Le Liechtenstein est un pays alpin d'Europe centrale sans accès à la mer, bordé par la Suisse à l'ouest et par l'Autriche à l'est et au nord. Sa superficie est de 160 km2, avec une population estimée à 36 000 habitants. Sa capitale est Vaduz et sa plus grande ville Schaan. Le Liechtenstein possède le plus haut PIB par habitant en 2008 selon le World Factbook. Le pays a également un des taux de chômage les plus bas au monde (2,5% en 2011).1
Période romaine
La Rhétie fut conquise par les Romains et déclarée province romaine en 15 av. J.-C. Une voie romaine traversait la région du nord au sud, traversant les Alpes par la passe de Splügen et suivant le bord des plaines inondables situées le long de la rive droite du Rhin – plaines restées longtemps inhabitées à cause des inondations fréquentes. Des villas romaines mises au jour à Schaanwald et Nendeln et un fort érigé par les Romains au IVe siècle pour se protéger contre les attaques des Alamans témoignent de la densité de la colonisation.
Moyen Âge
Avec la chute de l'Empire romain et l'arrivée des Alamans les cultures latines et germaniques cohabitèrent pendant des siècles.
La région fut incorporée à l'Empire carolingien et devint un comté franc en 806. Au Xe siècle, la Rhétie était dirigée par les comtes de Bregenz, dont la lignée s'éteignit en 1152. L'ancienne Rhétie fut ensuite divisée en différents comtés au fil des générations.
Lorsque le duché de Souabe perdit son duc en 1268, tous les vassaux de ce duché devinrent des vassaux directs du trône impérial.
Le comté de Vaduz fut formé en 1342 en tant que petite subdivision du comté de Werdenberg de la dynastie de Montfort de Vorarlberg. À partir de 1416, le territoire est dirigé par les barons de Brandis. Ceux-ci fixèrent définitivement les frontières du Liechtenstein en acquérant la partie septentrionale de la seigneurie de Schellenberg : ainsi les frontières du Liechtenstein sont restées identiques depuis 1434.
En 1510, le dernier baron de Brandis vendit les domaines de Vaduz et de Schellenberg aux comtes de Sulz. Établis à Klettgau, ils dirigèrent ces domaines de l'extérieur. Catholiques romains, ils se firent forts de préserver la fidélité à Rome dans le comté pendant la Réforme.
Le XVe siècle fut témoin de trois guerres, mais la période noire intervint au XVIIe siècle, avec des épidémies, des retombées de la guerre de Trente Ans – même si le Liechtenstein ne fut pas impliqué directement –, et, de surcroît, à cause d'une chasse aux sorcières durant laquelle plus de cent personnes furent persécutées et exécutées.
En 1613, les comtes de Sulz vendirent les comtés de Vaduz et de Schellenberg aux comtes de Hohenems qui souhaitaient créer un État tampon entre la Suisse et l'Autriche. Depuis 1608, les dirigeants du Liechtenstein avaient été élevés au rang de princes, mais ce titre ne suffisait pas à permettre leur entrée au Conseil des Princes.
Dynastie des Liechtenstein
La dynastie Liechtenstein possédait de vastes étendues de terres, principalement en Moravie, en Basse-Autriche et en Styrie. Cependant ces grands et riches territoires étaient des fiefs dépendant de l'autorité d'autres seigneurs, notamment de diverses branches des Habsbourg, dont les Liechtenstein étaient de proches conseillers, et aucun ne bénéficiaient de l'immédiateté impériale (c'est-à-dire sans autre seigneur que l'Empereur). C'est pourquoi la dynastie Liechtenstein ne pouvait pas obtenir un siège à la diète d'Empire, au Reichstag, ni jouir du prestige et de l'influence que cela engendrait. Afin d'avoir une chance d'accéder au Conseil des Princes, leur attention se porta sur les domaines de Vaduz et de Schellenberg. Le prince Johann Adam Ier de Liechtenstein acheta le domaine de Schellenberg en 1699 et le comté de Vaduz en 1712. En acquérant ce petit territoire composé de villages de montagnes, qui était directement subordonné au Saint-Empire depuis qu'il n'y avait plus de duc de Souabe, le prince de Liechtenstein arriva à ses fins.
Le territoire prit alors le nom de la famille dirigeant le pays. C'est donc la dynastie Liechtenstein qui donna son nom à la principauté (et non l'inverse), nom tiré du château Liechtenstein en Basse-Autriche qu'elle posséda de 1140 environ jusqu'au XIIIe siècle et de 1807 à nos jours. Le 23 janvier 1719, l’Empereur Charles VI du Saint-Empire décréta que les comtés de Vaduz et de Schellenberg seraient promus au rang de principauté impériale du Liechtenstein.
