Protohistoire
Les premières tribus baltes d'origine proto-indo-européenne sont arrivées dans la région depuis le bassin de la Vistule et du Dniepr, vers 2500 avant J.-C. Les tribus baltes n'ont pas été directement influencées par l'Empire romain, mais les tribus ont maintenu des contacts commerciaux avec celui-ci, via notamment la route de l'ambre.
Du Xe au VIe siècle av. J.-C., les Baltes, des populations païennes d'origine indo-européenne, s'installent sur le territoire de l'actuelle Lituanie. Ce sont les Samogitiens, les Sudoviens, les Sémigaliens, les Skalviens, les Prussiens, les Séloniens, les Latgaliens…
Des origines à 1385
Le 9 mars 1009, le terme « Lituanie » est mentionné pour la première fois dans les annales d'un monastère de Quedlinburg. La Chronique des temps passés évoque de 1038 à 1246 des expéditions des princes de Kiev contre les Sudoviens puis contre des Lituaniens. Ces tribus s'unissent dans un Grand-duché de Lituanie pour contrer la menace que représentaient les croisés germaniques établis en Prusse et en Livonie et qui avaient pour but la christianisation des provinces baltes. Ainsi au XIIIe siècle, la Lituanie réapparaît dans les chroniques russes comme un État uni et un adversaire sérieux qui multiplie les raids contre les principautés de Polotsk, de Novgorod et de Pskov. Dès lors, la Lituanie aura deux buts : contrer les Ordres chevaliers et élargir son territoire dans l'aire slave russe, par alliance, notamment avec Polotsk, ou par la guerre contre ces principautés slaves orthodoxes qui sont pour la plupart sous domination de la Horde d'Or (un empire turco-mongol gouverné par une dynastie issue de Djötchi, fils aîné de Gengis Khan).
En 1239, Mindaugas devient grand-duc de Lituanie. La même année, les tribus baltes et en particulier les Samogitiens repoussent, à la bataille de Saulès, les Chevaliers Porte-Glaive, après les avoir piégés dans un marécage ; le grand-maître de l'ordre, Wolkwin (en), meurt dans la bataille. L'ordre des Porte-Glaives, situé dans l'actuelle Lettonie, est alors intégré dans l'Ordre Teutonique. En 1241, 1259 et 1275, le royaume est ravagé par des raids de la Horde d'Or. En 1250, Mindaugas signe un accord avec l'Ordre Teutonique et en 1251, il est baptisé en leur présence par l'évêque de Chełmno. En 1253, Mindaugas reçoit le titre de roi du pape Innocent IV. Il ne parvient pas, cependant, à imposer le christianisme à ses sujets et retourne finalement au paganisme. Il meurt assassiné par son neveu Treniota en 1263.
Sous le règne de Vytenis (en) (1293-1316), la principauté de Polotsk est définitivement rattachée au Grand-duché de Lituanie en 1307, puis elle est remplacée par les voïvodes de Polotsk, de Minsk, de Vitebsk, de Smolensk, de Mstsislaw, de Brest et de Navahrudak. Au cours du XIIIe siècle, Trakai est la capitale du pays.
En 1316, Gediminas devient grand-duc de Lituanie. Il cherche le soutien du pape et obtient l'aide de colons venus d'Allemagne. Il veut se faire reconnaître roi mais refuse une conversion au christianisme. Il se lance dans une politique d'extension territoriale, occupant l'actuelle Biélorussie et l'ouest de l'Ukraine. Un peu avant 1323, Vilnius est fondée et devient capitale vers la fin du règne de Gediminas, qui prend fin en 1341.
En 1345, Algirdas, fils de Gediminas, devient grand-duc. Durant son règne, la Lituanie médiévale est à son apogée et affirme ses ambitions géopolitiques : pour le grand-duc, la Rus' de Kiev tout entière est destinée à être intégrée dans la Lituanie. Il conquiert les territoires situés entre l'Ukraine et la mer Noire. Le Grand-duché comprend alors la Russie blanche (Biélorussie), une grande partie de la Petite Russie (Ukraine) ainsi qu'une partie de la Grande Russie actuelles, tout en étant peuplé majoritairement de Russes.
En 1377, à la mort d’Algirdas, son fils Jagailo devient grand-duc de Lituanie. La Lituanie est alors pillée par les Chevaliers teutoniques. En 1381, Kęstutis, frère d'Algirdas (co-régnant avec son frère de 1345 à 1377), détrône son neveu et devient grand-duc de Lituanie. Il est tué un an plus tard par Jagailo qui reprend le trône.
Le grand-duché de Lituanie (1385-1569)
En 1385, la Lituanie et la Pologne signent le traité de Kreva, Jagailo se convertit au christianisme catholique et épouse l’héritière du trône de Pologne, Hedwige ; il devient ainsi roi de Pologne sous le nom de Ladislas II Jagellon, après son élection par le parlement polonais (le Sejm). Il fonde la dynastie des Jagellon. L'union de Pologne-Lituanie est alors le plus grand pays d'Europe par sa superficie, mais n'a pas d'unité nationale, les Lituaniens proprement dits étant moins nombreux que les Russes. Elle n'a pas non plus d'unité religieuse ; une partie de la Lituanie centrale et septentrionale est encore païenne, alors que le catholicisme domine à l'Ouest et l'orthodoxie à l'Est et au Sud.
En 1392, Jagellon, tout en restant roi de Pologne, laisse le Grand-duché de Lituanie à son cousin Vytautas. Celui s'était pourtant opposé à Jagellon en 1382. Vytautas est défait à la bataille de la Vorskla (en), en 1399, face à la Horde d'Or. En 1401, Vytautas le grand devient formellement grand-duc de Lituanie par l'Union de Vilnius et Radom, la Lituanie se voit alors accorder une large autonomie, même si Ladislas II Jagellon reste le suzerain de Vytautas. Celui-ci acquiert Smolensk en 1404 et entre en guerre contre la Principauté de Moscou de 1406 à 1408.
Une guerre oppose alors le royaume de Pologne-Lituanie à l'Ordre Teutonique de 1409 à 1411. La Bataille de Grunwald, ou Bataille de Tannenberg, en 1410, voit s'affronter entre 11 000 et 27 000 hommes de l'Ordre Teutonique, contre une coalition lituano-polonaise composée d'entre 16 000 et 39 000 hommes. À la paix de Toruń, en 1411, l'Ordre Teutonique perd la Samogitie, et doit payer une importante rançon.
