L'Ouzbékistan

 

 

Origines

Tout au long de son histoire, le territoire de l'actuel Ouzbékistan fut la plupart du temps dominé par les grands empires environnants des Perses, Grecs, Arabes, Mongols ou Russes pour devenir un État à part entière en 1991.

Les premières civilisations apparues en Ouzbékistan furent en Sogdiane, Bactriane et Khwarezm (Chorasmia). Au VIe siècle av. J.-C., ces États devinrent des parties de l'empire perse des Achéménides.

Le pays fut pris par Alexandre le Grand en 327 av. J.-C., alors qu'il menait campagne contre Darius III. Cette conquête mit fin à la dynastie des Achéménides.

Entre le IIIe siècle av. J.-C. et le IIe siècle après J.-C., la Sogdiane et la Bactriane tombent entre les mains du royaume gréco-bactrien, des peuples nomades des Yuezhi, des Scythes, des Parthes ou encore des Koutchéens bouddhistes. Sous ces derniers, la ville sogdiane de Samarcande devient une plaque tournante de la Grande route de la soie entre la Chine et l'Europe.

Par la suite, entre le IIe et le VIe siècle, l'actuel Ouzbékistan se retrouve possession des Sassanides perses, puis des Huns blancs venus des confins de la Chine.

L'Ouzbékistan est occupé par des Turcs (Köktürks) entre les VIe et VIIIe siècles.

Les Arabes, menés par les troupes du général Qutayba ibn Muslim conquirent l'actuel Ouzbékistan vers 712 dont le contrôle fut consolidé à la suite de la Bataille de Talas. Ils instaurent l'islam auprès des peuples centrasiatiques pratiquant alors le zoroastrisme.

Les Samanides furent la première dynastie perse à reprendre le pouvoir en Ouzbékistan entre 819 et 1005 après la conquête arabe.1

 

Les Qarakhanides

La dynastie turque des Qarakhanides (Karakhanides), considérés comme des ancêtres des Ouzbeks actuels, a régné sur l'actuel Ouzbékistan de la fin du IXe siècle au 1212.

En 920, les Qarakhanides dirigés par Satuq Bughra Qara-Khan 'Abd al-Karim se convertirent collectivement à l'islam. Sous le règne de Harun Ier (982 – 993), ils prirent en 992 Boukhara aux Samanides. Sous le règne de ses successeurs, les Qarakhanides achevèrent la conquête de la Transoxiane en renversant définitivement les Samanides vers 999.

 

Les Mongols et les Turco-Mongols

En 1220, les Mongols conquirent l’Ouzbékistan actuel, dont les principales villes comme Samarcande, Boukhara ou Tachkent subirent de sévères destructions.

La prise de Samarcande se fit lors de la grande conquête du grand empereur mongol Gengis Khan (1220), qui renversa les Khwârazm-Shahs. Il légua ensuite son empire à ses quatre fils, sous l'autorité du troisième, le khan suprême Ögödei. L'actuel Ouzbékistan se retrouva dans les mains de son deuxième fils, Tchagataï (Djaghataï). Il fut à l'origine de la dynastie des Djaghataïdes.

Le Khanat de Tchaghataï, aussi appelé Khanat de Djaghataï, fut fondé en 1219 en tant qu'ulus turco-mongol, couvrant les quatre pays actuels de l'Asie Centrale, le sud du Kazakhstan, l'ouest du Xinjiang chinois et le nord de l'Afghanistan. Il a existé de 1229 à 1571 comme un royaume autonome au sein de l'Empire mongol.

Tamerlan (1336-1405), aussi appelé Amir Timour ("Émir de fer"), né à Kesh, actuelle Chakhrisabz (Shahr-e Sabz) près de Samarcande, d'une tribu turco-mongole de Barlas, fut un grand chef de guerre et un érudit de l'art et des lettres. C'était un lointain parent de Gengis Khan. Fier commandant impitoyable, handicapé des jambes (son nom Tamerlan vient du persan "Teimur Lang" ou "Timour le Boiteux", en turc "Timur Aqsaq"), même à la fin de sa vie, sans pouvoir plus marcher, il allait toujours au combat en ordonnant à ses hommes de le porter dans la mêlée, armé de son épée.

Par un système d'alliance, il se fit élire grand émir de Samarcande en 1369 et, y installant sa capitale, ressuscita cette ville prestigieuse que les Mongols de Gengis Khan avaient dévastée en 1220, y faisant converger les richesses et les talents (artistes, artisans, savants et lettrés) capturés lors de ses campagnes.

 

Les premiers Ouzbeks (Chaybanides)

L'empire des Timourides finit par tomber en 1507 aux mains des Ouzbeks de la dynastie des Chaybanides.

Les Chaybanides, dynastie musulmane mongole descendant de Chayban, fils de Djötchi, originellement constituée de 15 000 familles, possédaient depuis Batu un petit ulus (khanat) au sein de la Horde d'Or, appelée Horde Grise, dans l'actuel Kazakhstan occidental. Plusieurs siècles durant, les Chaybanides se sont sensiblement multipliés sans pouvoir garder une unité des tribus.

