Les Môns
L'occupation humaine de la région remonte à au moins 11 000 ans. Mais la première civilisation connue est celle des Môns qui arrivent à partir du IIIe millénaire av. J.-C. environ. Ils fondent peut-être leur premier royaume, Suvarnabhumi, autour du port de Thaton vers le IIIe siècle av. J.-C. C'est au début de cette époque que la tradition orale date leur premier contact avec le bouddhisme par des marins et au IIe siècle av. J.-C. des moines bouddhistes leur sont envoyés par Ashoka.
Mélangeant leur culture et celle de l'Inde, ils dominent le sud de ce qui deviendra la Birmanie du VIe jusque vers le milieu du IXe siècle (Royaume de Thaton, culture de Dvaravati).
La plupart de leurs écrits ont été détruits durant des guerres.
Les Pyus
Les Pyus arrivent en Birmanie vers le VIIe siècle et établissent des cité-royaumes à Binnaka, Mongamo, Sri Ksetra et Halingyi. Durant cette période, la Birmanie est sur la route commerciale entre la Chine et l'Inde. D'après des sources chinoises, les Pyus contrôlent alors dix-huit royaumes et sont un peuple humain et pacifique. La guerre était pratiquement inconnue aux Pyus et leurs disputes étaient souvent résolues par des duels entre champions ou par des démonstrations de force. Ils portaient même des cotonnades de soie à la place de la soie actuelle afin de ne pas tuer les vers à soie. Les crimes étaient punis par le fouet et la prison était inconnue bien que les crimes graves pussent se solder par une peine de mort. Les Pyus pratiquaient le Bouddhisme Theravâda. Tous les enfants étaient éduqués en tant que novices dans les temples de l'âge de sept ans à l'âge de vingt ans.
Les cités-états n'ont jamais été unifiées en un royaume Pyu mais les plus puissantes dominaient et exigeaient un tribut des cités plus petites. La cité la plus puissante était Sri Ksetra. Des fouilles archéologiques attestent que c'était la plus grande cité construite en Birmanie. La date exacte de sa fondation est inconnue mais les chroniques de Pyu indiquent un changement de dynastie en l'an 94 ce qui laisse supposer que la fondation était antérieure à cette date. Sri Ksetra semble abandonnée vers l'an 656 pour une capitale plus au nord. La cité est aujourd'hui inconnue mais des historiens pensent que c'était Halingyi (Halim). Quel que soit le lieu de cette nouvelle capitale, elle fut mise à sac par le royaume de Nanzhao au milieu du IXe siècle, marquant la fin de la domination Pyu.
Le royaume de Pagan
Au nord, les Birmans commencent également à s'infiltrer dans la région. En 849, ils fondent un royaume puissant, centré autour de la ville de Pagan (orthographiée à présent Bagan) et prennent la place laissée par les Pyus. Ce royaume grandit dans un certain isolement jusqu'au règne d'Anawrahta (1044-1077) qui unifie la Birmanie en prenant la ville Môn de Thaton en 1057.
Ses successeurs Kyanzittha (règne de 1084 à 1112) et Alaungsithu (règne de 1112 à 1167) consolident le royaume : au milieu du XIIe siècle, la majeure partie de l'Asie du Sud-Est continentale est sous la domination du royaume de Pagan ou de l'empire khmer.
Le royaume de Pagan finit par perdre de sa puissance au fur et à mesure que ses terres et ses ressources tombent aux mains des communautés bouddhiques. Il est menacé par les Mongols au nord. Le dernier vrai souverain de Pagan, Narathihapati (règne de 1254 à 1287), confiant dans sa force militaire, les attaque dans le Yunnan en 1277 : il est écrasé à la bataille de Ngasaunggyan. Les Mongols envahissent le nord du pays en 1283, puis l'ensemble après son assassinat en 1287. L'unité de la Birmanie se défait alors rapidement.
Ava et Pégou
À la chute de Pagan, la Birmanie est à nouveau divisée.
En Basse-Birmanie, les Môns refondent un royaume à Martaban (1287), puis à Pégou (1369), le royaume d'Hanthawaddy. En Haute-Birmanie, l'éphémère royaume de Myinsaing (1298-1312) laisse la place aux royaumes de Sagaing et Pinya, de part et d'autre de l'Irrawaddy. Toujours menacés par les shan, ils sont réunifiés en 1364 par le royaume d'Ava, centré sur sa nouvelle capitale, Ava : la culture birmane y connaît un renouveau, âge d'or de la littérature birmane.
Ava et Hanthawaddy s'affrontent pour l'hégémonie durant la Guerre de Quarante ans (1385-1424), mais aucun ne l'emporte, et un statu quo s'établit.
Sous le règne du roi Dhammazedi (1472-1492), le royaume d'Hanthawaddy devient un grand centre de commerce et de bouddhisme theravâda, tandis que le royaume d'Ava entre lentement en décadence.
Les deux états disparaissent à quelques années d'intervalle : le Royaume d'Ava devant les Shans en 1527 et celui d'Hanthawaddy victime du sursaut birman en 1539.
La dynastie Toungou
En 1535, des survivants d'Ava emmenés par Tabinshwehti (règne de 1530 à 1550) établissent un nouveau royaume autour de Taungû et unifient à nouveau la Birmanie.
À cette période la situation géo-politique de l'Asie du Sud-Est a bien changé. Les Thai ont établi le royaume d'Ayutthaya (le Siam ou actuelle Thaïlande) pendant que les Portugais ont conquis Malacca. L'arrivée des marchands européens permet à la Birmanie de redevenir un centre commercial important et Tabinshwehti déplace la capitale à Pégou en raison de sa place dans le commerce. Son successeur et beau-frère Bayinnaung (règne de 1551 à 1581) poursuit sa politique de conquête de territoires voisins dont Manipur (1560) et Ayutthaya (1564, 1569). Mais ces guerres épuisent le royaume, et peu de temps après Manipur et Ayutthaya sont à nouveau indépendants.
Face à des révoltes dans plusieurs villes et des incursions portugaises, la dynastie Taungû abandonne la Basse-Birmanie et refonde la dynastie à Ava. Le petit-fils de Bayinnaung, Anaukpeitlun, réunifie le pays en 1613 et repousse définitivement les tentatives de conquête portugaise. Son successeur Thalun rétablit les règles de l'ancien royaume de Pagan mais dépense trop d'argent pour des motifs religieux et ne prête pas assez attention à la partie sud de son pays. Encouragés par les Français en Inde, Pégou se rebelle contre Ava, affaiblissant le royaume qui s'effondre finalement en 1752.
La dernière dynastie : Konbaung
Peu après, une nouvelle dynastie apparaît et amène le pouvoir de la Birmanie à son apogée. Alaungpaya, chef populaire des Birmans, repousse les forces de Pégou hors du nord de la région en 1753. En 1759, il reprend Pégou – tout en exterminant une grande partie de la population Môn – ainsi que le sud de la Birmanie et Manipur. Il s'empare de Rangoun, puis, en 1760, du Tenasserim et marche sur Ayutthaya mais il est mortellement blessé au cours du siège. Son fils Hsinbyushin (règne de 1763 à 1776) conquiert la ville à la fin de l'année 1767.
La Chine des Qing commence alors à s'intéresser au pays. Hsinbyushin repousse quatre tentatives d'invasion entre 1766 et 1769 tout en élargissant les limites des frontières avec la Chine.
Un autre fils d'Alaungpaya, Bodawpaya (règne de 1781 à 1819), perd Ayutthaya mais conquiert l'Arakan (1784) et le Tenasserim (1793).
Sous le règne de Bagyidaw (1819-1837), en janvier 1824, le général Maha Bandula conquiert l'Assam : la Birmanie se retrouve alors face aux intérêts britanniques en Inde.
Les guerres anglo-birmane
Face aux conquêtes birmanes, les Britanniques et Siam s'unissent en 1824. La première guerre anglo-birmane (1824-1826) se termine par une victoire britannique et la Birmanie perd Assam, Manipur, Arakan et Tenasserim par le traité de Yandabo.
Vers le milieu du XIXe siècle, les Britanniques, convoitant les ressources naturelles de la Birmanie et voulant s'assurer d'une route pour Singapour, provoquent la deuxième guerre anglo-birmane en 1852, annexant la province de Pégou renommée en Basse-Birmanie. Une révolution s'ensuit en Birmanie, le roi Pagan Min (règne de 1846 à 1852) est remplacé par son demi-frère Mindon Min (règne de 1853 à 1878). Celui-ci essaye de moderniser l'État et l'économie birmans pour résister aux Britanniques et établit une nouvelle capitale à Mandalay qu'il fortifie.
Ceci ne suffit pas aux Britanniques qui déclarent que le fils de Mindon Thibaw Min (règne de 1878 à 1885) est un tyran désireux de s'allier avec les Français et conquièrent le reste de la Birmanie en 1885 au cours de la troisième guerre anglo-birmane.
La domination britannique
La Birmanie devient une province de l'Inde britannique en 1886 avec pour capitale Rangoun. Bien que la guerre prenne officiellement fin après seulement quelques semaines, la résistance continue dans le nord de la Birmanie jusqu'en 1890 lorsque les Britanniques commencent à détruire systématiquement les villages pour interrompre la guérilla.
La chute de la monarchie et la séparation de l'église et de l'État altèrent radicalement la société traditionnelle. Sous la domination coloniale, les liens entre le gouvernement et la religion se perdent, les ordres monastiques tombent en déconfiture et leurs écoles, qui avaient donné à la Birmanie un taux d’alphabétisation plus élevé que celui de l’Angleterre à la même époque, déclinent au fur et à mesure que l’anglais devient la langue de la promotion sociale. Néanmoins, la culture indigène persiste à travers le monde magique du pwe (théâtre), la pratique du bouddhisme et l’animisme.
La nature économique de la société change également énormément. Après l'ouverture du Canal de Suez, la demande de riz birman augmente et de la terre est mise en culture. Mais pour préparer celle-ci, les paysans sont forcés d'emprunter à des banquiers indiens à des taux d'intérêt très élevés. Ils sont ensuite expulsés de leurs terres faute d'avoir remboursé le prêt. De plus, la main-d'œuvre venue d'Inde prend la majorité des emplois. Des villages entiers deviennent des bastions de chômeurs. Alors que l'économie birmane croît, le pouvoir et la richesse se concentrent dans les mains d'entreprises britanniques sans profiter au peuple birman.
Au début du XXe siècle, les classes sociales autorisées à aller à Londres pour étudier le droit, donnent naissance à de nouveaux chefs birmans. Leur expérience étudiante les persuade que des manifestations pacifiques et des négociations peuvent leur permettre d'améliorer la situation birmane. Des grèves au début des années 1920 entraînent une réforme constitutionnelle en 1923 qui crée un corps législatif élu avec des pouvoirs limités.
Naissance du Thakin et des « Trente Camarades »
Mais certains estiment que les réformes ne vont pas assez vite. Certains de ces étudiants non satisfaits forment le Thakin (signifie en birman : maître. Il est utilisé par les étudiants pour parler à leurs professeurs britanniques). En 1930, une révolte paysanne menée par Saya San éclate et dure deux ans. Elle donne au Thakin une forte opportunité et, sans toutefois participer à la révolte, il gagne la confiance des paysans et remplace l'élite éduquée à Londres de la génération précédente en tant que chef du mouvement nationaliste.
En 1936, le Thakin organise une grève durant laquelle Thakin Nu et Aung San rejoignent le mouvement.
En 1937, les Britanniques détachent la Birmanie de l'Inde et accordent à la colonie une nouvelle constitution qui prévoit une assemblée élue. Cependant, beaucoup de Birmans pensent qu'il s'agit d'une manœuvre pour les exclure de futures réformes indiennes. Ba Maw est le premier premier ministre puis est poussé dehors par U Saw en 1939, celui-ci restant au pouvoir de 1940 à 1942.
Les nationalistes birmans voient dans la Seconde Guerre mondiale, une occasion d'obtenir des concessions des Britanniques contre un effort de guerre mais ceux-ci refusent et lancent un mandat d'arrêt contre Aung San qui s'est enfui en République de Chine. Les Japonais lui offrent leur aide et il retourne en Birmanie le temps d'enrôler vingt-neuf jeunes gens qui recevront avec lui, un entraînement militaire au Japon. Ce groupe est connu sous le nom des « Trente Camarades ».1
Le 26 décembre 1941, dans une maison de Bangkok, environ 25 des trente camarades se tirèrent du sang du bras avec des seringues et le mélangèrent dans un bol d'argent où chacun but à son tour, prêtant serment de loyauté éternelle entre eux et pour la cause de l'indépendance birmane (cérémonie militaire traditionnelle birmane appelée thway thauk). Ils avaient 24 ans de moyenne d'âge. L'armée pour l'indépendance birmane fut formée le surlendemain.2
Le groupe des « Trente Camarades » fut constitué par Aung SAN, le père d'Aung SAN Suu Kyi, lauréate du prix Nobel de la paix en 1991.
SAN = 19x1x14 = 266
Le Pape François est le 266e Pape.
BIRMAN = BARMAN
Le Pape François est un BARMAN car il sert le VIN de l'Alliance avec Jésus à tous les chrétiens du monde entier.
Le 26 décembre 1941, environ 25 des 30 Camarades ont bu chacun leur tour, un bol rempli de SANG.
