Période Jōmon
La période Jōmon ou l'ère Jōmon est l'une des quatorze subdivisions traditionnelles de l'histoire du Japon. Elle couvre la période qui va, approximativement de 15 000 jusqu'en 300 av. J.-C. Le Japon est alors peuplé par des chasseurs-cueilleurs. Leur culture, de type mésolithique, est l'une des premières au monde à connaître et pratiquer la poterie. Celle-ci présente des aspects variés mais les premières découvertes ont mis au jour des poteries à décor par impression de cordes, d'où le nom donné à la période : Jōmon. Moins unitaire que ce nom semble l'indiquer cette très longue période doit être fragmentée en six époques au cours desquelles des particularités régionales peuvent être distinguées.
Selon la légende, l'empereur Jimmu, descendant de la déesse Amaterasu, aurait fondé la dynastie japonaise, pendant cette période, en 660 av. J.-C.1
Période Yayoi
La culture Yayoi, du nom d'un type de poterie propre à cette époque, se développe à partir de -400 dans l'ouest de l'archipel, et coexiste dans un premier temps avec la culture Jōmon. Initialement centrée sur le nord de Kyushu, il se caractérise par l'usage d'une riziculture inondée, technique importée de Chine via la Corée, et s'étend jusqu'au IIIe siècle. L'usage de greniers surélevés pour stocker les récoltes apparaît. Contrairement à d'autres régions du monde, l'essor de l'agriculture ne s'est pas accompagné au Japon d'un développement de l'élevage. De la même manière, si des objets en bronze et en fer apparaissent simultanément à cette époque, la matière première n'est pas produite sur place, mais est importée sous forme de lingot et est fondue dans des moules. De grande cloches de bronze, des épées et des pointes de lances, ou encore des tama sont ainsi façonnées et ensevelies dans un but cérémoniel.
La population connait une croissance importante, aidée par les progrès de l'agriculture, et bien que la cueillette, la chasse, et la pêche soient toujours pratiqués. Cette hausse est surtout sensible au sud et dans l'ouest, bien que le centre et le sud de la région continue de représenter la plus grosse partie des habitants de l'archipel. Ceux-ci sont environ 600 000 au début du Ier siècle, et un million vers l'an 2002. Par ailleurs, les troubles politiques sur le continent, plus particulièrement en Chine avec la chute des Hans, ont probablement entraîné l'arrivée de populations venant de l'autre coté de la mer, et avec eux de certaines technologies. L'habitat n'évolue que peu par rapport à la période Jōmon, mais les villes se fortifient et/ou sont fondées sur des hauteurs faciles à défendre, en raison de l'apparition de guerres.
La région est pour la première fois citée dans des sources écrites du IVe siècle venant de Chine. Le peuple habitant l'archipel est désigné sous le nom de Wa, et décrit comme étant réparti en une centaine de principautés, certaines entretenant des relations commerciales avec les Hans. Selon la chronique des Wei, ces principautés se seraient fédérées sous l'autorité de la reine Himiko, dans la région du Yamatai.2
Période Kofun
La période Kofun ou ère de Kofun est une ère de l'histoire du Japon qui va d'environ 250 à 538. Elle suit la période Yayoi. Le mot kofun désigne en japonais le type de tertres funéraires datant de cette époque. La période Kofun et la période Asuka (538 à 710) qui la suit sont parfois désignées collectivement comme la période Yamato (250-710). La période Kofun est la plus ancienne époque de l'histoire enregistrée au Japon ; comme la chronologie de ses sources historiques tend à être très déformée, les études de cette période nécessitent une critique délibérée et l'aide de l'archéologie.
La période Kofun est distincte de la période Asuka par ses différences culturelles. La période Kofun est en effet caractérisée par une culture shinto qui existe avant l'introduction du bouddhisme. Au point de vue politique, le chef d'un puissant clan a pris le contrôle d'une grande partie de l'ouest de Honshū et de la moitié nord de Kyūshū et a finalement fondé le royaume de Yamato. Les tumulus Kofun à Tanegashima et deux très vieux sanctuaires shintoïstes à Yakushima suggèrent que ces îles étaient les limites sud de l'État de Yamato tandis que son territoire vers le nord s'étend aussi haut que dans la ville de Tainai de la moderne préfecture de Niigata, où des monticules associés à une personne ayant des liens étroits avec le royaume Yamato ont été fouillés.3
Période Asuka
La période Asuka désigne la période de l'histoire japonaise qui s'écoule du milieu du VIe siècle jusqu'à 710. L'époque d'Asuka est marquée par l'arrivée du bouddhisme dans l'archipel japonais, ainsi que par l'influence de la culture coréenne et chinoise dans l'archipel.
Cette période doit son nom au village d'Asuka où les empereurs installaient parfois leur capitale. En effet, la période se caractérise par de fréquents déménagements de la Cour qui ne commencera à se fixer durablement qu'avec l'installation à Heijō, la future Nara, en 710.4
L'État se modernise au début du VIIe siècle au travers de plusieurs réformes. S'inspirant des réformes mises en place en Chine par les Sui, ainsi que par les monarchies coréennes, est institué en 603 une hiérarchie en six rangs touchant les membres de la moyenne aristocratie, et basée sur le mérite, préfigurant l'émergence d'un état basé sur une classe de fonctionnaires.
L'époque de Nara
L'époque de Nara débute en 710 par la construction d'une capitale fixe à Nara, sur le modèle des capitales chinoises. Les grands monastères de la ville, tels le Hōryū-ji et le Tōdai-ji, sont construits grâce à l'expansion économique de la civilisation. Les mythes et légendes fondateurs de la dynastie sont rédigés de 712 à 720, et la compilation de l'anthologie poétique du Man'yoshû est réalisée vers 760. En 784, afin d'échapper aux moines bouddhistes, l'empereur Kanmu déplace la capitale à Nagaoka. À la fin du VIIIe siècle, le nord-est de l'archipel passe sous l'influence de la cour impériale, suite aux campagnes militaires. La fin de l'époque de Nara est marquée, en 794, par un nouveau changement de capitale pour Heian-kyō (Kyoto).5
L'époque de Heian
L'époque de Heian (mot qui signifie « paix » en japonais) est considérée comme l'apogée de la cour impériale japonaise et est célébrée pour sa culture des arts, notamment la poésie et la littérature. Cette période est considérée comme un sommet de la culture japonaise, toujours admirée par les générations ultérieures. Cette époque voit également la montée en puissance de la classe des bushis, qui finit par prendre le pouvoir, mettant fin à la période Heian et commençant ainsi la période féodale (Chūsei) de l'histoire du Japon.
Nominalement, l'empereur règne, mais, à partir de 866 le pouvoir passe entre les mains des Régents Fujiwara. En effet, pour protéger leurs possessions en province, les Fujiwara et d'autres familles nobles requièrent des gardes, une police et des soldats. La classe guerrière gagne ainsi progressivement de grands pouvoirs durant la période Heian. Dès 939, Taira no Masakado menace l'autorité du gouvernement central, dirigeant un soulèvement dans la province orientale de Hitachi, et presque simultanément, Fujiwara no Sumitomo se rebelle dans l'ouest. Cependant, la prise du pouvoir par les militaires était encore loin.
Au cours des IXe et Xe siècles, la plus grande partie de l'autorité est perdue en faveur des grandes familles, qui dénigrent le système de terres et de taxe d'inspiration chinoise imposé par le gouvernement de Kyōto. Le Japon de la période Heian connaît la stabilité, mais, même si la succession au trône est assurée par l'hérédité dans la famille impériale, le pouvoir est à nouveau concentré dans les mains d'une seule famille, les Fujiwara.
L'influence chinoise chute de manière effective après la dernière mission impériale en Chine en 838. La dynastie Tang est alors en déclin, et les bouddhistes chinois sévèrement persécutés, minent le respect des Japonais pour les institutions chinoises. Le Japon commence à se replier sur lui-même.
Bien que l'époque de Heian soit indubitablement une période de paix inhabituellement longue, elle a affaibli l'économie du Japon et conduit à la pauvreté presque tous ses habitants. Les aristocrates bénéficiant de la culture Heian (les Yokibito, ce qui signifie le « Bon Peuple »), ne représentent qu'environ 5000 personnes sur une population de cinq millions d'habitants.
L'une des raisons qui permet aux samouraïs de prendre le pouvoir est que la noblesse dirigeante prouve son incompétence dans la gestion du Japon et de ses provinces. Aux alentours de l'an mil, le gouvernement se trouve incapable de produire de l'argent et la monnaie disparaît peu à peu. L'absence d'une monnaie d'échange solide est implicitement illustrée dans les romans de l'époque, montrant par exemple des messagers récompensés par des objets utiles tels qu'un kimono de soie, plutôt que de percevoir un salaire. Les dirigeants Fujiwara s'avèrent également incapables de maintenir des forces de police efficaces, ce qui laisse les voleurs libres de fondre sur les voyageurs. Ceci est à nouveau implicitement illustré dans les romans au travers de la frayeur que le voyage de nuit inspire aux personnages principaux.6
Période féodale
La féodalité au Japon commence avec l'ère Kamakura et se termine à la fin de l'époque d'Edo. Son influence durera près de 700 ans, débutant sous le règne de l'empereur Tsuchimikado en 1198, pour se terminer sous le règne de l'empereur Meiji en 1868.
L'ère Kamakura
Durant la guerre de Gempei, les Minamoto s'opposèrent aux Taira (pendant la période de Kamakura) et les vainquirent à la bataille de Dan-no-ura devenant ainsi des shogûns. Le seigneur Minamoto no Yoritomo établira la première dictature militaire appelée "Bakufu" (gouvernement sous la tente), que l'on qualifie également de shogunat de Kamakura.
L'instabilité du Second Moyen Âge nippon
Les Hojo vinrent s'installer après la chute des Minamoto. Le clan Hojo perd de l'influence et décline vite. L'empereur Go-Daigo monte sur le trône impérial en 1318 mais refuse de le céder à un membre d'une autre branche impériale et affirme sa volonté de détruire le shogûnat. En 1331, Il est envoyé en exil mais certains de ses partisans continuent la lutte et le shogûnat est renversé en 1333. Il retourne alors a Kyôto et commence son nouveau règne.
Mais son administration n'est pas assez expérimentée et n'a pas assez de pouvoir pour diriger le Japon. Lorsque Takauji Ashikaga lui demande le poste de shogûn il refuse engendrant ainsi un conflit qui causera sa perte. Takauji écrase les troupes de l'empereur à la bataille de Minatogawa et installe un nouvel empereur purement symbolique qui a perdu son pouvoir et se nomme shogûn en 1338. Les Ashikaga qui s'imposèrent alors comme shogûns pendant des siècles.
Le siècle de Muromachi
Pendant l'époque de Muromachi il y eut la guerre des deux cours et la Guerre d'Ônin.
La chute des Ashikaga
Le règne des Ashikaga se termina avec la prise de Kyôto et la chute du dernier shogûn Ashikaga, Ashikaga Yoshiaki chassé par Oda Nobunaga.
La période Sengoku
Ainsi s'ouvre la période d'Azuchi Momoyama. Le général Oda Nobunaga à la tête de la famille Oda et du clan Nobunaga entreprend l'unification du Japon qu'il n'achèvera pas. Le 21 juin 1582, il s'arrêta dans le temple du Honnō-ji. Il avait prévu d'aller appuyer un de ses vassaux, Hideyoshi, il est victime d'une trahison de Mitsuhide Akechi autre vassal important des Oda. Hideyoshi alors revient en vitesse et défait les forces de Mitsuhide à la bataille de Yamazaki. Il s'oppose aussi à Shibata Katsuie, principal vassal des Oda pour la succession du territoire conquis, et le vainc en 1583, toutes les affaires importantes passant alors sous son contrôle. La plupart des vassaux se soumettent au nouveau shogûn. Ieyasu lui s'oppose à Hideyoshi mais finalement se soumet aussi et ainsi Kinoshita termina d'unifier le Japon. À la mort de ce dernier, Ieyasu se révoltera contre Hideyori Toyotomi fils de Hideyoshi Toyotomi et les deux partis s'affrontent à la bataille de Sekigahara. Ieyasu Tokugawa en sort vainqueur et établit la lignée des shogûns Tokugawa. Ainsi commence l'ère Edo (nouvelle capitale) et se termine le Japon féodal.
La fin du Shogunnat
Vers la fin de l'ère Edo le système féodal est affaibli, ce n'est qu'à la démission du Shogun Tokugawa Yoshinobu et à la Restauration de Meiji, que le régime féodal est aboli et que l'empereur recouvre l'intégralité de ses pouvoirs.
Organisation féodale
À l'époque féodale (Hôken-seido), le Japon n'était pas un pays uni : divers clans, dirigés par des seigneurs, revendiquaient le pouvoir, ce qui entraînait de fréquents combats, voire des guerres construites autour d'alliances (éphémères) entre les clans. Les seigneurs contrôlant le Japon étaient appelés shoguns. Un empereur régnait, mais son rôle était devenu purement symbolique et il ne possédait plus de pouvoir réel.
Le système féodal répond au principe suivant : un riche ou puissant seigneur (appelé daimyô) possède un fief ; il distribue une partie de ses terres à ses vassaux, c'est-à-dire aux seigneurs moins puissants, qui préfèrent se soumettre à un autre daimyô plus puissant et plus prometteur. Ce dernier promet à son vassal la défense de son territoire et de sa famille ; en échange, le vassal devra lui prêter assistance en cas de guerre. Les soldats valeureux au combat sont rétribués en koku de riz (un koku= 180 litres de riz).
La société était divisée en un système hiérarchique :
- La Cour impériale, incluant l'Empereur et sa famille.
- Le clergé, dont faisaient partie les moines et nones bouddhistes et shintoïstes.
- Les guerriers, composés des Samouraï, des Daimyo et Shōgun.
- Les paysans.
- Les marchands et les artisans regroupés dans la catégorie des habitants des villes.
- Les eta, parmi lesquels on retrouvait notamment les bouchers, les tanneurs et les équarrisseurs.
Armées
Les armées étaient composées de soldats, les ashigarus, armés de lances et de sabres. Les seigneurs avaient surtout une suite de samouraï, équipés d'une tunique de combat et d'une tunique de tous les jours. Ils avaient juré fidélité à leur seigneur et maîtrisaient parfaitement leurs armes. Ils étaient également liés par un code d'honneur.7
Époque zuchi Momoyama
L’ « époque Azuchi Momoyama » s'étend de 1573 à 1603. Le nom d'Azuchi vient du château d'Azuchi appartenant à Nobunaga Oda. Le nom de Momoyama vient quant à lui du nom de la colline où Hideyoshi Toyotomi fit construire son dernier et plus beau château. Il s'agit d'une période très importante bien que courte de l'histoire du Japon car elle voit son unification, sous l'impulsion de trois grands hommes.
Le premier, Nobunaga Oda prit la tête de son fief de Nagoya par des moyens brutaux (exécution de son frère cadet, répressions de multiples rébellions...). Il tenta ensuite d'agrandir son maigre domaine par tous les moyens. Il s'allie avec Ieyasu Tokugawa, et remporte de nombreuses victoires, notamment lors de la bataille de Nagashino, qui l'oppose au fils de Shingen Takeda, le célèbre général. Lors de cette bataille, les mousquets furent utilisés en nombre pour la première fois au Japon et apportèrent la victoire à Oda Nobunaga. Entre temps, il a nommé un nouveau shogun dont l'importance est très faible : Nobunaga est maintenant maître de tout le centre du Japon. Il bat les sectes religieuses qui lui barraient la route et est nommé shogun par l'empereur. Alors qu'il partait rejoindre un allié en difficulté, gardé seulement par une faible escorte, Oda Nobunaga est trahi par un de ses généraux, Akechi Mitsuhide, qui le force à se faire Seppuku le 21 juin 1582.
Le deuxième grand unificateur du Japon est Toyotomi Hideyoshi. Il va se débarrasser de tous les autres prétendants au pouvoir suprême notamment Akechi Mitsuhide qu'il bat à la bataille de Yamazaki. Il reprend l'unification du Japon qui est finalement achevée en 1590 et expulse les chrétiens. Toyotomi Hideyoshi entreprend alors la conquête de la Corée. Il parvient à débarquer par surprise mais sa flotte est détruite par les navires coréens, les bateaux-tortues, menés par l'amiral coréen Yi Sun et équipés de canons dont les navires japonais étaient dépourvus. Sur terre, les japonais sont battus et Toyotomi Hideyoshi meurt en 1598.
Le troisième, dernier et plus important homme de l'unification est Ieyasu Tokugawa. À la titanesque bataille de Sekigahara (elle dura plus de 24 heures !) il se débarrasse de ses rivaux et prend le contrôle d'un Japon d'ores et déjà unifié. Il élimine le fils d'Hideyoshi, Toyotomi Hideyori, et instaure le bakufu (gouvernement sous la tente, donc militaire) qui donne le pouvoir absolu au shogun Tokugawa Ieyasu, qui fonde une dynastie qui durera 300 ans.
Après sa victoire à Sekigahara, Ieyasu redistribue les fiefs à ses fidèles et en réduit le nombre. Ils ne constituent plus les parcelles éclatées d’une puissance régionale personnelle, mais des unités administratives dépendant du pouvoir central, qui peut à sa guise les attribuer ou les reprendre. Dans cette réorganisation administrative, des milliers de soldats, dont les petits vassaux, doivent choisir entre redevenir paysan ou accepter un emploi militaire chez un seigneur plus puissant. De nombreux hommes se retrouvent sans revenus et vont grossir la masse des rōnin.8
Époque d'Edo
L' « époque d'Edo » est la subdivision traditionnelle de l'histoire du Japon qui commence vers 1600, avec la prise de pouvoir de Ieyasu Tokugawa lors de la bataille de Sekigahara, et se termine vers 1868 avec la restauration Meiji. Elle est dominée par le shogunat Tokugawa dont Edo (ancien nom de Tōkyō) est la capitale.
Le shogunat contrôle le pouvoir politique, administratif et plus tard économique. Il existe aussi un empereur mais celui-ci ne possède que des fonctions spirituelles de grand prêtre et est le symbole du « génie national ». Après les nombreuses guerres féodales qui avaient eu lieu auparavant, les Tokugawa cherchent à réorganiser l'État et garantir la paix dans le pays. Pour cela, ils mettent au point un système encore très hiérarchisé et rigide grâce auquel ils peuvent contrôler totalement le pays. Ainsi, ce dernier est divisé en fiefs gouvernés par des seigneurs, les daimyos, eux-mêmes sous l'autorité du shogun. Ceux qui avaient prêté allégeance aux Tokugawa avant 1600 s'appellent les « daimyos de l'intérieur » et ceux qui l'avaient fait après s'appellent les « daimyos de l'extérieur ». Cependant, pour pouvoir maintenir ceux-ci sous son autorité, le shogun met en place un système de résidences alternées, le sankin-kotai, dans lequel les daimyos doivent résider à Edo, résidence shogunale, et ceci une année sur deux. De plus, les daimyos doivent laisser leur famille à Edo en guise d'otages.
Politique isolationiste (Sakozu)
Cette époque se caractérise notamment par une fermeture du pays sur lui-même, appelée sakoku9. La politique d'isolement était aussi bien un moyen de contrôler le commerce avec les autres nations qu'une façon d'affirmer la place du Japon dans une nouvelle hiérarchie en Asie orientale, s'affranchissant des relations tributaires que le pays entretenait avec la Chine depuis des siècles. Plus tard le sakoku fut le principal rempart contre l'exploitation des ressources minérales (telles que le cuivre et l'argent) japonaises par les nations étrangères. Bien que l'exportation d'argent via Nagasaki fut stoppée par le bakufu, l'exportation d'argent vers la Corée continua dans des proportions relativement élevées.
Pendant le sakoku, le Japon se tient au courant des avancées technologiques occidentales en étudiant les traités médicaux et les autres documents en néerlandais obtenus à Dejima. Cette méthode était appelée « rangaku » (études hollandaises).10
Le Japon ne conserve que quelques liens diplomatiques avec la Corée et seules la Chine et les Provinces-Unies ont le privilège d'entretenir des relations commerciales avec lui. Les Européens ne sont pas admis sur le sol japonais, au risque de la peine de mort. Cependant, ces derniers cherchent tout de même à entretenir des relations commerciales avec le pays. Cette pression fait même apparaître et renforcer un courant nationaliste dans tout le Japon. Ce n'est qu'en 1854 que le commodore américain Matthew Perry accompagné de navires de guerres réussit à « convaincre » le bakufu. Ce dernier, effrayé à la perspective d'entrer en guerre en cas de refus (comme ce fut le cas pour le voisin chinois avec les guerres de l'opium) signe à contre cœur la convention de Kanagawa. Celle-ci laisse ouverts les ports de Shimoda et Hakodate aux Américains. Il en sera de même un peu plus tard pour la Russie, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et la France. Ces traités signés avec les puissances occidentales étaient globalement perçus par les Japonais comme iniques, ayant été contraints par la « politique de la canonnière », et comme un signe de la volonté impérialiste occidentale d'inclure le Japon dans le plan de conquête que subissait le continent asiatique. Ces traités donnaient aux nations étrangères, entre autres mesures, le contrôle des tarifs d'importations et le droit d'extraterritorialité sur tous leur ressortissants visitant le Japon. Ces traités restèrent un point d'achoppement avec l'Occident jusqu'à la fin du siècle. Une première division s'effectue alors entre les partisans de l'ouverture et les xénophobes. En 1858, la noblesse plutôt xénophobe reproche au shogun d'avoir cédé à la peur des étrangers et de ne pas avoir demandé l'autorisation de l'empereur. Cette scission marquera le début de la chute du bakufu.
Ainsi se prépare un affrontement entre les daimyos héréditairement créés par les Tokugawa au XVIIe siècle et les daimyos de l'ouest qui se rangent du côté de l'empereur et s'opposent ainsi aux étrangers et au shogun. Les fiefs les plus puissants de ces derniers sont Chōshū et Satsuma. Ceux-ci sont entraînés dans la rébellion contre le bakufu : des batailles s'engagent vers 1866 mais les armées shogunales ne parviennent pas à pénétrer le territoire de Chōshū. Des alliances se dessinent alors entre Chōshū, Satsuma et Tosa dont les chefs préparent un coup d'État. Ainsi, le 3 janvier 1868, en présence de bushis, est proclamé à Kyōto « le retour à l'ancienne monarchie » et la fin du bakufu.
L'époque d'Edo prend donc fin en 1868 avec la restauration du pouvoir impérial par l'empereur Mutsuhito et l'abdication du quinzième et dernier shogun, Yoshinobu Tokugawa.11
Bakumatsu
La « fin du shogunat Tokugawa » ou « Bakumatsu » est la période de 1853 à 1868 durant laquelle le Japon mit fin à sa politique isolationniste, le sakoku, et modernisa le système féodal du shogunat pour donner naissance au gouvernement Meiji. Cette période marque ainsi la fin de l'époque d'Edo et précède l'ère Meiji. Les principales factions idéologiques et politiques en présence étaient d'une part les tenants pro-impérialistes Ishin Shishi (nationalistes patriotes) et d'autre part les forces shogunales. Si ces deux groupes étaient les plus puissants, de nombreuses autres factions tentèrent de profiter du chaos de cette époque pour s'emparer du pouvoir.
De plus, deux autres courants accentuèrent les dissensions : d'abord le mécontentement croissant des tozama daimyo (les seigneurs exilés) soutenue par une partie de la classe des kuge autour de l'empereur, ensuite le sentiment anti-occidental grandissant face à l'arrivée de Perry et aux traités inégaux. Le premier venait des seigneurs ayant combattu contre les forces de Tokugawa à Sekigahara (vers l'an 1600) et qui avaient ensuite été exilés définitivement loin des positions décisives pendant le shogunat. Le second s'exprime par la devise Sonnō jōi (« révérer l'Empereur, expulser les barbares »). Le moment décisif du bakumatsu eut lieu pendant la guerre de Boshin à la bataille de Toba-Fushimi, où les forces du shogunat furent vaincues.12
La période qui suit est marquée par des rébellions anticolonialistes, des assassinats politiques et, de façon générale, d'une perte de confiance dans le régime shogunal.
La restauration Meiji
En novembre 1867, le 15e shogun Tokugawa régnant, Yoshinobu Tokugawa, abdiqua volontairement, en refusant de nommer un successeur, déclarant que son devoir était de laisser le pays s’ouvrir pour permettre son évolution. De plus, la mort de l'empereur Kōmei en janvier de la même année, donna l'occasion au jeune prince Mutsuhito, devenu le successeur de son père, d'abattre définitivement les partisans du shogunat (Guerre de Boshin) et devenir ainsi le représentant de cette Réforme. Cette Restauration a donc été inspirée « par le haut » et n’était ainsi pas due à une révolution populaire. Après son accession au trône, l'une des premières décisions symboliques du jeune souverain fut le transfert officiel de la capitale impériale du Heian-kyō (Kyōto) à l'ancienne résidence des shoguns (qui est encore aujourd'hui le Palais impérial), à Edo, ville qui fut aussitôt rebaptisée « Tokyo », c'est-à-dire la « Capitale de l'est ».
L'ère Meiji
C'est ainsi que l’ère Meiji commença officiellement le 23 octobre 1868, permettant ainsi l’entrée organisée et volontaire du Japon dans l’ère industrielle – quoique parfois soumis aux pressions étrangères - et donc l'abandon d’un régime essentiellement féodal. Il s'agissait pour le Japon de se moderniser au plus vite, afin de traiter d'égal à égal avec les Occidentaux pour éviter de tomber sous leurs dominations (comme ce fut le cas pour la Chine durant la même période avec les « traités inégaux »). C'est pourquoi l'archipel fut l'une des rares contrées d'Asie à n’avoir jamais été « colonisée » par aucun autre pays. Bien au contraire, l'Empire japonais deviendra à son tour, quelques années plus tard, une « puissance coloniale » importante : la première guerre sino-japonaise en 1894-1895, permettra à l'Empire du Soleil Levant (par le traité de Shimonoseki) de mettre la main sur Taïwan, l'archipel des Pescadores et la presqu'île du Liaodong, ainsi que de placer la Corée sous sa sphère d'influence (signature d'un traité d'alliance militaire).13
Le Japon de l'ère Meiji s'impose comme une nouvelle puissance du Pacifique. Bien avant le contact avec l'Occident, le Japon connaît des tendances proto-capitalistes qui semblent préparer son décollage industriel. De riches cultivateurs constituent des entreprises artisanales notamment dans le tissage et prêtent aux moins fortunés, dont ils finissent par récupérer les terres : c'est le début d'un processus d'accumulation du capital. Avec l'ouverture au commerce international, l'afflux de produits manufacturés entraîne un déficit qu'il faut équilibrer en exportant des produits de base (comme le riz et la soie), ce qui augmente les prix ; d'autre part, l'artisanat se voit concurrencé par les produits européens. D'où une crise sociale qui se manifeste contre les étrangers et contre le système du shogunat.
Politiquement, le début de l'histoire du Japon impérial se confond avec celui de l'Ère Meiji. L'Empereur Meiji Tennō est intronisé en 1867. En avril 1868, il supprime le shogunat. L'ère Meiji (le renouveau) s'achèvera à la mort de l'empereur en 1912, mais la modernisation se poursuivra sous son successeur Taishō Tennō (1912-1925). Le Meiji est une révolution par le haut. L’Empereur gouverne avec ses conseillers : il est de droit divin et le shinto est déclaré shintoïsme d'État. À travers le culte de l'Empereur, c'est le culte de l'État qui régit la vie des citoyens qui est célébré. La première réforme consiste à supprimer la féodalité et à lui substituer l'élite des marchands et de la petite noblesse des guerriers (les samouraïs). Les grands seigneurs (les daimyos) sont privés de leur terres et des droits qui s'y attachent dès 1869.
Le 14 juillet 1871, des préfectures remplacent officiellement les domaines féodaux.
En 1881, Itō Hirobumi est mis à la tête d'une administration chargée d'étudier les formes modernes de gouvernement, en vue d'établir une constitution pour le Japon. En 1888, un projet de constitution, élaboré en secret, est soumis à l'Empereur. La Constitution de l'Empire du Japon, dite Constitution Meiji, inspirée des modèles prussien et américain, est approuvée par l'Empereur le 11 février 1889 et entre en application le 29 novembre 1890. La Diète du Japon, premier parlement du pays, est créée. L'Empereur, chef des forces armées, conserve l'autorité sur les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, tandis que les droits et les devoirs des sujets sont clairement définis. L'aristocratie est réorganisée, avec l'instauration de titres nobiliaires sur le modèle européen. La liberté de cultes est assurée, l'Empire faisant néanmoins une très large place au shintoïsme.
Le pays connaît une modernisation rapide, utilisant la technologie occidentale et les experts étrangers. L'économie japonaise adopte un capitalisme à l'occidental, le pays devenant la nation asiatique la plus développée, et une grande puissance régionale.
L'idéologie nationaliste japonaise se développe et se concrétise par les premiers signes d'expansionnisme politique du pays. En 1894-1895, lors de la première guerre sino-japonaise le Japon bat militairement l'Empire de Chine : la guerre se conclut par le traité de Shimonoseki, par lequel le Japon annexe Taïwan et plusieurs autres territoires, transformant également en protectorat japonais la Corée, dont la Chine a dû reconnaître l'indépendance. Le budget de l'État japonais explose littéralement passant entre 1893 et 1897 de 89 à 240,5 millions de yens dont 55 % sont, la dernière année, consacré au budget de la défense.
En 1904-1905, la guerre russo-japonaise se termine par la victoire du Japon sur la Russie impériale : tout en préservant sa domination sur la Corée et ses intérêts économiques en Mandchourie, le Japon s'affirme en tant que grande puissance mondiale, capable de vaincre militairement un pays occidental de premier plan.
La participation majeure du Japon à la répression de la Révolte des Boxers, puis l'établissement du protocole de paix Boxer, permettent à l'Empire d'affermir un peu plus son influence sur la Chine.
En 1910, la Corée est annexée.
L'impérialisme japonais est en partie lié aux problèmes nés du modernisme, incluant un besoin de matières premières pour une industrie en plein essor, la recherche de débouchés commerciaux, le besoin de nouvelles terres et une production agricole insuffisante pour une population toujours croissante. Enfin, la volonté de puissance japonaise est alimentée par la persistance des traditions guerrières.
Ère Taishō
Durant l'Ère Taishō, règne de l'Empereur Yoshihito, le Japon poursuit sa rapide modernisation économique et sociale, poursuivant une politique d'industrialisation et de militarisation rapide.
Durant la Première Guerre mondiale, le Japon rejoint le camp des alliés et déclare la guerre à l'Empire allemand : la Marine impériale japonaise attaque la Kaiserliche Marine dans le Pacifique sud et l'Océan Indien, et les troupes japonaises occupent les possessions allemandes en Chine. En 1915, le Japon tente d'affermir sa domination économique sur la Chine en présentant au gouvernement de Pékin ses Vingt et une demandes, qui constituent en pratique une tentative de mise sous tutelle de l'économie chinoise. Devant les réticences occidentales et les mouvements d'opinion en Chine, le Japon doit finalement reculer. À la fin du conflit mondial, le Japon s'est malgré tout affirmé comme une puissance mondiale et une grande nation industrielle. Le traité de Versailles lui permet de prendre officiellement possession des concessions allemandes en Chine dans le Shandong.
Durant la guerre civile russe, le Japon intervient en Sibérie, dont il occupe le territoire jusqu'en 1922.14
Le nationalisme chinois naissant, la victoire des communistes en Russie et la présence croissante des États-Unis en Asie de l'Est, tous ces éléments œuvrent contre les intérêts de politique étrangère du Japon de l'après-guerre. L'intervention en Sibérie pendant quatre ans et les activités en Chine, combinées à de grands programmes de dépenses internes, épuisent les gains de temps de guerre du Japon. Ce n'est que par des pratiques commerciales plus compétitives, soutenues par le développement économique et la modernisation industrielle, tous mis en œuvre par la croissance des zaibatsu, que le Japon peut espérer devenir dominant en Asie. Les États-Unis, longtemps source de nombreux produits importés et de prêts nécessaires au développement, sont considérés comme un obstacle majeur à cet objectif en raison de leur politique de contention de l'impérialisme japonais.
