Origines
L'origine des Hongrois n'est pas totalement élucidée par les savants.
L'hypothèse la plus généralement admise est que leur pays primitif était situé du côté de l'Oural, leurs aïeux appartenant à la famille finno-ougrienne des peuples ouraliens, cette hypothèse forgée par des savants à la fin du XIXe siècle détruisant le mythe des origines hunique, faisant d'Attila le premier Magyar. Elle peut être justifiée à l'aide de la linguistique : les langues actuelles les plus proches du hongrois sont deux langues ob-ougriennes, le khanty et le mansi. Ils se seraient séparés assez tôt de leurs parents du Nord-Ouest, et dès la première moitié du Ier millénaire av. J.-C. on les trouve au Sud-Ouest de l'Oural, faisant paître leurs troupeaux dans la vaste Proto-Hongrie (Magna Hungaria, sur le territoire du Bachkortostan actuel, en Russie), sur les rives de la Volga.
Après un autre millénaire, ils descendent au VIIe siècle dans les steppes arrosées par les fleuves du bassin de la mer Noire (Lévédie ou Etelköz, situé probablement sur le territoire actuel de l'Ukraine).
En 895, la confédération des tribus magyares se fixe définitivement sur le moyen-Danube, dans le bassin des Carpates, où elles rencontrent des Slaves (la principauté du Balaton de Pribina et de son fils Kocel’, le royaume de la Grande-Moravie), des peuples turcs (par exemple Avars entre Danube et Tisza), des valaques (le long des Carpates) et des Iasses, peuple iranien (proche des Ossètes du Caucase).
Fondation de la Hongrie
Au début, les Magyars, avant tout guerriers, font comme les Huns et les Avars avant eux : ils vivent d'élevage et du pillage de l'Europe occidentale, menant campagnes à travers l'Allemagne, la France et l'Italie. Du latin Hungari vient le français ”ogre”, à cause de leur cruauté. Mais la défaite du Lechfeld en Souabe (955) les décide à changer de mode de vie : ils se sédentarisent, se mêlent aux populations agricoles du bassin du Danube (dont une partie, notamment au centre de ce bassin, adopte la langue magyare) et se christianisent (se plaçant dans l'obédience de Rome, malgré les tentatives byzantines de les convertir à l’orthodoxie : l’empereur byzantin envoie une couronne (royale)).1
À la fin du Xe siècle, le prince Géza, descendant d'Árpád, impose sa domination sur toutes les tribus et se fait baptiser avec toute sa famille. Lors de sa succession, le jeune Vajk, futur Étienne Ier de Hongrie, défend l'alliance avec l'Europe occidentale et l'église de Rome contre Koppány qui lui, s'était allié à Byzance. Étienne Ier est sacré roi de Hongrie le jour de Noël de l'an 1000 avec une couronne envoyée par le pape Sylvestre II (ce qui le fait qualifier de roi apostolique) et avec le consentement de l’empereur germanique Otton III.
Ainsi, le couronnement d'Étienne Ier de Hongrie en l'an 1000, avec la bénédiction du Pape Sylvestre II, signe à la fois la naissance formelle du Royaume de Hongrie et l'inscription du nouvel État dans le giron occidental.2
Nicolas Sarkozy est d'origine hongroise. Le mot « ogre » serait dérivé du mot « Hongrois », il apparaît en français au tournant des XIIe-XIIIe siècles, et son origine a fait l'objet de bien des discussions entre les tenants de deux explications : l'une qui fait appel aux Hongrois, et l'autre qui fait venir ce nom de celui d'une divinité gauloise infernale. La première fut résumée en 1863 par J. Colin de Plancy, qui affirmait dans son dictionnaire, que les ogres...
«...sont les féroces Huns ou Hongrois du Moyen Âge, qu'on appelait Hunnigours, Oïgours, et ensuite par corruption, Ogres. Les Hongrois, disait-on, buvaient le sang de leurs ennemis ; ils leur coupaient le cœur par morceaux et le dévoraient en manière de remède contre toute maladie. Ils mangeaient de la chair humaine, et les mères hongroises, pour donner à leurs enfants l'habitude de la douleur, les mordaient au visage dès leur naissance. C'était en effet un terrible peuple que ces païens, dont les hordes innombrables, accourues des extrémités de l'Asie, dévastèrent pendant deux tiers de siècle l'Italie, l'Allemagne et la France. Ils incendiaient les villes et les villages, égorgeaient les habitants ou les emmenaient prisonniers. La pitié leur était inconnue, car ils croyaient que les guerriers étaient servis dans l'autre monde par les ennemis qu'ils avaient tués dans celui-ci. Une défaite signalée que leur fit subir Othon, empereur d'Allemagne, délivra pour jamais de leurs ravages l'Europe occidentale. La terreur profonde qu'ils avaient inspirée se propagea longtemps encore après leur disparition, et les mères se servirent du nom des Hongrois, ogres, pour épouvanter leurs petits enfants. »
Selon cette explication, le mot ogre viendrait des Hongrois.3
Le Hongrois buveur de sang et mangeur de chair humaine correspond bien au capitalisme cannibale de Nicolas Sarkozy, qui durant son quinquennat, a permis à ses riches amis industriels et actionnaires de grandes multinationales de s'engraisser de profits en dévorant la chair des enfants du Tiers Monde.
Dieu a ainsi donné les BOTTES de 7 lieues à Nicolas Sarkozy et c'est la raison pour laquelle les médias étaient à sa BOTTE. Ses deux témoins de mariage, Martin Bouygues et Bernard Arnault, sont respectivement les propriétaires de TF1 et du journal Les Échos ; et plus généralement, ses meilleurs amis détiennent les principaux médias de masse du pays.
Donc méfiez-vous des apparences, même si Nicolas Sarkozy a le physique du Petit Poucet, c'est bel et bien un ogre et les 40 millions d'enfants dévorés par son système économique durant son quinquennat en sont la preuve.
Dans l'Apocalypse, le diable est ENCHAINÉ puis libéré après MILLE ANS.
En l'AN MIL, Étienne Ier de HONGRIE fut couronné avec la bénédiction du Pape Sylvestre II.
Nicolas Sarkozy est d'origine HONGROISE et les CHAINES de télévision étaient à sa merci durant son quinquennat.
Dieu associe ainsi Nicolas Sarkozy au diable.
Le Pape Sylvestre II s'appelait GERBERT d'Aurillac.
GERBERT = GERBER T
T = 20 = VIN
GERBER T = GERBER le VIN
Dieu nous conseille de ne pas nous laisser endoctriner par le journal de VIN heures car jusqu'à la primaire des Républicains en 2016 – où il a obtenu VIN pourcent des voix – Nicolas Sarkozy était régulièrement invité sur TF1 et France 2 depuis son retour en politique en 2014.
Il a donc pu endoctriner des millions de téléspectateurs en bénéficiant d'un temps de parole démesuré par rapport aux autres – comme Philippe Poutou et Nathalie Arthaud – qui ne sont jamais invités sur le plateau du journal de VIN heures, en dehors de la campagne présidentielle. L'omniprésence de Sarkozy à la télévision était destinée à nous ENCHAINER pendant 5 ans à son pouvoir et surtout à celui des plus riches, mais c'est finalement François Fillon qui a été élu lors de la primaire des Républicains pour être candidat à l'élection présidentielle de 2017.
Par ailleurs, Dieu associe Nicolas Sarkozy aux CHAINES de télévision car l'un de ses meilleurs amis possède TF1 et durant son quinquennat, il annonça le 25 juin 2008 « que désormais, il nommerait lui-même les responsables de l'audiovisuel publique. ''Il faut sortir de l'hypocrisie'', affirma-t-il, pour justifier cette régression démocratique. L'hypocrisie qui voulait que le CSA nomme "en toute indépendance" le président de France-Télévisions et autres tournait chaque fois à la bouffonnerie –, il n'en est pas moins vrai que le petit Berlusconi français montrait, sans complexe, sa volonté hégémonique de reprise en main.
Ce retour non déguisé à l'ORTF, ou plutôt à l'ORTS, l'Office de radio télévision sarkozyste, fut comme un signal lancé aux journalistes : ''Arrêtez de me critiquer, sinon vous en subirez les conséquences.'' » 4
En 2014, les journaux télévisés auraient dû critiquer son retour en politique car durant son passage à la tête de l'État, la dette publique est passée de 920 milliards à 1 383 milliards d'euros ; le taux de chômage est passé de 8,4 % en 2007 à 10,2 % en 2012, soit une augmentation de 1,8 % équivalant à une perte de 436 700 emplois5. La crise est certes passée par là mais c'était son rôle de la prévoir, ayant été provoquée par son idéologie néolibérale. Par ailleurs, son nom était cité dans de nombreuses affaires judiciaires, mais pourtant, durant son absence dans la vie politique, après sa défaite en 2012, les médias n'ont fait que de parler de lui et de son possible retour en politique. Il fut présenté comme le « messie », le sauveur providentielle de la droite alors que dans une véritable démocratie, des médias libres auraient exposé son bilan catastrophique et son illégitimité à exercer un nouveau mandat public suite aux nombreuses affaires de corruption dans lesquelles il était mêlé. Ils auraient ainsi critiqué son retour en politique, or étant donné que nous vivons dans une « démocratie » totalitaire, les médias ont applaudi son retour en le surmédiatisant pour nous ENCHAINER une nouvelle fois à son pouvoir.
Le roi ÉTIENNE de Hongrie a donc été sacré en l'an MIL.
À la tienne, ÉTIENNE est le titre d'une chanson à boire populaire.
La ville de Saint-ÉTIENNE est le chef-lieu du département de la LOIRE.
LOIRE = LE ROI
LE ROI Argent dirige le monde donc les plus riches ont pu accaparer les médias dont notamment les CHAINES de télévision ce qui leur permet d'endoctriner des millions de téléspectateurs lors du journal de VIN heures.
Dieu associe LE ROI ÉTIENNE à Nicolas Sarkozy car ce dernier est le plus grand serviteurs des ROIS du capitalisme, étant le meilleur ami de nombreux milliardaires français, alors ces derniers l'ont mis en lumière dans leurs médias et notamment lors du journal de VIN heures.
La Hongrie est appelée HUNGARY en anglais.
HUNGARY = HUNG
« HUNGOVER » signifie « la gueule de bois » en anglais.
Dieu nous fait comprendre que nous votons pour des hommes politiques comme Nicolas Sarkozy parce que nous buvons leurs paroles, notamment lors du journal de VIN heures où ils y sont omniprésents ; et par ailleurs, le journal de VIN heures nous cache les millions d'êtres humains exterminés chaque année par l'idéologie de Nicolas Sarkozy et ses clones, donc sans nous en rendre compte, nous votons pour un OGRE à chaque élection présidentielle.
OGRE = 15x7x18x5 = 9450
945 = DIE
« DIE » signifie « MOURIR » en anglais.
0 = le chiffre 0 a la forme de la lettre O (EAU).
Dieu change le VIN en EAU car on ne voit rien à travers le VIN, par conséquent, nous ne voyons jamais lors du journal de VIN heures la MORT des 6 millions d'enfants dévorés chaque année par l'OGRE capitaliste. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous votons pour lui à chaque élection présidentielle.
