassinat « ciblé » quand un hélicoptère tire, par exemple, un missile sur la maison dans lequel le militant visé a trouvé refuge, la détruisant entièrement avec tous ses habitants ?

L’armée israélienne multiplia les incursions en Cisjordanie et à Gaza tandis que les bouclages étaient rendus quasi permanents. Sur les principales routes, l’armée israélienne organisait des « check points », rendant aléatoire et interminable le moindre déplacement. Certains étaient permanents, d’autres provisoires. Ce mot a envahi la vie quotidienne des Palestiniens.

Toute l’économie palestinienne se retrouva asphyxiée, l’échange de marchandises devenant quasiment impossible. Les Israéliens imposèrent en effet le « dos-à-dos » : les camions palestiniens devaient décharger leurs marchandises au « check point » et un autre camion, de l’autre côté du « check point », devait les prendre en charge.

Le gouvernement israélien, à plusieurs reprises, cessa de reverser le produit des taxes douanières sur les marchandises exportées par les entreprises palestiniennes, qu’il encaissait, depuis les accords d’Oslo, pour le compte de l‘Autorité palestinienne. Celle-ci se retrouva privée de l’une de ses principales ressources et incapable de payer ses fonctionnaires. On mesure les conséquences quand on sait que ces salaires faisaient vivre un quart de la population…

En 2002, avec l’opération « Remparts », les chars israéliens réinvestirent les principales villes de Cisjordanie, et vinrent mettre le siège devant la Mouquata, à Ramallah, résidence du gouvernement palestinien. Sharon qui affichait l’objectif de renverser Arafat n’osa pas aller jusqu’au bout, mais Arafat resta plus de deux ans prisonnier dans ce bâtiment en partie détruit, sans eau et sans électricité à certains moments.

Dans les villes réoccupées, l’armée israélienne imposait des couvre-feu qui pouvaient durer plusieurs jours. Des quartiers entiers, comme dans la ville de Jenine, furent détruits au bulldozer sans que les habitants aient été évacués au préalable, des familles entières se retrouvant enterrées sous les gravats.

Mais le nom de Sharon est surtout associé à la construction du « mur » qui doit organiser une séparation totale avec la Cisjordanie. Sharon ne fit que reprendre une idée lancée par les travaillistes quelques années plus tôt. Ce mur est présenté par les dirigeants israéliens comme une « barrière de sécurité » - c’est ainsi qu’ils l’appellent - devant protéger les Israéliens des attentats terroristes.35

 

Le « mur de la honte »

L'existence et le tracé de cette construction, longue de plus de 700 km et incluant plusieurs grands blocs de colonies israéliennes en Cisjordanie, sont contestés sur des aspects politiques, humanitaires et légaux. L'Assemblée générale des Nations unies a adopté, le 21 octobre 2003, une résolution condamnant la construction d'un « mur » empiétant sur le « territoire palestinien occupé » par 144 voix pour et 4 contre.

Les opposants à la barrière, y compris dans les rangs des mouvements israéliens de gauche, surnomment la construction « mur de la honte » (par analogie avec le Mur de Berlin) ou « mur d'annexion ». Certains d'entre eux s'y réfèrent également en tant que « mur de l'Apartheid », par analogie avec le régime de ségrégation aboli en juin 1991 en Afrique du Sud.

 

Tracé géographique

Long de 730 km, le parcours suivi par la barrière est complexe. La barrière suit la ligne verte, mais pénètre profondément à l'intérieur de la Cisjordanie pour intégrer des colonies juives.

20 % du tracé est précisément sur la ligne verte. Le reste empiète dans le territoire cisjordanien pour englober la majeure partie des colonies israéliennes ainsi qu'une partie des puits les plus importants de la région. Elle s'écarte à certains endroits de plus de 23 kilomètres de la ligne verte. Son tracé sinueux explique cette longueur beaucoup plus importante que celle de la ligne verte, celle-ci faisant environ 320 km.

Des sections de la barrière sont construites sur des terres confisquées à des Palestiniens. Dans un compte rendu récent, l'ONU a précisé que le tracé le plus récent de la barrière prévoit davantage de segments construits sur la ligne verte elle-même en comparaison aux précédentes ébauches de tracé.

 

Au nord de Tulkarem

Au nord de Tulkarem, la barrière s'étend jusqu'au Jourdain, sous la frontière avec la Jordanie. Sur la partie orientale, elle suit approximativement la ligne verte. Au niveau de la colonie de Réhan, la barrière pénètre d'environ 5 km à l'intérieur de la Cisjordanie.

La ville de Tulkarem elle-même est isolée de son environnement par deux murs : d'un côté, un mur de séparation (8 mètres de haut), et de l'autre une barrière dite « barrière d'isolement » qui constitue une extension du mur, créant un isolement quasi total de la ville.

 

Autour de Qalqilya

La ville de Qalqilya dans le Nord de la Cisjordanie est complètement encerclée par la barrière avec le mur à l'Ouest. Ses 50 000 habitants y sont isolés de la Cisjordanie et Israël a confisqué des terres pour la construction de la barrière. Un pan de mur de béton de 8 mètres de haut est construit sur la ligne verte entre la ville et l'autoroute voisine trans-israélienne. Le mur à cet endroit est décrit par Israël comme le « sniper wall », avec la raison avancée de prévenir les attaques armées palestiniennes à l'encontre des automobilistes israéliens ainsi que de la ville israélienne de Kfar Saba. La municipalité de Qalqilya souffre de ne plus pouvoir écouler ses marchandises et est partiellement privée de son eau. La situation y est décrite comme invivable et certains estiment que la ville est probablement condamnée à dépérir et ses habitants (80 % de réfugiés palestiniens) à partir.

La ville est accessible par une route à l'est, ainsi qu'un tunnel construit en septembre 2004 qui la relie au village de Habla, lui-même isolé par un autre mur.

Selon le Palestinian Negotiations Affairs Department (NAD), 45 % des terres cultivées palestiniennes (comprenant une partie des plus fertiles), et un tiers des puits d'eau de la ville, se retrouvent désormais à l'extérieur de la barrière, et les paysans doivent désormais demander des permis aux autorités israéliennes pour accéder à leurs terres situées de l'autre côté de la barrière.

 

Objectifs de la barrière

Face aux protestations, le message des autorités israéliennes est systématiquement que l'unique objectif de la barrière est la sécurité des Israéliens. Le nombre croissant d'attentats-suicides à la fin du mois de septembre 2000 et depuis le début de la Seconde Intifada justifie ces mesures sécuritaires. Le gouvernement d’Israël recense alors plus de 1000 victimes tuées dans ces attentats. Pour Israël, c'est « plus de mille raisons pour édifier cette clôture ».

En outre, lorsqu'il est reproché au tracé de la barrière d'inclure certaines des colonies israéliennes (comme Ariel ou Emmanuel) ou d'inclure de larges zones tampons entre la barrière et les grandes villes israéliennes, l'État hébreu affirme que la barrière est uniquement sécuritaire, en aucun cas politique, et que ces écarts donnent plus de temps à Israël pour réagir dans le cas d'un « terroriste » franchissant la clôture dans le but de commettre un attentat.

Pour les Palestiniens, la barrière se situe dans un projet d’expansion du territoire israélien. Les objectifs sécuritaires de l’édifice ne seraient qu'un prétexte afin de s'attirer les faveurs de l'opinion israélienne. La barrière ne serait pas selon eux une mesure sécuritaire provisoire mais une stratégie pour annexer une partie de la Cisjordanie, celle contenant la quasi-totalité des colons, et imposer de facto les frontières d’un futur État palestinien. Cela ferait ainsi reculer les frontières d'un hypothétique État palestinien. Le gouvernement israélien d'Ariel Sharon, qui a déployé les moyens pour réaliser ce projet, a déclaré que cette barrière ne préjugerait en rien du tracé (qui doit encore être négocié) de la future frontière entre Israël et une future entité palestinienne indépendante.

Dans le cadre de la création du futur État Palestinien, le tracé de la barrière offrirait à Israël une situation tactique plus favorable que la ligne verte. Elle permettrait notamment d'élargir son territoire au centre du pays, là où sa largeur ne dépasse parfois pas quinze kilomètres, et d'agrandir le corridor de Jérusalem. Une grande partie des terres de Cisjordanie située proche de la ligne verte étant désormais peuplée de colons juifs, les Israéliens arguent du fait que la ligne verte est une ligne d'armistice correspondant aux problématiques de rapport de force militaire entre la Transjordanie et Israël en 1949, et non aux problématiques de paix avec les Palestiniens. Cependant, le principe d'un échange de terres, en contrepartie des zones annexées par la barrière a été accepté par Israël lors des précédentes négociations.

Au regard de l'objectif affiché par les israéliens, la barrière a amélioré la sécurité du pays et apaisé la situation en Cisjordanie : après un pic du nombre d'attentats en 2002, celui-ci est en baisse constante depuis, 2009 et 2010 étant même des années sans attentat en territoire hébreu.

D'autres s'interrogent sur la cohérence de la politique anti-terroriste israélienne puisque des villages palestiniens sont désormais situés à l'ouest de la barrière. Certains supposent aussi, en se référant à l'exemple du plan Dalet de 1948, qu'en empêchant les Palestiniens qui vivent près de la barrière de mener une vie normale, Israël espérerait les contraindre à quitter leur terre pour se réfugier plus à l'intérieur de la Cisjordanie.

 

Conséquences sur la vie des Palestiniens

De nombreuses ONG palestiniennes, israéliennes et internationales ont décrit l'impact humanitaire de la barrière sur la vie des Palestiniens.

  • elle empêcherait un libre accès à la santé, notamment pour les enfants,
  • elle serait la cause de la destruction d'une partie de l'économie palestinienne,
  • elle divise des familles,
  • elle contreviendrait au libre accès aux lieux saints, tant pour les musulmans que pour les chrétiens de Cisjordanie.

 

Au début 2003, dans le but de déplacer une section du mur vers la ligne verte, un marché de 63 boutiques a été démoli par l'armée israélienne dans le village de Nazlat Issa, après que les propriétaires eurent reçu un avis 30 minutes auparavant. En août de la même année, 115 boutiques supplémentaires qui constituaient une source importante de revenus pour plusieurs communautés, et 5 des 7 maisons furent également démolies sur ce lieu.

Début octobre 2003, le commandement central de l'armée déclare la zone entre la barrière de séparation et la ligne verte sur la section septentrionale zone militaire fermée pour une période indéfinie. Les nouvelles directives indiquent que tout Palestinien âgé de plus de 12 ans vivant dans cette zone fermée peut obtenir un « statut de résident permanent » de l'administration civile qui lui permettra de continuer à vivre dans sa maison. Les autres résidents de la Cisjordanie devront obtenir un permis spécial pour entrer dans cette zone.

En mai 2004, la construction des murs et barbelés de la barrière a déjà amené le déracinement de 102 320 oliviers et agrumiers, démoli 75 acres de serres et 37 km de conduits d'irrigation. Jusqu'à aujourd'hui, le mur-barrière s'établit sur 15 000 dounoums (15 km²) de terres confisquées, à seulement quelques mètres de petits villages ou hameaux.36

 

 

Sharon victime d'un accident cérébral

En décembre 2005 et janvier 2006, Ariel Sharon, âgé de 77 ans, est victime de deux attaques cérébrales, la première mineure, l'autre beaucoup plus grave, puisqu'elle le plonge dans le coma et marque la fin de sa carrière politique.

 

Le 14 avril 2006 à minuit, après constatation trois mois plus tôt de son inaptitude à gouverner en raison de son coma, il perd officiellement son poste de Premier ministre, conformément à la loi israélienne, qui impose une période d'intérim maximale de 100 jours. Le poste reste vacant le temps qu'Ehud Olmert forme un gouvernement et soit investi à son tour le même jour.

 

Transféré au centre médical pour hospitalisations de longues durées Chaim Sheba, Ariel Sharon y décède le 11 janvier 2014, après huit ans passés dans le coma.37

 

 

Les murs de Jéricho (Ancien Testament : Josué 6 : 1–21 )

Au temps de Moïse et de Josué, Jéricho était une ville forte, une véritable forteresse. Or, venant du désert, ce peuple semi-nomade et sans aucune connaissance ni expérience stratégiques et militaires, qu’étaient les Israélites avait l’intention et même le devoir de prendre la ville. Ils étaient devant la citadelle, ne sachant que faire. Alors l’Éternel est intervenu pour leur donner des instructions qui auraient sans doute laissé perplexes des experts de l’art de la guerre : Chaque jour, les hommes de guerre et sept sacrificateurs portant des trompettes et l’arche de l’alliance devaient faire une fois le tour de la ville en silence, et ceci pendant six jours. Au septième jour, ils devaient en faire sept fois le tour, d’abord en gardant le silence, puis les sacrificateurs devaient sonner de la trompette et le peuple tout entier pousser des cris de guerre. C’est très exactement ce qu’ils ont fait, et avec succès : Les murs de Jéricho se sont miraculeusement écroulés, et les Israélites ont pu prendre la ville.38

 

 

Dans le livre de Josué, la destruction des murailles de Jéricho nous apprend que la foi en Dieu permet de faire tomber n'importe qu'elle muraille.

Dans ce passage de la Bible, Dieu envoie un ange à Josué qui se présente sous la forme d'un guerrier, l'épée tirée à la main, et il lui donne la solution pour faire tomber les murailles de Jéricho :

Chapitre 6 du livre de Josué :

« L'Éternel dit à Josué : Vois, je livre entre tes mains Jéricho et son roi, ses vaillants soldats.

Faites le tour de la ville, vous tous les hommes de guerre, faites une fois le tour de la ville. Tu feras ainsi pendant six jours.

Sept sacrificateurs porteront devant l'arche sept trompettes retentissantes ; le septième jour, vous ferez sept fois le tour de la ville ; et les sacrificateurs sonneront des trompettes.

Quand ils sonneront de la corne retentissante, quand vous entendrez le son de la trompette, tout le peuple poussera de grands cris. Alors la muraille de la ville s'écroulera, et le peuple montera, chacun devant soi.

Josué, fils de Nun, appela les sacrificateurs, et leur dit : Portez l'arche de l'alliance, et que sept sacrificateurs portent sept trompettes retentissantes devant l'arche de l'Éternel.

Et il dit au peuple : Marchez, faites le tour de la ville, et que les hommes armés passent devant l'arche de l'Éternel.

Lorsque Josué eut parlé au peuple, les sept sacrificateurs qui portaient devant l'Éternel les sept trompettes retentissantes se mirent en marche et sonnèrent des trompettes. L'arche de l'alliance de l'Éternel allait derrière eux. »

 

Dans ce passage, Dieu nous fait comprendre que le chiffre 7 est la clé pour faire tomber les murailles qui séparent les hommes.

7x7 = 49

Le département 49 est celui du MAINE-et-LOIRE.

La muraille actuelle, séparant les Israéliens des Palestiniens, a été construite car les électeurs israéliens ont pris dans leur MAIN le bulletin de vote de la Bête pour le déposer dans l'urne. Ils lui ont ainsi permis d'imposer sa LOI qui consiste à diviser pour régner.

MAINE = MAIN E

E = 5

LOIRE = LE ROI

Les dirigeants israéliens ont pu construire une muraille et coloniser la Palestine grâce au soutien inconditionnel des grandes puissances occidentales, Israël étant leur « gendarme » du pétrole dans cette région stratégique, alors Dieu nous fait comprendre que c'est LE ROI Argent qui a construit la muraille car elle est la conséquence de la guerre économique des grandes puissances pour s'approprier les richesses du Moyen-Orient ; donc désormais, les Israéliens doivent tuer LE ROI Argent avec les 5 doigts de leur MAIN qui tiennent le bulletin de vote, afin de mettre un terme à la guerre économique et détruire la muraille de la honte.

 

Dans la Bible, le guerrier qui donne la solution à Josué, afin de faire tomber les murailles, tient une ÉPÉE dans sa main.

« ÉPÉE » se dit « SWORD » en anglais.

SWORD = WORDS

« WORDS » signifie les « MOTS » en anglais.

Dieu nous révèle que les MOTS peuvent faire tomber n'importe qu'elle muraille.

L'État d'Israël ne possède pas de Constitution.

Les Israéliens détruiront la muraille de la honte lorsqu'ils prendront le pouvoir en main et écriront le MOT « PEACE » en toutes lettres dans leur première Constitution.

Les épées des Israéliens sont les MOTS.

 

Jean-Paul Sartre a écrit Les MOTS en 1964.

La solution pour détruire les murailles de Jéricho se trouve au chapitre 6, verset 4, du Livre de Josué.

« Sept sacrificateurs porteront devant l'arche sept trompettes retentissantes ; le septième jour, vous ferez sept fois le tour de la ville ; et les sacrificateurs sonneront des trompettes. »

6-4 = 64

Les MOTS sont la clé pour nous délivrer du mal, donc les peuples doivent prendre la PLUME des mains de la Bête et écrire leur futur.

 

Les murailles tomberont grâce à la démocratie.

 

JERICHO = JER CHIO

La démocratie est née en Grèce, à CHIO.

JER = 10+5+18 = 33

33 = C C = CESSEZ

Dieu nous transmet le message suivant : « CESSEZ de voter pour des partis politiques qui construisent des MURS entre les hommes ; prenez le pouvoir en main afin de détruire les MURAILLES.  »

 

MURAILLE = MUR AILE

Si tu votes pour la destruction du MUR, Dieu te donnera des AILES pour que puisses t'envoler un jour au paradis.

7x7 = 49

Le chef-lieu du département 49 est la ville d'ANGERS.

ANGERS = ANGE

L'ANGE a des PLUMES dont le dos car Dieu nous fait comprendre que nous devons prendre la PLUME pour combattre le diable afin de pourvoir nous envoler au paradis.

Dans la Bible, Josué est le fils de NUN.

NUN est la 25e lettre de l'alphabet arabe.

La lettre NUN est la dernière lettre détachée qui apparaît dans le Coran à la sourate 68 intitulée « la PLUME ».

NUN = 14+21+14 = 49

49 = ANGE = PLUME

Dans la partie consacrée à l'Islam, j'ai écrit le mot « PEACE » avec les lettres détachées du Coran, donc Dieu nous fait comprendre que nous obtiendrons la PAIX avec la PLUME de nos stylos.

 

Benyamin Netanyahou fut Premier ministre d'Israël de 1996 à 1999 puis de 2009 à 2021. Avec un total de plus de quinze années passées à la tête du gouvernement – dont douze consécutives – Benyamin Netanyahou est le Premier ministre israélien ayant exercé cette fonction le plus longtemps.39

En juillet 2014, il a lancé une opération militaire sur Gaza, qui a provoqué en deux mois d'affrontements la mort de plus de 2 000 Palestiniens dont environ 500 enfants.

 

Netanyahou est né en 1949.

 

Le chef-lieu du département 19 est la ville de TULLE.

 

Le chef-lieu du département 49 est la ville d'ANGERS.

 

Dieu transmet aux Israéliens le message suivant : « TUE-LE avec les MOTS et tu deviendras un ANGE ».

 

Les peuples doivent tuer la BÊTE de manière pacifique le jour des élections.

 

Dans la Bible, Dieu donne à Josué la solution pour détruire les murailles de Jéricho au chapitre 6 verset 4 et il met particulièrement en lumière le chiffre SEPT.

 

SEPT = 19x5x16x20 = 30400

 

Adolf Hitler est mort un 30 4 (30 avril).

 

Chapitre 6 verset 4 = 64

 

J'ai traduit le message « PEACE 5 » dans le Coran à l'aide du chiffre 64.

 

Benyamin Netanyahou est responsable de la mort de milliers de Palestiniens, donc tant que les Israéliens voteront pour Adolf Hitler, la paix sera impossible, et c'est la raison pour laquelle Dieu demande aux Israéliens de tuer Adolf Hitler de manière pacifique avec les 5 doigts de leur main qui tiennent le bulletin de vote.

Netanyahou a pris la défense d'Adolf Hitler en déclarant en octobre 2015 : « Hitler ne voulait pas exterminer les juifs à l'époque, il voulait seulement les expulser », mais selon lui, c'est le Mufti qui l'aurait persuadé de les exterminer car il ne voulait pas les voir arriver en Palestine. Ainsi, Netanyahou déteste tellement les Palestiniens qu'il minimise le rôle d'Adolf Hitler dans la Shoah pour accuser à la place le Mufti de Jérusalem, qui était Palestinien. Vous comprenez qu'aucun processus de paix ne sera un jour possible avec ce genre de personnages prêts à falsifier l'Histoire pour que le MUR entre les Israéliens et les Palestiniens ne se fissure jamais.

 

La construction du MUR a été engagée par ARIEL SHARON.

ARIEL = ARIEN

SHARON = CHAROGNE

Une charogne est le corps ou la carcasse d'un animal mort récemment ou non, dans un état plus ou moins avancé de décomposition. Le terme est plus ou moins synonyme de cadavre.40

ARIEL CHAROGNE se nourrissait des cadavres des Palestiniens car l'état de guerre permanent du pays favorise le maintien de la droite au pouvoir, et la guerre engendre la croissance économique d'Israël, par conséquent, les capitalistes de l'industrie militaire s'engraissent de profits en dévorant les cadavres des Palestiniens. « Le rendement extraordinaire des entreprises israéliennes du secteur de la sécurité intérieure est bien connu des observateurs des marchés boursiers, mais on en tient rarement compte dans l'analyse de la situation politique de la région. C'est un tort. Le hasard n'est pour rien dans le fait que la décision d'Israël de situer le ''contre-terrorisme'' au centre de son économie d'exportation a coïncidé avec l'abandon des négociations de paix. De la même façon, c'est pour des raisons stratégiques évidentes que le gouvernement présente désormais le conflit qui l'oppose aux Palestiniens non plus comme une lutte contre un mouvement nationaliste revendiquant des terres et des droits, mais plutôt comme un des théâtres de la guerre mondiale contre le terrorisme – contre des forces irrationnelles et fanatiques résolues à tout détruire. »41

Ainsi, tant que LE ROI Argent dirigera la politique d'Israël, tout processus de paix sera impossible.

 

Ariel Sharon a quitté son poste de Premier ministre, suite à deux ATTAQUES cérébrales, en décembre 2005 et janvier 2006, il avait alors 77 ans.

Dans le livre de Josué, Dieu demande aux israélites d'ATTAQUER Jéricho et de faire tomber ses murailles en suivant les instructions suivantes : « Sept sacrificateurs porteront devant l'arche sept trompettes retentissantes ; le septième jour, vous ferez sept fois le tour de la ville ; et les sacrificateurs sonneront des trompettes. »

Aujourd'hui, pour faire tomber le mur de la honte, les Israéliens doivent ATTAQUER les charognards qui veulent maintenir le mur en place.

Ariel Sharon a eu son ATTAQUE à 77 ans (Sept Sept).

7x7 = 49

Le département 49 est celui du MAINE-et-LOIRE.

MAINE = MAIN E

E = 5

Les Israéliens doivent ATTAQUER les charognards qui dirigent leur pays, avec les 5 doigts de leur MAIN qui tiennent le bulletin de vote, car lorsqu'ils auront pris le pouvoir en MAIN et renversé LE ROI Argent, ils pourront faire tomber le MUR qui les sépare de leurs frères et sœurs palestiniens.

 

Le parti politique d'Ariel Sharon, le Likoud, a pris le pouvoir en 1977.

1977 = 77 (Sept sept)

Le Likoud est un parti politique sioniste de tendance nationaliste, avec des éléments à la fois de la droite conservatrice et de la droite libérale. Le Likoud s'inspire très largement de l'idéologie du Parti révisionniste (créé en 1925 par Vladimir Jabotinsky) puis du Herout (créé en 1948 par Menahem Begin), dont il apparaît comme le successeur.

Il remporta les élections en 1977, mettant ainsi fin à un demi-siècle de domination de la gauche sioniste sur le Yichouv puis sur l'État d'Israël. Il a participé à tous les gouvernements israéliens de 1977 à la fin 2005, sauf entre 1992 et 1996, puis entre 1999 et 2001.

Ariel Sharon est la figure emblématique du Likoud, qu'il rejoint en 1977, jusqu'à ce qu'il fonde Kadima, fin 2005.

La charte du Likoud ne reconnaît pas l'existence d'un État Palestinien. Au contraire, cette charte stipule que les communautés juives de Judée, de Samarie et de Gaza sont une concrétisation des valeurs sionistes ; que l’implantation est l’expression du droit irréfutable du peuple juif à disposer de la terre d’Israël ; et que Le Likoud s’attachera à renforcer et à développer ces communautés et s’opposera à leur démantèlement.

D'autre part, la charte du Likoud rejette fermement la création d’un État arabo-palestinien à l’ouest du Jourdain et précise que les Palestiniens peuvent vivre librement dans un contexte d’autonomie mais pas en tant qu’État indépendant et souverain.