Le khan puissant Abû-l-Khayr réussit à réunir les tribus nomades des Chaybanides habitant entre Tobol, Oural et Syr-Daria en 1429 sous un nom d'Ulus Ouzbek. C'est la première fois que le nom "ouzbek" apparaît dans l'histoire ; sans avoir de signification ethnique, il tient du nom d'Özbeg, prince mongol du XIIIe siècle qui implanta l'islam au sein de la Horde d'Or.

La dynastie des Chaybanides prit fin en 1598 avec l'assassinat par son entourage du khan de Boukhara et Samarcande `Abd al-Mu'min. Durant la deuxième moitié du XVIIe siècle, le khanat de Boukhara connut un changement dynastique et il fut gouverné par une lignée originaire d'Astrakhan, les Djanides, descendants de Djötchi. Une grande partie de tribus ouzbèkes descendant d'Abû-l-Khayr se retrouva ensuite plus au nord, particulièrement dans la vallée de la rivière Chu, pour former l'ethnie des Kazakhs.

Au XVIe siècle, sur les vastes territoires de l'Asie centrale, surtout dans les parties persophones de l'Ouzbékistan, la poésie du grand poète iranien Djami fut extrêmement populaire, et a permis d'enrichir l'art de la peinture de nouveaux thèmes. Cela marquait le début de développement de nombreuses écoles artistiques, dont les plus importantes se trouvaient en Iran.

La dynastie des Chaybanides, entraîne la fragmentation de l'Asie centrale en deux (1599) puis trois (1710) entités politiques : le khanat de Khiva à l'ouest et l'émirat de Boukhara au sud, puis le khanat de Kokand au nord-est.

 

 

Les trois Khanats

 

Khanat de Khiva

Le Khanat de Khiva, aussi appelé « État de Khwarezm (Khorezm) », fut le plus ancien des trois khanats ouzbeks, existant entre 1512-1920 au sud de la mer d'Aral. Ayant au départ la capitale à Ourguentch, à la suite du changement brutal du cours d'Amou-Daria (Oxus) en 1598 qui lui fut fatale, le Khorezm déplace sa capitale à Khiva, petite forteresse de l'époque. Quelques siècles durant, Khiva devient un des centres du monde islamique, avant de devenir la partie intégrante de l'empire russe en 1873.

 

Khanat (Émirat) de Boukhara

Le Khanat de Boukhara (1599-1920), fut un État centrasiatique majoritairement persophone, avec la capitale à Boukhara, et qui englobait aussi la ville de Samarcande.

La dynastie des Djanides a régné sur le khanat de Boukhara de 1599 à 1785 après avoir destitué les autres descendants de Djötchi, la dynastie ouzbèke des Chaybanides. Au XVIIe siècle, les membres de la dynastie construisent deux des trois madrasa de la place du Registan à Samarcande (en 1646 et 1660).

Le Khanat de Boukhara fut renommé en « émirat » en 1785, à la suite de la conquête de Nâdir Shâh. En 1868, l'Émirat de Boukhara devient protectorat de Russie. Peu après la révolution d'Octobre, après la prise de Boukhara par l'Armée rouge le 2 septembre 1920, il perd définitivement son indépendance pour former la République populaire soviétique de Boukhara avant d'intégrer, en 1924, la RSS d'Ouzbékistan (dans sa grande partie) et la RSS du Tadjikistan.

 

Khanat de Kokand

Le Khanat de Kokand, qui prend ses origines dans la vallée de Ferghana, fut un État existant entre 1709 et 1876 sur les territoires des actuels Ouzbékistan (est), Tadjikistan et Kirghizstan. La grande horde des peuples nomades des Kirghizes et des Kazakhs, active dans le Kazakhstan oriental, devint rapidement sa vassale.

Au début du XIXe siècle Kokand annexa la ville de Tachkent. Sous la menace de l'attaque du khanat de Boukhara qui se préparait pour annexer Tachkent, le général russe Mikhaïl Tcherniaïev saisit l'occasion pour faire une offensive sur le khanat de Kokand. À la suite des combats acharnés, en 1876 Kokand a été annexé par la Russie ce qui a ouvert la route aux Russes pour le reste de l'Asie centrale.

 

 

Conquête russe et époque soviétique

Les Russes apparaissent dans la région à la fin du XIXe siècle, après une victoire fulgurante des troupes du général Mikhaïl Tcherniaïev à Chimkent (actuel Kazakhstan) en 1864. Ils soumettent d'abord les tribus nomades de Kazakhs, puis les khanats (États sur lesquels règne un khan) de Boukhara et de Khiva, et ensuite l'est de l'actuel Ouzbékistan, incluant Tachkent (1865). Les territoires conquis furent regroupés dans un ensemble administratif appelé Gouvernement général du Turkestan. En 1867 Tachkent devient la capitale du Turkestan, qui va jouer un rôle important dans l'Histoire de la culture du coton.

Les autorités tsaristes ont favorisé la culture du coton au Turkestan en lieu et place des cultures extensives traditionnelles. Sa production et distribution furent contrôlées par les Russes, ce qui entraîna d’importants conflits entre la population locale et les colons. Dans le domaine linguistique, la Russie adopta diverses mesures visant à propager le russe dans les territoires conquis en Asie centrale.