ÉTIENNE 1er est mort un 15 août (15 8).
15x8 = 120
120 = SANS VIN
Écoute le message de Dieu et ne te laisses plus manipuler par le journal de VIN heures – et plus généralement par les médias aux mains du riche – car si tu votes pour le capitalisme cannibale mis en œuvre par les hommes politiques comme Sarkozy, tu seras responsable de l'extermination de millions d'êtres humains chaque année.
ÉTIENNE 1er de HONGRIE a été couronné le 25 décembre de l'AN MIL.
Le 25 décembre célèbre la naissance de Jésus.
L'Alliance du VIN avec Jésus a donné les pleins pouvoirs à CESAR.
CESAR = RACES
« RACES » signifie « COURSES » en anglais.
Jusqu'aux primaires de 2016, Nicolas Sarkozy fut le chef de l'UMP, devenu en 2015 Les Républicains.
UMP = PMU
Le PMU symbolise les courses HIPPIQUES.
Dieu te montre que les Sarkozy et compagnie, ILS PIQUENT ton argent pour le donner aux plus riches.
Un cheval possède 64 chromosomes.
Sarkozy a été élu à la tête de l'UMP avec 64 % des voix.
Dans son programme présidentiel de 2017, Sarkozy prévoyait de repousser l'âge de départ à la retraite pour faire galoper quotidiennement les travailleurs jusqu'à l'âge de 63 ans puis 64 ans à partir de 2025. Par ailleurs, il voulait supprimer l'impôt sur la fortune et gaver de milliards le patronat. Alors comme François Hollande, Nicolas Sarkozy voulait faire les poches des travailleurs pour faire des cadeaux aux plus riches. Ce qui est hallucinant, c'est que nous sommes 50 % de la population à gagner moins de 1 500 euros par mois, et pourtant, nous votons en masse pour donner les pleins pouvoirs aux plus riches alors qu'ils nous dépouillent tous les 5 ans afin de s'engraisser de profits – donc il est temps d'arrêter de boire le VIN pour retrouver notre lucidité.
AN MIL = MILAN
Silvio Berlusconi est l'ancien propriétaire du MILAN AC et il est souvent comparé à Nicolas Sarkozy car il contrôlait les principaux médias dans son pays, son nom était cité dans de multiples affaires judiciaires et il se plaçait toujours en position de victime malgré son évidente culpabilité.
Dieu associe ainsi ÉTIENNE 1er et Nicolas Sarkozy à travers l'AN MIL parce que cette date est associée aux CHAINES du diable dans l'Apocalypse selon JEAN (et l'un des fils de Sarkozy se prénomme JEAN). Le prénom ÉTIENNE fait référence à la prise d'alcool ce qui signifie que ces dernières années, Sarkozy nous droguait lors du journal de VIN heures. Les BOTTES de l'ogre dont le nom proviendrait du mot « hongrois » signifie que les médias étaient à la BOTTE de Nicolas Sarkozy, qui est d'origine hongroise.
ÉTIENNE 1er appartenait à la dynastie Arpad. Son père se prénommait Géza mais le nom Géza utilisé aujourd'hui est dû à une mauvaise lecture d'une forme latine Geyza, correspondant à l'origine à un suffixe hongrois - CSA sur un nom Gye(v)ü.6
Le CSA est le sigle du Conseil supérieur de l'audiovisuel. Il a été symboliquement remplacé par l'Arcom à partir du premier janvier 2022.
2022 = TV
La mission du CSA était effectivement de réguler les programmes TV.
Le CSA était l'autorité de régulation de l'audiovisuel (télévision et radio seulement). Il s’assurait notamment que les chaînes publiques demeurent impartiales dans leur traitement de l’information, dans la manière dont elles couvraient l’actualité politique, que les quotas en matière de temps de parole étaient respectés (gouvernement, opposition etc.). Le CSA travaillait également en faveur de la lutte contre les discriminations puisqu’il agissait en faveur d’une meilleure représentation des diversités culturelles présentent au sein de la société.
Mais le CSA était à la solde du pouvoir gouvernemental et il est évident que les chaînes publiques ne sont pas impartiales dans leur traitement de l’information car elles cachent un génocide pour préserver le règne du nazi-capitalisme et elles véhiculent régulièrement la propagande du gouvernement. Par ailleurs, le temps de parole n'est pas respecté lors du journal de VIN heures, les anticapitalistes n'ayant pas le droit de s'y exprimer vu qu'il y a plus de 10 millions de téléspectateurs devant leurs écrans, donc ce sont toujours les hommes politiques qui défendent les intérêts du capital et de la bourgeoisie, qui sont mis en lumière lors des JT de TF1 et France 2.
Les Inrockuptibles ont reproché au CSA de favoriser les chaînes privées, notamment TF1.7
De 2013 à 2019, le CSA était présidé par Olivier Schrameck qui fut en juillet 2007, nommé au Comité de réflexion et de proposition sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions mis en place par Nicolas Sarkozy.
Le CSA était donc à la BOTTE de Sarkozy.
Selon Acrimed, un observateur des médias, « inféodé au pouvoir politique et assujetti aux entreprises médiatiques, le CSA était un organisme fantoche et un organisme-croupion : un simple relais du pouvoir exécutif, cantonné à la régulation de l'audiovisuel dans une définition désormais archaïque. »8
Jamais un CSA indépendant ne serait resté silencieux devant certains programmes télévisés qui stigmatisent les Français issus de l'immigration en les associant régulièrement à des voleurs, des agresseurs, des dealers de drogue, des coupeurs de têtes, des terroristes... Des reportages multi-rediffusés sur l'insécurité et la délinquance des jeunes de banlieue passent en boucle à la télévision, notamment sur les chaînes de la TNT, et les têtes floutées à l'écran n'empêchent nullement de voir leur couleur de peau. Cette délinquance omniprésente dans les médias a pour effet de stigmatiser tous les jeunes issus de l'immigration alors que cette délinquance ne concerne qu'une minorité d'entre eux.
Les traders français tuent des milliers d'enfants en spéculant sur les cours alimentaires mais nous ne les voyons jamais avec le visage flouté dans les magazines d'informations parce que cette criminalité-là est cachée à la télévision.
Vincent Bolloré, le grand ami de Nicolas Sarkozy, est propriétaire de l'institut CSA, célèbre pour ses enquêtes d'opinions politiques qui ont souvent mis en valeur Sarkozy dans leurs commentaires.
De nombreuses institutions étaient ainsi à la BOTTE de cet ogre aux origines hongroises.
Le roi ÉTIENNE de Hongrie appartenait à la dynastie ARPAD.
Dans la dynastie Sarkozy, il y a le fils cadet, Jean
En octobre 2009, les médias annonçaient que Jean Sarkozy allait éventuellement accéder à la présidence de l'EPAD.
ARPAD = EPAD
L'EPAD est l'Établissement public pour l'aménagement de la région de la Défense.
Jean Sarkozy avait alors 23 ans et il venait de redoubler deux fois consécutivement sa deuxième année de droit.
Cette candidature déclencha une importante polémique. Une partie de la presse française et internationale et même la télévision centrale chinoise CCTV-1 critiquèrent cette possible nomination, certains allant même jusqu'à stigmatiser le « népotisme » français. Les journalistes relayèrent également une pétition initiée par Christophe GREBERT, conseiller municipal MoDem de Puteaux9. Cette pétition a rassemblé près de 100 000 signatures.
GREBERT = GERBER T
T = 20 = VIN
GERBERT = GERBER le VIN
Le VIN symbolise le pouvoir de César donc à l'instar de Christophe GREBERT, nous devons lutter contre le pouvoir despotique de César.
Jusqu'en 2020 (VIN VIN) – Christophe GREBERT était conseiller municipal de la ville de PUTEAUX.
PUTEAUX = EAU
Dieu remplace l'Alliance du VIN par celle de l'EAU.
Le 22 octobre 2009, JEAN Sarkozy renonçait à sa candidature à la présidence de l'EPAD mais il a maintenu néanmoins sa candidature au conseil d'administration de l'établissement. Le 23 octobre 2009, JEAN Sarkozy fut élu administrateur de l'EPAD par la majorité du Conseil général des Hauts-de-Seine.
« Liberté, ÉGALITE, fraternité ».
Nous vivons bel et bien dans l'Apocalypse de JEAN : la BÊTE a les pleins pouvoirs.
JEAN Sarkozy fut ainsi élu administrateur de l'EPAD par la majorité du Conseil général des HAUTS-de-SEINE.
HAUTS = EAU
SEINE se prononce comme le mot CÈNE.
Lors du repas de la CÈNE, Jésus a demandé à ses apôtres de boire une coupe de VIN qui symbolisait ses paroles dont l'une était de laisser le pouvoir politique entre les mains de César.
Dans l'Apocalypse de JEAN, la BÊTE est l'Empire romain.
Dieu remplace désormais l'Alliance du VIN par celle de l'EAU afin que nous renversions le pouvoir de César en construisant une société égalitaire.
La capitale de la Hongrie est BUDAPEST.
Dieu a donné les pleins pouvoirs à César – l'ogre – et ce dernier nous manipule tous les soirs lors du journal de VIN heure en donnant la parole à JUDAS, le plus grand traître de l'histoire de l'humanité.
Bienvenue à JUDAPEST !
La visite est chaque soir exceptionnelle : nous voyons des crimes, des avions qui s'écrasent, des inondations, des avalanches, des tempêtes de neige, de sable, des ouragans, des canicules, des braquages, des trafiquants de drogue, des stars du show-biz richissimes, mais également des guerres... Et à JUDAPEST, les Français et les Américains sont toujours les gentils, ils sont les défenseurs de la paix, de la démocratie et de la liberté. L'armée française est alors miraculeuse, c'est la meilleure armée de l'histoire de l'humanité, ses bombardements massifs ne font jamais aucune victime civile, c'est exceptionnel : ça n'est jamais arrivé dans l'histoire humaine sauf à JUDAPEST. Dans ce monde merveilleux dirigé par l'idéologie capitaliste, les miséreux sont quasiment inexistants, personne ne meurt de faim, de soif, de la tuberculose ou de la malaria, et les bidonvilles ont complètement disparu. La misère a été vaincue, aucune femme au monde ne tombe dans la prostitution et encore moins les enfants. Par ailleurs, il paraît qu'il y a des chômeurs mais on ne les voit jamais à part quand ils sont accusés de ne pas vouloir travailler, alors personne ne se plaint à JUDAPEST, aucune famille n'est expulsée de son logement, les familles monoparentales ne rencontrent aucune difficulté, les travailleurs handicapés n'ont aucun problème pour trouver du travail, les retraités qui vivent sous le seuil de pauvreté sont inexistants, les citoyens trouvent facilement un logement, il n'y a aucun enfant SDF et d'ailleurs, les SDF ne meurent plus en masse l'hiver, le pays est en pleine harmonie, tout le monde est heureux et il n'y a que ces « barbares » d'islamistes et ce psychopathe de Vladimir Poutine qui viennent troubler le monde merveilleux de la magnifique JUDAPEST où règne la liberté, l'égalité et la fraternité.