En 1413, l'Union de Horodło (en) est établie ; si elle donne plus d'autonomie au Grand-duché de Lituanie, elle marque aussi l'acculturation progressive de la région, ainsi seuls les Lituaniens catholiques obtiennent accès aux charges du Royaume de Pologne. La noblesse lituanienne devient de plus en plus influencée par la culture chrétienne et la langue polonaise. Beaucoup de villes obtiennent à la même époque d'être réglementées par le droit de Magdebourg, d'origine impériale. En 1422, après la guerre de Golub (en) qui dura 2 mois, le traité de Melno entre l'Ordre Teutonique et l'union de Pologne-Lituanie définit une frontière entre les deux états. Vytautas meurt en 1430, le frère de Ladislas II Jagellon, Švidrigailo, devient grand-duc de Lituanie, ce qui déclenche une guerre civile entre 1431 et 1435, de par la violation de l'Union de Horodło (en), qui avait spécifié que l'élection du grand-duc de Lituanie par la noblesse devait avoir l'aval du roi de Pologne. En 1432, par l'union de Grodno (1432) (en), Sigismond Ier Kęstutaitis, le frère cadet de Vytautas, chasse Švidrigailo et devient grand-duc de Lituanie. En 1440, Sigismond meurt assassiné, Casimir Ier Jagellon, le frère cadet de Ladislas III Jagellon, le roi de Pologne, lui succède. En 1447, trois ans après la mort de Ladislas III à la Bataille de Varna, le grand-duc Casimir Ier devient roi de Pologne sous le nom de Casimir IV Jagellon. Depuis, la Pologne et la Lituanie sont dirigées en union personnelle par un seul souverain.
En 1454, un soulèvement en Prusse se crée contre l'Ordre Teutonique. À la demande des représentants des principales cités prussiennes, la Prusse est incorporée à la Pologne. Cet acte marque le début de la guerre de Treize Ans entre l'Ordre Teutonique et la Pologne, jusqu'en 1466. Au Traité de Thorn, la Pologne victorieuse reçoit l'est de la Poméranie orientale, Elbląg, Marienbourg et Chełmno.
En 1499, l'Union de Cracovie et Vilnius est décrétée, suivie en 1501 par l'Union de Mielnik (en). À la fin du XVe siècle, la Pologne compte à peu près 10 000 Juifs, certains venus d'Italie et beaucoup d'autres d'Allemagne. Le pays leur apparaît comme une sorte de « terre promise » par contraste avec la situation qui est la leur dans les autres pays d'Europe où on les expulse (comme en Angleterre, en Espagne et en France), les enferme dans des ghettos (en Allemagne et en Italie) ou les convertit de force (en Espagne et au Portugal).
De 1506 à 1548 s'étend le règne de Sigismond II, qui est marqué par trois guerres avec la Grande-principauté de Moscou de 1507 à 1508, de 1512 à 1522 et de 1534 à 1537, ainsi qu'une guerre contre les Tatars de Crimée vers 1512 et une guerre entre 1519 à 1521 contre la Prusse. En 1525, Albert de Brandebourg sécularise les possessions de l'Ordre Teutonique dont il était le Grand Maître, il se convertit au protestantisme et rend hommage, à Cracovie, à son oncle, le roi de Pologne, en tant que duc de Prusse.
De 1548 à 1572, le règne de Sigismond III Auguste est marqué de 1558 à 1582 par la guerre de Livonie qui oppose Ivan IV de Russie à une alliance formée du Danemark, de la Suède, du Grand-duché de Lituanie et du royaume de Pologne. En 1561, le grand maître de l'ordre des Chevaliers Porte-Glaive, Gotthard Kettler, sécularise l'Ordre et soumet son État à la couronne de Pologne, par le Pacte de Wilno. En 1563, le tsar Ivan IV de Russie occupe Polotsk.
La création de la République des Deux Nations, ou Rzeczpospolita (Res Publica), par l’Union de Lublin en 1569 marque la fin du règne de Sigismond III Auguste, dernier roi et grand-duc de la dynastie Jagellon. Sa mort en 1572 est suivie d'un interrègne.
L'union avec la Pologne
La République des Deux Nations, par l’Union de Lublin en 1569, réunit les deux couronnes, ainsi que les deux diètes et les deux sénats, qui siègent alors à Varsovie, en lieu et place de Cracovie et Vilnius. Cependant la Pologne et la Lituanie conservent leurs armées, leurs administrations et leurs lois propres. Le système politique de la république, souvent appelé « Démocratie de la noblesse » ou « Liberté dorée », est caractérisé par un pouvoir monarchique, encadré et élu par une diète (Sejm) contrôlée par la noblesse (szlachta). Le roi est ainsi obligé de signer, lors de son élection, les articles henriciens ainsi que la Pacta conventa. Les Polonais dominent la république, en raison surtout de leur prépondérance quantitative, avec 134 sièges au Parlement, alors que les Lituaniens n'en possèdent que 46. Les deux États composant la nouvelle république étaient formellement égaux, mais en réalité la Pologne prend une part dominante dans l'union, ainsi l'ensemble de l'actuelle Urkraine passe, par le traité de Lublin, de la souveraineté du Grand-duché de Lituanie à celle de la Pologne.
Le premier roi élu de la république est Henri IV de Valois de 1573 à 1574, suivi par le règne d'Étienne Báthory de 1575 à 1586, qui devient roi en se mariant avec Anna Jagiellon.
Par l'Union de Brest, en 1596, l'Église orthodoxe de la république passe de l'autorité du Patriarche de Constantinople à celle du pape, par la création de l'Église grecque-catholique ukrainienne. La décision ne règle cependant qu'une partie des conflits et rencontre l'opposition de notables, de Ruthènes fidèles à l'Église orientale et surtout des Cosaques. L'expansion rapide de la Contre-Réforme catholique s'est rapidement ressentie dans la République des Deux Nations, où la religion devient une importante source de conflits. Le roi polonais Sigismond III encourage fortement les jésuites qui, en faisant abjurer les protestants et en convertissant aussi les orthodoxes, lui permettent d'imposer sa propre religion. À la fin du XVIe siècle, la population juive est passée en un siècle de 10 000 à 150 000 personnes, soit à environ 2 % de la population de la Pologne.