Les 30 Camarades étaient des nationalistes, ils luttaient pour l'indépendance de la Birmanie car l'Alliance du SANG avec Jésus a laissé le pouvoir politique entre les mains de César, donc 2 000 ans plus tard, la Birmanie n'était pas indépendante mais sous le contrôle de la COURONNE britannique, et le SANG a coulé étant donné que durant la Seconde Guerre mondiale, Aung SAN a décidé de s'allier avec les Japonais en constituant une armée de guérilla pour lutter contre les Britanniques ; puis doutant de la sincérité des Japonais, il changea de camp en 1945 en se rangeant aux côtés des Alliés. La Birmanie a obtenu finalement l'indépendance en 1948. Aung SAN a été assassiné quelques mois auparavant, et à partir de l'indépendance, ce fut le début d'une longue guerre civile qui s'est principalement déroulée contre le régime militaire qui a gouverné le pays de 1962 à 2011. Il s'agit du plus long conflit de basse intensité dans le monde. Dieu associe ainsi la BIRMANIE (BARMAN) au conflit (le SANG) car il nous montre que laisser César diriger le monde ne génère que la guerre et la haine entre les hommes, à l'instar de la guerre civile en Birmanie qui était liée notamment aux divisions ethniques héritées de l'époque coloniale. Actuellement, ce sont avant tout les capitalistes qui nous colonisent en pillant les richesses que nous produisons, donc les peuples doivent désormais prendre le pouvoir en main afin d'éradiquer le capitalisme et mettre un terme aux guerres impérialistes pour que nous devenions enfin des CAMARADES et non plus des adversaires.
Le devoir du 266e Pape est d'arrêter de servir le VIN de Jésus et de le remplacer par l'EAU de la nouvelle Alliance, car nous ne pourrons jamais créer un monde fraternel en laissant le pouvoir politique entre les mains de César. Dorénavant, dans la majeure partie des pays du monde, avec le suffrage universel, nous pouvons obtenir notre indépendance sans faire couler une seule goutte de SANG.
Les CAMARADES birmans étaient au nombre de 30 et le chef-lieu du département 30 est la ville de NIMES.
NIMES = MINES
Dieu nous fait comprendre que nous abolirons le pouvoir de César avec les MINES de nos stylos lorsque nous écrirons de nouvelles Constitutions, afin de créer des sociétés sans CLASSES dans lesquelles les richesses seront équitablement redistribuées. C'est la marche à suivre, car lorsque les hommes et les femmes seront tous et toutes des CAMARADES de CLASSE, le monde pourra enfin devenir fraternel.
La domination japonaise
Dès la déclaration de guerre de l'Empire du Japon à la Grande-Bretagne en décembre 1941, Aung San annonce la formation de l'Armée pour l'indépendance birmane destinée à combattre aux côtés de l'Armée impériale japonaise. Envahie en janvier 1942, la capitale Rangoon est finalement occupée en mars, tandis que l'armée thaïlandaise occupe l'est du pays. Les Japonais démantèlent l'Armée pour l'indépendance et forment l'Armée de défense birmane, Aung San demeurant à sa tête. Le 1er août 1943, l'indépendance de la Birmanie est proclamée, le pays prenant le nom officiel d'État de Birmanie. Ba Maw est nommé chef de l'État et son gouvernement inclut Aung San et Thakin Nu. La Birmanie devient dès lors partie intégrante de la Sphère de coprospérité de la grande Asie orientale.
Mais les promesses japonaises se révèlent vite fausses et Ba Maw n'est qu'un fantoche, l'indépendance demeurant de pure forme. Sans illusions, Aung San commence à négocier avec Lord Mountbatten en octobre 1943 et se range officiellement aux côtés des Alliés en mars 1945. Durant cette période, il forme également une coalition de partis politiques, l'Organisation anti-fasciste, renommée ensuite Ligue anti-fasciste pour la liberté du peuple (AFPFL), pour gouverner le pays. Les Japonais sont chassés de Birmanie en juillet 1945.
Assassinat de Aung San
La défaite japonaise conduit au pouvoir une administration militaire et entraîne des demandes pour juger Aung San comme traître pour sa collaboration passée avec les Japonais. Lord Mountbatten, conscient de l'emprise de Aung San sur les forces armées birmane et de sa popularité, nomme Sir Hubert Rance comme chef administrateur. Celui-ci parvient à regagner la confiance d'Aung San et de la population.
À la fin de la guerre, le gouverneur civil revient au pouvoir et Aung San est arrêté, ce qui manque de déclencher une rébellion. Les Britanniques reculent et envoient à nouveau Rance rétablir l'ordre et la confiance. Des négociations commencent pour l'indépendance de la Birmanie et se concluent avec succès en janvier 1947.
Cependant cet accord ne satisfait ni les trotskistes de Thakin Soe qui s'enfoncent dans la clandestinité, ni les tendances conservatrices de l'AFPFL qui passent dans l'opposition. U Saw considère également qu'Aung San a trop concédé durant les négociations et organise son assassinat et celui de la presque totalité de son gouvernement le 19 juillet.
L'indépendance
Il est demandé à Thakin Nu de former un nouveau gouvernement, qui assure le pouvoir à l'indépendance le 4 janvier 1948.
Les communistes et certaines minorités se soulèvent peu après, mais sans succès. Cependant, le gouvernement birman ne réussit pas plus que les Britanniques à contrôler les territoires de collines.
Sous les deux premiers gouvernements de Thakin Nu, la Birmanie connaît une période de démocratie et de relative stabilité. Mais celle-ci se dégrade et en 1958, il est contraint de faire appel au général Ne Win, qui lui succède jusqu'en 1960.
Première dictature militaire
Le 2 mars 1962, Ne Win renverse le gouvernement, emprisonne le premier ministre et le président et dissout le parlement3. Le coup d'État lui-même se déroula sans effusion de sang (il semble qu'un fils de l'ancien président Sao Shwe Thaik en ait été la seule victime). Il fut suivi de divers mouvements de protestation, et en particulier d'émeutes à l'université de Rangoon, où l'armée fut envoyée le 7 juillet pour rétablir l'ordre. Bien qu'elle ait agi jusqu'alors avec une certaine retenue, son intervention se traduisit par la mort de 130 étudiants. Le bâtiment de l'Union des étudiants fut dynamité le lendemain.
La « Voie birmane vers le socialisme » (1962-1988)
Ne Win met en place un système où se mêlent nationalisme, marxisme et bouddhisme, sous le nom de « Voie birmane vers le socialisme ». Il fonde le Parti birman du programme socialiste (BSPP), dont il restera le président du 4 juillet 1962 au 23 juillet 1988.
Un système d'hôpitaux et de cliniques d'État est mis en place, avec la nationalisation des établissements privés ; l'aide médicale devient gratuite. Un nouveau système d'éducation public est créé. Une campagne de suppression de l'analphabétisme est lancée en 1965.
Entre 1962 et 1965, sont édictées d'importantes lois contre les grands propriétaires terriens et les usuriers, destinées à protéger le droit des paysans à la propriété de leurs terres. Il est notamment interdit de louer des terres.
Le 2 mars 1974, Ne Win dissout le Conseil révolutionnaire et proclame la République socialiste de l'Union birmane, dont il est « élu » président le 4 mars. Le même jour, il abandonne le poste de premier ministre (désormais privé de beaucoup de ses pouvoirs) au général de brigade Sein Win.
Le 9 novembre 1981, Ne Win quitta la présidence au profit du général San Yu. Il resta néanmoins chef du parti unique, conservant l'autorité politique suprême jusqu'à sa démission en 1988.
Politique économique
Les nationalisations et la politique d'autarcie du gouvernement entraînèrent un arrêt brutal du développement économique du pays. Le marché noir et la contrebande devinrent omniprésents, tandis que l'État glissait lentement vers la banqueroute. La politique d'autarcie impliquait aussi l'expulsion des étrangers et la restriction de leur durée de séjour à trois jours, puis, après 1972, à une semaine. L'oppression politique conduisit aussi l'exil de nombreux professionnels.
Ne Win prit également des initiatives en matière monétaire : en 1963, il décréta la fin immédiate du cours légal des billets de 50 et 100 kyat. Cette manœuvre était destinée à mettre fin à l'inflation, à leur stockage par les trafiquants et au financement des rébellions. Bien que des compensations limitées fussent offertes, toutes les économies des populations disparurent en une nuit, et cela déclencha au moins une rébellion, celle des Padaungs.
En septembre 1987, Ne Win ordonna l'émission de coupures de 15, 35, 45, 75 et 90 kyats, en plus des billets de 5 et 10 kyats existants. Ces valeurs auraient été choisies sur recommandation d'un astrologue, qui aurait affirmé à Ne Win que le caractère bénéfique du chiffre 9 lui permettrait de vivre ainsi 90 ans. Ne Win était bien connu pour son penchant pour la numérologie et les rituels cabalistes yadaya, destinés à écarter le mauvais sort.
La même année, l'Organisation des Nations unies classa la Birmanie parmi les pays les moins avancés.
Remise en cause du régime
En dépit de l'oppression, des protestations sporadiques contre le gouvernement se succédèrent au fil des années. Les étudiants manifestèrent en 1965, décembre 1969 et décembre 1970. Ces mouvements se déroulèrent principalement sur les campus de Rangoon, Mandalay et Moulmein, et se conclurent souvent par la fermeture des universités.
En juin 1974, les travailleurs de plus de 100 usines se mirent en grève ; le gouvernement leur répondit le 6 juin en abattant une centaine d'ouvriers et d'étudiants à l'usine textile Thamaing et aux docks de Sinmalaik à Rangoon. Ne Win était alors en visite officielle en Australie et la responsabilité de ces événements n'est pas clairement établie. Le 5 décembre 1974, les funérailles de l'ancien secrétaire général des Nations unies U Thant se transformèrent en manifestation contre le régime : les étudiants s'emparèrent du cercueil exposé sur le champ de courses de Kyaikkasan et érigèrent un mausolée improvisé à l'emplacement de l'ancien bâtiment de l'Union des étudiants (détruit en 1962), pour protester contre le manque de funérailles nationales pour U Thant. L'armée attaqua le campus le 11 décembre, tua certains étudiants, récupéra le cercueil et l'enterra à la pagode Shwedagon, près de la tombe de Thakin Kodaw Hmaing.
Les étudiants des universités de Rangoon manifestèrent à nouveau en juin 1975, pour commémorer le grève de l'année précédente, ainsi qu'en 1976, en septembre 1987, et en mars et juin 1988. En août et septembre 1988, ces manifestations se transformèrent en soulèvement général contre le Parti birman du programme socialiste (BSPP), événement connu maintenant comme la « révolte des quatre 8 » (8 08 1988).4
En juin 1988, les grandes manifestations des étudiants et de leurs sympathisants étaient devenues quotidiennes. De nombreux étudiants, sympathisants et policiers anti-émeute moururent au cours du mois dans toute la Birmanie. Des désordres publics à grande échelle eurent lieu à Pégou, Mandalay, Tavoy, Taungû, Sittwe, Pakokku, Mergui, Minbu et Myitkyina. Des foules de manifestants demandèrent l'instauration d'une démocratie et le multi-partisme, ce qui entraîna la démission de Ne Win le 23 juillet 1988. Dans un discours menaçant, celui-ci déclara : « quand l'armée tire, elle tire pour tuer. » Il promit le multipartisme, mais désigna pour lui succéder le général Sein Lwin, surnommé depuis 1962 le boucher de Rangoon.
Les manifestations du 8 août 1988
La grève générale commença le 8 août. Des manifestations massives eurent lieu dans toute la Birmanie, rassemblant non seulement des étudiants et des ouvriers, mais aussi des membres des minorités ethniques, des moines bouddhiques, des musulmans, et en général des personnes de tout âge et de toutes conditions. Le premier cortège fit le tour de Rangoon, s'arrêtant pour entendre des discours. Une tribune fut dressée. Puis les manifestants des différents quartiers de Rangoon convergèrent vers le centre. De telles marches eurent lieu chaque jour jusqu'au 19 septembre. À ce moment-là, il n'y avait encore eu qu'un seul mort, un policier chargé du trafic ayant paniqué et tiré dans la foule avant de s'enfuir. Les manifestants embrassaient les chaussures des soldats, pour essayer de les persuader de rejoindre le mouvement, tandis que certains entouraient les officiers pour les protéger de la violence de la foule. Ces manifestations continuèrent les quatre jours suivants ; le gouvernement, surpris de leur ampleur, promit de prendre en considération leurs demandes « aussitôt que possible ».
Dans la division de Mandalay, le comité de grève était bien organisé et dirigé par des juristes, et la discussion se concentra sur la question du multipartisme et des droits de l'homme. De nombreux participants arrivèrent des villes et des villages voisins. Des agriculteurs particulièrement mécontents de la politique économique du gouvernement rejoignirent les manifestations de Rangoon. Dans un village, 2 000 des 5 000 habitants se mirent en grève.
Un petit moment plus tard, le gouvernement fit ouvrir le feu sur les manifestants, selon la menace de Ne Win que l'armée « ne tirerait pas en l'air ». Pour cela, Sein Lwin avait fait venir des soldats des zones insurgées en renfort. Les manifestants répondirent avec des cocktails Molotov, des épées, des couteaux, des pierres, des fléchettes empoisonnées et des rayons de bicyclette. Lors d'un des affrontements, ils brûlèrent un poste de police et mirent en pièce quatre policiers qui s'enfuyaient. Le 10 août, les soldats ouvrirent le feu à l'intérieur de l'hôpital général de Rangoon, tuant des médecins et des infirmières qui s'occupaient des blessés. La radio d'État de Rangoon annonça que 1 451 « pillards et fauteurs de troubles » avaient été arrêtés.
Les estimations du nombre de victimes des manifestations autour du 8 août varient de quelques centaines à 10 000 ; les autorités militaires les fixent à environ 95 morts et 240 blessés
L'annonce de la démission soudaine et inexpliquée de Sein Lwin le 12 août troubla et réjouit la plupart des manifestants. Les forces de sécurité firent preuve d'un peu plus de retenue à partir de cette date, particulièrement dans les quartiers entièrement contrôlés par les comités. Le 19 août, la junte plaça un civil à la tête de l'État, Maung Maung, biographe de Ne Win. Maung Maung, docteur en droit, était le seul membre non-militaire du Parti birman du programme socialiste (BSPP) au pouvoir. Sa nomination se traduisit par une brève accalmie dans le cycle manifestation-répression.