Par contre le voyage à JUDAPEST coûte très cher, plus de 500 milliards d'euros par an accaparés par une minorité qui exploite les classes moyennes et les classes populaires, mais le plus important comme nous dit JUDAS, c'est avant tout de nous protéger des terroristes islamistes et de Vladimir Poutine, alors acceptons l'austérité, les licenciements, le chômage, le recul de l'âge de départ à la retraite, l'augmentation des heures de travail sans augmentation de salaire, la destruction du Code de travail, car le plus important est de nous unir derrière la bourgeoisie au pouvoir afin de nous protéger du « péril russe et musulman », donc soyons unis contre ces ennemis le jour de l'élection présidentielle et à droite toute commandant !
Fondation du royaume de Hongrie (suite)
L'organisation d'un clergé hongrois est le signe de la reconnaissance de l'indépendance du royaume, notamment face au Saint-Empire romain germanique. Assuré de sa légitimité, le roi Étienne renforce son pouvoir sur la noblesse naissante et occupe la Transylvanie. Le système tribal est alors disloqué au profit d'une organisation du royaume en comitats (vármegye), encore en vigueur de nos jours. Sa mort en 1038 ouvre une longue période de conflits autour de sa succession, marquée par une vassalisation du royaume auprès de l'Empereur germanique. Le règne d'André Ier de Hongrie entre 1047 et 1060 s'inscrit alors dans un retour à l'indépendance. Enfin, c'est sous le règne de Ladislas Ier de Hongrie que le royaume intègre la Slavonie, la Croatie et la Dalmatie. La politique d'expansion est poursuivie par Carloman Ier jusque dans les Balkans et vers le bas-Danube (Serbie, Valachie, Moldavie), mais est contrariée par la puissance byzantine. Le règne de Béla III de Hongrie entre 1172 et 1196 inaugure le premier apogée du royaume. Celui-ci compte alors 2 000 000 d'habitants.
Progressivement, la noblesse tente de faire valoir son pouvoir au sein du royaume. En 1222, André II de Hongrie proclame la Bulle d'or qui exonère la petite noblesse de l'impôt et limite les privilèges royaux. Le pouvoir royal est davantage affaibli par l'invasion mongole et tatare en 1241 qui dépeuple considérablement le pays. Dans le sillage des Mongols et des Tatars sont signalés les premiers Roms. Le royaume se dote alors d'une configuration de châteaux forts afin d'assurer sa sécurité et des villes se peuplent alors au bénéfice d'une bourgeoise de plus en plus active. En 1301, la mort d'André III de Hongrie signe la fin de la maison Árpád et le début de la domination angevine.10
La dynastie Anjou-Luxembourg
Pendant la période angevine, la superficie du royaume de Hongrie, sans compter les conquêtes provisoires et les dépendances vassales, est estimée à 300 000 km², peuplés d’environ 3 millions d’habitants. On dénombre 49 villes royales libres, 638 bourgs jouissant de privilèges, et quelque 21 000 villages. Environ 2,4 millions de personnes sont des paysans libres qui exploitent près de 300 000 propriétés roturières ou tenures, de 20 ha en moyenne. De 360 000 à 480 000 personnes sont astreintes au servage. Le pays compte environ 2000 gros propriétaires, 40 000 moyens et une noblesse de 150 000 petits propriétaires, avec seulement 50 000 citadins. La population est peu dense et l’immigration se poursuit, surtout dans les régions périphériques, en Slovaquie et en Transylvanie, avec l’installation de colons roumains, moraves, polonais, ruthènes et allemands.11
C'est sous la dynastie Anjou-Luxembourg que la Hongrie connaît son deuxième apogée avec le renforcement du pouvoir royal par Charles Ier de Naples et l'extension du territoire sous le règne de Louis Ier le Grand. Le royaume de Hongrie réalisant son union avec la Croatie, la Dalmatie, après avoir intégré la Bosnie. Son successeur Sigismond Ier du Saint-Empire obtient même la couronne impériale et la Bohême bien qu'il perde la Dalmatie. Sur le plan intérieur, il doit faire face à la montée en puissance du pouvoir urbain. De 1437 à 1440, sa succession ouvre une énième période de troubles durant laquelle les Jagellons prennent le pouvoir.
La dynastie de Transylvanie
Après la mort de Ladislas III Jagellon à Varna lors d'une offensive hongroise, serbe et roumaine contre l'Empire ottoman en 1444, la régence du royaume revient à Jean Hunyadi, voïvode (vajda en hongrois) de Transylvanie. Celui-ci contient l'avancée ottomane devant Belgrade en 1456 mais meurt peu après. La Hongrie est alors un pays peuplé de 4 000 000 d'habitants, prospère malgré le contrôle commercial exercé par les Allemands.
L'accès au trône de Mathias I Corvin de Hongrie - le Juste signe le début de la Renaissance en Hongrie12. Mathias Corvin met en place plusieurs grandes réformes administratives et judiciaires, crée une armée (l’armée noire) et développe la nation sur le plan commercial et culturel. Il pratique une politique centralisatrice en mettant en place une fiscalité destinée à poursuivre la lutte contre les Ottomans, en développant les villes qui échappent aux barons pour passer sous la protection du roi. Sous son règne, la population de la Hongrie a atteint 3,5 millions d’habitants, répartis pour 1/3 en 800 bourgs de 500 à 1000 habitants, le reste habitant sur les terres domaniales, en majorité paysans. Depuis le XIVe siècle, l’agriculture a progressé grâce à l’amélioration des techniques et à l’extension des surfaces cultivées. La société rurale s’est différenciée : aux tenanciers censitaires possédant une tenure héréditaire s’opposent les serfs métayers qui exploitent les « réserves » des seigneurs et les paysans sans terres qui louent leurs bras. La corvée est le fait des serfs métayers ; pour les autres, elle se limite à l’entretien des demeures seigneuriales. Tous payent aux maîtres de la terre (nobles) des redevances en nature et en argent, qui s’ajoutent aux impôts royaux de plus en plus lourds. À la fin du XVe siècle, de nombreux paysans hongrois, soumis à un système seigneurial qu’ils estiment trop lourd, se réfugient sur les terres du sultan où leur sort est meilleur. Les villes se sont développées. Buda compte une vingtaine de milliers d’habitants. Elles unissent les fonctions commerciales aux fonctions administratives. La période angevine a vu l’essor des industries minières, surtout l’or et l’argent de Slovaquie et de Transylvanie ; au XVe siècle, un nouveau procédé permet des exportations de cuivre vers l’Autriche et la Thuringe.
Après la mort de Mathias Corvin sans héritier légitime en 1490, cinq candidats se disputent la couronne, parmi lesquels Maximilien de Habsbourg et Ladislas Jagellon, roi de Bohême. Ce-dernier est élu, puis couronné roi de Hongrie à Albe Royale. Surnommé « Dobrze », « béni-oui-oui », il est indifférent aux affaires de l’État, qu’il laisse s’appauvrir au profit des barons et des prélats qui l’ont mis sur le trône. Les impôts et les revenus régaliens tombent au quart de ce que percevait Mathias Corvin. L’armée noire, qui s’est d’abord mise au service du roi, se livre à des exactions faute d’être payée et sera dissoute par le capitaine Pál Kinizsi. Les barons féodaux retrouvent leur ancien statut. La Hongrie connaît des conflits internes, notamment une rébellion paysanne, conduite par György Dózsa en 1514.13
La défaite hongroise lors de la Bataille de Mohács en 1526 face à l'Empire ottoman signe la partition du pays entre les territoires occupés et les lambeaux de la Hongrie royale.
Hongrie ottomane, Hongrie royale et indépendance de la Transylvanie
En 1526, le royaume de Hongrie est divisé en deux, puis en trois parties. Ferdinand Ier d'Autriche s'empare de la Haute-Hongrie (actuelle Slovaquie) et de l'ouest du royaume tandis que le voïvode de Transylvanie, Jean Zápolya, conserve le centre et l'est. À sa mort en 1540, Soliman le Magnifique, sultan ottoman, occupe la plaine danubienne et prend Buda. La principauté de Transylvanie (agrandie du nord-est de la Hongrie royale, le partium) a le choix entre deux vassalités : envers les Autrichiens, ou envers les Turcs : les voïvodes choisissent la seconde option, qui leur laisse plus d'indépendance, tant politique que religieuse. Entre 1591 et 1606, les Habsbourgs utilisent leur armée pour faire pression sur la Haute-Hongrie et la Transylvanie. Étienne II Bocskai mène alors un soulèvement qui pousse l'empire autrichien à reconnaître les privilèges de la Hongrie royale et la souveraineté de la Transylvanie. Alors que Buda est occupée, la capitale hongroise devient Pressburg (actuelle Bratislava).
En Transylvanie, le prince Georges Ier Rákóczi (1630-1648) mène une politique de liberté et de tolérance politique et religieuse. Mais la politique belliqueuse de Georges II Rákóczi (contre la Pologne, mais aussi contre les territoires turcs en Hongrie centrale) provoque une réaction des Ottomans qui alourdissent la vassalité de la Transylvanie, en réduisent le territoire et affaiblissent ainsi les ressources stratégiques de la Hongrie royale. Celle-ci tombe alors définitivement sous la coupe de l'Autriche. Sous Léopold Ier d'Autriche, la Hongrie royale est ravagée par une guerre civile opposant la noblesse et la paysannerie au nouveau pouvoir central autrichien. L'insurrection est contenue lorsque les armées autrichiennes reconquièrent la plaine danubienne contre les Ottomans (Paix de Karlowitz en 1699). Cette avancée autrichienne (et catholique) est suivie par un vaste soulèvement (surtout protestant) mené par le prince transylvain François II Rákóczi, proclamé prince souverain en 1704. La répression de ce soulèvement s'achève par la restauration du territoire royal et par un changement de vassalité en Transylvanie, qui échappe aux Sultans pour devenir une principauté autrichienne. Les révoltes ne cessent pas pour autant : en 1707, le Parlement hongrois proclame (vainement) la déchéance des Habsbourg et l'indépendance de la Hongrie.
De la domination autrichienne au compromis de 1867
Les magnats hongrois négocient alors un compromis avec la maison autrichienne et favorisent l'arrivée au pouvoir de Charles VI d'Autriche. En 1715, celui-ci proclame ainsi l'indivisibilité de la Hongrie et des provinces héréditaires des Habsbourg. Ceux-ci organisent l'installation de colons allemands dans toute la plaine danubienne, spécifiquement sur les rives du fleuve (Allemands du Banat). Après plusieurs tentatives des souverains autrichiens de réformer l'administration et imposer l'allemand comme langue de la Cour, Léopold II d'Autriche reconnaît en 1792 la spécificité des lois et des coutumes hongroises. La Révolution française de 1789 crée une union sacrée de la noblesse hongroise autour de la maison impériale, mais les idées libérales et nationales se diffusent malgré tout en Hongrie et donnent naissance à un courant réformiste important, revendiquant l'égalité devant la loi et devant l'impôt et la fin des privilèges.