La Conférence de Washington de 1921-22 constitue un tournant dans la diplomatie internationale militaire car elle aboutit à une série d'accords qui entraînent un nouvel ordre dans la région du Pacifique. Les problèmes économiques du Japon rendent l'accroissement de sa force navale presque impossible et, conscient de la nécessité de rivaliser avec les États-Unis sur le plan économique plutôt que sur une base militaire, le rapprochement devient inévitable. Le Japon adopte une attitude plus neutre à l'égard de la guerre civile en Chine, diminue ses efforts pour étendre son hégémonie en Chine proprement dite et rejoint les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France en encourageant le développement indépendant de la Chine.
Fin de la démocratie
Dans l'ensemble, le Japon évolue au cours des années 1920 vers un système démocratique de gouvernement. Le régime parlementaire n'est cependant pas suffisamment enraciné pour résister aux pressions économiques et politiques des années 1930 au cours desquelles les chefs militaires deviennent de plus en plus influents. Ces changements de pouvoir sont rendus possibles par l'ambiguïté et l'imprécision de la Constitution de Meiji, en particulier en ce qui concerne la position de l'empereur par rapport à la Constitution.15
L'ère Shōwa
L'Empereur Hirohito, régent depuis plusieurs années, succède à son père en 1926. L’ère Shōwa débute officiellement le 25 décembre 1926.
Le Japon est frappé par la crise mondiale de 1929. Le pays, faible en matières premières, a du mal à nourrir une population sans cesse croissante (un million de citoyens en plus chaque année). Le chômage sévit dans tous les centres industriels du pays, des krachs financiers se produisent en chaîne. La caste des militaires veut réagir face à l'inaction du gouvernement et reprend son emprise sur le gouvernement.
L'opinion publique accorde une audience enthousiaste, comme en Allemagne et en Italie, aux leaders politiques proposant des conquêtes faciles, des marchés nouveaux ainsi que des politiques de « prestige ». Le Japon poursuit et amplifie sa politique expansionniste et, en 1931, envahit la Mandchourie, annexant de fait la région et créant sur son territoire le protectorat du Mandchoukouo, qui lui garantit le contrôle de très importantes ressources naturelles. Dans les années suivantes, le Japon continue d'étendre son influence sur la Chine, multipliant les heurts avec l'armée chinoise et favorisant des soulèvements indépendantistes en Mongolie-intérieure, dans le but de rééditer l'opération du Mandchoukouo.
Le Japon, se basant sur un empire extensif comprenant Taïwan, la Corée, la Mandchourie et des régions du nord de la Chine, reprend sa croissance économique. L'expansion est considérée comme une nécessité politique et économique, visant à interdire aux états étrangers d'étouffer le pays en bloquant son accès aux matières premières et ses principales voies maritimes. La grande force militaire que possède le Japon est vue comme essentielle pour la défense et la prospérité de l'Empire à travers l'approvisionnement en ressources naturelles, dont l'archipel manque cruellement.16
Économie jusqu'en 1945
Sous l'impulsion de l'État, l'appareil industriel se restructure, se redéploie et se concentre. Les modifications structurelles se manifestent par le fait que dans l'entre-deux-guerres, la part du textile chute régulièrement (de la zone des 40 % de la valeur de la production industrielle en 1920 à moins de 20 % - 17,9 - en 1940) tandis que celle des industries mécaniques monte de 15 à 24 % et celle de la métallurgie de façon encore plus spectaculaire de moins de 5 % (4,2) à presque 20 % (19,9 exactement). Les zaibatsu (formes de concentrations japonaises à base de capital familial et à vocation à la fois industrielle et bancaire) se renforcent. Ayant une base ou des intérêts puissants dans l'industrie lourde (et donc l'armement), elles ont souvent été accusées d'avoir pesé d'un grands poids dans la politique japonaise (dès cette époque, on parle largement de la corruption institutionnalisée de la classe politique) et d'avoir entraîné le pays sur la voie du militarisme et de l'expansionnisme agressif. En 1936, sur moins de 100 000 compagnies (88 145) moins de 500 (430) détiennent plus de la moitié (55 %) du capital industriel. De nouvelles concentrations, telles que celle qui devait donner naissance à Nissan, apparaissent. Le chômage baisse et l'économie semble se redresser en ayant extériorisé ses problèmes.
Car les exportations japonaises augmentent de manière qui semble agressive à ses partenaires. Les produits « made in Japan » ont la même image de produits bas de gamme et bon marché que certains produits « made in China » aujourd'hui mais ils pénètrent les marchés occidentaux les mieux protégés. Le Japon arrive ainsi à exporter des montres en Suisse, des spaghetti en Italie, des vélos en Afrique, des stylos en Autriche, etc. Aussi, bien que la part des produits japonais dans le commerce mondial ne dépasse pas les 4 %, les pays européens prennent la décision de se protéger et de contingenter les importations nippones.
Les marchés se bouchant, le capitalisme japonais bascule brutalement dans la voie allemande. Le poids de la contrainte a été discuté par des historiens qui repoussent une explication jugée trop « économique ». La thèse est discutée car le poids du Japon dans le commerce mondial serait faible et de nombreux pays étaient autant intéressés par le marché japonais que les Japonais l'étaient à exporter. Ainsi la balance commerciale vis-à-vis des États-Unis devient déficitaire pour le Japon à cause de la baisse des ventes de soie (contraction des marchés et développement de la rayonne, c'est-à-dire de soie artificielle) et de l'augmentation des achats de machines nécessaires pour le développement de l'industrie lourde. On ne peut que constater néanmoins que, dans un climat de récession mondiale, de contraction des marchés, la « voie allemande », c'est-à-dire le basculement de l'économie dans l'économie de guerre, la mobilisation de l'appareil industriel et économique du pays pour la conquête forcée de marchés apparaît comme une réponse possible voire cyniquement nécessaire pour la bourgeoisie japonaise. Comme en Allemagne, cette politique agressive implique la mobilisation de la population et le sacrifice de la consommation populaire. C'est l'industrie lourde, base de l'industrie d'armements, et non les industries de consommation qui doit se développer (c'est l'alternative classique : « le beurre ou les canons »).
La montée du militarisme
La situation politique se tend alors et dans ces années 1930, des tentatives de coup d'État se succèdent. Après les assassinats de 1932, il y a des complots éventés. Le poids du budget d'armement dans le budget de l'État ne cesse de progresser : 27 % en 1927, 35 % en 1933, 46 % en 1936. En 1936, on assiste à un véritable coup d'État militaire, l'incident du 26-Février. Au matin, les militaires de la Kōdōha investissent les ministères et assassinent Takahashi à son tour ainsi qu'un certain nombre de dignitaires du régime. Ces militaires s'opposent à une faction rivale, la Tōseiha, et souhaitent établir une dictature impériale ainsi que l'élimination des conglomérats commerciaux (zaibatsu). La révolte est matée trois jours plus tard sur ordre personnel de Hirohito, qui menace de prendre la tête de l'armée.
Avec la nomination de Fumimaro Konoe comme premier ministre, le lobby militaro-industriel prend définitivement le contrôle de la politique interne du pays. En 1937, Hirohito autorise l'invasion de la Chine (Guerre sino-japonaise (1937-1945)), qualifiée de « guerre sainte » (seisen) et constituant la première étape de la politique impérialiste du Japon. Sous Konoe sont alors mis en place le Mouvement National de Mobilisation Spirituelle, la Ligue des Parlementaires adhérant à la Guerre Sainte et l'Association d'aide à l'Autorité Impériale.17
Fondements idéologiques de l'expansionnisme du Japon Shōwa
Ulcérés par le traitement accordé à leur nation par les puissances occidentales lors du traité de Versailles et opposés au Traité naval de Washington et au Traité naval de Londres, de nombreux politiciens et militaires japonais comme Ikki Kita, Sadao Araki et Fumimaro Konoe réactualisèrent la doctrine du hakkō ichi'u (les huit coins du monde sous un seul toit) et mirent en place une idéologie fondée sur la supériorité de la race nipponne et son droit à dominer l'Asie. Cette idéologie raciste présentait le Japon comme le centre du monde et prenait assise sur l'institution impériale et l'empereur, considéré comme le descendant de la déesse Amaterasu Omikami.
Partageant les mêmes vues ultranationalistes que Kita et Shūmei Ōkawa, Nisshō Inoue élabora pour sa part une synthèse d’ultranationalisme et de bouddhisme. Avec la Ketsumeidan, il fut l’instigateur en 1932 d’une série d'assassinats politiques dont celui du premier ministre Tsuyoshi Inukai ouvrant la voie à la mainmise des militaires sur la vie politique.
À compter du mois d'août 1940, coïncidant avec le 2600e anniversaire de la fondation mythique de la nation, le concept du hakkō ichi'u fut officiellement adopté par le gouvernement Konoe comme devant conduire à l'établissement d'un « nouvel ordre en Asie orientale ». Des pamphlets reprenant ces principes, comme le Kokutai no hongi (Les Fondements de la politique nationale), furent distribués gratuitement dans la population et les écoles.
La propagande, présente depuis le début de l'ère Shōwa, atteignit son paroxysme avec l'intensification de la « guerre sainte » (seisen) du Japon contre la Chine et son entrée en guerre contre l'Occident. Chaque soldat déployé sur le front portait sur lui un exemplaire de poche du Senjinkun dont la phrase introductive était : « Le champ de bataille est l'endroit où l'Armée impériale, obéissant au Commandement impérial, démontre sa vraie nature, conquérant lorsqu'elle attaque, remportant la victoire lorsqu'elle engage le combat, afin de mener la Voie impériale aussi loin que possible, de façon à ce que l'ennemi contemple avec admiration les augustes vertus de Sa Majesté. »
L'étranger devint dès lors un kichiku (bête), un être inférieur qui ne pouvait qu'être méprisé. Ce mépris favorisa la violence à l'encontre des populations civiles des pays conquis et des prisonniers, conduisant dans certains cas jusqu'au cannibalisme.
Le peuple japonais étant considéré génétiquement supérieur, plusieurs mesures eugénistes furent mises en place par les gouvernements successifs du régime shōwa dans le but de maintenir cette supériorité. Le gouvernement de Fumimaro Konoe promulgua ainsi une Loi nationale sur l'Eugénisme qui ordonnait la stérilisation des handicapés mentaux ou des "déviants" et interdisait l'utilisation des moyens contraceptifs. Le gouvernement de Naruhiko Higashikuni instaura quant à lui l'une des dernières mesures eugénistes du régime.18
La sphère de coprosperité de la grande Asie orientale
L'Empire vise à poursuivre une politique expansionniste en Asie, prenant le contrôle des pays de la région, sous le couvert d'un indépendantisme pan-asiatique théorisé par le concept de sphère de coprospérité de la grande Asie orientale19. L'objectif est de créer un bloc auto-suffisant de pays asiatiques dirigés par le Japon et n'étant pas en contact avec les pays occidentaux.
L'idée de la sphère de coprospérité a tout d'abord été proposée par le général Hachirō Arita, ministre des affaires étrangères de 1936 à 1940. La sphère devait regrouper tous les pays occupés par l'armée impériale japonaise et la marine impériale japonaise lors de l'expansion de l'empire.
Acceptée par l'empereur Shōwa et le premier ministre Fumimaro Konoe, cette idée fut dévoilée par le ministre des affaires étrangères Yosuke Matsuoka, le 1er août 1940, lors d'une conférence de presse.
Dès lors, la propagande Shōwa s'orienta vers des slogans tel que « l'Asie aux Asiatiques » et chercha à mettre en exergue l'influence néfaste du colonialisme occidental en présentant les occupants japonais comme des libérateurs.
Toutefois, le but premier de la Sphère demeurait l'expansion coloniale de l'Empire. Le seul État pleinement souverain allié à l'Empire du Japon était le Royaume de Thaïlande, la politique nationaliste du gouvernement de Plaek Pibulsonggram s'accordant avec celle du Japon. Les autres gouvernements asiatiques inclus dans la Sphère étant soit des régimes de collaboration formés dans les territoires occupés par le Japon, soit des gouvernements censément indépendantistes, mais étroitement contrôlés par l'armée japonaise. Un document gouvernemental intitulé Une enquête sur une Politique Globale avec la Race Yamato en son centre, complété en 1943, affirmait explicitement que les Japonais étaient supérieurs aux autres peuples orientaux et que la Sphère était l'outil de propagande idéal pour masquer les visées expansionnistes de l'Empire.20
La Seconde Guerre mondiale
En septembre 1940, pour faire contrepoids à l'hostilité des pays occidentaux ayant des colonies en Extrême-Orient, le Japon conclut une alliance militaire avec l'Allemagne nazie et le Royaume d'Italie, le pacte tripartite constituant officiellement l'Axe Rome-Berlin-Tokyo. Le mois suivant, le gouvernement décrète le pays en état de mobilisation nationale, sous l'égide du Taisei Yokusankai, parachevant la mue totalitaire du régime impérial.
À la fin 1941, le Japon entre officiellement dans la Seconde Guerre mondiale, attaquant les possessions occidentales en Asie et en Océanie. Le pays remporte initialement de nombreuses victoires : la Malaisie britannique, les Indes orientales néerlandaises, le Commonwealth des Philippines, la Birmanie sont occupés par le Japon, qui reçoit en Birmanie le soutien de la Thaïlande. Des combats féroces ont lieu aux Îles Salomon, en Nouvelle-Guinée et dans l'Océan Pacifique. Face à l'effort de guerre des Alliés, la tendance du conflit s'inverse progressivement : les combats en Chine s'enlisent, les Japonais étant incapables de réduire la résistance chinoise ; une offensive menée contre l'Inde britannique depuis la Birmanie est un désastre qui aboutit à l'effondrement du front birman ; à l'automne 1944, les Américains débarquent aux Philippines.
De juin 1944 à août 1945 les Américains mènent de nombreux raids aériens en bombardant des villes japonaises. Entre février et mars 1945 les bombardements de Tokyo font plus de 100.000 morts civiles.
En août 1945, le Japon, n'ayant pas répondu à l'ultimatum émis par les Alliés lors de la conférence de Potsdam, subit successivement un bombardement nucléaire américain sur Hiroshima, une invasion massive de l'Union soviétique en Mandchourie, et un second bombardement nucléaire américain sur Nagasaki. Le 15 août, l'Empereur Hirohito annonce lui-même la reddition du pays. La capitulation est officiellement signée le 2 septembre.21
Les crimes de guerre du Japon Shōwa
Les « crimes de guerre japonais » désignent les crimes de guerre qui ont été commis par les Japonais au cours de la période de l’impérialisme japonais, à partir de la fin du XIXe siècle jusqu’en 1945, principalement durant la première partie de l'ère Shōwa. D’autres termes, tels que « holocauste asiatique » ou « atrocités de guerre japonaises », sont également utilisés pour désigner cette période.
Les historiens et les gouvernements de nombreux pays ont considéré les militaires de l’Empire du Japon, à savoir l’Armée impériale japonaise et la Marine impériale japonaise, comme les responsables des tueries et autres crimes commis à l’encontre de plusieurs millions de civils ou de prisonniers de guerre (PG) au cours de la première moitié du XXe siècle.
Les crimes
En raison du grand degré de souffrance causé par l’armée japonaise au cours des années 1930 et 40, elle est souvent comparée à l’armée du troisième Reich au cours de la période 1933-1945. L’historien Chalmers Johnson a écrit que :
« Établir lequel des deux agresseurs de l’Axe, l’Allemagne ou le Japon, fut au cours de la Seconde Guerre mondiale le plus brutal à l’égard des peuples qu’ils martyrisèrent est dénué de sens. Les Allemands ont tué six millions de Juifs et 20 millions de Russes (c'est-à-dire de citoyens soviétiques) ; les Japonais ont massacré pas moins de 30 millions de Philippins, Malais, Vietnamiens, Cambodgiens, Indonésiens et Birmans, dont au moins 23 millions étaient ethniquement chinois. Ces deux pays ont pillé les pays qu’ils ont conquis à une échelle monumentale, encore que le Japon a volé plus, et sur une plus longue période, que les Nazis. Les deux conquérants ont réduit en esclavage des millions de personnes et les ont exploité comme main d’œuvre forcée – et, dans le cas des Japonais, comme prostituées (de force) pour les troupes du front. Si vous étiez un prisonnier de guerre Nazi aux mains du Royaume-Uni, des États-Unis, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande ou du Canada (mais pas de la Russie), vos chances de ne pas survivre à la guerre s’élevaient à 4 % ; en comparaison, le taux de mortalité pour les prisonniers de guerre aux mains des Japonais approchait les 30 %. »
Meurtres de masse
Selon R. J. Rummel, professeur de sciences politiques à l’Université de Hawaï, entre 1937 et 1945, les Japonais ont « tué entre 3 000 000 et 10 000 000 de personnes, vraisemblablement 6 000 000 de Chinois, d’Indonésiens, de Coréens, de Philippins et d’Indochinois entre autres, y compris des prisonniers de guerre occidentaux. Ce démocide était dû à une stratégie politique et militaire en faillite morale, à une opportunité et des habitudes militaires ainsi qu’à la culture militaire. » Rummel soutient que, pour la seule Chine, les conséquences directes de l’invasion furent qu’entre 1937 et 1945 approximativement 3,9 millions de Chinois, essentiellement des civils, furent directement exterminés par les politiques du régime shōwa et 10,2 millions de civils périrent des causes indirectes liés à l'invasion.
L’incident le plus connu de cette période est celui du massacre de Nankin survenu en 1937-38 lorsque, selon les investigations du Tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient, l’armée japonaise a massacré 260 000 civils et prisonniers de guerre. Herbert Bix, citant les travaux de Mitsuyoshi Himeta et Akira Fujiwara, estime que la Politique des Trois Tout (« tue tout, brûle tout, pille tout »), une stratégie de la terre brûlée utilisée par l'armée impériale japonaise en Chine entre 1942 et 1945 et approuvée par Hirohito lui-même, fut responsable de la mort de 2,7 millions de civils Chinois. Parmi les crimes de guerre commis en Chine, on peut citer le massacre de Chiangjiao dans le Hunan : entre le 9 et le 12 mai 1943, plus de 30 000 civils furent massacrés par un corps expéditionnaire japonais dirigé par le général Shunroku Hata.
Expériences sur des êtres humains et guerre bactériologique
Des unités militaires japonaises spéciales ont mené des expériences sur des civils et des PG en Chine. Une des plus tristement célèbres était l’Unité 731. Ses victimes furent l’objet de vivisections sans anesthésie, d’amputations et furent utilisées pour tester les armes biologiques entre autres expériences. Il n’était pas fait usage de moyens anesthésiants car on considérait que cela pouvait altérer les résultats des expériences. Certaines victimes se virent injecter du sang d’origine animale.
« Pour mettre au point un traitement des engelures, des prisonniers étaient mis à l’extérieur dans de l’eau glacée et forcés de laisser leurs bras exposés au froid. Leurs bras étaient alors régulièrement arrosés d’eau jusqu’à ce qu’ils soient complètement gelés. Le bras était ensuite amputé. Le médecin répétait le procédé depuis le bas du bras de la victime jusqu’à son épaule. Une fois les deux bras complètement amputés, les médecins faisaient de même avec les jambes jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une tête et un torse. La victime était alors utilisée pour des expériences portant sur la peste et d’autres agents pathogènes. »
Selon GlobalSecurity.org, les expériences réalisées par la seule Unité 731 sont responsables de 3 000 décès. En outre, « des dizaines de milliers, peut-être même 200 000 Chinois moururent de peste bubonique, du choléra, de l’anthrax et d’autres maladies… » résultant de la guerre biologique.
Utilisation d'armes chimiques
Selon les historiens Yoshiaki Yoshimi, Kentaro Awaya, Seiya Matsuno et Yuki Tanaka, l’empereur Shōwa autorisa par des ordres spécifiques (rinsanmei) l’utilisation d’armes chimiques en Chine. Par exemple, au cours de l’invasion de Wuhan d’août à octobre 1938, l’empereur autorisa l’utilisation de gaz toxiques à 375 reprises nonobstant l’article 171 du traité de Versailles, l'article V du Traité relatif à l'emploi des sous-marins et des gaz asphyxiants en temps de guerre et une résolution adoptée par la Société des Nations le 14 mai condamnant l’utilisation de gaz toxiques par le Japon.
Famines évitables
Les décès causés par le détournement des ressources disponibles au profit des militaires japonais dans les pays occupés sont également considérés comme des crimes de guerre par de nombreuses personnes. Dans l’Asie du Sud – particulièrement la famine de 1945 en Indochine française (sur le territoire de l'actuel Viêt Nam) et dans l’Est des Indes orientales néerlandaises occupées (actuelle Indonésie), qui comptaient au nombre des grands producteurs de riz – des millions de civils périrent en raison d’une famine évitable en 1944-1945.
Tortures de prisonniers de guerre
Les forces armées impériales japonaises ont largement utilisé la torture contre leurs prisonniers, habituellement pour obtenir rapidement des informations relevant de l'intelligence militaire. Les prisonniers torturés étaient souvent exécutés par la suite. Un ancien officier de l’armée japonaise qui servit en Chine, Uno Sintaro, déclare :
« L’un des moyens essentiels d’obtenir des informations était l’interrogatoire des prisonniers. La torture était une nécessité inévitable. Tuer les victimes et les enterrer en est une suite naturelle. Vous le faites parce que vous ne souhaitez pas que cela soit découvert. J’ai cru et j’ai agi de cette façon parce que j’étais convaincu de ce que je faisais. Nous faisions notre devoir comme on nous l’avait inculqué. Nous l’avons fait pour le salut de notre pays. En raison de nos obligations filiales vis-à-vis de nos ancêtres. Sur le champ de bataille, nous n’avons jamais considéré que les Chinois étaient des êtres humains. Lorsque vous êtes le vainqueur, les perdants semblent vraiment misérables. Nous avons conclu que l’ethnie Yamato (c'est-à-dire japonaise) était supérieure. »
Après la guerre, 148 Japonais furent convaincus de crimes de guerre par les tribunaux alliés. Le plus élevé en grade était le lieutenant-général Hong Sa Ik qui fut responsable de l’organisation des camps de prisonniers en Asie du Sud-Est.
Cannibalisme
De nombreux rapports écrits et témoignages rassemblés par la section australienne pour les crimes de guerre du tribunal de Tokyo, examinés par le procureur William Webb (futur juge en chef), montrent que des Japonais ont commis dans plusieurs parties de l’Asie ou du Pacifique des actes de cannibalisme contre des prisonniers de guerre alliés ou des populations civiles. Dans certains cas, ces actes furent le résultat de l’accroissement des attaques alliées sur les lignes de ravitaillement japonaises et des décès et des maladies frappant les soldats japonais en raison de la famine qui s’ensuivit. Toutefois, selon l’historien Yuki Tanaka, « le cannibalisme était souvent une activité systématique menée par des compagnies entières agissant sous le commandement d’officiers. »
Ces actions étaient fréquemment liées au meurtre. Par exemple, un prisonnier de guerre indien, le Havildar Changdi Ram témoigna que le 12 novembre 1944 le Kempeitai décapita un pilote allié.
« Je vis la scène de derrière un arbre et observai certains des Japonais découper la chair de ses bras, de ses jambes, de ses hanches et de ses fesses et la ramener à leurs quartiers… Ils la coupèrent en petits morceaux et la firent frire. »
Dans certains cas, la chair était prélevée sur des personnes en vie : un autre PG indien, le Lance Naik Hatam Ali (qui devait plus tard devenir citoyen pakistanais), témoigna qu’en Nouvelle-Guinée :
« Les Japonais commencèrent à sélectionner les prisonniers et chaque jour un prisonnier était tué et mangé par les soldats. J’ai vu cela personnellement et près de 100 prisonniers furent tués et mangés par les soldats à cet endroit. Ceux d’entre nous qui restaient furent emmenés à un autre endroit situé à 80 km où dix prisonniers moururent de maladie. À cet endroit, les Japonais recommencèrent à sélectionner des prisonniers en vue de les manger. Ceux qui étaient sélectionnés étaient amenés dans une hutte où leur chair était prélevée sur leurs corps alors qu’ils étaient encore en vie. Ils étaient ensuite jetés dans un fossé où ils finissaient par mourir. »
L'un des officiers connus le plus élevé en grade à avoir été convaincu de cannibalisme fut le Lt. Général Yoshio Tachibana qui, avec onze autres soldats japonais, fut jugé pour l’exécution d’aviateurs de l’U.S. Navy et le cannibalisme perpétré sur au moins un d’entre eux en août 1944 sur l’île de Chichi Jima dans l'archipel d'Ogasawara. Ils furent décapités sur les ordres de Tachibana. Comme les lois militaires et internationales ne contenaient pas de dispositions spécifiques au cannibalisme, ils furent jugés pour meurtre et « refus d'une sépulture honorable ». Tachibana fut condamné à mort.
Travail forcé
Le travail forcé imposé par les forces armées japonaises à des civils asiatiques et des prisonniers de guerre fut aussi la cause d’un grand nombre de morts. Selon une étude conjointe de plusieurs historiens dont Zhifen Ju, Mitsuyoshi Himeta, Toru Kibo et Mark Peattie, plus de dix millions de civils chinois furent mobilisés par la Kôa-in (agence de développement de l’Asie orientale) pour le travail forcé.
Environ 180 000 civils et 60 000 prisonniers de guerre furent assignés à la construction de la voie ferrée de la mort, reliant la Thaïlande à la Birmanie, et plus de 98 000 d'entre eux moururent pendant les travaux.
Femmes de réconfort
Le terme femme de réconfort ou femme de réconfort militaire était un euphémisme désignant les prostituées dans les bordels militaires japonais établis dans les pays occupés, donnant par la suite lieu à des accusations d’esclavage sexuel. Le nombre de femmes qui devinrent femmes de confort par la contrainte est sujet à discussion. Certaines sources prétendent que virtuellement toutes les femmes de confort avaient consenti à devenir prostituées et/ou étaient payées mais d’autres ont fait état de recherches démontrant un lien entre l’armée japonaise et le recrutement forcé de femmes locales.
En 1992, l’historien Yoshiaki Yoshimi publie des documents basés sur ses recherches dans les archives de l’Institut national pour les études de la défense. Il affirmait qu’il existait un lien direct entre les institutions impériales telle que le Kôa-in et les établissements de réconfort.
Les 6 juillet et 4 août 1993, le gouvernement japonais publiait deux déclarations dans lesquelles il reconnaissait que « des établissements de réconfort furent mis en place en réponse à la demande militaire de l’époque », « l’armée japonaise était, directement ou indirectement, impliquée dans la mise en place et la gestion des établissements de réconfort et le transfert des femmes de réconfort » et que les femmes « furent dans de nombreux cas recrutées contre leur volonté moyennant duperie ou coercition. »
Il existe plusieurs théories sur la ventilation des femmes de réconfort par pays d’origine. Alors que, selon certaines sources, la majorité de ces femmes seraient en fait d’origine japonaise, d’autres, dont Yoshini, font valoir que pas moins de 200 000 femmes, essentiellement d’origine coréenne ou chinoise et en provenance d’autres pays comme les Philippines, Taïwan, la Birmanie, les Pays-Bas, l’Australie et les Indes néerlandaises, furent forcées de se livrer à la prostitution.
Les estimations sur le nombre des femmes de réconfort au cours de la guerre sont corroborées par le témoignage de celles qui ont survécu.
Pillage
Beaucoup d’historiens font valoir que la violence des militaires japonais était intimement liée au pillage. Par exemple, dans un livre sur l’or de Yamashita, traitant des dépôts secrets des produits du pillage dans la Sphère de coprospérité de la grande Asie orientale, Sterling et Peggy Seagrave font valoir que le vol était organisé sur une grande échelle, soit par des gangsters membres de yakuza tels que Yoshio Kodama, soit par des officiers militaires à la solde de l’empereur Showa, lequel souhaitait qu’un maximum de ces produits aille au gouvernement. Les Seagrave prétendent que Hirohito désigna à cet effet son frère, le prince Yasuhito Chichibu pour diriger une opération secrète appelée Kin no yuri (Lys d'or, d'après un des haiku favoris de l'empereur).
Les procès de Tokyo
Les procès de Tokyo qui furent menés par les puissances alliées déclarèrent coupables de crimes de guerre de nombreuses personnes, notamment les anciens premiers ministres (jamais élus) Koki Hirota, Hideki Tōjō et Kuniaki Koiso. De nombreux chefs militaires furent également déclarés coupables. Deux personnes convaincues d’être des criminels de guerre de classe A jouèrent un rôle dans des gouvernements japonais d’après-guerre. Mamoru Shigemitsu fut ministre des affaires étrangères tant durant la guerre que dans le gouvernement Hatoyama de l’après-guerre et Okinori Kaya fut ministre des finances pendant la guerre et devint ministre des finances dans le gouvernement de Hayato Ikeda. Ils n’avaient toutefois pas de lien direct avec les crimes de guerre commis par les forces armées japonaises et aucun gouvernement étranger ne souleva d’objection lorsqu’ils entrèrent en fonction.
L'empereur Showa et tous les membres de la famille impériale impliqués dans la guerre comme le prince Yasuhito Chichibu, le prince Yasuhiko Asaka, le prince Tsuneyoshi Takeda, le prince Naruhiko Higashikuni et le prince Hiroyasu Fushimi, furent exonérés de poursuites criminelles par Douglas MacArthur. Plusieurs historiens critiquent cette décision. Selon John Dower, même les activistes japonais qui ont endossé les chartes de Nuremberg et de Tokyo et travaillé à documenter et à publiciser les atrocités du régime shôwa « ne peuvent défendre la décision américaine d'exonérer l'empereur de sa responsabilité pour la guerre et ensuite, au sommet de la guerre froide, de libérer puis de se lier à des criminels de guerre d'extrême-droite accusés comme le futur premier ministre Nobusuke Kishi. ».
Une immunité totale fut également accordée à Shiro Ishii et à tous les membres de ses unités de recherche bactériologiques par Douglas MacArthur.22
Un empereur responsable de crimes mais pourtant impuni
En 1936, l'Empereur autorise par décret impérial l'expansion de l'unité de recherche bactériologique de Shiro Ishii et son incorporation au sein de l'armée du Guandong. Cette « unité 731 » procédera à des expérimentations et à des vivisections sur plusieurs milliers de prisonniers chinois, coréens et russes, incluant hommes, femmes, et enfants.
L'invasion du reste de la Chine à partir de 1937 donne lieu à d'innombrables atrocités contre les populations civiles. Ces atrocités sont notamment rendues possibles par la décision prise par l'Empereur en août 1937 d'approuver une directive proposant la suspension de l'application des conventions internationales sur les droits des prisonniers de guerre. Parmi ces atrocités, les plus connues sont le massacre de Nankin qui entraîne, à compter de mai 1942, la mort de 2,7 millions de Chinois des régions du Hebei et du Shandong.
Les archives militaires et le journal du général Sugiyama, commentés par plusieurs historiens japonais comme Yoshiaki Yoshimi et Seiya Matsuno, de même que Herbert Bix, indiquent de plus que Shōwa s'est réservé le contrôle des armes chimiques dont il autorise l'utilisation à maintes reprises contre des civils, notamment en Chine. Ces autorisations se font par le biais de directives impériales spécifiques (rinsanmei) transmises aux généraux par l'entremise du chef d'état-major de l'armée, le prince Kotohito Kan'in, puis le général Hajime Sugiyama (à compter de 1940). De septembre à octobre 1938, l'Empereur autorise ainsi l'emploi de gaz toxiques à 375 occasions lors de la bataille de Wuhan. En mars 1939, le général Yasuji Okamura est, quant à lui, autorisé à employer 15 000 bonbonnes de gaz toxique au Shandong.