Après une période de paix de 15 ans qui caractérise la fin du règle de Ladislas IV, le règne de Jean II Casimir V Vasa, de 1648 à 1668, sonne l'affaiblissement de la république, notamment durant la période du Déluge. Un premier choc est porté par la plus grande rébellion cosaque de l'histoire : le soulèvement de Khmelnitski, soutenu par les Khanat de Crimée, dans les territoires orientaux de Kresy, qui demandèrent la protection du tsar de Russie en 1654. L'influence russe grandit graduellement jusqu'à supplanter l'influence polonaise en Ukraine.
L'autre coup fut porté par la première guerre du Nord, en 1655 (soutenue par les troupes du duc de Transylvanie Georges II Rákóczy et Frédéric Guillaume Ier, électeur de Brandebourg). Celle-ci avait pour but de défendre les Polonais face aux Russes, qui avaient saisi l'occasion des luttes cosaques pour tenter d'envahir la république. Mais le roi de Suède, Charles X Gustave, veut en compensation faire de la République des Deux Nations sa vassale et placer à la tête de l'union polono-lituanienne la famille Radziwiłł.
Durant le règne de Jean III Sobieski, qui s'étend de 1673 à 1696, la république est marquée par une série de guerres avec l'Empire ottoman de 1672 à 1676, puis de 1683 à 1699, aidée par les forces de l'empereur Léopold Ier. En 1683, la Bataille de Vienne est un tournant final dans une lutte de 250 ans, entre les forces de l'Europe chrétienne et l'Empire ottoman islamique. Pour ces siècles de longs combats contre l'avancée ottomane, la république gagna le titre d'Antemurale Christianitatis (rempart du christianisme). En 1686, le traité de paix éternelle, entre la Pologne et la Russie, confirme la trêve d'Androussovo.
En 1697, le duc de Saxe Auguste II est élu roi de Pologne. Le pays se joint à la Grande Guerre du Nord, entre 1700 et 1721, qui oppose essentiellement l'Empire russe et la Suède.
À sa mort en 1733 se tient la guerre de Succession de Pologne qui durera jusqu'en 1738, entre Auguste III et Stanislas Ier, soutenus respectivement par d'un côté l'Autriche et la Russie et de l'autre, la France, la Suède et la Bavière. Les armées russes profitèrent de l'affaiblissement de la république pour y installer des armées et accroître leur influence. La guerre se termine par le traité de Vienne, où Auguste III accède au trône.
En 1764 se déroule le couronnement de Stanislas II Auguste qui est le dernier roi indépendant de la République des Deux Nations. Durant son règne se tient la confédération de Bar, une révolte nobiliaire contre l'ingérence de la Russie de 1768 jusqu'en 1772, qui est l'année du premier partage de la Pologne.
La tentative de réforme constitutionnelle est faite par la Sejm de 1788-1792, qui aboutit à la Constitution polonaise du 3 mai 1791. Elle reçoit une forte opposition d'une partie de la noblesse et des puissances étrangères et déclenche en 1792 la Confédération de Targowica. La Russie impériale, le Royaume de Prusse et la monarchie des Habsbourg décrètent alors une deuxième partition en 1793. Après une insurrection, en 1794, commandée par Tadeusz Kościuszko, la République des Deux Nations est complètement annexée en 1795 par le « troisième partage de la Pologne » ; la Lituanie est, dans son intégralité, annexée à l'Empire russe.
La Lituanie dans l'Empire russe (1795-1918)
En 1812, une première tentative de la restauration du Grand-duché par Napoléon Ier est entreprise, avec notamment la levée de deux régiments de lanciers commandés par le prince Romuald Gedroitze. En 1815, au Congrès de Vienne, le titre de grand-duc de Lituanie est attribué au tsar.
En 1823 des étudiants sont arrêtés à l'Université de Vilnius, en 1824 des professeurs de l'Université sont destitués, notamment l'historien Joachim Lelewel. En 1830 et 1831, une insurrection se tient à Vilnius, fief du nationalisme polonais et lituanien, en parallèle de l'Insurrection de Novembre. Une forte répression russe est alors prodiguée, avec des déportations en Sibérie et la confiscation de terres, ce qui provoque une très importante émigration de la population. En 1832, l'Université de Vilnius est fermée.
1863 est marquée par une nouvelle insurrection à Vilnius. En 1864, l'utilisation de l'alphabet latin pour écrire la langue lituanienne est progressivement interdite et remplacée par l'utilisation de l'alphabet cyrillique, notamment dans les écoles. Une importation de livres étrangers par contrebande s'organise.
Au cours de l'insurrection de 1905, un congrès qui demande l'autonomie de la Lituanie se tient à Vilnius, connu sous le nom Grand Seimas de Vilnius (en). Le régime tsariste fait alors un certain nombre de concessions à la suite de ce soulèvement, les langues baltes sont a nouveau autorisées dans l'enseignement et en public.
En 1915, une deuxième tentative de restauration aboutit à la création de la République de Lituanie.
La République de Lituanie (1918-1940)
Pendant la Première Guerre mondiale, la Lituanie est envahie par les troupes allemandes en 1915 et incorporée à l'Ober Ost. Le 16 février 1918, la Déclaration d'indépendance de la Lituanie est décrétée par le Conseil national lituanien, sous occupation allemande. Le 9 juillet 1918, le prince allemand Guillaume d’Urach est proclamé roi de Lituanie sous le nom de Mindaugas II. Il n'est cependant jamais venu en Lituanie. Le 2 novembre 1918 est marqué par la défaite imminente de l'Allemagne. La Lituanie proclame son indépendance et devient une république. Commencent alors les guerres d'indépendance lituaniennes. À la fin décembre, l'Armée rouge atteint la frontière lituanienne. Le gouvernement est évacué de Vilnius à Kaunas qui devient capitale provisoire. Vilnius est prise le 5 janvier 1919. Les forces soviétiques à la mi-janvier 1919 contrôlent environ les deux tiers du territoire lituanien. En juin 1919, le traité de Versailles reconnaît l'indépendance de la Lituanie.