Enfin, la charte affirme que Jérusalem est la capitale éternelle et indivisible de l’État d’Israël et seulement de l’État d’Israël, elle rejette fermement toute proposition palestinienne envisageant la division de Jérusalem.42

 

Le LIKOUD est régulièrement au pouvoir donc Dieu demande aux Israéliens de LIQUIDER le LIKOUD afin de détruire le mur qui les sépare des Palestiniens.

 

La solution pour détruire les murailles de Jéricho dans le livre de Josué, se trouve au chapitre 6 verset 4 : « Sept sacrificateurs porteront devant l'arche sept trompettes retentissantes ; le septième jour, vous ferez sept fois le tour de la ville ; et les sacrificateurs sonneront des trompettes. »

 

Chapitre 6 verset 4 = 64

Le plan du partage de la Palestine a été élaboré en 1947.

1947+64 = 2011

Le 3 novembre 2011 a eu lieu la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon.

3 11 2011 = ATACK

Ariel Sharon, le responsable de l'édification de la muraille de Jérusalem, a eu une ATTAQUE cérébrale à l'âge de 77 ans.

Dieu met en lumière le mot « ATTAQUE » car il demande aux Israéliens d'ATTAQUER la muraille de la honte, et pour la faire tomber, il leur donne la solution dans la multiplication du chiffre 7.

7x7 = 49

49 = MAINE-et-LOIRE = la MAIN et la LOI

Les Israéliens doivent ainsi voter pour détruire la muraille en imposant leur LOI.

JERICHO = CHIO

CHIO = la démocratie

 

Le 8 juin 2014, le Pape François a rencontré les présidents israélien et palestinien pour une « invocation pour la paix » commune lors de laquelle il a notamment demandé « d'abattre les murs ».

 

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Le Pape a rappelé que stopper la spirale de la haine et de la violence n'est possible qu'en sachant se reconnaître en tant que frères d'un même Père : « Le monde est un héritage que nous avons reçu de nos ancêtres, mais c’est aussi un prêt de nos enfants : des fils qui sont fatigués et épuisés par les conflits et désireux de parvenir à l’aube de la paix ; des fils qui nous demandent d’abattre les murs de l’inimitié et de parcourir la route du dialogue et de la paix afin que l’amour et l’amitié triomphent. Beaucoup, trop de ces fils sont tombés, victimes innocentes de la guerre et de la violence, plantes arrachées en pleine vigueur. C’est notre devoir de faire en sorte que leur sacrifice ne soit pas vain. En effet, pour faire la paix, il faut du courage, bien plus que pour faire la guerre. Il faut du courage pour dire oui à la rencontre et non à l’affrontement ; oui au dialogue et non à la violence ; oui à la négociation et non aux hostilités ; oui au respect des accords et non aux provocations ; oui à la sincérité et non à la duplicité. Pour tout cela, il faut du courage, une grande force d’âme. »

 

Nous devons effectivement « abattre les murs de l'inimitié » mais seuls les électeurs israéliens en ont le pouvoir et ils doivent alors arrêter de voter pour des prédateurs qui ne recherchent pas la paix mais la guerre.

Dans le futur, le Pape François devra soutenir publiquement le parti politique israélien qui luttera pour la paix et le juste partage des richesses entre Palestiniens et Israéliens.

Nous allons ainsi devoir trouver des partis politiques « frères » dans tous les pays du monde.

 

Dieu nous envoie un message à travers la Palestine car le capitalisme a construit un mur invisible sur la Terre entière mais Dieu l'a édifié à Jérusalem, en Terre sainte, pour montrer aux hommes la réalité d'un monde qu'ils n'arrivent pas à voir.

 

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L'injustice subie par les Palestiniens est connue par la Terre entière, chaque guerre est médiatisée et même si les médias protègent souvent Israël, le monde est ému et choqué de voir la mort des enfants palestiniens dont les images sont diffusées lors des journaux télévisés.

Hors de Jérusalem, il n'y a plus de mur visible, l'injustice subie par les pauvres du monde entier est invisible, la violence de la guerre économique n'est pas médiatisée et personne ne compatit face à l'extermination de millions d'enfants innocents.

La Terre sainte nous montre le vrai visage du monde capitaliste. Dieu y a rendu visible le mur qui sépare les pauvres des riches. À Gaza, quelques milliers de colons juifs occupent les meilleurs terres et vivent dans des logements décents pendant qu'un million de Palestiniens s'entassent dans des conditions dégradantes.

Dans le monde, des centaines de millions de citoyens occidentaux vivent dans de paisibles quartiers résidentiels alors que plus d'un milliard d'habitants du Tiers Monde s'entassent dans des bidonvilles.

L'agression d'Israël contre la Palestine symbolise l'agression du capitalisme contre les pauvres du monde entier.

 

Le capitalisme a permis aux juifs de s'établir en Palestine grâce notamment à Edmond de Rothschild, le roi de la finance mondiale, qui était à la tête de deux établissements bancaires spécialisés dans la gestion de patrimoine et la gestion d'actifs : La Compagnie Financière Edmond de Rothschild à Paris et la Banque privée Edmond de Rothschild à Genève.

Le Baron de Rothschild a manifesté à plusieurs reprise que le « rachat d'Israël » était son affaire. « Il le déclare déjà à la fameuse entrevue de 1891, rapportée par Ahad Ha'am où le baron déclare : ''C'est à moi qu'appartient toute la colonisation du pays, tout a été créé par ma parole, acheté par mon argent, vous n'avez aucune part à ce Yishuv au nom duquel vous venez parler et de l'avenir duquel vous vous souciez.'' Telle était, selon lui, sa vocation religieuse, sa mission sur terre. »43

À partir de 1882, le baron se met à acheter des terres en Palestine et devint un des soutiens les plus actifs du sionisme, finançant le premier établissement à Rishon LeZion.

Il est un des hommes clefs de la réussite de la première Aliyah sioniste. En 1899, il transférera 25 000 hectares de terres agricoles palestiniennes, ainsi que les colonies qui s'y trouvaient, à la Jewish Colonization Association, mais continua à la soutenir financièrement.44

Le 2 novembre 1917, la déclaration Balfour qui envisage pour la première fois la création d'un État juif en Palestine, a été rédigée en étroite concertation avec Lord Walter Rothschild, un banquier membre de la famille de Rothschild.

En 1924, le baron Edmond de Rothschild crée la Palestine Jewish Colonization Association (PICA), qui acquiert plus de 500 km2 (50 000 hectares) de terrain.45

On estime qu'il dépensa plus de 50 millions de dollars dans ces entreprises. (Cette somme représente environ 2 milliards de dollars actuels).

Le baron défendait l'adage : « Le capital est le premier colon ».

 

L'Ancien Testament nous révèle que MOISE a libéré les juifs de leur esclavage en Égypte et il les a ensuite guidé vers la Terre promise.

MOISE = MOI

Le Baron de Rothschild a permis aux juifs de revenir en Terre promise, il considérait que c'était sa mission. Il déclara : « C'est à MOI qu'appartient toute la colonisation du pays, tout a été créé par ma parole, acheté par mon argent, vous n'avez aucune part à ce Yishuv au nom duquel vous venez parler et de l'avenir duquel vous vous souciez. »

MOI = MOISE

Ce ne sont pas les miracles de Dieu, comme à l'époque de MOISE, qui ont permis aux juifs de revenir en Terre sainte mais c'est l'ARGENT qui leur a permis de prendre progressivement le contrôle de la Terre sainte.

À travers « MOI », Dieu associe MOISE au Baron de Rothschild puisque ce banquier est le dernier « prophète » à avoir mené les juifs en Terre sainte.

L'égoïsme de cet homme lui a permis d'accumuler une fortune colossale et ainsi permis aux juifs de racheter les terres de Palestine.

Le « MOI » a donc guidé les juifs en Terre promise et ce n'est pas un hasard si cette terre est aujourd'hui régulièrement en feu.

Ce sont les peuples et non l'argent qui doivent écrire l'histoire de l'humanité car les décisions doivent être prises collectivement et non unilatéralement par la toute puissance du capital. Comme nous avons pu le voir récemment en Grèce, les peuples n'ont plus leur mot à dire, ce sont uniquement les rois du capitalisme qui dirigent, donc il est temps de prendre notre destin en main et d'écrire nous-mêmes notre futur, ou alors la Terre continuera de s'embraser, que ce soit en Palestine ou dans les rues de Paris, car nous avons pu voir en 2015 les tragiques conséquences lorsque le capital décide de partir en guerre sans l'accord des citoyens.

Gandhi est né le 2 octobre 1869 (2 10 1869).

2x10x1869 = 37380

Le code postal 37380 est celui de la commune de MONNAIE.

Les Israéliens n'ont pas voté pour Gandhi mais pour des assassins comme Ariel Sharon et Benyamin Netanyahou, par conséquent, c'est la MONNAIE qui dirige leur pays et la guerre pour le profit passe avant la paix avec les Palestiniens.

 

JERUSALEM = 10+5+18+21+19+1+12+5+13 = 85

Ariel Sharon est mort à l'âge de 85 ans.

Dieu demande ainsi aux Israéliens de libérer JERUSALEM en détruisant le mur de la honte, et pour y parvenir, ils doivent tuer démocratiquement le prédateur politique afin de prendre le pouvoir en main et redistribuer équitablement les richesses du pays avec leurs frères et sœurs palestiniens.

 

Edmond de Rothschild, le dernier « prophète » d'Israël, est mort le 2 novembre 1934, le jour anniversaire de la déclaration Balfour, datée du 2 novembre 1917.

1934-1917 = 17

17x12 = 204

Edmond de Rothschild est mort 204 mois - jour pour jour - après la publication de la déclaration Balfour, considérée comme l'une des premières étapes dans la création de l'État d'Israël.

 

MOISE = MOI SE

SE = 19+5 = 24

24 se prononce 20 4.

Le Baron de Rothschild a déclaré : « C'est à MOI qu'appartient toute la colonisation du pays, tout a été créé par ma parole, acheté par mon argent. »

20 4 = 204 MOIS

Le Baron de Rothschild, le dernier « MOISE », est mort 204 MOIS - jour pour jour - après le premier acte majeur annonçant la future création de l'État d'Israël.

Dieu compare MOISE au Baron Rothschild car lorsque Dieu n'envoie plus de prophètes, c'est l'argent qui GUIDE l'humanité.

 

Le Pape François est né un 17 décembre (17 12).

17x12 = 204

La mission du Pape François est d'unir politiquement les chrétiens, les juifs et les musulmans, afin que seule la recherche de la PAIX et le partage des richesses GUIDENT dorénavant l'humanité.

 

Dans l'Ancien Testament, Dieu donne la solution aux juifs pour détruire les murailles de JERICHO, dans le chapitre 6 verset 4 du livre de Josué.

Chapitre 6 verset 4 = 64

6x4 = 24

24 se prononce 20 4.

Adolf Hitler, le dirigeant du IIIe REICH, est né un 20 4.

Dieu nous fait comprendre que c'est la MONNAIE qui dirige le monde, donc c'est le RICHE qui dirige, et tant qu'il régnera, des millions de pauvres seront exterminés chaque année.

À travers les murailles de Jéricho, Dieu nous révèle que le RICHE construit des murs entre les hommes car les inégalités sociales séparent les hommes entre RICHES et pauvres, et cette injustice génère la haine et la guerre.

Dans le chapitre 6 verset 4 du livre de Josué, Dieu donne la solution pour détruire les murailles en mettant en lumière le chiffre SEPT.

SEPT = 19x5x16x20 = 30400

Adolf Hitler est mort un 30 4.

À travers la mort du dirigeant du IIIe REICH, Dieu nous fait comprendre que nous devons « tuer » le RICHE pour détruire le mur qui sépare les hommes. « Tuer » le RICHE signifie plafonner les revenus de tous les êtres humains afin d'éliminer les inégalités sociales. Tant que nous n'aurons pas détruit ce mur, le RICHE continuera à régner, Adolf Hitler exterminera ainsi des millions d'êtres humains chaque année et en condamnera des milliards à vivre dans la misère : nous n'aurons alors jamais la paix.

 

Le Baron de Rothschild est mort 204 mois après la publication de la déclaration BALFOUR.

Adolf Hitler est né un 20 4.

Adolf Hitler a paradoxalement permis la création d'Israël, la Shoah ayant généré un élan de solidarité international favorable à la création d'un État juif en Palestine.

Une journée dure 24 heures.

24 se prononce 20 4.

À travers la création d'Israël, Dieu nous fait comprendre qu'Adolf Hitler dirige le monde, car c'est le RICHE qui écrit l'histoire et nous devons désormais unir les peuples pour l'éliminer afin que le troisième REICH ne dure pas MILLE ANS.

 

 

Dieudonné M'bala M'bala, dit DIEUDONNÉ, est un humoriste, acteur et militant politique français.

DIEU nous l'a DONNÉ afin de nous montrer la voie à ne pas suivre pour obtenir la PAIX.

Dieudonné utilise la provocation pour condamner la politique israélienne mais il ne fait qu'attiser la haine envers les juifs au lieu de nous unir avec eux pour combattre le véritable coupable : le nazi-capitalisme.

Israël est soutenu par le plus puissant pays capitaliste de la planète : les États-Unis, car Israël est son « gendarme » du pétrole et sans son soutien, jamais l'État hébreu n'aurait pu poursuivre sa politique d'occupation des territoires palestiniens.

Dieudonné s'attaque à l'État d'Israël et défend les Palestiniens mais il ne s'attaque pas aussi vigoureusement à un capitalisme qui parque dans des bidonvilles 1,3 milliard d'êtres humains et extermine des millions de pauvres chaque année. L'ennemi n'est pas le juif, c'est l'homme et particulièrement le RICHE.

À travers Israël, Dieu nous montre la violence du rapport de force entre le riche et le pauvre. Le riche a tous les droits et le pauvre doit se soumettre à son pouvoir.

Nous n'arriverons pas à aider les Palestiniens en stigmatisant les juifs, bien au contraire, nous arriverons à aider les Palestiniens en soulevant les juifs contre le nazi-capitalisme.

Les juifs n'ont pas pu lutter contre le IIIe REICH, mais ils peuvent ajourd'hui combattre le règne du RICHE avec leur bulletin de vote – afin d'aider les pauvres, victimes eux aussi d'un génocide.

Le spectacle de Dieudonné qui a fait particulièrement polémique en 2014, s'appelle « le MUR ».

Nous devons faire tomber le MUR de la haine en unissant les hommes et non en les divisant.

La société de production de DIEUDONNÉ s'appelle « la PLUME ».

Les lettres détachées du Coran avec lesquelles j'ai écrit le mot « PEACE », apparaissent pour la dernière fois dans la sourate du Coran intitulée « La PLUME ».

Le MESSAGE de Dieu est « PEACE » alors que les propos de Dieudonné attisent la haine entre les juifs et les musulmans.

DIEU nous l'a DONNÉ pour nous monter le chemin à ne pas suivre.

L'ennemi n'est pas le juif mais le capitalisme.

 

 

Discours de l'écrivain David Grossman pour la paix

 

David Grossman est un écrivain israélien, auteur de romans, d'essais et de livres pour la jeunesse. C'est l'une des figures de la littérature israélienne.

 

Proche du « Camp de la paix », il a, comme la plupart des Israéliens, soutenu l'action d'Israël dans le conflit israélo-libanais de l'été 2006, mais estimait inutile l'extension de l'offensive menée par Tsahal. Le 10 août 2006, quelques jours avant la mort de son fils, lui et les écrivains Amos Oz et Avraham Yehoshua avaient lancé, d'abord dans le quotidien Haaretz, puis lors d'une conférence de presse, un appel au gouvernement israélien pour qu'il accepte un cessez-le-feu comme base pour aboutir à une solution négociée, décrivant la poursuite des actions militaires comme « dangereuse et contreproductive » et s'inquiétant du sort du gouvernement libanais.46

 

Le 4 novembre 2006, plus de 100 000 personnes se sont réunis sur la place Rabin à Tel-Aviv, pour assister au meeting de commémoration de l'ancien Premier ministre israélien, onze ans auparavant.

Depuis quelques années, les commémorations de l’assassinat de Rabin étaient consensuelles. Mais en 2006, les proches de Rabin ne l’ont pas voulu ainsi. Ils n’ont pas voulu de politiciens à la tribune. David Grossman, orateur principal, est écrivain, mais son discours a été, lui, très très politique.

 

Le texte intégral du discours à été publié par le quotidien Haaretz :

 

« Tous les ans, la cérémonie à la mémoire d’Itzhak Rabin est un moment où nous faisons une pause, où nous nous souvenons de Rabin, l’homme, le dirigeant, et aussi où nous regardons à l’intérieur de nous-mêmes, où nous regardons la société israélienne, ses dirigeants, l’humeur de la nation, l’état du processus de paix, et aussi notre place en tant qu’individus face aux grands événements de l’Histoire. Cette année, il n’est pas facile de nous regarder nous-mêmes. Il y a eu une guerre, Israël a fait jouer d’énormes muscles militaires, mais cette guerre a justement montré la fragilité d’Israël. Il nous a été démontré que la force militaire dont nous disposons ne peut, au bout du compte, garantir toute seule notre existence. Nous avons surtout découvert qu’Israël connaît une crise plus profonde que nous le craignions, dans presque tous les domaines.

Je m’exprime ici ce soir en tant qu’homme pour qui l’amour pour ce pays est difficile et complexe, mais en même temps sans aucune équivoque, et pour qui le pacte qu’il a toujours eu avec avec Israël est devenu, sur le plan personnel, un pacte de sang. Je suis un homme totalement laïque, et malgré cela, la création de l’État d’Israël est à mes yeux une sorte de miracle qui nous est arrivé en tant que peuple, un miracle politique, national et humain. Je ne l’oublie jamais, même un instant. Quand bien même de nombreuses choses me révoltent et me dépriment dans la situation que nous vivons, même quand le miracle devient routine et abandon, corruption et cynisme, même quand la réalité paraît une mauvaise parodie de ce miracle, je m’en souviens toujours. Je pars de ce sentiment-là pour vous parler ce soir.

"La mort de jeunes gens est un gâchis épouvantable, et elle hurle"

Regarde la terre, car nous l’avons gâchée”, écrivait le poète Shaul Tchernikhovski à Tel-Aviv en 1938. Il voulait dire par là que dans le sol d’Israël, nous déposons sans cesse de jeunes gens dans la fleur de l’âge. La mort de jeunes gens est un gâchis épouvantable, et elle hurle. Mais pas moins terrible est le sentiment que depuis de nombreuses années, l’État d’Israël gâche non seulement les vies de ses fils, mais aussi le miracle qu’il a connu : cette occasion immense et rare que lui a donnée l’Histoire, l’occasion de créer ici un État juste, éclairé, démocratique, qui respecterait les valeurs juives et universelles. Un État qui serait un foyer national et un refuge, et pas seulement un refuge, mais un endroit qui donnerait un sens nouveau à l’existence juive. Un État où une partie essentielle de l’identité, de l’éthos juif, serait un rapport de pleine égalité et de respect à l’égard de ses citoyens non-juifs.

Et voyez ce qui est arrivé. Ce qui est arrivé à ce pays jeune, audacieux et plein d’enthousiasme, et comment, comme par un processus de vieillissement accéléré, il est passé directement de l’enfance et de l’adolescence au stade du vieillard acariâtre, mou et aigri.

Comment est-ce arrivé ? Quand avons-nous perdu même l’espérance d’une une vie différente, meilleure ? Plus encore, comment pouvons-nous continuer à contempler sans réagir, comme hypnotisés, la folie, la vulgarité, la violence et le racisme qui s’emparent de notre maison ? Et je vous pose la question : Comment un peuple aussi créatif et capable de renouvellement que le nôtre, un peuple qui a su à chaque fois se relever de ses cendres, se retrouve-t-il aujourd’hui, alors qu’il dispose d’une aussi grande force militaire, dans un tel état de faiblesse et d’impuissance, victime, mais cette fois victime avant tout de lui-même, de ses angoisses et de son aveuglement ?

“En ce moment, Israël n’a pas de roi . Nos dirigeants sont creux”

L’un des sentiments les plus terribles qui nous ait taraudés pendant la dernière guerre a été que, ces jours-là, il n’y avait pas de roi en Israël, que nos dirigeants sont creux. Nos dirigeants, militaires et politiques, sont creux. Je ne parle même pas des fautes évidentes commises dans la gestion de cette guerre, de l’abandon de l’arrière, et même pas de la corruption, petite et grande. Je parle du fait que les gens qui dirigent aujourd’hui le pays sont incapables de relier les Israéliens à leur identité. Encore moins à la partie saine, vivante et féconde de cette identité, à ces parties de notre identité, de notre mémoire et de nos valeurs qui nous donneraient l’espoir et la force, qui nous vaccineraient contre l’affaiblissement de la solidarité, de l’amour du pays, qui donneraient un sens quelconque à notre lutte usante et désespérante pour la survie.

L’essentiel dont usent les dirigeants d’Israël de ce qui leur reste de pouvoir, ce sont les angoisses et les peurs, la fascination pour la force, les combines et le galvaudage de tout ce qui nous est cher. En ce sens, ce ne sont pas de véritables dirigeants, et sûrement pas les dirigeants d’un pays qui se trouve dans une situation si difficile et qui cherche si désespérément sa voie. Parfois, il semble que la chambre d’écho de leur pensée, de leur mémoire de l’Histoire, de leur vision, de ce qui les concerne vraiment, ne se trouve que dans l’espace minuscule qui sépare deux titres de journaux ou deux enquêtes commanditées par le procureur de l’État.

Contemplez ceux qui nous dirigent. Pas tous, bien sûr, mais ceux, trop nombreux, qui parmi eux agissent dans l’affolement, le soupçon et la crainte. Voyez leurs manières d’agir, procédurières et perfides. Combien il est ridicule d’attendre d’eux une sagesse, une vision ou ne serait-ce qu’une idée originale, vraiment créatrice ou audacieuse ! Quand, pour la dernière fois, un Premier ministre a-t-il imaginé ou fait un geste qui aurait pu ouvrir aux Israéliens un horizon nouveau, un avenir meilleur ? Quand, pour la dernière fois, a-t-il pris une initiative sociale, culturelle, ou qui ait trait aux valeurs, et quand n’a-t-il pas seulement réagi avec précipitation à des initiatives prises par d’autres ?

Monsieur le Premier ministre, je ne dis pas cela par colère ou par esprit de vengeance. J’ai assez attendu pour ne pas réagir sous l’impulsion de l’instant. Vous ne pourrez pas faire fi de mes paroles sous prétexte qu’un homme n’est pas responsable quand il est sous l’emprise du chagrin. Bien sûr, j’ai du chagrin, mais par-dessus tout, ce n’est pas tant la colère qui m’anime que la douleur : j’ai mal à ce pays, et à ce que vous et vos collègues lui faites subir.

Croyez-moi, il m’importe que vous réussissiez, car notre avenir à tous dépend de notre capacité à nous lever et à agir. Itzhak Rabin a pris le chemin de la paix avec les Palestiniens, non par amour pour eux ou pour leur dirigeant. En ce temps-là aussi, souvenons-nous en, l’opinion générale était que nous n’avions pas de partenaire et que nous ne pouvions discuter de rien avec eux. Rabin a décidé d’agir, car il avait compris, avec une grande intelligence et bien avant beaucoup d’autres, que la société israélienne ne pourrait continuer à subsister sur le long terme dans une situation de conflit insoluble. Il avait compris que vivre dans un climat de violence, d’occupation, de terreur, d’angoisse et de manque d’espoir exige davantage que ce qu’Israël était capable de supporter. Ceci est aussi valable aujourd’hui, avec encore plus d’acuité. Je vais parler du partenaire que nous avons ou que nous n’avons pas, mais d’abord, regardons en nous-mêmes.

“Nous sommes nés dans la guerre et avons été élevés pour elle”

Depuis plus de 100 ans, nous vivons dans ce conflit. Nous, les citoyens de ce conflit, sommes nés dans la guerre et avons été élevés pour elle. En un certain sens, on pourrait dire que nous avons été programmés pour elle. Peut-être est-ce la raison pour laquelle nous pensons parfois que cette folie que nous vivons est la seule chose de réelle, la seule vie possible, et que nous n’avons pas le choix, ni même le droit, d’aspirer à une vie meilleure.