En mars 1876, le khanat de Kokand tombe à son tour aux mains des Russes, après des combats acharnés de Pulad Khan contre les troupes commandées par les généraux russes von Kaufmann et Skobeliev. Les khanats de Boukhara (qui inclut aussi Samarcande) et de Khiva, devenus protectorats russes en 1868, perdent entièrement leur souveraineté en 1920 quand ils furent intégrés dans le Turkestan russe.

En 1916, les Ouzbeks se révoltèrent contre les autorités russes, mais la rébellion fut sévèrement réprimée par les autorités impériales.

Cependant, ces annexions russes permettent l'instauration de relations socio-culturelles nouvelles, d'échanges commerciaux intenses entre les négociants russes et les marchands ouzbeks, ainsi qu'un développement de l'éducation, des industries et des chemins de fer, ce qui amène à un rapide développement socio-économique de la région.

 

L'époque soviétique

Les bolcheviks qui prirent le pouvoir en Russie à la suite de la révolution d'Octobre 1917 rencontrent une résistance féroce des nationalistes ouzbeks (basmatchis). Une fois la résistance réprimée, les communistes cherchent des alliés parmi les musulmans progressistes, car ils se rendent rapidement compte qu'une répression impitoyable risque de jeter les musulmans du Turkestan dans les bras des Blancs (monarchistes). L'un d'entre eux, Soultan Galiev, dès que le danger des nouvelles révoltes est passé, fut écarté du cercle du pouvoir et exclu du parti communiste. Une chose inquiète en fait les bolcheviks : le pantouranisme — rassemblement de tous les peuples turcs —, ce qui explique qu'ils aient voulu faire disparaître jusqu'au nom de « Turkestan ».

L'Ouzbékistan en tant que république et en tant que nation unique et distincte n'existe que depuis le 27 octobre 1924, quand diverses entités territoriales existantes en Asie centrale (une partie du Turkestan, de la république de Boukhara et de la république de Khorezm, les deux derniers étant des anciens khanats) furent regroupées dans la république socialiste soviétique (RSS) d'Ouzbékistan — la République autonome soviétique tadjike originellement intégrée à la RSS d'Ouzbékistan est constitué en république fédérée distincte en 1929. Les cinq républiques d'Asie centrale sont nées du découpage territorial effectué sous l'égide du commissaire pour les Nationalités de l'époque, Joseph Staline, selon la répartition ethnique des populations. Ainsi, plusieurs enclaves ouzbèkes sur les territoires kirghiz et tadjik et vice versa furent créées (Barak, Sarvan, Vorukh, Kairagach, Sokh, Shakhimardan, Qalacha et Khalmion). En 1936, la RSS d'Ouzbékistan fut agrandie par l'intégration de la république autonome de Karakalpakie, séparée de la RSS du Kazakhstan.

 

Sous Staline

En 1928, Staline ordonne la collectivisation des terres dans toute l'Union soviétique. La révolte des basmatchis (essentiellement d'origine paysanne) ouzbeks, commencée en 1916 et réprimée vers 1926, reprend alors ; elle durera jusqu'aux années 1940.

Dans les années 1937-1938, pendant les « Grandes Purges » staliniennes, plusieurs fonctionnaires d'État ouzbeks furent exécutés, dont l'ancien Premier ministre, Faïzoulla Khodjaïev. L'islam fut une des cibles de la répression stalinienne qui avait pour but de rendre l'Union soviétique complètement athée. Une grande partie des mosquées fut fermée, plusieurs activistes musulmans exécutés.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Ouzbékistan accueillit plusieurs centaines de milliers de familles soviétiques fuyant l'invasion hitlérienne à l'ouest, dont de multiples orphelins de guerre, ce qui accéléra la russification de la république, surtout de sa capitale Tachkent. Une partie des industries lourdes de la partie européenne de l'Union soviétique y fut également évacuée. Ces usines restèrent en Ouzbékistan après la guerre, contribuant à l'industrialisation de la république.

En 1943, au milieu de la guerre, les Allemands de la Volga, soupçonnés ou accusés de sympathie pour l'envahisseur allemand, furent déportés en Ouzbékistan — quoique dans une moindre mesure qu'au Kazakhstan voisin — afin d'être éloignés des lignes ennemies.

 

Après la guerre

La lutte des bolcheviks pour l'émancipation des femmes ouzbèkes a porté ses fruits : vers la fin des années 1960, presque aucune femme ne portait plus de tchador et toutes les filles recevaient de l'éducation publique au même titre que les garçons. L'illettrisme, quasi total en 1924, fut entièrement éradiqué vers les années 1950.

Le 4 janvier 1966 à Tachkent fut organisée la Conférence indo-pakistanaise qui aboutit au rétablissement des relations diplomatiques entre ces deux pays.

Le 26 avril 1966 Tachkent et sa région furent sévèrement frappées par un tremblement de terre, après lequel un vaste programme de reconstruction fut lancé grâce notamment à la participation de toutes les républiques soviétiques. Cet événement a provoqué la 4e vague d'immigration russophone dans le pays (après celle de l'époque coloniale, puis sous les bolcheviks, et ensuite pendant la IIe guerre mondiale).

Après 1966, la capitale ouzbèke a pris une expansion considérable devenant la ville la plus peuplée et la plus moderne de l'Asie centrale. Dans les années 1960-80 Tachkent fut hôte d'un prestigieux Festival international des films d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine.