À la mi-mai 1919, l'armée commandée par le général Silvestras Žukauskas, lance une offensive contre les Soviétiques au nord de la Lituanie. À la fin du mois d'août, les Soviétiques sont chassés du territoire lituanien. L'armée lituanienne doit alors lutter contre une armée de paramilitaires contre-révolutionnaires (tsaristes) nommée « volontaires de l'Ouest » ou « Corps spécial de Russie », qui envahit le nord de la Lituanie avant d'être battue et repoussée à la fin de 1919.
En 1920, le premier Seimas (parlement) de la Lituanie indépendante est élu. Mais en août commence la guerre polono-lituanienne, la Pologne ayant des revendications territoriales sur la Lituanie, en particulier sur la région de Vilnius. En octobre, les Polonais dirigés par le général Zeligowski occupent Vilnius et y déclarent l'indépendance d'une République de Lituanie centrale, bientôt annexée par la Pologne en mars 1922. Il faut préciser qu'en 1920 Vilnius est peuplée majoritairement de Polonais (près de 50 %) et de Biélorusses (environ 10 %), les Lituaniens ne constituant qu'une infime minorité (il y avait aussi une communauté juive importante représentant plus de 30 % de la population). Après des élections largement boycottées, le 20 février 1922 le parlement local de Vilnius, dominé par les Polonais, signe donc l'Acte d'unification avec la Pologne. Les Polonais vont conserver la ville et sa région jusqu'à l'invasion soviétique en 1939.
En octobre 1920, la Lituanie adhère à la Société des Nations. Elle adopte une réforme agraire et une monnaie, le litas. En août 1922, la constitution est adoptée. Le régime est alors démocratique, le parlement (seimas), qui élit le président, étant renouvelé tous les trois ans. Un recensement national est réalisé en 1923. La même année, la région de Memel, comprenant une forte minorité allemande ou germanisée, administrée par la France sous mandat de la SDN depuis 1920, est intégrée, après la révolte de Klaipéda, à la Lituanie sous forme de région autonome. La France ne réagit pas : elle occupe elle-même la Ruhr.
En décembre 1926, un coup d'État militaire renverse le premier gouvernement de gauche mis en place en juin et donne le pouvoir à l'ancien président Antanas Smetona, qui nomme comme premier ministre Augustinas Voldemaras, le chef du parti fasciste « Les loups de fer ». Un an plus tard le parlement est dissous. En septembre 1929, Smetona démet de ses fonctions Voldemaras et devient alors dictateur jusqu'à l'occupation soviétique de 1940.
Le 20 mars 1939, la Lituanie cède face à l'ultimatum fixé par l'Allemagne quatre jours auparavant et lui abandonne la région de Klaipėda (Memelland), qui est annexée le 22. Le 10 octobre 1939, à la suite du Pacte germano-soviétique, l'Union des républiques socialistes soviétiques rétrocède la région de Vilnius à la Lituanie. Pour peu de temps puisqu'elle va être occupée par l'Armée Rouge en juin 1940.
Seconde Guerre mondiale (1939-1945)
En août 1939, l'Allemagne et l'Union soviétique ont signé le pacte Molotov-Ribbentrop, avec des clauses secrètes attribuant des sphères d'influence dans la région baltique. La Lituanie, initialement attribuée à la sphère d'influence allemande, est transférée aux Soviétiques par les protocoles additionnels du traité du 28 septembre 1939. La ville de Vilnius est occupée par l'Armée rouge au cours de l'invasion de la Pologne.
Une fois la guerre d'Hiver en Finlande terminée, les Soviétiques accroissent leur pression diplomatique sur la Lituanie, aboutissant à un ultimatum en juin 1940. Cet ultimatum exige la formation d'un gouvernement pro-soviétique ainsi que le stationnement d'un nombre indéterminé de soldats russes. La Lituanie est contrainte de céder. Le président Antanas Smetona quitte le pays et les forces militaires soviétiques, avec 15 divisions soit un total de 150 000 soldats, franchissent la frontière lituanienne le 15 juin 1940. La Lituanie perd son indépendance. Vladimir Dekanozov forme alors le nouveau gouvernement pro-soviétique fantoche. Justas Paleckis (en) remplace Smetona comme président de la Lituanie. Le 21 juillet, le Seimas décide à l'unanimité la création de la RSS de Lituanie.
Immédiatement après l'occupation, toutes les terres sont collectivisées ainsi que les banques, les grandes entreprises et l'immobilier, causant une pénurie de biens de consommation. Le litas lituanien est retiré au printemps 1941. Toutes les organisations culturelles, politiques et religieuses sont interdites. 12 000 « ennemis du peuple » sont arrêtés. Dans la nuit du 13 au 14 juin 1941, 35 000 Lituaniens sont déportés en Sibérie.
Le 22 juin 1941, l'Allemagne envahit l'Union soviétique et les forces allemandes contrôlent la totalité de la Lituanie dans la semaine qui suit. Les forces soviétiques en retraite massacrent des prisonniers politiques lituaniens au cours du massacre de Rainiai. Les Lituaniens accueillent les Allemands en libérateurs, espérant gagner une certaine autonomie. Durant l'insurrection de juin, la Lituanie proclame son indépendance et un gouvernement provisoire est formé avec pour premier ministre Juozas Ambrazevičius, qui démissionne dès le 7 août 1941. Les Allemands établissent alors le Reichskommissariat Ostland et déroulent leur planification nommée : Generalplan Ost.
Avant l'Holocauste, la Lituanie comptait entre 210 000 et 250 000 Juifs. On estime que 80 % des Juifs de Lituanie ont été tués avant 1942. Les survivants, 43 000 Juifs, ont été concentrés dans les ghettos de Vilnius, de Kaunas, de Šiauliai et de Švenčionys et forcés de travailler pour l'industrie militaire allemande. Le 21 juin 1943, Heinrich Himmler ordonne de vider tous les ghettos juifs et de transférer les survivants dans des camps de concentration. Le ghetto de Vilnius a ainsi été détruit, alors que ceux de Kaunas et de Siauliai ont été transformées en camps de concentration. Les Juifs survivants furent envoyés dans les camps de Stutthof, Dachau, Auschwitz. Seulement environ 2 000 à 3 000 Juifs lituaniens ont pu être libérés de ces camps. Le taux de génocide des Juifs en Lituanie a atteint entre 95 à 97 %, soit l'un des plus élevés d'Europe.
