L'époque précolombienne
La première grande culture apparue sur l'actuel territoire bolivien fut la civilisation de Tiwanaku, dont la formation remonterait au début du Ier millénaire av. J.-C., à l'extrême sud du lac Titicaca.
Son développement s'est accéléré à partir du IIe siècle av. J.-C., puis elle disparaît vers 1200 après J.-C. probablement à cause d'une grande sécheresse. À son apogée, son influence s'étend jusqu'au sud du Pérou et au nord du Chili, couvrant principalement les régions andines. La culture de Chavin, dont la période formative remonte au IIe millénaire av. J.-C. au Pérou, s'est étendue jusque dans l'Altiplano bolivien au cours du Ier millénaire av. J.-C. Elle a marqué la région pendant des siècles par son rayonnement culturel, lequel a perduré encore après son extinction, vers l'an 200 av. J.-C.
D'autres cultures contemporaines des Tiwanakus, comme les Moxos au sud-est du pays et les Mollos, au nord de l'actuelle La Paz, se sont développées en Bolivie et éteintes durant le XIIIe siècle.
Vers 1450, les Quechuas arrivent dans la région nord du pays et rattachent le territoire qui correspond aujourd'hui à la Bolivie à leur propre empire inca. Ils contrôlent ce territoire jusqu'à ce que les conquistadors espagnols, arrivés en 1525, commencent leur conquête en 1539.
Époque coloniale espagnole
Intéressés par tous les objets en or que possèdent les indigènes, les Espagnols se mettent à la recherche des différentes mines du pays. Beaucoup de colons arrivent alors pour profiter de cette richesse. À Potosí, ils ont appris l'existence du Cerro Rico (montagne à richesse), la montagne qui domine la ville, grâce à un Indien du nom de Diego Huallpa. Cette montagne contient énormément d'argent d'où, entre 1545 et 1802, on extrait environ 40 000 tonnes de minerai. La richesse de l'empire espagnol provient principalement de cet argent. Certains historiens pensent qu'une partie de cet argent se trouve au fond de la mer sans pouvoir quantifier ces pertes. En effet, durant leur traversée, les bateaux pouvaient perdre leur cargaison à cause des tempêtes. Un certain nombre a également coulé.
La Bolivie, appelée Haut-Pérou ou Charcas, fait partie de la vice-royauté du Pérou jusqu'en 1779 après quoi elle relève de celle du Río de la Plata.
Durant plusieurs années les Espagnols ont conquis et fondé les différentes villes qui composent la Bolivie (les départements ne seront créés que lors de l'indépendance). Francisco Pizarro envoie, en 1538, son frère Gonzalo à la conquête de Charcas et Collao.
En 1546, peu de temps après la découverte de la Cerro Rico, Juan de Villarroel et Diego Centeno fondent la ville de Potosí. Le 21 octobre 1548, c'est La Paz qui est fondée par Alonso de Mendoza sur ordre de Pedro de la Gasca. Vient ensuite la ville de Santa Cruz de la Sierra dans le sud-est de Charcas, fondée par Ñuflo Chávez en 1561.
Par la suite, en 1561, la ville de La Plata (Sucre de nos jours) accueille l'Audience de Charcas, l'autorité judiciaire suprême du Haut-Pérou ; ils discutent notamment de la création d'un nouveau centre administratif depuis lequel ils pourront tout contrôler.
En 1566, Tristán de Tejada et Juan Salinas arrivent à Trinidad (beni).
La ville de Cochabamba est fondée par l'Espagnol Sebastián Barba de Padilla le 1er janvier 1574. Manuel Castro et Padilla arrivent à Oruro en 1606.
Durant leur conquête, les Espagnols prennent le contrôle du peuple indigène par la force. Ils imposent leurs propres lois, culture et religion. Aucun indigène ne peut occuper un poste au gouvernement, même celui qui naît de parents Espagnols ne peut accéder à un poste important. En raison de toutes les répressions qu'endure le peuple, à partir de 1780, une série de révoltes commencent à inquiéter la vice-royauté du Pérou et l'Audience de Charcas.
Un an plus tard, le 15 janvier 1781, les Chayantas se révoltent violemment. Parmi eux, trois frères, Tomás, Damaso et Nicolás, prennent le contrôle de l'armée et soumettent la mine d'Aullagas à un siège. Parmi les révoltes les plus dramatiques, celle menée par Túpac Katari laissera une trace importante dans l'histoire de la Bolivie. En effet, lui et ceux qui l'accompagnent encerclent La Paz pour en bloquer tout accès et cela durant 109 jours, alors que les habitants de La Paz ne peuvent y survivre longtemps sans importation de produits frais. Les chefs de ces révoltes sont tués par les Espagnols le 13 novembre 1781. Les morceaux du corps de Túpac Katari sont ensuite pendus dans les places de chaque ville importante pour couper court à toute velléité de révolte.
En 1809, un groupe de révolutionnaire de La Paz, dirigé par Pedro Domingo Murillo, proclame l'indépendance du Haut-Pérou.1
Indépendance et l'ère des caudillos (1825-1884)
Les luttes pour l'indépendance débutent en 1809 et celle-ci est acquise en 1825, grâce aux armées de Bolívar, en hommage duquel la Bolivie prit son nom. La Bolivie et le Pérou constituent, sous le nom de Confédération péruano-bolivienne, un seul pays pendant une courte période de temps (1836-1839). Comme le Pérou, le Chili, Mexique, ou la Colombie, le pays fait appel à la Bourse de Londres pour financer des sociétés minières. Bolivar nationalise pour cinq millions de pesos de mines abandonnées, le 2 août 1825, pour les revendre, et créé la Potosi, La Paz and Peruvian Mining Association, qui sera liquidée après le krach de décembre 1825 et a pour agent James Paroissien, médecin anglais et officier bolivariste.
La Bolivie connaît tout au long du XIXe siècle une période d'instabilité politique, marquée par de fréquents coups d'État et l'intervention fréquente de l'armée qui ne totalise alors pas moins des deux tiers des dépenses publiques de l'État central. Dans l'ère des caudillos qui s'étend sur une large partie du XIXe siècle, on distingue traditionnellement la période des caudillos letrados, courant de l'indépendance de 1825 à 1848, de celle des caudillos barbaros (1848 à 1884). Là où les premiers caudillos étaient majoritairement issus de la bourgeoisie créole, parfois instruits à l'école militaire espagnole, à l'image des généraux Sucre et Santa Cruz, les seconds, d'origine plus populaire et indigène, ne devaient leur position qu'à leur ascension dans la hiérarchie militaire ; ils sont restés célèbres pour leur cruauté et leur gestion approximative des affaires publiques.
Démocratie « restreinte » (1884-1920)
À l'issue des premiers revers de la guerre du Pacifique (1879-1884) menée contre le Chili, la Bolivie se dote en 1880 d'une 11e constitution depuis son indépendance ; en 1884 a lieu l'élection du président Gregorio Pacheco qui inaugure une nouvelle période politique, caractérisée par l'instauration d'un corps électoral qui reste toutefois restreint. Un parti conservateur et un parti libéral se structurent, en s'appuyant respectivement sur l'oligarchie minière de l'argent et de l'étain qui deviendra au début du XXe siècle la principale source de richesse du pays. Le coup d'État « libéral » de 1899 voit s'imposer durablement cette seconde tendance qui tiendra les rênes du pays jusqu'en 1920. Le soulèvement de 1920, initié par le parti républicain, d'inspiration nationaliste, initie une nouvelle période d'instabilité, renforcée par la crise économique consécutive au krach de 1929 ; elle conduit le président Salamanca à engager son pays dans la très meurtrière guerre du Chaco contre le Paraguay, avec lequel un conflit larvé existait depuis le milieu des années 1920.
La défaite consécutive à la Guerre du Chaco ponctue une rétraction constante du territoire bolivien depuis l'indépendance acquise en 1825. La Bolivie perdit ainsi une grande partie de son territoire et son unique accès à la mer dans la guerre du Pacifique contre le Chili. En 1903, elle vendit par ailleurs la région d'Acre au Brésil par le traité de Petrópolis.
La fin de la guerre du Chaco marque une reprise en main des militaires. Le colonel Toro initie en 1937 la première nationalisation du pétrole en Amérique latine.2
9 avril 1952 : une révolution ouvrière, et comment elle fut détournée
Le 9 avril 1952, un soulèvement ouvrier renverse la dictature militaire qui sévissait depuis six ans. Les mineurs, les ouvriers furent au premier rang du combat face aux militaires. En revanche, ce ne fut pas eux qui se retrouvèrent portés au pouvoir mais le Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR), un parti nationaliste qui usait alors d'un langage radical mais qui n'allait pas tarder à se faire le nouveau parti politique des classes possédantes.
Les sentiments anti-impérialistes sont profonds dans toute l'Amérique latine. En Bolivie, c'est la conséquence du pillage des ressources depuis l'arrivée des conquistadors en 1538, notamment l'exploitation des mines d'argent qui alimentèrent pendant des siècles l'économie monétaire européenne, permettant à l'Europe de partir à la conquête du monde mais appauvrissant et dépeuplant le pays qui était le plus peuplé et développé d'Amérique latine. Devenue politiquement indépendante en 1825, la Bolivie resta sous le joug économique des grandes puissances, la Grande-Bretagne d'abord, puis les États-Unis.