Ce courant est incarné par Ferenc Kölcsey, Ferenc Deák et Lajos Kossuth, révolutionnaires qui proclament en 1848 l'unification de la Hongrie, comprenant la Hongrie royale, la Croatie et la Transylvanie, et revendiquant l'indépendance face à l'Empire d'Autriche. Mais, en Croatie et Transylvanie, les révolutionnaires locaux réclamaient leur propre indépendance, que Kossuth leur refusait. Les Autrichiens en profitèrent pour rallier à leur cause l'avocat transylvain Jankó Ávrám qui lève des troupes contre Kossuth, et le général croate Josip Jelačić, qui prend la tête d'une armée et envahit la Hongrie. Pour y faire face, Kossuth constitue un Comité national de défense qui parvient à refouler les troupes croates et réprime le soulèvement transylvain. Alors que l'indépendance de la Hongrie est proclamée, l'Autriche fait appel au tsar Nicolas Ier de Russie pour mater le gouvernement révolutionnaire. Les Habsbourg organisent alors la répression et imposent leur pouvoir par la force. En 1866, l'affaiblissement de l'empire sur le front italien et surtout la défaite contre la Prusse les incitent à apaiser les tensions internes. C'est ce long processus qui aboutit au Compromis austro-hongrois de 1867 et à la naissance de l'Autriche-Hongrie.
L'Empire d'Autriche est alors partagé entre l'Autriche (« Cisleithanie ») d'une part et l'ancien royaume de Hongrie (« Transleithanie ») d'autre part. La Hongrie se dote d'un système bicaméral : une Chambre des magnats et une Chambre des représentants, mais elle reste liée à l'Autriche par la dynastie Habsbourg et la concentration des affaires étrangères, des finances et de la guerre au sein d'un ministère d'Empire. Les privilèges des magnats et le système électoral laissent les minorités non-magyares soit 55 % de la population de la Grande Hongrie, sans représentation parlementaire, et de plus, la politique de magyarisation forcée des minorités dresse les Croates, les Slovaques, les Ruthènes, les Roumains, les Serbes et même les Allemands contre les Hongrois. L'Autriche-Hongrie ayant perdu la Première Guerre mondiale, est le premier état visé par les « 14 points » du président américain Woodrow Wilson, visant à démembrer cet empire multiculturel, que Lénine avait qualifié de « prison des peuples ». Après des émeutes à Budapest en 1918, un Conseil national, composé d'indépendantistes, de sociaux-démocrates et de radicaux, mené par Mihály Károlyi refuse le pouvoir à Charles IV et proclame la République démocratique hongroise le 16 novembre 1918.
La Hongrie au gré des guerres mondiales
L'effondrement de l'Autriche-Hongrie à l'issue de la Première Guerre mondiale entraîne son éclatement selon le principe des États-nations. Les indépendantistes hongrois prennent le pouvoir à Budapest le 30 octobre et, le 16 novembre, la République démocratique hongroise est proclamée, mais le gouvernement de Mihály Károlyi ne parvient pas à empêcher les minorités de l'ancien royaume de Hongrie de proclamer leurs propres indépendances ou unions avec des pays voisins. En décembre 1918, la Grande Hongrie est démembrée « de facto ». En avril 1919, les communistes de Béla Kun, alliés aux sociaux-démocrates, prennent le pouvoir et proclament la République des conseils de Hongrie, deuxième régime communiste de l'histoire après la Russie soviétique. Le régime ne dure que trois mois : une attaque contre la Tchécoslovaquie et la Roumanie, visant à récupérer les territoires perdus, tourne à la débâcle et les communistes sont chassés du pouvoir.
L'après-guerre ouvre une période paradoxale pour le pays. D'une part, elle signe l'émancipation de la Hongrie de sa voisine autrichienne et le recouvrement de sa souveraineté. D'autre part, l'ancienne Hongrie royale se voit amputée des deux tiers de son territoire en vertu de l'application du Traité de Trianon en 1920. Cette partition se fait au nom de deux principes : celui d'État-nation cher aux États-Unis et celui de la permanence des frontières cher aux géographes français. C'est ce dernier principe qui motive les congressistes à céder ainsi à la Tchécoslovaquie les rives septentrionales du Danube pourtant majoritairement peuplées de Hongrois, entre Bratislava et Košice. À la tête d'un royaume sans roi et d'un pays sans accès à la mer, l'amiral Miklós Horthy instaure une période de régence aux orientations très conservatrices. Sa politique irrédentiste le pousse dans les bras de l'Allemagne nazie en 1940.
La Hongrie récupère d'abord le nord de la Transylvanie au détriment de la Roumanie en août 1940, puis participe en 1941 à l'invasion de la Yougoslavie, récupérant ainsi la Voïvodine et s'engage ensuite sur le front de l'est lors de l'invasion de l'URSS.
Du pacte de Varsovie à la construction européenne
En 1944, Miklós Horthy proclame la neutralité de son pays alors que les armées soviétiques et roumaines franchissent les frontières hongroise. La Hongrie est alors envahie à l'ouest par l'Allemagne, qui renverse Horthy et le remplace par le dirigeant hungariste Ferenc Szálasi, chef du parti fasciste hongrois des Croix fléchées. Les Soviétiques et les Roumains chassent les Allemands de Hongrie en avril 1945. Occupée par l'URSS, la République hongroise est soumise à une prise de pouvoir progressive par les communistes hongrois dont les Soviétiques imposent la présence au sein du gouvernement de coalition de l'après-guerre. Mátyás Rákosi, secrétaire général du Parti des travailleurs hongrois, devient le principal dirigeant de la République populaire de Hongrie, nouveau régime communiste officiellement proclamé le 20 août 1949.14
Le régime de Rákozi
Mátyás Rákosi, chef du régime en tant que secrétaire général du Parti des travailleurs hongrois, assure son autorité sur le pays en réalisant des purges parmi les opposants réels ou supposés, les intellectuels, et au sein même du parti. En mai 1949, László Rajk est arrêté ; en septembre, il est soumis à une parodie de procès au cours de laquelle il « avoue » être un agent à la solde de Tito. Il est exécuté le 15 octobre. D'autres membres importants du parti, comme János Kádár sont également arrêtés par l'AVH. Rákosi, se voulant « le meilleur disciple de Staline », organise son propre culte de la personnalité et établit l'un des régimes les plus répressifs du bloc communiste en Europe. En six ans, entre 1948 et 1953, près de 1 300 000 personnes comparaissent devant les tribunaux, qui prononcent 695 623 condamnations, allant de l'amende à la peine capitale, avec une moyenne de 116 000 par an sur une population de 9,5 millions d'habitants. L'AVH multiplie les purges, les arrestations et les exécutions. L'église catholique hongroise est réprimée et ses biens nationalisés ; le cardinal József Mindszenty, arrêté en décembre 1948, est condamné après une parodie de procès. L'église protestante hongroise est également réprimée. L'éducation religieuse est supprimée du parcours scolaire. Rákosi s'emploie à développer l'éducation publique en Hongrie, luttant contre l'illettrisme mais diffusant également la propagande du régime dans les écoles. Un plan quinquennal est adopté en 1950. L'agriculture est collectivisée, et ses ressources employées pour développer l'industrie lourde. L'économie hongroise souffre des lourds dommages de guerre accordés à l'URSS en 1947 ; la production industrielle lourde augmente notablement, mais les retards des industries légères entraînent des pénuries, tandis que les investissements dans l'industrie militaire, après le déclenchement de la guerre de Corée, réduisent encore la production de biens de consommation. Le régime devient de plus en plus impopulaire.
En tant que proche allié de Staline, Rákosi est victime de la mort du maître du Kremlin : ayant pris lui-même la tête du gouvernement en 1952, il doit la céder à Imre Nagy en juillet 1953. Rákosi demeure néanmoins premier secrétaire du parti : une lutte pour le pouvoir l'oppose bientôt à Nagy. Ce dernier autorise la sortie de prisons d'opposants politiques, allège le contrôle étatique sur les médias, et envisage la tenue d'élections. En mars 1955, le parti, mené par Rákosi, condamne le « déviationnisme » d'Imre Nagy. Ce dernier est destitué par le parlement de son poste de gouvernement, le 18 avril 1955. Il est ensuite exclu du parti. Mais la déstalinisation impulsée par Nikita Khrouchtchev vient bientôt menacer à nouveau Rákosi, dont les jours au pouvoir sont comptés. Khrouchtchev dénonce notamment comme une injustice la condamnation de László Rajk. Le 18 juillet 1956, Mátyás Rákosi doit quitter la tête du parti ; son successeur, Ernő Gerő, est cependant lui aussi une figure du régime stalinien, ce qui ne calme nullement le mécontentement populaire. Le 3 octobre, le Parti réhabilite Rajk et d'autres victimes des purges.
L'insurrection de 1956
En juin 1956, des grèves ouvrières spectaculaires ont lieu en République populaire de Pologne : Władysław Gomułka est appelé au pouvoir le 21 octobre pour sauver le régime. La situation polonaise fait boule de neige : le 23 octobre, en Hongrie, les protestations étudiantes — officiellement entamées pour soutenir les ouvriers de Pologne — tournent à l'insurrection populaire. Les troupes soviétiques prennent position dans Budapest mais une partie de l'armée hongroise fraternise avec les insurgés. Le Parti des travailleurs hongrois, dont János Kádár a pris la tête le 25 octobre, rappelle Imre Nagy à la tête du gouvernement le 28. Nagy, entraîné par le mouvement populaire, annonce la formation d'un gouvernement de coalition et, le 31 octobre, décrète le retrait de l'armée hongroise du Pacte de Varsovie. Le 30 octobre, le cardinal Mindszenty et d'autres prisonniers politiques sont libérés. Le 1er novembre, il proclame la neutralité de la Hongrie auprès des instances de l'ONU.
Le 4 novembre, l'Armée rouge pénètre dans Budapest tandis que János Kádár fonde un contre-gouvernement fidèle à l'URSS. L'insurrection est noyée dans le sang, la répression faisant environ 3000 victimes à Budapest. Un exode de citoyens hongrois a lieu vers les pays voisins. Imre Nagy est arrêté et déporté ; il sera exécuté deux ans plus tard. Mátyás Rákosi, jugé responsable de la situation par les Soviétiques, terminera sa vie en exil au Kirghizistan.
Le régime de Kádár
János Kádár reste à la tête du parti (rebaptisé Parti socialiste ouvrier hongrois) jusqu'en 1988, assumant également à plusieurs reprises la direction du gouvernement. Une politique répressive est d'abord menée après l'insurrection, se traduisant par l'arrestation de plusieurs dizaines de milliers d'opposants. L'AVH est cependant dissoute. Dans les années 1960, une relative libéralisation est introduite, tandis que les derniers partisans de Rákosi sont éliminés. Le régime resserre ses liens avec l'Union soviétique, renouvelant en 1967 son traité d'alliance pour vingt ans et recevant secrètement une base de missile sol-sol nucléaire de l'armée rouge sur son sol à partir de 1970 ; mais une amnistie est parallèlement décrétée, et de progressives réformes économiques ouvrent les biens et les services à l'économie de marché. La censure des arts se fait plus légère. La relative libéralisation politique et économique amène à l'ouverture de relations commerciales avec l'ouest. La police secrète, moins violente que sous le régime de Rákosi, demeure néanmoins active, et les communistes contrôlent l'intégralité de la vie politique. Les conditions économiques du pays sont généralement meilleures que dans les autres pays du bloc de l'est, mais la politique économique de Kádár se traduit également par une augmentation de la dette publique. En mai 2008 62 % des Hongrois regrettent la Hongrie socialiste de Kádár selon un sondage de l’institut allemand gfk-Hungaria.