Les manifestations reprirent dans tout le pays le 22 août. À Mandalay, elles rassemblèrent 100 000 personnes, dont des moines, et à Sittwe 50 000. Des défilés importants eurent lieu de Taunggyi à Moulmein, ainsi que dans les zones ethniques (particulièrement celles où il y avait eu des actions militaires récentes), où le rouge, couleur symbolique de la démocratie, était présent sur les bannières. Deux jours plus tard, les médecins, les moines, les musiciens, les acteurs, les vétérans de l'armée et les employés du gouvernement rejoignirent le mouvement. Les manifestations commencèrent à échapper au contrôle des comités. Durant cette période, les manifestants se montrèrent de plus en plus méfiants à l'égard des agents infiltrés. Un comité local décapita par erreur un couple soupçonné d'avoir transporté une bombe. De tels incidents ne se produisirent pas à Mandalay, où les manifestations, organisées par des moines et des juristes, étaient plus pacifiques.
Le 26 août, Aung San Suu Kyi, revenue en Birmanie pour s'occuper de sa mère malade, entra en politique en s'adressant à un demi-million de personnes à la pagode Shwedagon. C'est à ce moment-là qu'elle devint un symbole de la lutte en Birmanie, particulièrement aux yeux des occidentaux. Fille du général Aung San, "père de l'indépendance", elle paraissait une dirigeante naturelle pour le mouvement. Kyi demanda à la foule de ne pas se retourner contre l'armée mais d'obtenir la paix par des moyens non-violents. À cette date, beaucoup de birmans pensaient que le mouvement allait s'achever comme celui des Philippines, où le retour de Cory Aquino avait entraîné la chute du dictateur Ferdinand Marcos en février 1986.
À peu près à cette époque, surnommée « l'été de la démocratie » réapparurent aussi l'ancien premier ministre U Nu, le général de brigade en retraite Aung Gyi et d'autres anciens dirigeants d'avant 1962.
À la mi-septembre, les manifestations devinrent plus violentes et anarchiques, les soldats provoquant délibérément des escarmouches, dont ils sortaient facilement vainqueurs. La patience des manifestants diminuait, ainsi que leur confiance dans les promesses de changement graduel.
Le coup d'État et la répression
Le 18 septembre 1988, l'armée prit le pouvoir. Le général Saw Maung rejeta la constitution de 1974 et mit en place le State Law and Order Restoration Council (SLORC, en français : "Conseil d'État pour la restauration de la Loi et de l'Ordre"), « imposant des mesures encore plus draconiennes que celles de Ne Win ». Après l'instauration de la loi martiale, les manifestations furent brutalement écrasées. Le gouvernement annonça à la radio d'État que l'armée avait pris le pouvoir dans l'intérêt du peuple, « afin de mettre un terme à la dégradation de toutes les conditions dans tout le pays ». Les troupes prirent position dans toutes les villes de Birmanie, faisant feu sans discrimination sur les manifestants. Au cours de la première semaine après le coup d'État, 1 000 étudiants, élèves et bonzes furent tués, plus 500 manifestants devant l'ambassade des États-Unis – un cadreur filma la scène et la fit parvenir aux médias internationaux. Saw Maung qualifia les morts de « pillards ». Les manifestants furent poursuivis jusque dans la jungle et certains finirent dans les camps d'entraînement de la guérilla à la frontière thaïlandaise.
Le bilan à la fin du mois de septembre est estimé à environ 3 000 morts et un nombre inconnu de blessés, avec 1 000 morts dans la seule ville de Rangoon. Aung San Suu Kyi lança un appel à l'aide à l'étranger, mais le 21 septembre, le pouvoir avait effectivement repris le contrôle du pays, le mouvement s'effondrant définitivement en octobre. On estime le bilan global pour l'ensemble de l'année 1988 à 10 000 morts – soldats inclus — plus de très nombreux disparus.
Conséquences
Les gouvernements occidentaux et le Japon interrompirent leur aide et nombreux en Birmanie sont ceux qui pensent que le régime se serait effondré si les Nations unies et les pays voisins avaient refusé de reconnaître le SLORC. L'Inde fut le voisin le plus critique, condamnant la répression, fermant sa frontière et installant des camps de réfugiés le long de celle-ci.
En 1989, 6 000 membres de la Ligue nationale pour la démocratie d'Aung San Suu Kyi se trouvaient en prison, et ceux qui avaient fui vers les zones ethniques, comme dans "l'État" Karen du Kawthoolei, rejoignirent les groupes luttant pour l'autodétermination. On estime qu'environ 10 000 avaient fui dans les montagnes contrôlées par des rébellions ethniques comme celles de l'Armée Karen de libération nationale (KNLA), et beaucoup s'engagèrent plus tard dans la lutte armée.
Après le soulèvement, le SLORC lança une campagne de propagande « maladroite » contre ses organisateurs. Les médias birmans firent l'objet d'un contrôle accru, alors qu'ils avaient été relativement libres durant les événements. Le chef du renseignement militaire, le général Khin Nyunt, donna des conférences de presse en anglais présentant une version favorable au SLORC aux diplomates et aux médias étrangers. Il décrivit une conspiration de la droite, agissant de concert avec des « étrangers subversifs » pour renverser le régime, et une conspiration de la gauche pour renverser l'État. Cette explication ne convainquit personne.
Ainsi, les événements politiques de 1988 en Birmanie sont un ensemble de manifestations pacifiques demandant l'établissement de la démocratie. Les manifestations ont culminé le 8 août 1988 (d'où leur surnom de soulèvement 8888). Ces événements, provoqués par l'état lamentable de l'économie birmane, ont commencé par des manifestations étudiantes à Rangoon dès le mois de mars. L'indignation populaire devant leur répression et des dissensions au sein des forces armées débouchèrent sur la démission de l'homme fort du régime, le général Ne Win, le 23 juillet.5
8888 = HHHH
HHHH = les quatre H assemblés symbolisent l'échelle qui nous mènera au paradis si nous combattons la dictature du capitalisme de manière pacifique, à l'instar du peuple birman lors du « soulèvement 8888 ».
En 1988, le peuple Birman s'opposait au général NE WIN.
NE WIN est mort le 5 décembre 2002 (5 12 2002).
5x12x2002 = 120120
120 se prononce SANS VIN.
NE = 14x5 = 70
Le chef-lieu du département 70 est la ville de VESOUL dont le maire est Alain CHRÉTIEN.
Le VIN que Jésus a servi aux CHRÉTIENS rend SAOUL car laisser le pouvoir politique entre les mains de César provoque l'extermination de plus de 10 millions de pauvres chaque année ; Dieu remplace désormais l'Alliance du VIN par celle de l'EAU afin que nous combattions César pour mettre un terme au massacre. L'homme de main de NE WIN, Sein LWIN, était surnommé « le BOUCHER de Rangoon » ; sur les ordres de NE WIN, il a provoqué un BAIN de SANG en tuant 3 000 manifestants lors du soulèvement 8888 ; Dieu remplace ainsi l'Alliance du SANG par celle de l'EAU afin de mettre un terme au massacre.
Lors du repas de la Cène, Jésus a demandé à ses apôtres de boire une coupe de VIN qui symbolisait le SANG qu'il allait verser le lendemain sur la croix pour sceller la nouvelle Alliance avec Dieu, or désormais, le message de Dieu est : « SANS VIN ». Par conséquent, les CHRÉTIENS n'obtiendront plus la vie éternelle en buvant les paroles de Jésus, du moins celle où il nous demande de laisser le pouvoir politique entre les mains de César.
La lettre W se prononce double V.
WIN = VVIN
Le V en chiffre romain correspond au chiffre 5.
VVIN = 5 X VIN = 100
100 = SANG
NE WIN symbolise l'Alliance avec le SANG de Jésus car « WIN » signifie « GAGNER » en anglais et Dieu nous fait ainsi comprendre que le diable est NÉ pour GAGNER étant donné que Jésus lui a laissé le pouvoir politique entre les mains à partir du moment où il n'a pas demandé aux hommes de combattre César pour créer un monde fraternel dans lequel les richesses seraient équitablement redistribuées ; Jésus a donc permis au roi Argent de régner sur le monde en laissant le pouvoir politique entre les mains de César, qui était ainsi NÉ pour GAGNER. Mais Dieu change désormais le scénario en changeant le VIN en EAU alors nous devons dorénavant combattre César pour que le monde devienne enfin fraternel.
Je rappelle que NEWIN est mort le 5 décembre 2002 (5 12 2002).
5x12x2002 = 120120
Adolf Hitler – le dirigeant du IIIe REICH – est mort le 120e jour de l'année 1945.
La nouvelle Alliance de l'EAU nous impose ainsi de mettre un terme au règne de César : le RICHE.
NE WIN était BIRMAN.
BIRMAN = BARMAN
Dieu nous montre que lorsque Jésus a SERVI le VIN à ses disciples, il leur a demandé de boire ses paroles dont l'une était de laisser le pouvoir temporel entre les mains de César, par conséquent, le diable était NÉ pour GAGNER.
Dieu nous demande dorénavant de ne plus boire le VIN.
SANG = SAN G
SAN = 19x1x14 = 266
Le Pape François est le 266e Pape, donc Dieu lui demande de ne plus servir le VIN, c'est-à-dire qu'il doit rompre avec l'Alliance du SANG de Jésus.
G = J'AI
Le G symbolise l'individualisme du règne de César.
G = 7
Le 7e mois de l'année est celui de Juillet dont l'étymologie est dû à Jules César, qui est né le 13 du mois Quinctilis, appelé plus tard Iulius en son honneur.6
Dieu demande ainsi au 266e Pape de mettre un terme à l'Alliance du SANG avec Jésus car elle laisse le pouvoir politique entre les mains de César, qui tue des millions d'êtres humains chaque année en accaparant la majeure partie des richesses de la Terre, tout en faisant couler un flot de SANG en multipliant les guerres impérialistes pour accaparer toujours plus de richesses.
G = 7
7 = SEPT
SEPT = 19x5x16x20 = 30400
Adolf Hitler est mort un 30 04 (30 avril).
Le nombre 30400 est composé d'un 0 supplémentaire.
La chiffre 0 a la forme de la lettre O (EAU).
La nouvelle Alliance de l'EAU nous impose de combattre César afin d'éradiquer le nazi-capitalisme : le règne du RICHE.
Jésus de NAZ ARRET = ARRETE le NAZI
Le 266e Pape doit ainsi servir de l'EAU de la nouvelle Alliance aux hommes du monde entier et arrêter de servir le VIN.
L'EAU est souvent gratuite dans un BAR donc le Pape ARGENTIN doit se battre contre la marchandisation de la vie et ainsi lutter contre la dictature de l'ARGENT, c'est-à-dire contre le capitalisme.
BAR = 2x1x18 = 36
Le maire du chef-lieu du département 36, Gil AVEROUS, est né un 12 juillet, à l'instar de Jules César qui est né un 12 ou 13 juillet.
AVEROUS = AVE ROUS
« La ROUE tourne » car Dieu nous demande désormais de ne plus dire « AVE César ».
BAR = 36
36+35+34+33+32+31+30+29+28+27+26+25+24+23+22+21+20+19+18+17+16+15+14+13+12+11+10+9+8+7+6+5+4+3+2+1=
666.
Dans l'Apocalypse, le chiffre de la Bête est le 666.
Dieu nous fait comprendre que l'Alliance du VIN a permis au pouvoir de la BÊTE : le capitalisme, de régner, car Jésus n'a pas demandé aux peuples de prendre le pouvoir en main pour redistribuer équitablement les richesses, c'est pourquoi, 2 000 ans plus tard, en France, les capitalistes accaparaient officiellement 66,6 % des profits générés par le travail collectif de toute la société ; c'est bel et bien le pouvoir de la BÊTE qui règne en maître et nous vivons ainsi dans une société inégalitaire où il n'y a aucune fraternité. C'est le règne de la haine.
Le VIN est responsable de cette situation, César ayant pris le contrôle des médias pour SAOULER chaque soir des millions de téléspectateurs lors du journal de VIN heures afin qu'ils ne voient jamais les 25 000 hommes, femmes, et enfants, exterminés chaque jour par sa cupidité, par conséquent, la majorité des électeurs votent pour César à chaque élection en ne se rendant pas compte qu'ils votent pour Adolf Hitler.
Dieu nous apporte désormais l'EAU de la nouvelle Alliance afin que nous puissions voir clairement à travers les signes que nous vivons sous le IIIe REICH.
REICH = RICHE
NE WIN symbolise ainsi l'Alliance du SANG avec Jésus et la BIRMANIE le BARMAN car tu dois dorénavant choisir entre l'Alliance de l'EAU ou celle du VIN (le SANG).
NE WIN a été chassé du pouvoir lors du « soulèvement 8888 ».
8888 = HHHH
Les quatre H assemblés symbolisent l'échelle qui te mènera au paradis si tu rejoins l'Alliance de l'EAU car elle te permettra de vivre éternellement là-HAUT.
Un ange possède une auréole sur la tête et cette auréole a la forme de la lettre O.
O = EAU
Dieu multiplie les signes pour te montrer que tu deviendras un ANGE si tu rejoins l'Alliance de l'EAU.
SANG = SAN G
SAN = 19x1x14 = 266 = François est le 266e Pape.
G = 7
7 ans est égal à 84 mois.
Le chef-lieu du département 84 est Avignon dont la maire est Cécile HELLE.
« HELL » signifie « ENFER » en anglais.