À titre de commandant suprême des forces alliées, Douglas MacArthur rencontre l'empereur Shōwa le 27 septembre 1945. Au cours de l'entretien, il lui fait comprendre que les alliés pourraient se montrer « compréhensifs » si l'entourage impérial faisait preuve d'une pleine et entière collaboration. Par cette collaboration, l'empereur et les membres de la famille impériale seront exonérés de toute poursuite criminelle devant le Tribunal de Tokyo.
Plusieurs historiens critiquent ces efforts pour exonérer l'empereur et tous les membres de la famille impériale impliqués dans la conduite de la guerre. Selon John Dower, « Cette campagne menée à bien pour absoudre l'Empereur de sa responsabilité à l'égard de la guerre ne connut aucune limite. Hirohito ne fut pas seulement présenté comme étant innocent de toute action formelle qui aurait pu le rendre susceptible d'une inculpation comme criminel de guerre. Il fut transformé en une icône sainte ne portant même aucune responsabilité morale à l'égard de la guerre. »
Selon Herbert Bix, « les mesures réellement extraordinaires entreprises par MacArthur pour sauver Hirohito d'un jugement comme criminel de guerre eurent un impact persistant et profondément distordant dans la compréhension des Japonais à l'égard de la guerre perdue » et « plusieurs mois avant que ne débutent les travaux du Tribunal, les plus hauts subordonnés de Mac Arthur travaillaient à attribuer la responsabilité ultime de l'attaque de Pearl Harbor à Hideki Tojo. » Ainsi, « immédiatement à son arrivée au Japon, (le brigadier-général) Bonner Fellers se mit au travail pour protéger Hirohito du rôle qu'il avait joué pendant et à la fin de la guerre » et « permit aux principaux criminels de guerre de coordonner leur version des faits afin que l'Empereur échappe à une inculpation. »
De nombreuses personnes en Chine, en Corée et dans le sud-est asiatique estiment que l'empereur Shōwa est le principal responsable des atrocités commises par l'armée impériale en Asie pendant la Seconde Guerre mondiale et que, de même qu'un bon nombre de membres de la famille impériale, il aurait dû être jugé pour crimes de guerre. Cette famille est en conséquence encore considérée avec hostilité par de nombreux habitants des pays occupés par les Japonais durant la guerre.
La question cruciale est celle du pouvoir effectif exercé par l'Empereur sur les militaires japonais durant la guerre. La version la plus communément admise au Japon et en Occident jusque dans les années 1990 le présente comme un spectateur impuissant dans le domaine politique, marginalisé par un état-major militaire tout-puissant et des politiciens bellicistes.
Cette vision des choses a toutefois été ébranlée depuis les années 1990 par l'analyse des archives japonaises dont notamment les documents rédigés par le général Sugiyama, le prince Konoe, le prince Takamatsu et le garde des sceaux Kido. La redécouverte du travail monumental de l'historien Shirō Hara, ancien membre de l'armée impériale, publié en cinq volumes en 1973 et 74 sous le titre Daihon'ei senshi, a également contribué à cette révision.
Ces archives démontrent une implication directe et soutenue de l'Empereur, non seulement dans la gestion des affaires de l'État, mais aussi dans la conduite de la guerre. Selon plusieurs historiens dont Akira Fujiwara, Akira Yamada, Peter Wetzler et Herbert Bix, l'Empereur n'était ni un belliciste, encore moins un pacifiste, mais essentiellement un opportuniste qui gouvernait en collégialité. Conformément à la tradition, chaque décision d'importance était ainsi soupesée par l'état-major et le conseil des ministres puis soumise à l'empereur pour approbation.
Les années marquantes du règne de l'Empereur Shōwa (entre 1926 et 1945) virent l'accroissement de l'influence des partisans de l'expansionnisme colonial désireux de faire du Japon l'égal des grandes puissances occidentales. L'Empereur, d'abord réticent, se laissa peu à peu convaincre et cautionna une politique agressive qui allait déboucher sur l'invasion de la Mandchourie en 1931, puis du reste de la Chine en 1937 (appelée Deuxième Guerre sino-japonaise) ainsi que sur une alliance avec l'Italie fasciste et l'Allemagne nazie (pacte tripartite) et une invasion de l'Asie du sud-est qui entraîna la Seconde Guerre mondiale.
Ce courant donna également naissance à une idéologie nationaliste selon laquelle le Japon était une nation guidée par le descendant de la déesse Amaterasu Omikami et faite pour dominer ses voisins. Dès le début des années trente, des idéologues comme Sadao Araki, ministre de l'Éducation en 1938 et 1939, cherchèrent à revitaliser la doctrine traditionnelle du Hakko ichiu (huit coins sous un seul toit), et à en faire le cœur d'une « Restauration Shôwa ». Les principes fondamentaux de cette doctrine soutiennent que le Japon est le centre du monde et gouverné par un être divin et que le peuple japonais, protégé par les kami, est supérieur aux autres. La mission divine du Japon est donc d'unir les huit coins du monde sous un seul toit. Des politiciens comme le premier ministre Fumimaro Konoe ordonnèrent ainsi la distribution, notamment dans les écoles, de pamphlets comme le Kokutai no hongi (les fondements de la politique nationale) reprenant ces principes. Cette conception de la supériorité japonaise eut de profondes répercussions lors de la guerre. Ainsi, les ordres émanant du quartier-général impérial utilisaient fréquemment le terme kichibu (bétail) pour décrire les Alliés, mépris qui favorisa selon certains auteurs la violence à l'encontre des prisonniers, conduisant jusqu'à la pratique du cannibalisme.
Au fil des années, l'Empereur Shōwa devint de plus en plus directif et interventionniste, notamment par le biais du quartier-général impérial, institué en octobre 1937. Alors que l'armée impériale et la marine impériale disposaient d'un droit de veto sur la constitution des cabinets depuis 1900, l'Empereur imposa unilatéralement ses choix à partir de 1939. Après 1945, dans le cadre de la lutte américaine contre le communisme, qui imposait le maintien de l'Empire, l'impunité fut accordée à la plupart des criminels de guerre japonais, ainsi que l'empereur Hiro-Hito lui-même, parfaitement au courant des crimes.23
Débat au Japon
Un sentiment largement répandu en dehors du Japon veut qu’il existe au Japon une réticence à parler de ces événements et/ou d’admettre qu’il s’agissait de crimes de guerre. Toutefois, les événements controversés de l’époque impériale sont discutés ouvertement dans les médias, où les différents partis politiques et mouvements idéologiques prennent des positions assez différentes. Ce qui différencie le Japon de l’Allemagne et de l’Autriche est qu’au Japon, il n’existe pas de limitation de la liberté de parole par rapport à cette question, alors qu’en Allemagne, en Autriche et dans d’autres pays européens, la négation de la Shoah constitue une infraction pénalement répréhensible. Dit autrement, les propos négationnistes sont monnaie courante au Japon et figurent même dans de nombreux livres scolaires du système d'éducation publique japonais.
Jusque dans les années 1970, ces débats étaient considérés comme un sujet d’intérêt marginal dans les médias. Dans les médias japonais, les opinions politiques marquées au centre et à gauche se rencontrent le plus souvent dans les quotidiens, alors que les opinions de droite s’expriment surtout dans les magazines. Les débats concernant les crimes de guerre étaient essentiellement confinés dans les éditoriaux des magazines tabloïds où les appels à faire tomber l’Amérique impérialiste et à ressusciter la vénération pour l’empereur coexistaient avec la pornographie. En 1972, en vue de commémorer la normalisation des relations avec la Chine, le Asashi Shimbum, un grand quotidien libéral publia une série d’articles sur les crimes de guerre en Chine y compris le massacre de Nankin. Ceci ouvrit la porte à des débats qui n’ont pas cessé depuis lors. Les années 1990 sont généralement considérées comme la période au cours de laquelle ces questions ont pris une réelle importance de sorte que des incidents comme celui du massacre de Nankin, sanctuaire de Yasukuni, les femmes de réconfort, la précision des livres d’histoire scolaires et la validité des procès de Tokyo ont fait l’objet de débats, même à la télévision.
Comme les juristes japonais ont un consensus sur le fait que les forces japonaises n’ont techniquement pas commis de violations du droit international, beaucoup d’éléments de droite au Japon ont utilisé cette position pour faire valoir que les procès des crimes de guerre étaient le fruit d’une justice dictée par les vainqueurs. Ils considèrent les personnes convaincues de crimes de guerre comme des "Martyrs de Shōwa", Shōwa étant le nom attribué au règne de Hirohito. Cette interprétation est vigoureusement combattue par les groupes pacifistes japonais et la gauche politique. Dans le passé, ces groupes ont essayé de faire valoir que les procès avaient une certaine base légale, soit en vertu de la Convention de Genève (nonobstant le fait que le Japon, qui en était signataire, ne l'avait pas ratifiée), ou en vertu d’un concept indéfini de droit ou de consensus international. De façon alternative, ils ont également avancé l’argument que, bien que les procès aient pu ne pas avoir de base juridique valable, ils étaient néanmoins justes, ce qui est conforme avec l’opinion populaire en Occident et dans le reste de l’Asie.
Au début du XXIe siècle, un regain d’intérêt pour le passé impérial du Japon a fait naître de nouvelles interprétations d’un groupe qui a reçu à la fois le label de nouvelle droite et celui de nouvelle gauche. Ce groupe souligne que de nombreux actes commis par les forces japonaises, dont l’incident de Nankin (le terme massacre de Nankin n’est jamais utilisé au Japon) constituèrent des violations du code militaire japonais. On considère dès lors que si des tribunaux chargés de juger les crimes de guerre avaient été constitués par le gouvernement japonais d’après-guerre, beaucoup de ceux qui avaient été accusés auraient été déclarés coupables et exécutés en conformité avec les dispositions du code militaire japonais. Par conséquent, les faillites morales et légales en question sont imputables aux militaires et au gouvernement japonais qui n’ont pas remplis les devoirs que la constitution mettait à leur charge.
La nouvelle droite/gauche considère également que les Alliés n’ont commis aucun crime de guerre à l’encontre du Japon parce que le Japon n’était pas un pays signataire de la Convention de Genève et, qu’en tant que vainqueurs, les Alliés avaient tous les droits de demander une forme de dédommagement auquel le Japon consentit par divers traités.
Toutefois, sur la base de la même logique, la nouvelle droite/gauche considère que le meurtre de Chinois suspectés d’activité de guérilla était parfaitement légal et valide, y compris pour certains de ceux tués à Nankin par exemple. Ils considèrent également que de nombreuses victimes civiles chinoises sont le résultat de la politique de la terre brûlée des nationalistes chinois. Bien qu’on puisse faire valoir que l’usage de ce genre de tactique est légal, la nouvelle droite/gauche estime que certains des décès causés par cette politique est attribuée par erreur à l’armée japonaise.
La question de la responsabilité personnelle de Hirohito constitue un point de friction entre la nouvelle droite et la nouvelle gauche. Officiellement, la nouvelle constitution impériale, adoptée sous l’empereur Meiji, conférait les pleins pouvoirs à l’empereur. Son article 4 prescrivait que « l’empereur est le chef de l’empire, il réunit en sa personne les droits découlant de la souveraineté et les exerce selon les dispositions de la présente Constitution » et l’article 11 prévoyait que « l’empereur exerce le commandement suprême de l’Armée et la Marine ».
Pour l’historien Akira Fujiwara, la thèse selon laquelle l’empereur, en tant qu’organe de responsabilité, ne pouvait renverser les décisions du cabinet est un mythe (shinwa) fabriqué après la guerre. D’autres prétendent que Hirohito façonna délibérément son règne à l’image de la monarchie constitutionnelle britannique, et qu’il a toujours accepté les décisions et consensus obtenus par le haut commandement. Selon cette approche, la faillite morale et politique est essentiellement le fait du haut commandement japonais et du cabinet, dont la plupart des membres furent par la suite condamnés lors du procès de Tokyo en tant que criminels de guerre de Classe A, sauf les membres de la famille impériale comme les princes Yasuhito Chichibu, Yasuhiko Asaka, Naruhiko Higashikuni, Hiroyasu Fushimi et Tsuneyoshi Takeda.24
Selon R. J. Rummel, professeur de sciences politiques à l’Université de Hawaï, entre 1937 et 1945, les Japonais ont « tué entre 3 000 000 et 10 000 000 de personnes ».25
L'empereur Hirohito, le principal responsable de ces massacres, n'a pas été inculpé pour crimes contre l'humanité à l'instar de nos dirigeants actuels qui sont responsables du massacre de millions de personnes chaque année mais ne sont pas inculpés pour leurs crimes, le GENOCIDE des pauvres n'étant pas reconnu par la communauté internationale, par conséquent, il est légal de laisser 1 % de la population mondiale accaparer plus de 75 000 milliards de dollars pendant que des millions d'êtres humains meurent de pauvreté chaque année.
Concernant les crimes de guerre commis par les militaires japonnais lors de l'ère Showa, les propos négationnistes sont monnaie courante au Japon et figurent même dans de nombreux livres scolaires du système d'éducation publique japonais.
Nos manuels scolaires nient également les crimes dont nous sommes responsables : ils ne mentionnent pas que nous laissons mourir de faim et de maladies des millions d'êtres humains chaque année alors que nous avons largement les moyens financiers de les sauver.
Les livres d'Histoire peuvent mentir mais pas les signes.
Adolf Hitler n'a pas le monopole de la barbarie, le Japon SHOWA étant coupable d'un génocide tout aussi abject.
La SHOAH est l'extermination systématique par l'Allemagne nazie des juifs en Europe au cours de la Seconde Guerre mondiale.
SHOWA = SHOAH
Dieu associe les crimes de l'empereur SHOWA à ceux de la SHOAH.
L'empereur SHOWA, Hirohito, est né en 1901 et mort en 1989.
1901+1989 = 3890
3890 = CHIO
La démocratie est née en Grèce à CHIO (écrit aussi CHIOS).
CHIO = CHOI
Notre CHOIX de voter pour le nazi-capitalisme, le jour de l'élection présidentielle, tue un enfant toutes les 5 secondes.
Dieu associe la démocratie à l'empereur SHOWA car ce dernier est responsable de la mort de 10 millions d'êtres humains mais il n'a pas été reconnu coupable de ses crimes de la même manière que notre démocratie provoque l'extermination de plus de 10 millions d'êtres humains chaque année sans que les électeurs ne soient inculpés pour crimes contre l'humanité lorsqu'ils permettent à une entreprise comme Total de voler les richesses des pays pauvres.
Un ancien officier de l’armée japonaise qui servit en Chine, Uno Sintaro, expliquait : « J’ai cru et j’ai agi de cette façon parce que j’étais convaincu de ce que je faisais. Nous faisions notre devoir comme on nous l’avait inculqué. Nous l’avons fait pour le salut de notre pays. »26
Actuellement, nous votons pour l'extermination de notre prochain parce que les hommes politiques et les médias nous l'inculquent quotidiennement en nous racontant que le capitalisme est le meilleur des systèmes économiques et qu'il faut le maintenir à tout prix pour le salut de notre pays, ils ont donc réussi à convaincre la majorité des citoyens que leur devoir est de voter pour ce système économique criminel.
Nous sommes également formatés dès l'école pour agir ainsi. Nos enseignants ne nous apprennent pas qu'avec les profits annuels de la plus grande entreprise de France, nous pourrions sauver la vie de millions d'enfants chaque année en éradiquant une grande partie de la malnutrition dans le monde. L'Histoire associera un jour l'école républicaine aux jeunesses hitlériennes, ces dernières formaient des soldats prêts à servir loyalement le Troisième REICH, et l'Éducation nationale forme des soldats prêts à servir loyalement le RICHE, en ne contestant jamais son pouvoir, sa fortune, alors qu'elle extermine des millions d'êtres humains dans le monde. L'école de la République cache ainsi à ses élèves le plus grand génocide de l'histoire de l'humanité car le reconnaître obligerait également ses enseignants à raconter sa genèse, l'école Républicaine devrait alors apprendre à ses élèves que depuis la IIIe République, les présidents français successifs ont colonisé l'Afrique, ils l'ont pillé et placé au pouvoir des dictateurs bien souvent sanguinaires qui ont ruiné leur pays et condamné les peuples à vivre dans une extrême pauvreté. L'école de la République serait obligé d'ajouter que les politiques néolibérales imposées aux peuples du Tiers Monde par la France et ses alliés à travers notamment le FMI, contribuent à augmenter les chiffres du génocide des pauvres. L'école de la République serait donc obligée de critiquer le néolibéralisme pour expliquer le génocide et c'est pourquoi elle reste muette sur ce sujet parce qu'une fois devenus majeurs, nos enfants doivent voter pour ce système économique qui extermine les pauvres. La richesse du RICHE ne s'explique que par la pauvreté de la majeure partie de l'humanité alors l'école Républicaine cache le plus grand génocide de l'histoire de l'humanité pour former des soldats qui serviront loyalement le RICHE afin que son règne sur le monde dure MILLE ANS. Il est temps que les enseignants ouvrent les yeux et racontent la vérité à leurs élèves car la SHOAH était particulièrement ignoble et les juifs ont été exterminés en masse, mais en terme de victimes, le capitalisme est beaucoup plus meurtrier.
L'empereur SHOWA, Hirohito, était le 124e empereur du Japon.
124 = SANG 24
24 se prononce 20 4.
Adolf Hitler est né un 20 4 (20 avril).
Dieu associe les crimes de l'empereur SHOWA à la SHOAH mise en œuvre par Adolf Hitler.
Les Français ont fait le CHOIX d'élire François Hollande en tant que 24e président de l'histoire de la République.
Dieu associe ainsi les crimes de la démocratie française à ceux de l'empereur SHOWA et de la SHOAH mise en œuvre par les nazis.
Le chef-lieu du département 24 est la ville de PÉRIGUEUX, donc Dieu nous révèle que notre SHOAH de voter pour François Hollande n'a pas exterminé des juifs mais des GUEUX, c'est-à-dire des miséreux qui ont PÉRI par millions chaque année étant donné que nous avons notamment permis à l'entreprise Total d'accaparer environ 10 milliards d'euros chaque année au lieu d'utiliser cette fortune pour leur sauver la vie.
Hirohito est mort un 7 janvier.
7 janvier = 7 1
Le chef-lieu du département 71 est la ville de MACON.
En 2014, François Hollande a nommé Emmanuel MACRON en tant que ministre de l'Économie, donc Dieu associe Hirohito et MACRON car l'économie capitaliste extermine plus de 10 millions d'êtres humains chaque année, soit bien plus que la SHOWA.
Hitler, Hirohito et Hollande appartiennent à la même espèce de criminels et c'est la raison pour laquelle leurs noms commencent tous les trois par la lettre H.
H H H = 8+8+8 = 24
Hollande est le 24e président de la République, Hirohito est le 124e empereur du Japon, et Hitler est né un 20 4 (24).
HHH = les trois H assemblés symbolisent l'échelle qui te mènera au paradis ou bien en enfer si tu votes pour le diable.
Hirohito a quatre ans sur cette photo.
Qui aurait pu prédire que cet enfant serait plus tard responsable de la mort de 10 millions d'êtres humains ?
Pour mettre un terme définitif à la barbarie, les peuples doivent prendre le pouvoir en main afin d'empêcher César d'exterminer une partie des habitants de la planète.
Nous devons arrêter de donner les pleins pouvoirs aux cavaliers qui tuent des millions d'innocents dans leur course au profit.
Hirohito a tué 10 millions d'êtres humains en montant sur le dos de ses soldats qui étaient endoctrinés par la propagande véhiculée par le pouvoir.
Les nazi-capitalistes tuent plus de 10 millions d'êtres humains chaque année, car endoctrinés par le système éducatif et médiatique, nous les laissons monter sur notre dos le jour de l'élection présidentielle. Ils nous font alors galoper dans leurs entreprises, accaparent les richesses que nous produisons et pillent les richesses de la Terre en tuant ainsi les plus pauvres.
Cet enfant sur la photo a l'air inoffensif comme François Hollande mais pourtant ce sont de redoutables prédateurs qui exterminent des millions d'êtres humains pour régner sur le monde. Et pour y parvenir, ils ont besoin de monter sur notre dos, donc à travers cette photo d'Hirohito sur un cheval à bascule, Dieu nous fait comprendre que le jour de l'élection présidentielle, nous devons faire basculer en arrière les nazi-capitalistes afin qu'ils tombent par terre et ne puissent plus jamais remonter sur notre DOS, car la vie de centaines de millions d'êtres humains en dépend.
DOS = 4+15+19 = 38
Le département 38 est celui de l'ISÈRE.
ISÈRE = MISÈRE
En laissant les capitalistes monter sur notre DOS, nous les laissons accaparer la majeure partie des richesses et c'est la raison pour laquelle il y a de la MISÈRE dans le monde puisque le capitaliste est égoïste, il ne partage pas, par conséquent, des millions d'êtres humains sont tués par sa cupidité chaque année, alors faisons-le descendre de notre DOS pour prendre le contrôle des richesses et éradiquer progressivement la MISÈRE dans le monde.
DOS = 4x15x19 = 1140
1140 = KDO
K DO se prononce CADEAU.
Dieu te révèle que si tu suis les signes en empêchant les nazi-capitalistes de monter sur ton DOS, il te donnera un CADEAU le jour de ta mort car deux ailes surgiront sur ton DOS afin que tu puisses t'envoler vers le paradis.
Hirohito – l'empereur SHOWA – est né le 29 avril 1901.
Adolf Hitler – le responsable de la SHOAH – est mort le 30 avril 1945 – soit 44 ans - quasiment jour pour jour - après la naissance d'Hirohito.
Jules CESAR est mort en 44 av. J-C.
CESAR = RACES
Lors de la SHOAH, Adolf Hitler – le dirigeant du IIIe REICH – a exterminé des millions de juifs parce qu'il avait établi une hiérarchie des RACES.
RACES signifie COURSES en anglais.
La COURSE au profit de CESAR : le RICHE capitaliste – extermine actuellement plus de 10 millions de pauvres chaque année.
Dieu nous montre qu'il écrit chaque ligne du scénario. Il a mis le diable au pouvoir et le sens de notre vie sur terre est d'obtenir la vie éternelle en luttant pour mettre un terme au règne criminel de CESAR : le RICHE – afin de sauver la vie des pauvres et permettre à chaque être humain de vivre dignement.
En respectant les termes de la nouvelle Alliance, nous recevrons comme CADEAU deux ailes dans le DOS pour nous envoler au paradis.
Bombardements nucléaires d'Hiroshima et Nagasaki
Les bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki ont eu lieu les 6 et 9 août 1945 à l'initiative des États-Unis après que les dirigeants japonais aient rejeté les conditions de l'ultimatum de Potsdam. C'est finalement le 14 août, entre autres à la suite de la destruction de ces deux villes, que le gouvernement japonais céda. La Seconde Guerre mondiale se conclut officiellement moins d'un mois plus tard par la signature de l'acte de capitulation du Japon le 2 septembre 1945. Ce sont les seules utilisations d'armes nucléaires ayant jamais eu lieu.
Le nombre de personnes tuées par l'explosion, la chaleur, et l'incendie géant consécutifs est difficile à déterminer et seules des estimations sont disponibles. Le Département de l'Énergie des États-Unis (DOE) avance les chiffres de 70 000 personnes pour Hiroshima et de 40 000 personnes pour Nagasaki. Pour sa part, le musée du mémorial pour la paix d'Hiroshima avance le chiffre de 140 000 morts, pour la seule ville d'Hiroshima. Selon Howard Zinn, le nombre de victimes atteint 250 000. À ceci, s'ajoutent les décès apparus par la suite en raison de divers types de cancers (334 cancers et 231 leucémies sur la population suivie, moins de 2000 au total) et de pathologies.
Les justifications des bombardements ont été le sujet de nombreux débats et controverses. Pour les opposants, ces bombardements, qui ont surtout tué des civils, ont été inutiles et sont des crimes de guerre, alors que pour les partisans de la décision, ils ont raccourci la guerre de plusieurs mois en provoquant la reddition du Japon et ont donc sauvé la vie de centaines de milliers de soldats américains, ainsi que de civils et de prisonniers sur le territoire de la sphère de coprospérité de la grande Asie orientale.
Les survivants des explosions, les hibakusha, sont devenus le symbole d'une lutte contre la guerre et les armes atomiques à travers le monde. Mais au Japon, ils n'étaient pas reconnus comme survivants et ont été laissés à leur sort, car les explosions d'Hiroshima et de Nagasaki ont longtemps été un sujet tabou.
Hiroshima est désormais une commémoration annuelle pour les japonais. Toutefois, les survivants des Bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki ont été longtemps maltraités par la société japonaise car ils portaient en eux la défaite du Japon. Par ailleurs, les photos des victimes des deux bombardements ont été trafiquées voire détruites par les gouvernements japonais mais aussi par les américains. Les débats sur l'utilité ou non des bombes d'Hiroshima et Nagasaki reviennent souvent publiquement en étant un sujet particulièrement sensible. D'autant plus que le pacifisme constitutionnel du pays est remis en question.27
Était-il nécessaire de lancer des bombes atomiques sur le japon ?
Par Robert Freeman.
Il n’y a pas beaucoup de sujets dans l’histoire des États-Unis - à part, peut-être, l’esclavagisme - aussi chargés que celui des bombes atomiques sur le Japon. Était-ce nécessaire ? Le simple fait de poser la question provoque indignation et même colère. Prenez l’exemple des cris d’hystérie qui ont provoqué la fermeture de l’exhibition au (musée) Smithsonian en 1995 qui avait simplement osé poser la question, cinquante ans après les faits. Aujourd’hui, les états-uniens ont encore des problèmes pour faire face à la réalité.
Mais la colère n’est pas un argument. L’hystérie ne se substitue pas à l’Histoire. La décision de lancer la bombe a été passée au filtre de l’appareil à fabriquer des mythes états-unien et a été transformée en tout et n’importe quoi, y compris en une sorte d’acte de préservation des Japonais de la part des États-Unis, comme si l’incinération de 200 000 êtres humains en une fraction de seconde pouvait constituer en quelque sorte un acte de bonté.
Et pourtant la question revient sans cesse, et c’est une bonne chose : le lancement des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki était-il une nécessité militaire ? La décision était-elle justifiée par l’urgence de sauver des vies ou y avait-il d’autres motivations en jeu ?
La question de la nécessité militaire peut être rapidement écartée. « le Japon était déjà vaincu et les bombes n’étaient absolument pas nécessaires. » Ces paroles ne sont pas celles d’un révisionniste ou d’un écrivain gauchiste. Ce ne sont certainement pas les paroles d’un anti-américain primaire. Ces sont les paroles de Dwight D. Eisenhower, Commandant suprême des forces alliées en Europe et futur président des États-Unis. Eisenhower savait, comme toute la hiérarchie militaire des États-Unis, qu’au milieu de l’année 1945 le Japon était sans défense.
Après la destruction de la flotte japonaise dans le golfe de Leyte en 1944, les États-Unis pouvaient bombarder sans risque les villes japonaises, y compris des bombardements incendiaires dantesques sur Tokyo et Osaka. C’est ce que le général en commande des forces aériennes des États-Unis, Henry H. Arnold, voulait dire lorsqu’il observa que « la situation des Japonais était sans espoir avant même le largage de la première bombe atomique parce que les Japonais avaient perdu le contrôle de leur propre espace aérien. » De plus, sans leur flotte, les Japonais, pauvres en ressources, avaient perdu la capacité d’importer les aliments, le pétrole, les fournitures industrielles indispensables pour mener une guerre mondiale.
Suite à l’évidente futilité de toute résistance, les Japonais avaient pris contact avec les Russes pour tenter de négocier la fin de la guerre. Les États-Unis savaient déjà depuis longtemps décoder les messages japonais et savaient donc que les Japonais cherchaient depuis des mois à déposer les armes.
L’amiral Chester W. Nimitz, Commandant en Chef de la flotte US du Pacifique, fit écho à cette réalité lorsqu’il écrivit, « En fait, les Japonais avaient déjà avoué leur défaite, la bombe atomique n’a joué aucun rôle sur le plan strictement militaire. » L’Amiral William D. Leahy, chef de cabinet du Président Truman, a dit la même chose : « L’emploi des (bombes atomiques) sur Hiroshima et Nagasaki n’était d’aucune utilité dans la guerre contre le Japon. Les Japonais étaient déjà vaincus et prêts à se rendre. »
Les autorités civiles, et plus particulièrement Truman en personne, tenteront plus tard de récrire l’histoire en affirmant que les bombes ont été larguées pour sauver des millions de vies états-uniennes. Mais il n’y tout simplement rien à l’époque qui puisse le confirmer. Au contraire, le document « US Strategic Bombing Survey » indiquait que « certainement avant le 31 décembre 1945, et probablement même avant le 1er novembre 1945, le Japon se serait rendu même si les bombes atomiques n’avaient pas été lancées. » La date du 1er novembre est importante parce que les États-unis ne pouvaient pas organiser un débarquement au Japon avant cette date.
En d’autres termes, l’opinion unanime et générale des officiers supérieurs les mieux informés de l’armée US est sans équivoque : il n’y avait aucune urgence militaire pour larguer des bombes atomiques sur le Japon.
Mais si les bombes n’étaient pas justifiées sur le plan militaire, pourquoi ont-elles été employées ? La réponse se trouve en filigrane dans l’attitude des États-Unis envers les Russes, comment la guerre a pris fin en Europe et la situation en Asie.
Depuis le début, les dirigeants états-uniens détestaient le gouvernement Russe. En 1919, les États-Unis ont mené une invasion de la Russie - la fameuse « Contre-Révolution blanche » - pour tenter de renverser la révolution Bolchevique qui a vu les communistes prendre le pouvoir en 1917. L’invasion a échoué et il a fallu attendre 1932 pour que les États-Unis rétablissent toutes leurs relations diplomatiques avec la Russie.
Ensuite, au cours de la Grande Dépression, lorsque l’économie des États-Unis s’est effondrée, l’économie Russe a connu un essor, avec une croissance de près de 500%. Les dirigeants états-uniens craignaient, avec la fin de la guerre, de voir leur pays retomber dans une nouvelle Dépression. Et la Deuxième Guerre mondiale n’a pas été gagnée par un système économique libéral, celui du laisser-faire, mais par un système économique hiérarchisé, pyramidal, planifié et contrôlé, comme celui préconisé par les Russes. En d’autres termes, le système Russe semblait efficace alors que celui des États-Unis était miné par de graves crises et une perte de confiance.
De plus, pour vaincre l’Allemagne, l’armée russe avait marché sur Berlin à travers l’Europe de l’est. Elle occupait et contrôlait environ 600.000 km2, une zone qui couvrait la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie et la Yougoslavie (pas sûr pour ce dernier - NdT). A Yalta, en février 1945, Staline a exigé de garder ces nouveaux territoires. La Russie, affirmait Staline avec raison, a été constamment envahie par les puissances occidentales, de Napoléon aux Allemands au cours de la Première Guerre mondiale et enfin par Hitler. La Russie a perdu plus de 20 millions d’hommes dans la Deuxième Guerre mondiale et Staline voulait créer une zone tampon contre de futures invasions.
À ce stade, en février 1945, les États-Unis ne savaient pas encore si la bombe allait fonctionner. Mais ils avaient sans aucun doute besoin de la Russie pour gagner la guerre à la fois en Europe que dans le Pacifique. Cette réalité militaire n’a pas échappé à Roosevelt : sans armée pour repousser les Russes en Europe et ayant besoin du soutien des Russes ailleurs, Roosevelt leur a concédé l’Europe de l’Est et les Russes ont ainsi obtenu la plus grosse prise territoriale de la guerre.
Ensuite, et c’est peut-être le plus important, à Yalta, Staline a accepté qu’à la fin de la guerre en Europe ses forces soient transférées en Asie et entrent en guerre dans le Pacifique contre le Japon, dans un délai de trois mois. Et c’est ici que le calendrier prend toute son importance. La guerre en Europe s’est terminée le 8 mai 1945. Ajoutez trois mois et vous tombez sur le 8 Août. Si les États-Unis voulaient empêcher la Russie d’occuper des territoires en Asie comme elle l’avait fait en Europe, il leur fallait mettre fin à la guerre le plus tôt possible.