Transition vers la démocratie
En mai 1988, János Kádár, âgé de 76 ans et malade, cède sa place de secrétaire général du parti à Károly Grósz. Les cadres réformateurs prennent progressivement le contrôle du Parti socialiste ouvrier hongrois ; Imre Pozsgay entre au politburo. L'opposition redouble d'activité : le Forum démocrate hongrois est formé la même année. Le 28 janvier 1989, Pozsgay qualifie publiquement l'insurrection de Budapest de « soulèvement populaire », et non de contre-révolution : devant l'absence de réaction soviétique, les réformateurs communistes estiment avoir le champ libre. En février 1989, le Parti accepte le principe du multipartisme. En avril, l'URSS accepte de retirer en 1991 ses troupes de Hongrie. Le 2 mai 1989, les barbelés à la frontière austro-hongroise commencent à être démantelés. Les protagonistes de l'insurrection de Budapest sont réhabilités : en juin 1989, Imre Nagy reçoit des funérailles officielles. János Kádár meurt le 6 juillet, le jour même où Nagy est officiellement réhabilité par la Cour suprême. À l'été 1989, une table ronde réunit tous les partis pour définir la transition démocratique. Début octobre, les réformateurs comme Imre Pozsgay, Gyula Horn et Miklós Németh l'emportent sur le conservateur Károly Grósz au sein du Parti : le Parti des travailleurs hongrois s'auto-dissout, les réformateurs formant le Parti socialiste hongrois, tandis que les conservateurs fondent le Parti communiste ouvrier hongrois. Le 16 octobre, le parlement hongrois ouvre une session historique, au terme de laquelle le principe des élections libres est adopté. La constitution est radicalement révisée. Le 23 octobre, jour anniversaire de l'insurrection de Budapest, Brúnó Straub, chef de l'État, est remplacé par Mátyás Szűrös. Ce dernier annonce la fin officielle de la République populaire de Hongrie, qui devient la République de Hongrie. En 1990, les premières élections législatives libres sont remportées par le Forum démocrate hongrois, tandis que le Parti communiste ouvrier hongrois n'obtient aucun élu.15
Après la chute de l'Union soviétique en 1991, la Hongrie rejoint le giron de l'Europe occidentale, rejoint l'OTAN en 1999 et l'Union européenne le 1er mai 2004. Avec la Pologne, la Slovaquie et la République tchèque, elle forme le groupe de Visegrád.
Alors que les deux décennies de la transition sont marquées par un jeu politique équilibré entre la gauche et la droite à la tête du pays, le parti conservateur Fidesz-MPSz remporte les élections parlementaires à une écrasante majorité au printemps 2010. Marginalisés, les partis progressistes MSzP et LMP ne parviennent pas à empêcher le Premier ministre Viktor Orbán de faire adopter le 18 avril 2011 par l'Országgyűlés une nouvelle loi fondamentale. Entrée en vigueur le 1er janvier 2012, elle inscrit dans le marbre de nombreuses dispositions très conservatrices. Ce changement constitutionnel s'accompagne d'un activisme législatif très important permettant un remodelage profond de l'organisation institutionnelle et politico-administrative du pays et laissant entrevoir le retour d'un État fort.16
La spirale infernale de la surenchère nationaliste
Depuis quelques années, la droite ultraconservatrice au pouvoir et l’extrême droite hongroises se sont lancées dans une surenchère nationaliste, raciste et antisémite si virulente que même les politiciens européens, qui il y a peu encensaient encore les dirigeants du pays, ont fini par s’en alarmer, et ont fait mine d’exiger de la Hongrie qu’elle « respecte les valeurs de la démocratie ». Mais qui a jeté l’étincelle qui embrase maintenant la Hongrie ? Qui a soufflé sur les braises ? Sur quelles frustrations la démagogie d’extrême droite a-t-elle pu s’y développer ?
Ce sont en effet ces mêmes politiciens bourgeois, relayés par une presse complaisante qui, à la chute du rideau de fer, promettaient aux Hongrois d’accéder au niveau de vie ouest-européen, avec en prime la démocratie à l’occidentale. Ce sont encore les mêmes qui, pendant des années, ont vanté les prétendues nécessaires adaptations économiques qui pourtant faisaient apparaître une réalité jusque-là inconnue : le chômage. Et ce sont toujours ces mêmes politiciens européens qui, par le biais de l’Union européenne (UE), de la Banque centrale européenne (BCE) ou du Fonds monétaire international (FMI), imposent maintenant des politiques d’austérité drastiques entraînant un chômage de masse, des salaires misérables et une pauvreté montante.
C’est sur le mécontentement et les déceptions provoqués par la crise venue des places fortes du capitalisme, le reniement des promesses non tenues de l’Occident et, pire encore, sur les politiques d’austérité imposées par les puissances occidentales, que les politiciens à la Orbán, l’actuel Premier ministre, ou du Jobbik d’extrême droite ont trouvé le terreau sur lequel répandre leurs idées les plus chauvines et nauséabondes.
Les provocations les plus réactionnaires
S’il serait trop long d’entrer dans les détails, citons pour commencer l’exemple de ce Premier ministre, l’ultraconservateur Viktor Orbán, qui pouvait déclarer en juillet 2012 : « Nous autres Hongrois, sommes un peuple à demi asiatique qui, à la différence des peuples du Nord, ne marche que par la force. C’est pourquoi, si besoin est pour sauver notre économie, nous devrons réfléchir à une nouvelle formule qui remplacerait la démocratie. » Mentionnons aussi la nouvelle Constitution, instaurée le 1er janvier 2012, ne décrivant plus la Hongrie comme une république, mais commençant en guise de préambule par un « Credo National » se référant « aux fondations de la Hongrie bâties il y a 1 000 ans par notre roi Saint Étienne » et la plaçant sous le signe de Dieu et de la famille.
Régulièrement, le Premier ministre Orbán complète son nationalisme virulent par un antisémitisme à peine voilé et par une politique stigmatisant en permanence les centaines de milliers de Roms du pays comme des criminels endurcis. Joignant le geste à la parole, il a même fait construire en 2012 des camps de travail insalubres où sont envoyés quelques milliers de Roms au chômage et allocataires de maigres subsides de l’État.
Mais plus inquiétante encore est l’irruption d’une extrême droite fascisante, le Jobbik, flanquée d’une milice paramilitaire qui défile régulièrement en uniforme jusqu’au centre même de Budapest, et dont les démonstrations de force ont culminé en 2011, par une série de manœuvres d’intimidation brutales à l’encontre de la communauté rom de Gyöngyöspata, un village de 2 900 habitants au nord-est de Budapest. Pendant des semaines, des brutes au crâne rasé, armés de haches ou de fouets, flanqués de pitbulls, ont patrouillé jour et nuit dans les rues du village. Ils ont encerclé les maisons des habitants roms sans que la police locale bouge le petit doigt et alors que des villageois partisans du Jobbik logeaient et nourrissaient à tour de rôle ces miliciens.
La Hongrie de la transition
Bien avant la chute du rideau de fer, la libéralisation de l’économie avait préparé le terrain à un rapide retour au marché mondial. Des dizaines de milliers de petits entrepreneurs avaient été autorisés à se lancer dans le commerce, la restauration, l’hôtellerie, ou la production artisanale. Des capitalistes hongrois avaient le droit d’employer jusqu’à 500 ouvriers. Les entreprises pouvaient directement commercer avec l’Occident. La Hongrie était même, déjà, endettée pour plus de vingt milliards de dollars auprès des banques occidentales.
Cette transition avait permis à la couche dirigeante de renforcer sa mainmise sur une économie majoritairement nationalisée et de nouer des relations d’affaires en Autriche, mais aussi en Allemagne ou en France. Aussitôt après 1989, cette couche privilégiée a fait main basse sur une partie des entreprises qu’elle faisait privatiser, ouvrant aussi largement le pays aux capitaux étrangers, revendant au passage une partie de ses acquisitions aux multinationales intéressées. Pour cette couche de privilégiés, le retour plein et entier de la Hongrie dans le marché capitaliste fut, et est toujours, une bonne aubaine. Mais en 1989, l’économie mondiale avait entamé sa marche descendante. Les capitaux promis ne s’intéressèrent qu’aux secteurs jugés les plus rentables. En même temps qu’il supprimait les subventions aux produits de consommation, l’État fermait les entreprises jugées non rentables et impropres aux privatisations.
Bien sûr, dans un premier temps, la vue des magasins remplis de produits venus de l’Occident a pu semer l’illusion pour une grande partie de la population qu’une ère nouvelle s’ouvrait. Nombreux furent même les débrouillards qui profitèrent alors des possibilités offertes par la liberté des échanges avec l’Ouest : il n’était pas rare de croiser sur les autoroutes autrichiennes par exemple, des voitures hongroises tirant derrières elles de grosses berlines achetées d’occasion à Vienne ou Berlin et rapidement revendues au pays. Mais à la place du miracle attendu, la grande majorité de la population hongroise, à commencer par la classe ouvrière, fit rapidement l’expérience du chômage, de l’inflation, et des bas salaires. Les magasins étaient certes bien remplis, les devantures flambant neuves, mais les produits devinrent rapidement inaccessibles pour beaucoup, car trop chers.
Après 1994, une succession d'attaques contre les travailleurs
Depuis la chute du rideau de fer, la vie politique hongroise a été surtout marquée par l’alternance au pouvoir des deux partis de gouvernement, le MSzP social-démocrate et le Fidesz ultraconservateur.
Le MSzP est l’héritier du parti unique stalinien. Il se prétend social démocrate, et, à l’instar du New Labour britannique, le MSzP se veut ouvertement procapitaliste et néolibéral. Apôtre des privatisations, c’est le MSzP qui a servi de tremplin à l’ancienne couche privilégiée pour faire main basse sur une partie de l’économie hongroise. De nombreuses années au gouvernement, et à chaque fois en coalition avec les centristes et les anciens dissidents du SzDSz (« Alliance des démocrates libres »), le MSzP a toujours assumé la responsabilité de nombreuses attaques contre les travailleurs, notamment au travers des privatisations.
Le Fidesz, « Union des jeunes démocrates » puis maintenant « Union civique hongroise », a été fondé en 1988. Son chef, Viktor Orbán, ancien des jeunesses staliniennes, s’est très vite fait remarquer par ses violentes diatribes anticommunistes. La rhétorique autoritaire du Fidesz unit la propagande nationaliste et chauvine aux préjugés racistes et antisémites. Il est bien souvent difficile, notamment au niveau local ou régional, de faire la différence entre Fidesz et extrême droite.
En 1994, après quatre années de transition où les anciens staliniens furent rejetés dans l’opposition, le MSzP fit un retour en force dans la vie politique, obtenant la majorité absolue à l’Assemblée nationale avec 209 sièges sur 386. Dès son installation, le Premier ministre Gyiula Horn affirma sa priorité : réduire le déficit public, c’est-à-dire ces dettes déjà anciennes de l’État hongrois envers les banques occidentales, en lançant le plan Bokros.