 

Affaire du cotan ouzbek

Un phénomène qui a largement façonné l'histoire de l'Ouzbékistan dans les années 1960-1980 fut le développement intensif de la culture du coton, ordonné par Moscou dans le cadre de la spécialisation des républiques soviétiques. L'objectif médiatisé des planificateurs soviétiques fut de produire 6 millions de tonnes de l'« or blanc » ouzbek. Ce développement effréné, avec une course aux rendements dans les conditions du déficit des terres irriguées disponibles eut un impact catastrophique sur l'écologie de la région : l'usage démesuré d'engrais chimiques et de défoliants empoisonna les sols et les eaux, tandis que le drainage accéléré des ressources des fleuves Amou-Daria et Syr-Daria pour l'irrigation aboutit à l'assèchement de la mer d'Aral où ils se jettent. La surface de cette mer intérieure diminua ainsi de moitié en 40 ans et les activités liées à la pêche furent anéanties.

Sous la pression de Moscou de produire encore plus de coton, les dirigeants ouzbeks développèrent un système corrompu de falsifications des statistiques. Le chef du parti (et de la république) de l'époque, Charaf Rachidov, son entourage, ainsi que le gendre de Léonid Brejnev, furent impliqués dans l'affaire du coton imaginaire (de plusieurs centaines de milliers de tonnes) ce qui procura des gains en or au budget de l'État ouzbek, ainsi que dans les poches des principaux intéressés. Fin 1983, au moment où la plus vaste fraude de l'histoire de l'Union soviétique fut démasquée, Rachidov mourut d'une crise cardiaque.

Malgré l'ampleur de cette affaire et la volonté de l'actuel pouvoir ouzbek de mettre sous silence son passé soviétique, Rachidov est apprécié officiellement comme un dirigeant qui a beaucoup investi dans le développement de la république (plusieurs ensembles architecturaux d'envergure ainsi que le somptueux métro furent érigés à Tachkent sous son règne) et qui a pu obtenir de Moscou une certaine autonomie par un jeu subtil d'influences et une utilisation des défaillances de l'appareil soviétique au profit de l'Ouzbékistan.

 

« Affaire ouzbeke » et ses conséquences politiques

Depuis le scandale du coton de 1983, de sérieuses accusations de corruption furent portées par Moscou sur tout l’establishment ouzbek, faisant suite à une enquête fédérale d'envergure menée par les investigateurs anti-fraude Gdlian et Ivanov (« Affaire ouzbèke »). Résultat : la quasi-totalité de l'appareil d'État ouzbek fut remplacée, dont une partie fut même incarcérée. Le contrôle direct de Moscou fut renforcé (surtout sous l'ancien chef du KGB Youri Andropov). Les dirigeants ouzbeks se sont succédé les uns après les autres jusqu'en 1990, Moscou ne voulant pas leur laisser le temps de développer d'éventuelles nouvelles structures de corruption et les réseaux familiaux. Ousmankhodjaev (1983), Salimov (1983-1986), Nichanov (1986-1988), Khabiboullaev (1988-1989), Ibraguimov (1989-1990) furent les chefs éphémères de l'appareil d'État ouzbek à cette époque.

 

Les pogroms des Turcs-Meskhètes en 1989

En juin 1989, en pleine perestroïka, dans la vallée de Ferghana, des heurts violents dégénèrent en véritables pogroms visant les Turcs-Meskhètes déportés dans la région depuis la Géorgie par Staline en septembre 1944. Au total, près de 40 000 Meskhètes fuirent l'Ouzbékistan dont 15 000 furent accueillis comme réfugiés en Russie. L'origine des pogroms demeure mal connue : s'agissait-il de la montée du nationalisme ouzbek ou d'un embrasement dramatique des heurts interethniques survenu un peu partout dans l'Union à la fin des années 1990. Finalement, seuls quelques milliers de Meskhètes restent en Ouzbékistan, des dizaines de milliers se sont rendus en Russie, Azerbaïdjan et Ukraine.

 

Tractations au sujet de l'Union

Bénéficiaire d'importantes subsides de la part du Centre (plusieurs milliards de roubles de transferts annuels en 1989), appelés à résoudre son handicap dû à sa spécialisation dans le secteur primaire, l'Ouzbékistan fut un fervent défenseur du maintien de l'URSS lorsque les tendances centrifuges s'y sont fait sentir à la suite des libéralismes apportés par la perestroïka et la glasnost. Au référendum sur le maintien de l'URSS organisé par Mikhaïl Gorbatchev en 1991, une écrasante majorité d'Ouzbékistanais ont répondu "oui".

Après des négociations, neuf des quinze républiques soviétiques, dont l'Ouzbékistan, acceptèrent un nouveau traité constituant une URSS rénovée (Union des républiques souveraines soviétiques) qui les rendaient souveraines au sein d'une fédération disposant d'un président, d'une politique étrangère et militaire communs. Le traité devait être signé le 20 août 1991, mais les réticences de l'Ukraine et le putsch de Moscou lors duquel les dirigeants ouzbeks ont adopté une attitude attentiste, l'ont amené à l'échec. La Russie déclara alors la suprématie des lois russes sur les lois soviétiques. Anticipant un éclatement de ce qui restait encore de l'URSS, le Soviet suprême de la RSS d'Ouzbékistan a finalement déclaré l’indépendance du pays le 31 août 1991 (célébrée le 1er septembre), entérinée par la suite par un nouveau référendum à une écrasante majorité, cette fois-ci pour l'indépendance.