Entre 1940 et 1945, en raison des combats, des persécutions, des déportations, des expulsions et des massacres qu'elle subit, la Lituanie perd 30 % de sa population.
En 1945, l'Armée rouge reprend la Lituanie, la population germanique ou germanisée est alors expulsée. Entre 1941 et 1952, 120 000 personnes sont déportées de Lituanie.1
La Lituanie soviétique (1945-1990)
Après l'occupation allemande en 1941, la RSS de Lituanie fut rétablie en juillet 1944. Elle sera dirigée d'une main de fer par le Parti communiste de Lituanie jusqu'en 1989.
L'économie est collectivisée entre 1947 et 1952. En 1990, le PIB de la RSS de Lituanie était de 8 591 $, soit bien supérieur à celui du reste de l'URSS (moyenne de 6 871 $) mais inférieur de moitié aux pays occidentaux.2
La Seconde République (depuis 1990)
Sous la houlette d'intellectuels, le Mouvement réformateur de Lituanie (Sąjūdis) est formé à la mi-1988 et milite pour des réformes démocratiques. En 1988, Algirdas Brazauskas est élu premier secrétaire du Parti communiste de Lituanie, il est le personnage le plus influent de la RSS de Lituanie. Au moment de l'effondrement de l'Union soviétique, Brazauskas soutient le mouvement indépendantiste. Le 23 août 1989 une grande chaîne humaine appelée la voie balte s'organise de Vilnius à Tallinn pour le 50e anniversaire du Pacte germano-soviétique.
Dès le 26 mars 1989, Sajudis a acquis la majorité au Conseil suprême soviétique de Lituanie, et l'indépendance de la Lituanie est proclamée le 11 mars 1990. La Lituanie est alors la première des républiques socialistes soviétiques à proclamer son indépendance. Moscou décide alors de mettre en place un blocus. Vytautas Landsbergis devient le chef de l'État et Kazimira Prunskienė devient Premier Ministre.
Le 11 janvier 1991, les forces militaires soviétiques s'emparent de bâtiments stratégiques à Vilnius, notamment la Tour de Vilnius, en tuant 14 civils, mais se heurtent à la résistance non-armée de la population. Le 13 janvier 1991, les troupes soviétiques se retirent. Le 4 février 1991, l'Islande reconnaît l'indépendance de la Lituanie. Le 9 février 1991, les Lituaniens votent à 90 % pour l'indépendance lors d'un référendum. Le 6 septembre 1991, l'URSS reconnaît l'indépendance de la Lituanie. Le retrait total des troupes russes est achevé le 31 août 1993. Le Parti communiste de Lituanie s'est rebaptisé Parti lituanien démocrate du travail (LDDP) et gagne les élections parlementaires de 1992 avec la majorité des sièges. Le LDDP poursuit alors la construction de l'État démocratique et continue la transition d'une économie planifiée à une économie de marché. À partir du 25 juin 1993, le Litas est la monnaie nationale.
Le 8 décembre 1995, la Lituanie présente officiellement sa candidature à l'Union européenne. L'Union de la patrie, dirigée par Vytautas Landsbergis, gagne les élections législatives de 1996. Le 31 mars 1998, la Lituanie ouvre des négociations d'adhésion, terminées le 13 décembre 2002. Le 14 avril 2003, le Conseil européen approuve l'adhésion. Le 16 avril 2003, la Lituanie signe le Traité d'adhésion, qui entre en vigueur le 1er mai 2004. Le 11 septembre 2003, les Lituaniens approuvent l'adhésion par référendum (69 % de « oui »). Le 29 mars 2004, la Lituanie rejoint l'OTAN. Le 1er mai 2004, la Lituanie rejoint l'Union européenne.3
Le 6 mai 2006, la Commission propose que la Slovénie adopte l'euro au 1er janvier 2007, mais elle rejette la demande similaire de la Lituanie, constatant que les conditions économiques se sont pas encore pleinement remplies par ce pays. Le taux d'inflation en Lituanie dépasse alors de 0,1 point le maximum autorisé par les critères de Maastricht.
En 2009, la Lituanie est vivement critiquée par l'Union européenne lors de l'adoption au Seimas, le parlement lituanien, d'un amendement à la loi sur la « protection des mineurs » pour interdire dans le pays tout propos favorable à l'homosexualité. Cet amendement considère en effet que toute information publique évoquant favorablement l'homosexualité a des conséquences néfastes sur le développement physique, intellectuel et moral des mineurs. De nombreux députés européens protestent contre cette loi qui, selon les eurodéputés Sophia in't Veld et Ulrike Lunacek, « menace les valeurs européennes, le droit européen et la liberté d'êtres humains ». Le parlement européen vote alors une résolution dans laquelle il demande à la Lituanie de « réexaminer les modifications récentes de sa législation sur la protection des enfants afin d'éviter toute possibilité de discrimination fondée sur l'orientation sexuelle ».
Le 1er juillet 2013, elle prend la présidence de l'UE après l'Irlande et passera le relais à la Grèce le 1er janvier 2014.
Le 4 juin 2014, le feu vert pour son appartenance à l'Euro au 1er janvier 2015 lui est donné par la Commission européenne et La Banque centrale européenne.4
La Lituanie adopte l’Euro contre la majorité de la population
Qui a confiance aujourd'hui en l'euro, en l'Union européenne ? Même les pays auxquels a été vendu le rêve européen n'y croient plus. Les pays baltes entrent dans l'Euro contre la volonté de leur population. Après la Lettonie en 2014, la Lituanie en 2015.
Le 1er janvier 2015, la Lituanie est le 19ème pays à entrer dans l'euro. L'heure n'est plus à l'euphorie européenne mais au désenchantement de l'Europe. Les sondages européens montrent que l'adhésion à l'euro ne cessent de reculer dans toute la zone euro.