La valeur du métal argent déclinant à partir de 1893, l'étain prit la suite et fit la fortune d'une poignée de capitalistes liés au système impérialiste. Trois « barons de l'étain » contrôlaient 80 % de son extraction. L'un d'entre eux, Patino, était la cinquième fortune du monde, bâtie au prix d'un véritable esclavage des mineurs. Les tentatives d'organisation ou de protestation étaient réprimées sans pitié par l'armée. La production d'étain était vendue aux États-Unis 20 % en-dessous du prix du marché.
En 1932-1935, la Bolivie et le Paraguay se firent une guerre meurtrière pour le contrôle de la région du Chaco, dans un conflit dont les entreprises étrangères tiraient les ficelles. La défaite de la Bolivie, avec la déroute des vieux partis, aboutit à la création, en 1941, du MNR de l'avocat Victor Paz Estenssoro, qui affirmait vouloir défendre les intérêts de la bourgeoisie nationale contre le capital étranger. Comme d'autres partis apparus alors, le parti péroniste argentin par exemple, le MNR s'inspirait du Mexique de Cardenas, qui venait de nationaliser l'industrie du pétrole, mais aussi des partis fascistes européens. Le MNR rejetait socialisme et communisme mais dénonçait le monopole des barons de l'étain et le rabais accordé aux États-Unis, parlait de nationalisation et de réforme agraire.
Parallèlement un syndicalisme ouvrier se développait. La mobilisation ouvrière croissante profita au MNR mais aussi au courant trotskyste. Incarné par le Parti ouvrier révolutionnaire (POR) de Guillermo Lora, celui-ci conquit du crédit parmi les mineurs, fer de lance du mouvement. Il ne put cependant empêcher le rapprochement des appareils syndicaux et du MNR au cours des années 1946-1952, marquées par plusieurs soulèvements ouvriers réprimés par l'armée.
Les mineurs et les ouvriers balayent l'armée
Le 6 juin 1951, Paz Estenssoro remporta l'élection présidentielle, mais l'armée lui barra la route. Le MNR prépara alors un coup d'État avec une fraction de l'armée. Mais, en se mettant en mouvement le 9 avril 1952, les conjurés déclenchèrent un soulèvement ouvrier. Les mineurs, les ouvriers, les habitants des quartiers descendirent en foule dans les rues de la capitale La Paz et des villes importantes. Au bout de trois jours d'affrontement armé, les militaires furent balayés par des ouvriers plus déterminés et bénéficiant de leur connaissance des quartiers où se déroulaient les combats.
Couronnant ce soulèvement, une Centrale ouvrière bolivienne (COB) fut créée le 17 avril, réunissant les syndicats existants, des mineurs aux paysans. La direction en revint à Juan Lechin, le dirigeant de la fédération des mineurs liée au MNR. La création de ce grand syndicat unifié s'affirmant une « centrale ouvrière » fut présentée aux travailleurs comme la preuve qu'ils étaient bien au pouvoir. De même, le nouveau gouvernement MNR fut présenté comme « leur » gouvernement. Paz Estenssoro se fit donc appeler « camarade président » et apparut souvent avec Lechin à ses côtés. On parlait d'un « co-gouvernement » MNR-COB.
Les dirigeants du MNR se servirent de cette situation pour reprendre les choses en main. Ils devaient cependant tenir compte du rôle joué par 50 000 mineurs combatifs. En octobre, ils concédèrent la nationalisation de l'industrie minière, en la limitant aux mines des trois barons. L'industrie pétrolière, aux mains des trusts impérialistes, y échappa. Les dirigeants du MNR entendaient indemniser les barons dépossédés. Pour en faire grimper le montant, ceux-ci firent chuter le prix de l'étain avec la complicité des États-Unis. Et en 1953, ils obtinrent des indemnités supérieures à la valeur réelle des mines.
De même, la réforme agraire imposée par la mobilisation des petits paysans épargna les grandes propriétés produisant pour l'exportation.
La nationalisation des mines, en associant les dirigeants de la COB à la gestion, eut surtout pour effet de les intégrer à l'État, Lechin devint ministre et plus tard vice-président. Elle marqua aussi la décrue de la mobilisation ouvrière.
Le MNR parti de la bourgeoisie
Le MNR avait tenu un langage radical le temps du soulèvement mais il n'avait jamais voulu que celui-ci aboutisse à la prise du pouvoir par la classe ouvrière alliée aux paysans pauvres. Si cela avait été le cas, cette révolution aurait pu constituer un exemple plus fécond que la révolution cubaine elle-même. Mais le MNR craignait plus la classe ouvrière que l'impérialisme américain. Et, dès que la mobilisation populaire retomba, il se rallia aux États-Unis. Dès 1953, ceux-ci reprirent leurs achats d'étain, y ajoutant une aide financière représentant le tiers du budget de l'État bolivien. En échange, ce dernier devait servir les compagnies américaines. En 1961, le pouvoir de l'armée fut rétabli, avec le soutien de l'administration Kennedy. Les militaires se redéployaient dans les centres miniers, prêts à y écraser tout soulèvement. La servilité du MNR n'empêcha pas qu'il soit écarté par l'armée en 1964, quand les dirigeants des États-Unis orchestrèrent une vague de putschs militaires pour maintenir leur influence dans la région.
La dictature dura dix-huit ans.3
Dictatures militaires (1964-1982)
En 1964, le coup d'État du général Barrientos ouvre une longue période de dictatures militaires qui ne s'achèvera qu'en 1980. Le 7 novembre 1966, le révolutionnaire argentino-cubain Che Guevara commence une guérilla armée avec la création de l'Armée de libération nationale de Bolivie (Ejército de Liberación Nacional de Bolivia, ELN) pour lutter contre cette dictature soutenue par la CIA, et pour la liberté et l'amélioration des conditions de vie du peuple bolivien. Après une dernière embuscade avec seize hommes, il fut capturé par une troupe de 1 800 soldats boliviens. Il est exécuté le 9 octobre 1967 à La Higuera par l'armée bolivienne grâce à l'appui important des agents de la CIA et d'instructeurs de l'armée américaine formés au Viet-Nam.
Après l'intermède de « gauche » du général Torres (1970-1974), la dictature du général Banzer (1971-1978) est marquée par l'adoption de la « doctrine de sécurité nationale » qui se traduit par l'interdiction institutionnalisée de toute activité politique et syndicale4. Il reçut l'appui des États-Unis en raison de son anticommunisme.
Dictateur durant 7 ans, Banzer fut responsable de très nombreuses atteintes aux droits de l'homme. Il laissa une des plus importantes dettes extérieures de la Bolivie, et son gouvernement fut l'un des plus corrompus de l'histoire bolivienne. Son gouvernement participa à l'Opération Condor (répression contre les opposants), avec les gouvernements militaires de l'Argentine, du Brésil, du Paraguay, de l'Uruguay, et du Chili des années 70. Durant le gouvernement de Banzer, le trafic de drogue connut une expansion sans précédent qui dura jusqu'aux années 80, avec le soutien de Klaus Barbie.
Il fut renversé en 1978, après une longue grève de la faim de femmes qui dirigeaient et participaient à des organisations sociales qui obtinrent qu'il organise des élections. Des fraudes entraînant la victoire de son candidat furent mises en évidence, ce qui poussa le militaire Juan Pereda Asbún, Ministre de l'Intérieur durant une partie du gouvernement de Banzer, à déclencher un coup d'état qui força Banzer à s'exiler.5
Les élections de 1978, 1979 et 1980 sont marquées par la fraude. Durant ces trois années, plusieurs coups d'État ont lieu. En 1981, Luis García Meza est expulsé du gouvernement car il ne respecte pas les droits de l'homme, fait du trafic de drogue et gère très mal l'économie nationale. Plus tard, il est accusé de meurtre et, en 1995, il est extradé du Brésil vers la Bolivie où il doit purger une peine de 30 ans.
Après l'expulsion de Luis García Meza, l'agitation du pays force les militaires à prendre une décision. Ils convoquent le congrès élu en 1980 et lui demandent de choisir un président. Hernán Siles Zuazo devient de nouveau président, 22 ans après la fin de son premier mandat. Son deuxième mandat commence le 10 octobre 1982. En raison de nombreux problèmes, dont l'hyper-inflation, il décide de convoquer des élections un an avant la fin de son mandat.