L’enjeu des territoires en Asie était particulièrement important parce qu’avant que la guerre avec le Japon n’éclate, la Chine avait connue une guerre civile entre le général nationaliste Chiang Kai Shek, soutenu par les États-Unis, et les communistes dirigés par Mao Ze Dong. Si la Russie communiste devait conquérir des territoires en Asie, elle aurait appuyé Mao avec sa puissance militaire considérable et la victoire de Mao aurait été inévitable.
Après avoir vérifié que la bombe fonctionnait, le 15 juillet 1945, les événements se sont précipités. Il n’y avait plus de temps à perdre en négociations avec les Japonais. Chaque jour perdu signifiait plus de territoires pour les Russes et donc plus de chances d’une victoire communiste dans la guerre civile en Chine. Toute l’Asie pouvait devenir communiste. Cela aurait été une catastrophe stratégique pour les États-Unis que d’avoir gagné une guerre contre les fascistes pour ensuite la remettre à ses ennemis héréditaires, les communistes. Les États-Unis devaient mettre fin à la guerre, non en l’espace de quelques mois, ni de quelques semaines, mais de quelques jours.
Ainsi, le 6 août 1945, deux jours avant la date prévue de la déclaration de guerre de la Russie contre le Japon, les États-Unis ont largué la bombe sur Hiroshima. Les forces US ne couraient aucun risque à cette date et attendaient une réponse des Japonais qui avaient été sommés de se rendre. La première invasion de l’île était prévue dans trois mois et les États-Unis contrôlaient le déroulement de toutes les opérations militaires dans le Pacifique. Mais la question des Russes planait et précipita la prise de décision. Ensuite, trois jours plus tard, les États-Unis ont largué une deuxième bombe sur Nagasaki. Les Japonais se sont rendus le 14 août 1945, huit jours après l’explosion de la première bombe.
Le général-major Curtis LeMay a commenté l’emploi de la bombe : « La guerre aurait pris fin en deux semaines, sans l’intervention des Russes et sans la bombe. La bombe atomique n’avait rien à voir avec la fin de la guerre. » Sauf qu’elle l’a accélérée pour priver les Russes de territoires en Asie.
La justification de la bombe pour des raisons militaires qui a été rapidement bricolée après la fin de la guerre ne résiste pas à l’examen des réalités militaires de l’époque. À l’inverse, l’emploi de la bombe pour stopper l’expansion Russe et rendre les Russes, selon le terme révélateur de Truman, « plus faciles à gérer », est conforté par toutes les données connues et surtout par les motivations et intérêts des États-Unis.
Quelle version de l’histoire faut-il accepter ? Celle qui ne tient pas la route mais qui a été sacrée par le dogme national ou celle qui tient la route mais ternit l’image que nous avons de nous-mêmes ? (l'auteur de ce texte est américain). Notre façon de répondre dit tout sur notre degré de maturité et d’honnêteté intellectuelle.
Il est parfois difficile pour un peuple de réconcilier son histoire avec ses mythes nationaux - des mythes d’innocence éternelle nimbée d’une morale Divine. C’est d’autant plus difficile que ce pays est engagé dans une nouvelle guerre et le pouvoir de tels mythes est indispensable pour obtenir l’adhésion de la population malgré une réalité moins glorieuse.
Mais le but de l’histoire n’est pas de soutenir des mythes mais plutôt de les dénoncer afin que les générations futures puissent agir en meilleure connaissance de cause pour éviter que les tragédies du passé ne se reproduisent. Il faudra peut-être encore 60 ou 600 ans, mais la vérité sur la bombe finira par s’écrire non pas dans la mythologie mais dans l’histoire. Espérons que par la suite le monde sera plus en sécurité.28
HIROSHIMA = 8+9+18+15+19+8+9+13+1 = 100
NAGASAKI = 14+1+7+1+19+1+11+9 = 63
100+63 = 163
163 = FAC
F A C se prononce EFFACÉ.
Lors des bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki, des centaines de milliers de Japonais ont été EFFACÉS de la carte en seulement quelques secondes.
Malgré l'ampleur des massacres, les crimes de guerre AMERICAINS sont restés impunis et ils ont été carrément EFFACÉS de l'Histoire traditionnelle.
AMERICAIN = AIMER CAIN
Dans la Bible, CAIN tue son frère Abel et il devient alors le premier meurtrier de l'histoire de l'humanité. « Ce qui fait la valeur de ce mythe fondateur, c'est l'attitude du Seigneur à l'égard de CAIN : il se porte garant de sa vie et interdit donc à quiconque de le toucher. CAIN sera protégé et nul ne portera la main sur lui pour venger Abel. »29
Malgré les crimes perpétrés par l'armée américaine et la CIA depuis la Seconde Guerre mondiale, les AMÉRICAINS ont toujours été protégés en ayant jamais été inculpés pour crimes de guerre alors que les victimes se comptent en dizaine de millions. Nous étions donc programmés pour AIMER CAIN car Dieu a protégé le plus grand criminel de l'humanité, or cette période-là est terminée.
Les bombardements ont eu lieu les 6 et 9 août 1945.
6 août = 6x8 = 48
9 août = 9x8 = 72
72+48 = 120
120 = SANS VIN
1945 = AIDE
Le VIN trouble notre vision car le journal de VIN heures présente toujours les États-Unis comme les défenseurs de la paix, de la liberté et de la démocratie, or c'est tout l'inverse étant donné qu'ils sont les principaux responsables des guerres qui ensanglantent le monde.
1945 = AIDE
Depuis la Seconde Guerre mondiale, dans la propagande occidentale, les États-Unis sont présentés comme un pays qui vient en AIDE aux peuples opprimés, mais la vérité, c'est qu'il y a « une corrélation entre l'''AIDE américaine'' et les violations des droits de l'homme. L'un des meilleurs spécialistes des droits de l'homme en Amérique latine, Lars Schoultz, de l'université de Caroline du Nord, a publié dès 1981 un article qui soulignait qu'''une part disproportionnée de l'AIDE des États-Unis'' allait ''aux régimes latino-américains qui torturent leur population'' et ''à des gouvernements assez connus pour leur mépris des droits humains fondamentaux dans le sous-continent''. Cette AIDE comprenait une assistance militaire, et elle s'est poursuivie sans discontinuer jusqu'à la fin de l'administration Carter (…) et elle a continué sans interruption jusqu'à aujourd'hui. Sous Clinton, la Colombie a été largement le pays le plus AIDÉ par les États-Unis, et les violations des droits de l'homme y ont été de loin les pires de toute l'Amérique latine. Ce qui suffit à la démonstration30. »
Noam Chomsky explique que les Américains combattent la démocratie quand elle n'est pas favorable aux conditions d'investissements pour leurs entreprises. Ce linguiste et philosophe américain écrit : « Demandons-nous à présent comment il est possible d'améliorer les conditions de l'investissement étranger dans un pays du tiers-monde. C'est assez simple, en fait : assassinez les prêtres, torturez les leaders paysans, détruisez les mouvements populaires et pratiquez le massacre à grande échelle. Vous aurez sans aucun doute favorisé les investissements. Ainsi, il existe bien une corrélation latente entre l'AIDE américaine et les violations des droits de l'homme. Il semble désormais logique que nous soyons plus désireux de venir en AIDE aux pays qui violent continuellement les droits fondamentaux de l'être humain et qui torturent leurs populations. C'est la conclusion qui s'impose. »31
Les États-Unis persécutent ainsi de nombreux pays dans le monde mais à l'instar des massacres commis lors des bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki, les AMÉRICAINS ne sont jamais inculpés pour leurs crimes et la propagande véhiculée par le régime capitaliste nous encourage à AIMER CAIN.
L'Histoire a été réécrite afin de les faire passer pour les éternels sauveurs de l'humanité.
La vérité sur les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki est bien différente de la version traditionnelle enseignée dans nos cours d'histoire car « la décision de rayer de la carte deux grandes cités japonaises n'étaient qu'une des manières possibles d'obliger le Japon à capituler. Si elle a été retenue, c'est parce qu'elle seule permettait de gagner la guerre en Asie sans l'aide des Soviétiques. De la gagner avant que ceux-ci n'eussent le temps de pousser leur progression vers l'Est, et le communisme, celui de gagner l'Extrême-Orient dans les wagons de l'Armée rouge.
La bombe d'Hiroshima n'a pas été une bombe contre le nazisme (déjà mort), ni même contre l'allié japonais du nazisme (quasiment moribond).
Elle a été, d'abord et avant tout, une bombe contre le communisme. »32
Les dirigeants des États-Unis ont donc tué des centaines de milliers d'innocents pour maintenir et étendre la domination du capitalisme sur le monde.
Le bombardement d'Hiroshima a eu lieu le 6 août 1945 (6 8 1945).
6x8x1945 = 93360
93360 = CC FOI
C C = CESSER
Dieu nous demande de CESSER d'avoir FOI en CAIN. C'est le premier criminel de l'humanité alors ne vénérez pas les États-Unis, le vrai visage de ses dirigeants n'est pas celui que vous croyez.
Le bombardement de Nagasaki s'est déroulé le 9 août 1945 (9 8 1945).
9x8x1945 = 140040
140040 = 144 000
Pour le christianisme, le nombre 144 000 est symbolique. Il est utilisé dans l'APOCALYPSE de Jean pour indiquer le nombre des élus.
Les habitants d'Hiroshima et Nagasaki ont vécu l'APOCALYPSE lors des bombardements car ils ont été ÉLUS par les dirigeants des États-Unis pour être la chair à canon qui mettrait un terme à la progression communiste vers l'Est.
Les coupables n'ont jamais été incriminés de la même manière que le nazi-capitalisme bombarde quotidiennement les pauvres du monde entier, en faisant des millions de victimes chaque année, mais les responsables ne sont jamais jugés pour crimes contre l'humanité. Au contraire, nous votons pour eux à chaque élection. C'est la raison pour laquelle Dieu nous demande de ne plus AIMER CAIN.
Les bombardements ont eu lieu les 6 et 9 août 1945.
6 août = 6x8 = 48
9 août = 9x8 = 72
48x72 = 3456
3456 = 34 56
34 se prononce 30 4.
Adolf Hitler – le dirigeant du IIIe REICH – est mort un 30 4 (30 avril) à l'âge de 56 ans.
Dieu nous fait ainsi comprendre que la nouvelle Alliance nous impose de signer l'arrêt de mort du RICHE qui provoque la destruction de millions de vies humaines chaque année, à l'image d'une catastrophe nucléaire.
Le président des États-Unis, responsable des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki, est Harry TRUMAN.
The TRUMAN Show est un film américain réalisé par Peter Weir, sorti en 1998. Le film raconte la vie de Truman Burbank, star d'une télé-réalité à son insu. Depuis sa naissance, son monde n'est qu'un gigantesque plateau de tournage, tous ceux qui l'entourent sont des acteurs, lui seul ignore la réalité. Le film explore ses premiers doutes et sa quête pour découvrir la vérité.
Truman vit dans un monde où tout est organisé, géré et contrôlé par une seule personne (le réalisateur), un monde orwellien proche de 1984 et de son Big Brother. Il s'agit d'un homme a priori tranquille qui doute petit à petit de la réalité.
The Truman Show est par ailleurs une relecture contemporaine de la mythologie grecque dans laquelle l'homme est sans cesse confronté à la fatalité. L'individu y est le jouet des dieux qui lui choisissent une destinée, heureuse ou non. Le hasard n'y a aucune place. En ce sens, Christof, le réalisateur et producteur de l'émission ainsi que son équipe, sont inspirés de Zeus et des habitants de l'Olympe. Christof a créé un univers dans lequel il règne en maître absolu et qui n'échappe en rien à son contrôle : le monde du haut décide de tout et celui du bas subit. Le producteur impose à Truman une vie intime et sociale qu'il a pensé et fabriqué de toutes pièces depuis sa naissance. Alors que Truman tente de devenir enfin maître de sa destinée, il fuit sur un voilier en mer et Christof provoque, pour l'anéantir, une tempête qui rappelle celle que déclenche Poséidon contre Ulysse dans L'Odyssée d'Homère.
The Truman Show se conçoit initialement comme une dénonciation du pouvoir despotique de la télévision et de son emprise sur les esprits.33
THE TRUMAN SHOW = THE TRUMAN SHOWA
Le président Harry TRUMAN aurait dû être jugé pour crimes contre l'humanité mais à l'instar de l'empereur SHOWA, il n'a pas été inculpé.
Harry TRUMAN n'est jamais incriminé dans les manuels d'Histoire car le RICHE capitaliste règne en maître absolu, rien n'échappe à son contrôle. Il réécrit ainsi l'Histoire à son avantage vu que c'est lui qui édite les livres d'Histoire, écrit les manuels scolaires et contrôle les médias. À l'instar de TRUMAN dans le film The Truman Show, nous vivons dans un monde contrôlé par une seule personne : le nazi-capitaliste. Les journalistes et les hommes politiques omniprésents à la télévision sont des acteurs qui jouent la comédie afin que nous ne découvrions jamais la vérité, à savoir que l'idéologie qui permet à leur classe sociale de régner repose sur l'extermination de millions d'êtres humains. Tout est faux à la télévision, le but est de nous endoctriner pour permettre aux capitalistes de garder leur main mise sur le monde. La propagande télévisuelle et cinématographique est l'outil majeur de leur endoctrinement idéologique. « La plupart des films vus en Occident sont américains et ils véhiculent tous la même idéologie : ils parlent de réussite sociale, de consommation à outrance, de la démocratie américaine. Ils sont obsédés par l'idée du Mal, des gens qu'ils doivent combattre ou des organisations malfaisantes. Le message porté par la plupart des films américains est très conservateur.(...) Bien entendu, il existe un cinéma plus radical aux USA et surtout en Europe, ou dans d'autres parties du monde, qui pose des questions intéressantes et apporte un autre point de vue, mais il est largement balayé par le cinéma commercial américain34. » Dans les médias, « l'information, propagande, publicité et divertissement sont mis sur le même plan : tous participent à la domination des nouveaux maîtres du monde. Les médias ne propagent pas seulement l'idéologie libérale, ils "surveillent", "conditionnent", "manipulent", "contrôlent les esprits". Rien ne semble pouvoir échapper à cette "persuasion clandestine" et à cette "propagande secrète". Spots publicitaires, films, séries télévisées... participent à cette vaste entreprise dominée par les États-Unis. "L'américanisation, donc, pénètre en nous par les yeux. Avec la redoutable efficacité d'une propagande silencieuse". Les États.-Unis (...) établissent leur "oppression affable", leur "délicieux despotisme" avec la "passive complicité des dominés" et tout est fait "en somme, pour nous rendre béats, euphoriques et heureux" »35. Dans la propagande officielle du nazi-capitalisme, les États-Unis sont les sauveurs de l'humanité et nos principaux alliés pour combattre l'un des plus grands fléaux de ces dernières années : le terrorisme islamiste. Mais la propagande ne nous dit jamais qu'à l'origine, les États-Unis et l'Arabie Saoudite ont financé des mouvement islamistes et propagé au Moyen-Orient une version radicale de l'Islam : le wahhabisme, pour lutter contre le nationalisme arabe qui menaçait les intérêts économiques des États-Unis ; ces derniers ont ainsi déclenché une bombe à retardement, la majeure partie des terroristes islamistes s'inspirant du wahhabisme, comme c'était le cas d'Oussama ben Laden. Á l'instar de TRUMAN dans le film The Truman Show, nous devons lutter quotidiennement pour connaître la vérité car sur de nombreux sujets, les médias manipulent l'information, alors il faut se battre pour trouver des livres et des sites internets fiables qui dévoilent la vérité.
Harry TRUMAN était le 33e président des États-Unis.
33 = CC
C C se prononce CESSEZ.
CESSEZ de regarder la télévision et mettez-vous à lire car si vous connaissiez la vérité vous cesseriez immédiatement d'AIMER CAIN.
L'occupation d'après guerre
Deux généraux américains vont se succéder en tant que Commandant suprême des forces alliées (en anglais Supreme Commander of the Allied Powers ou SCAP) durant l'occupation (1945-1952). Le premier étant Douglas MacArthur (1945-11 avril 1951), le second Matthew Ridgway (1951-1952). On subdivise généralement cette période en deux phases séparée par le début de la guerre de Corée. Elle organise une réforme en profondeur du Japon sur le plan politique (démocratisation et purge), social (abolition du système aristocratique) et économique (tentative de décartellisation avec le démantèlement des zaibatsu) afin de rompre avec le régime nationaliste et militariste Shōwa, basée sur la démocratisation.
L'occupation américaine entraîna une série de réformes, en particulier l'adoption d'une constitution sur le modèle des démocraties occidentales qui impliquait notamment la révision du rôle de l'empereur qui perdit le statut de commandant suprême des forces armées dont il était titulaire lors de l'expansionnisme du Japon Showa ainsi que tout rôle politique pour ne devenir que le symbole de l'unité nationale. Le rejet total et définitif de la guerre est également inscrit dans cette constitution, tandis que l'armée impériale est démantelée. L'essentiel du pouvoir revient au parlement, la Diète composée de deux chambres toutes deux civiles (l'ancienne Chambre des pairs aristocratique est remplacée par une Chambre des conseillers entièrement élue), le droit de vote est accordé aux femmes, la liberté de la presse est instaurée, l'ancienne police politique (le Tokkō) est supprimée, la kazoku (la noblesse japonaise) abolie (à l'exception de la famille impériale qui est limitée aux seuls descendants en ligne masculine de l'empereur Taishō Tennō, père de Hirohito, tandis que ses membres sont exonérés de toute poursuite pour leur rôle éventuel dans la guerre).
Une purge est organisée : les criminels de guerre sont jugés par le Tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient, ou tribunal de Tokyo, créé le 19 janvier 1946, et les anciens membres de l'administration civile ou hommes politiques de l'avant-guerre ayant collaboré (ou ayant entretenu de quelconques liens avec le gouvernement militaire Shōwa durant le conflit) sont écartés du pouvoir (avant d'être finalement amnistié au début des années 1950, le plus célèbre d'entre eux, Ichirō Hatoyama, étant Premier ministre de 1954 à 1956).
Pour ce qui est de l'économie, si les occupants américains tentent de démanteler les zaibatsu ayant participé au complexe militaro-industriel japonais durant la guerre, et font en sorte que l'industrie japonaise ne soit plus mobilisée par ces grands cartels industrialo-financiers, les plus puissants d'entre eux perdurent et se restructurent sous une nouvelle forme de conglomérats, les keiretsu36. Ce sont des conglomérats, formés d'une multitude d'entreprises diverses, généralement liées entre elles par des liens financiers tissés à partir d'une banque. Cette banque dispose d'un contrôle important sur les entreprises du keiretsu, agissant comme une entité de surveillance et un prêteur de court-terme.37
La période d'occupation américaine est également le point de départ d'un important changement culturel, né tant des apports des soldats américains (importation de nouveaux styles et influences musicaux tels que le rock 'n' roll, dans l'alimentation, l'habillement voire l'apparence physique, la mode féminine du débridage des yeux restant populaire jusque dans les années 1970) que du traumatisme de la défaite et en particulier les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki, dans une société ayant perdu une bonne partie de ses repères. Ce mal-être se retrouvera durant les décennies suivantes à travers le cinéma (les critiques sociales de la nouvelle vague japonaise ou la recherche d'un âge d'or dans le Japon médiéval d'Akira Kurosawa) ou la littérature (surtout l'œuvre de Nobuo Kojima ou des écrivains nationalistes Yukio Mishima et Shintarō Ishihara.)
Les années 1950
Le 8 septembre 1951 est signé le traité de San Francisco, mettant un terme légal à la Guerre du Pacifique et organisant la paix entre le Japon et la plupart des Alliés (à l'exception notable de la République populaire de Chine, de l'URSS ou de l'Inde). Il met fin à l'occupation du Japon, à l'exception de la préfecture d'Okinawa qui reste sous « administration résiduelle » des États-Unis, et cela jusqu'en 1972. Il est couplé à un autre traité qui place le pays sous la totale dépendance des Américains en matière de sécurité (avec le maintien d'importantes bases militaires notamment, outre celle d'Okinawa Hontō, à Yokosuka, Misawa ou Kadena) tandis que Washington peut décider unilatéralement, sans consulter le gouvernement japonais, d'augmenter ou de diminuer la taille de ses troupes présentes dans l'archipel. La guerre de Corée vient toutefois rapidement bouleverser cette tutelle militaire de fait : le Japon devient alors un atout stratégique dans la Guerre froide, et la concentration des militaires américains dans l'effort de guerre pousse Tokyo, avec l'aval des États-Unis, à se doter de Forces d'autodéfense afin d'assurer les missions de sécurité nationale à l'intérieur du territoire nippon. Le Traité de coopération mutuelle et de sécurité entre les États-Unis et le Japon du 19 janvier 1960, redéfinissant celui de 1951, permet d'établir un rapport de force plus équilibré entre les deux pays, les États-Unis se voyant contraints de consulter le gouvernement japonais pour utiliser leurs bases, ou pour introduire des armes nucléaires dans le territoire. Il constitue également l'un des piliers de la diplomatie japonaise de l'après-guerre, à savoir le maintien de relations privilégiées entre Tokyo et Washington.
Le traité de San Francisco est complété dans les années suivantes par le rétablissement de relations bilatérales avec plusieurs autres pays de la région Asie-Pacifique : la République de Chine (Taïwan) avec la signature d'un traité de paix le 27 avril 1952, et le dialogue est rétabli avec Moscou sous l'impulsion d'Ichirō Hatoyama en 1956 (même si le différend territorial concernant l'archipel des Kouriles, en particulier les quatre îles les plus méridionales rattachées à l'Union soviétique en 1945 mais toujours revendiquées par le Japon, empêche, et cela jusqu'à ce jour, la signature d'un traité de paix entre les deux pays). Consécration du retour du Japon sur la scène diplomatique internationale : son entrée à l'ONU le 18 décembre 1956.
Sur le plan politique, après une décennie de redéfinition sur le plan idéologique et de lutte intestine au sein de la droite conservatrice entre ses deux figures tutélaires d'après-guerre, Shigeru Yoshida et Ichirō Hatoyama, le Japon entre dans une phase de longue stabilité avec la création le 15 novembre 1955 par la fusion de ces deux tendances du Parti libéral-démocrate (PLD), mouvement qui dominera quasiment sans partage le pouvoir de 1955 à 1993 et de 1994 à 2009.
Au début des années 1950, la balance commerciale était négative (-407 millions de dollars en 1953 et -794 millions de dollars en 1954). Mais là encore la guerre de Corée permet de changer la donne. En effet, l'armée américaine réalise de nombreuses commandes aux entreprises japonaises, entraînant d'importantes entrées de devises étrangères (le montant des réserves d'or et de devises étrangères s'élèvent à 1,32 milliard de dollars à la fin de l'année 1959). Grâce à cela, la balance commerciale n'est plus déficitaire en 1959 que de 140 millions de dollars américains (l'année 1959 a vu notamment les exportations retrouver pour la première fois depuis 1945 leur niveau d'avant-guerre, avec une croissance de 20 % par rapport à 1958 tandis qu'en comparaison et pour la même période, le volume de l'exportation mondiale n'a cru que de 6 %). La balance des paiements quant à elle est excédentaire (+ 480 millions de dollars). Pour autant, la part des exportations japonaises en textile, métaux ou machines dans le commerce mondial de ces marchandises reste pratiquement deux fois moins importante que son niveau d'avant-guerre à la fin des années 1950.
Symbole fort de la décennie et de l'évolution du Japon, le fils aîné de l'empereur et prince héritier Akihito épouse le 10 avril 1959, lors d'une cérémonie traditionnelle shintō, et cela malgré l'opposition des fonctionnaires conservateurs de l'Agence impériale, une jeune fille issue du peuple (n'ayant pas d'ascendance aristocratique, bien que fille d'un riche industriel) et d'origine catholique, Michiko Shōda. Ayant acquis un large soutien du public, qui le voit comme le symbole de la modernisation et de la démocratisation du Japon (les médias parlent alors d'un « Micchi boom », reprenant le surnom de Michiko Shōda, Micchi), ainsi que celui de la classe politique dirigeant le pays, le jeune couple fut suivi après le mariage dans les rues de Tokyo par une foule de plus de 500 000 personnes s'étalant sur les 8,8 km du parcours, tandis que les parties de la noce retransmises à la télévision (faisant de cette noce princière la première à être médiatisée au Japon) furent regardées par 15 millions de spectateurs environ.
Les années 1960 et le Boom Izanagi
Le Traité nippo - sud-coréen du 22 juin 1965 a normalisé les relations avec la Corée du Sud, anciennement colonisée par le Japon. Le gouvernement Satô a ainsi cherché à améliorer ses relations avec ses voisins, dans un contexte marqué par la montée des tensions en Asie avec l'embourbement américain au Viêt Nam et l'accession de la Chine au rang de puissance nucléaire militaire en 1964.38
C'est aussi le début du miracle économique japonais, avec la période du Boom Izanagi, nom donné à la période de forte croissance économique continue qui a eu lieu entre novembre 1965 et juillet 1970 au Japon (57 mois).
Durant cette période - du nom de Izanagi, un des deux dieux à l'origine de la création du Japon, selon la religion shintoïste -, le PNB a progressé au rythme moyen de 11,5 % par an et a placé l'économie japonaise au deuxième rang mondial à partir de 1968. L'économie chinoise lui ravissant ce titre en 2010.
Ce boom a lieu après les Jeux olympiques d'été de 1964, il est symbolisé par l'achat en masse par la population active des trois nouveaux trésors sacrés symboles de la société de consommation et de l'amélioration du niveau de vie de la population japonaise : la télévision couleur, la climatisation, la voiture, dit les 3C en références à leur initiales en anglais.
Entre 1950 et 1973, le PIB du Japon passe de 160 966 millions de dollars internationaux soit 3,0 % du PIB mondial à 1 242 932 millions de dollars internationaux soit 7,7 % du PIB mondial.39
Le Boom IZANAGI est lié à l'explosion de la consommation et il a débuté après les Jeux Olympiques de Tokyo en 1964.
1964 = 64
Le cheval possède 64 chromosomes.
Le chiffre 64 symbolise la course de César qui monte sur le dos des travailleurs – en les faisant galoper dans ses entreprises – pour accumuler le maximum de richesses. À l'instar des Jeux Olympiques, les travailleurs du monde entier sont en compétition perpétuelle pour permettre à César de remporter la médaille d'or.
Les travailleurs sont des Pur-Sang sur lesquels César monte pour remporter sa course au profit et comme je l'ai mentionné précédemment, chez les Pur-Sang, le taux d'accidents dans les courses hippiques est le plus élevé parmi les sports légaux impliquant des animaux. L'entraînement et la sélection des Pur-Sang est une source d'accidents et de problèmes de santé chez la race. Les Pur-Sang ont fréquemment des saignements de poumons, une fertilité anormalement basse et un cœur et des pieds trop petits par rapport à leur masse.40
Selon le China Youth Daily et la radio publique, China Radio, environ 600 000 travailleurs meurent chaque année en Chine en raison d’une activité professionnelle trop intense. Ces travailleurs meurent d'épuisement à cause d'une économie capitaliste en croissance constante qui inflige une éthique de travail dur.41
Notre consommation à outrance en Occident est directement responsable de ces 600 000 victimes car les travailleurs chinois meurent d'épuisement pour que nous puissions acheter des produits à des prix défiant toute concurrence. Par ailleurs, la pollution tue 470 000 Chinois chaque année, et 30 % des émissions de gaz à effet de serre en Chine concernent la production de choses qui ne sont pas consommées en Chine mais exportées, donc notre consommation provoque la mort de centaines de milliers de Chinois chaque année.
Au Japon, le Boom IZANAGI, à partir de 1964, est lié à l'explosion de la consommation.
IZANAGI = NAZI AGI
Dieu te révèle qu'en achetant des marchandises produites par des travailleurs réduits en esclavage en ASIE, tu AGIS comme un NAZI parce que ta consommation tue des millions de travailleurs en ASIE et dans le monde entier. Dieu nous demande de mettre un terme à cette mondialisation capitaliste en commençant par réduire le temps de travail à 30h ou 32h par semaine partout dans le monde, et mettre fin – quand c'est possible – à la circulation des marchandises d'un continent à l'autre car elle provoque un accroissement considérable des transports (par avions, bateaux, ou camions) et donc de la pollution au CO2, ce qui tue des millions d'êtres humains chaque année. Dieu multiplie ainsi les signes pour associer le nazisme au capitalisme afin de nous faire prendre conscience que le capitalisme est un système économique criminel qui extermine à grande échelle.
Filippo INZAGHI est un ancien joueur du club de football du MILAN AC, c'est le meilleur buteur de l'histoire du club.
INZAGHI = NAZI GHI
GH = 7x8 = 56
Adolf Hitler est mort à l'âge de 56 ans.
GHI = 7+8+9 = 24
24 se prononce 20 4.
Adolf Hitler est né un 20 4 (20 avril).
Adolf Hitler a déclaré que le IIIe REICH durerait MILLE ANS et Felippo INZAGI est le meilleur BUTEUR de l'histoire du club de MILAN : c'était un « RENARD des surfaces » comme on dit dans le jargon footballistique, il avait la faculté de profiter de la moindre occasion pour marquer une multitude de buts dans n’importe quelle situation.
Dans la fable « Le Corbeau et le Renard », le RENARD MENT pour arriver à ses fins.
Le surnom de Filippo INZAGHI est « PIPPO ».
Un PIPEAU est un MENSONGE.
INZAGHI = NAZI GHI
GHI = 7+8+9 = 24
PIPO Inzagi est le meilleur BUTEUR de l'histoire du club de MILAN.
À travers lui, Dieu veut te faire comprendre que le 24e président de l'histoire de la République – le NorMENT François Hollande – te racontait des PIPEAUX lorsqu'il se faisait passer pour un humaniste, car c'est l'un des plus grands BUTEURS de l'histoire de l'humanité étant donné qu'il a « BUTTÉ » des millions d'êtres humains chaque année en permettant au RICHE de piller les richesses du Tiers Monde. Ce RENARD te racontait des PIPEAUX pour que le IIIe REICH capitaliste dure MILAN, et si nous n'y mettons pas un terme dès maintenant, le RICHE continuera sans arrêt d'exterminer le pauvre pour agrandir la SURFACE de son espace vital.
Alors n'AGIS pas comme un NAZI le jour de l'élection présidentielle et vote pour l'humanisme afin de mettre Adolf Hitler définitivement hors d'état de nuire.
Pipo INZAGHI est né le 9 août 1973.
Le bombardement de Nagasaki a eu lieu le 9 août 1945, soit 18 ans plus tôt.
Le chef-lieu du département 18 est la ville de BOURGES donc Dieu te révèle que c'est le BOURGE, le RICHE, qui donne sa version de l'Histoire, et il te raconte ainsi des PIPEAUX en te faisant croire par exemple que les États-Unis ont bombardé la ville de Nagasaki pour accélérer la fin de la guerre afin de réduire les pertes militaires, alors qu'en vérité, les Américains ont tué des centaines de milliers d'innocents pour combattre le communisme.
De la même manière, le RICHE nous raconte dans ses médias que le capitalisme a permis aux Chinois de sortir de la pauvreté et que le libéralisme économique est synonyme de progrès, or c'est un PIPEAU car des millions de travailleurs dans le monde meurent d'épuisement chaque année à cause des cadences infernales imposées par les nazi-capitalistes pour satisfaire les besoins des consommateurs occidentaux.
D'ailleurs, il est fort probable que l'argument avancé par le régime capitaliste, selon lequel le libéralisme économique aurait sorti 200 millions de Chinois de la pauvreté, ne soit qu'un PIPEAU.