Même la Lituanie n'y échappe pas. Selon un sondage réalisé conjointement par l'organisme de sondage américain Gallup et son partenaire local Baltijos Tyrimai (« Enquêtes baltes »), 49 % des Lituaniens désapprouvaient l'entrée dans l'Euro alors que seuls 26 % l'approuvaient.
Dans le détail, seuls 5 % des Lituaniens approuvaient complètement la décision d'adopter l'euro et 21 % « tendent à l'approuver ». 25 % étaient en total désaccord avec ce choix et 24 % « tendent à être en désaccord ». Enfin, 22 % ne semblaient ni approuver ni désapprouver la décision.
Une majorité se dessinait aussi dans la condamnation de la décision du gouvernement de ne pas organiser de référendum sur la question : 57 % pensaient que le gouvernement a eu tort de ne pas en organiser un, alors que 32 % pensaient que c'était la bonne décision.
Enfin, les chiffres sont encore plus tranchés quand on demande aux Lituaniens s'ils ont confiance dans les bénéfices de la transition de la monnaie nationale (litas) à l'euro. 64 % ne sont pas confiants (dont 27 % « pas du tout confiants »), 4 % sont très confiants, 23 % « plutôt confiants ».
L'analyse sociologique des résultats concernant le « Non » à l'entrée dans l'euro révèlent que le « Non » est majoritaire chez le tiers des ménages les plus pauvres qui vit avec moins de 400 € par mois : c'est le cas de 63 % de ses ménages tandis qu'ils ne sont que 14 % à l'approuver.
Rappelons qu'en Lituanie, le salaire moyen est à peu près à 500 € par mois et que le salaire minimum est fixé à 290 € par mois.
Le désenchantement domine depuis que les « Tigres baltiques » se sont révélés des tigres de papier, l'entrée dans l'Europe et le mirage de l'adhésion à l'euro un prétexte à l'adoption de mesures d'austérité parmi les plus drastiques du continent.
Saignée par une perte démographique de 700 000 habitants depuis la chute de l'URSS (1/5 ème de sa population!), minée par la gangrène de la fraude fiscale et du marché parallèle, la Lituanie reste un paradis fiscal légal pour les entreprises avec un taux d'impôt sur les sociétés de 15 %. C'est le double en France.
Dans le même temps, après la récession record de 15 % en 2009, c'est aux Lituaniens qu'on a demandé de faire des sacrifices : baisse des salaires des fonctionnaires (entre 5 et 50 %), dégraissage des effectifs de la fonction publique (jusqu'à 20 % dans certains ministères), une baisse des pensions de 5 à 10 % ainsi qu'une baisse moyenne des salaires de 20 % dans le secteur privé.
Bienvenue aux Lituaniens sans illusions dans l'Euro, ce second cercle de l'enfer européen. Ils ont déjà abandonné toute espérance à leur entrée dans le premier. À eux de trouver la force de se joindre à la lutte de leurs frères européens pour sortir de cette machine infernale.5
Les « tigres baltes » et leurs faux prophètes de l’austérité
Les États baltes ont découvert un nouveau moyen pour réduire le chômage ainsi que les budgets des services sociaux : l’émigration. Si suffisamment de personnes en âge de travailler sont forcées de partir pour trouver du travail à l’étranger, à la fois les chiffres du chômage et les budgets des services sociaux vont chuter.
Cette mathématique simple explique toute l’algèbre que les apologistes des plans d’austérité applaudissent sous le nom de « nouveau miracle balte » en tant que modèle à appliquer à la Grèce, l’Espagne et l’Italie. La réalité toutefois est un modèle consistant en une dépression économique causée par des baisses de salaires. Dans le cas de la Lettonie, les salaires des fonctionnaires ont baissé d’environ 30% (sous l’euphémisme de « dévaluation interne »). Avec un ensemble d’impôts uniques sur le travail atteignant jusqu’à 59% en Lettonie (tandis que les taxes sur la propriété atteignent seulement 1%), présenter cette évolution comme une success story semble bien difficile.
Cependant on entend uniquement des appréciations dithyrambiques de la part des lobbyistes néolibéraux, dont les politiques ont désindustrialisé et mises à nu les économies de la Lituanie et de la Lettonie, les laissant surchargées de dette et non compétitives. Tout se passe comme si l’effondrement de l’immobilier et la multiplication de leur dette au niveau d’une bulle financière qui a laissé leur infrastructure de base dans les mains de kleptocrates constituait en réalité une success story du libre marché.
Que signifie donc en réalité un « libre marché » néolibéral ?
Après une résistance d’un demi-siècle, les Baltes ont émergé en tant qu’États indépendants dans un monde où les politiques néolibérales étaient partout à la mode, où le code d’habillement et le contrôle au faciès étaient au départ mis en œuvre par les autorités financières mondiales – puis plus tard de manière encore plus agressive par les décideurs baltes eux-mêmes. Une vingtaine d’années de politiques néolibérales après la libération du joug soviétique ont laissé ces pays dans un chaos économique. Alors que se faisait jour la crise mondiale de 2008 et que l’on assistait dans le monde entier aux effondrements les plus gigantesques, la presse financière célébrait les tigres baltes pour leur application consciencieuse de la loi des banquiers.
Désormais, la tempête s’étant calmée dans les pays baltes, Anders Aslund et d’autres apologistes se remettent à promouvoir le modèle baltique. Aslund a publié un livre sur le rebondissement « remarquable » de la Lettonie, publié par l’Institut Petersen qui est financé par le secteur bancaire. Le seul détail qu’il n’a pas mentionné est que les Lettons ont voté avec leurs pieds dans des proportions record. Les Lettons ont émigré à un taux d’environ 1% de la population par mois, dans un exode de proportions bibliques. Les experts du recensement letton ont en effet été horrifiés lorsqu’ils ont découvert que la population du pays avait diminué de 2,3 à 1,9 millions de 2001 à 2011.