Janos Bokros, le ministre des Finances de l’époque, n’était pas membre du MSzP, mais du MDF, un petit parti ultraconservateur et antisémite. Il avait été PDG de la Banque de Budapest, avant d’être nommé ministre. Son plan d’austérité consistait entre autres choses à dévaluer de 9 % le forint, monnaie nationale, par rapport aux monnaies étrangères, à instaurer une surtaxe de 8 % sur les importations, à geler les salaires et diminuer les allocations familiales, les dépenses de santé et d’éducation, à passer d’un système de retraite par répartition à un système par capitalisation, etc. Les recettes dans le secteur du tourisme ont certes triplé en trois ans, les exportations ont fait un bond en avant, mais la consommation des ménages, notamment des ménages populaires, a baissé dramatiquement.
En 1998, miné par les scandales et la désaffection de l’électorat populaire, le MSzP fut relégué dans l’opposition pour un temps. Le Fidesz prit sa place à la tête de l’État, soutenu par des petits partis ultraconservateurs comme le Parti des petits propriétaires ou le MIEP, une formation d’extrême droite, tous deux plus ou moins ouvertement antisémites. Le Fidesz compte parmi ses soutiens ouverts, celui de l’Église, des médias, et d’une couche de riches parvenus. Tout ce que le pays compte d’arrivistes m’as-tu-vu ou d’affairistes enrichis dans des secteurs laissés de côté par les multinationales occidentales, qu’ils soient banquiers, dirigeants d’entreprises ou barons du pétrole, est plus ou moins lié à Viktor Orbán. L’un d’eux, Sándor Csányi, PDG et gros actionnaire à l’époque de la plus grosse banque du pays, l’OTP, possède aussi son propre service secret, qu’il met bien sûr à la disposition du Fidesz.
Une fois au pouvoir, Viktor Orbán s’est attelé à ses deux priorités revendiquées : le développement de la classe moyenne et la réhabilitation nationale. L’accent fut donc mis tout d’abord sur l’histoire nationale, un sujet sensible dans un pays qui fut longtemps dominé par l’Empire autrichien, avant d’être traité comme une semi-colonie par les puissances occidentales, puis occupé jusqu’en 1991 par l’Armée rouge. Mais surtout, le gouvernement Orbán a multiplié les crédits pour favoriser l’accès à la propriété et aider les PME, surfant sur le mécontentement de la petite bourgeoisie aigrie par l’omniprésence des multinationales. Mais, ne voulant justement surtout pas s’en prendre à ces multinationales, ni à leurs profits, la politique d’Orbán eut la même conséquence qu’ailleurs : l’endettement public finit par atteindre 52 % du produit intérieur brut.
Croyant que les suffrages de la petite bourgeoisie lui suffiraient, Viktor Orbán se voyait gagnant aux élections de 2002 : il fut battu de quelques milliers de voix. Le MSzP revint alors au pouvoir. Le nouveau Premier ministre MSzP, Péter Medgyessy, avait été ministre des Finances en 1987 dans la Hongrie « communiste » et était opportunément devenu banquier par la suite. En 2004, fragilisé par la défaite du MSzP aux élections européennes, il passa la main à celui qui était devenu l’étoile montante de ce parti, Ferenc Gyurcsány. C’était un ancien responsable de la Fédération hongroise de la jeunesse communiste. Mais ça, c’était le passé. Dès les premières privatisations, Gyurcsány devenait millionnaire. Marié depuis à une héritière d’une très riche famille, les Apros, il est maintenant milliardaire et compte parmi les hommes d’affaires les plus prospères du pays. Pas étonnant qu’on l’appelle le « Blair hongrois ».
En 2006, de justesse, le MSzP remportait à nouveau les élections législatives et Gyurcsani devenait alors le seul chef de gouvernement à obtenir un second mandat. Mais quelque temps après, il défraya la chronique quand la radio dévoila un enregistrement où il reconnaissait avoir « menti le matin, menti l’après-midi et encore menti le soir » pendant plusieurs années pour assurer sa réélection en 2006. Ce fut alors l’explosion d’une colère accumulée depuis vingt ans. Il y eut de nombreuses manifestations de jeunes, de salariés en rage et même l’occupation, quelques jours, des locaux de la télévision. Mais cette « fuite » servit aussi de prétexte à des manifestations violentes de l’extrême droite dans les rues de Budapest qui faisait là une de ses premières démonstrations de force.
L’impopularité de la politique de rigueur de Medgyessy puis de Gyurcsány était d’autant plus grande que la crise mondiale de 2008 est venue elle aussi frapper la Hongrie. Les élections législatives d’avril 2010 ont entraîné alors une très sévère défaite pour le MSzP. Son recul s’est fait surtout sentir dans ses bastions historiques, notamment au Nord-Est de la Hongrie, où le mouvement d’extrême droite Jobbik a fait une importante percée. Le Fidesz a alors remporté la majorité absolue au Parlement et Viktor Orbán devint Premier ministre ; il l’est toujours.
Les conséquences dramatiques des privatisations
Au centre de la politique menée par tous les gouvernements depuis 1989, il y a donc eu la privatisation de pans entiers de ce qui était l’omniprésent secteur public. En mai 1989, le ministre du Commerce, Tamas Beck, a fait le tour des capitales de l’Europe de l’Ouest, avec en main le dossier de chacune des 52 principales entreprises du pays, en déclarant que toutes étaient à vendre. La période a commencé par la fermeture de quantité d’entreprises jugées non rentables. L’orientation à l’Ouest après l’effondrement du marché soviétique et l’intégration de l’Allemagne de l’Est à la RFA, principaux débouchés extérieurs de l’industrie hongroise, n’ont pas offert de perspective miraculeuse dans un monde occidental lui aussi touché par les fermetures d’entreprises et la réduction des investissements productifs.
Entre 1988 et 1993, la production a chuté de 20 %, des milliers d’entreprises, comme les aciéries, ont fermé, entraînant la rapide disparition d’un demi-million d’emplois, frappant en tout premier lieu les Roms, cette population très pauvre, qui avait tout de même obtenu, dans la période d’avant 1989, d’être embauchée dans ces emplois très durs et peu qualifiés. Alors que le chômage n’existait quasiment pas dans l’ancienne économie dirigée, il atteignit officiellement les 12 % de la population active. Les salaires réels quant à eux, baissèrent de 20 % en moyenne entre 1990 et 1994, et encore de 18 % entre 1995 et 1996. Si déjà plus de la moitié des logements était privée avant la période de transition, l’autre moitié, qui dépendait des collectivités locales mais aussi des entreprises, fut vendue pour une bouchée de pain à ses habitants : c’était en fait une façon de transférer les coûts d’entretien sur les familles, et de grever une fois de plus leur budget.
La catastrophe de Kolontár en octobre 2010 donne un aspect des conséquences catastrophiques de la façon dont les sociétés d’État ont été privatisées : les boues rouges extrêmement toxiques répandues dans la petite ville et les villages voisins après la rupture d’une digue de l’entreprise d’aluminium MAL (Magyar Aluminium) ont tué dix personnes et en ont gravement intoxiqué trois cents autres. L’usine était déjà connue pour ses graves manquements à l’hygiène et la sécurité du temps où elle était société d’État. Mais l’entreprise fut privatisée en 1993. Le repreneur était le prototype même du membre de cette couche privilégiée qui fit main basse sur tout ce qui était à sa portée : Árpád Bakonyi, membre du Parti social démocrate MSzP, avait été fort judicieusement directeur général de l’agence hongroise de privatisation et ancien chef de l’usine d’État d’aluminium Hungalu. En 1997, MAL put ainsi acheter pour un montant de 35 000 euros le site d’Ajka, estimé pourtant à 14 millions d’euros ! Devenu PDG de l’entreprise avec son fils, Árpád Bakonyi n’appliqua même pas la moindre règle relative à la sécurité. En revanche, au moment de la catastrophe, leur fortune cumulée était passée à 145 millions d’euros.
Après 1993 et en seulement quatre ans, la moitié des entreprises d’État avaient été privatisées. Le capital étranger, notamment allemand, américain, français et autrichien, s’était dirigé vers la Hongrie où il était certain de trouver une main-d’œuvre qualifiée, mais aussi des réseaux de distribution nombreux à l’Est comme à l’Ouest. La Hongrie est le pays d’Europe centrale qui attire le plus important stock d’investissements étrangers. Les vingt plus grandes entreprises sont désormais toutes des filiales européennes ou américaines. Citons pour mémoire Algynvest (Énergie) filiale à 100 % du Belge Tractebel, elle-même filiale d’EDF-Suez, ou encore Alterra (Construction) propriété de Bouygues, Postabank filiale de la Erste Bank autrichienne, etc. Quant aux routes hongroises, elles s’ornent de publicités pour les chaînes allemandes et autrichiennes de la grande distribution. Même les forêts ont été vendues, privant les plus pauvres, notamment les Roms, d’un accès gratuit au bois de chauffage.
Désormais, 75 % des grandes entreprises hongroises, 90 % des banques et 95 % des assurances sont privées, les capitalistes étrangers s’étant taillé la part du lion. C’est dire à quel point l’économie de la Hongrie est devenue brutalement dépendante du marché mondial et du bon vouloir des multinationales. C’est dire aussi combien il est aisé pour les démagogues de tout poil d’agiter le spectre de la responsabilité de l’étranger dans la crise qui frappe la Hongrie contemporaine.
Jusqu’ici, les effets de la crise, qui avait frappé en premier le secteur privé, avaient encore été atténués par la forte présence d’un secteur public. Mais sous la pression du FMI et de l’UE, doutant de la capacité de l’État hongrois à rembourser ses emprunts, les gouvernements successifs se sont lancés dans une politique brutale de suppressions d’emplois dans les services publics, accélérant la montée de la misère.
Après 2006, le gouvernement Gyurcsány a baissé de 10 % les salaires des employés de la fonction publique, supprimé le treizième mois, élevé l’âge du départ en retraite à 65 ans, réduit ou supprimé une série d’aides sociales et fait passer de 20 à 25 % le montant de la TVA. Désormais, seule la moitié des salariés hongrois a un CDI. L’autre moitié, soit plus de 3,5 millions de personnes, n’a pas accès à un emploi stable. Plus d’un tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et la majorité des Hongrois ne survit qu’en cumulant plusieurs emplois. La Hongrie a un des taux de suicides les plus élevés du monde.
Surenchères nationalistes et montée de l'extrême droite
Les anciens staliniens, peinturlurés en sociaux-démocrates du MSzP, ont été rapidement vomis par la population après avoir fait miroiter l’ouverture des frontières et l’intégration au marché européen. L’opposition sous les couleurs du Fidesz, assumant la même politique favorable à la bourgeoisie que les sociaux-démocrates du MSzP, mais surfant sur le mécontentement populaire, a pris le contre-pied de ces mirages européens : dès 2008, elle qui se voulait libérale et centriste, s’est lancée dans la surenchère nationaliste et la démagogie anti-Europe, flirtant rapidement avec l’extrême droite.
Le nationalisme n’avait pas disparu au temps des Démocraties populaires, au point que la Roumanie voisine, par exemple, pratiquait une politique systématique contre toutes ses minorités nationales : hongroise, allemande et slave. De leur côté, les dirigeants hongrois cultivaient d’autant plus volontiers un nationalisme anti-roumain qu’ils se donnaient le beau rôle de défenseurs de cette minorité hongroise opprimée en Roumanie. L’opposition hongroise elle-même, dans la période qui précéda la chute du rideau de fer, faisait de la défense de la minorité hongroise en Roumanie son principal cheval de bataille.