Par le glaive nous vivrons, par le glaive nous périrons, et le glaive nous dévorera pour toujours. Peut-être cela explique-t-il l’indifférence avec laquelle nous acceptons l’échec total du processus de paix, échec qui dure depuis des années et fait de plus en plus de victimes. Cela explique peut-être aussi le manque de réaction de la plupart d’entre nous au coup porté à la démocratie causé par la nomination d’Avigdor Lieberman à un poste de ministre important, avec le soutien du Parti travailliste : un pyromane compulsif nommé chef des pompiers de la nation. Et tout cela est en partie la cause de cette dérive rapide d’Israël en direction d’un traitement brutal des pauvres et de ceux qui souffrent. Cette indifférence au sort de ceux qui ont faim, des personnes âgées, des malades et des handicapés, des faibles, cette équanimité de l’État d’Israël face au trafic d’êtres humains, ou aux conditions de travail insupportables de ses travailleurs étrangers, qui frisent l’esclavage, au racisme enraciné, institutionnalisé, à l’égard de la minorité arabe.

Quand cela se passe chez nous de manière si naturelle, sans provoquer ni choc ni protestation, comme si tout cela était évident, lorsqu’on a le sentiment de ne plus pouvoir inverser le cours des événements, quand tout cela se passe, je commence à craindre que même si la paix advenait demain, et même si nous arrivions jamais à revenir à une sorte de normalité, nous ayons perdu toute chance de guérir complètement.

"Toute personne sensée en Israël et en Palestine connaît exactement les contours d’une solution possible’

La calamité qui a frappé ma famille et moi-même avec la mort de notre fils Uri ne me donne aucun droit particulier à tenir un discours public, mais je crois que l’expérience de la mort et de la perte apporte avec elle la lucidité, et au moins la faculté de distinguer l’important de ce qui ne l’est pas, ce qui peut être atteint de ce qui ne le peut pas.

Toute personne sensée en Israël, et je dirais aussi en Palestine, connaît exactement les contours d’une solution possible au conflit entre nos deux peuples. Toute personne sensée, là-bas comme ici, connaît intimement la différence entre les rêves, les désirs de son cœur, et ce à quoi il est possible de parvenir par la négociation. Quiconque ne le sait pas, refuse de l’admettre, n’est déjà plus un partenaire, qu’il soit juif ou arabe. Il est pris au piège dans un fanatisme hermétique : il n’est donc plus un partenaire.

Jetons un coup d’œil un instant à ceux qui sont destinés à être nos partenaires. Les Palestiniens ont élu le Hamas pour les diriger. Le Hamas qui refuse de négocier avec nous, qui refuse même de nous reconnaître. Que peut-on faire dans une telle situation ? Continuer à les étrangler encore et encore, continuer à tuer des centaines de Palestiniens à Gaza, la plupart civils innocents comme nous ? Les tuer et se faire tuer pour l’éternité ?

“Monsieur Olmert, adressez-vous aux Palestiniens par dessus la tête du Hamas”

Monsieur Olmert, adressez-vous aux Palestiniens, par dessus la tête du Hamas, à leurs modérés qui, comme vous et moi, s’opposent au Hamas et à ses actes. Adressez-vous au peuple palestinien, parlez de leurs chagrins et de leurs blessures, reconnaissez les souffrances qu’ils endurent.

Ni votre position, ni celle d’Israël, n’y perdraient dans de futures négociations. Nos cœurs s’ouvriraient un peu les uns aux autres, et cela, c’est une force considérable. La force de la simple compassion humaine, en particulier dans la situation de terreur et d’impasse où nous nous trouvons. Juste une fois, regardez-les, non pas à travers le viseur d’un fusil, ni de derrière un check point. Vous verrez un peuple pas moins torturé que nous. Un peuple opprimé, occupé, dénué d’espoir.

Bien sûr, les Palestiniens sont également responsables de cette impasse. Bien sûr, ils ont eu leur rôle dans l’échec du processus de paix. Mais regardez-les d’un autre angle, pas seulement les extrémistes en leur sein, qui partagent les mêmes intérêts que nos extrémistes à nous. Regardez l’immense majorité de ce peuple malheureux, dont le sort est lié au nôtre, que nous le voulions ou pas.

Monsieur Olmert, ne cherchez pas constamment des raisons pour ne pas leur parler. Vous avez retiré votre plan de retrait unilatéral de “convergence”, et c’est une bonne chose, mais ne laissez pas un vide, car il sera immédiatement rempli par la violence et la destruction. Parlez-leur, faites-leur une offre que leurs modérés puissent accepter. Ils discutent entre eux bien plus que ce que nous en montrent les médias. Faites-leur une offre pour les forcer à choisir entre l’accepter et demeurer otages de l’islamisme fanatique. Approchez-les avec le plan le plus courageux et le plus sérieux qu’Israël puisse offrir. Avec une offre dont tout Palestinien raisonnable et tout Israélien raisonnable sait qu’il constitue la limite entre leur refus et nos concessions.

Le temps presse. Si vous tardez, nous nous souviendrons avec nostalgie de l’amateurisme du terrorisme palestinien. Nous nous frapperons la tête contre le mur et hurlerons à la pensée que nous n’avons pas fait preuve de toute la souplesse possible, de toute la sincérité possible, pour faire sortir nos ennemis du piège dans qu’ils se sont tendu eux-mêmes. Ni eux ni nous n’avons le choix. Et il faut aborder une paix obligée avec la même détermination et la même créativité que celles avec lesquelles on aborde une guerre imposée. Et ceux qui pensent que nous avons le choix, ou que le temps joue pour nous, ne mesurent pas les dangers profonds des processus déjà en marche.

“Monsieur le Premier ministre, si un dirigeant arabe envoie un signal de paix, il faut lui répondre”

Peut-être, Monsieur le Premier Ministre, faut-il vous rappeler que si un dirigeant arabe envoie un signal de paix, aussi léger et hésitant soit-il, il faut lui répondre, il faut immédiatement éprouver sa sincérité et son sérieux. Vous n’avez aucun droit moral de ne pas réagir. Vous le devez à ceux dont demanderiez de risquer leur vie si une autre guerre éclatait. Donc, si le Président Assad déclare que la Syrie veut la paix, même si vous ne le croyez pas, même si nous sommes tous méfiants à son égard, vous devez lui proposer une rencontre, et le jour même. N’attendez pas, même un seul jour. Quand vous avez lancé la dernière guerre, vous n’avez pas même attendu une heure. Vous avez chargé avec toutes vos forces, votre arsenal complet, toute votre puissance de destruction. Alors, quand une lueur de paix apparaît, pourquoi devez-vous la rejeter immédiatement ? Qu’avez-vous à perdre ? Vous vous méfiez de lui ? Offrez-lui des conditions qui révéleraient sa fourberie. Offrez-lui un processus de paix qui s’étalerait sur plusieurs années, et où seulement lors de sa conclusion, à condition qu’il respecte conditions et restrictions, il récupérerait le plateau du Golan. Engagez-le dans un long processus, agissez de telle sorte que son peuple sache aussi que cette possibilité existe. Aidez les modérés qui, là-bas aussi, doivent exister. Essayez de changer le réel au lieu d’en être le serviteur. C’est ce pour quoi vous avez été élu.

Bien sûr, tout ne dépend pas de vos actes. De grandes puissances sont actrices dans notre région et dans le monde. Certaines, comme l’Iran et l’islam radical, souhaitent notre destruction. Et pourtant, tant de choses dépendent de ce que nous faisons, de ce que nous devenons.

Aujourd’hui, les désaccords entre droite et gauche ne sont pas si importants. La grande majorité des Israéliens le comprend déjà, et sait à quoi ressemblera la solution du conflit. Ainsi, la plupart d’entre nous comprennent que la terre doit être partagée et qu’un État palestinien doit être créé. Alors, pourquoi nous épuiser dans des querelles internes qui durent depuis 40 ans ? Pourquoi notre direction politique ne reflète-t-elle pas la position de la majorité des citoyens, mais celle des extrémistes ? Il vaut mieux parvenir à un consensus national avant que les circonstances ou, Dieu nous en préserve, une nouvelle guerre, ne nous forcent à y parvenir. Nous nous épargnerions ainsi des années de déclin et d’errements, années où nous pleurerons encore et encore : “Regarde la terre, car nous l’avons gâchée.”

De là où je me trouve en cet instant, je lance un appel. J’appelle tous ceux qui m’écoutent, les jeunes qui sont revenus de la guerre et qui savent que ce seront eux qui seront appelés pour la prochaine guerre, les citoyens, juifs et arabes, de droite et de gauche, religieux et laïques : arrêtez-vous un moment et jetez un coup d’œil à l’abîme. Pensez à combien nous sommes proches de perdre tout ce que nous avons créé ici. Demandez-vous s’il n’est pas temps de prendre les choses en main, de sortir de cette paralysie, et de réclamer, enfin, la vie qui nous est due. »47

 

 

Les peuples doivent désormais prendre les choses en main pour sortir de cette paralysie.

 

Yasser Arafat a représenté les Palestiniens dans les différentes négociations de paix et a signé les accords d'Oslo en 1993. Il est devenu le premier président de la nouvelle Autorité palestinienne et a reçu le prix Nobel de la Paix 1994 en compagnie de Shimon Peres et Yitzhak Rabin.

 

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À partir de 2001, après l'échec du sommet de Taba et le déclenchement de la Seconde Intifada, il a perdu progressivement de son crédit auprès d'une partie de son peuple qui lui reprochait la corruption de son autorité.48

 

Yasser Arafat est mort le 11 novembre 2004 à Clamart en France.

 

Le maire de Clamart est actuellement Jean-Didier Berger.

 

Un berger GUIDE son troupeau.

 

11 novembre 2004 = 11x11x2004 = 24 24 84

 

Le chef-lieu du département 84 est Avignon dont la maire est Cécile HELLE.

 

« HELL » signifie « ENFER » en anglais.

 

À travers Yasser Arafat, Dieu nous fait comprendre que le diable GUIDE l'humanité 24h sur 24.

 

Yasser Arafat pratiquait systématiquement le double langage, d'un côté il soutenait le dialogue et la négociation avec les Israéliens et de l'autre il soutenait des organisation terroristes. Il fut ainsi accusé de financer le terrorisme palestinien et d’utiliser les aides internationales pour acheter des armes. Certains groupes auteurs d’attentats-suicides en Israël étaient liés directement au Raïs palestinien. Maslama Thabet, l’un des leaders du groupe, s’exprimant dans le quotidien USA Today, affirmait : « Nous recevons nos instructions du Fatah. Notre chef est Yasser Arafat lui-même »49. Par ailleurs, il fut notamment accusé d’avoir détourné au profit de son organisation plusieurs centaines de millions de dollars qui étaient destinés au peuple palestinien. Des magazines comme Forbes ont estimé qu'Arafat était riche de 300 millions de dollars alors que des officiels américains estimaient sa fortune haute de 1 milliard de dollars. Sa femme aurait reçu, alors qu’elle vivait à Paris, 100 000 dollars chaque mois de la part de l’autorité palestinienne.

 

24 24 84 =

 

24h sur 24, le diable dirige le monde donc à travers ce signe, Dieu demande aux peuples de prendre le pouvoir en main afin d'instaurer la PAIX sur Terre.

 

Yasser Arafat est mort le 11 novembre 2004, soit 86 ans - jour pour jour - après l'armistice de la Première Guerre mondiale, signée le 11 novembre 1918.

 

L'armistice marque la fin des combats, par conséquent, le 11 novembre symbolise la PAIX.

 

Le département 86 est celui de la VIENNE.

 

La ville de VIENNE est la capitale de l'AUTRICHE.

 

AUTRICHE = AUT RICHE

 

AUT = 1+21+20 = 42

 

Le département 42 est celui de la LOIRE.

 

Tant que LE ROI Argent dirigera le monde, nous n'aurons jamais la PAIX dans le monde.

 

Yasser Arafat est mort le 11 novembre 2004.

 

Adolf Hitler – le dirigeant du IIIe REICH – est né un 20 04.

 

Dieu nous fait comprendre que c'est à cause du RICHE que le monde est en guerre, l'ayant colonisé en traçant les frontières des États sans respecter la volonté des peuples concernés. Un dirigeant comme Yasser Arafat a ainsi été enfanté par le RICHE, à l'instar d'Adolf Hitler qui a pu prendre le pouvoir en Allemagne suite aux conséquences de la Première Guerre mondiale, et cette guerre était le fruit de la volonté du RICHE de se tailler un immense empire colonial, donc c'est le RICHE qui empêche le monde de vivre en PAIX, c'est la raison pour laquelle Dieu nous demande de tuer LE ROI Argent, pour que plus aucun homme ne puisse s'enrichir et n'ait ainsi la volonté de dominer le monde.

 

Les peuples doivent désormais s'unir pour prendre le pouvoir en main et écrire eux-mêmes les futures pages de l'histoire de l'humanité. Il est hors de question que nos enfants grandissent dans un monde où le diable dirige 24h sur 24 – le diable étant la cupidité.

 

 

Le retrait de l’armée israélienne de la bande de Gaza

En 2005, Sharon a organisé le retrait total de l’armée israélienne de la bande de Gaza, d’une façon unilatérale, sans aucune négociation avec les dirigeants palestiniens. Cela l’a amené à s’opposer aux colons installés à Gaza qu’il a fallu évacuer, à l’extrême droite partisane du « Grand Israël », hostile à la moindre restitution de terres aux Palestiniens. Sharon, en fait, abandonnait Gaza, difficile à contrôler en raison de la forte concentration des Palestiniens, pour mieux reporter les forces israéliennes sur la Cisjordanie.

Pendant les années Sharon, la colonisation en Cisjordanie s’est poursuivie de plus belle. En 2008, il y a plus de 260 000 colons, auxquels il faut rajouter 180 000 colons installés dans la partie arabe de Jérusalem. Même après l’évacuation des colonies de Gaza, ce nombre a continué d’augmenter. L’argent dépensé par l’État en faveur des colonies représente à lui seul la moitié de l’aide américaine qui se monte à trois milliards de dollars par an. Avec l’implantation de nouvelles colonies, le gouvernement israélien cherche à créer une situation irréversible, justifiant les annexions futures.

La politique menée par Sharon n’a évidemment pas permis de mettre fin aux attentats, elle n’a pas permis d’assurer la sécurité des Israéliens. Elle n’a fait qu’approfondir encore plus le fossé de haine entre Israéliens et Palestiniens et elle prépare les explosions de violence et les Intifadas de demain.50

 

 

Le conflit israélo-libanais de 2006

Le conflit israélo-libanais de 2006 est un conflit armé qui a opposé Israël au Liban (principalement des forces armées comme le Hezbollah de Hassan Nasrallah, et dans une moindre mesure l'armée libanaise) à compter du 12 juillet 2006. Une trêve correspondant à la résolution 1701 de l'ONU est intervenue le 11 août, au plus fort des combats.

 

Ce conflit a été déclenché à la suite d'un accrochage entre le Hezbollah et l'armée israélienne à la frontière, qui a abouti à la capture de deux soldats israéliens en vue de les échanger, comme ce fut le cas plusieurs fois, avec des prisonniers libanais en Israël, et à la mort de huit autres. Cette attaque intervient au 18e jour de l'opération Pluie d'été menée par l'armée israélienne contre les activistes du Hamas (faisant suite à l'enlèvement d'un soldat et à des tirs de roquettes artisanales sur Ashkelon), qui a touché essentiellement les infrastructures palestiniennes et la population dans la Bande de Gaza. Une tentative de sauvetage des soldats par un commando de Tsahal échoue et conduit à la mort de cinq autres soldats israéliens. Le 8 mars 2007, en réponse aux attaques dont il fait l'objet dans l'opinion israélienne par rapport à la gestion du conflit, Olmert déclare devant la commission Winograd qui enquête sur les ratés, que l'éventualité d'une telle guerre avait été préparée 4 mois plus tôt, et non « improvisée » comme cela lui a été reproché, et qu'un plan avait été approuvé dans un cas d'enlèvement de soldat.

À la suite de ces événements, Israël décide de lancer l'opération « Juste Rétribution » renommée depuis « Changement de Direction », qui s'étend sur tout le Liban hormis le Chouf, fief traditionnel des druzes. Pour Israël, il s'agit d'éradiquer les implantations du Hezbollah au Liban, capables de tirs de missiles, nombreux et de longue portée depuis le retrait israélien de 2000 et qui fait usage de ses roquettes contre le tiers nord du territoire israélien.

Les conséquences de cette opération du côté libanais sont : plus de 1 000 morts civils dont 30 % d'enfants de moins de 12 ans ; une majorité des infrastructures du pays détruites ; de nombreux quartiers résidentiels rasés ; une marée noire en Méditerranée ; des opérations qualifiées de crimes de guerre par Amnesty International dans les villages du Sud, tel celui de Marwahin. Cet organisme dénonce les dégâts excessifs causés aux civils et à l'infrastructure civile. Israël explique que le Hezbollah a sa part de responsabilité dans ces destructions en se cachant parmi les civils qu'il prend comme bouclier humain.

Du côté israélien, plus de 150 morts (400 selon un rapport de diplomates américains en poste à Beyrouth) ont été recensés et plus de 500 000 personnes ont fui le nord du pays à cause des tirs de roquettes du Hezbollah. Ces munitions n'étant pas guidées, elles ont été dénoncées par Amnesty international comme étant des armes sans discrimination, ce qui constitue un crime de guerre et ce d'autant plus qu'elles étaient conçues pour maximiser les dégâts infligés à la population.

L'armée israélienne annonce avoir tué 320 combattants du Hezbollah. Le Hezbollah annonce lui la perte de 62 combattants. En décembre 2006, plusieurs mois après la fin du conflit, un représentant important du Hezbollah reconnaît la mort de 250 combattants présentés fièrement comme des martyrs tandis qu'Israël déplore la mort de 159 Israéliens dont 39 civils en 34 jours de combats

Même si, comme souhaité par Israël, l'armée libanaise a pu après le conflit reprendre pied dans le sud du Liban, au sud du Litani, le conflit a révélé la puissance du Hezbollah qui menace désormais les populations israéliennes.51

 

En agissant ainsi, Israël contribue surtout à attiser la haine des peuples du Proche-Orient contre lui, qui le voient, à juste titre, comme la branche armée des grandes puissances dans la région.

Pour chaque enfant, chaque femme, chaque vieillard déchiqueté par les bombes de l'armée israélienne, des dizaines de Libanais, hommes et femmes, n'ont plus que la vengeance au cœur. À terme, c'est un crime des dirigeants israéliens contre leur propre peuple. Car tout cela jette la population arabe dans les bras des organisations les plus réactionnaires, qui ne représentent pourtant absolument pas les intérêts des peuples de la région.

Bien loin d'assurer la paix à la population israélienne, comme l'affirment les dirigeants israéliens, cette politique est sans issue pour elle car elle l'oblige, pour les années à venir, à vivre en état de siège et de guerre quasi permanent.

Seul l'impérialisme américain y trouve vraiment son compte, car la population israélienne ainsi piégée par la haine qui l'entoure n'a d'autre choix que d'utiliser ses jeunes, filles et garçons, à jouer le rôle de gendarmes au cœur des pays arabes.52

 

 

La Guerre de Gaza (2008-2009)

La guerre de Gaza est une opération militaire israélienne dans la bande de Gaza, qui débuta le samedi 27 décembre 2008, caractérisée par des raids et bombardements aériens suivis par une offensive terrestre lancée le 18 janvier 2009. L'objectif déclaré des Israéliens était de mettre fin aux tirs de roquettes Qassam du Hamas lancés depuis la bande de Gaza, en particulier sur la ville voisine de Sderot, et à son réapprovisionnement en armement, en s'en prenant aux militants du Hamas et en détruisant des infrastructures qu'il utilise, en particulier les centaines de tunnels creusés sous la frontière entre la Bande de Gaza et le Sinaï égyptien.

Les tirs de roquettes Qassam et de mortiers palestiniens débutèrent en octobre 2001 et, entre cette date et fin 2008, occasionnèrent la mort de 24 personnes (16 Israéliens, et 8 non-Israéliens dont deux Bédouins et deux Palestiniens) âgées de 2 à 70 ans. En particulier, pour l'année 2008 pendant laquelle l'offensive israélienne débute, le nombre de victimes israéliennes est de quatre morts. Entre 2005 et 2007, Israël a tiré plus de 14.600 obus sur la bande de Gaza, tuant 59 Palestiniens et en blessant 270. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, entre 2005 et 2008, 116 israéliens (en incluant les civils et les soldats de l'armée israélienne ainsi que les différentes polices et les membres de services armés) furent tués à la fois en Israël et dans les territoires Palestiniens dans le cadre de "conflits directs" et 1509 furent blessés. Dans le même temps, 1735 Palestiniens furent tués, incluant des civils et des membres de divers groupes, et 8308 furent blessés dans le cadre de "conflits directs".

Le Hamas justifie les tirs de Quassam et de mortiers en arguant qu'ils sont une forme de légitime défense, et qu'ils cesseront avec la fin des « assassinats, agressions et arrestations israéliens ».

Le dimanche 18 janvier 2008 au matin, un cessez-le-feu est décidé par le gouvernement israélien, qui dit avoir atteint son objectif. Quelques heures plus tard, le Hamas annonce à son tour un cessez-le-feu d'une semaine afin de laisser le temps aux forces israéliennes de quitter la Bande de Gaza et d'ouvrir les points de passage pour l'aide humanitaire et les produits de première nécessité, mais Israël dit que le retrait se fera sans prendre en compte ce délai ; d'après des responsables israéliens, toutes les troupes israéliennes ont quitté le territoire palestinien dès le 21 janvier. Le Hamas déclare lui aussi avoir gagné la guerre, avançant que « notre peuple ne s'est pas rendu », et affirme qu'il va se réarmer et que la fabrication d’« armes saintes » est son objectif. En pratique, le cessez-le-feu n'a cependant pas totalement mis fin aux tirs des deux camps.

Cette opération militaire a suscité une large réprobation dans l'opinion internationale, en raison du caractère jugé disproportionné de la riposte israélienne, du nombre de victimes civiles parmi les Palestiniens, et de l'utilisation par l'armée israélienne d'armes dont l'usage est restreint ou limité par le droit international humanitaire. Cependant, les gouvernements restent beaucoup plus nuancés dans leur réactions diplomatiques, tels le gouvernement égyptien de l'époque Moubarak qui se montra très critique vis-à-vis du Hamas ou le gouvernement allemand pour qui le Hamas a « rompu unilatéralement le cessez-le-feu ».

Au soir du 19 janvier, selon le bilan provisoire rapporté par le chef des services d'urgence à Gaza, Mouawiya Hassanein, 1 315 Palestiniens ont été tués dans l'offensive israélienne dont plus de 410 enfants et 100 femmes, et plus de 5 285 autres ont été blessés ; selon le Centre palestinien pour les droits de l'homme, les civils composent 65 % des tués. Côté israélien, 3 civils et 10 soldats israéliens ont perdu la vie, et 113 soldats ont été blessés ainsi que plus de 84 civils, selon B'Tselem.

 

Médias

Les médias ont joué un rôle primordial dans la guerre. L'accès de la presse internationale à la bande de Gaza était limité à la fois par l'Égypte et Israël. Le 29 décembre 2008, la Cour suprême d'Israël émet un arrêt ordonnant au gouvernement d'autoriser l'entrée des correspondants étrangers à Gaza chaque fois que les points de passage sont ouverts, mais Tsahal refuse de s'y plier. Des arrestations de journalistes ont lieu en Israël pour violation de la censure en temps de guerre, entraînant la protestation des associations de journalistes. Les campagnes de relations publiques ont joué également un rôle important, notamment au travers des nouveaux médias.

 

Guerre de l'information

Comme durant le conflit israélo-libanais de 2006, la guerre de Gaza engendre également une propagande, de l'hacktivisme et une cyberguerre effrénée de la part des deux parties, qui entraîne le vandalisme de sites web, des dénis de service ou des piratages de noms de domaine et l'apparition de « diplomatie médiatique » sur Facebook, Second Life, ou Twitter. Le Hamas anime une vingtaine de sites sur Internet dont Aqsa Tube, conçu en 2008 sur le modèle de YouTube. Cette plate-forme audiovisuelle diffuse des vidéos présentant sous un jour favorable les tirs de roquettes sur Israël. On y trouve également un lien vers la chaîne satellite du Hamas, Al-Aqsa TV, ce qui a pour effet d’augmenter le nombre de ses téléspectateurs en contournant les restrictions imposées à sa diffusion. De même, Tsahal a ouvert une chaine sur YouTube ainsi qu'un blog pour montrer ses actions et expliquer son point de vue, selon la logique éprouvée de la hasbara. Le Ministère de l'Intégration et de l'Immigration israélien met sur pied une « armée » de blogueurs, dévolue à inonder de commentaires les sites jugés « problématiques ».