Aux élections de 1985, c'est le parti ADN avec à sa tête Hugo Banzer Suárez, qui reçoit le plus de voix. En seconde position venait le MNR et en troisième position, le MIR avec à sa tête Jaime Paz Zamora. Mais il y eut un tournant au Congrès car le MIR et le MNR ont réuni leurs voix et Víctor Paz Estenssoro fut choisi pour la quatrième fois comme président. Lorsque celui-ci commence son mandat, il doit faire face à une grande crise économique. Le PIB et les exportations avaient diminué depuis plusieurs années.6
Libéralisation de l'économie (1985-2000)
Les différents présidents qui se succèdent à partir de 1985 – Victor Paz Estenssoro, Jaime Paz Zamora, Gonzalo Sánchez de Lozada, l'ancien ministre de l'Économie du premier cité, et l'ancien dictateur Banzer – suivront durant une quinzaine d'années une ligne de conduite conforme à l'orthodoxie des institutions financières internationales : lutte contre l'inflation, réduction du déficit budgétaire, réduction du périmètre du secteur nationalisé seront les contreparties d'un réaménagement de la dette du pays.7
Sánchez de Lozada s'aide notamment des entrepreneurs, qui se sont convertis en hommes politiques, et des anciens membres de l'administration de Víctor Paz Estenssoro. Le changement le plus important qu'a entrepris Sánchez de Lozada est son programme de privatisation des entreprises. Les investisseurs peuvent posséder jusqu'à 50 % de différentes entreprises publiques comme les compagnies pétrolières, les télécommunications, le système électrique et bien d'autres. Une partie du peuple Bolivien était opposé à ces réformes économiques, ce qui a donc provoqué des perturbations sociales, particulièrement à La Paz et dans la région du Chapare.8
Indiens et paysans en tête des manifestations
Des milliers de salariés licenciés, en particulier les mineurs, sont contraints, pour survivre, de devenir planteurs de coca. Ils apportent au mouvement paysan une expérience de lutte.
Les syndicats ouvriers mis au pas, c’est la paysannerie et les Indiens qui tiennent dorénavant le devant de la scène dans la protestation collective. La répression lancée dès 1988 contre les paysans de la coca par le gouvernement bolivien, à la demande des USA, provoque de nombreuses réactions et contribue à leur organisation autour des syndicats paysans et des partis indiens.
En 1993, le gouvernement procède à des privatisations massives (chemin de fer, pétrole, électricité, fonderies, télécommunications, compagnies aériennes). Les services publics se dégradent. La misère augmente, tout particulièrement dans les campagnes. Les cocaleros (des paysans cultivant la feuille de coca et non des trafiquants de la cocaïne), organisés notamment par Evo Morales, mènent la lutte depuis 1997. La révolte contre la mainmise sur le service public de l’eau par le trust américain Bechtel débute en avril 2000 dans la vallée de Cochabamba. La population descend dans la rue, construit des centaines de barricades, occupe pendant plusieurs jours la place principale et fait reculer Hugo Banzer. En avril 2000, le service de l’eau est retiré à Bechtel. La Coordination de l’eau regroupe désormais producteurs de coca, cultivateurs, ouvriers et étudiants. La lutte se poursuit en 2001 (d’avril à septembre) avec la révolte des paysans de la coca dirigée par Evo Morales et Felipe Quispe, les deux principaux leaders indiens paysans. En juin 2002, cette radicalisation paysanne se traduit sur le plan politique par le score électoral important (21% des voix malgré un truquage manifeste) pour Evo Morales qui a fondé le MAS, Mouvement pour le Socialisme, un parti de type social-démocrate. Le MAS choisit de reconnaître les résultats truqués et se donne désormais pour objectif la conquête du gouvernement par les élections. Cela n’empêche pas le gouvernement de continuer la répression des paysans de la coca (20 morts).
Élections présidentielles de 2002
Gonzalo Sánchez de Lozada remporte les élections de 2002 face à Evo Morales, chef du parti socialiste (MAS pour Movimiento al Socialismo). Les élections ne se déroulent pas sans problèmes. En effet, plusieurs jours avant les élections, l'ambassadeur des États-Unis, Manuel Rocha, menace les Boliviens en proclamant que s'ils votent pour Evo Morales les différentes aides provenant des États-Unis seraient supprimées et que ceux-ci fermeraient leurs marchés. Malgré les menaces, Evo Morales a ainsi reçu 21 % des voix, ce qui le place très près de Sánchez de Lozada.
2003 : La lutte passe de la campagne aux villes, la classe ouvrière repart à l’offensive
Un mouvement de masse des chômeurs et des jeunes est déclenché contre les nouveaux impôts promulgués en février 2003. Des affrontements opposent la police mutinée et l’armée. En avril 2003, la centrale syndicale COB se radicalise lors de son congrès et élit une nouvelle direction. Un nouveau mouvement des paysans surgit en septembre 2003 contre le plan d’éradication de la coca. Il est suivi d’une lutte conjointe des paysans et des travailleurs contre l’exportation du gaz vers les USA, en septembre-octobre 2003. Trois forces en mouvement s’additionnent alors, se coordonnent et se renforcent mutuellement : les paysans, les Indiens et les travailleurs, sans que ces derniers aient un rôle dirigeant. Les Indiens sont révoltés par l’oppression spécifique qui les frappe. Il existe près de trente ethnies indiennes (aymaras, quechuas, guaranis...) en Bolivie, elles regroupent ensemble près de 80 % de la population et c’est de loin la fraction la plus pauvre. La question de la vente du gaz bolivien devient vite le point commun des mouvements sociaux des campagnes et des villes. La revendication de « la renationalisation du gaz bolivien sans indemnisation » alors mise en avant, est un objectif que la bourgeoisie bolivienne ne peut satisfaire sans renoncer à la plus grande part de ses revenus et à ses bonnes relations avec l’impérialisme américain.
Seul 18 % des revenus du gaz échappent aux trusts étrangers, Petrobras (Brésil), Repsol (Espagne), ExxonMobil (États-Unis) et Total (France). Le trust français Total possède à lui seul 23 % des réserves de gaz de la Bolivie. Malgré des réserves de gaz estimées à 100 milliards de dollars (deuxième pays producteur d’Amérique Latine après le Venezuela) et celles de pétrole estimées à 27 milliards de dollars, la Bolivie est le deuxième pays le plus pauvre de l’Amérique du sud, juste devant Haïti ! Cinq mille familles riches détiennent 1700 millions de dollars en banque pendant que 600 000 familles pauvres doivent survivre avec moins de 41 euros par mois. 63 % de la population vit en dessous du minimum vital. Le peuple bolivien, qui a déjà vu lui passer sous le nez l’or, l’argent, l’étain et le pétrole, refuse qu’on lui vole encore le gaz !
En septembre 2003, le gouvernement veut vendre le gaz à la multinationale Pacific LNG. Le 15 septembre 2003, les paysans de la région de Titicaca bloquent les autoroutes pour protester contre la vente du gaz aux USA. Le 17 septembre 2003, ils sont rejoints par les faubourgs de Cochamba et de la Paz. Le 19 septembre, 150.000 manifestants occupent les principales villes du pays exigeant la récupération du gaz par le peuple et le départ du président Lozada. Avec l’appui des indiens Aymaras, El Alto devient, à partir du 6 octobre, l’épicentre de la révolte. Au bout d’une semaine de lutte, le leader des cocaleros de la vallée de Cochamba, Evo Morales, rejoint la lutte. Du 9 au 11 octobre, une attaque militaire d’El Alto provoque un massacre (50 morts sur les 80 victimes que fait la répression en octobre).
Le 10 octobre, la route d’El Alto à La Paz est envahie par l’armée (hélicoptères, chars, camions de troupes). Le 14 octobre, il y a un million et demi de manifestants aux funérailles des morts d’El Alto. Le 15 octobre, les mineurs de Huamani marchent eux aussi sur La Paz armés de bâtons de dynamite et font reculer l’armée. Le 17 octobre 2003, alors que 200.000 manifestants encerclent le congrès, le président Sanchez de Lozada démissionne. Son successeur Carlos Mesa, qui est son vice-président, fait trois promesses : organiser un référendum sur la question du gaz, voter une nouvelle loi sur les hydrocarbures afin d’augmenter les 18 % de l’État bolivien dans l’exploitation du gaz et du pétrole, et la convocation d’une assemblée, jusque-là rejetée par Lozada. Mesa s’engage à établir les responsabilités des gouvernants, de l’armée et de la police dans les massacres de la guerre du gaz. Sur ces bases, Mesa obtient de nombreux soutiens dont celui de Evo Morales et aussi de certains partis indiens. Il réussit même à se faire acclamer à El Alto ! Evo Morales a appelé à soutenir le gouvernement pour « la défense de la démocratie » et la COB en a fait autant au nom du « repli stratégique ». Un référendum est organisé le 18 juillet 2004 dans lequel 70 % des votants se prononcent pour que l’État récupère les hydrocarbures. Mais les organisations contestataires, à l’exception du MAS de Evo Morales, appellent à l’abstention. Elle atteint 50 %. Tout cela n’empêche pas Mesa de remettre en route un plan d’ajustement structurel prévoyant la mise aux enchères des richesses en gaz boliviennes, plan qui met à nouveau le feu aux poudres en mai 2005.
Une autre contestation venue du bord diamétralement opposé, va déstabiliser Mesa, celle de la haute bourgeoisie de la région de Santa Cruz, la plus riche et la plus réactionnaire de Bolivie. Cette bourgeoisie latifundiaire occupe les basses terres fertiles de l’Ouest et a développé une économie agro-exportatrice. Elle craint que le mouvement paysan ne domine l’Assemblée constituante et impose dans la région de Santa Cruz une réforme agraire, ce qu’elle a toujours réussi à éviter jusque-là. Elle conteste également que l’ensemble du pays puisse être consulté sur des richesses appartenant à sa région (pétrole de Santa Cruz et gaz naturel de Tarija). Elle tente de profiter des mouvements identitaires et régionaux pour jouer sa carte contre le pouvoir central de La Paz : l’autonomie de la province minière la plus riche du pays (20 % de la population mais 40 % du PIB et 60 % des exportations). Le comité civique de Santa Cruz lance un référendum sur cette question.