Les provocations ont commencé au plus haut sommet de l’État dès 1990. À peine arrivé au pouvoir, Jozsef Antall, s’était déclaré « Premier ministre de quinze millions de Hongrois », intégrant dans son décompte les minorités hongroises des pays voisins. Cette minorité hongroise dispersée non seulement en Roumanie, mais aussi en Slovaquie, en ex-Yougoslavie ou en Ukraine, représente la plus grande minorité nationale d’Europe. Le retour de ces Hongrois dans la Grande Hongrie, est un thème récurrent dans les milieux conservateurs et dans l’extrême droite, avec tout ce que cela comporte comme provocations à l’égard des pays voisins et de risques de conflits pour l’avenir. Se lancer dans ces provocations, c’était mettre en route une machine infernale. Antall, qui était pleinement conscient que la politique d’austérité provoquerait un fort mécontentement dans la population, avait clairement choisi cette fuite en avant.
Relégués dans l’opposition pour quelques années, le nationalisme et l’antisémitisme n’ont toutefois pas cessé de prospérer. Ces fléaux ont été alimentés bien sûr par toutes les promesses d’un miracle à l’occidentale jamais tenues, pire encore parce que les coups portés à la population sont venus pour une bonne part depuis l’ouverture à l’Ouest, et sous la pression du FMI et de l’UE.
Revenu au pouvoir en avril 2010, Viktor Orbán s’est empressé de remercier une fois de plus son électorat petit-bourgeois en faisant passer l’impôt sur le revenu à un taux unique de 16 %. L’ancien taux d’imposition des revenus supérieurs qui n’était déjà pas bien haut, était de 32 %. Ce fut un cadeau de 500 milliards de forints aux plus riches, et un trou équivalent dans le budget national.
Parallèlement, fort de la majorité absolue au Parlement, il organisa au pas de charge la révision complète de la Constitution. Mise en scène comme un appel à l’unité nationale, aux racines chrétiennes du pays et au « sang hongrois », elle se veut un appel à l’union du pays dont seraient implicitement exclus tous les non « Magyars », à savoir les Juifs et les Roms. La presse a été mise au pas : des médias considérés comme trop critiques ont été fermés et près de 1 000 journalistes ont été licenciés des deux chaînes de télévision publiques depuis leur fusion en janvier 2011. L’organisation Human Rights Watch a qualifié ces limogeages de « politiques », et Reporters sans Frontières qualifie la loi sur les médias « d’aberrante et d’inacceptable ».
Dans les discours d’Orbán, pullulent les termes « combat », « ennemi », « résistance » et « guerre d’indépendance », son mot favori, en référence aux luttes armées menées contre l’oppresseur autrichien d’avant 1918 ou contre la lourde mainmise soviétique. C’est une façon aussi de se retrouver dans une de ses postures favorites qui consiste à se présenter comme celui qui résiste à la « pression de l’étranger ». Mais le nationalisme virulent de Viktor Orbán ne peut ni ne veut s’opposer en fin de compte aux exigences du grand capital face auquel il finit toujours par céder. Ce fut le cas fin 2011, lorsque son gouvernement dut faire, contraint et forcé, une demande de prêt au FMI, demande qu’il s’était toujours refusé à faire depuis son arrivée au pouvoir. Viktor Orbán dut céder de nouveau, après la décision du Conseil européen en mars 2014 de suspendre les engagements d’un fonds de cohésion en faveur de la Hongrie car, selon cette instance, la Hongrie ne faisait pas assez d’efforts pour mettre fin à la situation de déficit de ses comptes publics. Idem quelques semaines plus tard, lorsque la Commission européenne envoya trois lettres de mises en demeure après que le gouvernement Orbán eut modifié des lois concernant le statut de juges ou de la Banque nationale.
Or, si Orbán maîtrise bien la mise en scène de ses provocations et rodomontades à l’égard de Bruxelles, il n’en reste pas moins obéissant à ceux qui tiennent les cordons de la bourse, FMI et BCE notamment. C’est toute la différence entre un Premier ministre en exercice et une extrême droite qui se sent les coudées plus franches pour aller plus loin encore dans la démagogie nationaliste et raciste.
L’extrême droite Jobbik
Lors de l’élection d’avril 2010, l’extrême droite Jobbik a obtenu 17 % des voix et 47 députés. Les résultats électoraux de ce parti fondé en 2003 par un groupe d’universitaires conservateurs ont donc connu une rapide expansion. Lors des élections européennes précédentes, le Jobbik avait obtenu 14,7 % des suffrages et 3 députés européens sur les 22 députés envoyés par la Hongrie.
Le Jobbik attire à lui des tenants de la Grande Hongrie, c’est-à-dire celle des frontières d’avant le traité de Trianon de 1920. Par ce traité humiliant, imposé notamment par le Premier ministre français Clemenceau, la Hongrie perdait les deux tiers de ses territoires et sa population de vingt millions d’habitants était réduite à huit millions, le reste étant, comme on l’a vu, rattaché aux pays voisins. Le Jobbik attire aussi tous ceux qui se retrouvent dans la nostalgie du nazisme hongrois. On ne se prive pas de rappeler que c’est après tout sous Hitler que la Hongrie récupéra pour un temps l’intégralité de son territoire historique.
À côté du Jobbik parade régulièrement la Nouvelle garde hongroise, une formation paramilitaire de quelques milliers d’hommes et de femmes au crâne rasé, créée en 2007. Leur uniforme rappelle les milices pronazies de la période où la Hongrie était occupée par l’armée allemande. Une de leurs activités favorites consiste à parader dans les petites villes et bourgs du Nord et de l’Est de la Hongrie, une région pauvre, là où les sociaux-démocrates ont massivement perdu aux élections au profit de la droite et de l’extrême droite. Le but de ces démonstrations musclées est d’aller terroriser la minorité rom, en s’installant pour plusieurs jours, voire semaines, autour des quartiers roms avec chiens d’attaque et gourdins.
En 2011, le leader du Jobbik, Gabor Vona, est venu parader en uniforme de la Garde hongroise en pleine session de l’Assemblée législative. Il a fallu plusieurs protestations de députés socialistes avant que le président de l’Assemblée, membre du Fidesz, ne le fasse évacuer. Après tout, Viktor Orbán lui-même répète fièrement qu’il compte parmi ses proches des membres de la Garde hongroise, dont son fils.
Un avenir sous la menace de l'extrême droite
En fait, on assiste en Hongrie à un cercle infernal de surenchères les plus chauvines et réactionnaires. Or, la montée de l’extrême droite musclée fait planer une menace mortelle sur le mouvement ouvrier, seule force sociale qui, par sa place dans l’économie du pays, pourrait imposer une autre politique face aux choix de la bourgeoisie.
Il y a bien eu des réactions lors des attaques dans le secteur public. Ce fut le cas dans les transports municipaux de Budapest au début de l’année 2010, ou chez les salariés de la compagnie aérienne Malev, et dans l’enseignement. Les débrayages en 2013 dans l’usine de pneus Hankook de Dunaújváros ont montré que les travailleurs du privé aussi perdent patience. De plus, la classe ouvrière hongroise peut s’enorgueillir d’une très forte tradition de lutte. Mais que reste-t-il du souvenir de la révolution hongroise de 1919 et du soulèvement ouvrier de 1956 ?
Dans l’ensemble, la classe ouvrière hongroise semble recevoir jusqu’à présent les coups sans réaction visible ou un tant soit peu collective. Mais si demain elle relevait la tête, en plus de devoir affronter tous ceux qui ont lié leur sort à l’ancienne couche privilégiée devenue la bourgeoisie enrichie de Hongrie, elle aurait à compter avec ces milices paramilitaires dans les quartiers populaires ou autour des usines, et non plus dans les villages de province où elles limitent pour l’instant leurs apparitions.
Pour l’heure, cette classe ouvrière est bien seule pour se défendre. Les confédérations syndicales, issues des anciennes formations staliniennes de l’époque des Démocraties populaires, ont jusqu’ici accompagné toutes les mesures d’austérité qui ont frappé les salariés. Et elles n’ont envisagé aucune riposte sérieuse quand le Fidesz a mis en place en 2012 un nouveau code du travail prévoyant pêle-mêle la fin des majorations salariales pour les heures supplémentaires ou le travail en équipe, la réduction de la durée des congés payés, la suppression de l’interdiction de licencier une femme enceinte ou encore la possibilité pour un employeur de transmettre légalement le dossier d’un salarié à un autre employeur, ce qui revient à officialiser la pratique des listes noires. La timide riposte préparée par les organisations syndicales s’est vite lézardée : István Gaskó, le dirigeant de la plus grosse confédération syndicale, mais aussi chef du syndicat des cheminots, s’est tenu à l’écart des actions organisées contre ce projet de code du travail à partir du moment où Orbán en personne a annoncé que les cheminots toucheraient une part de la privatisation de la branche fret sous forme d’une prime.
Pourtant, on a bien vu Viktor Orbán hésiter, puis reculer pour la première fois, face aux étudiants et lycéens descendus dans la rue en décembre 2012. Les assemblées ou rassemblements vite transformés en bruyantes manifestations ont été bien plus efficaces contre son gouvernement que des années de vaine agitation des très respectueux partis ou syndicats d’opposition.17
Alors, c’est en leur sein que les classes exploitées doivent trouver la force d’organiser la riposte aux attaques dont elles sont victime. Tôt ou tard, rejailliront les aspirations qui cheminent dans l’esprit de ceux que l’on bafoue, parfois pendant longtemps, mais jamais éternellement. Souhaitons qu’aujourd’hui il se trouve en Hongrie des hommes et des femmes décidés à préparer cette explosion de colère en construisant dès maintenant les bases d’une organisation anticapitaliste révolutionnaire.
La réaction s’étend
Le 6 avril 2014, les élections législatives hongroises ont vu la victoire de la droite et une percée sans précédent de l’extrême droite. Les jours sombres continuent à l’ombre de l’Union européenne.
Les élections étaient « libres », dans la mesure où le secret du vote n’a pas été violé, « mais non équitables », ceci en raison de l’instrumentalisation des médias publics au profit quasi exclusif du parti au pouvoir ou encore du charcutage des circonscriptions ; sans même parler de l’administration, mise au service d’intérêts partisans de ceux qui gouvernent... C’est à ce constat qu’a abouti une enquête de l’OSCE concernant ces élections législatives.
Celles-ci ont abouti à une majorité des deux tiers du Parlement pour le seul Fidesz, le parti de droite du Premier ministre Viktor Orban, au pouvoir depuis 2010. Cette majorité écrasante en sièges a été obtenue avec un nombre inférieur de voix pour le Fidesz, comparé aux années 2002 et 2006... où ce même parti avait perdu les élections ! Avec 44,5 % des suffrages obtenus par ce parti, ce dernier reste la première force politique, mais connaît une baisse : il y a quatre ans, il avait encore obtenu 52,7 %.