En effet, « Yasheng Huang, professeur d'économie au Massachusetts Institute of Technology en doute. Selon ses calculs, 154 millions d'habitants sont sortis de cette catégorie au cours des années 80 : dans une économie alors très fermée, Deng Xiaoping mène des réformes pour soutenir l'entrepreneuriat rural. Et ça marche... presque trop bien : une petite bourgeoisie émerge, indépendante du pouvoir. La révolte de 1989 intervient et, après la répression de Tian'anmen, s'opère, au sommet, un changement de stratégie : ouverture à la mondialisation et, sans la moindre contradiction, reprise en main des entreprises par le Parti communiste chinois. Avec, en parallèle, l'étouffement des petits entrepreneurs dans les campagnes. Or, durant la décennie suivante, qui vit l'explosion des exportations chinoises et des investissements étrangers, seuls 62 millions de Chinois, selon les statistiques officielles, se sont extraits de la pauvreté. Soit deux à trois fois moins que durant la première période, ''protectionniste'', elle. Il n'est pas certain, donc, que nos tee-shirts importés par containers contribuent tant à la prospérité de ce peuple. Et encore moins à sa démocratie. »42
Ainsi, ne crois par sur parole les PIPEAUX des NAZIS puisque ces RENARDS emploient toutes les tactiques de JE en leur possession pour agrandir la SURFACE économique de leur espace vital.
Le stade de MILAN s'appelle SAN SIRO.
SAN SIRO = SANS ROI
SANS ROI sur la Terre, le IIIe REICH ne durera pas MIL AN, car lorsque le RICHE aura disparu, toutes les richesses seront équitablement redistribuées entre chaque être humain.
Mais pour qu'il n'y ait plus de ROI, nous devons exproprier les nazi-capitalistes de l'économie et plafonner les revenus de chaque être humain sur Terre.
« Le miracle japonais »
En 1955, le Japon était encore un pays semi-développé avec un PNB quinze fois plus faible que celui des USA.
En 1970, il avait dépassé la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et se trouvait au rang de 3e puissance mondiale après les USA et l’URSS. Son PNB était alors le quart du PNB américain.
Le Japon s’était hissé alors au premier rang mondial pour la production de motocyclettes, de machines à coudre, d’appareils photo, de radios à transistors, de microscopes électroniques. Et il ne s’agissait pas que de l’industrie légère. Il était le premier - et largement - dans les constructions navales, et dans les trois premières places pour la sidérurgie, les textiles synthétiques, l’électronique, le raffinage du pétrole, l’industrie pétrochimique, la mécanique, les machines-outils, la cimenterie. Pendant cette période, de 1955 à 1970, l’écart entre les taux d’investissement dans l’industrie lourde et dans l’industrie légère fut plus important qu’au temps de l’industrialisation forcée en URSS sous Staline.
C’est à cette période qu’on a parlé du « miracle japonais ». Et c’est effectivement au cours de cette période que l’impérialisme japonais, de sous-développé qu’il était encore au sortir de la guerre, s’est hissé au rang des grandes puissances.
Le Japon dans la crise
La crise économique a mis un terme au miracle.
Le choc pétrolier de 1973 a plongé le Japon dans la crise. C’est seulement 5 ans après, en 1978, que les entreprises ont retrouvé leurs profits de 1973 et la balance des paiements japonaise son équilibre.
Lorsque la croissance retrouva un rythme de croisière après 1978, elle n’était plus que de 4 à 5 % par an, c’est-à-dire moitié moins rapide que dans les années 60. Elle était encore supérieure d’un ou deux points à celle des autres pays industrialisés, mais l’écart s’était en partie résorbé et on pouvait remarquer que le Japon était atteint des mêmes maux que l’ensemble des pays impérialistes.
L’État à la rescousse
Face à la crise, le Japon a d’abord réagi en accentuant des politiques menées pendant la période de boom.
D’abord, l’État se mobilisa plus que jamais au service des grands trusts. Des secteurs entiers de l’industrie furent réorganisés et l’État favorisa une fois de plus les concentrations.
Le Japon s’est débarrassé de certaines industries devenues moins rentables ou qui consommaient trop d’énergie, ou trop polluantes. C’est ainsi qu’il a fait des coupes sombres dans les chantiers navals, qu’il a vendu à l’encan son industrie de l’aluminium, la deuxième du monde en 1977.
Par ailleurs, l’État s’est endetté pour aider les entreprises en empruntant à leur place, en renflouant les banques, en se lançant, tout de même et enfin, dans des travaux d’infrastructure, en développant les prêts à l’étranger, les aides de toute sorte, en particulier dans le Tiers monde, pour favoriser les exportations japonaises.
Ainsi, les dépenses de l’État, qui représentaient 10 % du PNB en 1970, en représentaient 20 % en 1980, et le déficit budgétaire s’était considérablement accru. La dette publique avait été multipliée par 6 en 10 ans.
Toujours plus compétitifs...
Ensuite le capitalisme japonais misa encore davantage sur la compétitivité et la productivité. C’est au cours de ces premières années de la crise que le Japon développa réellement sa propre recherche. Jusque-là, il s’était contenté d’acheter ses brevets à l’étranger. Entre 1970 et 1984, les dépenses consacrées à la recherche furent multipliées par 6, passant de 5 à 30 milliards de dollars. Il se classe en 1990 au 2e rang mondial, derrière les USA dont le budget de recherche est trois fois plus important mais essentiellement consacré à l’armée, mais loin devant l’Allemagne, pour ne pas parler de la France.
C’est pendant cette même période que l’industrie automobile japonaise accrut fortement sa productivité en généralisant une organisation du travail et une gestion plus rationnelle, si efficace que 15 ans après, les constructeurs européens et américains se sont mis à tenter de l’introduire chez eux.
C’est ce qu’on appelle le « système de production Toyota », qui vise à réduire les coûts par la suppression des stocks et une diminution des produits défectueux. « Zéro stocks, zéro défauts », tels sont les maîtres mots. Les sous-traitants ont dû s’adapter (ou disparaître) à des livraisons « just in time » c’est-à-dire au fur et à mesure des besoins. Il s’agit d’adapter étroitement la production à la demande, en réduisant au minimum le temps de chargement des outils (après étude, le changement des matrices des presses à emboutir les tôles fut ramené de 2 heures à 9 minutes chez Toyota) et de réduire le temps de lancement des différents modèles qui sont d’ailleurs conçus de façon à en faciliter la fabrication et l’assemblage.
Enfin, il s’agit de réduire tous les gaspillages et viser l’efficacité maximum. Inutile de dire que cela s’est fait avec une augmentation incessante des cadences et un allongement du temps de travail des équipes qui devaient, en plus de leur travail, préparer le travail de l’équipe suivante.
La chasse aux temps morts a été poussée au maximum. C’est ce que les patrons appellent « donner la priorité à la réduction des temps d’attente des opérateurs ».
De la sorte, le prix de revient de Toyota est devenu inférieur de 30 % à n’importe lequel de ses concurrents occidentaux, et au début des années 80, le Japon est devenu le premier constructeur automobile du monde, avant les USA.
...pour s’orienter vers l’exportation
Tout cela aboutit surtout à un effort considérable pour augmenter les exportations afin de compenser la relative stagnation du marché intérieur. Le pourcentage des exportations par rapport au PNB passe de 11 % en 1970 à 17 % en 1981. Les exportations, de 40 milliards de dollars en 1973, avaient doublé en 1980 et doublaient encore de 1980 à 1983 pour atteindre 160 milliards de dollars.
C’est là la principale différence avec l’époque antérieure. Et c’est cela qui a amené un changement dans les rapports avec le reste des puissances capitalistes, et en premier lieu les États-Unis. Car cela signifie que dans cette période où l’ensemble de l’économie mondiale est ralentie par la crise, le Japon a augmenté sa part des marchés au détriment de ses concurrents.
Ce n’est en fait que pour certains produits soigneusement sélectionnés sur lesquels se concentrent les efforts de modernisation. Mais il y a, parmi eux, par exemple l’automobile qui bat tous les records pendant cette période, et représente à elle seule 20 % des exportations japonaises, dont l’essentiel est exporté sur le marché américain. Le Japon ne détient que 6,7 % du marché américain en 1974, mais 23 % au début des années 1980. En 1981, les USA demandent l’auto-limitation de la vente de voitures japonaises sur leur marché.
C’était le début d’une longue série de démarches mais aussi de plaintes, de récriminations, et enfin de menaces qui n’ont pas cessé de s’élever des États-Unis vers le Japon.
Les pressions inefficaces des USA
Le plus inquiétant peut-être pour les USA, c’est que toutes les pressions qu’ils ont exercées contre le Japon pour limiter son expansion (et devant lesquelles le Japon a finalement toujours cédé), pour qu’il ouvre davantage son marché intérieur, pour qu’il limite « volontairement » ses exportations vers les USA, pour qu’il accepte de réévaluer le yen par rapport au dollar, se sont finalement transformées en avantage pour le Japon.
Au début des années 1980, les USA, inquiets de leur déficit commercial avec le Japon, ont imposé à celui-ci toute une série de restrictions volontaires, en fait des quotas, sur ses exportations, ainsi que l’ouverture du marché japonais à toute une série de produits industriels et agricoles.
Parfois, à cause des limitations imposées justement, les Japonais ont pu augmenter leurs prix sur le marché américain, réalisant ainsi des profits inattendus. Les entreprises japonaises ont réagi en augmentant leur technologie et s’orientant vers des produits plus sophistiqués.
Du coup, l’industrie japonaise est simplement devenue encore un peu plus compétitive et sa productivité a rattrapé celle de l’industrie américaine. En outre, les trusts japonais ont commencé à investir et à produire aux USA même, pour tourner la limitation de leurs exportations.
Alors les USA ont contraint le Japon, lors des accords de La Plaza en 1985, à accepter une forte réévaluation du yen, qui a doublé par rapport au dollar entre 1985 et 1987.
Ça n’a pas marché non plus : les exportations japonaises, bien qu’ayant baissé de 16 % en yens en 1986, ont augmenté de 20 % en dollars. En fait, les entreprises japonaises n’ont répercuté qu’une partie de la hausse des prix en dollars sur leurs produits exportés, en prenant sur leurs marges bénéficiaires, et la qualité des produits japonais a contribué à maintenir les ventes. Et l’avantage, non des moindres, pour le Japon, c’est que tout investissement aux USA est devenu bien moins cher et les Japonais ont, depuis, ouvert nombre d’usines sur place.
Quant aux entreprises US, non seulement la hausse du yen a rendu plus difficiles leurs investissements au Japon, mais elles ont été incapables de profiter de l’opportunité constituée par la baisse relative des prix des produits étrangers sur le marché japonais : elles ont laissé la place à leurs concurrentes européennes plus prêtes à saisir les occasions, quand ce ne sont pas les entreprises japonaises elles-mêmes, installées aux USA, qui leur ont pris les marchés japonais, comme cela s’est passé dans le domaine des fibres optiques ou des pneumatiques.
C’est dire que le vrai problème était le manque de dynamisme et de compétitivité de certains secteurs de l’économie US par rapport au Japon. Dans l’Automobile par exemple, c’est sur le sol même des USA que les entreprises japonaises en ont fait la démonstration. Elles se sont révélées plus performantes que celles des géants américains de l’automobile et cela avec des ouvriers américains, et des salaires américains.
Voilà par exemple ce qui est arrivé à General Motors : d’une part, il a vendu à Toyota une de ses vieilles usines non rentables de Californie, et d’autre part en a construit une toute neuve entièrement robotisée dans le Michigan. Les résultats furent spectaculaires : l’usine de Californie rachetée par Toyota s’est révélée deux fois plus performante que la moyenne des usines General Motors et plus performante même que la nouvelle usine robotisée.43
L'économie de la bulle
Dans les années 1980, l'économie japonaise semblait croître beaucoup plus vite que ses concurrentes. PNB (Produit National Brut), production et investissements dépassaient ceux de toutes les autres puissances industrielles. Et sa puissance financière croissait d'une façon phénoménale. Les banques japonaises devinrent les plus importantes du monde. De même la bourse de Tokyo.
Mais il apparaît que l'essentiel de cette croissance était due à ce que les économistes appellent par euphémisme une "bulle spéculative", un des plus grands booms en matière de spéculation et d'endettement jamais vu dans l'histoire.
La montée des prix dans l'immobilier fut vraiment extraordinaire. Les États-Unis sont 25 fois plus étendus que le Japon. Cependant, en 1990, la valeur du total des propriétés immobilières japonaises était 4 fois celle des États-Unis. Selon le journal The Economist du 8 décembre 1990, on estimait qu'un mile carré à Tokyo coûtait plus que tout l'État de Californie, et pourtant la Californie connaissait elle-même sa propre bulle spéculative.
La dette accumulée au Japon dépassa la lourde dette qui s'accumule aux États-Unis. La dette du secteur privé américain, sans compter les firmes financières, s'est élevée à environ 185 % du PNB. Mais au Japon, c'était 277 % du PNB au 31 mars 1989.
À la fin des années 80, les capitalistes japonais se lancèrent dans une débauche d'achats aux États-Unis et les capitalistes américains accueillirent volontiers le flot d'argent japonais, car il était recyclé pour une bonne part entre les mains des investisseurs américains. Les capitalistes japonais devinrent les plus grands acheteurs des obligations émises par le gouvernement américain. Par là, ils contribuaient à financer la dette de celui-ci, c'est-à-dire ses dépenses d'armement. Les investisseurs japonais payèrent le prix fort, et souvent multiplié, pour des studios d'Hollywood, des entreprises de pneumatiques, des aciéries, des hôtels de luxe, des immeubles ou des clubs de loisirs. Ainsi ils contribuèrent à soutenir et faire monter les prix et les profits aussi bien sur l'immobilier que les actions ou les obligations.
Mais la bulle ne pouvait pas durer éternellement. Plus on la laissait grandir et plus le risque grandissait pour l'économie japonaise mais aussi internationale. Aussi le gouvernement américain commença à faire pression sur le gouvernement japonais pour essayer de la dégonfler en douceur. Le gouvernement japonais a obéit, montrant par là, entre autres choses, qui restait le patron.
L'opération pour tenter de dégonfler la bulle en douceur s'est transformée doucement en une faillite qui s'est aggravé. Les prix de l'immobilier ont chuté d'environ un tiers. L'indice Nikkei de la bourse de Tokyo a baissé de 62 %. (Cette chute est proportionnellement plus importante que le crack boursier de 1929, point de départ de la Grande Dépression. Dans les deux ans qui ont suivi octobre 1929, la bourse de New York perdit "seulement" autour de 50 % de sa valeur).44
À l'origine, la bulle fut techniquement provoquée par un rapatriement rapide de capitaux japonais en provenance des États-Unis, à la suite d'une dépréciation brutale du dollar américain liée aux accords du Plaza (1985). L'économie japonaise était alors confrontée à une masse de dollars dévalués qu'elle devait absorber. La plus grande partie de la "surépargne" japonaise sera ruinée.
En 2004, « la valeur d'une propriété de standing à Tokyo située dans les quartiers financiers à la suite de l'effondrement correspondait à 1 % de la valeur au sommet du pic, tandis que les prix des biens résidentiels classiques s'établissaient à 10 % seulement de leur valeur du sommet » ; mais ces biens étaient toujours les plus chers au monde et n'ont été surpassées que dans le courant des années 2000 à Moscou et dans d'autres villes du fait de la bulle immobilière mondiale.
Des dizaines de milliers de milliards de dollars en valeur se sont évaporés lors de l'explosion du marché boursier et du marché immobilier. Les prix du foncier ont baissé durant plus d'une décennie. Entre 1991 et 2006, les prix de l’immobilier n'ont cessé de diminuer, retrouvant leur niveau pré-bulle immobilière.
Conséquences
Avec une économie gouvernée par des taux d'investissement très élevés, le krach a été particulièrement dur. Les investissements se sont détournés du pays, les entreprises manufacturières perdant une partie de leur avance technologique. Les produits japonais devenant moins compétitifs à l'exportation, le faible taux de consommation des ménages japonais a pesé sur l'économie causant une spirale déflationniste. La banque centrale japonaise a dû baisser ses taux directeurs vers zéro.
L'attribution de manière très facile voire laxiste de crédits par les banques est une des causes de la création et du gonflement de la bulle immobilière, amenant un problème à très long terme. Les banques accordaient en 1997 des prêts avec une faible probabilité d'être intégralement remboursées. Les responsables de l'octroi des prêts ont eu des difficultés à trouver des investissements qui puissent être profitables.
La période correspondant à l'explosion de la bulle est appelée « la décennie perdue » ou « la fin du siècle » au Japon. Elle est marquée par une augmentation du taux de chômage.45
La « décennie perdue »
Le « miracle économique » prend donc fin au début des années 1990, date à laquelle la "bulle spéculative immobilière japonaise" éclate, marquant le début de la "décennie perdue". Ces années sont aussi marquées par une certaine instabilité politique (avec la première chute d’un gouvernement par une motion de censure en 1993) et plusieurs catastrophes d’origines humaine : attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995 ou naturelle avec le tremblement de terre de Kōbe, également en 199546. « À ce moment-là, les normes antisismiques n'étaient pas respectées, les secours ont été particulièrement lents et peu efficaces et les autorités publiques paralysées. Cette catastrophe s'inscrit juste avant la phase de « globalisation » qui correspond à un nouveau bond en avant du capitalisme anglo-saxon. La globalisation est alors vécue comme une forme de désorganisation, de remise en question des certitudes, au moment où les politiques classiques de relance par le déficit budgétaire aboutissent à l'impasse. C'est la fameuse décennie perdue. »47
Le système du « triangle de fer » (l'alliance, voire la collusion, entre classe politique, haute administration d'État et milieux industriels et financiers) est critiqué, du fait notamment des scandales politico-financiers tels que l'affaire Lockheed de 1976 ou celle Recruit-Cosmos de 1989. Une génération d'hommes politiques apparue au début des années 1990 et fortement inspirée des politiques menées par Margaret Thatcher au Royaume-Uni et Ronald Reagan, défend la réduction du poids de la bureaucratie, la baisse du poids budgétaire des grands travaux (facteurs selon eux de corruption et de clientélisme), une forme de déréglementation et de décentralisation ainsi que la mise en place d'une économie moins dépendante des exportations et plus du marché intérieur et donc de la consommation des ménages.48
Deux événements entachèrent la reprise attendue, à savoir la crise asiatique de la fin des années 90 et les difficultés financières de plusieurs grandes banques japonaises. La première va avoir des répercussions négatives importantes sur les exportations nippones ; la seconde animera une forte méfiance des banques entre elles, laquelle va provoquer une forte contraction du crédit.
Cet ensemble d’éléments va enfoncer le pays dans une importante dérive économique, caractérisée par une déflation, alimentée par une sous-consommation de la part des ménages. La Banque du Japon va réagir (tardivement il est vrai) en instaurant une politique de taux zéro. Cependant, loin de relancer la machine par des prêts aux particuliers, cette mesure va permettre aux banques d’utiliser les ressources mises à leur disposition par le gouvernement pour acheter des titres de la dette publique, laquelle est en constante augmentation suite aux différents plans de sauvetage. Â cet égard, la situation japonaise n’est rien d’autre qu’un aperçu du déroulement des événements tel qu’il allait se passer aux États-Unis et en Europe suite à la crise de 2008.49
Une situation sociale profondément dégradée
La crise économique de 2007-2008 a comme partout provoqué des centaines de milliers de licenciements. Au Japon, les principales victimes sont les travailleurs précaires. 75% des postes supprimées sont ceux de salariés temporaires (Dorival, Camille 2010). Cela tient à ce que les grandes entreprises ont fortement développé l’emploi précaire ces vingt dernières années pour continuer à faire des profits pendant les années de crise. En 2008, 17,6 millions de travailleurs sont dits « non réguliers » soit 34 % de la population active contre 18 % en 1988. Comme ailleurs, l’emploi précaire frappe majoritairement les femmes et les jeunes. Pour les mêmes raisons, environ 4 millions d’emplois industriels ont été délocalisés pour l’essentiel en Chine entre 1994 et 2004. Comme beaucoup de travailleurs sont logés par l’entreprise, la perte d’emploi entraîne aussi la perte du logement. Le nombre de sans abris augmente fortement et on peut les voir se réfugier dans des tentes le long des berges du fleuve qui traverse Tokyo ou bien dans des boutiques de jeux vidéo ouverts 24h/24. Les inégalités sociales se sont creusées alors qu’elles étaient faibles dans le passé. En 2006, 15,7 % de la population japonaise vivait en dessous du seuil de pauvreté relative (moins de la moitié du revenu annuel médian). Cela place le Japon à l’avant dernier rang des pays de l’OCDE juste avant les États-Unis. Les pensions de nombre de japonais sont remises en cause dans un pays où la proportion de plus de 65 ans atteindra 44 % en 2050. Dans le même temps l’imposition des ménages les plus aisés était réduite. On est loin des clichés du pays de « l’emploi à vie » qui ne concerne plus qu’une petite minorité.
Cette paupérisation n’était pas une fatalité mais est la conséquence directe de la politique néo-libérale poursuivie par le PLD et en particulier le Premier Ministre Koizumi (2001-2005) dont le slogan était « sans effort, pas de confort ».50
Une nouvelle victime collatérale du néolibéralisme
Même si le Japon fut relativement épargné par la détention des créances pourries à l’origine de la crise des subprime, le pays subit malgré tout diverses conséquences de la débâcle financière de 2008.
L’économie japonaise est d’abord fondée sur les exportations. Or, le ralentissement économique de ses principaux partenaires commerciaux a eu un effet négatif non négligeable sur la croissance nippone (contraction de 6,3% en 2009). À titre d’exemple, les États-Unis absorbent à eux seuls plus de 17% des exportations du pays.
Ces deux facteurs ont contribué à creuser le déficit du pays, et donc l’endettement déjà colossal. Ce dernier continuera à prendre de l’ampleur puisque les autorités ont de nouveau injecté des sommes massives dans l’économie (75.000 milliards de Yen en 2008). Il est d’ailleurs significatif de constater que le budget 2011 prévoyait d’allouer environ 25% du montant total au service de la dette (lequel atteindrait l’équivalent de 194 milliards €). Malgré ces chiffres faramineux, la dette publique japonaise est apparemment sous contrôle. Contrairement aux autres pays de la Triade, elle est majoritairement détenue par des créanciers nationaux, ce qui la met relativement à l’abri des spéculateurs étrangers et elle est libellée dans la monnaie nationale, ce qui lui laisse un levier de contrôle monétaire non négligeable : une dévaluation du Yen de façon à diminuer la valeur de la dette. Malgré cela, la population subit comme ailleurs les effets néfastes du mécanisme d’endettement, et ce au profit des classes les plus riches, largement détentrices des titres de la dette japonaise.
De la rigueur pour (presque) tout le monde
Au Japon comme ailleurs, le niveau extraordinaire de l’endettement du pays sert en effet de prétexte à l’instauration d’un programme de rigueur budgétaire, dont les ménages sont les principales victimes. Cette manière de faire n’est pas fondamentalement neuve puisque déjà suite aux différents plans de sauvetages des années 90, les autorités avaient notamment décidé d’augmenter la taxe sur la consommation de 2 % (alors que la fiscalité sur le patrimoine a baissé constamment depuis la fin des années 80) ou encore de privatiser certains secteurs clé. Les mesures mises en place récemment donnent une idée de la ligne suivie par les dirigeants japonais : augmentation de l’âge de la retraite, augmentation des cotisations, durcissement des conditions d’octroi des prestations de chômage, coupe dans les dépenses de santé et d’éducation, augmentation des mises à la retraite anticipée. Ces mesures ont évidemment des conséquences directes sur la population nippone : diminution du revenu annuel des ménages, généralisation du travail précaire, augmentation du taux de chômage, accroissement du nombre de sans-abris, nombreux suicides directement liés à la conjoncture économique. Ces conséquences tempèrent fortement le « modèle japonais ».
Mais si l’économie japonaise est en mauvaise posture, les choix politiques pris reflètent une certaine orientation idéologique. En atteste les diverses réductions d’impôt accordées aux secteurs les plus nantis de la population : réduction du taux d’imposition sur les sociétés de 5 % (ce qui provoque un manque à gagner de 18 milliards €) ou encore le maintient des 45 milliards € destinés aux dépenses militaires… À l’image de la plupart des pays, les plus démunis sont les plus touchés.
Il est fort à craindre que ces réformes ne soient qu’à leur début puisque selon l’agence de notation Standard and Poor’s, l’endettement nippon n’atteindrait son maximum qu’au milieu des années 2020. De plus, le stock d’épargne national risque de subir une baisse importante du fait de l’augmentation drastique des personnes âgées, moins promptes à épargner que les plus jeunes générations par rapport aux actifs aura pour conséquence que les fonds de pensions risquent donc de diminuer fortement.51
Le réveil du militarisme japonais
En 2015, près de 70 ans après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement droitier du premier ministre Shinzo Abe était en train de rapidement remilitariser le Japon, en libérant les forces armées de toute contrainte juridique ou constitutionnelle et en révisant l’histoire dans le but de blanchir les crimes et les atrocités passés commis par l’impérialisme japonais.
Abe est engagé dans une offensive idéologique, marquée par sa visite le 26 décembre 2013 au sanctuaire Yasukuni consacré aux Japonais morts à la guerre, dont 14 criminels de guerre de classe A condamnés. Le même mois, il a nommé quatre figures de droite à des postes au conseil d’administration de l’opérateur audiovisuel public NHK afin de changer son orientation politique.
Il n’a pas fallu longtemps pour comprendre le but de ces nominations. En effet, fin janvier, le nouveau président de NHK, Katsuto Momii, a déclenché un tollé en justifiant la maltraitance de centaines de milliers de femmes réduites durant les années 1930 et 1940 en esclaves sexuelles par l’armée impériale. Momii s’est excusé d’avoir exprimé son point de vue privé en qualité de président, sans pour autant rétracter ses propos.
En février 2014, une autre personne nommée par Abe, Naoki Hyakuta, a déclaré que le Viol de Nankin, l’une des pires atrocités du vingtième siècle, « ne s’est jamais produit. »
En 1937, les troupes japonaises étaient entrées dans la ville et s’étaient livrées des semaines durant à une orgie de viols, de meurtres et de destruction lors de laquelle jusqu’à 300.000 civils et soldats chinois furent tués.
Et pourtant, Hykuta a affirmé que le massacre de Nankin avait été inventé de toutes pièces dans le but de couvrir les crimes commis par les États-Unis lors du largage de bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. C’est un argument qui jusqu’ici était utilisé par des groupes marginaux d’extrême-droite. Ces derniers justifient les crimes hideux commis par l’impérialisme japonais dans les années 1930 et 1940 en montrant du doigt ceux commis par l’impérialisme américain durant la Deuxième Guerre mondiale.
Le déni de crimes à grande échelle comme celui du Viol de Nankin n’a qu’une seule signification, c’est la préparation idéologique pour de nouvelles guerres et de nouvelles atrocités.
Le gouvernement japonais n’est pas seul en cela. Cinq ans après le déclenchement de la crise financière mondiale de 2008, le capitalisme est embourbé dans un marasme économique et une tourmente financière qui attisent des rivalités inter-impérialistes, des interventions néo-coloniales et des intrigues diplomatiques aux quatre coins du globe.
Ce n’est pas par hasard qu’Abe réveille le militarisme japonais, le gouvernement de grande coalition en Allemagne est alors en train d’abandonner son ancienne politique de retenue militaire. Les gouvernements britannique et australien, entre autres, se servent de l’anniversaire de la Première Guerre mondiale pour glorifier le bain de sang qui a coûté la vie à des millions de personnes durant la lutte inter-impérialiste en faveur de colonies, de marchés et de l’hégémonie stratégique.
Le principal facteur déstabilisant de la politique mondiale est la montée du militarisme américain. Les interventions néo-coloniales menées par les États-Unis ont dévasté l’Afghanistan, l’Irak, la Libye et la Syrie. Les États-Unis sont engagés au nom du « pivot vers l’Asie » d’Obama dans une terrible offensive diplomatique pour miner la Chine et l’encercler militairement.
Le gouvernement Obama est responsable d’encourager le Japon à adopter une attitude plus agressive contre la Chine en créant un nouveau point chaud dangereux dans la Mer de Chine orientale, au sujet des îles contestées Senkaku-Diaoyu. En février 2014, le secrétaire d’État américain, John Kerry, a rencontré son homologue japonais et affirmé une fois de plus que Washington soutiendrait Tokyo dans une guerre contre Beijing au sujet de ces escarpements rocheux inhabités.
Après avoir incité le Japon à entreprendre une remilitarisation, les États-Unis ont mis en branle des forces politiques qu’ils ne contrôlent pas. Le gouvernement Abe, tout en réaffirmant l’alliance entre les États-Unis et le Japon, est déterminée à défendre les intérêts de l’impérialisme japonais.
Depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2012, Abe a augmenté le budget militaire et mis en place un Conseil de sécurité nationale pour concentrer entre ses mains la politique étrangère et la politique de défense. Il s’efforce de mettre fin aux restrictions constitutionnelles qui pèsent sur la participation des forces armées dans des guerres d’agression.
Ce réveil du militarisme sert à la fois à poursuivre les intérêts de l’impérialisme japonais à l’étranger et à projeter vers l’extérieur, à l’encontre d’un « ennemi étranger », les tensions que suscitent la crise économique grandissante à l’intérieur du pays. Abe est arrivé au pouvoir en promettant de mettre un terme à deux décennies de déflation et de stagnation économique. Son « Abenomics » s’est cependant révélé être une chimère et a renforcé les parts de marché sans toutefois réussir à produire une croissance soutenue.
En janvier 2014 à Davos, Abe a très clairement exposé son programme devant le Forum économique mondial. Il a montré clairement que l’impérialisme japonais n’est pas prêt à renoncer à sa position de puissance dominante en Asie.
Sans trop se soucier de ceux qui décrivent le Japon comme le « pays du soleil couchant », Abe a insisté pour dire qu’une « nouvelle aube » était en train de se lever. Sa description de la Chine comme nouvelle puissance agressive comparable à l’Allemagne d’avant la Première Guerre mondiale s’accompagnait d’un plan de restructuration pro-marché censé transformer le Japon en l’un des « endroits au monde les plus favorables aux entreprises. »
Il n’existe pas, au sein de l’establishment politique japonais, d’opposition significative à la dérive d’Abe vers le militarisme. Tout en exprimant des critiques mitigées à l’égard du gouvernement, le Parti démocratique du Japon, qui se trouve dans l’opposition, de même que le Parti communiste japonais, soutiennent pleinement les revendications japonaises sur les îles contestées en Mer de Chine orientale, la question centrale contribuant au regain de tensions avec la Chine.
Toutefois, la classe ouvrière a à son actif une longue histoire d’opposition au militarisme japonais. Les crimes commis dans les années 1930 et 1940 par le régime en place durant la guerre ne s’étaient pas limités à des atrocités à l’extérieur, tel le massacre de Nankin. La Tokkō, ou « police de la pensée » avait été tout aussi impitoyable que la Gestapo nazie en Allemagne pour éliminer toute forme de critique ou d’opposition, notamment parmi les travailleurs. La loi d’Abe sur les secrets d’État a suscité une grande opposition au Japon parce que justement elle rappelait la loi de Préservation de la Paix de 1925 qui avait considérablement élargi le rôle de la Tokkō.
Les attaques provocatrices d’Abe contre la Chine, les commentaires faits par les personnes qu’il a nommées au NHK niant le Viol de Nankin, et les développements qui y sont étroitement liés, constituent un avertissement majeur pour les travailleurs et les jeunes au Japon et dans tous les autres pays. Les préparatifs de guerre s’accompagnent d’une campagne de mensonges et de chauvinisme qui présage une guerre de classes à l’encontre des travailleurs.52
Chine-Japon : nouvelles perspectives
Pékin « offre » aux pays d’Asie du Sud-Est une pax sinica en tentant de se subordonner leurs élites, en accentuant leur dépendance économique vis-à-vis du marché intérieur chinois, en y investissant massivement, en usant de sa capacité militaire et de sa position de superpuissance navale dans la région. Cela ne va pas de soi dans une zone longtemps dominée par les États-Unis, mais le nouvel impérialisme chinois « en constitution » a marqué de nombreux points durant la dernière décennie. Il est à l’initiative et Washington à la traîne.