 

Contribution des États-Unis à l'offensive militaire d'Israël

Les États-Unis contribuent largement au budget militaire israélien, au travers d'une aide de 30 milliards de dollars versés à Israël par les États-Unis sur une période de dix ans à partir de 2008 (en hausse de 25 % depuis la décennie précédente), soit 3 milliards de dollars par an ce qui représente 20 % du budget militaire annuel israélien et 4 % du budget global de la nation israélienne. Pendant les dix années allant de 1999 à 2008, l'aide publique totale (économique et militaire) versée par les États-Unis à Israël s'élève à au moins 27 milliards de dollars, et à presque 2,1 milliards de dollars (dont 839 millions de dollars pour la seule année 2008) pour l'Autorité palestinienne et diverses aides au développement en Palestine.

 

Au niveau logistique, une preuve du soutien des États-Unis à Israël est apportée par l'Agence Reuters, citée par Le Monde le 10 janvier 2009. La Marine américaine s'apprêterait à faire livrer 325 conteneurs standards de 20 pieds contenant des 'munitions' directement dans le port israélien d'Ashdod entre la mi et la fin janvier 2009. Le volume de la livraison étonne un courtier maritime, interrogé par Reuters : « Transporter quelque 3 000 tonnes de munitions en un seul chargement, c'est beaucoup (…) nous n'avons pas vu cela sur le marché depuis des années ».

 

Au total, toujours selon Reuters dans la même enquête, cette livraison de matériel militaire était la deuxième prévue dans le même mois de janvier, et faisait suite à « une cargaison encore plus importante de matériels militaires des États-Unis vers Israël avant le début des opérations dans la bande de Gaza ».53

 

 

Abordage de la flottille pour Gaza (2010)

L’abordage de la flottille pour Gaza est une opération de l'armée israélienne du 31 mai 2010 dirigée, en haute mer, contre une flottille de bateaux de militants pro-palestiniens qui tentaient de briser le blocus de la bande de Gaza. La « flottille de la liberté » ou « flottille Free Gaza » comprenait huit cargos transportant près de 7001 passagers, de l’aide humanitaire et des matériaux de construction destinés à la population de la bande de Gaza.

L'intervention militaire a fait neuf morts et vingt-huit blessés parmi les militants, et dix blessés parmi les militaires israéliens. La suite d'événements ayant conduit à ces morts a fait l'objet d'une bataille de communication. Les autorités israéliennes ont notamment diffusé une vidéo qui montre des passagers menacer et attaquer avec des armes les soldats qui les arraisonnaient, à laquelle le mouvement organisateur a répliqué qu'il y avait eu agression israélienne sans provocation de leur part.

Cette action a été largement condamnée par la communauté internationale et a placé Israël dans une situation délicate. Divers avis juridiques sur l’abordage du Mavi Marmara ont été donnés, certains dont Serge Sur estimant qu’il est « indiscutablement contraire au droit international », d’autres, comme Alan Dershowitz, estiment qu’il est tout à fait légal. Le 2 septembre 2011, l'ONU rend public le rapport de sa commission d'enquête (Rapport Palmer) présentant les responsabilités des différentes parties : d'une part le blocus maritime est estimé légal, Israël étant donc justifié à intercepter la flottille ainsi qu'à faire usage de la force « à des fins de légitime défense » dès lors que les militaires « ont été accueillis par une résistance organisée et violente d'un groupe de passagers » ; d'autre part, la procédure israélienne d'arraisonnement du navire est estimée « excessive et déraisonnable », et le nombre de victimes est considéré « inacceptable ». La Turquie, qui estime toujours le blocus comme illégal, a décidé de porter l'affaire devant la Cour internationale de justice.

Parmi les passagers, on dénombre neuf morts et vingt-huit blessés.54

 

 

Crise sociale et développement économique (2011)

L'été 2011 est marqué, à Tel Aviv et ailleurs dans le pays par de continuelles manifestations de masse contre le coût trop élevé des logements. En réponse à ce mouvement, le gouvernement de Benyamin Netanyahou nomme une commission d'experts présidée par le professeur d'économie Manuel Trachtenberg qui doit rendre ses conclusions à la mi-septembre 2011.

Le 26 septembre, la commission menée par le professeur Trachtenberg rend ses conclusions : elle propose de stimuler la construction de logements sociaux et d'assurer graduellement la gratuité de l'éducation pour les enfants dès l'âge de trois ans. Pour financer ces mesures, elle préconise une hausse des impôts pour les salariés touchant plus de 8 000 euros par mois, pour les entreprises et pour les gains en capitaux, tout en réduisant de 500 millions d'euros le budget de la défense, ce qui laisse présager une forte opposition.

Ces manifestations illustrent l'existence de fortes inégalités et en 2015, 25 % des Israéliens vivent toujours en dessous du seuil de pauvreté, ce qui signifie qu’un enfant israélien sur trois vit également sous le seuil de pauvreté dans une économie en croissance (de l'ordre de 3,3 % par an en 2014). Israël jouit de l'un des niveaux de vie les plus élevés de la région, et le salaire moyen est proche des moyennes européennes. Le taux de chômage a connu une hausse avec la crise mondiale, dépassant les 7 %, mais est redescendu aux alentours de 5,9 % en 2014.

En juillet 2012, les manifestations d'indignés reprennent, toutefois avec moins d'ampleur mais plus dramatiquement : lors d'une manifestation le 14 juillet, un manifestant, ancien chef d'entreprise ruiné, se suicide par le feu et d'autres immolations s'ensuivent dont une aboutit à un second décès le 27 juillet.

D'autre part, devant le développement de la crise économique mondiale et alors que le taux de croissance israélien pour 2012 est annoncé en baisse à 3,1 % (prévision revue à 3,5 % en octobre 2012), le gouvernement Netanyahou adopte des mesures d'austérité dont une augmentation des impôts (la TVA passe de 16 à 17 %, l'impôt sur le revenu des classes moyennes (plus de 2 200 dollars de revenus mensuels) augmente d'un ou deux points) et des diminutions de budgets ministériels, ce qui suscite de nouvelles manifestations. Le taux de croissance se maintient entre 2,77 % et 3,38 % entre 2013 et 2015, avec une prévision de près de 3,5 % en 2016.

 

Le 11 mai 2013, quelques milliers de manifestants protestent contre le budget d'austérité que s'apprêterait à adopter le gouvernement Netanyahou à la demande du ministre des Finances, Yair Lapid.

 

 

L'opération Pilier de défense (2012)

L'opération Pilier de défense débute après de multiples tirs de roquettes de la Bande de Gaza vers Israël, durant toute l'année 2012 qui s'intensifient en octobre et en novembre. Elle dure du 14 au 21 novembre 2012 et fait plus de 160 morts parmi les Palestiniens et 6 parmi les Israéliens. Les Israéliens ont particulièrement visé les chefs des organisations militaires du Hamas et de celles qui opéraient de la bande de Gaza. Les conditions du cessez-le-feu signé avec l'entremise de l'Égypte imposent un arrêt des tirs de roquettes et un allègement des conditions du blocus de Gaza, conditions qui semblent respectées dans les jours qui suivent le conflit. La presse retient comme faits marquants de cette opération le déploiement couronné de succès du dôme de fer qui a intercepté la grande majorité des roquettes tirées vers des zones habitées d'Israël et le tir par le Hamas de missiles Fajr 5 vers Tel-Aviv et Jérusalem.

 

 

La reconnaissance de la Palestine comme État non-membre de l'ONU

Le 29 novembre 2012, malgré l'opposition des États-Unis, de la République tchèque et d'Israël et l'abstention de nombreux pays européens, la Palestine obtient le statut d'État observateur non membre par un vote de l'Assemblée générale des Nations-Unies. Le 2 décembre, le gouvernement israélien répond en annonçant qu'environ 92 millions d'euros qui devaient être transférés à l'Autorité palestinienne ce mois-ci seraient bloqués et l'intention du gouvernement de construire 3 000 logements supplémentaires en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est. Ces mesures suscitent de fortes réticences en Israël et la réprobation dans le monde.

 

 

Le champ gazier en Méditerranée

Le 30 mars 2013, Israël commence à pomper le gaz du champ de Tamar en Méditerranée. Ce champ, découvert en 2009, recèlerait des réserves de l'ordre de 238 milliards de mètres cubes, soit plusieurs dizaines d'années de consommation, alors qu'un autre champ, Léviathan, a été découvert en 2010 et devrait être exploité d'ici 2016. Israël devrait d'ici quelques années devenir exportateur de gaz naturel. Israël et Chypre ont conclu un accord sur la délimitation de leurs champs respectifs et négocient afin de mettre des ressources d'exploitation et de commercialisation en commun. Toutefois, la Turquie verrait d'un mauvais œil les relations privilégiées israélo-cypriotes. L'exploitation de ces champs suscitent en novembre 2015, des manifestations en Israël où est dénoncé le monopole des compagnies Noble Energy et Delek qui en sont chargées. L'exportation du gaz, vers l'Égypte ou d'autres pays, aux dépens de la consommation intérieure israélienne, fait craindre une appréciation de la devise israélienne, néfaste aux autres exportations

 

 

La question iranienne

En octobre 2005, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad appelle à la destruction d'Israël. Des propos similaires sont tenus en février 2012 par le Guide suprême iranien Ali Khamenei qui déclare qu'Israël est une « tumeur cancéreuse qui devrait être retirée, qui sera retirée ». En septembre 2009, Mahmoud Ahmadinejad nie la Shoah, déclaration qu'il renouvelle le 11 février 2012. La récurrence de tels propos et, surtout, le développement du programme nucléaire iranien et, peut-être, d'armes nucléaires ainsi que l'alliance existant entre l'Iran, le régime du président syrien Bachar el-Assad, le Hezbollah libanais et le Hamas de Gaza constituent selon des responsables israéliens une « menace existentielle » qui place Israël devant la nécessité de choisir entre la capacité de bombarder l'Iran ou de protéger ses populations par le déploiement d'un bouclier contre les missiles (Iron Dome). Le 16 août 2012, Israël teste un système national d'alerte aux missiles par SMS140 alors que le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei déclare : « Cette excroissance sioniste artificielle disparaîtra du paysage. »

En septembre 2013, le nouveau président iranien Hassan Rohani fait des déclarations souvent qualifiées de « conciliantes » en jurant que l'Iran ne cherchait pas à se doter de la bombe atomique. Toutefois, le premier ministre israélien, à la tribune de l'ONU le 2 octobre, déclare : « J'aimerais croire M. Rohani mais je ne le peux pas ». Il énumère une série de mesures à prendre par l'Iran pour preuve de ces bonnes intentions.

Le 24 novembre, à l'annonce de l'accord intérimaire entre l'Iran et les grandes puissances du G5+1 (les cinq membres du Conseil de sécurité et l'Allemagne), le cabinet du Premier ministre israélien dénonce un « mauvais texte qui offre exactement ce que l'Iran voulait. »

Le 3 mars 2015, alors que les négociations pour un accord définitif continuent, le Premier ministre Benjamin Netanyahou, à l'invitation du speaker républicain John Boehner, prononce devant le Congrès des États-Unis, un discours où il met en garde les grandes puissances contre un accord avec l'Iran qui allierait « l’islamisme militant à l’arme nucléaire » et qu’on ne doit pas « tolérer ». Ce discours a été interprété, selon Le Monde, comme une « mauvaise manière » faite au Président des États-Unis qui n'a pas reçu le Premier ministre israélien en raison, officiellement, des proches élections législatives israéliennes. Le Figaro rapporte que la présidence Obama a dénoncé une opération visant à saper ses négociations avec Téhéran.

Le 3 avril 2015, la conclusion d'un accord-cadre des grandes puissances avec l'Iran sur le nucléaire suscite la totale opposition de Benjamin Netanyahou et de son gouvernement car, selon eux, cet accord légitimise le programme nucléaire iranien, va conforter l'économie iranienne ainsi que le côté agressif et terroriste de la politique iranienne au Moyen-Orient et le porte-parole du Premier ministre demande « un accord qui démantèle de façon significative les infrastructures nucléaires militaires de l'Iran, qui exige de l'Iran qu'il change de comportement, qu'il cesse ses agressions dans la région, qu'il arrête de soutenir le terrorisme dans le monde entier, et qu'il cesse ses appels répétés à la destruction d'Israël ». Netanyahou dénonce à nouveau l'accord le 1er octobre 2015 à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU mais le 9 novembre suivant, à l'occasion d'une rencontre avec le président Obama, il en prend acte en déclarant : « Nous avons un intérêt commun à empêcher l’Iran de violer l’accord qui a été signé et nous allons coopérer sur ce sujet ».55

 

 

Économie militaire

En 2008, Israël s'est classé 4e exportateur d’armes au monde derrière les États-Unis, la Chine et la France. Israël s'est spécialisé dans les équipements militaires de haute technologie principalement les systèmes électroniques, satellites, radars et drones dont ses industries se sont fait une spécialité. Fin 2008, les exportations ont atteint 6,3 milliards de dollars, en constante progression.

La plupart des Israéliens sont appelés à l’âge de 18 ans pour servir dans l’armée (3 ans pour les hommes, 2 ans pour les femmes). Sont exemptés : les Arabes israéliens (pour éviter de possibles conflits d’intérêts) et les Juifs haredim qui bénéficient d’un sursis militaire renouvelable tous les six mois s’ils prouvent qu’ils étudient la Torah à plein temps. Toutefois, ce statut est actuellement débattu et remis en cause depuis 2013. Pour les Haredim, les contraintes de ce sursis les empêchent de sortir du pays plus d’une fois par an pour une durée de 30 jours, ainsi que de travailler légalement ne serait-ce qu’à temps partiel. L’obtention de ce sursis par les jeunes étudiants de Torah était l’une des conditions du statu quo religieux concédé par David Ben Gourion et qui a tenu jusqu’aux années 1980. Les Druzes et les Circassiens font leur service militaire comme la majorité des Juifs Israéliens. Bien que le service ne soit pas obligatoire pour les Arabes israéliens, de nombreux Bédouins et Arabes chrétiens israéliens et certains musulmans, font le choix de servir en tant que volontaires dans l’armée régulière ou dans le service civil.

Les relations entre L’OTAN et l’armée israélienne sont étroites. Ces relations se matérialisent principalement en termes d'exercices militaires et de manœuvres conjointes afin d'adopter à terme les standards de l’OTAN et tester son intégration.

Israël n’a pas signé le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. La position officielle israélienne a toujours été de ne pas confirmer ni infirmer les spéculations relatives à sa possession de l’arme atomique. Toutefois, selon certains experts, l'arsenal nucléaire israélien serait composé de 80-400 ogives pouvant être lancés à travers différentes plateformes de combats comme les missiles ICBM de type Jericho, les sous-marins de la Classe Dolphin et certains avions spécialement adaptés.56

 

 

Guerre de Gaza (2014)

La Guerre de Gaza de 2014 est un conflit armé se déroulant durant les mois de juillet et d'août 2014, opposant l'État d'Israël à diverses forces paramilitaires palestiniennes dont le Hamas et le Jihad islamique. De même nature que la Guerre de Gaza de 2008-2009, elle se caractérise par des tirs aveugles de roquettes depuis la bande de Gaza vers Israël et par des raids et bombardements aériens suivis d'une offensive terrestre lancée le 18 juillet 2014. L'objectif déclaré des Israéliens est de mettre fin aux tirs de roquettes du Hamas depuis la bande de Gaza et au réapprovisionnement du Hamas en armement, en s'en prenant à ses militants et en détruisant ses infrastructures, en particulier les dizaines de tunnels creusés sous la frontière entre la Bande de Gaza et Israël, les sites de lancement de roquettes et leurs unités de fabrication. L'objectif des groupes paramilitaires palestiniens est de faire lever le blocus de la bande de Gaza en vigueur depuis 2007, tout en inscrivant ces actions militaires dans un cadre plus général de ce qu'ils considèrent être une résistance face à l'État d'Israël dans le cadre du conflit israélo-palestinien.

Bien qu'ayant de multiples causes, tant économiques que politiques, ces combats sont une conséquence directe de plusieurs événements s'étant déroulés au mois de juin 2014 dont le meurtre de trois adolescents israéliens en juin 2014, suivis de l'arrestation en Cisjordanie de 400 sympathisants ou membres du Hamas (neuf civils palestiniens seront également tués lors de cette opération de recherche) et de l'assassinat d'un adolescent palestinien. En réaction à ces événements, différents groupes paramilitaires dont le Hamas et le Jihad Islamique attaquent le territoire israélien par des tirs de roquette en ciblant plusieurs grandes villes israéliennes. En réponse, l'État d'Israël lance le 8 juillet 2014, l'opération Bordure protectrice, (littéralement « Opération Roc inébranlable »), offensive militaire de l'armée israélienne dans la bande de Gaza contre le Hamas et le Jihad islamique palestinien.

Suscitant des réactions mitigées de la part de la communauté internationale, cette opération militaire a suscité un mouvement contestataire appelant à une fin rapide des hostilités de la part des deux belligérants, en raison du caractère jugé disproportionné de la riposte israélienne et du nombre de victimes civiles parmi les Palestiniens, tout autant que des nombreuses ruptures de cessez-le-feu par les mouvements paramilitaires et terroristes palestiniens impliqués dans ce conflit.57

Commencées le 8 juillet, les opérations militaires israéliennes contre Gaza ont fait un peu plus de 2 000 morts palestiniens, dont 540 enfants et 250 femmes.

Pendant près d'un mois, l'armée israélienne a utilisé son artillerie, ses drones, ses chars, son aviation pour détruire des milliers d'habitations, n'épargnant ni les hôpitaux, ni les écoles, comme celle de l'ONU atteinte le 3 août 2014 alors qu'elle accueillait trois mille réfugiés ayant fui les zones de bombardement. L'unique centrale électrique de Gaza a été détruite, plongeant l'essentiel de l'enclave dans l'obscurité et rendant difficile le maintien des pompes à eau. La majeure partie de l'approvisionnement municipal en eau fut interrompue, ce qui a accru le risque d'épidémies. D'après l'organisation humanitaire OXFAM, six des neuf établissements hospitaliers les plus fréquentés de Gaza ont été touchés ou gravement endommagés, trois ont dû fermer.

Pour justifier ces massacres et ces destructions, le gouvernement israélien a mis et met toujours en avant la « défense de la sécurité » de sa population. C'est un mensonge d'autant plus odieux que les tirs de roquettes servant de prétexte à la guerre ont fait en tout et pour tout trois victimes parmi les Israéliens ; trois victimes de trop, certes, mais qui doivent être comparées aux constants assassinats perpétrés par les militaires et la police israélienne. En 2013, en période de paix donc, 44 Palestiniens avaient été tués et plus de 1 200 faits prisonniers.

Pour entretenir un climat de tension au sein de la population d'Israël, les dirigeants du pays ne reculent devant aucun mensonge. Ainsi, ils n'ont pas hésité à affirmer qu'un soldat israélien avait été enlevé par des combattants du Hamas, alors qu'il avait été tué dans les combats et que son corps avait été retrouvé.

La guerre contre Gaza s'inscrit dans la continuité d'une politique menée par tous les gouvernements israéliens depuis la création du pays en 1948. Cette politique a conduit à l'expulsion de centaines de milliers de Palestiniens, les privant de leurs terres, niant leur droit à disposer d'un État qui leur soit propre.

En condamnant les Palestiniens à vivre dans des camps ou dans un territoire comme Gaza, véritable prison à ciel ouvert, les dirigeants israéliens ont maintenu une insécurité et un état de guerre permanent. Le 4 août 2014, le geste de ce Palestinien fonçant avec une tractopelle sur un bus israélien à Jérusalem a rappelé qu'aucune sécurité ne peut être garantie tant que le terrorisme d'État d'Israël à l'encontre de la population palestinienne se maintiendra.

Mais si l'État israélien peut se croire tout permis et si, face au monde entier, il semble avoir un permis de tuer, c'est qu'il dispose du soutien inconditionnel des grandes puissances, en particulier de l'impérialisme américain, satisfait de disposer dans cette région stratégique d'un État capable d'assumer son rôle de gendarme.

Cette complicité se manifeste encore à travers la passivité dont font preuve les dirigeants des autres grandes puissances, y compris celle des gouvernants des pays arabes. Pendant plusieurs semaines, ils se sont contentés de garder le silence ou de reconnaître à l'État israélien « le droit de se défendre », façon hypocrite de lui reconnaître le droit de bombarder Gaza. Alors qu'il n'est plus possible de se taire devant les images de destruction montrées par les télévisions du monde entier, les dirigeants américains et européens ont appelé au cessez-le-feu, mais sans jamais exercer de réelles pressions, ni menacer Israël de sanctions.

En définitive, la politique de terreur de l'État israélien à l'égard des Palestiniens n'est que sa contribution au maintien de l'ordre - ou plutôt du désordre - impérialiste au Moyen-Orient, en accord avec ces puissances qui usent des mêmes méthodes, ou sont prêtes à en user, aux quatre coins de la planète.58

 

 

Les provocations de Netanyahou

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a provoqué de nombreuses réactions quand il a déclaré le 21 octobre 2015, dans un discours officiel, que l’extermination des Juifs lors de la Seconde Guerre mondiale était en fait l’idée d’un dignitaire palestinien musulman de l’époque, le mufti de Jérusalem. Ce qui revient presque à exonérer Hitler et sa bande de nazis de leur responsabilité dans ce génocide.

Cette déclaration serait ridicule si elle n’était pas destinée à justifier une politique antipalestinienne aux conséquences de plus en plus dramatiques. La déclaration de Netanyahou intervenait dans un contexte de fortes tension car depuis des semaines, le sentiment de révolte des Palestiniens était tel que des jeunes prenaient des Israéliens pour cible, se précipitant sur eux avec une voiture bélier ou simplement armés d’un couteau59. Les tensions se sont développé en octobre puis novembre 2014 à Jérusalem et particulièrement autour de l'Esplanade des Mosquées à la suite de différents événements comme l'acquisition de bâtiments par des Juifs à Silwan et l'annonce de la construction de nouvelles unités d'habitation à Jérusalem-Est.60

Le bilan provisoire des semaines précédant la déclaration de Netanyahou, faisait état de huit Israéliens tués et de dizaines de blessés, alors que la répression exercée par les forces israéliennes avait fait plus de 55 morts et 1 200 blessés chez les Palestiniens.

Le gouvernement israélien ne se reconnaît pourtant aucune responsabilité dans la situation, déclarant au mépris de l’évidence que ce sont les dirigeants palestiniens, ceux de Cisjordanie et de Gaza, qui incitent les jeunes à la révolte.

C’est pourtant l’État israélien qui se sert de sa puissance militaire, appuyé par les pays impérialistes, à commencer par les États-Unis, qui opprime la population palestinienne depuis des décennies en maintenant les territoires sous occupation. Toujours plus insupportables, les déclarations douteuses de Netanyahou sur le génocide des Juifs européens viennent appuyer sa propagande tendant à présenter l’État d’Israël comme l’innocente victime d’une population arabe animée par la haine des Juifs depuis l’époque du mufti.

Ce sont pourtant les guerres menées par Israël contre la population de la bande de Gaza, la colonisation sans cesse accrue, avec à présent 400 000 colons israéliens en Cisjordanie et 200 000 autres dans la partie palestinienne de Jérusalem, qui font monter sans cesse la tension. Ce sont les dirigeants israéliens qui, en privant les Palestiniens de droits, de liberté de circulation, de leurs terres, creusent un fossé de sang entre les deux peuples.

Et ce n’était pas la provocation de la ministre israélienne, Tzipi Hotovely, exprimant quelques jours plus tard, le 26 octobre, son rêve « de voir le drapeau israélien flotter sur le mont » du Temple, c’est-à-dire sur l’esplanade des mosquées, qui allait rassurer les Palestiniens sur leur avenir.61

 

 

Netanyahou, l’impasse d’une politique

Le Premier ministre multiplie les gestes guerriers à l’égard de la population palestinienne. Après la guerre qui a ravagé Gaza en 2014 et fait plus de 2 000 morts palestiniens, la colonisation des territoires occupés en Cisjordanie s’est accélérée ainsi que les destructions d’habitations palestiniennes, faisant sans cesse monter la tension.

Le gouvernement Netanyahou s’appuie sur une coalition avec un parti religieux d’extrême droite, le Foyer juif, et les déclarations provocatrices des politiciens israéliens se sont multipliées. Le désespoir des Palestiniens s’est à nouveau manifesté, notamment par une série d’attaques au couteau, que la répression n’a pas pu décourager, malgré des dizaines de Palestiniens tués.

La hiérarchie militaire elle-même est partagée sur la manière d’en finir avec cette révolte. En mars 2016, à la suite de l’assassinat par un soldat d’un Palestinien blessé gisant à terre, l’armée avait arrêté le soldat meurtrier. Un déferlement de réactions de soutien au soldat a suivi, et Netanyahou a choisi de désavouer l’armée, provoquant des tensions avec celle-ci. Le ministre de la Défense Moshe Yaalon, chef de l’armée au moment de la seconde Intifada dans les années 2000, qui avait mené la répression sans états d’âme, prône désormais un assouplissement des restrictions imposées à la population palestinienne. Il a donc fini par démissionner.