Dieu te révèle que le SANG est synonyme de l'ENFER et c'est la raison pour laquelle le 266e Pape doit mettre un terme à l'Alliance du SANG avec Jésus pour la remplacer par la nouvelle Alliance de l'EAU.
Dieu modifie seulement une chose par rapport à l'ancienne Alliance : combattre le pouvoir de César pour obtenir la vie éternelle.
Dieu nous transmet ainsi les termes de le nouvelle Alliance de l'EAU à travers le soulèvement 8888 car les lettres HHHH symbolisent l'échelle qui nous mènera au paradis si nous rejoignons la nouvelle Alliance avec Dieu.
Le message est clair : « SANS VIN ».
Le SANG a trop coulé, il est temps que les peuples du monde entier prennent le contrôle du pouvoir afin que la paix règne sur Terre.
Le « soulèvement 8888 » est appelé ainsi parce que les manifestations du peuple birman ont culminé le 8 août 1988, soit 28 ans avant le 8 août 2016.
8 août = 88 = HH = l'échelle
2016 = TAF
Le département 28 est celui de l'EURE-et-LOIR.
À travers la révolte du peuple BIRMAN, qui symbolise le BARMAN, Dieu nous fait comprendre qu'il est l'HEURE de changer la LOI, car il change l'Alliance du VIN par celle de l'EAU, alors pour monter l'échelle qui mène au paradis, notre TAF est désormais de combattre le pouvoir de César.
EURE-ET-LOIR = EURE ET LOI R
ET = 5x20 = 100
100 = SANG
R = 18
18 = AH = ce sont les initiales d'Adolf Hitler : le dirigeant du IIIe REICH.
Dieu nous montre qu'il est l'EURE de mettre un terme à l'Alliance du SANG avec Jésus. Les peuples doivent prendre le pouvoir politique en main afin d'empêcher le RICHE d'imposer sa LOI.
Le chef-lieu de l'Eure-et-Loire est la ville de CHARTRES.
CHARTRES = CHARTES R
Les CHARTES sont des actes juridiques, elles symbolisent la loi.
R = 18
18 = AH = initiales d'Adolf Hitler : le dirigeant du IIIe REICH – dont le père se prénommait ALOIS (SA LOI).
Dieu a supprimé la lettre R à CHARTES par rapport au mot CHARTRES car il est l'HEURE de changer la LOI, alors il nous demande désormais de supprimer le RICHE pour redistribuer équitablement les richesses de la Terre entre chaque être humain.
Le maire de Chartres est Jean-Pierre GORGES parce que le monde REGORGE de richesses mais le RICHE les accapare, donc Dieu nous demande de changer la LOI en nous unissant politiquement avec tous les peuples du monde afin de prendre le contrôle des richesses de la Terre et les redistribuer équitablement entre chaque être humain.
Dieu nous transmet ce message à travers les 28 ans qui séparent le 8 août 1988 (8888) du 8 août 2016.
88 = HH
Le sigle HH est l'abréviation de Heil Hitler, le salut nazi.
HHHH = les quatre H assemblés forment une échelle.
Le mot BIRMAN symbolise le BARMAN, car Dieu vous fait comprendre que vous avez le shoah de rejoindre l'Alliance du VIN en laissant le RICHE accaparer la majeure partie des richesses de la Terre et exterminer ainsi des millions de pauvres chaque année, ou alors vous rejoignez la nouvelle Alliance de l'EAU afin de renverser le règne du RICHE pour redistribuer équitablement les richesses de la Terre entre chaque être humain.
Si vous rejoignez l'Alliance de l'EAU, vous pourrez monter l'échelle qui mène au paradis, mais si vous faites le salut nazi en rejoignant l'Alliance du VIN, vous descendrez cette échelle pour aller en enfer.
Quand il était au pouvoir, NE WIN dirigeait le pays avec ses astrologues officiels. Le 9 a été déclaré porte-bonheur et, de ce fait, le président a fait remplacer tous les billets de 10, 50 et 100 kyats par des coupures de 9,9 kyats, 49,9 kyats et 99,9 kyats.
Le chiffre 9 est symbolique :
9 = I
La lettre « I » signifie « MOI-JE » en anglais.
Le 9 est donc le chiffre porte-bonheur de César étant donné qu'il symbolise son règne égoïste sur le monde.
Or désormais, César n'est plus NÉ pour GAGNER car Dieu remplace l'Alliance du VIN par celle de l'EAU afin que le « MOI-JE » ne règne plus sur la Terre.
Le 7 novembre 2005, la junte birmane a décrété que la ville de Naypyidaw serait la nouvelle capitale du pays. La totalité des ministères était présente dans la nouvelle capitale au printemps 2006.
Les raisons officielles invoquées pour le déplacement de la capitale était que Naypyidaw était plus centrale que Rangoon ce qui permettait à la population d'y accéder plus facilement. Cependant, selon l'agence nationale d'information suisse ATS, ce déplacement était un moyen de mieux protéger l'administration et le pouvoir politique d'une éventuelle invasion.
Nyapydaw se trouve à 320 km de Rangoon.
Le nom de Naypidaw signifie Ville royale ou Demeure des ROIS.7
320 = TROIS SANS VIN
TROIS = T ROIS
Dieu te montre que SANS le VIN, T'es ROI, car SANS l'Alliance du VIN, tu dois prendre la place de César pour diriger le monde.
Nyapydaw a été décrétée nouvelle capitale du pays le 7 novembre 2005 (7 11 2005).
7x11x2005 = 154385
154385 = CODE H
La lettre H symbolise une échelle.
Nyapydaw signifie la Demeure des Rois
Pour monter l'échelle qui te permettra de DEMEURER éternellement dans le royaume de Dieu, tu dois suivre ses messages CODÉS et ainsi combattre les ROIS qui dirigent le monde.
Avec le VIN, tu ne pouvais pas voir les signes, ta vision était floue mais avec l'EAU elle est désormais limpide donc tu peux dorénavant voir le visage de Dieu à travers les signes.
Tu dois ainsi respecter le nouveau CODE de la route afin d'arriver à la bonne destination.
Aung San Suu Kyi est une femme politique birmane, figure de l'opposition non-violente à la dictature militaire et lauréate du prix Nobel de la paix en 1991. Elle est née le 19 juin 1945 (19 6 1945).
1945 = AIDE
19x6x1945 = 221730
221730 = 2017 23
23 = BC
B C se prononce BAISSER.
Nous ne devons plus nous BAISSER devant les rois du nazi-capitalisme, c'est pourquoi Dieu nous demandait de les combattre en votant pour L.O. et le NPA en 2017 et ainsi venir en AIDE à nos milliards de frères et sœurs qui vivent dans la misère ; car le jour où nous prendrons le pouvoir en main, nous leur montrerons la voie à suivre pour éradiquer le système économique le plus criminel de l'histoire de l'humanité. C'est le chemin à suivre pour obtenir un jour la PAIX dans le monde.
Deuxième dictature militaire
En 1989, le SLORC rebaptise le pays Myanmar, nom aujourd'hui utilisé par l'ONU, prononcé myanma, et qui désigne l'ethnie birmane en birman depuis au moins 1102. Des gouvernements qui n'approuvent pas le régime militaire, comme ceux de l'Australie et des États-Unis, continuent d'utiliser le terme Burma (Birmanie) et c'est également celui qu'utilise Aung San Suu Kyi.
Les élections promises ont lieu en 1990 après d'autres troubles. Les militaires estiment pouvoir les remporter avec le National Unity Party, ex-BSPP, mais la Ligue nationale pour la démocratie (LND) remporte une victoire éclatante. Le National Unity Party n'obtient que la quatrième place en nombre de sièges, derrière deux partis ethniques (de l'état Shan et de l'état d'Arakan). Après une période d'indécision, Aung San Suu Kyi est assignée à résidence et la LND banni par la junte militaire.
Le général Than Shwe succède à Saw Maung en 1992.
En 1991 Aung San Suu Kyi reçoit le Prix Nobel de la paix et sous la pression internationale le régime suspend son assignation à résidence en 1995. Des projets de convention nationale pour la rédaction d'une nouvelle constitution sont annoncés, mais celle-ci n'a produit aucun résultat.
À partir de 1996, le pays est sujet à des sanctions internationales d'organisations telles que la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international. Mais le régime survit grâce à un fort soutien économique et militaire de la République populaire de Chine, un soutien discret de la Thaïlande et d'autres pays de l'ASEAN, et les revenus du trafic de drogue, du gazoduc du groupe pétrolier Total, de ressources forestières et du tourisme. Aung San Suu Kyi et ses partisans sont régulièrement gênés ou emprisonnés.8
En 1996, l'affaire Nichols marque une nouvelle étape dans la dégradation de la situation des droits de l'homme et des relations de la Birmanie avec la communauté internationale. James Leander Nichols, proche d'Aung San Suu Kyi, était consul honoraire du Danemark, de la Finlande, de la Norvège et de la Suisse. Malgré les protestations de ces quatre États et de l'Union européenne, son arrestation arbitraire, sa détention dans de mauvaises conditions et sa mort en prison n'ont pas donné lieu à des réactions birmanes ; les autorités birmanes ont également refusé qu'il soit procédé à une autopsie indépendante.
La junte a une position ambiguë envers l'opposante Aung San Suu Kyi, qui est très populaire dans le monde à la suite de son prix Nobel de la paix en 1991. Sa popularité et son statut de fille du héros national Aung San lui procurent une certaine protection, alors que la junte voudrait pouvoir se débarrasser de cette épine dans le pied. Face à ce dilemme, la junte l'a placée à plusieurs reprises en résidence surveillée.
Les sanctions économiques prises contre le régime militaire birman par la communauté internationale, dont les États-Unis, la Malaisie et les pays de l'Union européenne, n'ont eu que peu d'effet, ceci étant dû en grande partie à l'inventivité des collaborateurs de la Junte, comme à la volonté de nombreux pays asiatiques soucieux de continuer à promouvoir les échanges économiques avec la Birmanie et notamment en vue des profits générés par les investissements dans l'extraction des ressources naturelles du pays. On peut cependant dire que ces sanctions ont eu pour effet de mettre au chômage plus de 100 000 personnes, du jour au lendemain, qui travaillaient auparavant dans les usines textiles qui commençaient à émerger dans le pays. Beaucoup des jeunes filles qui travaillaient dans ce secteur sont allées grossir les rangs des prostituées de la capitale. Les sanctions semblent donc plus contribuer à un appauvrissement de la population qu'à une démocratisation du pays.
Dans la même logique que les sanctions, de nombreuses voix se sont élevées contre les sociétés comme Total investissant dans le pays et contre les voyageurs qui font fonctionner l'industrie du tourisme. Selon les démocrates, l'entrée de devises étrangères aiderait le gouvernement actuel et contribuerait à la généralisation du travail forcé.9
En 1997, le SLORC est remplacé par un Conseil d'État pour la paix et le développement (State Peace and Development Council, ou SPDC), sans véritable changement de nature, et le pays intègre l'ASEAN, ce qui est généralement considéré comme un succès diplomatique majeur.
Le 7 novembre 2005, les autorités militaires déplacent la capitale de Rangoun à Naypyidaw, une ville 320 km plus au nord, dans une région de jungle et de montagne, les principaux ministères commençant leur déménagement le jour même.
Événements politiques de 2007
L'augmentation du prix des carburants décidée le 15 août 2007 provoque une vive colère dans la population10. Les raisons de cette augmentation étaient officiellement de faire face à l'augmentation du prix des hydrocarbures. Mais selon certains chercheurs, elle aurait été rendue nécessaire par la mauvaise gestion de l'économie birmane par la junte au pouvoir.
L'état de l'économie birmane est catastrophique et des tensions couvaient depuis plusieurs mois (les difficultés économiques avaient déjà été une des causes des manifestations de 1988). Alors qu'au moment de son indépendance en 1948 le pays était un des plus riches d'Asie, il se trouve en 2006 à la 130e place sur 177 de l'indice de développement humain (IDH) (l'un des 3 plus bas d'Eurasie) et a un produit intérieur brut par habitant estimé à 1 800 dollars, ce qui le situe au même niveau que la Corée du Nord.11
Le 19 août débute une longue série de manifestations qui culmine le 24 septembre avec plus de 100 000 personnes dans le défilé mené par des moines bouddhistes à Rangoon (d'après des témoins). D'autres manifestations rassemblent des dizaines de milliers de personnes à travers le pays.
Après avoir menacé le jour même de « prendre des mesures » contre les bonzes, la junte engage la répression à partir du 26 septembre12. Les forces armées birmanes ont pris le contrôle des monastères, centres du mouvement pro-démocrate, et sont intervenues contre les manifestants à Rangoon, le bilan étant d'au moins quatre morts (un civil et trois bonzes). Il y a eu plusieurs tirs de sommation dans d'autres endroits du pays, ainsi que plusieurs centaines d'arrestations, notamment à l'est de Rangoon à Kyaikkasan. Certaines parties de l'armée, refusant d'agir, auraient soutenu tacitement les moines manifestants.
La répression a fait une seule victime non-birmane, le journaliste japonais Kenji Nagai, tué par balles le 27 septembre.
Réactions internationales
Quelques images tournées clandestinement par des Birmans ont été placées sur Internet, permettant au monde de prendre conscience de la vague de protestation et de sa répression. La pression internationale s'intensifie sur le régime militaire ; l'ONU a dépêché un commissaire pour tenter de dénouer la crise et pour la première fois la Chine se joint aux pays qui demandent aux dictateurs birmans de faire preuve de retenue et de ne pas ouvrir le feu sur les manifestants. (La Chine est l'une des dernières alliées du Myanmar, partageant d'importants investissements et plus de deux millions de ressortissants.)