Lors de la précédente mandature, il avait déjà eu une majorité des deux tiers, ce qui lui avait permis de faire passer 850 textes de loi sans aucun débat parlementaire... Récemment, le nombre de sièges au Parlement a été réduit de moitié (à 199) et celui des circonscriptions de 176 à 106, tout en les redécoupant sur mesure de façon à diluer le vote pour le centre-gauche, et avoir une majorité de droite.
Néanmoins, le Parti populaire européen, la fédération des partis de la droite conservatrice et chrétienne-démocrate de l’Union européenne, s’est bruyamment félicité du résultat de cette élection. Dans un communiqué, le PPE s’est félicité de « la façon impressionnante dont Viktor Orban a su gagner à nouveau la confiance » de ces concitoyens... La droite européenne a même ajouté qu’ainsi « le parti d’extrême droite Jobbik n’a aucune chance de mettre en œuvre ses idées extrémistes ». Rien n’est moins sûr.
Lourdes menaces
Le Jobbik progresse considérablement en voix, passant de 17 % il y a quatre ans, à 20,66 %, ce qui fait de lui l’un des partis d’extrême droite les plus influents du continent. Et non seulement, certaines nominations du pouvoir, par exemple à la tête du Nouveau Théâtre de Budapest en 2011, profitent délibérément au parti fasciste. Mais aussi et surtout, le Fidesz et le Jobbik défendent souvent les mêmes idées et votent parfois les mêmes textes de loi. Ainsi en novembre 2013, les deux partis ont communément adopté un texte qui supprime toute limitation de durée de la détention provisoire en Hongrie...
Une semaine après les élections législatives du 6 avril 2014, un nouveau scandale a éclaté, avec l’inauguration d’un monument commémorant la Hongrie de 1944… présenté uniquement comme un pays occupé, et passant sous un silence absolu le rôle actif de la police et des milices hongroises dans la déportation de 450 000 juifs. Certes, le Jobbik va plus loin. Le 9 février, il a commémoré, comme tous les ans, l’offensive commune (prétendument héroïque) des forces de la Hongrie fasciste de l’amiral Horthy et de l’Allemagne nazie pour briser l’encerclement par l’Armée rouge de l’URSS. Les 5 et 19 novembre 2013, des militants du Jobbik ont aussi inauguré deux statues à la gloire de l’amiral Horthy, dans une église puis sur une place publique.
Dans cette situation, avec 25,73 %, la coalition du centre et de la gauche reste vaincue et mal organisée. Il pèse sur elle un double héritage qui la discrédite aux yeux de nombreux et nombreuses HongroisEs : le poids du stalininisme, puis celui de la politique néolibérale des gouvernements sociaux-démocrates des vingt dernières années.18
Manifestation massive contre le gouvernement
Le 28 octobre 2014 au soir, des dizaines de milliers de manifestants ont pris possession des rues de la capitale hongroise, Budapest. C’était la deuxième manifestation massive en trois jours (dimanche 26 plus de dix mille personnes avaient manifesté également). Les manifestants s’opposaient à un projet de loi du gouvernement conservateur de Viktor Orban qui prétendait mettre en place une taxe sur l’utilisation d’internet. La contestation de cette loi semblait être en train de jouer un rôle de canalisateur d’un mécontentement social plus profond contenu depuis des années au sein de la société hongroise.
D’après cette nouvelle loi, les fournisseurs d’internet et leurs clients devront payer une taxe de 0,50 euros par gigaoctet téléchargé. Cela a provoqué la rage de la population, notamment parmi les jeunes. C’est comme ça que l’on a organisé rapidement une manifestation le dimanche devant le ministère de l’économie et le siège du parti d’Orban, la FIDESZ.
Plus de 10 000 personnes y ont pris partie. Les manifestants scandaient « Internet libre, Hongrie libre » mais aussi des slogans contre le gouvernement.
Face au mécontentement populaire, le gouvernement avait essayé de désamorcer la mobilisation en annonçant quelques concessions : la taxe serait limitée à 2,3 euros par mois et par internaute. Mais cela n’a pas été suffisant et les manifestants ont repris la rue le mardi soir, encore plus nombreux. Certains parlaient de près de cent mille participants. Des manifestations ont eu lieu également dans 8 autres villes du pays. Ils exigeaient l’abandon du projet de loi. Regrettablement après la manifestation de mardi soir, aucune prochaine date de manifestation n’a été prévue les jours suivants.
D’après Orban, cette taxe était fondamentale pour combler les trous du budget 2015. En effet, la Hongrie est l’un des pays de l’UE les plus endettés et avec cette nouvelle taxe le gouvernement comptait récolter 65 millions d’euros.
L’UE et les États-Unis contre Orban
Dans les manifestations on n’a pas seulement noté la présence de responsables de partis politiques bourgeois d’opposition, on a aussi remarqué la présence de hauts fonctionnaires impérialistes comme Andre Goodfriend, chargé d’affaires de l’ambassade étasunienne en Hongrie. L’UE de son côté a dénoncé le projet de loi à travers de sa commissaire aux nouvelles technologies, Neelie Kroes.
En effet, depuis quelques années les relations entre Viktor Orban et l’impérialisme sont pour le moins « compliquées ». Ses politiques économiques « hétérodoxes » ne plaisent pas vraiment aux fonctionnaires de l’UE et du FMI. En outre, depuis qu’Orban est arrivé au pouvoir, il a mis en place toute une série de réformes politiques qui, entre autres choses, limitent certaines libertés démocratiques.
Évidemment, ces mêmes fonctionnaires ne déploient pas la même énergie pour dénoncer les attaques contre les travailleurs et les classes populaires (restriction du droit de grève, travail forcé pour les chômeurs, stigmatisation du peuple rom, criminalisation des SDF).
Ce qui a provoqué ces nouvelles tensions entre le gouvernement hongrois et les dirigeants impérialistes, c’est le rapprochement politique et économique de la Hongrie avec la Russie, ce qui au milieu des frictions avec Poutine ne plaît pas à l’impérialisme. En effet, Viktor Orban déclarait en août 2014 que la démocratie libérale « avait fait faillite » et qu’il voulait transformer la Hongrie en un régime « illibéral » prenant comme modèle la Turquie et notamment la Russie et la Chine.
Des brèches dans « l’orbanisme » et des opportunités pour les classes populaires
Malgré cette tentative des impérialistes et des politiciens bourgeois locaux de contrôler la contestation, cette mobilisation commence à révéler peut-être certaines brèches dans le régime « orbaniste ». En effet, malgré son écrasante victoire aux dernières élections municipales, la forte abstention (57%) montrait déjà certaines faiblesses.
Depuis quelques années, V. Orban a effectué un tournant bonapartiste, avec un discours droitier et nationaliste, qui dans certains aspects rentrait en contradiction avec des intérêts impérialistes. Son discours sur la défense des « intérêts nationaux », avec l’objectif de créer une sorte de « capitalisme magyar », se combine avec une orientation politique et économique profondément antipopulaire.
Face à la crise politique de l’opposition bourgeoise, qui quand elle était au pouvoir a dirigé le pays d’une façon non moins antipopulaire, et au manque d’alternatives propres, c’est plutôt le désenchantement avec la politique officielle et l’apathie qui se sont répandus parmi la société hongroise. Les taux élevés d’abstention et la croissance du parti xénophobe et ultraréactionnaire Jobbik sont, à leur manière, une expression de cela.
Cependant, ces mobilisations pourraient être en train de marquer un début de nouvelles perspectives pour les classes populaires à travers la lutte directe dans les rues. Un recul du gouvernement pourrait en effet donner une nouvelle force à l’action directe des masses en Hongrie et leur redonner confiance en leurs forces.19
Un mur de la honte de plus
Le gouvernement de Viktor Orbán, a annoncé en 2015, à la mi-juin, la construction d’un mur de quatre mètres de hauteur et de 175 kilomètres de long sur la frontière sud du pays avec la Serbie. C’est par là que transitait la grande majorité des migrants arrivant sur le territoire.
Quels que soient les prétextes avancés, la construction de ce mur de la honte fait partie de la surenchère nationaliste et xénophobe à laquelle se livre Orbán à l’égard de son rival, le parti d’extrême droite Jobbik.
L’odieuse campagne d’affiches anti-immigration que le gouvernement a mené visait, hormis ses objectifs bassement électoraux, à détourner la population des vrais problèmes, ceux qu’elle subissait quotidiennement. Un chômage important, plus de 40 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté, voilà ce que les dirigeants hongrois tentaient de faire oublier en désignant des boucs émissaires. La misère dans le Nord et l’Est, la désindustrialisation depuis le début des années 1990, se traduisent par l’obligation de cumuler plusieurs petits emplois, de travailler au noir pour compenser des retraites insuffisantes ou la réduction des aides sociales.
Que Viktor Orbán se place au premier rang des politiciens jouant sur la peur de l’immigration n’a rien d’étonnant. Le mur qu’il a construit, à l’image et à la suite des gouvernants espagnols à Ceuta et Melilla, des dirigeants grecs en 2012, ou bulgares, en 2014, à la frontière turque – pour ne citer que des murs européens – n’était qu’une barrière de plus contre les pauvres du dehors.
Aucune n’empêchera femmes, hommes, et enfants de tenter de fuir les régions dangereuses où ils vivent. Orbán ajoute son nom à la liste de ceux qui voudraient dresser les peuples les uns contre les autres, quitte à hérisser l’Europe et le monde de murs de la honte.20
Démagogie nationaliste, lois esclavagistes
Plusieurs milliers de personnes ont défilé à l’appel des mouvements d’opposition et des syndicats, le 5 janvier 2019, dans le centre de Budapest, pour protester contre la loi qualifiée d’« esclavagiste » réformant le Code du travail.
Cette loi fait passer de 250 à 400 le nombre des heures supplémentaires annuelles que les employeurs pourront demander à leurs salariés, soit l’équivalent de deux mois de travail. Elle prévoit en outre la possibilité de les payer trois ans plus tard. Son vote au Parlement, le 12 décembre 2018, a déclenché une vague de manifestations dans la capitale et dans de nombreuses villes de province. « On ne veut pas travailler plus, on veut pouvoir vivre correctement en travaillant huit heures par jour ! », dénonçaient de nombreux manifestants.
Le gouvernement justifiait cette réforme par le manque de main-d’œuvre du fait de l’émigration de milliers de Hongrois partis tenter leur chance en Europe de l’Ouest. Mais, en réalité, cette loi est destinée à satisfaire les grandes entreprises internationales, attirées par le bas niveau des salaires. En Hongrie, le salaire minimum se monte à 149 000 forints brut (463 euros). C’est le cas en particulier dans le secteur automobile qui, avec des entreprises comme Mercedes, Suzuki et Opel, emploie 155 500 personnes et représente 20 % des exportations du pays.
Le Premier ministre Orban se pose en champion d’une politique nationaliste et antimigrants, prétendant ainsi « protéger le peuple hongrois contre la menace étrangère ».
Mais sa démagogie lui sert à asseoir son pouvoir et à faire accepter des sacrifices à la population. L’actuelle réforme du Code du travail montre la réalité de sa politique qui consiste à s’attaquer aux droits des travailleurs, à aggraver l’exploitation et la pauvreté pour répondre aux exigences des capitalistes, quelle que soit leur nationalité.
De la démagogie antimigrants aux attaques antiouvrières, il n’y a qu’un pas : c’est une seule et même politique.21
Sources