2005 : La guerre du gaz
Le 17 mai 2005, le vote imposé par le président Mesa de la loi sur les hydrocarbures met le feu aux poudres. Si elle porte la taxation du gaz à 50%, cette loi, loin de proposer la renationalisation des hydrocarbures, légalise au contraire les privatisations d’hydrocarbures précédentes. Une marche paysanne organisée par le MAS d’Evo Morales, partie le 16 mai de la ville de Caracollo, atteint La Paz le 27 mai avec 40.000 manifestants. La ville d’El Alto est insurgée et occupée par les travailleurs, la capitale coupée de tout approvisionnement en nourriture et en combustible par des blocages de routes, et envahie par les manifestants. La grève générale s’étend aux autres villes. Sous la pression du mouvement et devant le vide du pouvoir, les dirigeants annoncent la formation d’une Assemblée nationale ouvrière et paysanne avec comme programme la nationalisation des hydrocarbures au service du peuple. Le président Carlos Mesa doit démissionner le 6 juin 2005.
Loin d’entraîner un reflux du mouvement, la démission de Mesa l’enflamme, la population craignant le coup d’État militaire ou le « coup d’État constitutionnel ». En effet, constitutionnellement le candidat à la succession est le président du sénat qui n’est autre que le chef de la haute bourgeoisie de Santa Cruz, Vaca Diez, le plus détesté des représentants de la classe dominante bolivienne. Refusant cette perspective, 80 000 manifestants investissent immédiatement La Paz et plus de 120 blocages ont lieu dans tout le pays à l’initiative des syndicats COB et CSUTCB (syndicat des paysans travailleurs de Bolivie).
Finalement un nouveau président est nommé : le président de la Cour Suprême, Eduardo Rodriguez. Il débute son mandat sur une position beaucoup plus faible que Mesa. Rodriguez déclare lors de son investiture : « Je demanderai une trêve, un espace de paix nous permettant de nous donner la main pour résoudre les problème des mères qui n’ont pas de lait pour leurs enfants, pas de gaz pour cuisiner et les meilleurs des citoyens qui sont à la rue. » En ce qui concerne les revendications populaires, les gouvernants opèrent de petits reculs prudents : une renégociation des contrats en Bolivie avec un nouveau partage plus favorable à l’État bolivien notamment. Rodriguez déclare que « Les hydrocarbures appartiennent à l’État et il faut trouver la meilleure manière de récupérer ce que la nature a donné à notre pays. »9
Eduardo Rodríguez convoque alors des élections pour le 4 décembre 2005, reportées à la date du 18 décembre 2005 et qui donneront la victoire à Evo Morales
La présidence d'Evo Morales (2006- )
Le peuple bolivien, en grande majorité composé de Métis et d’Indiens, a vécu depuis son indépendance en 1825 sous la domination d’une élite blanche corrompue, héritière du colonialisme espagnol. Les Indiens ont été depuis la colonisation victimes de travail forcé, d’esclavage, d’oppression et de misère. Seule lumière au tableau, la Révolution Nationale de 1952 qui a vu la nationalisation des grandes mines, le décret de la grande réforme agraire et l’approbation du vote universel.
C’est dans ce contexte historique de division ethnique et de racisme envers les peuples autochtones que des mouvements indigénistes, de paysans pauvres, de cocaleros et d’ouvriers virent le jour. Evo Morales, né en 1959, est un enfant de ces luttes pour la dignité du peuple bolivien. Syndicaliste et défenseur de la culture de la coca, il s’est opposé à l’ingérence de la DEA (Drug Enforcement Administration), l’organe états-unien censé "lutter contre le narcotrafic" en Amérique Latine mais qui en réalité a tenté à maintes reprises de déstabiliser des gouvernements qui ne plaisaient pas à la Maison Blanche (comme ce fut le cas au Venezuela où cette organisation terroriste travaillait conjointement avec les paramilitaires d’extrême droite colombiens et l’ancien président Alvaro Uribe).
Après un long chemin de lutte où Morales échappa à une tentative d’assassinat orchestré par la DEA ainsi que son exclusion du Parlement ainsi que celle de son parti le Movimiento al Socialismo (MAS) en 2002, il remporte finalement l’élection présidentielle dès le premier tour le 18 décembre 2005 avec une large avance : 53,7% des voix. C’est la première fois qu’un mouvement remportait l’élection dès le premier tour sans avoir à constituer d’alliances au Parlement. L’élection de ce pauvre paysan cocalero ainsi que d’un ex-guerillero, le vice-président Alvaro Garcia Linera, sonne comme un coup de tonnerre dans la société bolivienne. Pour la première fois dans l’histoire du pays, un Indien arrive à la plus haute fonction de l’Etat. Morales symbolise désormais l’espoir pour des millions de Boliviens pauvres, meurtris par des années de néolibéralisme qui n’ont fait qu’aggraver la misère et répandu la faim et le désespoir. À l’arrivée au pouvoir de Morales, la situation est criante : la Bolivie est un des pays les plus pauvres du monde. En Amérique, seul Haïti connaît une pauvreté plus importante que la Bolivie. En ville, le pays est ravagé par le chômage et l’indigence tandis que, dans les campagnes, les gens souffrent de malnutrition. Mais fort de son passé de lutte syndicale et malgré l’opposition parfois violente de l’élite économique et des tentatives de déstabilisation de la part de l’impérialisme états-unien, Morales entame de profondes réformes afin de combattre les graves problèmes sociaux qui frappent durement le pays.
Juste après son élection, en 2006, il décide de redonner à l’État un rôle majeur dans la refonte de l’économie bolivienne, cette dernière étant basée essentiellement sur l’exploitation du gaz et du pétrole. Les multinationales étrangères s’enrichissent pendant que le peuple meurt de faim. Avant 2006, 82 % des bénéfices liés au pétrole et au gaz allaient dans les poches des transnationales comme BP, SHELL ou encore TOTAL. L’État, lui, ne recevait que 18 % de cette manne. La loi de 2006 sur les hydrocarbures inverse ces chiffres ; désormais 82 % iront à l’État et 18 % aux multinationales. Ces nationalisations courageuses, largement appuyées par la population à l’exception des classes supérieures et faisant fi de l’hostilité des multinationales qui voyaient leur pouvoir économique s’amoindrir, ont permis de lancer de vastes programmes sociaux avec l’aide des pays frères, membres de l’ALBA, dont la Bolivie fait partie comme le Venezuela ou encore Cuba. Ce dernier a notamment envoyé des milliers de médecins comme un peu partout sur la planète. Grâce à l’excellente compétence des médecins cubains reconnue dans le monde entier, des millions de personnes ont ainsi pu être soignées. La mission de santé "Milagro", présente notamment au Venezuela et qui a pour but de soigner les maladies des yeux, a bénéficié à plus de 600 000 Boliviens.
De plus, entre 2006 et 2014, la pauvreté extrême est passée de 38 à 18 % . Enfin, en 2008, le pays est devenu la troisième nation latino-américaine après Cuba et le Venezuela à devenir "territoire libre d’analphabétisme".
Par ailleurs, grâce à une forte croissance économique, l’État bolivien a initié des projets de développement technologique ambitieux : envoi d’un satellite afin d’accroître la connectivité et la réception d’internet, constructions d’éoliennes, lancement de la médecine nucléaire, maisons écologiques... Autant de projets qui ont pour but de consolider l’indépendance économique et énergétique de la Bolivie.
Sur le plan international et dans son intention de se libérer de la tutelle des États-Unis, la Bolivie, tout comme Cuba, le Nicaragua ou le Venezuela, a développé et intensifié ses relations stratégiques et commerciales avec la Chine et ce, au grand dam de Washington qui voit d’un très mauvais œil l’arrivée du géant chinois dans son "pré carré".
Nationalisations, programmes sociaux, réforme agraire, nouvelles coopérations internationales, autant de décisions qui ont fait hurler l’oligarchie nationale et les chancelleries occidentales. Pour les multinationales étrangères ainsi que pour le gouvernement états-unien, l’idée que la Bolivie sorte des pays soumis aux diktats de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International, refuse de libéraliser son économie, nationalise le gaz et le pétrole, se rapproche du diable Chavez, est suffisante pour tenter de déstabiliser le gouvernement démocratiquement élu.