Dans les rues de Bangkok, l'opposition officielle en exil a manifesté contre la répression de cette révolte populaire. L'ASEAN s'est déclarée "révulsée" par la répression armée qu'a exercée la junte et lui a demandé de cesser d'utiliser les armes contre les civils. À Londres, Paris et plusieurs autres grandes villes, des citoyens sont descendus dans les rues pour manifester contre la répression armée. Au Canada, où vivent plus de trois mille Birmans en exil, les moines bouddhistes contestent la légitimité du régime dictatorial.13
Conséquences
En février, les autorités militaires annoncent la tenue d'un référendum pour valider des réformes constitutionnelles.
D'après la Ligue nationale pour la démocratie, la nouvelle Constitution ne ferait que renforcer le pouvoir des autorités militaires. Le gouvernement militaire affirme, pour sa part, que la nouvelle Constitution établirait « une démocratie où fleurit la discipline ».14
Les événements politiques de 2007 sont liés à l'augmentation du prix des CARBURANTS décidée le 15 août 2007, ce qui a provoqué une vive colère dans la population.
15 août 2007 = 15 8 2007
15x8x2007 = 240840
240840 = 20 04 84
Adolf Hitler est né un 20 04 (20 avril).
84 = 1984
Le roman 1984 dénonce le TOTALITARISME.
L'entreprise TOTAL a été la principale source de financement de la junte militaire birmane ces dernières années, donc Dieu nous fait comprendre à travers les événements de 2007 liés à l'augmentation des prix du carburant, que TOTAL fut le pilier du régime TOTALITAIRE mis en place par la junte birmane. Aung San Suu Kyi déclarait ainsi en 1996 : « Les investisseurs ne devraient pas s'implanter car tout l'argent va à une élite. Je tiens à mentionner la firme française TOTAL qui est devenue le plus fort soutien du système militaire birman. Ce n'est pas le moment d'investir ici. »
Total en Birmanie
La compagnie française Total, l’entreprise américaine Chevron et la compagnie thaïlandaise PTT Exploration & Production (PTTEP) ont conclu au début des années 90 un partenariat avec la compagnie d’État birmane Myanmar Oil and Gas Enterprise (MOGE) afin de mettre sur pied un des projets les plus controversés connus à ce jour : le “projet gazier Yadana”. Yadana, qui signifie “trésor” en birman, est le nom donné au pipe-line de 60 km de long qui transporte jusqu’à la Thaïlande du gaz naturel extrait par une plate-forme située au sud des côtes birmanes. Le pipe-line traverse le sud-est de la Birmanie, région à l’environnement fragile qui est contrôlée et administrée traditionnellement par des communautés Karen, Mon et Tavoyan. La plus grande part du gaz extrait est achetée par l’autorité pétrolière thaïlandaise (PTT) ; en réalité seule une faible partie du gaz et des revenus qu’il génère est utilisée au profit du peuple birman, ou est destinée à améliorer la sécurité énergétique du pays.
Dans un rapport datant de 2010, Earth Rights International (ERI) a ainsi calculé que sur une période s’étalant de 1998 à 2009, le projet Yadana aurait généré un total de plus de 9 milliards de dollars, dont plus de la moitié, soit environ 4,6 milliards de dollars, aurait été directement récupéré par le régime militaire birman et placé à Singapour, et auraient notamment permis à la junte militaire l’acquisition illicite de technologie nucléaire ou de missiles balistiques.
Le peuple birman, quant à lui, ramasse les miettes. Les revenus issus de la vente du gaz Yadana constituent un soutien financier de première importance au régime militaire, et génèrent des conséquences négatives en cascade qui affectent le pays tout entier. Alors que les militaires birmans entassent des milliards de dollars sur des comptes privés à Singapour, les dépenses sociales demeurent parmi les plus basses d’Asie : pour l’année fiscale 2011-2012 les dépenses militaires représenteraient 14,4% du budget total alors que les montants alloués à l’éducation et à la santé ne représenteraient conjointement que 7,5% des dépenses de l’État (4,7% pour l’éducation et 2,8% pour la santé), ce qui est loin d’être à la hauteur des besoins colossaux dans ces deux domaines, et de l’investissement essentiel au « développement économique et social » auquel le Président Thein Sein avait promis de se consacrer.
La population birmane est doublement victime : elle s’enfonce d’année en année dans une pauvreté matérielle et sociale toujours plus profonde, tout en étant massivement spoliée des ressources naturelles nationales.
Atteintes aux droits de l'homme
D’après des investigations menées dans la région par Earth Rights, la construction, l’entretien et l’exploitation du gazoduc de Yadana est opéré sous l’escorte de l’armée, dont la présence a entraîné de graves violations des droits humains à l’encontre des ethnies locales, ainsi que des dommages environnementaux conséquents. L’ONG a compilé dans plusieurs rapports, dont deux parus en 2009 de nombreux cas de violations des droits humains et environnementaux, solidement documentés, dont les ethnies de la région ont été victimes. Selon ces rapports, le projet Yadana est directement à l’origine de ces violations. En parallèle, des violations des droits de l’Homme auraient été commises par les forces de sécurité du gazoduc à l’encontre de villageois locaux, sous la forme d’exécutions sommaires, de travail forcé, ou encore d’expropriations de terres sans compensations.
En dépit des (maigres) efforts de TOTAL en vue d’améliorer le niveau de vie des populations locales à travers un programme d’assistance socio-économique, le projet Yadana est devenu le symbole d’un modèle de développement qui, bien loin d’améliorer le sort des plus défavorisés, devient la source des abus dont ils sont victimes, et contribue à la survie et au maintien d’un régime autoritaire qui menace à présent, avec ses ambitions nucléaires, de modifier l’équilibre stratégique de la région.
Les arguments de Total pour justifier sa présence en Birmanie : « L’engagement constructif » et les projets sociaux
« L’engagement constructif » est le fait de développer des relations avec un gouvernement, en dépit des réserves concernant les violations des droits de l’homme perpétrées par ce gouvernement, et ce afin de promouvoir – par le dialogue et la coopération – des progrès dans le domaine des droits et libertés. La politique « d’engagement constructif » longtemps invoquée par Total pour justifier sa présence en Birmanie s’est pourtant montrée incapable d’engendrer les évolutions politiques annoncées, en raison du contrôle étroit exercé par les militaires sur l’économie birmane.
L’argument de « l’engagement constructif » devenant difficile à soutenir, Total a décidé de mettre en avant ses projets sociaux. En 2013, plus de douze millions de dollars avaient en effet déjà été investis par le groupe dans des projets sociaux en Birmanie, pour un nombre de bénéficiaires avoisinant 50 000 personnes.
Sur une population totale de 55 millions d’habitants, nombre d’observateurs estiment que les projets mis en place ne sauraient compenser – en l’absence d’un contrôle satisfaisant de l’argent généré par le projet Yadana – les dommages résultant d’un apport de ressources à un régime peu respectueux des droits de l’homme.
En outre Total étant la plus grande multinationale française, sa présence en Birmanie infléchit la fermeté des politiques françaises et européennes vis-à-vis des autorités birmanes.
Enfin, l’exploitation du gaz de Yadana ne profite pas à la population birmane : ni directement (puisque le gazoduc est uniquement destiné à alimenter la Thaïlande) ni indirectement (en raison de la mainmise des autorités militaires sur l’économie). Seules exceptions : les bénéficiaires des projets sociaux et les personnes de nationalité birmane employées par Total.
Communication de Total sur la question de la transparence financière
Dans un entretien accordé au Monde le 6 octobre 2007, Christophe de Margerie, alors directeur général de Total, admettait que les revenus du projet Yadana ont rapporté 350 millions d’euros au régime militaire pour la seule année 2006. Si cette somme semble peu élevée, c’est que Total s’emploie depuis des années à minorer l’importance du transfert de fonds à destination du pouvoir birman : le montant réel avoisinerait plutôt le milliard d’euros, soit le triple de la somme confessée par Total.15
Travail forcé : Total responsable, coupable, mais... pas condamnable
La compagnie pétrolière Total accusée d'avoir eu recours au travail forcé en Birmanie, a bénéficié d'un non-lieu en juin 2006, au terme d'une série d'informations judiciaires et de procès.
Huit travailleurs birmans avaient déposé une plainte pour avoir dû, sous la contrainte et sans rémunération, travailler à la construction du gazoduc de Yadana, en Birmanie. Lancés en 1995, les travaux de construction du gazoduc proprement dit ont duré trois ans et se sont poursuivis pendant plusieurs années par l'aménagement des environs, afin de permettre l'exploitation des installations. Durant tout ce temps, des milliers, des dizaines de milliers de travailleurs birmans, parfois des enfants, ont été exploités, brutalisés, contraints par l'armée de la junte au pouvoir à effectuer des travaux harassants, dans des conditions épouvantables, au bénéfice du géant pétrolier et de ses associés dans le projet, dont le groupe américain Unocal. Défrichage, terrassement, portage, concassage de cailloux, tout a été l'œuvre de la population locale, mobilisée de force dans des rafles effectuées par les militaires birmans.
De multiples témoignages ont fait état de ces violences et de travail forcé, d'un véritable esclavage au service de la réalisation du projet de Total et Cie. Déjà économiquement intéressée, la dictature birmane en a, au passage, profité pour terroriser davantage la population d'une région où la guérilla des minorités ethniques Mon et Karen continue à tenir l'armée du régime en échec.
Pour parvenir à capter et transférer chaque jour plus de vingt millions de mètres cubes puisés dans l'important gisement, estimé à 150 milliards de m3, situé en mer d'Andaman, jusqu'en Thaïlande, où la majeure partie du gaz est livrée, Total a naturellement bénéficié de l'appui des dictateurs de Rangoon. Cette aide lui a permis d'éventrer en toute tranquillité la jungle birmane pour faire passer le gazoduc, déplaçant de force près des trente mille habitants de cinquante villages.
Devant les voix qui se sont élevées pour condamner les pratiques du consortium pétrolier, Total avait commencé par « indemniser », selon ses propres termes, des habitants victimes de travail forcé au cours de travaux. Puis le groupe, fin 2003, a commandé une enquête auprès d'un « spécialiste » en ONG, Bernard Kouchner, ex-ministre de la Santé dans le gouvernement de Lionel Jospin. Au terme de deux mois de visites sur le terrain qui lui ont rapporté 25 000 euros d'honoraires, l'ex-ministre avait publié un rapport innocentant Total de toutes les accusations !
Au terme du procès, les conclusions de la juge n'ont pas contesté la réalité du travail forcé, attesté par de multiples témoignages, dont ceux des travailleurs birmans. Mais Total avait réussi à obtenir le retrait de leur plainte, en s'engageant à leur verser 10 000 euros à chacun et à créer un fonds de solidarité destiné, en principe, à financer des actions humanitaires en Birmanie. Et comme le droit français ne considère pas le travail forcé comme un crime, il aurait fallu prouver la « séquestration » et pour cela, amener les huit travailleurs birmans à témoigner pour « corroborer [ce] crime ».
Mission impossible, car ils étaient alors tous les huit, réfugiés « clandestins sur le territoire thaïlandais », comme l'a dit elle-même la juge.
Ainsi, après avoir déjà échappé aux poursuites de travailleurs birmans victimes d'exploitation, engagées en Californie puis en Belgique, Total sort sans condamnation de ce procès. Ce qui ne veut pas dire blanchi...16
Répondant en janvier 2010 aux questions de quelques lecteurs du Parisien-Aujourd'hui en France, le directeur général de Total a, comme on pouvait s'y attendre, justifié la politique de son groupe, notamment les bonnes relations qu'il entretient avec la junte de Birmanie.
Notre « code de conduite ne nous impose pas de quitter un pays qui ne respecte pas les droits de l'homme. (...) Si c'était le cas, nous devrions quitter la moitié des pays où nous sommes implantés », a-t-il déclaré, ajoutant que « la mission de Total n'est pas de restaurer la démocratie dans le monde ».
Voilà qui a au moins le mérite de la franchise : les dictateurs, les populations réduites en esclavage, les opposants bâillonnés, Total -comme, il est vrai, toutes les firmes de son espèces - n'en a rien à faire, pourvu qu'il puisse poursuivre sa « mission » : pomper du pétrole, du gaz... et surtout des profits pour ses actionnaires ! 17
Le cyclone Nargis de 2008
Le 2 mai 2008, un cyclone de catégorie 4, Nargis, frappe très durement la Birmanie, en particulier la région de Rangoun. Le bilan officiel fait état de plus de 138 000 morts ou personnes portées disparues. Les ONG sur place parlent de 2,5 millions de sans abris. Dans le chaos le plus total, l'aide humanitaire peine à arriver sur place, les visas n'étant pas délivrés suffisamment vite par la junte au pouvoir, qui rechigne à accepter l'aide internationale. Quarante-huit heures avant le passage du cyclone, les services météo indiens ont informé les autorités de son arrivée mais l'information aurait été mal relayée dans le pays.18
Le cyclone NARGIS a frappé la Birmanie dans la nuit du 2 au 3 mai 2008.
3 mai 2008 = 3x5x2008 = 30120
30120 = 30 120
120 = SANS VIN
NARGIS = AGIR NS
NS = 14x19 = 266
À travers cette catastrophe naturelle, Dieu fait comprendre au 266e Pape qu'il doit AGIR en changeant le VIN en EAU afin de mettre un terme à la catastrophe capitaliste qui tue des millions d'êtres humains chaque année.
Dieu multiplie les signes à travers la BIRMANIE car elle symbolise le BARMAN et donc le Pape François étant donné qu'il sert du VIN aux chrétiens du monde entier, c'est la raison pour laquelle Dieu lui demande à travers les signes de servir l'EAU de la nouvelle Alliance à la place du VIN.
30120 = 30
Le chef-lieu du département 30 est la ville de NIMES.