Les choses se présentent de façon différente en Asie du Nord-Est. Non seulement les États-Unis possèdent dans cette région leurs principales bases militaires (Corée du Sud, Okinawa…), mais le Japon est une puissance établie, même si – du fait de sa défaite en 1945 et du pacifisme d’une population victime par deux fois de l’holocauste nucléaire US (Hiroshima et Nagasaki) – il a vécu sous le parapluie militaire étatsuninien. Ceci dit, son armée (dite « forces d’autodéfense ») est loin d’être négligeable !
Tensions et escalade entre puissances capitalistes
Autant Pékin était arrogante à l’encontre des pays d’Asie du Sud-Est, autant elle restait prudente envers le Japon. C’est en fait ce dernier qui a ouvert en 2012 le cycle des provocations, « nationalisant » ostensiblement l’archipel des Senkaku (nom japonais) / Diaoyu (nom chinois), sous contrôle nippon (japonais) depuis 1895 mais qui « appartenait » à un riche propriétaire privé. Cette « nationalisation » est intervenue alors que Tokyo tente de mobiliser l’opinion nationaliste et militariste, laissant même fuiter qu’un jour le Japon devra se doter de l’arme nucléaire et devra s’émanciper de la « protection » US.
Avec l’armement nucléaire et les tirs de missiles nord-coréens, les Senkaku sont devenues le « point de fixation » qui permet le redéploiement militaire nippon. En 2013, le nouveau Premier ministre Shinzo Abe a annoncé la constitution d’une force spéciale de 600 hommes et 12 navires pour surveiller l’archipel, avec dix nouveaux bâtiments de 1 000 tonnes en plus des deux porte-hélicoptères existants. Cette unité, qui devrait être totalement opérationnelle en 2016, sera basée sur l’île d’Ishigaki, à 175 km des Senkaku. Shinzo Abe a aussi décidé de la construction du Izumo, le plus grand destroyer de la flotte japonaise.
En d’autres temps, Pékin aurait essentiellement répondu à la nationalisation des Senkaku/Diaoyu sur le plan politique et diplomatique, profitant notamment de ce que le réarmement nippon inquiète tous les pays de la région qui gardent de forts mauvais souvenirs de l’occupation japonaise durant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, elle répond sur le terrain même de l’escalade, y compris militaire. Tout au long des années 2013-2014, les incidents se sont succédé, avec en particulier en novembre 2013 la définition d’une zone d’identification aérienne en mer de Chine couvrant les îles Senkaku, entraînant de vives protestations diplomatiques de Tokyo, Séoul et Washington.
Le Parti Communiste Chinois utilise lui aussi les Diaoyu pour chauffer l’opinion nationaliste en Chine, donner une légitimité à son pouvoir confronté à la « menace étrangère », détourner l’attention de la répression intérieure. Jamais la Chine, affirme le gouvernement, n’a « cédé un pouce de son territoire national sacré », ce qui est une plate contre-vérité historique, car la direction maoïste a bel et bien accepté de telles concessions pour faciliter des accords frontaliers, notamment avec la Corée du Nord.
La mer, enjeu stratégique
Les enjeux stratégiques de ces conflits maritimes sont considérables. Il ne s’agit pas seulement de l’exploitation des richesses marines, mais aussi pour la Chine de l’accès à l’océan Pacifique, et pour les puissances nippo-occidentales de l’utilisation libre de la mer de Chine : c’est l’une des zones de transit naval les plus importantes au monde ! Avec en sus la situation dans la péninsule coréenne, l’Asie du Nord-Est est l’une des principales zones de tension directe entre puissances, si ce n’est la principale.
À la différence de l’époque antérieure, il s’agit bien aujourd’hui de conflits entre puissances capitalistes, anciennes et nouvelles.
Le combat internationaliste continue
L’argument ne vaut évidemment pas que pour les Senkaku/Diaoyu. Tous les conflits de souveraineté maritimes en mer de Chine (une appellation internationale réfutée par la plupart des pays riverains) concernent des petits archipels, des îlots, des rochers, voire des récifs inhabités. Pas d’autodétermination possible ! Invoquer l’histoire antique pour justifier les prétentions souveraines d’aujourd’hui n’a aucun sens. Chaque centimètre carré de la mer de Chine est devenu l’objet d’ambitions antagoniques entre deux, trois, voire quatre pays.
L’internationalisme aujourd’hui ne peut que rejeter cette logique infernale qui nourrit nationalismes agressifs et militarismes : il faut refuser de se ranger dans le « camp » de l’une des puissances en compétition, que ce soit les États-Unis, le Japon, la Chine…
L’internationalisme, c’est apporter son soutien aux mouvements antimilitaristes, tel celui mené depuis de nombreuses années à Okinawa contre les bases US, ainsi que défendre une entente entre les peuples de la région, indépendante des alliances entre États sous l’hégémonie d’une puissance. C’est encore soutenir tous les efforts engagés dans le « monde chinois » pour que des liens solidaires et populaires se renforcent entre Hong Kong, Taïwan et Chine continentale.53
Remilitarisation au forceps
Bien qu’elles n’aient cessé de renforcer leur capacité, le rôle des Forces d’autodéfense (FAD, le nom officiel de l’armée) est resté très délimité, centré sur l’archipel. Les premières interventions extérieures ne remontent qu’à 1992, dans le cadre onusien et en dehors des zones de combat, dépendant à chaque fois d’une décision parlementaire. Mais en juillet 2014, la « réinterprétation » de l’article 9 de la Constitution (renonçant à la guerre) a permis à Shinzo Abe, Premier ministre japonais, de donner au Japon le droit de participer à des systèmes de défense collective. Il a maintenant décidé de franchir un pas décisif en faisant adopter une nouvelle loi permettant aux FAD d’être déployées à l’étranger pour peu que « la survie du Japon soit menacée ». La dite « survie » pouvant être « menacée » de bien des façons (approvisionnement énergétique, etc.), il s’agit en fait d’un blanc seing.
Une opposition populaire pacifiste
Shinzo Abe peut s’appuyer sur Washington, qui souhaite que Tokyo joue un rôle plus actif en ce domaine, et sur les majorités parlementaires. Il a obtenu le 16 juillet un premier vote favorable à la Chambre basse. Les textes doivent ensuite passer devant la Chambre haute. L’objectif est d’obtenir une adoption définitive à marche forcée dès septembre.
Ce que le Premier ministre n’avait pas prévu, c’est l’ampleur de l’opposition pacifiste qui allait se manifester dans le pays, malgré des années de propagande militariste. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté contre le projet de loi, entourant notamment le Parlement le 16 juillet aux cris de « Abe démission ! », « Non à la guerre ! ».
La très grande majorité des juristes ont souligné que tout cela était inconstitutionnel, contredisant l’article 9. De nombreux universitaires et intellectuels se mobilisent. Seuls 18 % des Japonais approuvent le projet, selon un sondage de la chaîne de télévision publique NHK en date du 12 juillet, et la cote de popularité de Shinzo Abe est tombée à 41 %.
L’offensive du gouvernement Abe ne se limite pas au seul rôle des FAD. Il veut imposer dans l’île méridionale d’Okinawa un redéploiement d’une base militaire étatsunienne, mais il n’a toujours pas réussi à briser la résistance de la population et des élus locaux. Il introduit des lois sécuritaires (onze textes de plus ont été adoptés le 16 juillet) qui visent notamment à interdire de façon discrétionnaire – au nom de la sécurité nationale – la publication d’information qui mettrait en cause le système, y compris l’industrie nucléaire. Militarisme extérieur, autoritarisme intérieur, restriction des libertés civiques, reconstruction d’une histoire officielle et d’une idéologie nationaliste forment un tout.54
Pour se préparer à rejoindre les guerres US, le Japon démantèle la liberté de la presse. En 2010, le Japon a été classé #11 à l’index Reporters sans Frontières de la liberté de la presse mondiale. En Février 2015, ce nombre avait chuté à #61 – et en 2016, il serait probablement encore plus bas. Depuis son arrivée au pouvoir en 2012, le Premier ministre Shinzo Abe et son Parti démocratique libéral se sont lancés dans une guerre d’usure contre les libertés de la presse au Japon. Les agressions ont inclus : l’intégration des néo-nationalistes à des postes clés de la chaîne de diffusion publique, NHK ; la profération de menaces voilées contre des réseaux de télévision dont la couverture critique du gouvernement pourrait leur coûter leur licence de radiodiffusion ; et l’accusation envers un journaliste allemand – qui avait écrit à propos du révisionnisme historique du Premier ministre [Shinzo] Abe – d’avoir accepté un pot de vin en provenant de la Chine. »55
La catastrophe nucléaire de Fukushima
L'accident nucléaire de Fukushima, également désigné comme la catastrophe de Fukushima, a eu lieu le 11 mars 2011 au Japon mais ses suites n'étaient toujours pas stabilisées en août 2013, plus de 2 ans après l'accident.
Cet accident a impliqué les réacteurs 1, 2 et 3 et la piscine de désactivation du réacteur 4 de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi.
Le séisme du 11 mars 2011 a entraîné un arrêt automatique des réacteurs en service, la perte accidentelle de l'alimentation électrique et le déclenchement des groupes électrogènes. L'observation d'émissions de xénon, avant même la première dépressurisation volontaire du 1er réacteur, indique des dommages structurels probables dans la partie nucléaire des installations immédiatement après le séisme. À la suite du tsunami provoqué par le séisme, des groupes électrogènes de secours sont tombés en panne. Des débris ont pu obstruer des prises d'eau. Ces défaillances, couplées à plusieurs erreurs humaines aussi bien de fond que pratiques, ont causé l'arrêt des systèmes de refroidissement de secours des réacteurs nucléaires ainsi que ceux des piscines de désactivation des combustibles irradiés. Le défaut de refroidissement des réacteurs a induit des fusions partielles des cœurs de trois réacteurs nucléaires puis d'importants rejets radioactifs.
Il s'agit d'un accident nucléaire majeur classé au niveau 7 (le plus élevé) de l'échelle internationale des événements nucléaires, ce qui le place au même degré de gravité que la catastrophe de Tchernobyl (1986), compte tenu du volume important des rejets. L'accident nucléaire de Fukushima est ce qu’on appelle au Japon un Genpatsu-shinsai, un accident combinant les effets d'un accident nucléaire et d'un tremblement de terre.
Cet accident a eu des conséquences diverses à travers le monde sur des thèmes comme l'environnement et la santé dans le monde, l'industrie nucléaire dans le monde ou l'industrie nucléaire au Japon. Il présente surtout la particularité de poser de nouveaux enjeux pour le Japon, notamment en ce qui concerne le traitement de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi et le traitement sanitaire et social de la situation.
D'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les conséquences sanitaires anticipées des doses d'irradiations reçues par les populations au Japon et en dehors sont minimes, et se concentrent sur la population la plus directement exposée, qui devra faire l'objet d'un suivi sanitaire à long terme.56
S’il n’est pas possible, à ce jour, d’évaluer toutes les conséquences de la catastrophe, elles sont d’ores et déjà gravissimes dans la région de Fukushima sinon dans une grande partie du Japon. La flore et la faune, les cours d’eau, les nappes phréatiques, la production agricole, les poissons du Pacifique voisin sont contaminés. Des taux anormalement élevés en iode et en césium radioactifs ont été relevés dans l’air et le réseau d’eau potable à Tokyo situé à 250 kilomètres. Après de longues tergiversations, le gouvernement japonais a fait évacuer tous les habitants dans un rayon de 20 puis de 30 kilomètres autour de la centrale. Quant à Areva, le groupe français leader mondial du nucléaire, il a demandé à ses salariés présents sur le site de quitter la centrale dès le début de l’accident. On les imaginait bien informés.
Ce n’était pas le cas de la population japonaise puisque l’exploitant de la centrale ne diffusait les informations qu’au compte-gouttes, avec retard et en les minimisant. Combien de personnes, bien trop fortement exposées aux radiations, développeront des maladies, des cancers, des leucémies et en mourront ? Il faudra des années pour le savoir, d’autant que les effets de l’exposition à la radioactivité sont différés dans le temps. Quelle surface de territoire autour de la centrale est devenue inhabitable et inexploitable pour l’agriculture peut-être pour des siècles ? 57
Mise hors service depuis l'accident, la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi est annoncée devoir être démantelée sur une durée évaluée à quarante ans. Par ailleurs, la centrale nucléaire de Fukushima Daini (incident de niveau 3) et la centrale nucléaire d'Onagawa ont également subi quelques dommages de bien moindre ampleur à la suite du tremblement de terre.58
La catastrophe nucléaire de Fukushima a eu lieu le 11 mars 2011 (11 3 2011).
11 3 2011 = ATACK
Dieu associe la catastrophe nucléaire de Fukushima à une ATACK nucléaire.
11 mars = 11 3 = 11x3 = 33
Le 33e président des États-Unis, Harry TRUMAN, est le responsable des ATACK nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki en 1945.
L'ATACK nucléaire de Fukushima s'est déroulée en MARS.
MARS ATTACKS ! est un film réalisé par Tim Burton qui est né à BURBANK en Californie.
Le personnage principal du film The TRUMAN Show s'appelle TRUMAN BURBANK.
L'ATACK nucléaire de Fukushima a eu lieu le 11 mars 2011 (11 3 20 11).
11x3 = 33
33+20+11 = 64
La doctrine TRUMAN a été élaborée le 12 mars 1947, soit 64 ans, à une journée près, avant l'ATACK nucléaire de Fukushima, le 11 mars 2011.
La doctrine TRUMAN était la base de la politique des États-Unis contre le Bloc communiste durant la Guerre froide. Après la Seconde Guerre mondiale, les économies occidentales étaient en ruine et la Grande-Bretagne a averti les États-Unis en février 1947 qu'ils devaient interrompre leur aide militaire et financière à la Grèce et à la Turquie à la fin mars. Jusqu'alors, les Américains n'envisageaient pas une présence permanente en Europe. Le président TRUMAN changea la donne, mais dut convaincre le parti Républicain traditionnellement isolationniste. Il prononça le 12 mars un discours volontairement dramatisé qui deviendra la doctrine TRUMAN ou politique de containment (« endiguement »)59. Le soutien aux États est alors financier, avec notamment le Plan Marshall, mais aussi militaire avec la création de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Cette stratégie est selon les termes américains destinée à soutenir les « peuples libres ».
L'endiguement est une part importante de la Doctrine TRUMAN, qui vise à intervenir activement dans le soutien à des régimes politiques étrangers en vue de combattre le communisme.60
La doctrine TRUMAN marque le point de départ du nouvel impérialisme américain, résumé dans le rapport Jdanov de 1947 : « Le but que se pose le nouveau cours expansionniste des États-Unis est l’établissement de la domination mondiale de l’impérialisme américain. Ce nouveau cours vise à la consolidation de la situation de monopole des États-Unis [...] établi par suite de la disparition de leurs deux concurrents les plus grands – l’Allemagne et le Japon – et par l’affaiblissement des partenaires capitalistes des États-Unis : l’Angleterre et la France. Ce nouveau cours compte sur un large programme de mesures d’ordre militaire, économique et politique, dont l’application établirait dans tous les pays visés par l’expansionnisme des États-Unis la domination politique et économique de ces derniers, réduirait ces pays à l’état de satellites des États-Unis. »
Dieu associe la doctrine TRUMAN à l'ATACK nucléaire de Fukushima car après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont ATTAQUÉ de nombreux pays pour établir leur domination sur le monde et ils ont ravagé des populations entières à l'image d'une ATACK nucléaire.
En effet, « ce que l’on nomme par euphémisme ''l’ère de l’après-guerre'' est en fait une période de guerre et de militarisation continues. Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, cette ''guerre prolongée'' sert à établir l’hégémonie des USA dans le monde entier.
Cette période est caractérisée par une succession de théâtres de guerre parrainés par les USA (la Corée, le Vietnam, le Cambodge, l’Afghanistan, l’Irak et la Yougoslavie), de diverses formes d’interventions militaires comprenant des conflits de faible intensité, des "guerres civiles" (Congo, Angola, Somalie, Éthiopie, Soudan), des coups d’État militaires, des escadrons de la mort parrainés par les USA et des massacres (Chili, Guatemala, Honduras, Argentine, Indonésie, Thaïlande, Philippines), des guerres secrètes menées par les services de renseignements des USA , etc.
Cette période entière (de 1945 – à aujourd’hui) a été marquée par une succession de guerres et des interventions militaires et d’espionnage parrainées par les USA dans chacune des principales régions du monde.
Responsables de ces diverses opérations, les USA ont attaqué depuis août 1945, directement ou indirectement, environ 44 pays dans différentes régions du monde en voie de développement ; et pour un certain nombre d’entre eux plus d’une fois (Eric Waddell, 2003) :
''L’objectif avoué de ces interventions militaires était d’effectuer des changements de régime''. Les couvertures ''des droits de l’homme'' et de la ''démocratie ont été invariablement évoqués pour justifier ce qui était des actes unilatéraux et illégaux.'' (Eric Waddell, 2003)
Les fondements de la politique étrangère de ce qui fut présenté par des représentants de Bush comme la ''guerre prolongée'' devaient être trouvés dans la ''doctrine TRUMAN'', d'abord formulée par le conseiller George F. Kennan de la politique étrangère dans une directive du Département d’État de 1948. Ce que ce document de 1948 colporte est une continuité dans la politique étrangère des USA, de la guerre de "contaimnent" (politique de limitation de l’expansion du communisme, NdT) à la guerre ''préventive'' (Pre-emptive War). Il énonce en termes polis que les USA devraient rechercher la domination économique et stratégique par des moyens militaires :
''D’ailleurs, nous avons environ 50 % de la richesse mondiale mais seulement 6.3 % de sa population. Cette disparité est particulièrement grande entre nous et les peuples d’Asie. Dans cette situation, nous ne pouvons pas manquer d’être l’objet d’envie et de ressentiment. Nos vraies tâches dans la période à venir sont de concevoir un modèle de rapports qui nous permettront de maintenir cette situation de disparité sans que cela nuise à notre sécurité nationale. Pour y parvenir, nous devrons nous passer de toute sentimentalité et de tout rêve éveillé ; et notre attention devra être fixée partout sur nos objectifs nationaux immédiats. Nous ne devons pas nous faire des illusions en croyant que nous pouvons nous permettre le luxe de l’altruisme et d’un rôle de bienfaiteurs. (…)
Face à cette situation nous ferions mieux de nous dispenser maintenant d’un certain nombre de concepts qui ont marqué notre pensée en ce qui concerne l’Extrême-Orient. Nous devrions nous dispenser d’aspirer « à être aimés » ou à être considérés comme les dépositaires d’un altruisme international à l’âme noble. Nous devrions cesser de nous prendre pour les gardiens de nos frères et nous abstenir d’offrir des conseils moraux et idéologiques. Nous devrions cesser de tenir des propos sur des objectifs vagues et – pour l’Extrême-Orient – irréalistes tels que les droits de l’homme, l’amélioration des conditions de vie et la démocratisation. Le jour n’est pas loin où nous allons devoir à agir selon des concepts stricts de puissance. Moins nous serons handicapés par des slogans idéalistes, et mieux ce sera.''
George F. Kennan, directive du département d’État, 1948
Cette période entière de ''l’après-guerre'' est marquée par un accroissement des crimes de guerre ayant pour résultat la mort de plus de dix millions de personnes. Ce chiffre n’inclut pas ceux qui ont péri en raison de la pauvreté, de la famine et de la maladie.
Ce dont nous traitons est un agenda criminel de politique étrangère des USA . La criminalisation n’est pas l’apanage d’un ou plusieurs chefs d’État. Elle concerne le système entier de l’État tel que les diverses institutions civiles et militaires tout comme les intérêts des puissantes sociétés qui sont à la base de la formulation de la politique étrangère des USA , des boîtes à idées (think tank) de Washington et les institutions financières qui financent la machine militaire.
Les crimes de guerre sont le résultat de la dérive criminelle de l’État US et de son appareil de politique étrangère. Nous n’avons pas affaire à des criminels de guerre individuels mais à un processus impliquant des décideurs agissant à différents niveaux et mandatés pour commettre des crimes de guerre selon des lignes directrices et des procédures établies.
Ce qui distinguait l’administration Bush dans la longue liste de crimes et d’atrocités commis par les USA c’était le fait que les camps de concentration, les assassinats ciblés et les chambres de torture étaient dorénavant ouvertement considérés comme des formes légitimes d’intervention qui soutenaient ''la guerre globale contre le terrorisme'' et appuyaient la propagation de la démocratie occidentale.
Les crimes parrainés par les USA ne sont pas limités aux pertes humaines et à la destruction physique de l’infrastructure des nations.
Des pays sont détruits, souvent transformés en territoires, la souveraineté est abolie, les institutions nationales s’effondrent, l’économie nationale est détruite par l’imposition de réformes du ''marché libre'', le chômage devient endémique, les services sociaux sont démantelés, les salaires s’effondrent, et les gens sont appauvris.
De leur côté, les actifs de la nation et les ressources naturelles sont transférés entre les mains d’investisseurs étrangers par des programmes de privatisation imposés par les forces d’invasion. »61
Dieu associe ainsi la doctrine TRUMAN à l'ATACK nucléaire de Fukushima car lorsque les États-Unis ATACK le monde pour y établir leur domination, les ravages sont ceux d'une catastrophe nucléaire. Les pertes humaines sont en effet considérables : plus de 10 millions de morts sans compter les centaines de millions de victimes tuées par la faim ou la maladie, alors qu'elles auraient pu être sauvées si les États-Unis avaient décidé d'investir dans l'humanitaire plutôt que dans l'armement militaire. C'est la raison pour laquelle la doctrine TRUMAN a été élaborée 64 ans, à une journée près, avant l'ATACK nucléaire de Fukushima :
Le chef-lieu du département 64 est la ville de PAU.
Des centaines de millions de PAU-VRES ont la « PAU » sur les os alors que la faim dans le monde pourrait être éradiquée avec une partie du budget militaire des États-Unis.
La PAU-VRETÉ extermine plus de 10 millions d'êtres humains chaque année, elle provoque ainsi une ATTACK nucléaire quotidienne, et les dirigeants des États-Unis en sont les premiers responsables car depuis l'élaboration de la doctrine TRUMAN, il ont multiplié les guerres pour établir la domination du capitalisme dans le monde entier et ainsi maintenir des milliards d'êtres humains dans la misère en permettant à une minorité de capitalistes de piller les richesses de la Terre.
L'ATACK nucléaire de Fukushima a eu lieu en MARS.
MARS ATTACKS ! est un film réalisé par Tim Burton, qui est né à BURBANK en Californie.
Le personnage principal du film The TRUMAN Show, s'appelle TRUMAN BURBANK.
Dieu associe la doctrine TRUMAN à une ATTACK nucléaire et à THE TRUMAN SHOW car à l'instar de l'empereur SHOWA au Japon, les dirigeants des États-Unis n'ont jamais été reconnus coupables de crimes de guerre, et la majeure partie des citoyens occidentaux ne se rendent pas compte que les États-Unis sont les principaux responsables des guerres dans le monde parce qu'à l'instar de TRUMAN dans le film The Truman Show, notre vision du monde se résume à un plateau de tournage, celui des chaînes de télévision, qui ont effacé ou manipulé l'Histoire en présentant les États-Unis comme les défenseurs de la paix. Chaque année, le journal de 20H de France 2 évoque le traditionnel dîner des correspondants de la Maison-Blanche lors duquel il est d'usage que soit présenté après le dîner un sketch dans lequel on se moque du président. Ce sketch est parfois effectué par le président lui-même dans un numéro d'autodérision ou bien par un comédien ou humoriste.62
Le journal de 20H de France 2 nous a ainsi montré ces dernières années le président Barack Obama en train de faire des blagues devant un parterre de célébrités.
L'humour d'Obama était alors mis en lumière par le journal de 20H de France 2, car les Américains y sont toujours présentés comme les « gentils » dans l'histoire ; en tant que défenseurs de la démocratie, de la liberté, de la paix, ils symbolisent la joie, le bonheur, l'humour, alors qu'ils sont responsables de la naissance du terrorisme islamiste tel que nous le connaissons aujourd'hui, en ayant créé Al-Qaïda comme l'a reconnu publiquement Hilary Clinton, mais bien entendu, vous n'avez jamais entendu sa déclaration dans le journal de 20H de France 2. Ils ont également créé Daech à partir du moment où ils ont ravagé l'Irak en 2003, ils sont par ailleurs les premiers responsables de la destruction de l'environnement qui provoque le décès prématuré de millions de personnes chaque année ; mais leur plus grand crime est d'avoir combattu tout système qui serait contraire au dogme du capitalisme pour que personne ne puisse croire qu’un autre monde est possible ; ils sont ainsi les premiers responsables de l'extermination d'un enfant toute les 5 secondes car depuis la Seconde Guerre mondiale, ils ont combattu et renversé des dirigeants qui voulaient instaurer un plus juste partage des richesses. Ils ont donc imposé par la force la dictature du nazi-capitalisme dans le monde entier.
Lorsque France 2 diffuse les images du dîner des correspondants de la Maison-Blanche, c'est comme si pendant la Seconde Guerre mondiale, le journal télévisé du régime de Vichy, en France, diffusait les images du dîner des correspondants à Berlin, lors duquel Adolf Hitler faisait des blagues devant les « stars » du IIIe Reich, célèbres dans le monde entier. Hitler était responsable de la Seconde Guerre mondiale et il exterminait les juifs dans les camps de concentration, mais le journal télévisé français endoctrinait les téléspectateurs en faisait passer Hitler pour le défenseur de la liberté, de la démocratie, de la paix ; et les Français croyaient les mensonges du journal télévisé parce qu'ils ne savaient pas qu'Hitler massacrait des millions de juifs chaque année et qu'il était responsable de la Seconde Guerre mondiale.
Actuellement, le IIIe REICH dirige le monde car le RICHE a les pleins pouvoirs, il contrôle ainsi l'Éducation Nationale et les médias ce qui lui permet d'endoctriner les masses. Alors Dieu nous a envoyé un signe clair puisque le dernier dîner des correspondants de la Maison-Blanche auquel Barack Obama participait, se déroulait le 30 avril 2016, le jour du 71e anniversaire de la mort d'Adolf Hitler, le dirigeant du IIIe REICH.
Le chiffre 71 symbolise le capitalisme car le chef-lieu du département 71 est la ville de MACON et le ministre de l'Économie était alors Emmanuel MACRON. Dieu associe ainsi l'économie capitaliste au chiffre 71.
Les États-Unis sont la plus grande puissance capitaliste de l'Histoire et à l'instar d'un MAÇON, les dirigeants de ce pays ont CONSTRUIT le monde tel qu'ils le désiraient en renversant, depuis la Seconde Guerre mondiale, les chefs d'État qui voulaient construire un monde plus égalitaire. Alors le capitalisme règne sans partage sur le monde et les dirigeants des États-Unis sont ainsi les premiers responsables de la mort d'un enfant toutes les 5 secondes. Par conséquent, lorsque le journal de 20H de France 2 a rendu hommage à Barack Obama, le 30 avril 2016, en diffusant un florilège de ses meilleurs blagues lors du dîner des correspondants de la Maison-Blanche ces huit dernières années, c'était comme si durant le IIIe REICH, le journal télévisé français avait rendu hommage à Adolf Hitler, qui depuis 8 ans racontait de nombreuses blagues lors d'un dîner annuel réunissant des « stars » et des journalistes du IIIe REICH.
Le journal télévisé français saluait ainsi l'humour d'un chef d'État qui imposait au monde entier une idéologie responsable de l'extermination d'un juif toutes les 5 secondes. En rendant hommage à l'humour d'Obama-Hitler, le journal de 20H de France 2 nous montrait clairement que nous vivons sous un régime totalitaire, en étant endoctrinés pour tomber sous le charme de l'un des principaux responsables de l'extermination de plus 10 millions d'êtres humains chaque année.
À l'instar de l'empereur SHOWA, les dirigeants des États-Unis ont été transformés en « icônes saintes » malgré les guerres, les cadavres, et les destructions qu'ils sèment dans le monde entier. Concernant l'empereur Showa, l'historien John W. Dower a écrit, qu'au Japon, après la Seconde Guerre mondiale : « La campagne menée à bien pour absoudre l'Empereur de sa responsabilité à l'égard de la guerre ne connut pas de limite. Hirohito ne fut pas seulement présenté comme étant innocent de tout action formelle qui aurait pu le rendre susceptible d'une inculpation comme criminel de guerre, il fut transformé en une sorte d'icône sainte ne portant même aucune responsabilité morale pour la guerre63. »
C'est la même chose avec les dirigeants des État-Unis, ils ont créé Daech en ravageant l'Irak en 2003, mais ils ne portent aucune responsabilité morale dans la guerre menée par la suite contre Daech, étant donné que les médias ont effacé leur responsabilité dans le chaos actuel dont est plongé le Moyen-Orient. Pire, le régime capitaliste a érigé des criminels de guerre en « icônes saintes » en donnant le prix Nobel de la paix à Barack Obama en 2009.
Si les dirigeants des États-Unis sont parvenus à transformer leur pays en « icône sainte », c'est surtout par l'intermédiaire du cinéma. En effet, « Hollywood promeut depuis longtemps les politiques étasuniennes. En 1917, lors de l’entrée des États-Unis dans la Première Guerre mondiale, le Committee on Public Information (Comité sur l’information publique, CPI) a enrôlé l’industrie cinématographique étasunienne pour faire des films de formation et des longs métrages appuyant la “cause”. George Creel, président du CPI, croyait que les films avaient un rôle à jouer dans “la diffusion de l’évangile américaniste aux quatre coins du globe”.
Le pacte s’est fortifié durant la Seconde Guerre mondiale […] Hollywood contribuait en fournissant de la propagande. En retour, Washington a utilisé des subventions, des dispositions particulières du plan Marshall et son influence générale après la guerre pour forcer l’ouverture des marchés cinématographiques européens réfractaires. »64
À travers les blockbusters hollywoodiens qui « cartonnent » au cinéma, les États-Unis sont considérés dans les consciences collectives comme les sauveurs de l'humanité.
C'est pourquoi Dieu met en lumière MARS ATTACKS !, un film qui raconte l'invasion de la Terre par des Martiens, provoquant les réactions les plus diverses sur la population mondiale : alors que certains les pensent pacifiques (allant même croire qu'ils sont venus pour les sauver), d'autres pensent qu'ils sont hostiles et qu'ils représentent un danger pour l'humanité, et effectivement les Martiens viennent ravager la Terre.
Les dirigeants des États-Unis sont les Martiens du film MARS ATTACKS ! car les médias nous disent qu'ils interviennent militairement pour sauver l'humanité alors qu'à l'instar des Martiens dans le film, ils interviennent pour ravager les pays qu'ils envahissent afin d'en prendre le contrôle. L'Irak en est aujourd'hui l'un des exemples les plus tragiques. Contrairement au film Indepandance Day qui est sorti la même année, MARS ATTACKS ! ne fait pas l'apologie de la puissance militaire des États-Unis, mais à l'inverse, le film ridiculise la société américaine, sa culture, son mode de vie et son administration.
Tim Burton, le réalisateur de MARS ATTACKS ! est né à BURBANK.
Le personnage du film The Truman Show s'appelle Truman BURBANK. Ce dernier mène une quête toute au long du film pour connaître la vérité sur le monde dans lequel il vit.
À travers MARS ATTACKS ! et Tim Burton, Dieu nous dit la vérité sur le monde dans lequel nous vivons. Il veut ainsi nous faire comprendre qu'à l'image des Martiens dans le film, les dirigeants des États-Unis détruisent l'humanité et ils sont une menace perpétuelle pour la paix dans le monde. Dans le film, les Américains déroulent le tapis rouge aux Martiens quand ils arrivent sur Terre, en croyant qu'ils viennent en paix. Après les présentations, pensant qu'ils sont pacifiques, ils lâchent la colombe de la paix dans le ciel, et à ce moment-là, le chef des Martiens sort son arme et explose la colombe, c'est alors le début de leur ATACK sur la Terre. À chaque fois que les États-Unis interviennent militairement dans le monde, ils explosent avec leurs armes la colombe de la paix puisqu'ils n'interviennent pas pour apporter la paix mais pour étendre leur domination sur le monde.