 

Depuis l'indépendance

Durant les premières années d'indépendance, l'État ouzbek se consolide sous une étroite tutelle présidentielle. Le nouveau pays renforce sa présence sur la scène internationale, ouvre des liaisons aériennes directes avec plusieurs pays, entame des grands travaux de reconstruction urbaine et routière, adopte des mesures censées être accueillantes pour les investisseurs étrangers.

Le 21 décembre 1991 l'Ouzbékistan devient membre adhérent à la Communauté des États indépendants (traité d'Alma-Ata), regroupant actuellement 12 des 15 anciennes républiques de l'URSS. Le 2 mars 1992 l'Ouzbékistan obtient un siège à l'ONU, il devient aussi membre de l'UNESCO. Le 27 janvier 2006 il intègre la Communauté économique eurasienne.

 

Présidence de Karimov

Depuis l'indépendance, l'Ouzbékistan a constitué un régime présidentiel fort, voire autoritaire. Le pays est dirigé depuis 1989 par Islam Karimov, ancien dirigeant du Parti communiste de la république, fondateur du Parti Populaire Démocratique de l'Ouzbékistan. Sous le règne de Karimov, tous les partis d'opposition, même modérés (dont les plus influents sont Erk (Volonté) et Birlik (Unité)) furent interdits, le moindre courant dissident, et surtout à caractère islamique, réprimé. Les médias et tous les aspects de la vie sociale, politico-économique et même culturelle se trouvent sous une étroite tutelle et censure de l'appareil d'État.

Les législatives du 26 décembre 2004 permettent au président de prolonger son mandat, mais les élections sont vivement critiquées par les vingt observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dont l'Ouzbékistan est membre.

Le 23 décembre 2007 Karimov a été à nouveau élu pour sept ans. En dépit des dispositions de la Constitution lui interdisant de briguer plus de deux mandats consécutifs, par un jeu subtil d'interprétations, il a ainsi pu s'assurer de rester à la tête de l'État ouzbek pendant plus de vingt-cinq ans. Les ONG présentes dans la région ainsi que l’ONU dénoncent les tortures, le manque de démocratie, la répression contre l’opposition politique et religieuse, le manque de liberté de la presse en Ouzbékistan sous la coupe de Karimov.

 

Réformes économiques mitigées

Dès l’indépendance, le président Karimov a fait le choix d’une stratégie de réformes économiques graduelles visant notamment à atteindre l’autosuffisance énergétique et alimentaire du pays et à attirer les investisseurs étrangers. Quelques entreprises locales ont signé des contrats de coentreprise avec des partenaires étrangers dont les plus importants sont ceux de l'assemblage des voitures du coréen Daewoo ou des tracteurs américains Case. Cependant, la croissance économique reste soumise à des fluctuations régulières des matières premières dont dépend fortement le pays. Tributaire des recettes d’exportation, représentant plus de 40 % du PIB du pays (coton et or pour une large part), le développement de l’économie ouzbèke fut freiné par les résultats en demi-teinte de la récolte du coton.

 

Par ailleurs, le gouvernement retarda la libéralisation de l’économie et les privatisations par crainte de ses conséquences sur le milieu social déjà fortement dégradé (27 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et les revenus moyens sont à la baisse depuis 1997) et pour préserver les intérêts de quelques acteurs économiques influents, proches des élites au pouvoir. L’offensive, à partir de l’été 2004, contre l’économie informelle a été à l’origine d’importants remous sociaux.

 

Terrorisme islamique

La répression des autorités ouzbèkes de toute mouvance islamiste provoqua des courants extrémistes à passer aux actes. Le 16 février 1999, la capitale Tachkent subit six explosions, dont une devant le Parlement, peu avant l’arrivée du président Islam Karimov. Les bombes font 16 morts et 130 blessés et ont sérieusement ravagé quelques immeubles gouvernementaux et le siège social de la Banque Nationale de l'Ouzbékistan (NBU). Les autorités croient à un attentat contre le président et accusent les forces islamiques. En 2004, deux autres actes terroristes attribués au mouvement islamiste Hizb ut-Tahrir ont eu lieu à Tachkent : fin mars une explosion visant les forces de l’ordre s'est produite sur le bazar de Tchorsu, fin juillet, des attentats suicides ont été perpétrés simultanément contre les ambassades des États-Unis et d’Israël. Depuis, la police (militsia) est omniprésente : les contrôles ont été renforcés dans les endroits populaires et à la sortie de l'agglomération. Le climat politique est dorénavant revenu à la normale et les élections législatives (26 décembre 2004 et 9 janvier 2005) se sont déroulées dans le calme et sans incident.

Les mouvements islamistes radicaux sont représentés par le mouvement islamique d'Ouzbékistan, inscrit à la liste des organisations terroristes dans de nombreux pays, et fondé en 1997, le mouvement Akramia, branche radicale issue de l'Hizb ut-Tahrir, mouvement basé à Londres qui prône un retour au régime musulman strict et à la refondation du califat.