NIMES = MINES
La MINE du stylo signifie que Dieu change les écritures, c'est-à-dire qu'il remplace l'Alliance du VIN par celle de l'EAU, et il appelle ainsi les peuples à prendre le pouvoir des mains de César afin d'écrire eux-même les futures pages de l'histoire de l'humanité avec les MINES de leurs stylos.
EAU = 5+1+21 = 27
Le département 27 est celui de l'EURE donc Dieu montre au 266e Pape qu'il est l'HEURE de changer le VIN en EAU.
Le chef-lieu du département 27 est la ville d'ÉVREUX, car Dieu nous révèle qu'il est l'HEURE de renverser César parce qu'il est VÉREUX, c'est-à-dire qu'il est complètement pourri, à l'image de TOTAL qui soutient une dictature abjecte pour enrichir ses actionnaires.
Dieu demande ainsi au Pape François de boire uniquement de l'EAU car on a l'impression que le VIN l'empêche de voir clairement le vrai visage du monde dans lequel il vit, et à travers le cyclone NARGIS, Dieu lui fait comprendre que le système capitaliste AGI de la même manière que la junte birmane après la catastrophe.
En effet, après que le cyclone NARGIS ait durement frappé la Birmanie, l'aide humanitaire a peiné à arriver sur place, la junte au pouvoir ne voulant pas accepter l'aide internationale. Actuellement, l'agriculture mondiale peut nourrir 12 milliards d'êtres humains mais le système capitaliste ne veut pas venir en aide aux 800 millions d'affamés car ce système économique combat le partage, la gratuité, l'aide. Des millions d'êtres humains sont ainsi condamnés à mourir de faim chaque année.
Dieu nous demande donc d'AGIR et de combattre la junte capitaliste avec les MINES de nos stylos, car une fois au pouvoir, nous changerons les Constitutions afin d'exproprier les capitalistes de l'économie et prendre le contrôle des richesses que NOUS produisons pour sauver l'humanité.
Par ailleurs, à travers les catastrophes naturelles, Dieu nous montre comment AGIR car c'est seulement lors de terribles tragédies que les hommes deviennent enfin solidaires.
En Birmanie, une fois le cyclone passé, « des commerçants, du simple homme d'affaires au tycoon richissime, ont donné leur argent, organisé des convois d'aide, payé le pétrole, loué des camions, ou mieux des bateaux, et parfois soudoyé des plantons des barrages militaires pour accéder aux zones non autorisées. Mais aussi des stars de cinéma, de la télévision ou de la chanson qui ont payé de leur personne, usant de leurs contacts avec certaines autorités ministérielles, récolté des dons lors de concerts, de manifestations, ou tenté de se rendre sur les lieux. »19
Actuellement, les deux tiers de la population birmane vivent sous le seuil de pauvreté, mais les « stars » du pays ne collectent pas pour autant des dons afin de venir en aide aux plus pauvres, alors pourquoi faut-il que les hommes deviennent solidaires qu'en cas de tragédies ? Quand comprendront-ils que la pauvreté est une tragédie et qu'elle nécessite que nous soyons quotidiennement solidaires pour l'éradiquer ?
Un paravent démocratique
L'année suivante, en dépit des dégâts causés par le Cyclone Nargis, la junte organise un référendum pour valider la nouvelle constitution du pays. Les élections prévues par celle-ci ont lieu en 2010, dans des conditions qui lui assurent de conserver le pouvoir20. Ces élections sont dénoncées comme une mascarade par les observateurs étrangers et l'opposition birmane. Son principal représentant, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d'Aung San Suu Kyi, refuse d'y participer. C'est donc sans surprise que le Parti de la solidarité et du développement de l'Union (USDP), créé par la junte pour la représenter lors de ce scrutin, obtient 76,5 % des sièges sur l'ensemble des trois parlements.
Le 4 février 2011, Thein Sein est élu président de la République par un comité composé de parlementaires et de militaires nommés par la junte. Celle-ci est dissoute le 30 mars 2011 et le généralissime Than Shwe prend sa retraite21. Thein Sein, contre toute attente, a recruté des conseillers parmi les civils, pour certains favorables au respect des droits de l'homme. Un geste d'ouverture suivi d'une avalanche de mesures : suppression du bureau de la censure, libération d'une partie des prisonniers politiques, retour au pays d'opposants, autorisation du droit de grève et des syndicats, suspension du très contesté projet de barrage sur le fleuve Irrawaddy financé par le voisin chinois.22
Premiers signes d'ouverture
Le 12 janvier 2012 une amnistie présidentielle a permis la libération d’environ 300 prisonniers politiques. Un geste fort qui semble vouloir indiquer dans le pays et à la communauté internationale que la Birmanie prend le chemin de la démocratie. Cette annonce s’inscrit dans un contexte politique de changements significatifs à au moins trois niveaux : sur le terrain politique et les relations avec l’opposition, avec les groupes ethniques armés en guerre contre l’État et au niveau des relations internationales.
Ces changements sont révélateurs d’un tournant dans la situation du pays qui n’a connu entre 1962 et mars 2011 que des dictatures militaires. Mais alors qu’un an auparavant le pays était dirigé par une junte militaire prédatrice et l’un des pays les plus fermé au monde, il est difficile d’imaginer que les militaires birmans se soient convertis à la démocratie. Quelles sont alors les motivations qui les poussent à entamer des réformes qu’ils ont refusées pendant des décennies ? Quelles sont les perspectives réelles de démocratisation et d’amélioration des conditions de vie du peuple birman ?
Changements politiques et relations avec l'opposition
Les premiers changements politiques significatifs ont eu lieu avec les élections du 7 novembre 2010, présentées comme l’aboutissement d’une « feuille de route vers la démocratie » initiée par la junte militaire en 1993 et relancée en 2003. Loin d’un processus démocratique, les élections étaient étroitement contrôlées. Le principal parti d’opposition, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) et plusieurs partis représentant des groupes ethniques avaient été dissous ou empêchés de présenter des candidats.
À la suite des élections, un gouvernement semi-civil a vu le jour en mars 2011. Il est composé d’un nombre important d’anciens militaires. Le nouveau Président Thein Sein était lui-même un général et le dernier Premier ministre de la junte avant d’occuper ses nouvelles fonctions.
Rompant avec les méthodes employées par la junte militaire lorsqu’elle était directement au pouvoir, le nouveau gouvernement a cherché à établir des relations avec l’opposition et en particulier avec Aung San Suu Kyi. Des rencontres officielles ont eu lieu au plus haut niveau de l’État durant l'été 2011, entre Aung San Suu Kyi et le ministre Aung Kyi. Les discussions entre les deux parties n’ont pas été dévoilées dans le détail mais il semble qu’Aung San Suu Kyi et Aung Kyi auraient discuté de la nécessité d’obtenir des aides humanitaires supplémentaires pour améliorer le sort de cette nation très appauvrie. Des questions plus conflictuelles comme le sort des prisonniers politiques où la constitution de 2008 auraient aussi été abordées. La deuxième rencontre a été suivie d’une déclaration commune faisant état de la volonté des deux partis « de coopérer en recherchant la stabilité et le développement national », « d’éviter les points de vue conflictuels et de coopérer sur une base réciproque ». Un nouveau seuil a été franchi le 19 août 2011, lorsqu’Aung San Suu Kyi a été invité par le Président Thein Sein lui-même. La rencontre avait une portée hautement symbolique et les deux participants ont été photographiés sous un portrait d’Aung San, père de Suu Kyi et héros national de l’indépendance birmane.
À la suite de cette rencontre Suu Kyi a déclaré qu’elle croyait sincère la volonté du Président Thein Sein de démocratiser le pays et elle s’est dit prête à assumer un rôle dans le gouvernement après les élections partielles qui auront lieu le 1er avril 2012. La LND a été réenregistrée officiellement après avoir été dissoute en 2010 et Aung San Suu Kyi a annoncé sa candidature lors des prochaines élections.
Les révoltes de 1988 et de 2007 ont conduit à des bains de sang et à une répression très dure. Dans un contexte où l’opposition birmane est très affaiblie, Suu Kyi semble faire le pari que de réelles évolutions sont possibles en soutenant les changements, même s’ils sont encore très limités.
Parallèlement à la détente avec l’opposition, le gouvernement a évolué sur la question des droits humains et des libertés démocratiques. Les partis politiques et les syndicats sont maintenant autorisés ainsi que le droit de grève, même si cela ne se matérialise pas réellement dans la pratique. Le gouvernement a aussi mis en place une commission pour les droits humains, reconnaissant de ce fait qu’il y a des problèmes de cette nature en Birmanie. Une première.
Le gouvernement a aussi levé l’interdiction de certains sites internet et de radios d’opposition comme The Irrawaddy, la BBC, Democratic Voice of Burma, Radio Free Asia. Ils sont maintenant accessibles depuis la Birmanie même si cela reste épisodique. Après 23 ans de censure, Suu Kyi a été autorisée à publier un article dans le journal Pyithu Khit News et le journal The Messenger a fait sa Une avec une interview de la lauréate de la paix.
Enfin, la libération de 651 prisonniers a retenu l’attention au niveau international. C’est une des conditions imposées par les puissances occidentales pour la levée des sanctions économiques. Des figures importantes de l’opposition comme le dirigeant de Génération 88, Min Ko Naing, le dirigeant ethnique Shan U Khun Tun Oo et le dirigeant des moines U Gambira en ont bénéficié.
Mais selon l’Association d’Assistance aux Prisonniers Politiques Birmans (AAPPB), seuls 272 des 651 prisonniers libérés seraient des prisonniers de conscience. Leur libération s’est faite « en vertu de l’article 401 du code de procédure pénale, qui implique que ces libérations sont sous conditions. Selon cet article, les peines des prisonniers sont suspendues mais pas annulées. Ils peuvent donc à tout moment être arrêtés de nouveau et forcés à purger le reste de leur peine initiale »23. Les prisonniers politiques n’ont reçu aucune excuse du nouveau gouvernement pour les injustices dont ils ont été victime, certains ayant été emprisonnés plus de 20 ans. Il resterait environs 1000 prisonniers politiques en Birmanie, non reconnu comme tels par les autorités birmanes.
Vers un règlement des conflits ethniques ?
La situation politique birmane est cependant bien plus complexe qu’un jeu entre le gouvernement et les militaires d’un côté, l’opposition démocratique birmane de l’autre. Pratiquement depuis l’indépendance en 1948, la Birmanie a été affligée par des conflits armés entre des minorités ethniques et l’État dirigé par des birmans. Les groupes ethniques revendiquaient le droit à l’autonomie et s’opposaient aux nationalistes birmans dont le but était l’établissement d’un État unitaire centralisé. Certains conflits entre des groupes ethniques et la Tatmadaw (armée birmane) n’ont pas cessé depuis plus de 60 ans, causant des pertes en vies humaines immenses et empêchant le développement économique de régions entières.
Au début des années 90, la junte militaire a signé une série de cessez le feu avec 17 groupes ethniques parmi les plus importants et de nombreuses factions. La situation s’améliora dans certaines zones mais, les cessez-le feu ne furent jamais suivis de pourparlers qui auraient conduit à une paix durable. Les revendications des minorités ethniques à la base des conflits ne furent jamais discutées.
La situation avec les groupes armés ethniques s’est à nouveau considérablement détériorée en 2009. Alors que la junte se préparait à opérer sa mutation en gouvernement civil, les militaires ont voulu imposer aux groupes armés d’intégrer une nouvelle force de gardes frontaliers qui les auraient placés sous le commandement de l’armée régulière. La plupart des groupes armés refusèrent et en représailles, la junte déclara nuls tous les cessez le feu antérieurs.
Dans les mois qui ont suivi, des conflits reprirent y compris dans des zones où un cessez le feu avait été respecté depuis de très nombreuses années. Depuis la mise en place d’un gouvernement civil, la situation sur le terrain ne s’est en rien améliorée, le nombre de personnes déplacés à cause d’attaques ou d’abus dans les zones de conflits a doublé passant d’une moyenne annuelle de 70 000 à presque 150 000.
Au mois de septembre 2011, la situation a pris un tour nouveau. Le Président a reconnu l’importance de la question ethnique et offert d’ouvrir le dialogue avec l’ensemble des groupes armés. Il a en particulier abandonné l’intégration des groupes dans les forces frontalières comme condition préalable à tout accord. Trois principaux groupes ethniques ont depuis signé un accord de cessez le feu et des contacts ont été établis avec la plupart des groupes ethniques armés. Sur le terrain la situation reste cependant conflictuelle. Les groupes armés restent très méfiants et sceptiques sur les réelles intentions du gouvernement. Ce n’est pas la première fois que des accords de cessez le feu ont lieu et aucun n’a jamais conduit à une paix durable.
Aucun État démocratique ne verra le jour en Birmanie sans que soient prises en comptes les demandes spécifiques des groupes ethniques qui représentent environ un tiers de la population du pays. Les minorités, ethniques ou religieuses mais aussi les populations d’origine indienne ou chinoise, subissent des discriminations et ne sont pas traitées à l’égal de la majorité birmane. Une paix durable ne pourra se faire sans que soient prises en compte leurs revendications qui portent sur l’égalité des droits, l’autonomie et le développement économique et la question du fédéralisme de l’État birman.
Évolution des relations internationales
Les réformes ont aussi eu des conséquences sur les relations de la Birmanie avec ses voisins et en premier lieu avec la Chine. La junte militaire a toujours maintenu des liens très forts avec Pékin. La Chine a investi des milliards de dollars dans le pays en infrastructures et en contrats d’achats des matières premières sans que la population birmane n’en tire de bénéfice. Parmi les grands projets, Pékin avait entrepris en 2009, la construction du gigantesque barrage de Myitsone sur la rivière Irrawaddy, dans l’État Kachin. 90 % de la production devait être acheminé dans le Yunnan dans le sud de la Chine. Dès la signature du contrat en 2006, le projet a rencontré une opposition très forte, en particulier parmi les Kachin. Mais avec la libéralisation en cours, les critiques ont eu un écho au niveau national. Devant la force de l’opposition, le Président a préféré suspendre sine die la construction du barrage sans même prévenir Pékin. Cette décision semble aussi indiquer une volonté du gouvernement d’élargir ces soutiens au niveau international et de ne pas rester trop dépendant de Pékin.