La situation est équivalente, ou même pire, dans la Lituanie voisine où une émigration massive déclenchée par un début de récession économique et l’effondrement de la bulle de l’immobilier en 2008 menace à présent la viabilité à long terme de cet État-Nation. Au fur et à mesure que la crise économique s’intensifiait, le chômage est passé du niveau relativement bas de 4,1 % en 2007 à 18,7 % au second trimestre 2010, avec une augmentation concomitante de l’émigration de 26 000 personnes en 2007 à 83 200 en 2010. Ce taux d’émigration n’avait pas été vu depuis 1945, et il n’est comparable qu’avec la dépopulation intensive due à la Seconde guerre mondiale. Depuis la restauration de l’indépendance en 1990, 615 000 personnes sur une population de 3,7 millions ont quitté le pays, dont les trois quarts étaient des jeunes (jusqu’à 35 ans), beaucoup d’entre eux éduqués et disposant d’un travail en Lituanie. En 2008, le taux d’émigration de la Lituanie est devenu le plus élevé des pays de l’UE (2,3 sur 1 000), et le double du second pays le plus touché, la Lettonie (1,1 sur 1 000).
Les prévisions pour la période 2008-2035 suggèrent un déclin démographique de 10,9 % supplémentaires, l’un des taux les plus élevés de l’UE (après la Bulgarie et la Lettonie). Le recensement de 2011 n’a fait que confirmer ce sombre pronostic. Les démographes s’étaient auparavant montrés trop optimistes dans leurs prévisions (celle de 2010) en surestimant la population lituanienne de 200 000 personnes. Au lieu des 3,24 millions prévus, le recensement a démontré qu’en 2011 la population du pays était d’à peine plus de 3 millions (3,054 millions).
Ces chiffres alarmants suggèrent qu’une sorte d’euthanasie est en cours dans les petites nations baltes. Et cela, ironiquement, après avoir survécu à deux guerres mondiales, deux occupations, et plusieurs effondrements économiques au cours du vingtième siècle. À la fin de l’occupation soviétique, les Lettons et Lituaniens se remplaçaient par la reproduction naturelle. Par contraste aujourd’hui, les forces conjointes de l’émigration et de la faible natalité sont en train de provoquer un désastre démographique.
Enfin, il faut observer le contraste entre les prévisions d’une croissance économique anémique pour les prochaines 6-8 années selon le FMI avec les conséquences sociales désastreuses des politiques de dévaluation interne. Rappelons que la Lituanie a quasiment triplé son taux de chômage, de 5,8 % en 2008 à 17,8 % en 2010. Bien qu’en 2011 le chômage ait commencé à baisser à 15,6 %, cela n’a pas été possible tant par la création de nouveaux emplois que par une émigration de masse. Les salaires du secteur public ont été réduits de 20-30 % et les retraites de 11 %, ce qui combiné au chômage croissant a provoqué une aggravation spectaculaire de la pauvreté. Alors qu’en 2008 on comptait 420 000 personnes ou 12,7 % de la population vivant dans la pauvreté, en 2009 la pauvreté est montée à 20,6 %. Bien qu’en 2010 on ait observé une diminution de 0,4 % du nombre de pauvres à 670 000 personnes, les causes de cette diminution se retracent principalement à une modification vers le bas des critères des mesures de la pauvreté. Différentes mesures de la qualité de vie et du bien-être montrent une détérioration supplémentaire, indiquant la prévalence d’un profond pessimisme, d’une perte de la solidarité sociale et de la confiance, et d’une atomisation de la société.
Les coûts sociaux et démographiques extrêmement élevés de ces politiques remettent en question jusqu’à l’avenir d’une croissance économique soutenable dans la région. Les investissements dans l’éducation, les infrastructures et les services publics qui constituent des conditions préalables à un développement économique « avancé » basé sur la connaissance et une haute productivité ont été sacrifiés, tandis que la fuite des cerveaux s’est intensifiée. Bien que le premier ministre Kubilius ait célébré la stratégie de développement économique de son gouvernement, développement basé sur la connaissance et les innovations, les mesures d’austérité mises en œuvre par ce gouvernement lui-même ont relégué la Lituanie sur la « route secondaire » d’un développement économique basé sur des bas salaires et de piètres conditions de travail.
L’humeur sur le terrain est sombre également. Les Lituaniens ont émigré en masse et, comme leurs cousins baltes de Lettonie, ce furent principalement des gens de talents, éduqués, en âge de procréer. Effectivement le recensement lituanien a montré, comme en Lettonie, une hémorragie de la population. Pour ceux restés, une sorte d’humour noir prédomine. Un couple lituanien a rapporté la blague suivante aux auteurs : le mari à la femme « Nous devrions retourner en Norvège pour travailler dans les conserveries. Là-bas tu peux enterrer mille euros dans un coin, tu reviens un an plus tard et ils sont toujours là. » ; La femme au mari « Non, pas possible, il y a trop de Lituaniens là-bas ».
Ces gens méritent mieux que l’imposition d’une nouvelle idéologie dont l’échec est réel. Espérons qu’ils sauront, avec d’autres, se libérer des expériences des idéologues et cesseront d’être des pions dans leur jeu. Pour le reste de l’Europe, nous conseillons la prudence. La maxime de Joseph Staline, « pas de population, pas de problème », ne saurait constituer une solution à la crise économique. L’euthanasie de grandes nations en Europe du Sud par une émigration massive serait autant indésirable qu’impossible à réaliser. Où iraient-ils ? 6
La Voie balte
La « Voie balte » est le nom donné à une chaîne humaine allant de Vilnius à Tallinn, en passant par Riga (560 km en tout) pour demander l'indépendance des pays baltes le 23 août 1989.
Contexte
Avec l'arrivée de Mikhail Gorbatchev (1985) au poste de Premier secrétaire du PCUS, commencent le glasnost et la perestroïka. Cette libéralisation entraîne une contestation de la domination soviétique, notamment dans les Pays baltes (annexés en 1940) et qui ont subi une politique agressive de russification et de colonisation de peuplement, de la part du pouvoir central.
Le 23 août 1989, près de deux millions d’Estoniens, de Lettons et de Lituaniens se tenant par la main ont formé une chaîne humaine de 600 km de long, traversant les trois pays baltes pour exprimer leur condamnation du passé et leur espoir en l’avenir.
Ce fut leur manière de célébrer le 50e anniversaire du pacte Molotov-Ribbentrop. Signé en 1939 par les ministres des Affaires étrangères de l’Union soviétique et de l’Allemagne nazie, le protocole secret de cet accord secret définissait la répartition des territoires situés entre les frontières deux pays dont les trois États baltes.