 

Répression d'Andijan

Le 13 mai 2005, plusieurs hommes prennent d'assaut une prison à Andijan pour libérer des centaines de personnes dont 23 hommes d'affaires, accusés de terrorisme islamiste. Ils prennent ensuite d'assaut la mairie et établissent une tribune où plusieurs habitants prennent la parole et critiquent le gouvernement et les services de sécurité sur les pressions qu'ils exercent. Pour réprimer l'insurrection, les autorités envoient l'armée, qui ouvre le feu sur une manifestation pacifiste. Cette version est récusée par les autorités, qui y voient une tentative de déstabilisation.

Certaines ONG comme le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), font état de 500 à 1 000 morts, alors que le gouvernement ouzbek n'en reconnaît que 187. Les organisations de défense de la liberté de la presse et des conditions humaines tirent la sonnette d’alarme à propos de ces événements et pressent la communauté internationale d'agir.

Le 14 novembre, le verdict concernant les 15 accusés est prononcé et des peines allant de 14 à 20 ans sont rendues. Plusieurs observateurs et ONG, dont Human Rights Watch, ont réitéré leurs accusations de parodie de justice et d'utilisation de la torture pour extorquer des aveux aux accusés. À la suite de ce verdict, l'UE a interdit de séjour sur son sol pour une durée d'un an plusieurs hauts responsables ouzbeks, dont les ministres de l'Intérieur et de la Défense, qui sont accusés d'être "directement responsables" de la répression d'Andijan.2

 

 

« Notre ami le despote »

Depuis des années, même si certains ont fait semblant de le découvrir après la répression d'Andijan, on savait de quelles horreurs était capable le président Karimov, venu en personne sur place veiller au « rétablissement de l'ordre ».

Responsable régional du parti du temps de l'URSS, Karimov a, depuis la fin de l'URSS, fait de l'Ouzbékistan (une des cinq anciennes républiques asiatiques de l'URSS) le fief de son clan politico-familial. Second producteur mondial de coton, riche en or, en gaz et en pétrole, le pays est devenu la « chose » des proches du pouvoir et parents du président, qui ont accaparé les principales sources de revenus locales.

Pour couronner ce système, Karimov s'est octroyé une présidence qu'il prolonge depuis seize ans, de référendums en élections truqués, tel le scrutin présidentiel de 2000 où il n'a obtenu « que » 92 % des voix. Mais c'est surtout sur la police politique héritière du KGB que compte ce despote. C'est elle qui traque toute forme d'opposition, qui emprisonne, torture et assassine les opposants réels ou supposés.

Pour glorifier son régime, Karimov a dressé partout des statues à Tamerlan qui, au 14e siècle, avait construit par la terreur un immense empire, faisant de Samarcande (seconde ville de l'actuel Ouzbékistan et fief d'origine du clan Karimov) sa capitale. Pour tenter de faire pièce à l'influence russe dans la région et conforter son pouvoir autrement qu'avec des symboles historiques, Karimov avait favorisé l'islamisme, dans un premier temps. S'il croyait le contrôler en subventionnant la construction de mosquées, il dut vite déchanter.

Dans un pays mis à genoux par l'effondrement de l'URSS et le pillage de son économie par les clans de la bureaucratie dirigeante, l'islamisme a pu apparaître comme un recours à certains, démunis de tout. En tout cas, il a été favorisé par le pouvoir en place qui en fit, un temps, la seule forme d'expression tolérée. Au-delà des frontières, ce même courant islamiste se targuait de combattre l'Occident, alors que les grandes puissances impérialistes encensaient les régimes, odieux pour leurs peuples, issus de la décomposition de l'URSS comme des modèles de « démocratie » et de « progrès » dans la région.

Il ne fallait pas grand-chose pour décrocher de tels labels : accueillir des grandes sociétés occidentales ou non (tel l'américain Newmont dans l'or, British and American Tobacco ou le sud-coréen Daewoo dans l'automobile), et surtout des bases militaires. Les attentats du 11 septembre 2001 fournirent à Karimov un prétexte rêvé pour contrebalancer la présence militaire russe sur son territoire en accueillant une base aérienne américaine tout en se faisant décerner un brevet de « combattant du terrorisme ».

C'était la bienveillance complice de l'Occident assurée. Quand la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et à plus forte raison les États-Unis ont-ils jamais dénoncé les méthodes abjectes du despote Karimov ?

En tout cas, pas le 1er novembre 2006 à Kokand, une ville proche des frontières tadjike et khirgize, quand le régime a réprimé une dizaine de milliers de manifestants qui protestaient contre une colossale augmentation des taxes sur le commerce transfrontalier. Ce commerce était la seule façon de survivre, pour une grande partie de la population qui est plongée dans la misère. Et pas seulement à Kokand, qui employait 70 000 travailleurs d'industrie du temps de l'URSS et qui comptait alors 60 000 chômeurs mais partout dans le pays, où le revenu mensuel moyen (pour autant que cette notion ait encore un sens) tournait autour de deux à trois dizaines de dollars.