Les relations de la Birmanie au sein de l’Asean sont aussi en pleine évolution. Le gouvernement a obtenu la présidence tournante de l’Asean en 2014, deux ans avant son tour. Cette position internationale devrait lui permettre d’assoir sa légitimité en Birmanie avant des élections générales qui doivent se tenir en 2015.
Un marché économique convoité
L’amnistie des prisonniers de conscience, le dégel des relations avec les opposants politiques et les évolutions sur le terrain des libertés démocratiques ont été salués comme des « avancées majeures » aussi bien par des opposants dans le pays que par la communauté internationale.
Les réformes du gouvernement, encore impensables un an auparavant ne sont cependant pas le résultat d’une conversion à la démocratie. Le Président Thein Sein recherche en priorité la levée des sanctions économiques qui permettraient le retour des investissements occidentaux dans le pays. Les changements entrepris par le nouveau gouvernement interviennent dans un contexte économique très dégradé. La junte au pouvoir n’a eu d’autre vision pour le pays que son enrichissement personnel, pillant et détournant les richesses de ce pays riche d’abondantes ressources naturelles. Après 60 ans de dictatures militaires, le pays est exsangue et parmi « les moins développés au monde » (source Nations unies). L’arriération économique est telle qu’il est sans doute maintenant impossible de continuer à s’enrichir sans entamer de réelles réformes économiques.
De leur côté, les grandes puissances occidentales enregistrent chaque nouvelle mesure aussi limitée soit-elle, comme une avancée vers la démocratie pour justifier leur retour dans le pays. Le développement de la Birmanie est un marché potentiel immense qui aiguise les appétits des multinationales. La Birmanie est riche de ressources naturelles (bois de construction, minerais, pierres précieuses, gaz et pétrole entre autres), elle est située à un carrefour stratégique entre l’Inde et la Chine avec un accès à l’océan indien. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi on assiste à un défilé de représentants des puissances occidentales (États-Unis, Australie, Union européenne, Grande Bretagne, France, Norvège…) qui font les VRP des grandes entreprises nationales et multinationales.
Les militaires semblent vouloir assurer une transition politique qui les maintiendraient aux commandes de l’économie et des affaires, tout en présentant un visage enfin acceptable par les puissances occidentales susceptibles d’investir dans le pays. Mais le passage d’une dictature militaire à une démocratie (de façade) n’est pas chose aisée. Le Président Thein Sein a passé un accord avec Suu Kyi pour pouvoir mener des réformes sans bouleversements de la rue. Il donne des gages aux puissances occidentales qui n’attendent que la levée des sanctions pour investir dans le pays. Mais le mouvement social qui s’est développé autour du barrage de Myitsone semble indiquer que la chose pourrait ne pas être aussi aisée.23
Aung San Suu Kyi élue
Des élections législatives partielles ont lieu le 1er avril 2012. Ces élections partielles ne portent que sur 7 % des sièges de l'Assemblée. La junte militaire réduit même cette élection à 45 sièges sur les 48 initialement remis en jeu.
Tous les sièges à pourvoir étaient détenus par des députés issus du parti pro-militaire de l'USDP (le Parti de la solidarité et du développement de l'Union), créé par la junte auto-dissoute en mars 2011. Les militaires birmans ont alors transféré leurs pouvoirs à un gouvernement dit « civil », mais toujours contrôlé par d'anciens militaires.
Les trois sièges restants seront pourvus lors d'élections qui se tiendront ultérieurement. Le scrutin a été reporté pour des raisons de sécurité dans trois circonscriptions du nord du pays, situées dans l'État Kachin, en proie à des combats entre les militaires birmans et les rebelles de l'Armée pour l'indépendance kachine.
Bien que les militaires gardent la main sur 80 % des sièges de l'Assemblée, la Ligue nationale pour la démocratie de Aung San Suu Kyi décide de ne pas boycotter ces élections. "Une fois au Parlement, nous pourrons travailler pour une véritable démocratisation", a-t-elle justifié. Le parti triomphe en remportant 43 sièges. La Ligue nationale pour la démocratie reste donc largement minoritaire, mais cette entrée à l'assemblée est saluée par la communauté internationale comme un pas décisif vers la démocratie.
La constitution en place garantit au parti militaire USDP (le Parti de la solidarité et du développement de l'Union) un quart des parlementaires, en vertu de la Constitution, ce qu'a dénoncé Aung San Suu Kyi, qui a refusé de prêter serment à la date prévue, le 23 avril 2012. Elle accepte finalement de prêter serment sur la Constitution le 2 mai 2012 pour permettre au pays de poursuivre son processus démocratique.24
Pour la première fois depuis 28 ans, la nouvelle députée franchit les frontières de son pays le 30 mai 2012, pour un séjour de six jours en Thaïlande où elle a assisté au Forum économique mondial sur l'Asie de l'Est, appelant à une amélioration de la justice en Birmanie, indispensable à des investissements étrangers bénéfiques. Elle a aussi rencontré de nombreux compatriotes dans la région de Bangkok et dans le camp de réfugiés de Mae La, où vivent de nombreux Karens.
En juin 2012 elle effectue un tour d'Europe qui la conduit en Suisse, en Norvège, en Irlande, en Grande-Bretagne et en France. Son objectif est d'inciter l'Occident à soutenir la Birmanie sur la voie des réformes politiques et à favoriser son développement économique. Elle est reçue à Londres et Paris avec les honneurs réservés aux chefs d'État ; à Oslo elle reçoit, le 16 juin 2012, plus de vingt ans après son attribution, le Prix Nobel de la paix. Évoquant à la BBC les futures élections, elle se dit prête à diriger son pays, « si je peux le diriger de manière appropriée ».
Aung San Suu Kyi annonce le 6 juin 2013 son intention de se présenter à l'élection présidentielle de 2015. Lors de sa déclaration au Forum économique mondial sur l'Asie de l'Est, elle rappelle que la constitution birmane ne lui permet pas de se présenter. En effet, la constitution interdit à un Birman de se présenter s'il est marié avec un étranger et son époux, Michael Aris, était de nationalité britannique. Elle précise que pour qu'elle puisse se présenter à l'élection, la constitution doit être amendée
Critiques et polémiques concernant Aung San Suu Kyi
Minorités ethniques et religieuses
La minorité ethnique Kachin a exprimé sa méfiance envers la dirigeante dès l'automne 2012, suite à sa passivité quand l'armée birmane a refusé la négociation et envoyé la troupe et l'artillerie contre les indépendantistes kachin.
Les critiques les plus violentes ont commencé à surgir partir de juin 2012. À cette époque se déclenchent des émeutes qui font des centaines de morts en Birmanie et des dizaines de milliers de réfugiés, principalement dans la minorité ethnique musulmane Rohingya. Plusieurs membres influents de l'ethnie majoritaire, y compris des religieux bouddhistes, tinrent des discours haineux à l'encontre de cette minorité et des musulmans en général. Aung San Suu Kyi refusa longtemps de réagir, afin de ne pas « attiser le feu d'un côté ou de l'autre ». Ce silence lui valut des critiques à l'intérieur de son pays.
En avril 2013, Human Rights Watch publia un rapport accusant les autorités birmanes d'avoir amplifié les troubles et organisé, à partir d'octobre 2012, une « campagne de nettoyage ethnique » contre les musulmans. Dans un entretien postérieur à cette annonce, Aung San Suu Kyi « refuse de condamner les violences contre les musulmans et nie fermement qu'un nettoyage ethnique ait eu lieu ». Cette attitude tout au long des violences lui vaut de nombreuses critiques dans la presse internationale qui titre par exemple « Aung San Suu Kyi tombe de son piédestal », « La chute de l'icône birmane » ou « L'auréole ternie d'Aung San Suu Kyi ». D'autres journaux, dont de grands titres de la presse anglo-saxonne, sont plus cinglants et jugent que « son attitude équivoque » envers ces violences « fait froid dans le dos » et « méprise les droits humains au nom de la politique ».
En réponse aux critiques internationales sur ses positions d'après 2011, notamment sa réticence à réagir après les violences entre birmans et la minorité Rohingya, elle déclare à CNN en 2013 :
« Je suis toujours surprise quand les gens disent que je ne suis devenu qu'une politicienne. J'ai toujours été une femme politique. Je n'ai pas débuté en politique comme défenseur des droits de l'Homme ou comme travailleur humanitaire, mais comme dirigeante d'un parti politique. »
Soutien à l'armée et au gouvernement
En janvier 2013, Aung San Suu Kyi déclare à la BBC qu'elle « aime beaucoup l'armée ». Le 27 mars, elle assiste à un défilé militaire, aux côtés des généraux qui dirigent la junte birmane. Certains de ses soutiens, y compris dans le parti Ligue nationale pour la démocratie qu'elle dirige depuis 1988, regrettent cette position et reprochent à la députée de soutenir systématiquement le gouvernement militaire.
Le 14 mars 2013, Aung San Suu Kyi vint apporter son soutien personnel à un projet de mine de cuivre, dirigé par le groupe chinois Wanbao avec la collaboration d'une entreprise militaire birmane. Les habitants protestaient depuis longtemps contre l'impact de cette mine, notamment la destruction de villages et la pollution des champs, et furent durement réprimés par la police. La députée fut accueillie par une foule hostile de centaines de villageois et s'attira des critiques nationales et internationales.25
Du printemps birman à l’eldorado des multinationales
Le mois de mars de l’année 2011 est marqué en Birmanie par la dissolution de la junte. Le gouvernement est rendu au civil, cela n’était plus arrivé depuis plus de cinquante ans. Toutefois, le président, Thein Sein, est un ancien général. Ce dernier a multiplié les réformes, libérant entre autres des prisonniers politiques et surtout permettant l’élection comme députée de l’opposante, Aung San Suu Kyi. Comme signe d’ouvertures, le gouvernement en place a notamment aboli la censure sur les médias, mais surtout a ouvert son marché aux investisseurs étrangers. Le président fait désormais de l’économie sa priorité.
En effet, le Parlement birman a voté le 7 septembre une loi censée favoriser l’afflux de capitaux étrangers dans le pays. La loi consiste à ce que les investisseurs étrangers doivent débourser au moins 5 millions de dollars pour que le marché birman puisse s’ouvrir à eux et ne doivent pas contrôler plus de 49 % du capital d’une société conjointe. Avec cette loi, le gouvernement vise une croissance annuelle de 7,7 % sur cinq ans. Ce plancher d’investissement de 5 millions de dollars a fait grincer les conservateurs et hommes d’affaires liés à l’ancienne junte. Ils estiment que ce contenu de loi est trop libéral et défavoriserait ainsi les petites et moyennes entreprises (PME) locales.
Cette loi n’a pas fait que des malheureux. Le groupe pétrolier Total n’a plus à se cacher de sa collaboration dans la région.Total a annoncé le 3 septembre avoir acquis 40 % d’exploration d’hydrocarbures au large de la Birmanie. C’est le premier investissement d’envergure dans le pays depuis 1998.
D’autres grandes multinationales se bousculent dans ce marché en expansion. Suite à la levée des sanctions américaines contre le régime birman, le géant américain Coca-Cola par exemple a conclu un accord de distribution avec une entreprise locale, Pinya Manufacturing. Coca-Cola travaille déjà à installer une usine d’embouteillage avec l’accord de Pinya Manufacturing afin de lancer une production locale. Son concurrent PepsiCo l’a suivi et a émis le souhait de commercialiser certains de ses produits sur le marché birman.
Silence on tue !
Qu’en est-il du ressort des minorités ethniques au sein de ce pays neuf qui veut se dépêtrer de l’image qui lui a été accolée pendant plus d’un demi-siècle ? La situation est des plus chaotiques. La minorité Rohingya musulmane est contrainte à l’exil. On en dénombre plus de 800.000. Durant le gouvernement où la junte était au pouvoir, cette dernière refusait la citoyenneté aux Rohingyas. Ils devaient avoir une permission pour se marier ou avoir plus de deux enfants et devaient prévenir les autorités s’ils souhaitaient voyager à l’extérieur de leurs villages.
Les Birmans majoritairement bouddhistes ne reconnaissent pas cette minorité musulmane. Une légende raconte que cette minorité est descendante d’Arabes naufragés sur les côtes de la Birmanie au 8e siècle. Ces derniers se seraient dispersés dans toute l’Asie du Sud-est. De par leur langue, le bengali, langue parlée dans le sud-est du Bangladesh, pays voisin, les Rohingyas sont considérés comme des immigrants illégaux par Rangoon.
Les tensions sont nées d’un viol qui aurait été commis sur une femme bouddhiste Arakan par trois Rohingyas. Plusieurs personnes ont perdu la vie et des dizaines de milliers de personnes ont perdu leur logement à cause de ces affrontements intercommunautaires. Suite à cela, des milliers de Rohingyas ont cherché refuge dans des camps de fortune le long de la frontière avec le Bangladesh. Un rapport de l’ONU a décrit la minorité Rohingya comme l’une des minorités les plus persécutées dans le monde.