En 2006, Philip Golberg, qui avait dirigé la mission états-unienne à Pristina au Kosovo, devient ambassadeur des États-Unis en Bolivie. Débutent alors des actions violentes dans les régions de Santa Cruz, Tarija, Beni et Pando où vit l’élite bolivienne. Cette dernière, tout en dénonçant l’étatisme, l’autoritarisme et l’indigénisme du président bolivien, organise des référendums illégaux pour réclamer l’autonomie de ces régions riches en hydrocarbures. Des bandes armées sèment le chaos et la terreur, prennent des aéroports ainsi que des édifices gouvernementaux. En septembre 2008, des paramilitaires assassinent sauvagement trente-et-un paysans dans le département de Pando. Ces événements rappellent étrangement les actions violentes qui avaient précédé les coups d’états au Chili en 1973, au Venezuela en 2002, au Honduras en 2009 ou encore en Équateur en 2010. L’objectif de ces violences orchestrées par les États-Unis avec la complicité des oppositions de droite et d’extrême droite nationales est de créer un climat de guerre civile, où la situation serait incontrôlable et justifierait donc une "guerre humanitaire" qui déboucherait ensuite sur un appui financier voire militaire "à ceux qui défendent la démocratie et les droits de l’homme"... Karl Marx avait affirmé : "Celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre". Ces tentatives de déstabilisation échouèrent et renforcèrent l’appui envers le président Morales. L’histoire ne se répéta pas.
De leur côté, les médias occidentaux lorsqu’ils évoquent (très rarement), le cas de la Bolivie, ne s’intéressent que très peu aux réussites socio-économiques du pays andin. Non, ils préfèrent se concentrer sur la posture "populiste" du président bolivien. Il est vrai que montrer les effets positifs sur la conjoncture économique de la reprise en main par l’État de l’économie, des nationalisations, de l’augmentation des dépenses publiques consacrées à l’éducation, à la santé et au logement serait un mauvais message envoyé par les élites économiques libérales aux millions d’Européens qui souffrent tous les jours un peu plus des politiques d’austérité et des privatisations à marche forcée.
Le gouvernement bolivien emmené par son président atypique a, depuis son élection en 2005, transformé en profondeur la société bolivienne. Les avancées en termes de réduction de la pauvreté, de gratuité totale des soins de santé, d’éradication de l’analphabétisme sont remarquables. Néanmoins, le chemin reste long car, de tous les pays victimes du colonialisme espagnol et du néocolonialisme états-unien, la Bolivie est sans doute un de ceux qui en a été le plus sévèrement affecté. La pauvreté y est toujours importante et les inégalités subsistent. Par ailleurs, les tentatives de déstabilisation du pays par les États-Unis restent fortes, notamment depuis que Morales a décidé de ne plus coopérer avec ce simulacre de "guerre contre le narcotrafic" qui a permis aux États-Unis d’intervenir de nouveau en Amérique du Sud.
Avant d’être exécuté en 1781, Tupac Katari, qui avait mené une insurrection indienne contre le colon espagnol, lanca à ces derniers : "Un jour je reviendrai et nous serons des millions". Il semble aujourd’hui que Tupac Katari soit revenu et que son ombre plane au-dessus des millions de Boliviens qui ont repris leur destin en main et ont lancé leur seconde et définitive indépendance ! 10
Élection présidentielle de 2014
Avec 61 % des voix, Evo Morales a été réélu pour la troisième fois, dès le premier tour de l'élection présidentielle, le 12 octobre. Son parti, le MAS (Mouvement pour le socialisme), remporte 85 % des sièges à l'Assemblée législative. À l'exception d'une seule, il arrive en tête dans toutes les provinces du pays, y compris dans celle de Santa Cruz qui était le fief de ses opposants les plus radicaux, la droite et les grands propriétaires qui avaient tenté de le destituer il y a quelques années.11
Le bilan de Morales après 10 ans au pouvoir
En premier lieu, il faut souligner comment Morales a réussi à freiner – sans pour autant l’annihiler -l’avancée inexorable de la vague néolibérale dans son pays. L’affaiblissement du rôle de l’État et la conséquente réduction des dépenses publiques, les privatisations (des entreprises publiques mais surtout des ressources naturelles), la flexibilisation du marché du travail, l’austérité… tous ces traits typiques d’une politique économique néolibérale ont été « neutralisés » par le gouvernement du MAS. Au cours de sa présidence, Evo Morales a nationalisé depuis 2006 plus d’une vingtaine d’entreprises dans des secteurs stratégiques : hydrocarbures, pétrole, électricité, aéroports… Ces opérations ont clairement permis au gouvernement d’augmenter ses revenus, investis par la suite dans d’importants programmes sociaux. Mais ce n’est pas suffisant. Le travail de « dé-néolibéralisation » est loin d’être achevé. De nombreuses (trop nombreuses !) entreprises multinationales sont encore présentes sur le sol bolivien, notamment dans l’exploitation minière et dans l’agro-industrie. La nationalisation est un processus délicat, plus encore dans un pays caractérisé par une situation économique aussi fragile et aussi peu diversifiée comme la Bolivie. Et c’est justement cette « non-diversification » du système économique bolivien, centré presque exclusivement sur l’exportation d’hydrocarbures qui représente aujourd’hui une réalité inconfortable. L’incertitude qui règne aujourd’hui au sein du marché international des matières premières devrait être prise comme une sonnette d’alarme par le gouvernement.
Les améliorations et les progrès en termes sociaux sont indéniables. Selon des sources gouvernementales, reconnues par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), la pauvreté extrême a chuté de 24,3 % à 12,2 % dans les villes et de 62,9 % à 40,9 % dans les campagnes entre 2005 et 2012. Selon le PNUD, la Bolivie est le pays de la région latino-américaine qui a enregistré la plus importante réduction de la pauvreté. Une telle amélioration a été rendue possible par les politiques publiques du gouvernement Morales touchant les thèmes de la sécurité sociale et la volonté de permettre à tout le monde de vivre un vie digne. Il faut citer, entre autres, le programme « Renta Dignidad » (« Dignité de Revenu) qui garantit un revenu aux personnes âgées de plus de 60 ans ne bénéficiant pas d’une pension ; le programme « Bono Juancito » qui lutte contre l’analphabétisme et a permis la réduction drastique de ce dernier ; ou encore le programme « Juana Azurduy » dont l’objectif est de réduire la mortalité maternelle et infantile ainsi que la dénutrition chronique des enfants de moins de deux ans.
L’Index de Gini aussi, instrument pour calculer statistiquement le degré d’inégalité dans un pays, a connu une évolution importante, enregistrant une réduction de 3,5 % entre 2008 et 2012.
Le salaire minimum a connu une ascension depuis l’arrivée au pouvoir de Morales en 2006. En 2005, le salaire minimum national était de l’ordre de 440 bolivianos (environ 50 euros), il s’élève à 1’488 bolivianos (170 euros) en 2014. Une montée qui a permis une amélioration considérable des conditions de vie de la population la plus vulnérable, en plus d’une dynamisation de la mobilité sociale.
Pour conclure, il faut noter aussi la capacité de l’administration bolivienne à consolider l’économie du pays durant les dernières décennies, au bénéfice des plus fragiles. Le cauchemar de l’hyperinflation des années 80 est, aujourd’hui, éliminé. Comme l’explique Stefanoni, « au cours de ces sept dernières années, Evo Morales a expérimenté beaucoup de choses – surtout en ce qui concerne la conception institutionnelle du pays – mais il ne s’est jamais écarté d’une politique macroéconomique attentive à l’équilibre budgétaire ».
Conclusion
Il faut être franc. La Bolivie est encore loin d’avoir éliminé la pauvreté extrême qui frappe les communautés indigènes, rurales et les quartiers urbains, alimentés par l’exode rural. La Bolivie est encore loin d’avoir surmonté sa vulnérabilité sociale, qui fait que réduction de pauvreté ne rime pas toujours avec ascension de classe. La Bolivie est encore loin, en dépit parfois des paroles de ses dirigeants, d’avoir instauré une société socialiste et d’avoir effacé du pays tout résidu néo-libéral. La Bolivie est encore loin d’être un pays intégralement indépendant, étant donné que la majorité des investissements directs nécessitent des crédits étrangers. La Bolivie est encore loin d’avoir éliminé la corruption, commun dénominateur de la grande majorité des pays du soi-disant « Tiers-Monde ».
Oui, en décembre 2013, McDonalds a été chassé du pays, mais Burger King est toujours là, Monsanto aussi et Coca-Cola continue à être la boisson préférée des Boliviens.
Mais d’autre part, comment pourrait-il en être autrement ? En 2006, Evo héritait de l’un des pays où les recettes néo-libérales, préparées par les deux grands chefs, le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, avaient été appliquées avec le plus de rigueur. La désindustrialisation du pays était totale, l’emprise des multinationales sur les riches ressources du sous-sol aussi. La corruption atteignait des niveaux stratosphériques, la pauvreté et la marginalisation sociale constituaient la norme. Le PIB était de l’ordre de 8 milliards de dollars, avec un PIB de 900 dollars par tête d’habitant (contre 3’095 dollars aujourd’hui !). Même si le PIB ne devrait pas être considéré comme un instrument légitime de mesure de la richesse d’un pays, il reste intéressant de le comparer au cours d’une période donnée. 38% de la population vivait dans la pauvreté extrême, c’est-à-dire avec moins d’un dollar par jour. L’espérance de vie atteignait les 63 ans… Comment relever le pays d’une telle situation ? Une seule possibilité : par un processus inclusif, participatif, émancipateur, redistributif et démocratique.