Après le nouveau massacre d'Andijan, les dirigeants occidentaux se sont bien gardé de condamner ouvertement Karimov Celui-ci déclarait que les émeutes d'Andijan avaient été fomentées par les islamistes. C'était possible, car ce fut pour délivrer des inculpés, présentés comme islamistes dont le procès était en cours, que les manifestants s'en sont pris au siège de l'administration régionale et ont pris d'assaut une prison de haute sécurité, en libérant 2 000 prisonniers d'un coup. Mais ce qui était certain c'est que, si tous les manifestants n'étaient pas (encore) intégristes certains réclamaient « du pain », « du travail », la « démission de Karimov », le massacre perpétré par le régime pourra être utilisé par les islamistes pour tenter de recruter de nouveaux émules (y compris pour lancer ces désespérés dans des attentats-suicides, comme ceux qui ont fait des dizaines de morts en 2006 en Ouzbékistan).

Quant à Karimov et à ses pareils dans la région, ils ne vont pas manquer d'utiliser ces événements sanglants pour se présenter, tant du côté de Moscou que de celui de l'Occident, comme des « remparts contre le terrorisme ». Après tout, cela marche : ainsi, même quand le Sénat américain, faisant la moue après la répression de la manifestation de Kokand, a décidé de suspendre son aide à Karimov, le Pentagone a répliqué en doublant le montant de son aide militaire au nom de la « lutte contre le terrorisme ».3

 

 

Relations de l'Ouzbékistan avec ses voisins de l'Asie centrale

Les relations avec les voisins centre-asiatiques restent tendues en raison de contentieux historiques, économiques et politiques (question de la démarcation des frontières notamment dans la vallée de Ferghana). La rencontre, en novembre 2004, entre le Président Karimov et son homologue turkmène a permis de renouer un dialogue qui était au point mort depuis 2002. Tachkent aspire comme son voisin kazakh au leadership régional et connaît des relations parfois tendues avec ses voisins tadjik et kirghize. Tachkent qui a toujours cultivé des relations de proximité avec les Ouzbeks d’Afghanistan, s’est en revanche rapproché de Kaboul et participe avec Téhéran à des projets de désenclavement par la route du pays (route Termez-Mazar-Bandar el Abbas).

Tachkent participe, par ailleurs, à l’Organisation de Coopération de Shanghaï (OCS), organisation à dominante sécuritaire (coordination de la lutte anti-terroriste et de la surveillance aux frontières), qui rassemble les pays d’Asie centrale (à l’exclusion du Turkménistan), la Russie et la Chine. Le centre régional de lutte anti-terroriste a été inauguré à Tachkent en janvier 2004.4

 

 

Économie

L'Ouzbékistan est un pays agro-industriel. 38 % de la population active est occupée dans l'agriculture majoritairement irriguée (cultures du coton, des fruits, des primeurs, du riz, de la luzerne, des vignes ou encore des céréales fourragères, élevage ovin et bovin et sériciculture).

Le pays dispose également d'importantes richesses minières (gaz naturel, uranium, cuivre, pétrole) ce qui contribua à l'industrialisation du pays dans l'après-guerre et a totalisé récemment une bonne partie des investissements étrangers dans les secteurs de l'extraction minière, du raffinage du pétrole ou encore de la machinerie agricole et de l'assemblage de voitures.

Deuxième exportateur de coton au monde, l'Ouzbékistan est largement critiqué par la communauté internationale pour l'utilisation du travail forcé des enfants et des étudiants sur les champs de coton sous le soleil accablant ainsi que pour les rémunérations dérisoires payées aux récoltants de cette culture stratégique pour le pays qui rapporte plusieurs milliards de dollars à l'État. Malgré les pressions internationales et l'interdiction formelle du gouvernement ouzbek d'utiliser le travail des enfants, la réalité sur le terrain reste inchangée.5

 

 

La fortune de la fille du président Karimov

Gulnora Islomovna Karimova est une femme d'affaires et femme politique ouzbèke, née le 8 juillet 1972 à Ferghana. Elle est également chanteuse, sous le pseudonyme GooGoosha (Гугуша), ainsi que créatrice de bijoux. Elle est la fille aînée d'Islom Karimov, président de l'Ouzbékistan.

Femme d'affaires, elle possède une fortune estimée à un milliard d'euros. Elle a accumulé sa fortune en investissant dans des domaines variés, profitant notamment de son lien de parenté avec le président ouzbek lors des privatisations qui ont suivi la chute de l'URSS. Ses investissements vont des bijouteries au coton, en passant par les télécommunications (actionnaire majoritaire de Uzdunrobita, l'opérateur de téléphonie ouzbek), les hydrocarbures (notamment l'exploitant ouzbek de gaz qu'elle a revendu à Gazprom), les night-clubs de Tachkent, les hôtels, la grande distribution, l'or, l'immobilier (à Moscou et en Europe), les stations thermales, ou encore les banques (aux Émirats arabes unis). Elle domine aussi l'économie de son pays en étant présidente du syndicat patronal ouzbek.

Sa fortune et son lien de parenté avec le président ouzbek lui ont permis d'accéder au poste de vice-ministre ouzbèke des affaires étrangères chargée de la coopération culturelle et humanitaire. Elle est ainsi, par le biais de ce poste, la représentante officielle de l'Ouzbékistan auprès de nombreux organismes internationaux. Ce rôle lui permet de bénéficier d'une immunité diplomatique, laquelle lui a permis d'échapper à la justice américaine en 1999, lorsqu'elle fut poursuivie pour « enlèvement d'enfants » à la suite de son divorce. La vie professionnelle de Gulnara Karimova est étroitement liée au gouvernement ouzbek. Mais ses postes ont toujours été au sein des affaires internationales.