Pour le remplacer, et renforcer sa majorité au Parlement, Netanyahou s’est tourné vers le parti ultranationaliste Israel Beytenou (Israël notre maison), et son leader Lieberman. Politicien d’origine moldave, ancien directeur de cabinet de Netanyahou, puis ministre des Affaires étrangères, ce dernier n’est pas un nouveau venu. Des affaires de corruption l’avaient d’ailleurs obligé à quitter son poste en 2013. Mais, par ses déclarations outrancières, notamment contre les Arabes israéliens, qu’il avait menacé de décapiter à la hache s’ils ne soutenaient pas la politique d’Israël, et ses appels à l’épuration ethnique, il est le symbole de la politique antipalestienienne.

Lieberman, démagogue s’appuyant notamment sur le vote du million d’Israéliens émigrés de l’ex-URSS, surfe sans vergogne sur la vague raciste attisée par la politique de Netanyahou. Il a fait monter les enchères pour négocier son entrée au gouvernement, où il a fait son retour comme ministre de la Défense le 30 mai 2016. L’arrivée d’un tel personnage à ce poste est une nouvelle insulte aux Palestiniens comme aux Arabes d’Israël, et ne fait que renforcer l’impasse dans laquelle se trouvent les deux peuples, israélien comme palestinien.62

 

 

L’impasse de la répression

Le 3 août 2016, le Parlement israélien a abaissé de 14 à 12 ans l’âge minimum pour emprisonner un enfant pour « acte terroriste grave ». Avec cette loi, l’État israélien prétend s’opposer aux attaques menées par des Palestiniens, parfois très jeunes, contre des soldats ou des civils israéliens.

L’incarcération des moins de 14 ans était déjà effective en Palestine. Mais c’est maintenant dans tout Israël que des très jeunes vont pouvoir être emprisonnés et que la répression va s’accentuer. Selon une organisation israélienne des droits de l’homme, en 2015, 30 enfants palestiniens ont été tués par l’armée et 1 735 blessés. Toujours en 2015, 860 très jeunes ont été arrêtés, dont 136 ayant moins de 12 ans.

Cette situation résulte bien sûr de l’oppression que subissent les Palestiniens et de l’absence complète de perspective d’amélioration de leur sort. Israël continue de grignoter de plus en plus de terres à la Palestine et boucle complètement la Cisjordanie et Gaza, enfermant le peuple palestinien dans une prison à ciel ouvert. Dans ces territoires, le chômage et la pauvreté touchent presque tout le monde.

Cette politique de plus en plus répressive n’apportera jamais la sécurité aux Israéliens. Au contraire, elle ne fera que pousser toujours plus de Palestiniens à se battre pour changer leur sort. En emprisonnant même les plus jeunes, les dirigeants israéliens les transformeront encore plus vite en jeunes révoltés.63

 

 

La Palestine

 

 

Le Hamas

Le Hamas est un mouvement islamiste constitué d'une branche politique et d'une branche armée, principalement actif à Gaza. Créé en 1987 par Sheikh Ahmed Yassin, Abdel Aziz al-Rantissi et Mohammed Taha, tous trois issus des Frères musulmans, sa charte affirme que « la terre de Palestine est une terre islamique ». Jusqu'à l'amendement de sa charte en 2017, il prônait donc officiellement la destruction de l'État d'Israël et l'instauration d'un État islamique palestinien sur tout le territoire de l'ancienne Palestine mandataire, avant de demander « l’établissement d’un État palestinien entièrement souverain et indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem pour capitale ».

Dans le cadre du conflit israélo-palestinien, le Hamas se définit lui-même comme un mouvement trouvant ses principes dans le Coran et se battant au nom de l'islam. Les militants du Hamas, dont ceux des Brigades Izz al-Din al-Qassam, prennent pour cible aussi bien les militaires que les civils israéliens. Entre avril 1993 et 2005, le Hamas a organisé des attentats suicides visant essentiellement des civils.64

 

Le Fatah

Le Fatah est un mouvement de libération de la Palestine fondée par Yasser Arafat au Koweït en 1959

Fatah est l'acronyme de «harakat ut-tahrîr il-falastîniyy», « Mouvement de Libération de la Palestine », les initiales en arabe répondent à la racine du mot HalaFet qui signifie « mort subite » et font référence à la Sourate 48- Al Fath (« La victoire éclatante »). Le Fatah est membre de plein droit de l'Internationale socialiste.

Bien que la quasi-totalité des représentants de ce parti soient musulmans, le Fatah se déclare laïque (contrairement, par exemple au Hamas qui est musulman et islamiste) et politiquement neutre (contrairement par exemple au Front populaire de libération de la Palestine d'obédience marxiste), alors qu'il appartient pourtant à l'Internationale socialiste. Il représente le mouvement le plus important au sein de l'Organisation de libération de la Palestine.

Nabil Shaath, un des hauts responsables du Fatah et ancien conseiller personnel de Yasser Arafat affirme, « la population de cette nouvelle Palestine inclura tous les Juifs résidents et tous les Palestiniens, qu'ils soient exilés ou soumis à l'occupation, qui choisiront de vivre en Palestine en acceptant un statut égal pour tous sans droits spéciaux ni privilèges. »

Pour le Fatah, le futur État palestinien fera partie intégrante de la « nation arabe fédérée ».

Le Fatah est directement associé aux échecs de l'Autorité palestinienne. Avec la reprise de la seconde Intifada en septembre 2000, le Fatah recule et c'est le Hamas qui en tire profit. Ainsi, depuis la mort de Yasser Arafat et le lancement de la démocratisation des territoires occupés, le Hamas devient un adversaire sérieux du Fatah.

Le Hamas gagne les élections législatives palestiniennes de 2006 et pour la première fois, le Fatah perd le pouvoir. Cette défaite sonne le glas de la vieille garde du Fatah, accusée par la jeune garde d'avoir conduit le Fatah à la défaite en ne luttant pas assez sérieusement contre la corruption qui gangrène l'économie palestinienne.

Le Hamas souhaitera néanmoins former un gouvernement d'union nationale avec le Fatah, mais les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa menaceront d'assassiner tout membre du Fatah participant à ce gouvernement. Les tensions interpalestiniennes croissantes conduisent le Fatah et le Hamas à l'affrontement. Le Fatah est lui-même miné par les luttes de clans.

Le 4 août 2009, et pour la première fois depuis vingt ans, le Fatah réunit son VIe Congrès général à Bethléem, Congrès qui voit un renouvellement des cadres dirigeants dont le comité central s'ouvre à des représentants de la nouvelle génération - dont Marouane Barghouti - au détriment de la vieille garde, tandis que Mahmoud Abbas est réélu à l'unanimité à la tête du parti. Divers analystes y voient la victoire du courant défendant la ligne politique du processus des négociations avec Israël.

Le 27 avril 2011, le Fatah et le Hamas tentent de conclure un accord de réconciliation en vue des élections générales prévues dans l'année. Cette tentative et d'autres ultérieures échouent.65

 

 

La bande de Gaza

La bande de Gaza est une bande de terre de 41 km de long sur la côte orientale de la mer Méditerranée dans le bassin Levantin, au Proche-Orient. Elle tire son nom de sa principale ville, Gaza. D'une largeur de 6 à 12 km et d'une superficie de 360 km2, son territoire est entouré au nord, à l'est et au sud-est par l’État d’Israël, et au sud-ouest par l’Égypte. Ses habitants sont appelés les Gazaouis. La bande de Gaza a la particularité d'être l'une des zones les plus densément peuplées au monde. Environ 1,7 million de Palestiniens y vivent ce qui en fait une des régions les plus denses du monde avec 4 700 habitants/km².

L'histoire récente de ce territoire palestinien, habité depuis plus de trente-cinq siècles, a été largement liée, depuis la fin du mandat britannique sur la Palestine, aux conflits entre ses voisins égyptiens et israéliens, qui l'ont occupé successivement. La bande de Gaza a accueilli nombre de réfugiés palestiniens déplacés par le conflit israélo-arabe. Avec la Judée-Samarie ou Cisjordanie, elle constitue l'État de Palestine.

Le processus de paix concrétisé par les accords d'Oslo signés en 1993 a placé la bande de Gaza sous l'administration intérimaire de l'Autorité palestinienne. À la suite du déclenchement de la seconde Intifada, le gouvernement israélien a procédé unilatéralement au retrait en 2005 de son armée sur le terrain et au déplacement forcé de la population juive (9 000 colons) qui s'était implantée dans la bande de Gaza. L'autorité du Président Mahmoud Abbas est mise à mal depuis la victoire électorale du mouvement islamiste Hamas de 2006, puis la violente prise de pouvoir de ce même mouvement qui y exerce le pouvoir effectif depuis juin 2007. Depuis, la bande de Gaza avait été isolée par un blocus israélo-égyptien et est le théâtre d’affrontements avec Israël dont trois majeurs en 2009, 2012 et 2014.

 

Implication de l'Iran dans la bande de Gaza

L'Iran soutient activement le Hamas en lui procurant une aide militaire, financière et politique. La rhétorique iranienne appelle les Israéliens à « retourner d’où ils sont venus » et affirme que « la disparition de l’État hébreu est inéluctable ». L'ayatollah Khamenei, guide suprême de la révolution islamique, rejette la solution à deux États et a déclaré que « la Palestine est indivisible » et la considère comme étant « sous occupation sioniste ». Le 19 novembre 2012, le secrétaire général adjoint du Jihad islamique palestinien, Ziad Nakhle, a déclaré dans une interview à la chaîne de télévision du Hezbollah, Al-Manar que « les armes et munitions en possession de la résistance palestinienne sont iraniennes de la balle aux roquettes tout comme leurs unités de production ». Ses propos ont été confirmés par le Secrétaire général de cette organisation, Abdallah Challah, qui a affirmé que « les armes de la résistance dans la bande de Gaza proviennent tou[te]s de la République islamique d’Iran. » Gabriel Tabarani, expert du Moyen-Orient et rédacteur en chef de Miraat Al Khaleej rapporte que l'Iran soutien financièrement le Hamas en plus d'un entraînement militaire. Il estime que les subventions iraniennes annuelles depuis 1993 sont de l'ordre de 30 millions de dollars. En 1995 le directeur de la CIA, James Woolsey a quant à lui déclaré devant une commission du Sénat américain que le montant était de 100 millions de dollars sans préciser pour quelle période. En novembre 2006 à la suite de l'embargo international après la prise du pouvoir du Hamas à Gaza, le Hamas a déclaré avoir reçu 120 millions de dollars, puis en décembre de la même année, lors d'une visite d'Ismail Haniyeh à Téhéran le gouvernement iranien s'est engagé à apporter au Hamas une aide complémentaire de 250 millions de dollars.

 

Politique et société

Samir Mashharawi, un dirigeant du Fatah de Mahmoud Abbas, accuse en 2007 le Hamas de vouloir « établir un mini-État taliban dans la bande de Gaza ». Selon Ismaël Haniyeh du Hamas, au contraire, « il ne peut pas y avoir d'état palestinien sans Gaza et nous ne cherchons pas, par conséquent, à établir une entité séparée dans l'enclave de Gaza ou un émirat de quelque sorte que ce soit [...] Le gouvernement de Gaza est un gouvernement élu, respectueux [...] de la démocratie, du pluralisme, des femmes et de leurs libertés, de la protection des droits publics et de la non-interférence dans la vie privée ». Le professeur de littérature anglaise Sahar El-Mougy s'exprimant lors de la cérémonie de clôture du cinquième Festival palestinien de littérature en mai 2012 au Caire a condamné ce qu’il décrit comme une « famine culturelle » à Gaza déplorant le fait « qu'il n'y a même pas de cinémas, de bibliothèques, de librairies proposant des livres sur les arts, la philosophie ou la littérature. Les seuls livres disponibles sont ceux traitant de la charia islamique (jurisprudence islamique) et du Fiqh (pensée islamique) ». Il accuse le Hamas d'effacer la culture palestinienne, en le remplaçant par une version extrémiste de l'islam. El-Mougy considère que le Hamas qui initialement était « un mouvement de résistance contre l'occupation, est devenu lui-même un mouvement de répression et est devenu un obstacle entre les Palestiniens et la vie. »

Après la prise de contrôle par la force de la bande de Gaza par le Hamas le 14 juin 2007 celui-ci a évincé les fonctionnaires liés au Fatah de Mahmoud Abbas des institutions du pouvoir tels que les organisations gouvernementales, les services de sécurité, les universités et les médias. Selon Amnesty International, sous le régime du Hamas les journaux ont été fermés et des journalistes ont été harcelés, des manifestations du Fatah ont été interdites ou réprimées violemment, comme dans le cas d'une grande manifestation pour l'anniversaire de la mort de Yasser Arafat qui a abouti à la mort de cinq personnes et fait 31 blessés parmi des manifestants qui avaient jeté des pierres sur les forces de sécurité du Hamas. Dans son rapport, Amnesty International dénonce les assassinats politiques, la ré-émergence d'une situation d'anarchie, les détentions arbitraires et les enlèvements, la torture et autres mauvais traitements de détenus et d'otages, l'impunité dont jouissent les auteurs de crimes et le manque de volonté politique de la part du Hamas qui administre de facto la bande de Gaza à tenir les auteurs de ces crimes comptables de leurs actes, le non-respect des droits humains fondamentaux, y compris les droits à la liberté d'expression, de réunion et d'association. Le Hamas a interdit presque toutes les activités du Fatah, fermant ses médias et réprimant ses rassemblements.

Depuis sa prise de contrôle de la bande de Gaza, le Hamas a fait fermer des restaurants, des cafés et des hôtels, en affirmant que ces lieux violent la tradition islamique. En septembre 2010, un parc d'attraction marin le "Crazy Water Park" a été vandalisé et incendié par des hommes en armes. Un ministère « de la dotation islamique » a été créé qui a déployé des « Comités de vertu » qui tendent à imposer le « voile islamique » (hijab) aux femmes en les avertissant des « dangers de vêtements impudiques » et qui les empêchent de circuler en cyclomoteurs. Selon l'agence Bloomberg, des hommes armés du Hamas ont empêché la présence sur scène de jeunes filles durant l'inauguration du Palestinian Heritage Museum le 7 octobre 2010, arguant que cela était « religieusement impropre ». Le « comité mœurs » dont les hommes patrouillent dans les rues pour s'opposer à la mixité, aux hommes portant des vêtements qu'ils considèrent « féminins » et à la vente de posters, livres, magazines et DVD qui selon eux « ne respectent pas la morale stricte ». La journaliste palestinienne Asma al-Ghul (en) a rapporté en 2009 qu'elle avait été retenue et interrogée par la police, pour s'être baignée tête nue et en riant. Selon l'agence de presse AP, Islam Shahwan, le porte-parole de la police du Hamas, a démenti l'existence de l'incident. Selon le Jerusalem Post, il a précisé que la police était déployée sur les plages à la demande du Comité pour la propagation de la vertu et la prévention du vice (en) et que « les résidents de Gaza doivent maintenir les traditions islamiques. » Selon l'agence Bloomberg, un autre porte-parole de la police, Rafik Abu Hani, a décrit cet incident comme une « anomalie ». Matthew Olsen, directeur d'Explore Corps et du club de surf de Gaza (Gaza Surf Club) - qu'il créa en 2010 avec le soutien de l'ONU -, déplore que « même si le Hamas est le plus souvent coopératif pour ce qui concerne le développement du surf à Gaza, il ne nous a pas toujours facilité les choses car il considère la plage comme une « zone de sécurité » où les hommes doivent se baigner en short et en tee-shirt, et les filles de plus de quatorze ans doivent couvrir leurs bras, leurs jambes et leur tête ». Olsen explique que « ces activités ont occasionnellement servi de prétexte au chantage de la part du Hamas qui interdit toutes les initiatives de paix avec Israël. » Il est arrivé qu'ils confisquent « les planches et le matériel » offerts en partie par des Israéliens, a déclaré le directeur d'Explore Corps.

Selon Human Rights Watch, le gouvernement du Hamas de Gaza a « intensifié ses efforts pour islamiser Gaza en 2010 » qui ont été qualifiés par cette organisation de « répression de la société civile » et « de graves violations de la liberté individuelle ». Jonathan Schanzer (en) a utilisé en 2009 le terme de « talibanisation » à propos de l'islamisation de la bande de Gaza et par référence aux talibans, pour décrire la manière dont le Hamas a « imposé des règles strictes aux femmes, découragé les activités généralement associées à la culture occidentale ou chrétienne, opprimé les minorités non musulmanes, imposé la loi de la charia et déployé la police religieuse pour faire respecter ces lois ».

Le 7 avril 2013, selon l'agence de presse chinoise Xinhua, l'administration du Hamas dans la bande de Gaza a promulgué « l'interdiction de porter des vêtements occidentaux et d'avoir des coupes de cheveux stylées ». Des parents gazaouis ont déclarés que le police avait arrêté leurs fils pendant plusieurs heures pour interrogatoire pour avoir porté « des jeans "taille basse" » et une « coupe de cheveux hérissés ». Un porte-parole de la police du Hamas, a déclaré à l'agence de presse chinoise que la police « avait arrêté quelques jeunes hommes pour avoir violé les mœurs et les traditions » précisant qu'ils « sont suspectés d'avoir importunés des jeunes femmes dans la rue par leur allure qui imite des manières contraires aux mœurs de la société palestinienne », que ces mesures policières avaient été prises « suite à des plaintes » soulignant qu'elles n'entraient pas dans le cadre d'une « campagne organisée », que les interpellés « n'ont pas subis de violence et n'ont pas été punis » et qu'il leur a été uniquement demandé de s'engager par écrit à « ne plus porter de jeans ou ce type de coupes de cheveux ». Des témoignages ont fait état d'un nombre croissant de patrouilles de police prés des écoles, des universités et des marchés. Le responsable du service de presse du Hamas a posté sur sa page Facebook que « ces mesures font partie d'une campagne organisée afin de rétablir les lois et les traditions islamiques ». Ces mesures ont été dénoncées comme des « violations à la démocratie et aux libertés individuelles » par un avocat affilié au Fatah, un autre affilié au Hamas a fait part de son soutien aux critiques contre ces mesures et déclaré que le « comité parlementaire du Hamas pour les droits de l'homme avait reçu plusieurs plaintes exigeant du gouvernement à faire cesser immédiatement ces mesures. »

 

Scolarité et éducation

Depuis le 1er avril 2013, les garçons et les filles de plus de 9 ans ne peuvent plus fréquenter les mêmes écoles dans la bande de Gaza. Ce texte, a été promulgué le 10 février 2013, puis approuvé par le conseil législatif du Hamas. Cette loi s'applique également aux écoles chrétiennes et celles tenues par les Nations Unies. Le texte interdit également aux hommes d’enseigner à des jeunes filles. Zeinab al-Ghoneimi, défenseur des droits des femmes à Gaza, considère cette mesure comme étant de la « ségrégation ».

Le 29 mars 2013, dans une émission éducative de la télévision du Hamas, Al-Aqsa TV des enfants d'une dizaine d’années ont été présentés chantant en chœur vouloir « mourir en martyrs » en perpétrant des attentats suicides.

Le 14 juillet 2013, Arte la chaîne de télévision généraliste franco-allemande a diffusé un reportage de Stéphane Amar et Rami Aboujamous filmé à Gaza présentant des « centres aérés un peu particuliers » qui proposent à des centaines d'enfants et d'adolescents de véritables stages paramilitaires qui ont pour « but avoué de préparer la jeunesse à la lutte armée ». Ces « stages » sont dénoncés par les organisations de défense des droits de l'homme palestiniennes.

En novembre 2013, le ministère de l’éducation du Hamas a entreprit de promouvoir la « résistance à Israël » dans le lycées gouvernementaux de la bande de Gaza. Ce nouveaux module a pour but d’inculquer « la foi dans le rôle de la résistance pour arracher les droits et prendre conscience de l’importance de préparatifs efficaces pour faire face à l’ennemi » Selon l'AFP qui a consulté les manuels, ils enseignent conformément au programme du Hamas que « Toute la Palestine, de la mer (Méditerranée) au fleuve (Jourdain) et du nord au sud, nous appartient, à nous les musulmans ». Selon le New York Times, les cours d’histoire en classes de quatrième, troisième et seconde mentionnent la Torah et le Talmud comme des « inventions » et décrivent le sionisme comme « un mouvement raciste qui compte parmi ses buts l’expulsion des Arabes hors du territoire entre le Nil en Afrique et l’Euphrate en Irak, Syrie et Turquie ». Ces manuels ne mentionnent pas les accords d’Oslo, signés entre l’OLP et l’État d’Israël en 1993 dont l'existence n'est pas reconnue par le Hamas.

En janvier 2014, lors d'une cérémonie de remise de diplôme à 13 000 adolescents palestiniens ayant participé à un camp de jeunesse patronné par les ministères de l’éducation et de l’intérieur (contre 5 000 participants seulement l’année précédente), le chef du Hamas à Gaza Ismail Haniyeh ainsi que de hauts fonctionnaires du Hamas les ont exhortés « non seulement à éradiquer Israël mais aussi à porter leur combat à travers le monde » ; Haniyeh a ajouté, s'adressant à Israël « Prenez garde à cette génération, c'est une génération qui ne connaît pas la peur, c'est la génération du missile, du tunnel et des opérations suicides ». Les instructeurs comprenaient essentiellement des membres des brigades Izz al-Din al-Qassam, la branche armée du Hamas ainsi que des instructrices qui, selon Haniyeh, sont chargées de superviser l'entrainement des jeunes filles afin qu'elles suivent les traces des femmes ayant commis des attentats suicides. Le programme a lieu durant les congés scolaires, il inclut des exercices de premiers soins, d’autodéfense, de maniement d'armes et des exercices militaires.

 

Une économie assujettie au blocus

L'économie gazaouite était traditionnellement agricole et n'a connu quasiment aucun développement industriel sous l'occupation égyptienne de 1949 à 1967.

À partir de 1967, elle s'est totalement intégrée au marché israélien dont elle est devenue totalement dépendante. Gaza exportait essentiellement des produits agricoles vers Israël mais aussi des produits finis, fabriqués sous licence israélienne, dans la zone industrielle frontalière d'Erez. La principale source de revenus restait cependant sa main d’œuvre non qualifiée qui était utilisée dans l'industrie du bâtiment et l'agriculture israéliennes. La culture et l'exportation des fraises depuis la bande de Gaza est une culture importante rémunératrice et emploie beaucoup de main d'œuvre (4 personnes par km2).

Depuis le début de la Seconde Intifada, les frontières entre la bande de Gaza et Israël ont fait l'objet de fermetures répétées au passage des biens et des personnes pour des motifs sécuritaires. Le poste-frontière et la zone industrielle de Erez ont été particulièrement la cible de nombreuses attaques armées des groupes palestiniens. En conséquence, l'ensemble de l'économie gazaouite s'est écroulée.

L'Autorité palestinienne a assuré la survie artificielle de l'économie en hypertrophiant le secteur public, principalement les services de sécurité, grâce aux subventions internationales, surtout de l'Union européenne. Près d'un Gazaoui sur trois serait rémunéré par l'Autorité palestinienne.

La bande de Gaza reste totalement dépendante d'Israël pour la fourniture de son électricité et de son carburant, et même si elle dispose de réserves de gaz offshore, elles ne peuvent être exploitées sans accès au marché international, cependant le 20 janvier 2011, le Premier ministre Benyamin Netanyahou annonce vouloir se retirer des secteurs de l'eau et de l'électricité, sans préciser d'échéance.

Après la prise du pouvoir par le Hamas en 2007, les bailleurs de fonds internationaux ont cessé les transferts financiers directs aux autorités publiques de la bande de Gaza qui ne sont plus en mesure de payer leurs employés. Le taux de chômage atteindrait en 2007 la barre des 40 %. La fermeture de tous les points de passage depuis 2007 a entraîné une restriction des approvisionnements en provenance d'Israël qui est l'unique fournisseur. Ainsi, le nombre de camions de livraison s'est réduit de 250 à 45 par jour. Sur les 3 900 fabriques de toute nature recensées en juin 2005, il n'en reste plus que 195 employant seulement 1 750 personnes au lieu de 35 000. D'après un rapport de la Banque mondiale, 95 % de l'activité industrielle a été stoppée. À cause de ce blocus israélo-égyptien, le territoire a subi une dégradation humanitaire et sanitaire.66

En 2008, huit organisations humanitaires, dont Amnesty International, Oxfam ou Médecins du Monde, dénonçaient « une punition collective contre la population civile gazaouie » qui compte quelque 1,5 million de personnes. La pauvreté, le chômage ne cessaient de croître. Les hôpitaux étaient déjà confrontés à des coupures de courant qui pouvaient durer 12 heures par jour. Les systèmes de distribution d'eau et d'épuration étaient à bout de souffle. La survie de 80 % de la population dépendait de l'aide alimentaire. Les trois quarts des travailleurs du secteur privé n'avaient plus d'emplois.