Le Liechtenstein devint un État souverain en 1806, lorsqu'il rejoignit la Confédération du Rhin créée par Napoléon à la suite de la dissolution de Saint-Empire romain germanique. Alors que presque tous les petits États allemands disparaissaient, le Liechtenstein réussit à intégrer cette Confédération du Rhin en restant indépendant. Pendant cette période, les Français occupèrent le pays quelques années, puis le Liechtenstein recouvra son indépendance en 1815, au sein de la Confédération germanique.
Au XIXe siècle, le Liechtenstein connut une situation délicate. Isolé économiquement (ses échanges commerciaux stagnaient), la principauté devint de plus en plus un État rural sous-développé, sous le poids de lourdes taxes féodales. Les idées de la révolution de 1848 y trouvèrent un écho favorable. La population, par des pétitions, appela le prince à lui accorder une nouvelle constitution, des élections libres, et l'abolition des taxes féodales.
Un accord douanier avec l'Autriche fut conclu en 1852. Cette union rattachait le Liechtenstein au système monétaire autrichien et jetait également les bases de l'évolution économique de la seconde moitié du XIXe siècle. Les manufactures se développèrent, les premières usines virent le jour et la première banque, la Spar und Leihkasse, fut fondée en 1861. Le Liechtenstein fut relié au réseau ferré international en 1872, lorsque les chemins de fer autrichiens inaugurèrent la ligne Feldkirch–Buchs.
En 1862, une nouvelle constitution instaura une diète représentant le peuple. En 1868, après la dissolution de la Confédération allemande, le Liechtenstein dissout son armée composée de 80 hommes, et déclara sa neutralité permanente, une neutralité respectée lors des deux guerres mondiales.
Jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, le Liechtenstein fut étroitement lié à l'Autriche, mais le désastre économique créé par le conflit contraignit le pays à conclure une union monétaire et douanière avec la Suisse. En 1919, le Liechtentein et la Suisse signèrent un traité par lequel la Suisse assure la représentation des intérêts du Liechtenstein à un niveau diplomatique et consulaire dans les pays où la Suisse est représentée et non la principauté. Cet accord fut suivi en 1920 d’une convention sur les services postaux.
Cette période est aussi celle d'une nouvelle constitution (1921) accordant au peuple des mécanismes de démocratie directe et évitant tout risque de prédominance étrangère : ainsi, le premier ministre liechtensteinois devait désormais être natif de la principauté.
En 1938, le prince François-Joseph II de Liechtenstein devint le premier prince de Liechtenstein à résider de façon permanente dans la principauté. Il dirigea le pays depuis le château de Vaduz jusqu'à sa mort en 1989.
Période contemporaine
Après la Seconde Guerre mondiale (dans laquelle le Liechtenstein resta neutre), les taxes peu élevées du pays ont encouragé la croissance économique, et le pays devint alors une place financière de plus en plus importante. Parmi les raisons de ce succès, on peut citer l'union douanière avec la Suisse et l'adoption du franc suisse comme monnaie nationale, une politique et des conditions sociales stables.
En 1989, le prince Hans-Adam II succéda à son père. En 1996, la Russie mit fin à un sujet de discorde entre les deux pays en rendant les archives de la famille Liechtenstein.
Étant un petit pays, mais afin de faire entendre sa voix à un niveau international, le Liechtenstein a rejoint plusieurs organisations internationales depuis les années 1950. En 1978, le pays est devenu membre du Conseil de l'Europe, avant de rejoindre l'Organisation des Nations unies en 1990, l'Association européenne de libre-échange en 1991, l'Espace économique européen (EEE) et l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1995.2
Économie
Malgré sa petite taille et ses ressources naturelles limitées, le Liechtenstein bénéficie d’une économie prospère, fondée sur le marché libre et un haut niveau d’industrialisation (biens d'équipement industriel, outillage, etc.). Le secteur financier de la principauté, tout comme le niveau de vie de sa population, peuvent tout à fait se comparer aux régions urbaines les plus riches de ses grands voisins européens.
Un impôt sur les sociétés très avantageux (le taux maximum est de 18 %, la moyenne européenne s’élevant environ à 30 %) et diverses autres facilités ont incité près de 74 000 multinationales à s’implanter au Liechtenstein, le plus souvent sous la forme d’une simple boîte postale. La principauté en tire 30 % de ses revenus et a été retirée des derniers paradis fiscaux de la liste noire de l'OCDE en 2009, à la suite d'un engagement de sa part pour suivre les recommandations de l'OCDE en matière de transparence et de coopération fiscale.
Le Liechtenstein, contraint d’importer plus de 90 % de ses besoins énergétiques, participe à une union douanière et monétaire avec la Suisse, et utilise donc le franc suisse comme monnaie nationale. La principauté est par ailleurs membre de l’Espace économique européen (EEE) depuis mai 1995, et le gouvernement cherche à harmoniser sa politique économique avec celle de l’Union européenne.
Le Liechtenstein n'a pas de dette, il possède même une dette « négative », une réserve.3
Sources