C’est seulement le 23 août 1988 que le contenu de cet accord a été rendu public. Une année plus tard, le 23 août 1989, un rassemblement massif est organisé par les mouvements nationaux des trois pays baltes : le Front populaire d’Estonie (Rahvarinne), le Front populaire de Lettonie (Tautas fronte) et le mouvement réformateur de Lituanie (Sąjūdis).
C’est ainsi qu’est née la Voie balte, remarquable acte de solidarité qui a suscité beaucoup d’attention à travers le monde. Elle a montré que les trois pays baltes, indépendamment de leur identité nationale propre, pouvaient unir leurs forces pour trouver le chemin de la liberté. L’impressionnante chaîne humaine, associée à la pression internationale grandissante en faveur de la révélation de la vérité historique, a donné une impulsion décisive au rétablissement de l’indépendance nationale de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie, encourageant dans le même temps les mouvements démocratiques dans toute l’ancienne Union soviétique.
Les mouvements nationalistes en profitent pour réclamer l'indépendance des 3 pays qui ont été illégalement annexés à l'URSS (juin 1940) et organisent, le jour de l'anniversaire du pacte, une manifestation pour l'indépendance.
Les Baltes obtiennent leur indépendance en août 1991, suite au coup d'État de Moscou du 19 août 1991.7
La « Voie balte » a montré que les trois pays baltes, indépendamment de leur identité nationale propre, pouvaient unir leurs forces pour trouver le chemin de la liberté.8
La chaîne humaine allait de Vilnius à TALINN.
TALLIN = TA LIGNE
TA LIGNE à suivre est de tendre la main à ton prochain car la formation d'une CHAINE humaine sur l'échelle de la planète est la seule solution pour réussir à ENCHAINER définitivement le diable.
Jusqu'en 1918, la ville de TALINN se nommait en russe REVEL.
Dieu nous RÉVÈLE ainsi la marche à suivre pour enchaîner le diable.
Seule l'unité politique de tous les peuples pourra éradiquer le nazi-capitalisme de la surface de la Terre.
Depuis le 1er janvier 2013, TALINN est devenue la première capitale européenne à instaurer la gratuité dans les transports en commun publics.
Dieu te REVÈLE ainsi que TA LIGNE à suivre est de combattre la marchandisation systématique de la vie. Comme l'écrit Olivier Besancenot : « Nous ne pensons pas supprimer l'argent du jour au lendemain. Mais nous voulons réduire progressivement son utilisation. Il est possible de généraliser la gratuité des services (produits de première nécessité, santé, hygiène...), développer les échanges directs de prestations, de biens ou même de richesses, au point de réserver l'argent à la satisfaction des besoins secondaires. De l'argent de poche... en quelque sorte.(...) Bien sûr, l'économie, même dans une société débarrassée du profit capitaliste et de la grande propriété privée, nécessite la tenue d'une comptabilité des coûts réels de production. Durant une période de transition, cela s'exprimerait probablement en équivalent monétaire, sous forme d'argent. Mais les prix, eux, devront traduire les priorités et les besoins sociaux qui domineront la logique économique. Le prix des produits de première nécessité – l'alimentation, la santé, l'éducation, le logement, les transports, mais aussi la culture et les loisirs – devront être accessibles à tous... jusqu'à ce que les produits et les biens deviennent progressivement gratuits. L'extension de la gratuité, elle, dépend surtout du développement économique, social et culturel de la société, des choix politiques et budgétaires des gouvernements. Enfin, détrôner l'argent roi délivrerait surtout des millions de personnes de l'angoisse des fins de mois. C'est un choix : ne plus vivre pour faire du profit et s'approprier des biens et des capitaux, mais vivre pour s'épanouir dans le travail comme dans l'éducation, dans la culture comme dans les relations humaines, dans l'amitié comme dans l'amour... ».9
La gratuité dans la vie quotidienne est donc la LIGNE à suivre et le chemin sera long avant d'y parvenir.
La CHAINE humaine qui allait de Vilnius à TALLIN est appelée la « VOIE BALTE ».
BALTE = 2x1x12x20x5 = 2400
2400 = 20 04
Adolf Hitler – le dirigeant du IIIe REICH – est né un 20 04 (20 avril).
Dieu te demande de suivre sa LIGNE alors n'écoute pas la VOIX d'Adolf Hitler : celle du RICHE qui essaie de t'endoctriner quotidiennement à travers ses CHAINES de télévision. Les médias vivent de la publicité, donc les nazi-capitalistes qui les contrôlent détestent la gratuité, le partage, l'égalité, la justice, et surtout l'amour, alors ils te diront que c'est utopique de penser que l'on peut supprimer l'argent, et que de toute façon, il n'y a aucune alternative au capitalisme. Aie foi en Dieu et suis SA LIGNE en votant pour la révolution humaniste le jour de l'élection présidentielle. Et ne tombe pas dans les pièges de la société de consommation qui t'endoctrine pour te faire vénérer le dieu Argent.
Élection présidentielle lituanienne de 2014
Lors de la précédente élection, en 2009, la commissaire européenne au Budget Dalia Grybauskaitė, candidate indépendante soutenue par les principaux partis de centre droit alors au pouvoir, l'avait emporté dès le premier tour avec 68,2 % des voix, un record depuis l'indépendance. Arrivé en second, le candidat social-démocrate Algirdas Butkevičius devait se contenter de 11,7 % des suffrages.
Aux élections législatives d'octobre 2012, la majorité conservatrice et libérale d'Andrius Kubilius, au pouvoir depuis 2008, a été renversée. Une nouvelle coalition de centre-gauche, emmenée par Butkevičius, s'est alors constituée. Cela a immédiatement créé des tensions avec la chef de l'État, qui s'est montré exigeante sur la qualification des nouveaux ministres et très critique sur la participation du Parti du travail (DP), jugé populiste et pro-Russe.
À l'issue du premier tour de l'élection présidentielle, qui se déroule le 11 mai 2014, les deux qualifiés pour le second tour, qui a lieu le 25 mai, sont Dalia Grybauskaitė (46,61 % des voix) et Zigmantas Balčytis (13,84 %). Au second tour, la première est réélue présidente avec 57,87 % des voix, contre 40,17 % à son adversaire.10
Sources