Pire, en décembre 2008 et janvier 2009, l'armée israélienne lançait l'opération « Plomb durci » qui devait coûter la vie à 1400 habitants de Gaza, en majorité des civils, dont 330 enfants. Selon un rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced), Gaza a alors « connu une destruction sans précédent de son infrastructure. » Les premières estimations de cet organisme faisaient état de destructions d'un montant de 4 milliards de dollars, trois fois le produit national brut de l'enclave palestinienne. La misère touchait alors « 90 % de la population » et revêtait des « aspects extrêmes » pour 65 % de la population de Gaza.

En 2009, la diplomatie française constatait que la population de Gaza n'accédait pas aux services et biens humanitaires car les organisations humanitaires ne pouvaient pas y entrer et y circuler librement, et n'étaient pas en situation d'acheminer les « volumes d'aide alimentaire » nécessaires.

Depuis, les organisations humanitaires n'ont pas cessé de tirer la sonnette d'alarme, soulignant les obstacles que les autorités israéliennes mettaient à toutes les tentatives de remise sur pied des infrastructures, en interdisant par exemple l'importation de pièces détachées. Les hôpitaux ne disposent pas de l'énergie nécessaire à leur bon fonctionnement, tandis que bien des Gazaouis, privés de maisons par les bombardements israéliens, sont réduits à camper.

Pour ne pas être accusée par l'opinion internationale d'affamer les Gazaouis, l'armée israélienne autorise le passage de produits alimentaires, mais dans un arbitraire total. La cannelle est autorisée mais pas la sauge et la coriandre. Les conserves sont permises mais pas les fruits au sirop ni la confiture... Parfois l'arbitraire s'explique. Tel fabricant gazaoui de concentré de tomates s'est vu interdit d'importer des boîtes de conserve vides pour écouler sa production, tandis que l'armée israélienne autorisait des tubes de concentré de tomate « made in Israël ».

Pour le reste, les autorités israéliennes ne font aucune concession, et notamment pour tout ce qui pourrait conduire à la reconstruction des infrastructures, des logements ou des écoles. Elles multiplient les obstacles, jouent la montre, narguent les organismes de l'ONU présents, traitant la population de Gaza avec le cynisme le plus total.67

 

Le 4 avril 2013, L'ONU a suspendu l'assistance alimentaire aux réfugiés palestiniens de Gaza à la suite d'échauffourées dans l'un des dépôts de nourriture de l'UNRWA dans lequel des manifestants étaient entrés de force en exigeant « le rétablissement d'une allocation mensuelle aux familles les plus démunies ». L'agence onusienne avait supprimé cette aide « versée en argent liquide en raison de coupes budgétaires ». Cet incident a motivé l'interruption temporaire de la distribution de la nourriture destinée à 25 000 palestiniens.

Enfin, selon l'armée israélienne, chaque jour, 260 camions, en provenance d'Israël, livrent 6 000 tonnes de marchandises à la population gazouie.

 

Tunnels de contrebande

L'origine des tunnels remonte, selon le Service de recherche du Congrès, à la division de Rafah en deux parties, dans le cadre du traité de paix israélo-égyptien de 1979, à la suite de laquelle des familles palestiniennes séparées ont construit les premiers tunnels comme un moyen de communication privé. Dans les années 1980, ces tunnels ont servi à la contrebande d'essence égyptienne, de dollars américains pour les changeurs de monnaie, de cadeaux de mariage, de courrier, de cigarettes, de drogue, d'or, de pièces détachées de voiture, mais rarement d'armes. Après le démantèlement en 2005 des colonies israéliennes de Gaza puis le retrait unilatéral du territoire, le gouvernement israélien a continûment exprimé une vive préoccupation sur le trafic d'armes sophistiquées par les tunnels (notamment des roquettes Katioucha et des missiles sol-air) affirmant que le gouvernement égyptien ne faisait pas tout son possible pour l'empêcher. La mise en place du blocus de Gaza par Israël puis par l'Égypte en 2007 a entraîné un accroissement de la contrebande privée par les tunnels (ceux découverts par l'armée égyptienne passant entre 2004 et 2007 de vingt à plus de deux cents), puis de l'implication du Hamas dans le contrôle de cette contrebande, au prix d'affrontements avec les gangs liés aux familles propriétaires des tunnels, appartenant à des clans bédouins ou palestiniens étroitement liés. En 2008, le nombre de tunnels progresse encore, s'établissant, selon les sources, entre 400 et 1 100. Les nouveaux tunnels doivent être approuvés par le Hamas.

 

Instabilité à la frontière égyptienne de la bande de Gaza

Le 28 juillet 2012, à la suite d'une rencontre entre Ismail Haniyeh, chef du Hamas à Gaza et le président égyptien Mohamed Morsi concernant le passage frontalier entre Gaza et l’Égypte, Haniyeh a annoncé que « les habitants de Gaza vont bénéficier de changements dans les procédures de passages ainsi que dans leur durée » et que le terminal fonctionnera 12 heures par jour, de 9 h à 21 heures. Le nombre des voyageurs sortant de la bande de Gaza pourra s'élever à 1 500 par jour, toute personne arrivant de l’étranger pourra entrer. Toutefois, l'attentat contre un poste-frontière égyptien le 5 août 2012 amène l'Égypte à fermer jusqu'à nouvel ordre le terminal de Rafah, qui relie son territoire avec Gaza. Quant aux tunnels clandestins, ils sont aussi fermés par le Hamas ou par l'Égypte.68

 

 

Une critique écologiste de l’occupation israélienne

Alors que le temps des colonies est heureusement révolu, un processus similaire est pourtant toujours à l’œuvre au Moyen-Orient, où les Palestiniens subissent depuis plus de soixante ans la politique d’occupation et d’apartheid de l’État d’Israël. À Gaza comme en Cisjordanie, le quotidien est ainsi semé d’obstacles (au sens symbolique comme au sens littéral), rendant la vie toujours plus compliquée aux habitants de ces territoires occupés. Par ailleurs, et bien que l’on en parle moins, cette politique a des conséquences considérables sur l’environnement de la région, réduisant à néant toutes les mesures écologiques qui pourraient être prises par les autorités palestiniennes. Le présent article se propose donc de mettre en évidence ces effets, qui certes ne doivent pas occulter la souffrance humaine, mais qui affectent profondément la qualité de vie des populations concernées.

 

Un apartheid environnemental

Ce qui frappe le visiteur attentif quand il rentre en Cisjordanie est la politique de ségrégation qui est partout mise en œuvre pour séparer les colonies israéliennes, de surcroît illégales au regard du droit international, des populations palestiniennes. De la législation à l’urbanisme en passant par l’accès aux voies de communication, tout est fait pour séparer deux mondes qui vivent pourtant côte à côte. Cette ségrégation touche également les écosystèmes puisque l’on constate directement une différence de traitement quant à l’aménagement de l’espace : alors que le territoire israélien frappe par sa « propreté impeccable », on constate dans de nombreux endroits de Cisjordanie une défaillance quant au ramassage des ordures. Cela fait partie intégrante de la stratégie de transfert silencieux mise en place par la politique coloniale puisque de nombreuses zones dépendent dans les faits de l’administration israélienne en ce qui concerne le traitement des déchets. Situation similaire dans la région d’Hébron, où l’armée israélienne interdit l’importation d’un acide destiné à traiter des eaux usées (officiellement, comme toujours, pour des raisons de sécurité), entraînant leur déversement dans la nature. Plus grave encore, à de nombreux endroits, les terres palestiniennes font office de décharges pour des déchets israéliens en tout genre, provoquant des problèmes de santé et de pollution des sols chez les populations locales.

Plus globalement, l’occupation, et surtout la prolifération des colonies empêche de prendre des mesures efficaces de protection de l’environnement. Les rationnements, le manque de moyens (l’Autorité Palestinienne dépend fortement de l’aide extérieure) et la non continuité du territoire rendent difficile la mise en œuvre ou la restauration des réseaux d’approvisionnement et d’évacuation d’eau. Ainsi, dans certaines régions, jusqu’à 45% de l’eau serait perdue en raison des rationnements et de la vétusté du réseau. La qualité de l’eau s’en trouve d’ailleurs détériorée, notamment suite à la rouille des canalisations non remplacées. Par ailleurs, les moyens déployés pour mener à bien cette ségrégation spatiale ont un impact non négligeable sur les paysages palestiniens puisqu’on remarque sur le terrain une multiplication de routes, de tunnels, de check-points, de murs et de clôtures superflus qui entraînent un déboisement et une pression accrue sur les sols. Face à tout cela, la création de « parcs naturels » (sur les terres palestiniennes il va sans dire) ou les plantations de forêts de conifères (arbre non adapté aux milieux de la région) pèsent peu de poids.

 

Colonisation hydraulique

La Palestine étant une région connaissant un stress hydrique important, les ressources hydrologiques se trouvent logiquement perturbées par la politique mise en œuvre. Cela engendre une inégalité flagrante dans la répartition des réserves d’eau potable puisqu’en moyenne, en Cisjordanie, un colon consomme 487 litres d’eau par jour contre 70 pour un Palestinien. Le scandale ne s’arrête pas là car la plupart des nappes phréatiques situées dans les sous-sols palestiniens sont de facto exploitées par Israël, notamment par le biais de la compagnie nationale Mekorot, laquelle revend cette eau aux populations palestiniennes pouvant se le permettre. Dans la vallée du Jourdain, l’injustice environnementale saute aux yeux puisque des colonies fleuries et verdoyantes, qui pour la plupart bénéficient d’un accès à l’eau courante en permanence, côtoient des camps de bédouins ou des villages palestiniens quasiment dépourvus d’eau potable, si ce n’est par des systèmes de récupération des eaux de pluie. Entre les deux, des stations de pompage le long des routes reliées à des tuyaux traduisent l’accaparement des ressources hydrauliques par les colons. Si les autorités israéliennes se félicitent régulièrement d’avoir fait « verdir le désert », il ne fait aucun doute que cela s’est fait au détriment des multiples villages originaires et d’une gestion durable des écosystèmes. C’est d’autant plus vrai que l’on remarque dans cette région de nombreuses monocultures (dates, vignes, tomates…) reliées à des systèmes d’irrigation faisant baisser de façon préoccupante les réserves d’eau douce. Outre cela, ces cultures intensives multiplient également l’utilisation d’engrais et de produits chimiques préjudiciables pour le milieu naturel puisqu’ils se retrouveront tôt ou tard dans les sous-sols palestiniens. La situation est encore pire dans la bande de Gaza. En raison du blocus israélien, des pénuries de carburants entraînent de nombreux dysfonctionnements dans les systèmes d’évacuation, d’épuration et d’alimentation des eaux. Conséquence de cela : des fuites ont entraîné des inondations de quartiers entiers d’eaux d’égout ainsi que le rejet de plusieurs millions de litres d’eau usées dans la mer, polluant ainsi des zones de pêche déjà restreintes.

 

Des comportements contre nature

Ce que l’on constate également, c’est l’importation d’un mode de vie en rupture totale avec les pratiques traditionnelles et les équilibres écologiques de la région. Les colonies se caractérisent pour la plupart par des vastes blocs de maisons ou d’appartements semblables, le tout clôturé à la façon des banlieues résidentielles hyper sécurisées de certaines villes inégalitaires telles que Johannesburg ou Sao Paulo. Elles contrastent avec l’urbanisme palestinien, plus en phase avec l’environnement et plus en accord avec la réalité historique et paysagère. Un exemple emblématique de cette situation est le village de Wadi Fukin, peuplé de 1.000 habitants et entouré par une colonie de plus de 40.000 personnes. Cette situation d’accaparement des terres rend de plus en plus difficile pour les habitants du village la pratique de leurs activités traditionnelles telles que l’agriculture. Par ailleurs, des conséquences collatérales de cette colonisation sont aussi visibles, en particulier dans les colonies les plus extrémistes idéologiquement : arrachages d’oliviers et de vignes, empoisonnement d’animaux et de terres, destruction de panneaux solaires ou encore rejets des eaux usées font partie des comportements constatés de part et d’autre dans le chef des colons de Cisjordanie. Loin d’être des actes isolés, ces délits font partie d’un véritable projet de colonisation d’un territoire par une puissance étrangère, acte condamné par nombre de résolutions du droit international. Par conséquent, il est urgent que les mouvements sociaux, mais aussi écologistes, soutiennent activement le peuple palestinien dans sa lutte contre l’oppression et pour la liberté. Cela passe par une sensibilisation accrue du plus grand nombre, une pression sur les gouvernements occidentaux pour qu’ils cessent leur soutien à la politique criminelle du gouvernement israélien ainsi que par le boycott des produits issus de cette politique.69

 

 

Les enfants de Palestine

En faisant référence au conflit israélo-palestinien, le Comité des droits de l’enfant s’est déclaré en 2013 « à nouveau vivement préoccupé par le fait que des enfants des deux camps engagés dans le conflit continuent d’être tués ou blessés, les enfants vivant dans le territoire palestinien occupé représentent un nombre disproportionné de ces victimes. »

L’État d’Israël est responsable de la bonne application de la Convention internationale des droits de l’enfant en Israël et dans le territoire palestinien occupé (TPO). En effet, selon la Cour internationale de Justice, il est, en tant que puissance occupante, responsable de la situation des droits de l’Homme en Palestine. Toutefois, l’État israélien refuse de reconnaître cette obligation.

En conséquence, de nombreuses violations des droits de l’Enfant ont lieu et restent impunies.

 

Principaux problèmes rencontrés par les enfants en Palestine

 

Enfants victimes de la guerre

Dans le conflit armé qui oppose Israël à la Palestine, on déplore la mort de nombreux enfants palestiniens, victimes innocentes tuées par erreur, mais parfois aussi abattues froidement et sans raison par des militaires israéliens.

Dans la bande de Gaza, où Israël mène une guerre contre le Hamas, les différents affrontements et raids israéliens ont conduit à la mort de nombreux enfants.
Les attaques visent souvent des lieux publics qui se transforment souvent en refuges pour les civils, tels que les écoles, les hôpitaux, etc. Au-delà des vies perdues, des dizaines de milliers d’enfants sont blessés et certains resteront handicapés à vie.

« Flashbacks, cauchemars, agoraphobie : les dégâts de la guerre n’épargnent pas les enfants », déplore l’Unicef suite à une étude menée auprès d’enfants gazaouis. Ces derniers sont traumatisés : 88 % d’entre eux éprouvent de la peur.

Le Hamas n’hésite pas non plus à utiliser les enfants palestiniens de la bande de Gaza comme personnes actives dans sa lutte contre Israël. Ainsi, sur un site internet, on peut voir que le Hamas glorifie et incite les enfants à se suicider pour défendre la cause palestinienne. Avec le slogan : « la mort pour Dieu est la victoire », des enfants sont encouragés à s’engager activement dans le conflit, au détriment de leur droit à la vie et à la protection.

 

Enfants victimes de l’occupation

D’autre part, l’occupation de la Palestine par Israël impacte quotidiennement la vie des enfants. L’Autorité palestinienne est grandement dépendante de l’aide internationale, les ressources financières sont maigres et les services publics ne sont pas à la hauteur.

Le mur, qui prend la forme d’une clôture par endroits et qui zigzague en Cisjordanie, a de nombreuses répercussions à la fois sur l’accès à l’éducation, à l’eau, aux soins et sur le développement économique du pays.

Par ailleurs, des rapports d’organisations non-gouvernementales démontrent qu’Israël fait usage de la force pour réprimer les manifestations pro-palestiniennes, n’hésitant pas à utiliser du gaz lacrymogène et à tirer sur la foule, même s’il s’agit d’enfants.

Un caillou a été défini par l’armée israélienne comme un projectile dangereux au même titre qu’une balle réelle. Ainsi, si un enfant lance un caillou sur un militaire israélien, ce dernier peut répliquer avec une arme et l’enfant peut écoper jusqu’à 20 ans de prison.

 

Pauvreté

Les restrictions israéliennes sur la libre circulation des personnes et des marchandises sont un obstacle majeur pour l’économie palestinienne.

En 2012, le taux de chômage était de 27% et selon les chiffres les plus récents, 26 % des Palestiniens vivent en-dessous du seuil de la pauvreté.

À Gaza, où la pauvreté est la plus forte, un jeune sur deux a la chance de travailler.

Les conséquences de la pauvreté sur la vie des enfants sont multiples : leur formation reste souvent lacunaire car ils quittent l’école très tôt, notamment pour travailler et subvenir aux besoins de leurs familles.

Le mariage précoce des jeunes filles et la criminalité des adolescents sont également des conséquences de la pauvreté.

 

Droit à l’éducation

En Palestine, environ 70 % des enfants vont à l’école primaire.

L’accès à l’éducation est difficile pour les enfants qui vivent dans les camps de réfugiés et dans les villages où il n’y a pas d’école.

Selon une étude de l’Unicef menée en 2013, plus de 2’500 enfants parmi les communautés étudiées traversent entre un et plusieurs checkpoints par jour pour se rendre à l’école. Une situation qui contribue à l’abandon scolaire et au travail des enfants.

De plus, le classes sont surpeuplées, leur nombre est insuffisant, l’enseignement est de moindre qualité et les écoles manquent de moyens et de matériels.

À Gaza, suite à l’Opération “Plomb durci” de 2012, plusieurs écoles ont été endommagées ou détruites. En 2013, plus de 123’000 enfants ont dû arrêter leur scolarité selon l’Unicef.

 

Droit à la santé

En Palestine, le taux de mortalité infantile est sept fois supérieur à celui d’Israël. Les causes de cette forte mortalité infantile sont variées : anémies, carences alimentaires ou encore malnutrition chronique sévère.

L’accès aux services de santé peut s’avérer extrêmement problématique en Palestine, en raison de la présence du mur et des checkpoints.

Des témoignages font état de cas où des familles se sont retrouvées bloquées par l’armée israélienne, alors qu’elles voulaient se rendre dans un hôpital pour soigner leurs enfants malades. Parfois, si les soins se font trop attendre, l’issue peut leur être fatale. Au cours du conflit, de nombreux hôpitaux ou dispensaires ont également été détruits, privant les enfants de leur droit à la santé.

 

Droit à l’eau

Les ressources en eau étant très limitées, l’hygiène est souvent reléguée au second plan, au profit de la satisfaction des besoins vitaux (boire et manger). Par ailleurs, la consommation d’eau non salubre entraîne également des maladies graves pour les enfants (diarrhées, hépatites…).

En Cisjordanie, en 2013, plus d’un million de Palestiniens doivent se contenter d’environ 60 litres d’eau par jour et par personne, ce qui est bien en dessous du seuil recommandé par l’ONU, de 100 litres par jour et par personne.

A Gaza, 95% de l’eau est impropre à la consommation humaine. Elle est tellement polluée qu’on estime que le territoire n’aura plus d’eau potable en 2016, avec effet irréversible en 2020. Le taux élevé de nitrate (dû notamment à une mauvaise gestion des eaux usées) est à l’origine de plusieurs maladies qui touchent notamment les bébés et les enfants.

 

Mariages d’enfants

Bien que l’âge légal de la maturité soit fixé à 18 ans, le mariage d’enfant est une pratique encore bien présente en Palestine puisqu’une fille sur dix est mariée entre 15 et 19 ans et 2 % d’entre elles avant 15 ans.

Ces mariages peuvent avoir des effets négatifs sur les jeunes filles qui ne savent pas quelles en sont les conséquences. En effet, bien souvent, après s’être mariées, les jeunes filles doivent devenir des femmes et s’occuper ainsi de la maison et de leur mari. De plus, à la suite de ces mariages, les jeunes filles tombent fréquemment enceintes et doivent alors s’occuper de leur progéniture, alors qu’elles sont encore elles-mêmes des enfants.

 

Discrimination

Les femmes et les filles continuent d’être victimes de discrimination. Elles sont notamment touchées par « les crimes d’honneur ». Même si selon la loi ces crimes sont punissables, les hommes écopent souvent d’une courte condamnation et les victimes ne trouvent pas d’écho suffisant à leur appel au secours.70

 

 

Alors, quel bilan peut-on tirer aujourd’hui ?

 

Israël : le poids de l’armée

Pour les Israéliens, cette politique a un coût très lourd. Israël est un petit pays de 7 millions d’habitants aujourd’hui. Forcément, toutes les familles ont perdu l’un des leurs dans l’une des guerres menées depuis sa création. En fait, sa population vit en état de guerre permanent, toujours l’arme au pied quand ce n’est pas l’arme à la main. Le service militaire est de trois ans pour les hommes, deux pour les femmes. Les hommes, jusqu’à quarante ans, doivent sept à huit semaines par an reprendre du service au sein de l’armée. Un ancien chef d’état-major pouvait dire du citoyen israélien qu’il était « un soldat en permission onze mois par an ».

L’armée est devenue omniprésente dans la société israélienne. Les anciens généraux sont nombreux parmi le personnel politique et la plupart des Premiers ministres de ces dernières années étaient d’anciens chefs d’état-major. La société israélienne est devenue une caserne où il ne fait pas bon être dénoncé comme un traître à sa patrie.

L’État a toujours consacré une part très importante de son budget à l’armée mais, ces dernières années, ce poids est devenu insupportable. L’État a mis en place un plan d’économies concernant les dépenses sociales. Des coupes claires ont été pratiquées dans les budgets sociaux. Les chômeurs de moins de 25 ans se voient contraints à accepter les emplois qui leur sont proposés s’ils ne veulent pas être radiés. Des femmes seules avec des enfants se sont vu supprimer des allocations qui leur permettaient de survivre.

Les inégalités, et pas seulement les inégalités sociales, ont toujours été très importantes dans la société israélienne : entre, d’un côté, Juifs d’origine d’Europe de l’Est, les Ashkénazes, et, de l’autre, les Sépharades ou Misrahi qui se voient parfois surnommés avec mépris les « noirs » d’Israël, originaires du Moyen-Orient, du Maghreb, ou d’Éthiopie plus récemment. Mais ces inégalités se sont approfondies ces dernières années. Un enfant sur trois vit, en Israël, sous le seuil de pauvreté. Même les 240 000 rescapés des camps d’extermination vivant en Israël n’ont pas le droit à un traitement de faveur puisqu’un tiers d’entre eux vit en dessous du seuil de pauvreté…

 

Le poids de l’extrême droite

Mais il n’y a pas que le coût matériel. Cette guerre menée aux Palestiniens contribue à rendre toute la société israélienne plus violente. Un jeune qui s’est livré pendant des mois en Cisjordanie à de véritables actes de barbarie à l’encontre des Palestiniens ne peut en revenir indemne.

Une extrême droite nationaliste et religieuse, qui dispose, avec les milliers de colons, d’une base militante et active, pèse lourdement dans la vie politique. Beaucoup d’entre eux sont partisans d’un « Grand Israël » comprenant la Cisjordanie, qu’ils appellent, d’après les termes bibliques, la Judée et la Samarie. Et, fidèles en cela à l’esprit du sionisme, certains reprennent ouvertement l’idée du transfert des Palestiniens d’Israël ou de Cisjordanie dans les autres pays arabes.

 

Palestiniens : Le Hamas au pouvoir

Du côté des Palestiniens, la situation est bien pire qu’il y a dix ans. Nous avons déjà évoqué toutes les conséquences pour la population palestinienne, sur le plan matériel et dans la vie quotidienne, de la politique israélienne.

Après la mort d’Arafat en 2004, celui qui était son Premier ministre, Mahmoud Abbas, a été élu président de l’Autorité palestinienne. Plus encore qu’Arafat, il a cherché à jouer la carte de la modération et de la négociation avec les grandes puissances. Il a cherché à se plier aux conditions posées par ce qu’on a appelé la « feuille de route », un document élaboré par les représentants des États-Unis, de l’Union européenne, de la Russie et de l’ONU, réunis dans un « quartet »… Les dirigeants occidentaux promettaient un État aux Palestiniens dans l’avenir, mais il fallait d’abord que ceux-ci démocratisent leurs institutions actuelles… En attendant, l’État israélien pouvait donc continuer de bombarder « démocratiquement » des Palestiniens qui ne faisaient pas assez d’efforts !

Mais le résultat de la « démocratisation » de la vie politique palestinienne ne fut pas celui que les dirigeants impérialistes souhaitaient. En janvier 2006, le Hamas, devenant le premier parti palestinien, remportait la majorité aux élections au Conseil législatif palestinien. La politique israélienne était parvenue à jeter une fraction importante des Palestiniens dans les bras des islamistes. Il faut quand même rappeler que cela n’a tout de même pas été le raz-de-marée électoral souvent évoqué : le Hamas n’a regroupé que 45 % des suffrages, les 55 % restants ayant fait le choix de voter pour des organisations laïques.