Le film Indépendance Day est sorti la même année que Mars Attacks ! Dans les deux cas, des extraterrestres menacent le monde, et comme toujours, essentiellement les États-Unis. Dans les deux cas, les humains triomphent des extraterrestres mais Indépendance Day insiste sur l'héroïsme des États-Unis. « Dans ce film, la centralité des USA est sans aucun doute possible. Les quelques images de la présence des extraterrestres sur les autres continents ne cachent pas le rôle majeur du président américain dans cette guerre. La destruction des symboles de la puissance américaine, notamment la Maison-Blanche, provoque un état de sidération tant pour les spectateurs américains que pour ceux des autres pays. Jusqu'au titre du film, tout montre que cette guerre est une nouvelle victoire des USA pour rendre libre le monde. »65
Effectivement, dans le film, les extraterrestres ont envahi la Terre pour y épuiser les ressources mais ils sont repoussés à la fin par les deux héros américains qui finissent par sauver l'humanité.
Dans la réalité, les Américains envahissent la Terre pour mettre la main sur les ressources naturelles mais il n'y a pas de héros pour les arrêter : les résistants étant emprisonnés, torturés ou assassinés.
Le personnage principal du film Indépendance Day est joué par l'acteur Will SMITH.
Adam SMITH est le père du libéralisme économique.
À travers le FMI, l'OMC et la Banque mondiale qu'ils contrôlent, les États-Unis obligent les pays du Tiers Monde à ouvrir leurs frontières afin de permettre aux capitalistes américains d'obtenir de nouveaux débouchés pour leurs exportations. Les États-Unis assurent aux pays qu'ils s'apprêtent à envahir que le libéralisme économique leur apportera la prospérité mais l'ouverture des frontières a pour effet d'aggraver le chômage, la pauvreté et la mortalité infantile. Le libéralisme économique « permet avant tout aux multinationales étrangères de conquérir d'importantes parts de marchés dans des secteurs économiques nombreux, de provoquer la disparition des producteurs locaux et, une fois en situation de monopole, d'augmenter les prix des produits importés. Sur place, inflation et augmentation du chômage font alors des ravages dans les classes populaires. »66
Les États-Unis et leurs alliés ATACK ainsi quotidiennement les pays du Tiers Monde mais nous ne voyons jamais les ravages de ces ATACKS dans les journaux télévisés puisque nous vivons dans The TRUMAN SHOW.
Les nazi-capitalistes déclarent venir en paix afin que les pays leur ouvrent leurs frontières mais une fois sur place, ils ravagent l'économie et les peuples des pays qu'ils envahissent.
Les États-Unis appliquent la morale inverse de celle véhiculée dans les films hollywoodiens. Il n'y a pas de happy end dans la réalité, car c'est toujours le méchant, le menteur, l'hypocrite, l'assassin, le psychopathe, qui gagne à la fin de l'histoire.
Nous AIMONS CAIN principalement à cause de la télévision et de son cinéma. Les « stars » américaines sont chaleureusement reçues et ovationnées dans nos émissions de divertissement alors que leur pays sème la haine au quatre coins du monde. Le système nous manipule et nous force à applaudir les plus grandes « stars » du IIIe Reich.
Le président Harry Truman – le responsable des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki – est né le 8 mai 1884 – soit 61 ans avant le 8 mai 1945 qui marque la fin de la Seconde Guerre mondiale avec la capitulation officielle du IIIe REICH.
Harry Truman est donc né 61 ans - jour pour jour - avant le 8 mai 1945 qui symbolise la PAIX.
Le chiffre 61 est l'INVERSE du chiffre 16.
16 = P
La prononciation de la lettre P symbolise la PAIX.
Dieu nous révèle que les États-Unis symbolisent l'INVERSE de la PAIX car ils multiplient les guerres pour permettre au RICHE capitaliste américain d'étendre la taille de son empire en accaparant toujours plus de richesses.
Les États-Unis ravagent ainsi les conditions d'existence de centaines de millions d'êtres humains, à l'instar d'une catastrophe nucléaire. Mais nous sommes endoctrinés par le régime totalitaire pour ne jamais nous en rendre en compte. Voilà pourquoi Dieu associe Harry TRUMAN au film The TRUMAN Show.
La catastrophe de Fukushima a eu lieu le 11 mars 2011 (11 3 2011).
11 3 2011 = ATACK
Cette catastrophe faisait suite à un séisme et un tsunami liés au réchauffement climatique, donc Dieu nous montre que cette catastrophe a eu lieu à cause de l'ATACK quotidienne du productivisme capitaliste sur l'environnement.
Le réchauffement climatique est d'or et déjà là, chacune des trois décennies passées a été plus chaude que la précédente. La température moyenne de la Terre a d'or et déjà augmenté de 0,85 degré depuis le début de la révolution industrielle ; le niveau des mers a monté de 19 degrés ; et toutes les prévisions indiquent que c'est d'un mètre que les océans vont augmenter d'ici la fin d'un siècle mais une personne sur dix sera concernée par cette hausse des océans et parmi eux, c'est 15 millions de Bengalis, 30 millions de Chinois et d'Indiens, 20 millions de Vietnamiens67. Le réchauffement climatique c'est aussi la multiplication des phénomènes extrêmes : c'est plus de sécheresse, plus de tempêtes, plus de cyclones, plus de canicules, avec toutes les catastrophes humaines qu'il y a derrière ; voilà pourquoi Dieu nous fait comprendre qu'il faut parler de CATASTROPHE climatique, et le responsable, c'est le productivisme capitaliste car il ATTACK quotidiennement l'environnement en polluant les sols, l'air et l'eau, ce qui met en danger la vie de millions d'hommes, de femmes et d'enfants.
Le modèle de vie occidental « vend ce même rêve de consommation aux populations pauvres du Sud, en prétendant que la croissance économique permanente leur permettra d'accéder à un niveau de vie matériel équivalent à celui des populations du Nord. Or, cette croissance est principalement obtenue par l'exploitation des ressources naturelles. Dans cette perspective, ce rêve est en fait irréalisable, puisque les États-Unis, qui représentent seulement 4 % de la population du globe, consomment à eux seuls 25 % de la production mondiale d'énergie et 50 % des matières premières, tout en générant 40 % des déchets de la planète. Il n'y a manifestement pas assez de ressources naturelles, ni suffisamment de lieux de stockage des déchets sur la Terre pour permettre à 8 milliards de personnes de bénéficier du même niveau de vie matérialiste que celui dont jouissent les 300 millions d'Américains. »68
« Face à cette crise émergente, comme tant d'autres effets néfastes du capitalisme, c'est l'inégalité qui prévaut. En effet, si les nations capitalistes riches sont responsables de la majorité écrasante des émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement planétaire, ce sont les nations du Sud qui supporteront tout le poids de ses conséquences car un grand nombre d'entre elles sont situées dans les régions tropicales.(...)
''Dans certains pays, le rendement de l'agriculture pluviale pourrait chuter de 50 %. On anticipe que la production agricole et l'accès à la nourriture seront durement touchés dans de nombreux pays avec de lourdes conséquences en matière de sécurité alimentaire et de malnutrition.'' De la même manière, en Amérique latine, la diminution des ressources aquifères disponibles pour la consommation humaine et l'agriculture exposera un nombre croissant de personnes à la famine. En même temps, le rapport du GIEC prévoit que le rendement de l'agriculture pluviale en Amérique du Nord augmentera de 5 à 20 %. Ce processus destructeur est déjà en cours dans l'hémisphère sud, avec des conséquences dramatiques, comme (…) le suicide en 2010 de ces 2 000 paysans du Kenya ruinés par de mauvaises récoltes causées par l'évolution du climat. Selon Kermal Dervis du PNUD, en fin de compte,''le changement climatique représente une menace contre l'humanité dans son ensemble de la dette écologique que nous accumulons, qui doivent en supporter immédiatement le coût humain le plus lourd.''
Les effets disproportionnés du changement climatique à venir sur les populations appauvries de l'hémisphère sud, au point que les besoins fondamentaux ne seront plus satisfaits pour un nombre croissant d'êtres humains, ne feront qu'intensifier le génocide structurel en cours. En outre, les victimes de ce bouleversement écologique seront de plus en plus incitées à émigrer par n'importe quel moyen vers les nations riches pour survivre. De surcroît, cet exode massif entraînera sans aucun doute un renforcement de l'apartheid global de classe qui émerge sous le régime capitaliste au fur et à mesure que les riches se retranchent derrière des cités fortifiées pour se prémunir d'une telle "invasion". »69
« La répartition inéquitable des ressources naturelles de la planète et les conséquences inégales du changement climatique n'ont pas seulement une influence néfaste sur les populations pauvres du monde actuel, elles auront aussi un impact négatif pour des milliards de personnes dans le futur. L'exploitation des ressources de la planète par le capital à un rythme insoutenable obligera les générations futures à lutter intensivement pour satisfaire leurs besoins fondamentaux, si elles y parviennent. La répartition déséquilibrée des ressources naturelles de la planète n'a pas seulement pour résultat l'inégalité entre les riches et les pauvres aujourd'hui, mais elle aura également pour conséquence l'inégalité entre les riches d'aujourd'hui et les pauvres de demain. (...)
La marchandisation et l'exploitation non pérenne de la nature dans tous ses aspects par le capital constituent une forme d'injustice sociale et d'inégalité, et par conséquent, une forme de violence et de génocide structurel contre les générations futures, dans la mesure où les styles de vie relativement luxueux d'une minorité d'aujourd'hui sont maintenus en détruisant les fondamentaux de la survie de nos enfants et de nos petits-enfants. Plus de 10 millions de personnes meurent déjà chaque année de la violence structurelle propre au capitalisme, et des centaines de millions, voire des milliards d'êtres humains supplémentaires périront dans l'avenir, conformément à la logique anti-écologique du capital. Il est donc évident que si l'on permet que se poursuive l'exploitation de l'homme et de la nature sous le régime capitaliste, l'ampleur de ce génocide structurel ne fera que croître, avec pour résultat potentiel l'extermination de la race humaine. Ainsi que le sociologue Ian Angus l'expose : ''Aucune société qui permet que cela se produise ne peut être qualifiée de civilisée. Aucun ordre social qui fait que cela arrive ne mérite de survivre.'' »70
Comprenez bien que ce n'est pas l'espèce humaine en tant que telle qui est responsable de la crise climatique : c'est le mode de production capitaliste, le mode de développement capitaliste car 90 entreprises sont responsables de plus de 63 % des émissions de gaz à effet de serre depuis 1750, ça vous donne une petite idée. Et ça ne s'arrêtera pas comme ça, car tant qu'il y aura de la force de travail à exploiter, tant qu'il y aura des ressources naturelles à prélever, le capital continuera longtemps à s'accumuler en exploitant, en appauvrissant, en détruisant, en pillant et en polluant. Ce productivisme destructeur, c'est-à-dire produire pour produire qui implique consommer pour consommer, c'est une des caractéristiques congénitales du capitalisme, et on ne se débarrassera pas de l'un sans se débarrasser de l'autre.71
Vous comprenez pourquoi à travers l'ATACK de Fukushima, Dieu nous lance un appel car le capitalisme ATACK quotidiennement les limites de la Terre et si nous n'agissons pas dès maintenant pour l'arrêter, il l'a détruira à petit feu.
« Selon un rapport de prospective produit par l'organisation humanitaire britannique Christian Aid, il y aurait déjà 163 millions de personnes ayant dû quitter leur foyer suite aux conflits, catastrophes naturelles et grands projets de développement (mines, barrages, périurbanisation, cultures d'agrocarburants, etc.). Et, de 2000 à 2050, ce sont au moins un milliard de personnes qui devraient migrer de par le monde, dont plus de la moitié pour s'adapter au réchauffement climatique ou en fuir certaines conséquences. 645 millions migreraient pour des raisons énergétiques, 50 millions à cause de conflits et atteintes aux droits de l’Homme (pouvant être exacerbés par la déforestation, le manque d'eau et la perte continue de terres arables). 250 millions de personnes migreraient à cause de phénomènes directement induits par le dérèglement climatique (inondations, sécheresses, pénuries d'eau et d'aliments, maladies émergentes...). » 72
Par ailleurs, « la plupart des maladies sont causées par la pollution chimique et si nous continuons à polluer l’environnement comme nous le faisons, c’est l’espèce humaine elle-même qui se met en danger. »73
Le productivisme capitaliste a ainsi pour effet de larguer régulièrement des bombes nucléaires sur la Terre et ce sont principalement les plus pauvres qui sont et seront touchés par ces ATACKS dans l'avenir.
La destruction de l'environnement est un véritable crime contre l'humanité. L'expression de crime environnemental est une notion juridique récente qui même si elle ne possède pas de définition faisant l'unanimité est reconnue par la majorité des pays. On parle aussi d'éco-mafia pour désigner les auteurs de ces crimes quand leurs méthodes sont celles du crime organisé.
De manière générale, la notion de crime contre l'environnement concerne généralement les domaines suivants :
- émission (chroniques ou ponctuelles et importantes) de polluants affectant l'eau, l'air, les sols ou la santé de l'Homme ou des écosystèmes ;
- mise en danger d'espèces menacées, par leur trafic ou via la destruction de leur habitat ;
- mise en danger d'autrui ou de l'environnement par une mauvaise gestion de déchets dangereux, toxiques, radioactifs, etc. ;
- une exploitation ou surexploitation illégale d'une ressource (cf. déforestation, surpêche…) ;
- non-respect d'une législation environnementale ayant entraîné de graves conséquences pour l'environnement ou la santé.
Selon Julian Newman de l'Environmental Investigation Agency, « Le problème avec ces crimes, c’est qu’ils ne sont pas vraiment perçus comme prioritaires, on n’y consacre pas beaucoup de ressources. Et quand la contrebande est stoppée, il y a rarement des poursuites. Pourtant, ce sont des crimes qui méritent une réponse forte de la part de l’Europe et du monde, parce qu’ils nous affectent tous. »74
« Selon l’agence de l’ONU, le changement climatique pourrait provoquer environ 250 000 décès supplémentaires par an entre 2030 et 2050 : 38 000 provoqués chez les personnes âgées par les vagues de chaleur, 48 000 dus à la diarrhée, 60 000 à la malaria et 95 000 à la malnutrition chez les enfants.
La fréquence des sécheresses et des inondations aura également des conséquences sur la santé des populations les plus vulnérables. Les coûts directs pour la santé du changement climatique sont estimés entre deux à quatre milliards de dollars par an d’ici 2030.
Le professeur Alistair Woodward, l’un des auteurs du Groupe intergouvernemental sur le climat (GIEC) n’a pas caché que le monde s’oriente actuellement plutôt vers un réchauffement global de quatre degrés à la fin du siècle plutôt que de deux degrés. Il a affirmé qu’il serait possible d’épargner deux millions de vies par année si les gouvernements parviennent à s’entendre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Pour un autre scientifique ayant contribué aux rapports du GIEC, Diarmid Campbell-Lendrum, l’accroissement de la transmission de maladies infectieuses est une menace sérieuse. La malaria, qui tue actuellement 800 000 personnes par an, la dengue, la schistosomiase pourraient s’étendre à de nouvelles régions en Asie et en Afrique.
Des dizaines de milliers de décès chaque année sont déjà liés à l’évolution du climat : ils sont causés par des événements extrêmes comme des inondations ou des vagues de chaleur, la dégradation des ressources en eau et l’impact sur l’agriculture. »75
Donc ce n'est pas seulement une crise climatique, pas seulement une catastrophe climatique puisqu'il faut parler de crimes climatiques, ou comme le dit Naomie Klein : « Le dérèglement climatique est l'expression atmosphérique de la guerre des classes » parce que bien évidemment, les premières victimes de ces fléaux, ce sont les plus pauvres. Alors non, l'écologie, le climat, ce n'est pas une affaire de riches, ce n'est pas une affaire de privilégiés, ce n'est pas une affaire de « bobos » parce que l'écologie, le climat, c'est d'abord et avant tout l'affaire des peuples, c'est d'abord et avant tout l'affaire des plus pauvres et des plus vulnérables.76
Nous savons que 250 000 personnes supplémentaires pourraient mourir chaque année et pourtant rien n'est fait pour mettre un terme au modèle productiviste du système capitaliste. Lorsque le 25 septembre 2014, Nicolas Sarkozy s'est dit favorable à l'exploitation du gaz de schiste, il aurait dû être fustigé par les médias puisque cette exploitation, si elle était mise en œuvre, aurait pour effet d'augmenter le réchauffement climatique ; elle serait un véritable désastre pour l'environnement et contribuerait au décès de centaines de milliers d'êtres humains dans les années à venir, donc défendre l'exploitation du gaz de schiste, c'est faire l'apologie de crimes contre l'humanité, et il faut ainsi s'unir le jour de l'élection présidentielle pour que les clones de Sarkozy ne puissent jamais arriver au pouvoir car ces nazis n'éprouveront aucun scrupule à exterminer des êtres humains supplémentaires pour enrichir les actionnaires des grands groupes énergétiques.
Du 30 novembre au 12 décembre 2015, s'est déroulé à Paris une Conférence sur le climat, la COP 21. Ce sommet international a réuni 195 pays, et il a débouché sur un accord international, applicable à tous les pays, et validé par tous les participants, fixant comme objectif une limitation du réchauffement mondial entre 1,5 °C et 2 °C d’ici 2100.
L’accord final proclame la nécessité de « poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5 degré » par rapport à l’ère préindustrielle. Or, d’après de nombreuses ONG, les mesures envisagées par les États à ce jour laisseraient espérer au mieux une limitation du réchauffement à 3 degrés.
De plus, alors qu’il était initialement question de fixer des objectifs chiffrés concernant la limitation des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, il ne restait à ce sujet que la vague promesse de viser « un pic des émissions mondiales […] dès que possible ».
Enfin, un des points en discussion était l’aide financière promise par les pays riches pour affronter les problèmes que le changement climatique pose aux pays pauvres. Une somme de 100 milliards de dollars leur a été promise, mais ce ne serait pas la première fois que ce genre de promesse ne soit pas suivi d’effet.
Contrairement à ce que prétendaient Hollande et Fabius, l’accord n’avait rien de contraignant pour les pays, d’autant qu’il ne prévoit aucune sanction. Mais même s’il l’était davantage, le fond du problème est que, dans cette société capitaliste, les décisions économiques échappent complètement au contrôle des États et à l’intérêt collectif. Les États peuvent bien signer des traités, des conventions ou des accords de régulation du climat, les grandes entreprises ne sont guidées que par une seule règle : la recherche du profit maximum.
C’est bien pourquoi tout ce dont sont capables les dirigeants politiques de la bourgeoisie, face aux menaces inquiétantes qui pèsent sur l’humanité tout entière, c’est d’organiser ce genre de grand-messe médiatique sans aucun effet.77
La lutte contre la destruction de l'environnement est donc l'un de nos principaux combats à mener ces prochaines années et si nous vivions dans un film hollywoodien où la morale triomphe quasiment toujours, les « gentils » – c'est-à-dire les sauveurs de l'humanité Américains – auraient déclaré dès la fin du XXe siècle : « ''C'est clair. Nous avons été les premiers à mener de fortes croissances, et à le faire sans en mesurer les effets sur la Terre. Nous en avons bénéficié et nous voulons être corrects : nous reconnaissons que nous sommes les premiers responsables des atteintes portées à notre planète ; et nous allons dès maintenant lancer d'importants programmes pour réduire nos pollutions, et notamment nos consommations d'énergie et de matières ; nous allons aussi, avec nos entreprises, et avec les États et les entreprises du Sud qui le souhaitent, lancer d'importants programmes de recherche pour mettre au point des moyens non polluants de produire, de consommer, de se déplacer et de vivre. Nous savons que vous êtres amenés, en cette période critique, à équiper et moderniser vos pays. Nous vous demandons de le faire en cherchant à limiter au maximum les atteintes à l'environnement. En contrepartie, nous vous transférons dans les meilleures conditions les nouvelles technologies respectueuses de l'environnement.''(...) Sur de telles bases, les années 1990 et 2000 auraient permis de développer des coopérations internationales gagnantes pour tous les groupes de pays et gagnantes aussi pour la Terre et les humains qui y vivent. »78
Mais nous ne vivons pas dans un film hollywoodien car les sauveurs de l'humanité au cinéma sont dans la réalité les principaux destructeurs de l'humanité. Au lieu de sauver le monde, « le premier président Bush a affirmé a Rio que ''le mode de vie des Américains n'(était) pas négociable'', ancrant son pays dans le refus de souscrire à des objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Clinton et son vice-président Gore n'ont pas eu la conviction ni le cran nécessaires pour engager un changement de cap. Bush le second a réitéré le rejet du Protocole de Kyoto, proclamant le droit de tout Américain de continuer à polluer et engageant deux guerres infiniment plus coûteuses que ne l'aurait été un programme planétaire de lutte contre la pauvreté et de promotion de techniques et d'énergies non dévastatrices de l'environnement. »79
Par conséquent, comme l'écrit Michel Beau : « Il me paraîtrait souhaitable que des instances judiciaires mondiales puissent un jour instruire leurs dossiers, avec ceux d'autres chefs d'État. Car avoir d'une manière ou d'une autre contribué à laisser se dégrader le climat, c'est une sacrée responsabilité ! Non ?
Quant aux hommes d'affaires et hauts dirigeants, leurs responsabilités sont indissociables de celles de leurs entreprises. Et ne faudrait-il pas rechercher leurs responsabilités, par exemple pour des accidents industriels meurtriers, des émanations ou rejets de substances dangereuses, des conditions de travail inacceptables dans des usines de sous-traitants, ou pour avoir contribué au sabordage des accords sur le climat80 ? » « On sait depuis longtemps que le CO2 émis lors de la consommation de combustibles fossiles contribue à l'effet de serre, donc au dérèglement climatique et au réchauffement. Les groupes énergétiques n'ont rien fait pendant plusieurs décennies pour atténuer ce risque.
Il est urgent d'instituer des délits et des crimes de dégradation de la planète et d'atteintes au vivant aux populations humaines. Il serait d'ailleurs juste que l'institution de ces délits et crimes ouvre une porte qui permette de mettre en cause devant la justice les dirigeants d'État et de groupes industriels et énergétiques qui ont mené ou financé des actions visant a saborder le Protocole de Kyoto. (...)
Ma proposition est simple : instituer des délits et des crimes de dégradation de la planète et d'atteintes au vivant et aux populations humaines ; d'abord dans le plus grand nombre de pays possibles, ce qui en cas de dégâts planétaires permette le dépôt de multitudes de plaintes ; ensuite dans le cadre d'un accord international – en veillant à ce que le texte n'en soit pas revu et corrigé par les conseillers et les juristes des grandes firmes ; demande-t-on à des délinquants en puissance de revoir et corriger le code pénal avant de l'adopter ?
Qu'ils soient milliardaires, puissants, dirigeants d'État ou de Très grandes firmes, et bien sûr tyrans sans foi ni loi, chefs de guerre, mafieux redoutés, tous les responsables de dégradations de la planète ou de préjudices causés à la part démunie de l'Humanité doivent pouvoir être poursuivis devant des institutions planétaires et encourir des peines à la hauteur de leurs crimes ou délits.
Dit d'une manière positive, il va falloir rendre toute leur responsabilité (notamment juridique et politique) à la fois aux grands groupes industriels, commerciaux et médiatiques, ainsi qu'aux banques et organismes financiers et à leurs dirigeants ; aux personnels politiques et aux hauts fonctionnaires ; bref, à tous ces oligarques qui détiennent des pouvoirs, exercent du pouvoir ou y participent, prennent des décisions qui souvent concernent leur pays, mais parfois aussi d'autres pays et le monde, et qui aujourd'hui échappent presque totalement à la loi commune de la responsabilité – bénéficiant ainsi d'une impunité quasi générale. »81
« Nous avons appris à faire des guerres : cité contre cité, pays contre pays ou coalition contre coalition ; nous y avons consacré d'importantes parts de nos richesses et sacrifié nos jeunesses et nos élites. Nous avons mené des guerres de conquête, de colonisation, de libération et d'indépendance. Nous avons inventé des armes terrifiantes, et des systèmes pour nous protéger de ces armes tout en concevant la possibilité de demeurer menaçants...
Nous avons proclamé la Nation, la Patrie ou la République en danger... Ce qui a porté bien des enthousiasmes et fait accepter bien des sacrifices.
Il faudrait proclamer ''la Terre en danger'', et en danger avec elle le Vivant, l'Humanité et la face lumineuse des civilisations...»82
« Le 11 mars 2011: le Japon était ainsi secoué par un tremblement de terre, dévasté par un tsunami ; puis enflait alors la menace de réacteurs nucléaires endommagés, hors contrôle, répandant dans les airs, dans le sol et dans l'océan de fortes doses de radioactivité...
Ce triple désastre est comme un ULTIME AVERTISSEMENT : il marque très clairement que notre trajectoire actuelle est une avancée vers les pires dangers. Probablement le Japon, pays riche en capitaux comme en compétences, s'en sortira-t-il, comme seront relativement épargnés des archipels de richesse de notre monde. Peut-être les Japonais vont-ils être plus nombreux à comprendre qu'ils disposent d'autres énergies moins dangereuses : avec le vent, l'océan et la géothermie.
Plus largement, nous, humains, disposons de bien des ingrédients de mieux ; peut-être nous reste-t-il juste à aider nos sociétés à accoucher d'un monde meilleur. »83
« Le désastre environnemental doit beaucoup à l'insouciance, l'aveuglement ou le refus de voir, le manque d'esprit de responsabilité, l'incurie, l'absence du courage nécessaire, la préférence pour la facilité, donc différentes formes de lâcheté des hommes de pouvoir : des hommes (et probablement aussi quelques femmes) qui ont voué leur vie à s'élever dans des hiérarchies (politiques, financières, économiques...) et n'ont pas pris le risque, quand ils se sont trouvés en situation de le faire, de peser pour contribuer à endiguer la montée des périls.
Ce désastre est aussi né d'une multitude de petites lâchetés, notamment d'intellectuels, d'universitaires, de journalistes, d'artistes, de scientifiques, d'ingénieurs... qui se sont laissés prendre dans les jeux, les normes, les règles, les entraînements ou les contraintes de leurs castes et qui, au moment où ils pouvaient peser, n'ont pas osé : alerter, informer, décider, refuser, ou tout simplement aider à la sensibilité ou à la prise de conscience. (...)
Face aux perspectives de désastres planétaires, ce qui prédomine dans l'ensemble, c'est le refus de voir, d'entendre, de prendre en considération et de prendre conscience : nos sociétés se recroquevillent dans leurs coquilles, alors qu'en ne faisant rien, en ne poussant pas leurs dirigeants à les engager dans des actions coordonnées efficaces, elles ont infiniment plus à perdre qu'à sauvegarder.
Fondamentalement, sont à l'origine de la grande crise planétaire qui est en cours, d'abord, les prédations exercées par les pouvoirs nationaux, les oligarchies, les vampires de la Finance et les Très grandes firmes ; ensuite, l'irresponsabilité (notamment par rapport aux enjeux planétaires) des dirigeants des grands États et des grands groupes et l'incapacité des dirigeants onusiens à les mettre au pas ou en cause ; enfin, la redoutable frénésie de consommation alimentée par le capitalisme, qui a submergé les États-Unis, puis l'ensemble des pays riches, et qui gagne maintenant les détenteurs de pouvoir du monde entier.
Ainsi, dans les pays riches, le combat pour sauver la planète n'est pas seulement un combat contre des puissances dominatrices et prédatrices. C'est aussi, pour une large part, un combat contre soi-même : pour engager la décroissance des besoins et des consommations, se reconstruire et en même temps contribuer à susciter un nouveaux cours pour les sociétés et le monde.
Mais, face aux conséquences de nos propres excès – prélèvements, rejets, pollutions, dégradations –, nous avons été et sommes encore imprévoyants, velléitaires, irresponsables. Nous nous trouvons face à un risque sans précédent ; tout est précipité, l'enjeu est planétaire et on touche à des limites, avec une Terre qui se révèle vulnérable, une population en train de passer de 7 à 9 milliards, des inégalités intolérables dans des sociétés soumises à l'Argent-roi et des besoins qui augmentent a un rythme démultiplié. »84
Dieu nous a donc envoyé des signes pour nous unir TOUS dans le combat humaniste – afin de préserver l'espèce humaine.
ATACK = ATTAC
ATTAC est le nom d'une organisation altermondialiste créée en France en 1998. Elle est présente dans 38 pays.
« ATTAC se mobilise contre l’hégémonie de la finance et la marchandisation du monde ; pour la prise de pouvoir par les citoyens sur leur vie, la construction d’une démocratie active et pour la construction de convergences entre mouvements sociaux, au sein du mouvement altermondialiste.
Selon ATTAC, il existe des alternatives, pour une transition vers une société solidaire et respectueuse de la nature. Nous ne sommes pas condamnés à subir les ravages de cette mondialisation et le cynisme des élites. »85
ATTAC possède deux slogans : « Le monde n'est pas une marchandise » et un « Un autre monde est possible ».
Les principaux sujets sur lesquels travaille ATTAC sont :
- Un contrôle plus étroit des marchés financiers (Attac parle de lutte contre la « financiarisation » de l'économie) ;
- Une réforme de l'OMC et des institutions financières internationales (Banque mondiale, FMI),
- La défense des biens communs et du patrimoine : eau, alimentation, information, etc. En matière d'organismes génétiquement modifiés (OGM), sa position, contre, est la même que celle de la Confédération paysanne française, membre d'ATTAC ;
- L'annulation de la dette des pays en voie de développement. Pour l'Afrique, ATTAC a édité le CD ATTAC ta dette pour dénoncer « l'asphyxie » des pays africains selon elle victimes des intérêts d'une dette contractée il y a 40 ans et déjà remboursée ;
- La défense des services publics comme ceux relevant de la santé et au système de protection sociale. ATTAC s'oppose à l'instauration des fonds de pension, symbole du capitalisme populaire, et défend le financement des retraites par répartition, estimant qu'elles évitent les excès des marchés financiers. ATTAC s'oppose aussi à l'AGCS qui reprend certains thèmes de l'AMI ;
- La lutte contre les paradis fiscaux dont elle demande la suppression ;
- La nécessité de lier les problématiques environnementales et sociales ;
- La promotion du commerce équitable ;
- Le refus du Traité Constitutionnel Européen (Traité de Rome de 2004) : une bonne partie des militants de ATTAC France a fait campagne pour le « non » au référendum, en mai 2005.
- La promotion de la démocratie et des droits de l'Homme dans les pays non démocratiques, via ses antennes locales.86
Un autre monde est possible et Dieu nous montre à travers ATTAC comment procéder à une ATACK en règle contre le capitalisme. Mais ce n'est pas suffisant, les mesures proposées par ATTAC tendent à donner un visage humain au capitalisme alors qu'il est impossible d'humaniser le diable. Quand ATTAC parle de « contrôler plus étroitement les marchés financiers », il ne faut pas se limiter à ça, car si nous voulons que « le monde ne soit plus une marchandise », nous devons carrément supprimer les marchés financiers mais également la libre concurrence et la propriété privée des moyens de production.
Notre mission est d'ATTAQUER le capitalisme afin de le DÉTRUIRE complètement.
J'espère qu'ATTAC rejoindra le combat humaniste, anticapitaliste, car lorsqu'on est écologiste, on est forcément anticapitaliste.
L'ATACK de Fukushima est un avertissement envoyé par Dieu, nous devons en tirer les leçons et abattre le coupable : le capitalisme.