Aung San Suu Kyi est étrangement silencieuse sur le sort de la minorité Rohingya dans le sud-ouest de la Birmanie. À jouer la reine du silence, « the Lady » s’est mise certaines associations pour les Droits de l’Homme à dos. Aung San Suu Kyi est à la tête d’un comité chargé de la primauté du droit, de la paix et de la sécurité. Elle doit jouer un rôle proactif quant à la réconciliation de ces deux communautés. Maung Zarni, chercheur et expert de la Birmanie a déclaré : « Politiquement, Aung San Suu Kyi n’a absolument rien à gagner à discuter sur ces problèmes ». Il ajoute : « Elle n’est plus une dissidente politique pour tenter de s’en tenir à ses principes. C’est une politicienne et ses yeux sont fixés sur l’objectif, qui est les élections législatives de 2015, la majorité de la population est bouddhiste. » La cause Rohingya est très impopulaire au sein de la population birmane, la grande majorité de la population est bouddhiste, elle considère les Rohingyas comme des clandestins venant du Bangladesh.
Aung San Suu Kyi a reçu la plus haute distinction remise par le Congrès américain lors d’une grande cérémonie remise dans la rotonde du Capitole de Washington. Elle a déclaré que son pays « allait de l’avant uni et en paix ». Elle a aussi ajouté : « Nous pourrons surmonter les obstacles avec l’aide et le soutien de nos amis ». Va-t-elle se tenir à ses promesses ? L’avenir nous le dira…26
Aung San Suu Kyi plébiscitée
Les élections législatives ont eu lieu le 8 novembre 2015 en Birmanie, avec la participation du parti de l’éternelle opposante à la junte militaire, Aung San Suu Kyi, pour la première fois depuis vingt-cinq ans. C’est ce parti, la Ligue nationale pour la démocratie, qui l’a emporté avec 70 % des voix. Le parti au pouvoir, l’USDP, marionnette de la junte militaire qui, de différentes manières, domine le pays depuis l’après-guerre, a dû reconnaître sa défaite.27
Cette victoire était attendue, mais son ampleur a surpris, en particulier l’armée qui n’avait pas compris à quel point son règne était rejeté.
Le parti au pouvoir issu de la junte, l’USDP, a dû reconnaître sa défaite, alors que plusieurs de ses figures de proue ont été balayées. Les militaires avaient pourtant usé de toutes les ficelles pour l’emporter : menace de chaos dans un pays où divers conflits armés perdurent, nationalisme xénophobe, promotion d’un virulent courant bouddhiste d’extrême droite, fraudes lors du scrutin…
Les élections du 8 novembre représentent un véritable tournant politique et confirment la profondeur des aspirations démocratiques. Cependant, le pays n’en a pas fini avec le pouvoir militaire, loin s’en faut.
Le pouvoir des militaires
Ces élections sont l’aboutissement d’une période de transition initiée en 2008. Après deux décennies de dictature, les militaires constituent véritablement un corps social contrôlant des secteurs économiques (la haute hiérarchie est une composante de la bourgeoisie) et des réseaux d’influence. La nouvelle Constitution leur assure de fortes positions institutionnelles : 25 % des sièges (non soumis au suffrage universel direct) dans les assemblées législatives, un mode d’élection de la présidence qui leur permet d’imposer au minimum une vice-présidence de leur choix. Le ou la présidentE n’est pas chef des armées... un poste conservé par le Commandant en chef qui nomme lui-même les ministres de l’Intérieur, de la Défense et de la Sécurité des frontières, les trois ministères ayant les plus gros budgets ! Les militaires gardent aussi des pouvoirs discrétionnaires leur permettant de réprimer les minorités ethniques ou les opposants politiques.
Vu l’ampleur de la victoire d’Aung Sang Suu Kyi, l’armée va composer. Mais elle va rester le principal pôle de pouvoir dans le pays.
L’extrême droite bouddhiste
Autre mauvaise nouvelle, un courant bouddhiste d’extrême droite, apparu en janvier 2014, xénophobe, agressivement raciste, est devenu très actif : la « Ma Ba Tha », à savoir l’« Association pour la défense de la race et de la religion », dont la figure de proue est le moine tristement célèbre U Wirathu. « La Ma Ba Tha, c’est l’État islamique du bouddhisme », ironise un autre moine, U Than Bita (le Monde daté du 7 novembre). Ce courant développe un discours de haine à l’encontre en particulier d’une minorité musulmane, les Rohingya vivant en Arakan, où en 2012 160 personnes sont mortes lors d’émeutes interconfessionnelles.
L’extrême droite bouddhiste reproche à Aung Sang Suu Kyi de ne pas dénoncer les Rohingya, mais cette dernière est restée très discrète sur le sujet. Bien que prix Nobel de la paix, elle n’a pas pris leur défense...
Plus généralement, la situation reste fort tendue avec diverses minorités peuplant la périphérie du pays et qui ont une longue tradition de résistance armée. En octobre, un cessez-le-feu national a été signé entre le gouvernement et huit groupes séparatistes, mais pas avec treize autres. Ainsi, dès le lendemain de l’élection, des affrontements ont éclaté dans l’État Shan, l’aviation birmane ayant attaqué le quartier général de l’Armée shan du Nord (SSA-N).
Quelle présidente ?
Une clause constitutionnelle sur mesure interdit à Aung Sang Suu Kyi de devenir présidente, car elle a des enfants de nationalité étrangère... Elle compte contourner cette interdiction plaçant le futur président sous l’autorité de la direction de son parti, la LND, dont il devrait être membre. Mais il est évident qu’il s’agit là d’une construction fragile.
La situation politique et institutionnelle est donc loin d’un point d’équilibre, pas plus que l’économie après quatre ans d’ouverture au marché mondial, et alors que les services sociaux essentiels tels que la santé ou l’éducation sont à reconstruire.28
Quand à Aung Sang Suu Kyi, désormais aux affaires, elle ne se distinguera certainement pas beaucoup des civils qui ont succédé à des militaires dans cette région, élus par les plus déshérités pour servir ensuite les intérêts des classes possédantes dont ils étaient issus. Il semble qu’elle ait toutes les qualités requises sur ce plan, autoritarisme compris.29
Face à l’horreur, solidarité avec les musulmans rohingya !
Depuis la fin du mois d’août 2017, une nouvelle étape a été franchie dans les persécutions subies par les Rohingya de Birmanie.
C’est en 1982 que la dictature militaire nationaliste décide, avec le soutien du clergé bouddhiste, de retirer leur nationalité aux membres de la minorité musulmane rohingya, les rendant de facto apatrides. Déjà discriminés dans un pays à près de 90 % bouddhiste, les Rohingya deviennent apatrides, c’est-à-dire sans nationalité, mais aussi « privés d’accès aux écoles, aux hôpitaux, aux autres services publics et au marché du travail, [et] soumis à une discrimination impitoyable en matière de liberté de mouvement, de règles de mariage et de possession des terres. »
Discriminations et persécutions
Depuis lors, la minorité rohingya est de plus en plus marginalisée et discriminée, subissant régulièrement de violentes attaques : une politique que divers rapports internationaux qualifient de « nettoyage ethnique ». Les chiffres varient, mais on estimait récemment que parmi les Rohingya de Birmanie, environ un million vivaient toujours en territoire birman tandis que 400 000 d’entre eux avaient fui dans les pays voisins, essentiellement au Bangladesh où ils vivent, dans des camps de réfugiés, dans des conditions déplorables.
Depuis 2012 et de violentes émeutes racistes, c’est un véritable déchaînement de violences qui s’abat sur les Rohingya, avec la caution, voire les encouragements, des autorités gouvernementales et du clergé bouddhiste, qui a vu en son sein se développer une extrême droite de plus en plus brutale, raciste et islamophobe. Dans divers rapports, l’ONU considère que les Rohingya représentent « un des peuples les plus persécutés de la planète », évoquant des « crimes contre l’humanité » et des « éléments constitutifs de crime de génocide ».
Massacres et exil
Une persécution qui a connu une brutale accélération suite à l’attaque, le 25 août 2017, d’une vingtaine de postes de police birmans par une organisation armée rohingya, l’Armée du salut des Rohingyas de l’Arakan (ARSA). Depuis lors, ce sont plus de 100 000 Rohingyas, soit 10 % de la population, qui ont fui vers le Bangladesh pour échapper aux massacres commis par l’armée, les forces de police et des milices villageoises fanatisées : plus de 400 morts, des milliers de blessés, des centaines de maisons incendiées.
Les autorités birmanes justifient ces exactions en qualifiant l’ARSA et ses soutiens de « terroristes », une accusation contestée par l’organisation de guérilla dans une interview de l’un de ses porte-parole : « Nous ne sommes pas des djihadistes. Notre modus operandi, la façon dont nous conduisons nos opérations n’a rien à voir avec les objectifs de groupes djihadistes pakistanais ou autres. Nous sommes un groupe armé semblable à ceux d’autres ethnies minoritaires de Birmanie. »
Devant l’ampleur de la tragédie en cours, le silence complice des grandes puissances est assourdissant. Est-ce parce que, malgré certaines restrictions, leurs multinationales font du business en Birmanie, à l’instar de Total qui y a lancé en mai 2017 un nouveau chantier gazier ? La responsabilité de la prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, à la tête du gouvernement birman, est quant à elle totale, et mérite une condamnation sans ambiguïté. Notre solidarité pleine et entière va aux Rohingya, victimes de la barbarie raciste la plus abjecte.30
Les militaires de retour
Le 1er février 2021, l’armée birmane a instauré l’état d’urgence et fait arrêter Aung San Suu Kyi, principale dirigeante du gouvernement, ainsi que le président et de nombreux élus.
Le coup d’État est intervenu quelques heures à peine avant la réunion du nouveau Parlement, sorti des élections législatives de novembre 2020. Avec plus de 80 % des voix, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti politique d'Aung San Suu Kyi, se retrouvait en position de remettre en cause le statu quo institutionnel. Les généraux n’ont manifestement pas voulu prendre ce risque. Il est possible aussi que le commandant en chef des forces armées, Min Aung Hlaing, ait préféré mener ce coup de force et devenir ainsi le nouvel homme fort du régime avant d’être obligé de prendre sa retraite en juillet prochain.
En fait, si la façade du régime a un temps été repeinte aux couleurs d’un pouvoir civil, l’armée continuait d’exercer la réalité du pouvoir à tous les niveaux de l’appareil d’État. Elle accaparait aussi une partie importante de l’activité économique au travers des nombreuses entreprises sous son contrôle, de son implication dans le commerce de rubis et le trafic de drogue. Les milliards tirés de l’exploitation des hydrocarbures et du gaz par le régime lui ont valu le surnom de « gazodictature ». En défendant leur rôle prédominant à la tête de l’État, les généraux entendent aussi se réserver le droit de continuer à piller et à détourner les richesses du pays au détriment de la population.
L’Union européenne et le département d’État américain ont condamné le coup d’État militaire. Mais les dirigeants des grandes puissances n’ont nullement l’intention d’empêcher des entreprises occidentales de continuer de traiter avec les dirigeants birmans pour obtenir des contrats de forage, construire et exploiter des gazoducs… À l’ombre du pouvoir militaire, avec ou sans façade civile, les affaires continuent.31
Total prend ses bénéfices
Total a finalement annoncé son retrait du champ gazier Yadana qu’il exploitait depuis trente ans en Birmanie. Quelques heures après, la firme américaine Chevron, qui exploitait ce gisement avec Total, a annoncé le sien.
Dans un communiqué, le géant français du pétrole feignait de se soucier du sort de la population birmane.
Total se disait préoccupé par les abus et violations des droits humains commis en Birmanie depuis le coup d’État du 1er février 2021. En un an, la junte a assassiné près de 1 500 opposants, en a arrêté 8 700, et de nombreuses condamnations à mort ont été prononcées. Elle a mis à feu et à sang des quartiers ouvriers, des villes ou villages, pour tenter, sans y parvenir, de vaincre la résistance au coup d’État. Cela avec la parfaite complicité de Total et Chevron.
Environ 50 % des devises de l’État birman et de la junte militaire proviennent en effet de la rente gazière. L’organisation EarthRights International déclare : « Depuis le début du coup d’État, Total et Chevron ont facilité le transfert d’environ un demi-milliard de dollars américains de revenus à la junte militaire. Ces paiements sont la plus grande source de fonds étrangers de l’armée et alimentent ses atrocités en matière de droits humains. »
En avril 2021, trois mois après le coup d’État, Pouyanné, le PDG de Total justifiait sa collaboration avec le régime assassin, en prétendant qu’il refusait de priver la population birmane d’électricité. En réalité, 70 % de la production du gisement est exportée et la moitié de la population birmane n’est raccordée à aucun réseau électrique, condamnée à utiliser des panneaux solaires pour recharger les téléphones portables. La firme a bien réagi à un article du journal Le Monde détaillant le montage financier utilisé par Total pour financer la junte à partir d’une filiale enregistrée aux Bermudes : elle a annulé, non sa présence en Birmanie, mais la campagne de publicité prévue dans le quotidien !
De leur côté, les dirigeants de l’impérialisme versent des larmes de crocodile sur le sort de la population birmane, mais se gardent bien de sanctionner financièrement les firmes liées à la junte. Alors, pourquoi ce revirement ? Certainement pas par souci humanitaire d’une firme qui, en Ouganda ou en Mozambique sème la misère et la désolation parmi les populations. En fait, la fin de l’exploitation du champ Yadana était de toute façon prévue pour 2025, en raison de son épuisement. Et Total, respectueux de son préavis de six mois, s’est engagé auprès de la junte à trouver un remplaçant.
Comme l’indique l’association Info Birmanie : « Total a sans doute effectué un calcul entre les bénéfices et les risques qu’il y avait à rester sur une telle opération. » Comme bien d’autres firmes occidentales, le géant pétrolier avait sans doute estimé que la violence de la répression aurait rapidement raison de la résistance de la population et que sa complicité avec les massacreurs serait vite oubliée. Cela n’a pas été le cas, et il a préféré se hâter (lentement) de se retirer.32
Sources