Le Hamas, après sa victoire électorale, constitua un gouvernement. Il a immédiatement été en butte à l’opposition d’Israël et des grandes puissances occidentales, ces dernières suspendant le versement de leurs aides. Une lutte de plus en plus ouverte et violente a opposé le Hamas et le Fatah, qui refusait de céder les leviers du pouvoir. Le Fatah bénéficiait du soutien occidental et de l’aide indirecte d’Israël quand, par exemple, l’armée israélienne arrêta, à l’été 2006, plusieurs ministres du Hamas.

Le Hamas dut accepter la formation d’un gouvernement d’union nationale en février 2007. Mais cela ne mit pas un terme aux affrontements qui conduisirent finalement à l’éclatement de l’Autorité palestinienne : au mois de juin 2007, le Hamas a pris le contrôle de Gaza alors que le Fatah gardait, lui, le contrôle de la Cisjordanie. Depuis, les heurts entre partisans du Hamas et ceux du Fatah sont réguliers, aussi bien à Gaza qu’en Cisjordanie.

Mais pour les Palestiniens, aucune de ces deux forces ne représente une perspective. La seule aspiration du Fatah est de se maintenir au pouvoir en se faisant accepter par l’impérialisme pour pouvoir disposer d’un appareil d’État, aussi rachitique soit-il, et de toutes les sources de revenus qu’il permet de dégager.

L’arrivée au pouvoir du Hamas dans une partie du territoire représente un recul social et politique dramatique pour les Palestiniens. Qu’une organisation aussi réactionnaire se soit retrouvée à la tête du combat des Palestiniens, cela marque bien l’impasse dans laquelle les nationalistes de l’OLP ont engagé leur peuple.

 

L’influence croissante de l’islamisme

L’influence des idées islamistes dépasse d’ailleurs celle du Hamas. Ces dernières années, elles se sont progressivement diffusées dans l’ensemble de la société palestinienne. Comme partout, le sentiment religieux se nourrit du désespoir.

La société palestinienne était dans les années 1970 l’une des plus laïques du Moyen-Orient. Dans bien des domaines, le poids de la tradition, de la religion et des clans familiaux restait très fort, mais l’OLP était une organisation laïque avec des Palestiniens de différentes origines - Habache était issu d’une famille chrétienne, par exemple - et la plupart ne faisaient aucune référence à la religion. Les femmes avaient massivement participé au combat politique, y compris à la lutte militaire au sein des milices de fedayins. Ces femmes y avaient gagné une liberté que beaucoup de femmes du Moyen-Orient pouvaient leur envier.

Aujourd’hui, dans les lieux publics des villes palestiniennes, les femmes qui ne portent pas le voile deviennent rares, quels que soient les milieux sociaux. C’est le discrédit de l’OLP qui a entraîné celui du nationalisme laïc et qui a permis à l’islamisme de progresser dans de nombreux domaines. Et l’OLP, pour conserver son influence, a essayé de concurrencer les islamistes sur leur terrain. Arafat, dans les dernières années de sa vie, s’était mis à fréquenter ostensiblement la mosquée. En 2001, une milice liée au Fatah s’est constituée et a pris le nom de « martyrs d’Al Aqsa », référence à la mosquée de Jérusalem. À Ramallah, l’Autorité palestinienne a constitué une police des bonnes moeurs avec pour mission, entre autres, de faire respecter le Ramadan.

Cet opportunisme contribue lui aussi à renforcer l’emprise de ces idées réactionnaires sur toute la société.

 

Un État palestinien : une solution qui n’offre aucune perspective aux plus pauvres

Un État, s’il devait voir le jour dans de telles conditions, ressemblerait à un bantoustan, ces États fantoches créés par l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid pour y parquer les Noirs loin des régions où habitaient les Blancs.

Cet État palestinien d’un peu plus de deux millions et demi d’habitants ne serait qu’un immense bidonville, réservoir de main-d’œuvre pour l’économie israélienne, ce qui permettrait à Israël de maintenir son emprise sur ces territoires qui auraient juste changé de statut. Cela pourrait satisfaire une minorité de dirigeants qui en tireraient bénéfice, mais pas la grande masse des Palestiniens qui continuerait de connaître la même misère.

Aujourd’hui, plus de deux millions de Palestiniens vivent en Jordanie, au Liban et en Syrie. Un tel État pourra-t-il les accueillir ? Israël n’envisage pas de leur reconnaître « le droit au retour ». Revenir exactement là où ils vivaient avant leur expulsion n’est peut-être pas possible dans bien des cas, mais ce genre de considérations n’empêche pas la loi israélienne de reconnaître ce droit à tous les Juifs du monde.

Quant au million d’Arabes israéliens, même s’ils sont traités en Israël comme des citoyens de seconde zone, ils n’iraient pas pour autant s’installer dans un État palestinien où ils seraient assurés de vivre plus mal.

Non, la création d’un État palestinien tel qu’il est envisagé ne changerait vraiment rien au sort de la grande majorité des Palestiniens.

Alors le peuple palestinien est aujourd’hui prisonnier d’un camp de concentration : quel que soit le statut de ce camp, Autorité autonome ou État à part entière, cela ne changera rien à sa situation. Les Israéliens se retrouvent, eux, à assumer le rôle de gardiens de ce camp. Et la vie des gardiens de prison n’est pas beaucoup plus enviable que celle de leurs prisonniers. Gardiens et prisonniers vivent dans la même prison… Un peuple qui en opprime un autre ne saurait être un peuple libre.

Mais il faut faire confiance à la capacité des peuples de trouver, à travers toutes les épreuves, le moyen de vivre ensemble. Nous, ici, nous devons nous rappeler combien d’ennemis héréditaires nos dirigeants nous ont désignés à différentes époques : les Anglais, les Allemands… Et combien de guerres ont opposé ces peuples avant qu’ils ne soient en situation de vivre côte à côte, pacifiquement.

Il en sera de même dans l’avenir, pour les Juifs israéliens et les Palestiniens. Ces deux peuples devront bien vivre ensemble et le chemin sera long mais ils finiront par vivre dans un même État qui reconnaîtra les mêmes droits à tous.71

 

 

Prisonniers palestiniens : les grévistes font reculer leurs geôliers

À la suite d’un accord conclu le 26 mai 2017 avec les autorités israéliennes, les prisonniers palestiniens en grève de la faim depuis le 17 avril ont cessé leur mouvement.

Grâce à leur détermination, ils ont obligé le gouvernement de Netanyahou à négocier et finalement à reculer sur une partie de leurs revendications, en particulier celles qui concernent les visites familiales.

Les prisonniers avaient commencé leur mouvement pour dénoncer les conditions de détention des 6 500 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, dont des femmes et des enfants, soumis à l’arbitraire, aux mauvais traitements, voire à la torture. Ils exigeaient aussi la fin de la détention administrative qui permet aux autorités israéliennes de maintenir enfermées plus de 600 personnes, sans inculpation ni procès, pour une durée indéfiniment renouvelable.

Ils étaient encore plus de 800 à avoir cessé de s’alimenter depuis 40 jours. Une trentaine de prisonniers avaient été hospitalisés en raison de la détérioration de leur état de santé.

Dans la volonté de minimiser le recul, l’administration pénitentiaire a affirmé que les prisonniers n’ont obtenu que le droit à deux visites mensuelles, et qu’ils n’auront toujours pas la possibilité d’utiliser des téléphones ou des cabines publiques pour joindre leurs proches.

À l’inverse, Issa Qaraque, le dirigeant de la commission de l’Autorité palestinienne chargée de la question des prisonniers, a déclaré dans une conférence de presse le 28 mai que « 80 % des demandes » des prisonniers ont été satisfaites. Il a ainsi évoqué un élargissement du droit de visite à d’autres membres de la famille que les parents directs et une amélioration des soins.

Quelle que soit la réalité des concessions obtenues, le simple fait d’avoir obligé le gouvernement israélien à reculer constitue une victoire. Et c’est bien ce sentiment qui a été exprimé à juste titre par les familles des prisonniers et les Palestiniens mobilisés en nombre pour leur apporter leur soutien.72

 

 

Halte au massacre des Palestiniens !

En tirant à balles réelles sur des habitants désarmés de la bande de Gaza qui protestaient le 14 mai 2018 contre le transfert à Jérusalem de l’ambassade américaine, l’armée israélienne a causé la mort d’au moins 59 Palestiniens, dont huit enfants de moins de 16 ans, et fait plus de 2 400 blessés.

Au moins 40 000 Palestiniens s’étaient massés en différents points le long de la clôture israélienne, pour la septième semaine de la Marche du retour organisée pour commémorer la Nakba (« catastrophe » en arabe). Celle-ci désigne l’exode de plus de 700 000 Palestiniens chassés de leurs maisons et de leurs terres au moment de la création d’Israël. Les manifestants entendaient aussi dénoncer le blocus imposé depuis plus de dix ans à la bande de Gaza, condamnant plus des deux tiers de ses habitants à vivre de l’aide humanitaire. En décidant le 12 mai de fermer l’unique point de passage des marchandises vers Gaza, aggravant ainsi la situation déjà dramatique des Gazaouis, le gouvernement israélien s’est livré à une nouvelle provocation.

L’inauguration de la nouvelle ambassade américaine à Jérusalem donnait une autre raison aux Palestiniens d’exprimer leur colère. Conquise en 1967 à l’issue de la guerre des Six-Jours, la partie orientale de Jérusalem, peuplée très majoritairement de Palestiniens, avait été officiellement annexée en 1980 par Israël. Depuis, les autorités israéliennes n’ont jamais cessé de mener une politique de colonisation visant à en chasser les Palestiniens. Un rapport de l’Union européenne a estimé qu’entre 1967 et 2016 Israël avait conduit à Jérusalem une « politique de déportation silencieuse », notamment en révoquant les permis de milliers de résidents palestiniens, dans le but de préserver une « majorité juive substantielle ». En décidant, en décembre 2017, le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, Trump apportait son soutien ouvert à cette politique des dirigeants israéliens.

Depuis la création d’Israël, les dirigeants américains ont apporté un soutien indéfectible à l’État israélien, qui est pour eux un allié privilégié, gendarme de l’ordre impérialiste dans la région. Mais, soucieux de ne pas trop mettre les États arabes alliés des États-Unis en difficulté vis-à-vis de leur population, ils avaient aussi cherché à se donner une image de médiateurs entre Israéliens et Palestiniens.

Depuis son accession au pouvoir, par ses déclarations et ses prises de position, Trump ne se donne même plus cette peine et il encourage ainsi le gouvernement d’Israël, l’un des plus à droite de l’histoire du pays, à poursuivre sa politique de colonisation d’une façon encore plus brutale et arrogante vis-à-vis des Palestiniens.

Durant deux mois, depuis les premiers rassemblements à la frontière entre Gaza et Israël le 30 mars, les forces israéliennes auraient tué au moins 107 Palestiniens dans l’enclave et blessé environ 12 000 personnes. Cette répression s’inscrit dans la continuité de la politique des gouvernements israéliens, une politique criminelle et sanglante qui alimente depuis 70 ans la révolte légitime des Palestiniens. Elle condamne aussi la population israélienne à vivre en permanence sur le pied de guerre, la transformant en gardiens de prison ou en bourreaux, comme cela a encore été le cas dans les massacres à la frontière de Gaza.73

 

 

Gaza : la contestation sociale réprimée violemment

Entre le 14 et le 19 mars 2019, des centaines de Palestiniens de la bande de Gaza ont manifesté contre le coût de la vie sous le slogan « Nous voulons vivre », lancé sur les réseaux sociaux et repris par les manifestants.

Deux millions d’habitants vivent sur l’étroite bande de Gaza. Un habitant sur deux vit sous le seuil de pauvreté et la survie des deux tiers de la population dépend de l’aide étrangère. Le chômage touche 53 % des actifs, 70 % des jeunes.

Dans cette situation sociale déjà catastrophique, l’augmentation des taxes par le Hamas, le parti islamiste au pouvoir depuis 2007, contribue à rendre la vie encore plus difficile. Les produits importés, y compris alimentaires, sont hors de portée de la majorité des habitants. Le prix des tomates a triplé.

En réaction à cette aggravation de leur situation, des centaines de manifestants ont envahi les rues. Partie de l’immense camp de réfugiés de Jabaliya, au nord du territoire, où s’entassent plus de 100 000 personnes, la contestation s’est étendue à plusieurs autres endroits.

Si le Hamas encourage les « marches du retour » organisées chaque vendredi depuis un an pour protester contre le blocus israélien et exiger le retour des Palestiniens chassés de leur terre, il a durement réprimé cette flambée de contestation sociale. Le ministre de l’Intérieur, tout en affirmant comprendre « les manifestations liées aux difficultés créées par le blocus », a affirmé : « Nous ne laisserons personne les exploiter pour semer le chaos. » Une réponse aux manifestants dont plusieurs ont exprimé, le plus souvent sur les réseaux sociaux, leur colère devant les avantages que s’octroient les dirigeants et leurs familles. Les forces de sécurité du Hamas ont donc bastonné les manifestants, arrêté des dizaines de jeunes accusés d’avoir appelé aux rassemblements sur les réseaux sociaux et frappé les journalistes qui s’aventuraient dans les manifestations.

Les Gazaouis révoltés par leurs conditions de vie ne se sont pas seulement heurtés aux matraques du Hamas, doublées d’insultes les accusant d’être des traîtres manipulés par Israël. Ils ont également eu droit aux déclarations de soutien empoisonnées de l’Autorité palestinienne, qui dirige la Cisjordanie et voudrait bien reprendre la main sur Gaza en éliminant le Hamas. L’Autorité palestinienne a ainsi assuré les manifestants de sa compréhension, alors qu’elle participe à l’aggravation des conditions de vie en rognant sur les salaires des fonctionnaires et en refusant même de payer la facture de carburant de la seule centrale électrique de la bande de Gaza.

Mais le comble du cynisme revient évidemment au gouvernement israélien de Netanyahou, qui a relayé en boucle les vidéos montrant les images de la répression des manifestations et fait mine de s’en émouvoir, alors que sa politique de blocus et de guerre est la première responsable de la situation désespérée des Palestiniens de Gaza ! Les tentatives de récupération des uns et des autres traduisent en tout cas un même mépris de fond pour la population palestinienne.74

 

 

Un pouvoir brutal pour les Arabes et les Juifs

Lors des élections législatives qui ont eu lieu le 9 avril 2019, Benyamin Nétanyahou, le chef du gouvernement et candidat du principal parti de droite, le Likoud, aux commandes depuis 2009, briguait un cinquième mandat consécutif. Avec 26 % des voix, il devançait de très peu son principal concurrent mais en s’alliant avec les autres partis de droite et d’extrême droite, il est parvenu à conserver son poste.

Menacé d’une inculpation par la justice pour corruption, fraude et abus de confiance, Netanyahou a mené une campagne très à droite, se posant en garant de la sécurité d’Israël contre les Palestiniens, contre le Hamas, contre l’Iran… Après avoir ouvertement encouragé la colonisation de la Cisjordanie depuis des années, Nétanyahou a affirmé, à quelques jours du vote, que s’il gagnait les élections, il annexerait toutes les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, précisant même qu’il ne ferait pas de distinction « entre les [plus grands] blocs de colonies et les colonies isolées ».

Son principal concurrent, Benny Gantz, un ancien chef d’état-major, conduisait la liste de centre droit Bleu Blanc qui ne se distinguait quasiment en rien de Netanyahou sur le plan politique. Tout au long de la campagne, Gantz a cherché à convaincre l’électorat qu’il pouvait être aussi efficace que le dirigeant du Likoud sur le terrain sécuritaire.

Les autres concurrents de Netanyahou se situaient surtout sur sa droite. Afin de ratisser largement l’électorat d’extrême droite et se donner les meilleures chances de former une coalition après les élections, Netanyahou lui-même a poussé des partis religieux nationalistes à faire figurer sur leur liste deux représentants de Force juive, une organisation au racisme anti-arabe affiché et prônant le recours à l’assassinat et au terrorisme.

Quant aux travaillistes, qui ont été le parti dominant, sinon hégémonique durant les 30 premières années de l’histoire d’Israël, ils ne parviennent à recueillir que 5 % des voix. Eux-mêmes ne se différenciaient pas de Netanyahou avec lequel ils ont gouverné à plusieurs reprises dans le cadre de gouvernements d’union nationale. « La sécurité avant tout », constituait le premier point de la plateforme du Parti travailliste, ainsi qu’un vœu de « se séparer » des Palestiniens.

Menée exclusivement sur le terrain sécuritaire et nationaliste, la campagne a totalement passé sous silence toutes les autres questions, et en particulier celles des inégalités sociales qui sont particulièrement fortes en Israël où plus d’un quart des Israéliens vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Israël est présenté comme la « nation start-up », à l’économie florissante et avec un secteur de technologie de pointe parmi les plus performants du monde. Mais ce secteur, avec ses hauts salaires, n’occupe même pas 10 % de la population. La réalité que vit une grande partie de la population israélienne, à commencer par les près de deux millions d’Arabes israéliens, est faite des très bas salaires qui ne permettent pas de se soigner, de se loger et parfois tout simplement de se nourrir correctement. Plus d’un million d’enfants vivent dans la pauvreté, un chiffre qui n’a fait qu’augmenter ces dernières années, et d’après l’ONG israélienne Latet, une partie d’entre eux ont dû récupérer de la nourriture dans la rue ou dans les poubelles. L’État israélien a bâti l’une des armées les plus modernes du monde mais il y est parvenu en diminuant ses investissements consacrés aux infrastructures, au système de soins, aux retraites et aux allocations sociales, condamnant une partie de la population, y compris juive, à des conditions de vie particulièrement indignes.

Selon toute probabilité, le gouvernement qui sortira de ces dernières élections poursuivra, avec ou sans lui, la politique de Netanyahou, une politique agressive et brutale envers les Palestiniens, ne leur laissant aucun espoir de satisfaire leurs aspirations à une existence nationale, instaurant contre eux un véritable régime d’apartheid. Cette violence et ce mépris social, une grande partie de la population juive israélienne les subit aussi.75

 

 

Israël – Émirats arabes unis : un accord au mépris des Palestiniens

Les Émirats arabes unis et Israël ont annoncé le 13 août 2020 la signature à Washington d’un accord censé conduire à une normalisation complète des relations diplomatiques entre les deux pays.

Pour les États-Unis qui ont poussé à ce rapprochement, il s’agissait de renforcer l’axe anti-iranien dans la région. Pour la première fois, un État du Golfe reconnaît officiellement Israël. Il est possible que d’autres monarchies pétrolières suivent, à commencer par un autre allié des États-Unis et adversaire de l’Iran, l’Arabie saoudite. Quant aux relations commerciales entre Israël et les Émirats arabes unis, elles n’ont pas attendu cet accord pour exister.

Les Émirats arabes unis ont prétendu que cet accord mettait fin à toute annexion supplémentaire par Israël de territoires palestiniens en Cisjordanie. Le Premier ministre israélien Netanyahou a immédiatement rectifié en précisant : « L’annexion est simplement reportée. » Le lendemain même de l’accord, l’aviation israélienne procédait à de nouveaux bombardements sur le territoire de Gaza.

Mais, même si Netanyahou renonçait aux annexions annoncées depuis plusieurs mois, cela ne changeait en fait rien. Netanyahou n’a cessé d’agiter la menace de l’annexion de la totalité de la Cisjordanie, en partie pour flatter son électorat d’extrême droite. Mais, entre la démagogie et la mise en œuvre, il y a un pas. Certains dirigeants israéliens considèrent que laisser l’Autorité palestinienne maintenir l’ordre dans la partie de la Cisjordanie qu’elle administre reste l’option la moins coûteuse.

L’accord entre les Émirats arabes unis et Israël ne fait que confirmer ce dont bien des Palestiniens étaient conscients : pour défendre leurs droits, tout au long de leur histoire, ils n’ont jamais pu compter que sur leur propre lutte, sans rien attendre des États arabes de la région ni de leurs classes dominantes.76

 

 

Crise israélo-palestinienne de 2021

Dans la nuit du 10 mai 2021, Israël a bombardé Gaza, causant la mort d’au moins 20 personnes dont neuf enfants.

Le prétexte en était les roquettes envoyées depuis l’enclave palestinienne, que le bouclier israélien antimissiles a probablement en grande partie arrêtées.

Cette escalade meurtrière avait débuté le 6 mai, lorsque l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est a été le lieu d’affrontements violents entre Palestiniens, défendant leur droit à vivre dans cette partie de la ville, et nationalistes juifs d’extrême droite, partisans de la colonisation totale, soutenus par l’armée et la police israélienne.

C’est dans le quartier pauvre de Cheikh Jarrah que trois familles palestiniennes étaient menacées d’une expulsion rapide, des dizaines d’autres étant sur la sellette à plus ou moins court terme. La maison de l’une d’entre elles était, le 6 mai, la cible de manifestants d’extrême droite, d’autres se massant dans les quartiers alentour au nom de la Journée de Jérusalem. Dans l’imagerie de la droite israélienne nationaliste, celle-ci symbolise la conquête de la partie est de la ville lors de la guerre des Six-Jours de 1967.

Aux provocations des colons s’est ajoutée la répression des forces de police et de l’armée contre les Palestiniens présents en ces soirs de ramadan devant la mosquée al-Aqsa, révoltés contre l’arrogance des manifestants d’extrême droite et contre la situation invivable que l’occupation israélienne perpétue. Les forces de répression ont même tenté d’empêcher la population de se rassembler pour le repas de rupture de jeûne, et d’arrêter les bus venant des villages alentour.

La décision de la Cour suprême, le 9 mai, de reporter le jugement censé autoriser l’expulsion manu militari des familles arabes du quartier Cheikh Jarrah n’a pas calmé la colère des Palestiniens.

Le 10 mai, après plusieurs soirs d’affrontements à Jérusalem, plus de 300 blessés étaient recensés dans les rangs palestiniens. Les hypocrites appels « à la retenue » adressés aux forces israéliennes par les grandes puissances occidentales n’avaient pour but que d’être publiés, et les déclarations sciemment provocantes de Netanyahou, toujours en peine d’alliances pour former un gouvernement, n’ont fait qu’encourager les agresseurs d’extrême droite.77

Pendant 11 jours, les missiles, obus et drones israéliens ont tué plus de 240 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, souvent des familles entières. En Israël, 13 personnes ont été tuées, dont un enfant. Les appels à un cessez-le-feu ont été proposés pour la première fois le 13 mai par le Hamas, mais ont été rejetés par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.78

Sous la pression américaine, le gouvernement israélien a accepté de mettre fin, à compter du 21 mai, à ses bombardements sur la bande de Gaza, le Hamas quant à lui s’engageant à cesser ses tirs de roquettes.79

 

 

Avec ou sans Netanyahou, la droite extrême au pouvoir

Le 13 juin 2021, la coalition hétéroclite des huit partis israéliens d’opposition à Netanyahou est parvenue à un accord de gouvernement. Le dirigeant d’extrême droite Neftali Bennett, l’une de ses deux têtes, avec le centriste de droite Yaïr Lapid, est  devenu Premier ministre.

En principe, au bout de deux ans c’est Lapid, leader du parti Yesh Atid (Il y a un futur), qui succédera à Bennett. Celui-ci était depuis 2019 à la tête du parti Yamina (À droite) et du parti des colons Foyer juif.

Des manifestants ont affiché une certaine satisfaction à voir celui qui se faisait appeler Bibi subir un échec, après douze ans de règne. Mais sa politique, celle du Likoud dont Bennett fut longtemps un dirigeant, et de l’extrême droite son alliée, était au moins autant représentée qu’avant.

La classe dirigeante israélienne a fini par trouver ce moyen d’écarter celui dont la morgue et les casseroles judiciaires étaient devenues gênantes. Pour la population, juive comme palestinienne, celle d’Israël comme celle des territoires occupés et de Gaza, c’est tomber de Charybde en Scylla. Le programme de Bennett, cet homme d’affaires enrichi dans la cybersécurité, a toujours été la colonisation à outrance, jusqu’à prôner l’annexion pure et simple des deux tiers de la Cisjordanie. D’ailleurs, pour lui, il est faux de parler d’occupation israélienne sur ces territoires puisque « il n’y a jamais eu d’État palestinien ». La Cisjordanie n’est pour lui, comme pour nombre de politiciens nationalistes et sionistes, que la Judée-Samarie des textes bibliques. Pour Bennett, comme il l’a souvent déclaré, « la terre d’Israël est à nous depuis 3 800 ans et elle est indivisible ».80

 

 

Une journaliste tuée : un crime de l'armée israélienne

Le 11 mai 2022, Shireen Abu Akleh, journaliste américano-palestinienne de la chaîne Al-Jazeera, a été tuée d’une balle au visage lors d’un reportage sur un raid israélien dans le camp de réfugiés de Jénine, au nord de la Cisjordanie.