Le processus de changement bolivien est et sera long, difficile, semé d’embûches à la fois externes et internes. Cela reste un processus fondamental pour l’avenir de la Bolivie et de son peuple, mais pas seulement. L’avenir du continent, du réveil latino-américain et du processus d’intégration économique et politique dépend aussi des réussites de chacun. Dans ce mouvement, sans aucun doute, le cas bolivien représente l’un des cas les plus intéressants. Sans oublier que la Bolivie joue un rôle moteur au sein du « bloc progressiste latino-américain », tout comme le Venezuela, le Nicaragua, Cuba et l’Equateur. Un bloc qui participe activement à la dynamique de « multilatéralisation » des relations internationales et qui contraste avec l’unipolarité et l’exceptionnalisme du bloc occidental guidé par les États-Unis. Mais surtout, un bloc qui a très envie de se libérer des dernières chaînes de l’impérialisme, toujours à l’avant-garde et toujours aussi gourmand, notamment dans ces temps de vaches maigres. La crise de 2007/2008 a accéléré le déclin du système économique néolibéral et, par conséquent, de l’ordre unipolaire. Les crises du capitalisme se traduisent, comme l’histoire nous l’enseigne et nous le démontre aujourd’hui, par une intensification de l’agressivité impérialiste. Les événements contemporains en Ukraine et au Moyen-Orient (sans oublier l’Afrique et l’Asie) devraient servir de leçon. Le succès de l’action impérialiste est [pour le système capitaliste] une question qui relève de la survie. C’est dans un tel contexte que les formes de résistance latino-américaines, dont la bolivienne, assument une importance tout simplement vitale pour la liberté des peuples contre le néo-colonialisme.12
La victoire d'Evo MORALES en Bolivie est celle de la MORALE. Arrivé au pouvoir en 2006, MORALES a combattu le modèle néolibéral en nationalisant de nombreuses entreprises qui exploitaient les ressources énergétiques de son pays. Il a ainsi augmenté les salaires et redistribué les terres aux paysans. Une politique sociale a également été menée en faveur des paysans les plus pauvres, pour l'alphabétisation et pour la santé, avec l'aide de Cuba. Sur le plan politique et culturel, il y a eu pour la première fois une promotion des populations indiennes, méprisées et reléguées jusqu'ici. Des aides spécifiques ont été accordées aux mères et aux personnes de plus de 60 ans13. La politique menée a ainsi permis de réduire la pauvreté, le chômage et la mortalité infantile, ce qui prouve bien que le néolibéralisme est une idéologie criminelle car en le combattant, Morales a permis de sauver de nombreuses vies.
Avant 2006, 82 % des bénéfices liés au pétrole et au gaz allaient dans les poches des transnationales comme BP, Shell ou encore Total. L’État, lui, ne recevait que 18 % de cette manne. La loi de 2006 sur les hydrocarbures inversa ces chiffres ; désormais 82 % revenait à l’État et 18 % aux multinationales.
À travers Evo MORALES, Dieu nous enseigne la MORALE en mettant en lumière le combat de cet homme politique pour redistribuer plus équitablement les richesses ; mais le peuple bolivien doit encore récupérer les 18 % restants en expropriant sans indemnité les actionnaires des multinationales.
Evo Morales succédait en 2006, à la présidence de la République, à Gonzalo Sánchez de Lozada, un « propriétaire minier, parlant l'espagnol avec un accent nord-américain. Losada était le prototype même du satrape néolibéral installé par l'Occident. Milliardaire en dollars, il avait vécu la plus grande partie de son temps à Miami. Il appliquait consciencieusement la politique de privatisation, dictée par ses maîtres. Pour lui, les Boliviens avaient inventé un terme pittoresque : ''Vende-partria'', celui qui vend le pays morceau par morceau. »14
En 1997, Lozada a bradé les réserves de gaz naturel, qui appartenaient au peuple bolivien, à quelques 26 compagnies étrangères, parmi lesquelles Total (France), British Gaz (Grande-Bretagne), Exxon Mobil (États-Unis), Repsol (Espagne), etc.
En 2003, le faible prix auquel le gouvernement du président Lozada s'apprêtait à vendre le gaz avait entraîné une agitation populaire, dirigée par des syndicalistes paysans et par la Centrale Ouvrière Bolivienne (COB). Ce projet était d'autant plus choquant, aux yeux des opposants, que par ailleurs la Bolivie était très endettée et que la misère était immense (la moitié des neuf millions d'habitants vivait avec deux dollars par jour).
À l'époque, Lozada avait tenté la manière forte en faisant mitrailler des manifestants. Mais la répression, qui avait fait plusieurs dizaines de morts, avait plutôt fait grandir la colère et il avait dû jeter l'éponge.15
Gonzalo Sánchez de Lozada, également surnommé « GONI », est né le 1er juillet 1930 (1 7 1930).
1x7x1930 = 13515
Le code postal 13515 est celui de la commune d'ÉGUILLES dans les Bouches-du-Rhône.
ÉGUILLES se prononce comme le mot AIGUILLES.
Jésus a déclaré : « Il est plus facile à un chameau d'entrer par le trou d'une AIGUILLE qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. »
À travers ce signe, Dieu nous enseigne la MORALE afin que personne ne devienne riche pour que les richesses soient équitablement redistribuées.
Dieu associe l'AIGUILLE à « GONI » car il nous fait comprendre que l'inégale redistribution des richesses entraîne l'AGONIE de millions d'enfants chaque année. Effectivement, lorsque MORALES a succédé à GONI, il a taxé plus largement les profits des capitalistes du secteur énergétique afin qu'une plus grande partie des richesses revienne au peuple ; le taux de mortalité infantile s'est alors réduit. La MORALE de l'histoire, c'est que lorsqu'on partage les richesses, les enfants ne meurent pas de pauvreté, c'est logique, mais la majorité des citoyens dans le monde a du mal à le comprendre.
MORALES est un ancien BERGER donc Dieu nous AIGUILLE à travers lui en nous montrant le chemin à suivre. La Bolivie reste aujourd'hui l'un des pays les plus inégalitaires au monde parce que MORALES n'a pas exproprié tous les capitalistes du pays alors il reste du chemin à parcourir mais MORALES a tout de même suivi la bonne voie.
Désormais, pour entrer dans le royaume de Dieu, nous devons lutter pour ABOLIR le néolibéralisme afin de supprimer les inégalités.
BOLIVIE = BOLI VIE
ABOLIS le néolibéralisme et tu obtiendras la VIE éternelle.
La capitale de la Bolivie est La PAZ.
La PAZ signifie la PAIX en espagnol.
Dieu nous fait comprendre que la PAIX régnera dans le monde lorsque nous aurons ABOLI le capitalisme.
L'Olympique de Marseille est le seul club français à avoir remporté la Ligue des Champions de football, et il a battu en finale le MILAN AC grâce à un but de Basile BOLI.
Adolf Hitler a déclaré que le IIIe REICH durerait MILLE ANS.
MILLE AN = MILAN
A C = ASSEZ
REICH = RICHE
C'est ASSEZ, le IIIe REICH ne durera pas MILAN donc Dieu nous demande d'ABOLIR le règne du RICHE pour que les richesses soient équitablement redistribuées entre chaque être humain et que la MORALE règne ainsi sur la Terre.
Gonzalo Sánchez de Lozada était surnommé « GONI ».
Actuellement, des millions d'enfants sont en train d'AGONISER dans les pays du Tiers Monde alors que le RICHE accapare des fortunes phénoménales, donc pour sauver la vie de ces enfants, les peuples doivent suivre l'exemple de MORALES en s'attaquant aux profits des capitalistes afin que les richesses soient équitablement redistribuées.
Dieu nous AIGUILLE ainsi à travers MORALES.
Son parti politique se nomme le MAS.
MAS est l'inverse de SAM.
Les États-Unis sont surnommés « le pays de l'Oncle SAM ».
Dieu nous fait comprendre à travers le MAS que le pays de l'Oncle SAM applique la MORALE inverse de celle qu'il nous a enseigné.
Dieu nous a donné l'ordre de ne jamais donner la mort ; or les dirigeants des États-Unis ont multiplié les guerres impérialistes et ainsi tués plus de 10 millions d'êtres humains depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Dieu nous a enseigné que les riches ne vont pas au paradis or les États-Unis sont le 2e pays au monde qui compte le plus de milliardaires, et la devise qui règne dans le pays est « Enrichissez-vous ! »
Dieu a fustigé l'accumulation d'argent et l'idolâtrie or les États-Unis idolâtrent l'argent.
Sur chaque billet de banque américain est inscrit la mention « In god we trust » ( Nous avons confiance en Dieu) ; or en votant pour le capitalisme, les citoyens des États-Unis montrent qu'ils font avant tout confiance au dieu Argent. Les dirigeants de ce pays éprouvent une haine viscérale envers le communisme car le but de cette idéologie est de créer un monde égalitaire, sans classes sociales, dans lequel les richesses seraient équitablement redistribuées ; par conséquent, durant des décennies – afin que les capitalistes puissent continuer à s'enrichir – les dirigeants des États-Unis ont chassé les communistes dans le monde entier ; ils les ont bombardé, torturé, tué, alors que le communisme est la plus MORALE des idéologies, la plus juste, la plus égalitaire ; et je précise que le communisme en ex-URSS n'avait rien à voir avec le communisme. Je ne suis pas communiste, mais c'est l'idéologie qui – d'un point de vue économique – se rapproche le plus de la MORALE biblique ; or les dirigeants des États-Unis l'ont toujours combattu avec acharnement pour que le dieu Argent règne sur la Terre, c'est la raison pour laquelle le MAS est l'inverse du pays de l'oncle SAM.