En 1998 et entre 2000 et 2003 elle travaille à l’ONU en tant que conseiller du représentant d’Ouzbékistan. Entre 2003 et 2005 elle est conseiller de l’ambassade ouzbek à Moscou.

En 2008 elle est nommée député du ministère des affaires étrangères ouzbek sur les questions de coopération internationale et humanitaire. Cette même année elle deviendra la représentante permanente de l’Ouzbékistan au sein de l’ONU et d’autres organisations internationale à Genève.

En janvier 2010 elle est désigné l’ambassadrice ouzbek en Espagne. Elle est membre de Cercle Diplomatique de Genève. En 2012 elle a été honorée à un prix de « La coopération humanitaire et la route de la Soie » de l’Organisation Coopération de Shanghai.

Un temps favorite à la succession de son père à la tête du pays, elle est tombée en disgrâce et est assignée à résidence.

Dans le domaine de la culture, outre ses activités de vice-ministre, elle a créé la semaine de la mode et du design de Tachkent (appelée Style.Uz), une marque de bijoux (Guli) et une fondation pour la culture et l'art d'Ouzbékistan (Fund Forum). D'autre part, elle a pris un nom de scène, GooGoosha, pour enregistrer une chanson de variétés, Unutma Meni, qu'elle aurait vendue à 300 000 exemplaires. Elle est d'ailleurs devenue par la suite présidente de la société des auteurs-compositeurs d'Ouzbékistan.

En 2012, elle enregistre un duo avec Gérard Depardieu : Nebo moltchit (Le ciel se tait, en russe).

En 2010, une série de dépêches diplomatiques dévoilées par Wikileaks décrivent Gulnora Karimova comme la personne la plus détestée de son pays, et aussi des milieux d'affaires en raison de la multitude d'affaires qu'elle a usurpées en utilisant ses connections politiques.

En 2013, les justices suisse et française s'intéressent à son implication dans une opération de blanchiment d'argent dans le cadre d'un pot-de-vin de 300 millions de dollars qui aurait été versé par l'entreprise suédoise TeliaSonera pour remporter un marché de réseau mobile en Ouzbékistan.

La justice suisse annonce le 12 mars 2014 ouvrir une enquête contre Goulnara Karimova pour blanchiment d'argent.

En septembre 2009, elle achète à l'animateur Arthur, son duplex situé dans les Immeubles Walter, 30 millions d'euros.

Poursuivie pour blanchiment d'argent, le duplex a été vendu aux enchères par la justice française le 23 mars 2017.

Depuis l'automne 2016 elle serait assignée à résidence surveillée en Tachkent.6

 

 

Réélection du despote en 2015

En mars 2015, Islom Karimov est réélu avec plus de 90 % des suffrages. À 77 ans, le président le plus âgé des quinze anciennes républiques soviétiques repart donc pour un quatrième mandat de cinq ans. Le caractère démocratique du scrutin est une nouvelle fois contesté par la mission d'observation de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.

 

 

La mort du despote

Le 27 août 2016, après avoir consommé trop d'alcool lors de la réception des athlètes ouzbeks revenus des JO 2016, Karimov est victime d'un accident vasculaire cérébral et est placé dans une unité de réanimation à Tachkent ou à Moscou. Sa mort est annoncée le 2 septembre 2016. Cette annonce de décès est relayée par des médias occidentaux citant les propos d'un diplomate mais n'est pas confirmée par l'agence de presse russe ITAR-TASS, alors que le Premier ministre turc Binali Yıldırım présente déjà ses condoléances. L'annonce du décès est faite par le gouvernement ouzbek en fin de soirée. D'autres sources affirment qu'il serait mort dès le 28 août. C'est ainsi que le gouvernement ouzbek a ordonné, dès le 1er septembre, le nettoyage des rues et du cimetière de Samarcande, alors que des diplomates ouzbeks ont annoncé l'organisation d'une visite diplomatique, tandis que le feu d'artifices prévu pour commémorer l'indépendance a été reporté.

Le 3 septembre, il est enterré à Samarcande, avec la présence de dirigeants étrangers, dont le président tadjik Emomalii Rahmon, le président du gouvernement russe Dmitri Medvedev et le Premier ministre kazakh Karim Massimov.7

 

Malheureusement, la mort de Karimov ne signifie en rien la fin de la dictature. Les services de sécurité sont toujours bien en place, protégeant les prédateurs qui organisent le pillage du pays.8

 

 

Sources

(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Ouzb%C3%A9kistan
(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l'Ouzb%C3%A9kistan
(3) Jacques Laffitte http://www.lutte-ouvriere-journal.org/lutte-ouvriere/1920/dans-le-monde/article/2007/02/08/10838-ouzbekistan-notre-ami-le-despote.html
(4) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l'Ouzb%C3%A9kistan
(5) https://fr.wikipedia.org/wiki/Ouzb%C3%A9kistan
(6) https://fr.wikipedia.org/wiki/Gulnora_Karimova
(7) https://fr.wikipedia.org/wiki/Islom_Karimov
(8) Serge Fauveau http://journal.lutte-ouvriere.org/2016/09/14/ouzbekistan-la-mort-dun-despote_70679.html