Équipée d’un gilet pare-balles siglé « Press », elle était bel et bien visée en tant que journaliste. D’après Reporters sans frontières, c’était la septième tuée dans les territoires palestiniens depuis 2018. Shireen Abu Akleh, qui dénonçait depuis plus de vingt ans les violences de l’État israélien, était célèbre au Proche-Orient et dans tout le monde arabe, où son assassinat a suscité une grande émotion.

Le 13 mai, à Jérusalem-Est, alors que des milliers de Palestiniens étaient rassemblés pour ses obsèques devant l’hôpital où reposait son corps, les policiers israéliens ont chargé la foule, distribuant les coups de matraque y compris aux porteurs du cercueil, usant de fumigènes et de grenades assourdissantes, arrachant les drapeaux palestiniens. Au même moment, dans le camp de Jénine et ses alentours, treize Palestiniens ont été blessés par balles.

Ce déchaînement de violence était à l’image de ce que vivaient les Palestiniens depuis des semaines. Depuis le 22 mars, à la suite d’une série d’attentats qui ont fait 19 morts parmi la population israélienne, le Premier ministre israélien Naftali Bennett multipliait les gestes en direction de l’extrême droite, dont il est lui-même issu. À la tête d’une coalition hétéroclite qui va de la droite religieuse à la gauche travailliste, fragilisé par plusieurs défections, il tentait ainsi de sauver son gouvernement. Les restrictions de circulation et les humiliations se sont accentuées. En Cisjordanie, particulièrement à Jénine, les ratissages militaires, les arrestations sont devenus quotidiens. L’État israélien poursuit et intensifie sa politique de colonisation à Jérusalem-Est et en Cisjordanie : le 12 mai, Bennett a encore annoncé la construction de près de 4 500 logements dans les colonies de Cisjordanie.

Après la diffusion dans le monde entier des images du corps sans vie de la journaliste, les États-Unis et l’Union européenne n’ont pu que condamner son assassinat et la brutalité des policiers israéliens lors de ses obsèques. Mais les grandes puissances n’ont rien à redire au terrorisme d’État que les dirigeants israéliens infligent au quotidien à tout un peuple, car elles en sont complices.81

 

 

L’extrême droite toujours plus forte

Arrivée en tête des élections législatives du 1er novembre 2022, la coalition constituée par Benjamin Netanyahou est parvenue, au prix de longues tractations, à constituer son gouvernement, dont la moitié des membres appartiennent à l’extrême droite religieuse et nationaliste, voire ouvertement raciste.

Dirigeant du Likoud, principal parti de droite, Netanyahou retrouvait donc le poste de Premier ministre qu’il avait occupé sans interruption pendant douze ans. Il avait été écarté du pouvoir par la victoire aux précédentes élections législatives, en juin 2021, d’une coalition regroupant des partis de droite, d’extrême droite, de gauche avec les travaillistes et le Meretz, et une organisation islamiste arabe. Quels que soient les domaines, ces partis n’avaient fait que continuer la politique de Netanyahou, poursuivant la colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, se livrant à des opérations militaires contre la bande de Gaza et aggravant la répression à l’encontre des Palestiniens de Cisjordanie. Beaucoup d’électeurs de droite ont probablement été convaincus que, dans un contexte de tensions de plus en plus fortes, il valait encore mieux ramener Netanyahou au pouvoir puisque, de toute façon, la politique menée était la même.

Ces élections ont confirmé la disparition presque totale de la gauche de la scène politique. Après avoir été très longtemps hégémonique, le parti travailliste, réunissant péniblement un peu plus de 3 % des voix, a failli perdre toute représentation parlementaire pour la première fois de son histoire. Il est le premier responsable de cet inexorable déclin, ayant contribué par sa politique à renforcer les forces les plus réactionnaires. Dès la fondation d’Israël, ses dirigeants, qui se revendiquaient pourtant du socialisme, ont cherché à obtenir le soutien des autorités religieuses juives en leur laissant le contrôle de l’état civil, des mariages, et d’une grande partie de la vie sociale. Après la guerre des Six-Jours en 1967 et l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza, les travaillistes ont encouragé l’installation des premières colonies juives. Ce mouvement de colonisation a constitué un foyer de développement de la droite religieuse et d’une extrême droite de plus en plus radicale et violente, qui ont finalement été capables d’évincer les travaillistes du pouvoir.

Cette évolution a conduit au renforcement des partis religieux et ultra nationalistes comme ceux de la liste Sionisme religieux, devenu avec 10 % des voix la troisième force politique. L’un de ses dirigeants, Itamar Ben Gvir, exprime ouvertement son racisme antiarabe, prône l’annexion de la Cisjordanie, l’expulsion des arabes israéliens jugés « déloyaux ». Pour gouverner, Netanyahou avait besoin du soutien de ces partis. Pour leur donner des gages, il a annoncé une réforme de la justice. Il y a d’ailleurs un intérêt direct puisque cela lui permettrait probablement de mettre un terme au procès dans lequel il était accusé de corruption, fraude et abus de confiance. Mais, en renforçant le pouvoir du parlement et en retirant des prérogatives à la Cour suprême, une telle réforme viserait aussi et surtout à réduire les droits des Arabes, des femmes, des homosexuels, de tous ceux qui sont dans le viseur des ultrareligieux.

Les Palestiniens, victimes de la répression et dont les droits sont bafoués, sont les premières victimes de cette évolution. Mais la population israélienne paye elle aussi un prix de plus en plus lourd par le renforcement des idées et des organisations réactionnaires d’extrême droite, confirmant ainsi qu’un peuple qui en opprime un autre ne peut pas être un peuple libre.82

Le premier acte de ce gouvernement sur le plan international a consisté à bombarder le 2 janvier 2023 l’aéroport de Damas, en Syrie, faisant quatre morts. Le lendemain le ministre Ben Gvir y a ajouté une provocation à l’égard des Palestiniens en se rendant sur l’esplanade des Mosquées de Jérusalem. Renforcement de l’extrême droite, évolution vers un régime de plus en plus autoritaire et état de guerre permanente, telles sont les seules perspectives que ce gouvernement et sa politique d’oppression des Palestiniens peuvent offrir aux Israéliens.83

 

 

Une politique terroriste d’État

Le 7 octobre 2023, le Hamas a déclenché une offensive de grande ampleur contre Israël. Après avoir tiré plusieurs milliers de roquettes depuis la bande de Gaza, des commandos ont réussi à s’infiltrer en Israël par voie terrestre, aérienne et maritime, cherchant à tuer aveuglément les hommes, femmes et enfants qu’ils rencontraient, faisant plus de 1 200 morts et 2 400 blessés. Plus d’une centaine de personnes ont été retenues comme otages à Gaza.

Du côté du gouvernement israélien et de l’état-major, la surprise semble avoir été totale. La barrière sécurisée ultra­moderne construite autour de Gaza était réputée infranchissable et son installation avait coûté des milliards de dollars. La majorité des commandos du Hamas sont cependant passés par le poste-frontière d’Erez, point de passage destiné aux civils palestiniens, dont ils ont réussi à prendre le contrôle. Ils sont aussi parvenus à se rendre maîtres du quartier général de la division de Gaza, ce qui a désorganisé les troupes israéliennes.

La responsabilité de cette nouvelle guerre incombe en premier lieu au gouvernement israélien. Son Premier ministre, Benyamin Netanyahou, est revenu au pouvoir en décembre 2022 en constituant le gouvernement le plus à droite de l’histoire du pays, formé avec des partis religieux ultranationalistes et ouvertement racistes. Vis-à-vis des Palestiniens, Neta­nyahou n’a fait qu’aggraver la répression et développer la colonisation en Cisjordanie.

Au-delà de la politique menée ces derniers temps par Netanyahou et l’extrême droite, c’est la politique menée par tous les gouvernements israéliens depuis 1948, consistant à spolier les Palestiniens de leurs terres et à leur refuser le droit à une existence nationale, qui est responsable des affrontements guerriers qui ensanglantent la région à intervalles réguliers. Loin de garantir la sécurité des Israéliens comme ses dirigeants l’ont toujours prétendu, cette politique a alimenté la colère des Palestiniens et un légitime sentiment de révolte. Après le bref intermède ouvert par les accords d’Oslo en 1993-1995, l’intransigeance affichée par les gouvernements israéliens a poussé les plus désespérés des Palestiniens à se tourner vers les organisations intégristes et notamment le Hamas. En misant sur ses actions militaires, celui-ci a réussi à apparaître comme la seule organisation prête à se battre contre l’occupant.

L’État israélien a répondu à l’attaque du Hamas par un terrorisme aussi aveugle que le sien mais à une échelle bien plus grande. Son aviation et son artillerie ont bombardé massivement Gaza. Des immeubles résidentiels, y compris de grandes tours, ainsi que des écoles et des bâtiments de l’ONU ont été détruits. Le ministère palestinien de la Santé à Gaza faisait déjà état, le 9 octobre, de 690 morts, dont 20 enfants, et de 3 700 blessés. Le ministre israélien de la Défense a déclaré que les deux millions de Gazaouis seraient soumis à un « siège complet », les privant d’eau, d’électricité, alors que la population subissait déjà un blocus sévère depuis seize ans.

Depuis la création ­d’Israël, ses dirigeants ont cherché à convaincre sa population que sa sécurité serait assurée en montrant la force de son armée, voire en construisant des barrières sécurisées, pour faire accepter aux Palestiniens qu’il a chassés de leurs terres cette situation d’oppression. La nouvelle guerre qui a éclaté montrait que cela ne mène qu’à des affrontements sans fin.84

 

L’occasion d’une mise en condition

Dès l’annonce de l’attaque du Hamas sur le territoire israélien, les dirigeants des grandes puissances, de Biden à Macron, suivis en France de la majorité des responsables politiques et des journalistes, ont fait bloc derrière le gouvernement israélien.

Alors qu’avec Netanyahou les relations étaient plutôt froides, Biden a immédiatement apporté son « soutien inébranlable » à Israël, son plus fidèle gendarme au Moyen-Orient. Nombre de dirigeants politiques français, LR, PS, EELV, plusieurs ministres ou encore la présidente de l’Assemblée nationale, ont participé à la manifestation organisée le 9 octobre par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), en « solidarité avec Israël contre le terrorisme ». Au même moment, plusieurs préfets interdisaient des manifestations de soutien à la population palestinienne.

Quant aux chaînes de télévision, qui ignorent toute l’année le sort des Palestiniens enfermés dans la prison à ciel ouvert qu’est Gaza ou expulsés de leurs terres ou de leurs maisons en Cisjordanie, elles ont abondamment rapporté les témoignages, forcément bouleversants, d’habitants israéliens victimes de l’assaut meurtrier du Hamas.

Les événements sont dramatiques, tant pour la population israélienne que pour la population gazaouie qui en subit les conséquences. Mais, pour tous ces dirigeants politiques, journalistes et autres experts autoproclamés, l’affaire est simple : puisque le Hamas a attaqué, en tuant des civils et en prenant des otages, il s’agit d’une attaque terroriste qu’il faut punir. Que la punition « terrible » annoncée par Netanyahou soit subie par la population de Gaza, enfermée, prise sous un déluge de bombes, privée d’eau, d’électricité, de nourriture, n’a pour eux aucune importance. De son côté, l’Union européenne, après d’autres pays, a immédiatement annoncé la suspension, puis seulement la « révision » des aides versées aux Territoires palestiniens.

Comme lors de l’invasion de l’Ukraine par l’armée de Poutine, comme lors des attentats de 2015 à Paris, les populations sont ainsi sommées de serrer les rangs derrière un prétendu camp des démocraties, désormais incarné par Israël, qui en tant que démocratie – mais pour qui ?– serait menacé par un camp des terroristes.

Tous ceux qui osent rappeler les responsabilités écrasantes des dirigeants israéliens, ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui, dans l’oppression des Palestiniens et l’engrenage qui a conduit à cette nouvelle guerre sont mis en accusation, assimilés à des antisémites ou à des apologistes du terrorisme. En France comme dans les autres pays occidentaux, les gouvernements et leurs soutiens ont ainsi saisi l’occasion offerte par l’attaque du Hamas pour appeler à une sorte d’unité politique derrière eux, leurs généraux et leurs armées, au nom de « valeurs » qui sont en fait celles du maintien de leur domination sur le monde. C’est une intimidation à laquelle il ne faut pas céder.

La solidarité avec le peuple palestinien opprimé, l’hostilité aux méfaits de l’impérialisme ne peuvent pas non plus amener à approuver l’attaque menée par le Hamas avec ses méthodes et à voir dans cette organisation et son action les vengeurs du peuple palestinien. Sa politique n’est que l’autre face du piège dans lequel sont enfermés les deux peuples. 

Le seul camp qu’il faut défendre est celui des peuples et de leurs intérêts communs par-delà les frontières, avec l’idée qu’ils ne pourront compter que sur eux-mêmes pour s’émanciper. C’est le seul qui peut offrir une issue.85

 

“Terroriste” ou pas : guerre des mots et chantage politique

Sur tous les plateaux de télévision et de radio, une même question a surgi : « Qualifiez-vous le Hamas d’organisation terroriste ? » Mais cette question ne vise pas, malgré les apparences, à déterminer le degré de solidarité des interviewés avec les victimes des assassinats commis par le Hamas.

Le gouvernement et les journalistes à son service ne sont pas préoccupés par ces victimes, mais elles leur servent pour imposer à tout le monde de choisir sans discuter le camp de l’impérialisme et d’Israël.

S’en prendre aveuglément à des civils pour les tuer, comme l’a fait le ­Hamas, est barbare et ne sert en rien la cause des Palestiniens. Au contraire même, cela a servi à transformer les deux millions de Gazaouis en otages et en victimes des bombardements israéliens. Et, loin de permettre d’avancer vers la reconnaissance des droits des Palestiniens, ces actes abominables ne peuvent que rejeter encore les autres peuples, en particulier les Israéliens, du côté de leurs dirigeants.

Mais, si le Hamas a voulu semer la mort parmi les Israéliens pour les terroriser, en montrant qu’il ne recule devant aucun moyen, il utilise en cela les mêmes armes que l’État d’Israël, qui le fait en beaucoup plus grand. Depuis des années celui-ci bombarde aveuglément Gaza. L’armée israélienne a tué des centaines d’enfants, de civils, a détruit des hôpitaux, des écoles, sous le regard des grandes puissances complices. Et pourtant l’armée israélienne n’est pas considérée par les institutions internationales comme une organisation terroriste. Car, pour ces institutions qui se donnent le droit de déterminer qui est terroriste et qui ne l’est pas, certains meurtres de civils sont acceptables et d’autres pas. Pour elles, tuer des civils par milliers avec les moyens d’un État soutenu par les grandes puissances n’est pas du terrorisme, le faire contre un tel État en est.

De même, ces institutions internationales ne considèrent pas qu’avoir largué deux bombes atomiques sur des villes japonaises en 1945, fait des centaines de milliers de morts sur le coup et autant dans les années suivantes avec les répercussions de la radioactivité, a représenté un acte de barbarie et de terrorisme. Parce que, sinon, il faudrait admettre que la plus grande organisation terroriste du monde se nomme les États-Unis.

Pendant la guerre d’Algérie, le gouvernement français imposait de qualifier le FLN de terroriste ; pendant ce temps son armée torturait des civils, bombardait des villages et déportait des Algériens. Mais il avait le cynisme de qualifier cela du mot bien plus doux de « pacification » !

Alors, ce qui est en jeu derrière cette guerre des mots n’a rien à voir ni avec la solidarité avec les victimes civiles, quelles qu’elles soient, ni avec le rejet de la barbarie. Il s’agit d’imposer la position gouvernementale et l’idée que les grandes puissances, dont la France, soutiennent Israël pour la bonne cause, pour la défense de la veuve et de l’orphelin.

Il n’y a aucune raison de céder à ce chantage politique. Le Hamas est une organisation islamiste dont la politique contribue à approfondir le fossé de sang entre les peuples et aussi à entretenir sa dictature sur les Palestiniens de Gaza. Il n’y a aucune raison de se sentir solidaire de cette organisation, mais toutes les raisons de se sentir solidaire du peuple palestinien contre l’État d’Israël et contre le Hamas lui-même. Israël mène une guerre d’oppression et de colonisation depuis plus de 70 ans, avec des moyens abjects, en se mettant au service du maintien de la domination des grandes puissances dans tout le Moyen-Orient. Cette guerre est abominable. Les Palestiniens ont tout autant que les Israéliens droit à leur existence nationale. Ce sont bien eux les premières victimes des guerres et de l’oppression entretenues par l’État d’Israël et les grandes puissances au Moyen Orient.

En fait, il y a bien deux camps dans cette guerre, mais pas ceux qu’on nous présente. D’un côté, il y a les dirigeants d’Israël et des grandes puissances, mais aussi ceux des États arabes, du Hamas et même de l’Autorité palestinienne, qui veulent avant tout le pouvoir et contribuent chacun à leur façon au maintien de l’oppression des peuples. En face, les opprimés arabes, palestiniens et israéliens n’ont aucun intérêt à cette guerre. Mais ils ne pourront y mettre fin qu’en s’unissant sur la base de leurs intérêts de classe contre tous leurs oppresseurs.86

 

 

Sources

(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Isra%C3%ABl
(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_Juifs_en_terre_d'Isra%C3%ABl
(3) https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volte_des_Maccab%C3%A9es
(4) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_Juifs_en_terre_d'Isra%C3%ABl
(5) https://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_de_J%C3%A9rusalem_%2870%29
(6) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_Juifs_en_terre_d'Isra%C3%ABl
(7) https://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_de_J%C3%A9rusalem_%2870%29
(8) https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volte_de_Bar_Kokhba
(9) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_Juifs_en_terre_d'Isra%C3%ABl
(10) https://fr.wikipedia.org/wiki/Alya
(11) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_Juifs_en_terre_d'Isra%C3%ABl
(12) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_sionisme
(13) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_Juifs_en_terre_d'Isra%C3%ABl
(14) https://fr.wikipedia.org/wiki/Kibboutz
(15) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_Juifs_en_terre_d'Isra%C3%ABl
(16) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_sionisme
(17) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_Juifs_en_terre_d'Isra%C3%ABl
(18) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_sionisme
(19) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_Juifs_en_terre_d'Isra%C3%ABl
(20) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_sionisme
(21) https://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_de_partage_de_la_Palestine
(22) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_sionisme
(23) https://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_de_partage_de_la_Palestine
(24) Michel Collon. https://www.youtube.com/watch?v=HQw-Pdfnmx4
(25) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_sionisme
(26) https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_isra%C3%A9lo-arabe_de_1948-1949
(27) https://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Guerre_isra%C3%A9lo-arabe_de_1948/Archive_1
(28) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_sionisme
(29) http://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/israel-palestine-comment-l
(30) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_sionisme
(31) https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/israel-palestine-comment-l
(32) https://fr.wikipedia.org/wiki/Ariel_Sharon
(33) http://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/la-revue-lutte-de-classe/serie-actuelle-1993/israel-apres-la-disparition
(34) https://fr.wikipedia.org/wiki/Ariel_Sharon
(35) http://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/israel-palestine-comment-l
(36) https://fr.wikipedia.org/wiki/Barri%C3%A8re_de_s%C3%A9paration_isra%C3%A9lienne
(37) https://fr.wikipedia.org/wiki/Ariel_Sharon
(38) Église néo-apostolique internationale http://www.nak.org/fr/foi-et-eglise/parole-du-mois/editions-precedentes/parole-du-mois/article/14235/
(39) https://fr.wikipedia.org/wiki/Benyamin_Netanyahou
(40) https://fr.wikipedia.org/wiki/Charogne
(41) Naomi Klein, « La stratégie du choc : La montée d'un capitalisme du désastre », Édité par Léméac ; Actes Sud, 2008,.p.531-532.
(42) https://fr.wikipedia.org/wiki/Likoud
(43) Ahad Ha'am cité par J.-M. Delmaire, lui-même cité par Elizabeth Antébi dans « Edmond de Rothschild, l'homme qui racheta la terre sainte », Éd. du Rocher, 2002..
(44) https://fr.wikipedia.org/wiki/Edmond_de_Rothschild
(45) Ibid.
(46) https://fr.wikipedia.org/wiki/David_Grossman_%28%C3%A9crivain%29
(47) David Grossman http://www.lapaixmaintenant.org/Le-discours-de-David-Grossman-lors
(48) https://fr.wikipedia.org/wiki/Yasser_Arafat
(49) Ibid.
(50) http://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/israel-palestine-comment-l
(51) https://fr.wikipedia.org/wiki/Conflit_isra%C3%A9lo-libanais_de_2006
(52) Arnaud Vautard http://www.lutte-ouvriere-journal.org/2006/08/11/la-guerre-au-liban-un-crime-contre-tous-les-peuples-de-la-region_13560.html
(53) https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Gaza_de_2008-2009
(54) https://fr.wikipedia.org/wiki/Abordage_de_la_flottille_pour_Gaza
(55) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_d'Isra%C3%ABl
(56) https://fr.wikipedia.org/wiki/Isra%C3%ABl
(57) https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Gaza_de_2014
(58) Marc Rémy http://www.lutte-ouvriere-journal.org/lutte-ouvriere/2401/dans-le-monde/article/2014/08/06/32994-gaza-gouvernement-israelien-assassin-le-visage-de-lordre-imperialiste.html
(59) Lucien Détroit http://www.lutte-ouvriere-journal.org/2015/10/28/palestine-israel-les-provocations-de-netanyahou_62498.html
(60) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_d'Isra%C3%ABl
(61) Lucien Détroit http://www.lutte-ouvriere-journal.org/2015/10/28/palestine-israel-les-provocations-de-netanyahou_62498.html
(62) Serge Fauveau http://journal.lutte-ouvriere.org/2016/05/25/israel-netanyahou-limpasse-dune-politique_68198.html
(63) Arnaud Vautard https://journal.lutte-ouvriere.org/2016/08/10/israel-limpasse-de-la-repression_69876.html
(64) https://fr.wikipedia.org/wiki/Hamas
(65) https://fr.wikipedia.org/wiki/Fatah
(66) https://fr.wikipedia.org/wiki/Bande_de_Gaza
(67) Jacques Fontenoy http://www.lutte-ouvriere-journal.org/lutte-ouvriere/2183/dans-le-monde/article/2010/06/02/22471-gaza-la-vie-sous-le-blocus-israelien.html
(68) https://fr.wikipedia.org/wiki/Bande_de_Gaza
(69) Renaud Duterme http://cadtm.org/Une-critique-ecologiste-de-l
(70) http://www.humanium.org/fr/palestine/
(71) http://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/israel-palestine-comment-l
(72) Marc Rémy https://journal.lutte-ouvriere.org/2017/05/31/prisonniers-palestiniens-les-grevistes-font-reculer-leurs-geoliers_92906.html
(73) Marc Rémy https://journal.lutte-ouvriere.org/2018/05/16/gaza-halte-au-massacre-des-palestiniens_107850.html
(74) Nathalie Cantale https://journal.lutte-ouvriere.org/2019/03/27/gaza-la-contestation-sociale-reprimee-violemment_118332.html
(75) Marc Rémy https://journal.lutte-ouvriere.org/2019/04/10/israel-un-pouvoir-brutal-pour-les-arabes-et-les-juifs_118787.html
(76) Christian Chavaux https://journal.lutte-ouvriere.org/2020/08/19/israel-emirats-arabes-unis-un-accord-au-mepris-des-palestiniens_151019.html
(77) Viviane Lafont https://journal.lutte-ouvriere.org/2021/05/11/israel-palestine-violence-colonialiste_158942.html
(78) https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_isra%C3%A9lo-palestinienne_de_2021
(79) Marc Rémy https://journal.lutte-ouvriere.org/2021/05/26/israel-palestine-guerre-et-occupation-sans-fin_159877.html
(80) Viviane Lafont https://journal.lutte-ouvriere.org/2021/06/16/israel-avec-ou-sans-netanyahou-la-droite-extreme-au-pouvoir_161715.html
(81) Julie Lemée https://journal.lutte-ouvriere.org/2022/05/18/palestine-un-crime-de-larmee-israelienne_325507.html
(82) Marc Rémy https://journal.lutte-ouvriere.org/2022/11/09/israel-lextreme-droite-toujours-plus-forte_435189.html
(83) Marc Rémy https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/01/04/israel-lextreme-droite-au-pouvoir_465066.html
(84) Marc Rémy https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/10/11/une-politique-terroriste-detat_727003.html
(85) Xavier Lachau https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/10/11/loccasion-dune-mise-en-condition_727000.html
(86) Marion Ajar https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/10/18/terroriste-ou-pas-guerre-des-mots-et-chantage-politique_727136.html