MORALES n'est pas communiste, mais il a mené une politique inverse de celle de l'Oncle SAM en cherchant à redistribuer plus équitablement les richesses de son pays : il a ainsi suivi la MORALE que Dieu nous a enseigné.
MORALES est un ancien berger et Dieu a tracé le chemin à suivre pour obtenir la PAIX dans le monde à travers les annonces que MORALES a faites quand il est arrivé au pouvoir :
- La production de coca : il a affirmé sa volonté de lutter contre le trafic de drogue et que l'une des lignes de son futur gouvernement sera : « zéro cocaïne, zéro trafic de drogue ». Mais il a précisé : « il ne peut y avoir, sous prétexte de lutte contre la drogue, zéro coca ou zéro cocaleros (le nom des cultivateurs de coca), il faut changer ces politiques ». Il désire, dans cette optique, voir dépénalisée au niveau international la culture de la coca. La mastication de la feuille de coca est une tradition millénaire en Bolivie, et l'effet, bien que procurant une stimulation, n'a que fort peu à voir avec celui de la cocaïne.
- La présence militaire étrangère : concernant les États-Unis, il estime que sous couvert de lutte contre la culture de la coca, les États-Unis installent des bases militaires. Il estime qu'actuellement : « dans le cadre de politiques de lutte contre le trafic de drogue, les forces armées et la police sont subordonnées à des forces étrangères armées et en uniforme ». S'y opposant, il a ajouté : « nous mènerons la lutte contre le trafic de drogue, mais sans aucune intervention policière ni militaire d'un pays étranger ».
- La gestion des ressources naturelles : il ne compte pas chasser les multinationales du pétrole de son pays, mais nationaliser les entreprises exploitant les ressources naturelles, notamment l'industrie gazière et éventuellement pétrolière. En mai 2006, cette « nationalisation » passe surtout par une renégociation des contrats avec les multinationales.16
Pour obtenir la PAIX :
- Nous devons nationaliser les grands secteurs de l'économie mais sans indemniser les actionnaires.
- Nous devons lutter pacifiquement en nous alliant avec les citoyens des États-Unis pour détruire les bases militaires US qui sont une menace constante notamment pour les populations arabes au Moyen-Orient ; car depuis 1980, « les États-Unis se sont lancés dans des actions militaires offensives dans au moins treize pays du Grand Moyen Orient. Depuis lors, chaque président américain a envahi, occupé, bombardé ou déclaré la guerre à au moins un pays de la région. Le total des invasions, occupations de territoires, bombardements, d'attaques de drones et de lancements de missiles de croisière se monte à plusieurs douzaines. Les bases militaires américaines occupent une région établie sur la plus importante concentration de réserves mondiales de pétrole et de gaz naturel, depuis très longtemps considérée comme le lieu le plus essentiel de la planète en termes géopolitiques. Ces bases, par leur seule existence, ont contribué à générer la montée du radicalisme et à exacerber les sentiments anti-américains. Comme l'ont démontré l'exemple d'Oussama ben Laden et celui des troupes américaines en Arabie Saoudite, les bases militaires ont provoqué l'élan militant et les attaques contre les États-Unis et ses citoyens. »17 Ces bases sont donc une menace permanente pour la paix, et les peuples doivent pouvoir nationaliser sans indemnité les multinationales étrangères qui exploitent les ressources énergétiques de leurs pays, sans avoir la menace en retour d'être bombardés par l'armée américaine.
- Pour atteindre ces objectifs et convaincre les électeurs de renverser le capitalisme, nous devons d'abord commencer par mener la révolution humaniste avec la production de notre propre COCA pour prendre des parts de marché à COCA-COLA et ainsi montrer au monde qu'il existe une alternative au nazi-capitalisme.
Dieu nous montre ainsi le chemin à suivre pour nous libérer de la dictature totalitaire du capitalisme et si nous suivons ses prescriptions, nous obtiendrons enfin la PAIX dans le monde.
MORALE = 13x15x18x1x12x5 = 210600
210600 = 2016 00
00 = ce sont des yeux.
Depuis 2016 – l'année de la mise en ligne de ce site internet – Dieu redescend sur Terre pour nous enseigner la MORALE.
Il nous demande simplement de redistribuer équitablement le PAIN et de prendre le contrôle des multinationales afin que la PAIX règne enfin sur la Terre.
Evo Morales a apporté un progrès considérable en Bolivie mais il n'a pas révolutionné la vie des Boliviens. Il a ainsi amené une évolution mais pas une révolution car le pays reste toujours entre les mains des capitalistes. Alors la route est encore longue avant que le peuple bolivien se libère complètement de la dictature du roi Argent.
Le travail des enfants en Bolivie
« La situation de travail des enfants en Bolivie peut être dépeinte par l’histoire de Carla ; une jeune fille de sept ans qui vendait toute la journée des cigarettes et des sucreries dans les rues et les bars. Elle avait des amis qui habitaient dans la rue et « sniffaient » chaque jour un tube de colle pour ne pas sentir le froid et la faim. A l’âge de 10 ans, Carla va rencontrer un membre du foyer d’accueil pour fille, la « Casa Kantuta », soutenu par l’UNICEF qui l’aidera à retrouver le chemin de l’école. L’histoire de Carla, bien que datant de l’année 2003 peut être un aperçu de la situation des enfants en Bolivie qui très tôt sont livrés à eux-mêmes.
En 2014, le gouvernement bolivien a autorisé le travail des enfants à partie de 10 ans, ce qui contrevient aux conventions internationales. Quel est l’impact potentiel de cette mesure ?
Le travail des enfants en Bolivie est particulièrement important. En effet, en 2008, près de 850 000 enfants travaillent en Bolivie, représentant 25,9 % des 5 à 14 ans selon les données l’étude sur les enfants en hors de l’école en 2008 de l’UNICEF. Il va du cirage des chaussures, de la vente de cigarettes ou autres, jusqu’au travail des mines. La mine de Potosi qui été pendant longtemps source de production d’argent est aujourd’hui sinistrée par une pauvreté chronique. Partout, les enfants travaillent, parfois très jeunes, sans grand espoir de s’extraire de ces conditions de vie désastreuses ; rapporte un reportage de France 24.
Les régions de la Paz et de Potosi sont connues pour les exploitations minières où le travail des enfants s’avère dangereux. À Potosi, les enfants travaillent en moyenne 81 heures par semaine, correspondant à plus du double du travail d’un adulte dans la plupart des pays.
En plus de sa prédominance, le travail des enfants en Bolivie se déroule dans des situations difficiles ; il importe de se porter sur les causes de ce phénomène et d’explorer les actions mis en place pour y remédier.
Pour une population vivant dans des conditions précaires, le travail des enfants se trouve être une source de revenu.
La raison majeure qu’évoquent les enfants pour justifier leur travail est le besoin de ressources financières. Pour les enfants sans abris, ce n’est plus un choix mais plutôt une nécessité. Dans les divers témoignages, des enfants qui travaillent veulent aider leurs parents financièrement.
Le travail des enfants serait donc un phénomène qui s’impose aux plus pauvres.
Le travail des enfants est également plus visible dans le milieu rural (plus de 53 %) et modéré dans le milieu urbain (9 %). En effet, selon l’ONG Humanium, la Bolivie est l’un des pays les plus pauvres au monde qui connaît une situation économique très délicate, en particulier dans les régions rurales. Plus de 60 % des Boliviens vivant dans les zones rurale n’ont pas accès à l’eau potable et plus de 20 % ne disposent pas de toilettes.
Ces conditions des populations seront donc celles qui les poussent à mettre très tôt l’enfant face aux réalités de la vie et à le pousser à ramener des revenus pour participer aux dépenses du ménage et à la survie de la famille.
Fait culturel
En Bolivie, pays de dix millions d’habitants, le travail des enfants est culturellement considéré comme normal, et il existe même un syndicat de jeunes ouvriers créé en 2011, l’Unatsbo, qui milite pour sa régularisation et refuse tout âge légal minimum.
Le pourcentage du travail des enfants dépend aussi du niveau scolaire du chef de famille, lui même bien sûr lié au revenu.
Plus le chef de famille est avancé au niveau scolaire, moins les enfants travaillent. Toutefois, le travail des enfants n’est pas nul pour les diplômés du supérieur, ce qui montre que malgré le niveau d’études, le travail des enfants reste d’ordre culturel. Le chef de l'État Bolivien, Evo Morales lui-même, a commencé à travailler très jeune et soutient que le travail aide à développer la « conscience sociale ».
Un directeur de briqueterie affirme qu’''il vaut mieux leur inculquer depuis tout petit ce que signifie le travail, ce que signifie les études pour qu’ils prennent conscience de la valeur de qu’ils obtiennent à la sueur de leur front''.
C’est dans ce contexte assez propice, que le président bolivien Evo Morales a instauré la Loi autorisant le travail des enfants à partir de l’âge de 10 ans (le 2 Juillet 2014).