Si le nucléaire est dangereux, c’est le capitalisme qui le rend ainsi
Alors oui, le nucléaire aux mains des capitalistes est dangereux. Il est même mortel. Nous ne pouvons pas faire confiance aux irresponsables qui dirigent actuellement l’industrie énergétique, les actionnaires des Tepco, GDF-Suez, E-On, RWE, Areva, EDF et bien d’autres. Et nous ne pouvons pas plus faire confiance aux gouvernements censés réguler cette filière parce qu’ils défendent coûte que coûte les intérêts des premiers. Les uns et les autres font prendre des risques permanents, d’abord aux travailleurs du nucléaire, ensuite à la population plus ou moins proche des installations.
Poser le problème en termes de « sortir » ou « ne pas sortir » du nucléaire, indépendamment des conditions sociales et économiques dans lesquelles nous vivons, est au mieux une impasse, au pire une diversion.
C’est une impasse car la catastrophe de Fukushima est une nouvelle illustration, tragique, non pas tant des dangers du nucléaire, que des dangers mortels du capitalisme. La recherche du profit transforme en poisons l’agriculture et l’élevage, comme les scandales des farines animales et de la vache folle l’ont montré en leur temps. La surpêche industrielle est une fuite en avant catastrophique qui vide les océans d’espèces entières, ruine des millions de petits pêcheurs. Et qui peut garantir que l’élevage intensif de poissons, nourris aux farines… de poisson, ne prépare pas un nouveau drame sanitaire ? Quand il ne vide pas les mers et les océans, le capitalisme les pollue. C’est l’irresponsabilité et la rapacité des dirigeants de BP, du spécialiste des forages pétroliers Halliburton, avec la bénédiction de l’agence fédérale américaine censée réguler l’exploitation pétrolière, qui a provoqué l’accident de la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon en avril 2010 au large de la Louisiane. Le résultat fut onze morts et 780 millions de litres de pétrole déversés pendant trois mois, provoquant l’une des pires marées noires de l’histoire. Tout cela pour faire le plus de profit possible.
Dans la société capitaliste, toute la production industrielle est dangereuse pour les travailleurs qui la font tourner, pour les riverains, pour les consommateurs, pour l’environnement.
Bien avant l’ère nucléaire, le groupe chimique japonais Chisso a déversé pendant plusieurs décennies à partir de 1932 du mercure dans la baie de Minamata, empoisonnant la population et faisant des milliers de victimes en particulier parmi les pêcheurs, transformant cette baie en une « mer de la mort ». La catastrophe industrielle la plus grave du 20e siècle fut en 1984 l’explosion et le dégagement d’un nuage de gaz mortel à Bhopal en Inde, dans une usine chimique de l’entreprise américaine Union Carbide. Cette catastrophe a tué officiellement 3 500 personnes, mais sans doute 20 000 à 25 000 selon les associations de victimes, plus crédibles. Le dernier accident industriel grave en France, celui d’AZF à Toulouse qui a fait 31 morts, s’est déroulé dans une usine chimique, pas dans une usine nucléaire. À chaque fois, les économies sur la sécurité, la recherche du profit, les défaillances de la maintenance et souvent le mépris absolu de la population riveraine expliquent ces accidents.
Et pour rester dans le domaine de l’énergie, si 15 % de l’électricité produite dans le monde sont d’origine nucléaire, 40 % sont produits à partir de centrales thermiques au charbon. Mais le charbon tue. C’est moins spectaculaire que l’accident d’une centrale nucléaire, mais chaque année, selon des chiffres officiels minimisés, plus de 3 000 mineurs meurent dans des mines en Chine. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la Chine compte plus de 600 000 mineurs malades des poumons du fait de leur profession. Le charbon a tué 100 000 mineurs américains au cours du 20e siècle et la pollution atmosphérique tuait chaque année 50 à 60 000 Britanniques dans les années cinquante à cause des problèmes respiratoires !
Et il n’est pas dit que les lois du marché ne remettent pas le charbon à la mode pour produire de l’électricité. C’est aujourd’hui l’un des combustibles les moins chers, qui n’est pas utilisé seulement en Chine. Le Danemark, champion européen de l’énergie éolienne, qui a banni le nucléaire, produit 60 % de son électricité à partir de centrales thermiques au charbon. L’un des effets secondaires de la catastrophe de Fukushima a été une flambée spéculative des cours du charbon et du gaz en prévision de la demande inéluctable à venir au Japon.
Cela montre que, tant qu’on laissera l’industrie, l’agriculture, les transports, c’est-à-dire toute l’économie entre les mains de groupes privés, l’humanité et la planète seront menacées.
Des dirigeants écologistes prêts à gérer le capitalisme
Cela montre surtout l’hypocrisie des écologistes, qui réclament bruyamment la sortie du nucléaire tout en étant des défenseurs inconditionnels du capitalisme. Oh, nous ne parlons pas ici des militants associatifs qui dénoncent les mensonges d’EDF ou d’Areva, rendent publiques les informations sur les incidents et les fuites quand ils en ont connaissance, publient leurs propres mesures indépendantes, dénoncent les conditions de stockage, de déplacement et de traitement des déchets radioactifs qu’on ne sait toujours pas stocker sans danger à long terme. Nous, les anticapitalistes, partageons beaucoup des préoccupations de ces militants et nous sommes solidaires de certains de leurs combats, comme nous l’avons été, et le serions de nouveau, des populations refusant la construction d’une centrale nucléaire, d’une usine de traitement ou l’enfouissement de déchets près de chez elles.
Nous parlons des dirigeants de l’écologie politique, qui aspirent au pouvoir. Ils s’appuient aujourd’hui sur les inquiétudes légitimes provoquées par tous les ravages de plus en plus graves – car amplifiées par le gigantisme de l’industrie et l’unification du marché mondial – que le capitalisme provoque pour la santé publique ou l’environnement. Mais devenus ministres, peut-être un jour chefs d’État, ils défendent bien sagement les intérêts des industriels et des banquiers.
Ceux-là sont à l’écologie, à la défense de l’environnement et de la planète, ce que les Blum ou les Mitterrand ont été au mouvement ouvrier et au socialisme. Ils se servent de l’écologie comme d’un fonds de commerce pour arriver au pouvoir.
De 1997 à 2002, Dominique Voynet a été ministre de l’Environnement du gouvernement Jospin qui a défendu les intérêts de la filière nucléaire. C’est ce gouvernement qui a créé Areva en regroupant notamment la Cogéma, entreprise publique, et Framatome, société privée. C’est lui encore qui a lancé le programme EPR. Dominique Voynet n’a jamais été dégoûtée par l’existence d’une force de frappe nucléaire. Elle a réclamé un référendum sur le nucléaire, mais n’a jamais claqué la porte face au refus réitéré de Jospin.
Un référendum, c’est ce qu’ont réclamé en 2011, à la mi-mars, toute une série d’organisations et de partis à travers un « appel solennel » au gouvernement. Mais se contenter de réclamer un référendum, qu’il s’agisse de la privatisation de La Poste, ou des choix énergétiques, c’est brasser du vent. Il ne suffira pas d’un référendum pour arracher la production et la distribution de l’électricité, du gaz ou de l’eau des mains des Areva, GDF-Suez ou Veolia. Et si même Sarkozy aurait daigné organiser un tel référendum et qu’il soit remporté par les opposants au nucléaire, qu’est-ce que cela aurait changé ?
Nous devons mettre en place la rationalisation et la planification de la production sous le contrôle permanent de la population, Mettre un terme aux innombrables gaspillages liés à l’organisation capitaliste de la société, au gaspillage d’énergie lié au transport routier et au flux tendu dans les entreprises, arrêter de transporter des marchandises dans un sens tandis qu’on transporte les mêmes marchandises dans l’autre sens, supprimer la production d’armement ou tout autres productions inutiles. Mais le préalable est d’enlever tous les moyens de production des mains des capitalistes.
Appliquer, dans une société de classes, le slogan des écologistes se traduit inévitablement par la sobriété pour les pauvres, que l’on oblige à réduire leur consommation en augmentant sans cesse les taxes et les prix, et l’abondance pour ceux qui peuvent payer.
L’énergie dite renouvelable coûte – aujourd’hui et sans doute pour un bon moment – beaucoup plus cher que l’énergie thermique ou nucléaire. Une société choisissant en toute conscience les techniques pour satisfaire ses besoins pourrait choisir de payer, collectivement, plus cher pour éviter un danger industriel. Mais dans un marché capitaliste dominé par quelques grands groupes énergétiques, c’est évidemment l’usager final qui paiera la facture. L' augmentation de tarifs imposée en janvier 2011 a précisément été justifiée par l’obligation faite à EDF de racheter le surplus de courant produit par l’éolien ou le photo-voltaïque.
Quant aux subventions réclamées par les écologistes pour encourager l’énergie renouvelable, elles sont d’abord une aubaine pour les fabricants et les installateurs, sans réduire réellement le coût de production de l’électricité photovoltaïque ou éolienne.
Tout cela, les dirigeants politiques de l’écologie le savent parfaitement et souvent le revendiquent ouvertement. Nicolas Hulot réclamait, dans son « pacte écologique » écrit en 2006, une augmentation des taxes sur l’eau et sur les ordures ménagères ou encore le rétablissement d’une vignette automobile proportionnelle à la pollution des véhicules ; vignette que les propriétaires de 4x4 paieront sans problème, mais qui frappera aussi ceux qui n’ont pas les moyens de changer leur vieille voiture. Mais cela Hulot, Duflot et les autres s’en contrefichent car les pauvres ne font pas partie de leur électorat privilégié.
Nous ne nous prononçons pas entre les différents types d’énergie que l’humanité peut utiliser dans l’avenir. Mal maîtrisées, elles peuvent toutes représenter une menace. Pour qu’elles puissent être mises au service de l’homme, sans réserve, il est vital d’en maîtriser non seulement la technologie, mais aussi les conditions de mise en œuvre.
C’est impossible dans une économie où les décisions sont prises, totalement ou partiellement, en fonction du profit.
Alors, l’urgent est de mettre un terme aux ravages et aux menaces que font peser, sur la planète et sur l’humanité, les irresponsables qui contrôlent toute la société. La pire menace est bien l’organisation capitaliste de la société. C’est le contrôle de tous les moyens de production, ceux du secteur de l’énergie comme tous les autres, par des propriétaires privés avides de profits. Il est urgent de le leur arracher des mains pour mettre en place une planification rationnelle, sous le contrôle conscient et éclairé de la population et à l’échelle planétaire.
Évidemment, cela ne résoudra pas automatiquement tous les problèmes. Cela ne fera ni disparaître tous les dangers ni jaillir d’un coup de baguette magique des sources d’énergie inépuisables. Mais l’humanité pourra aborder les problèmes consciemment. Elle pourra discuter, collectivement et à l’échelle planétaire (sans s’enfermer dans une indépendance énergétique qui fait construire des centrales nucléaires dans la région la plus sismique du monde), de la façon de produire son énergie. Elle pourra finalement arbitrer en prenant en compte la totalité des paramètres, ceux liés à la sécurité comme ceux liés à la nature.
L’énergie nucléaire, si on la maîtrise vraiment en incluant le traitement des déchets, pourrait s’avérer plus efficace (et plus écologique !) que d’autres sources d’énergie. Le feu fait parfois des ravages dramatiques, mais la maîtrise du feu a représenté un bond incontestable en avant pour l’humanité. À moins que l’énergie nucléaire ne soit remplacée par d’autres techniques qui ne manqueront pas d’être perfectionnées ou inventées.87
Pour terminer cette partie sur l'environnement, je poste certaines mesures du NPA concernant sa politique environnementale et un article sur le « capitalisme vert » car il est important de connaître son vrai visage.
Face aux défis énergétiques : une politique anticapitaliste
La transition énergétique à mettre en œuvre nécessite un changement de cap radical par rapport aux politiques énergétiques actuelles.
Pour faire face aux crises auxquelles nous sommes confrontés nous devons avoir pour objectifs de sortir du nucléaire en moins de 10 ans, engager une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre pour construire une société libérée des énergies fossiles, garantir l’accès de toutes et tous à l’énergie, garantir les emplois et les conditions de travail des salarié-e-s du secteur de l’énergie.
C'est d'une révolution énergétique dont nous avons besoin !
Seules les luttes de la population permettront de l'imposer et elle ne pourra pas être menée dans le cadre d’une gestion docile du système capitaliste. Pour nous, mener une telle politique passe par :
La création d’un grand service public de l’énergie sous le contrôle des salarié-e-s et de la population
Nous devons exiger l’expropriation des grandes entreprises du secteur de l’énergie (EDF, GDF-Suez,Total, AREVA…) et leur incorporation dans un grand service public de l’énergie. Celui-ci aurait pour fonction de promouvoir l’efficacité énergétique, les économies d’énergie et le développement des énergies renouvelables. Il s’attacherait à mettre en œuvre des tarifs associant gratuité des consommations permettant de répondre aux besoins sociaux de base et tarifs fortement progressifs pour éliminer les gaspillages.
L’extension du champ de la démocratie
Pour réduire drastiquement les consommations énergétiques et les gaspillages, il est nécessaire de pouvoir décider démocratiquement ce qu’on produit et comment pour permettre, par exemple, de stopper ou réduire les productions inutiles ou dangereuses (publicité, armement, production de pesticides, obsolescence programmée des produits …). C’est incompatible avec la propriété capitaliste où seule une poignée d’actionnaires et de dirigeants ont le droit de décider.
La création d’un service public du logement
Les factures énergétiques pèsent lourd dans le budget des ménages. Il est urgent de mettre en œuvre un grand plan d’isolation thermique des logements anciens. Un service public du logement pourrait prendre en charge un tel chantier, produire de nouveaux logements faiblement consommateurs d’énergie et ainsi résoudre la crise du logement. En baissant mécaniquement les loyers, il permettrait aux ménages les plus démunis de se rapprocher des centres-villes dont ils sont largement exclus aujourd’hui et de réduire les transports.
La création d’un service public des transports
Parce que les transports sont extrêmement consommateurs d’énergie et grèvent durement le budget des ménages, il est indispensable de développer largement les transports en commun de proximité et d’assurer leur gratuité pour toutes et tous. Seul un grand service public des transports de prendre en charge une telle politique aux antipodes des logiques capitalistes.
La création d’un service public bancaire
Les défis énergétiques impliquent la mise en œuvre rapide de chantiers de grande ampleur. En plus de la confiscation des profits astronomiques des grands groupes énergétiques ou du bâtiment, l’appropriation des grandes banques pour constituer un service public bancaire unique sous contrôle des salarié-e-s et de la population permettra de financer les investissements nécessaires à cette révolution énergétique.88
Le désastre du capitalisme vert
Le capitalisme, ou à qui profite le crime climatique ?
La prise de conscience environnementale généralisée actuelle est utile à ceux qui développent activement la notion de « capitalisme vert ». Il permet de recréer l’adhésion citoyenne à des structures dépassées et décrédibilisées par la crise systémique qui les secoue. Les multinationales repeignent leurs enseignes en vert, leurs campagnes publicitaires rivalisent de « greenwashing », et elles poursuivent les mêmes pratiques destructrices.
Avec l’effondrement des marchés financiers, la foi dans le futur du capitalisme a été sérieusement ébranlée. Malgré cela, le même principe qui a conduit à la crise, celui de marché immatériel de produits dérivés, est à l’origine de la création du marché du carbone, qui invente un prix au CO₂ contenu dans l’air. C’est cela, la proposition principale de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques : un marché du carbone mondialisé, au sein duquel les entreprises vendent et achètent des crédits symbolisant leur droit à polluer. Ce type de marché immatériel, dont le prix du « bien » est inventé, conduit immanquablement à une spéculation et des pratiques frauduleuses gigantesques, puis à une bulle géante, et à son éclatement. Or cette fois, ce ne sont pas les profits des banques et des multinationales ou nos emplois qui sont en jeu, mais un changement climatique irréversible de grande ampleur qui pourrait laisser nos enfants hériter d’un terrain vague.
Le nouveau « CO₂LONIALISME »
Les multinationales qui en ont les moyens peuvent obtenir des crédits-carbone ; et des mécanismes à la complexité bien pratique peuvent leur en faire obtenir encore davantage, comme le « mécanisme de développement propre », MDP (en anglais Clean Development Mechanism ou CDM). Au sein de ces « mécanismes flexibles », les entreprises reçoivent des crédits en investissant dans les pays du Sud ou en Europe de l’Est, dans des projets qui émettent moins de dioxyde de carbone qu’un autre projet potentiel qui aurait pu être construit à la place. Ce système est infesté de fraudes, parce que l’ « autre projet potentiel » est décrit par l’entreprise elle-même, qui décide ensuite de la quantité de CO₂ « évitée ». Ces mécanismes flexibles ne réduisent pas les niveaux d’émissions actuels. Ils sont devenus un prétexte pour augmenter l’expansion industrielle au Sud, en investissant dans des projets de l’industrie chimique ou dans des centrales à charbon.
De plus, selon de nombreuses études, ces projets (qui comptent aussi des monocultures pour la production d’agrocarburants, des constructions de méga-barrages, de fermes éoliennes gigantesques, etc) provoquent de graves problèmes environnementaux, sociaux et économiques là où ils sont implantés. Ces mécanismes légitimisent et accélèrent l’expropriation des terres et l’appropriation des ressources naturelles dans ces pays.
L’accord REDD (« Reducing Emissions from Deforestation in Developing countries », réduire les émissions liées à la déforestation dans les pays en voie de développement), actuellement en cours de négociations, intensifie ce processus. Les terres forestières sont privatisées et délivrées aux multinationales, abolissant le pouvoir de décision des populations indigènes ou des communautés locales, ou les bannissant simplement de leurs terres, afin que l’entreprise puisse « préserver » la forêt et profiter des crédits-carbone gagnés. Ironie du sort, « sauver l’environnement » est en passe de devenir la dernière excuse à la mode des autorités oppressives, alliées du nouveau colonialisme vert.
Changer le système, pas le climat !
Au lieu de reconnaître le changement climatique comme l’avertissement ultime nous indiquant que nos systèmes actuels d’organisation, d’utilisation de l’énergie, de production et de consommation ne fonctionnent simplement pas à long terme, les gouvernements et les multinationales prennent en otage l’environnement pour nous embarquer dans une nouvelle vague d’accumulation réservée à une élite. Devant un danger de l’ampleur du changement climatique, la création de nouveaux marchés est la seule solution qu’ont produit près de deux décennies de négociations, sous la coupe des lobbies industriels. Le système capitaliste a peut-être fonctionné suffisamment pour fournir un certain niveau de confort matériel à une minorité d’habitant-e-s de la planète, mais il repose malheureusement sur la croyance fantaisiste que les ressources naturelles, y compris atmosphériques, sont inépuisables. Cette croyance s’effondre. Et comme pour tout ce qui perdure après la disparition des conditions matérielles qui l’ont vu évoluer, le règne de ce système tire à sa fin. Ce qui peut et doit le remplacer, ce sont des alternatives qui existent déjà, communes à maintes expériences locales ; et toutes celles qui restent à créer, pour des modes de vie différents, adaptés au temps présent et à la réalité de la planète.
La production alimentaire et le changement climatique
Agriculture industrielle, fermes-usines et effondrement des écosystèmes
Nous savons que nos méthodes modernes de production alimentaire – agriculture industrielle et production intensive de viande – sont largement dépendantes des carburants fossiles et génèrent des quantités énormes de gaz à effet de serre (GES). Nous savons aussi que notre capacité à produire de la nourriture sera sévèrement réduite par les conséquences du changement climatique. À travers le monde, de petit-e-s fermier-ère-s et des réseaux comme Via Campesina luttent pour la souveraineté alimentaire et la production agricole soutenable à petite échelle. En Amérique du Sud, de nombreux-ses paysan-ne-s n’ont pas accès à la terre en raison de l’accaparement de celle-ci par des multinationales comme Monsanto, qui l’utilisent pour des monocultures de céréales et de soja destinées à nourrir le bétail. Ces compagnies agro-industrielles et agro-chimiques sont invitées aux négociations intergouvernementales et poussent pour une intensification de l’agriculture industrielle, présentée comme leur « solution ».
Ce type d’agriculture injecte dans les sols de vastes quantités d’engrais et de pesticides pétrochimiques toxiques, transporte la nourriture à travers les continents sur des distances absurdes en la réfrigérant.
L’agriculture fermière traditionnelle repose sur la plantation de cultures variées, attirant un large éventail d’insectes dont certains sont les prédateurs naturels de ceux qui endommagent les récoltes. Les monocultures nécessitent au contraire une utilisation accrue de pesticides ; ceux-ci s’écoulent dans les nappes phréatiques et représentent une source majeure de pollution dans toutes les zones agricoles du monde. Ils appauvrissent les sols et provoquent une érosion en tuant des millions de micro-organismes qui maintiennent la fertilité et la structure de la terre. Cet appauvrissement et cette érosion nécessitent par la suite des engrais pétrochimiques en augmentation constante pour maintenir le niveau de production. En dépit de la quantité de bétail produit, les exploitant-e-s de fermes industrielles utilisent des engrais artificiels au lieu du fumier animal. Cela entraîne des émissions d’oxyde d’azote, un gaz à effet de serre environ 275 fois plus puissant que le CO₂.
L’agriculture et la déforestation
L’agriculture industrielle et l’élevage animal intensif requièrent une déforestation importante, qui provoque des émissions de CO₂ massives alors que le carbone absorbé par les arbres est libéré en brûlant. L’assèchement des marais aux mêmes fins relâche de vastes quantités de méthane, un gaz à effet de serre qui a environ 62 fois l’effet du dioxyde de carbone. Alors que les sols sont appauvris, la pression augmente sur les forêts. La déforestation entraîne une diminution de l’eau qui s’évapore dans une zone, réduisant les précipitations. Des récoltes plus maigres en résultent, ce qui pousse les producteur-trice-s de soja et de bétail à utiliser ce qui reste de forêt tropicale humide plus rapidement, perpétuant le cercle vicieux.
Expropriations
Le système industriel, depuis quelques siècles et à travers le monde, a « enclos » les espaces fermiers, forçant les paysan-ne-s pratiquant l’agriculture de subsistance et les petit-e-s fermier-ère-s hors de leurs terres afin qu’elles soient utilisées par les multinationales pour faire pousser des denrées rentables pour l’export comme le cacao, la canne à sucre ou le soja. Des millions de personnes perdent leur terre, leur indépendance et leur capacité à faire pousser leur propre nourriture : elles ne peuvent plus accéder à la nourriture que par le biais du marché.
Augmenter le rendement agricole, utiliser la pétrochimie et les nouvelles technologies génétiques a un effet minime sur les taux de la faim dans le monde car cela ne prend pas en compte les questions de l’accès à la terre et du pouvoir d’achat, et cela masque les vraies solutions comme la redistribution des terres et l’accès abordable à l’agriculture.
Production de viande : 51% des émissions globales
Le pourcentage utilisé jusqu’à aujourd’hui, basé sur un rapport des Nations Unies de 2006, indiquait que la production de viande générait 18% des émissions globales de gaz à effet de serre, ce qui représente déjà davantage que tous les transports réunis. Plus récemment, dans un document publié par le Worldwatch Institute, un « think-tank » américain, deux conseillers environnementaux de la Banque mondiale déclarent que le pourcentage est en fait de 51%. Le rapport précédent mésestimait la contribution aux émissions dans trois domaines : la production de méthane durant la digestion, l’utilisation des terres et la respiration des bêtes.
En plus de toutes les horreurs bien documentées sur le monde de l’industrie de la viande, sa production intensive, ainsi que celle de produits laitiers, est donc responsable à elle seule de davantage d’émissions de GES que n’importe quelle autre activité.
Dans de nombreux pays du monde, la consommation de viande est considérée comme un luxe. L’augmentation de la prospérité dans les pays du Sud mène à l’adoption de modes de consommation de viande calqués sur ceux des pays occidentaux, accroissant la pression sur la terre pour produire la nourriture du bétail, ce qui signifie que de moins en moins de terre est disponible pour la production de nourriture humaine elle-même. Le ratio est approximativement le suivant : pour produire un kilo de bœuf, on utilise huit kilos de céréales. En théorie, on peut donc nourrir huit fois plus de personnes avec une alimentation de base végétarienne. De même pour l’eau : la production de viande en utilise en quantités nettement supérieures à la production de cultures végétales.
L’agriculture industrielle : une nouvelle source de crédits-carbone
Depuis peu, l’intensification de l’agriculture industrielle est présentée dans les négociations intergouvernementales comme une « solution » au changement climatique, problème qu’elle contribue à faire empirer. Des propositions sont faites pour inclure l’agriculture dans les sources de crédits-carbone, à travers des mécanismes de compensation comme le mécanisme de développement propre (MDP). Par exemple, les agrocarburants et les cultures d’OGM sont utilisés en les faisant passer pour des « solutions » au changement climatique.
Les dangers des agrocarburants
Les agrocarburants sont promus comme une alternative « écologique » aux carburants fossiles. Ils sont fabriqués à partir de plantes qui produisent du sucre ou de l’huile, comme la canne à sucre, le colza, l’huile de palme, le soja, ou le jatropha, et peuvent servir pour les voitures, les avions, et pour générer de l’électricité dans les centrales.
De vastes étendues de terres sont nécessaires afin de produire suffisamment d’agrocarburants pour remplacer une petite quantité de carburants fossiles. Ils sont devenus la raison principale de la déforestation des forêts tropicales humides. Ils génèrent davantage d’émissions de GES que les carburants fossiles car ils détruisent des écosystèmes entiers. Or, c’est la biodiversité qui garantit un climat stable. Les agrocarburants sont produits par l’agriculture industrielle à grande échelle ; celle-ci est l’une des plus importantes causes du changement climatique. L’étendre pour créer du carburant est une idée dangereuse.
Un porte-parole de l’ONU a déclaré que 60 millions de personnes pourraient devenir des « réfugié-e-s des agrocarburants » - forcé-e-s à quitter leurs terres pour faire place à des régions entièrement couvertes de monocultures d’agrocarburants. En Argentine, 200 000 familles ont d’ores et déjà été forcées à quitter leurs terres pour la culture du soja – bien davantage le seront avec le nouveau boom du soja cultivé pour la production de carburant.
« Nous devons remplir nos réservoirs, alors vous allez devoir mourir de faim. »
Cette équation basique n’est pas loin de la réalité. L’expansion rapide des agrocarburants était l’une des causes principales de la crise alimentaire de 2007-2008, lorsque les prix de différents produits alimentaires ont augmenté de plus de 100 %, générant des émeutes à travers le monde alors que les populations ne pouvaient plus acheter de riz ou de maïs. Utiliser des récoltes de produits alimentaires pour faire du carburant pour les voitures et utiliser les terres à ces fins, provoque une augmentation des prix de la nourriture et des terres, ce qui signifie que de plus en plus de personnes n’ont plus les moyens de se nourrir.
Les OGM entrent dans la danse
Les organismes génétiquement modifiés sont déjà présentés par les multinationales comme la solution à l’insécurité alimentaire qui va résulter des effets du changement climatique. On nous dit que les récoltes OGM vont améliorer la productivité et que la technologie va créer des plantes résistantes à la sécheresse et autres problèmes agricoles liés au changement climatique.
Ce qu’on ne dit pas, c’est que la contamination des OGM dans le système alimentaire provoque une perte de la biodiversité et affaiblit les écosystèmes agricoles en les rendant vulnérables aux épidémies, en créant une résistance aux pesticides chez les insectes ; et que la perte de la variété des cultures réduit le potentiel d’un écosystème à s’adapter au changement climatique. L’expansion des cultures OGM justifie davantage de déforestation, contribuant au problème. La plupart des OGM produits aujourd’hui servent à nourrir l’industrie hautement émettrice de la production animale (empoisonnant d’ailleurs à couvert la chaîne alimentaire). Et, ce qui est bien pratique pour les entreprises de produits chimiques (comme Monsanto, qui possède déjà 95 % de toutes les cultures OGM au monde, en même temps qu’ils produisent les pesticides et engrais nécessaires à ces cultures), les OGM nécessitent une utilisation d’engrais et de pesticides chimiques accrue, créant de graves problèmes de santé parmi les populations locales.
Les cultures OGM conviennent bien au désir des multinationales de breveter les semences pour qu’elles soient commercialisables de façon exclusive et hautement rentables. Dans les communautés rurales en premier lieu, qui sont les plus répandues au monde et les plus directement affectées par le changement climatique, la modification génétique de l’agriculture va les empêcher d’accéder aux semences (les semences OGM étant quatre fois plus chères que les semences traditionnelles et celles-ci étant rendues de plus en plus difficiles d’accès dans de nombreuses zones). Ce qui va entraîner davantage de pauvreté, de faim, et la destruction de ces communautés, créant davantage de réfugié-e-s environnementaux-ales.
Ultimement, les cultures OGM sont une étape de plus en direction du modèle d’une agriculture exclusivement industrielle, en monocultures intensives pour l’export mondialisé, basées sur l’utilisation intensive d’énergie et de carburants, et affaiblissent considérablement notre capacité à faire face à un effondrement majeur – en pratique, politiquement et physiquement.
Une autre agriculture est possible... et nécessaire !
Cette situation n’est pas inéluctable. Le réseau international des organisations paysannes, Via Campesina, démontre et souligne que l’agriculture soutenable à petite échelle réduit de fait les émissions de carbone et le changement climatique, et minimise l’impact environnemental de l’agriculture sur les plantes et les animaux, de même que sur l’air, l’eau et la terre. Les pratiques d’agriculture biologique et diversifiée augmentent les populations d’oiseaux et de mammifères sur les terres agricoles et assurent la diversité biologique nécessaire aux écosystèmes et à la stabilité des phénomènes climatiques. En terme de préservation et d’augmentation de la productivité des sols et de la biodiversité, l’agriculture soutenable à petite échelle est bien plus efficace que les pratiques industrielles. Elles garantissent de plus la souveraineté alimentaire au niveau local.
La possession centralisée du système de production alimentaire par quelques grosses multinationales détruit les communautés agricoles partout dans le monde, menant à la pauvreté de masse et à la faim. Les responsables de ces multinationales sont assis-es à la table des négociations, et utilisent le changement climatique comme un prétexte pour augmenter leur mainmise et étendre ce système insoutenable et hautement polluant. Le problème ne peut pas être résolu en régulant l’utilisation de tel ou tel composant chimique, ou en bannissant les produits finis qui comportent des OGM dans certains pays. Le problème est systémique, et il requiert une solution qui démonte et remplace le système dans son intégralité.
Le dernier mot (pour l’instant)
Le désastre social qu’est le changement climatique apparaît clairement. On ne peut plus le considérer comme un problème « environnemental » uniquement, ou un sujet dont les scientifiques doivent débattre entre eux-elles. La vraie question maintenant est de savoir jusqu’à quel point le capitalisme va tourner le changement climatique à son avantage, ou bien si ce problème est celui qui va générer la rupture complète du système dont le monde a tant besoin.
Nous avons vu l’Empereur sans ses habits – bien des fois déjà – mais par peur du changement climatique nous sommes prêt-e-s à lui laisser encore une fois le bénéfice du doute. Car si ce n’est pas lui qui s’en occupe, qui peut nous sauver ? Quand les gouvernements assis à la table des négociations sont si loin des peuples qu’ils sont censés représenter, quand les multinationales ont obtenu leur puissance et leur place à cette même table par les pratiques qui sont responsables du changement climatique, vont-ils faire amende honorable et changer de voie, au bénéfice de l’humanité et des écosystèmes desquels nous dépendons ? Ou bien vont-ils continuer à étendre le système de la propriété privée, de l’exploitation et de la technocratie, avec l’aide des frontières et des guerres nécessaires à leur maintien ? Certes, nous devons continuer à poser des questions et à exposer l’empereur dans sa nudité, mais le temps est venu de le pousser loin du trône pour de bon et de brûler cet objet répugnant – et ça fait combien, déjà, en crédits-carbone ?
La volonté d’en finir avec le règne du capitalisme qui a créé ce désastre nous mettra en conflit avec les intérêts des puissants, et leurs valets. La création et la défense des vraies solutions venant de la base ne se feront pas sans lutter. Comme le changement climatique, notre lutte ne doit pas connaître de frontières.89
Sources