Cette loi vise à la fois à améliorer les conditions de travail des enfants mais légalise aussi ce travail en contradiction avec les conventions internationale.
En effet, la Bolivie a adhérer à la convention 138 de l’OIT qui stipule que l’âge minimum légal pour travailler dans les pays en développement est de 14 ans.
Cette loi a été revendiquée par l’Unatsbo qui trouve l’âge légal de travail trop avancé. Selon eux, elle est comme pour en « finir avec l’hypocrisie » et décrire la réalité qui semblerait être la même au Brésil, en Argentine, au Pérou et aux Etat unis.
Les spécificité culturelles nationales ont donc primé sur le droit international, ce qui peut créer un dangereux précédent. En effet, dans les pays où le travail des enfants est peu encadré, l’abaissement de l’âge légal du travail peut avoir des conséquences catastrophiques et légitimer des pratiques qui contreviennent aux droits humains et au principe de scolarisation universelle.
Impact négatif sur les enfants
Le travail des enfants avec un nombre élevé d’heures de travail a sûrement un impact négatif sur la scolarisation des enfants. Il est clair que la loi visant à autoriser le travail des enfants dès l’âge de 10 ans constitue une entrave à l’atteinte des objectifs du millénaires, l’éducation pour tous.
L’adoption de la dite loi irait dans le sens de l’éradication de la pauvreté extrême qui est le premier pilier de l’agenda patriotique 2025. Cependant, est-il possible de percevoir une réduction de pauvreté sans éducation quand on sait qu’une année d’éducation supplémentaire est associée à un plus grand revenu individuel et collectif (au niveau macro) ? Où l’enfant de 10 ans est-il capable de joindre éducation et travail ? Ce n’est pas l’avis des ONG telles que Anti-Slavery International (contre l’esclavage) et Human Rights Watch qui pensent que cette loi pourrait produire des effets contraires. Il n’est pas possible d’aller à l’école lorsque l’on travaille 80 heures par semaine comme c’est le cas dans la région de Potosi.
Aussi, le travail des enfants dans des zones dangereuses réduisent la durée de vie de la population qui a la plus basse espérance de vie de la sous région (65 ans selon la Banque mondiale), notamment dans les mines où le travail s’avère plus rude. D’après une étude de l’UNICEF, l’espérance de de vie des enfants travaillant dans les mines ne dépasse pas 40 ans sûrement à cause des condition de travail insalubre, techniques rudimentaires, et l’exposition aux maladies pulmonaires.
Dans cette situation de non valorisation de l’enfance, il serait préférable de lutter contre le travail des enfants en leur apportant de l’aide comme en a bénéficié Carla plus haut. Cette action est plutôt menée par les organismes internationaux et les ONGs sur place. »18
En Bolivie, les enfants sont obligés de travailler pour survivre, c'est la dure réalité du pays. Les bénéfices des entreprises qui exploitent les ressources énergétiques du pays, sont taxées à 82 %, c'est-à-dire que 18 % des richesses sont accaparées par une minorité d'actionnaires, alors que cet argent devrait être redistribué aux familles pauvres afin de mettre un terme au travail des enfants. Le capitalisme est un système économique criminel qui force ainsi des enfants à travailler. Les terroristes islamistes ne sont pas les seuls à mériter le qualificatif de « barbares ».
L'exemple de la guerre de l'eau en Bolivie doit inspirer le combat humaniste mondial :
La guerre de l’eau à Cochabamba
L’histoire d’une victoire exemplaire, mais partielle, contre la privatisation de l’eau
En 1999, le gouvernement bolivien décide de continuer ses réformes néolibérales et de privatiser la distribution de l’eau à Cochabamba, la 4e ville du pays. Le but annoncé : apporter l’eau potable au tiers des habitants qui n’y ont pas accès. Avec l’appui de la Banque Mondiale et l’accord des autorités locales, la gestion de l’eau est confiée à Bechtel, la plus grande entreprise d’ingénierie des États-Unis. Le prix de l’eau devient très vite inabordable (jusqu’à 300% d’augmentation) et sa marchandisation scandalise une population qui considère l’eau comme un bien commun et sacré. En janvier 2000, se crée une coordination pour l’eau et la vie composée d’un large front d’associations, de syndicats et de paysans. Elle n’est pas entendue et pendant des mois, un rapport de force se crée avec le gouvernement.
Elle organise des manifestations et des blocages de rue auxquels toute la population participe. Le gouvernement tente de réprimer la contestation en déclarant l’état de siège et en arrêtant les dirigeants du mouvement. Loin de calmer les esprits, la colère monte et les manifestations qui suivent font un mort et des centaines de blessés. Pour éviter l’effet de contagion dans tout le pays le gouvernement est contraint de négocier et accepte toutes les revendications de la Coordination. Bechtel a dû partir et le gouvernement a dû modifier la loi sur l’eau.
La société américaine n’abandonne cependant pas la partie et 18 mois plus tard, porte plainte à Washington devant le tribunal commercial de la Banque Mondiale (CIRDI) pour réclamer au gouvernement bolivien 25 millions de dollars. Une somme jugée équivalente aux bénéfices escomptés pour les 40 ans de la concession.
La Bolivie a perdu la première bataille juridique car la plainte a été jugée recevable mais c’est sans compter sur la mobilisation de centaines d’associations aux États-Unis et dans le monde qui ont fait pression sur Bechtel. L’entreprise a sans doute estimé que le million de dollars investi et prétendument perdu à Cochabamba ne valait pas les pertes liées à son image. En 2005, elle abandonne donc sa plainte pour en finir avec cette histoire.
Une victoire partielle
Cinq ans après le soulèvement, seulement 55 % des Cochabambins sont branchés au réseau d’eau potable du SEMAPA, l’entreprise publique assurant le service. Celle-ci était endettée de 20 millions de dollars et malgré sa démocratisation, elle n’ a pas reçu les moyens pour desservir tous les habitants.
Aussi, 25 % de la population s’approvisionnent auprès des centaines de comités de quartiers auto-gérés ; 20 % de la zone Sud parmi les plus pauvres doit se procurer l’eau à prix fort auprès des micro entreprises de citernes. La Coordination a réussi à chasser Bechtel mais pas à obliger l’État à fournir l’eau aux populations qui n’ont pas les moyens de payer les factures.
Dix ans après, ce qui fut appelé la Guerre de l’eau et malgré l’accession au pouvoir d’Evo Morales en 2006, il y a peu d’avancées et une partie de la population ainsi que des associations sont fort déçues.
Les enseignements de cette lutte pour nos mouvements citoyens
- Se méfier de la propagande des entreprises et des politiques qui, pour vendre une privatisation, disent qu’ils n’ont pas le choix, promettent une baisse des tarifs et une eau de qualité pour tous grâce à leur technologie… À Bruxelles, par exemple, pour la Station d’Épuration Nord déléguée à Veolia, la Région bruxelloise a invoqué les critères de Maastricht limitant ses capacités d’emprunt pour faire appel aux investissements privés et signer un contrat avec la société Veolia. L’inauguration a été faite en grande pompe pour vanter le savoir-faire de Veolia, les qualités technologiques et écologiques de la nouvelle station… Suite a des erreurs techniques, la station a entraîné une importante pollution de deux rivières et un fleuve flamands, les eaux usées de 1,4 million d'habitants s'y étant déversées sans retraitement pendant plusieurs jours.
- S’informer et exiger la participation aux décisions concernant la gestion de l’eau (transparence des PPP, surveillance des tarifs, proposition de lois…)
- La mobilisation à Cochabamba a réussi grâce à un front large impliquant la population, et de manière horizontale où tout le monde pouvait s’exprimer.
- Pour voir aboutir ses revendications le mouvement n’a pas hésité à utiliser des moyens d’action radicaux face à la répression du gouvernement et de l’armée. Une volonté inébranlable, un courage immense et la capacité de maintenir la mobilisation dans le temps ont été des facteurs déterminants pour gagner cette campagne.
- Une défense juridique face à ces grandes compagnies n’est pas suffisante, elle doit être accompagnée de campagnes publiques qui peuvent leur faire perdre beaucoup de clients.
- On ne peut pas se contenter d’une opposition aux entreprises privées, il faut que le droit à l’eau se concrétise par un service public efficace avec la gratuité pour les plus pauvres.19
« En Bolivie, la ''guerre de l’eau'' fut l'événement-clé de l’histoire du pays et épisode déclencheur de la dynamique sociale et politique qui conduisit à l’élection de Evo Morales en 2006. La révolte de grande ampleur envahit les rues de la ville, obligeant, après 4 mois de lutte, la multinationale Bechtel à quitter le pays.
La victoire de la "guerre de l’eau" est à saisir comme une victoire du peuple contre la tyrannie des multinationales. Un exemple pour les peuples du monde entier en lutte contre le néo-colonialisme. Au sein de la ''coalition" qui permit cette victoire, les “cocaleros” jouèrent un rôle capital. »20
La guerre de l'EAU en Bolivie symbolise l'Alliance de l'EAU.
À travers cette guerre, Dieu nous a donné la preuve que l'unité du peuple peut renverser César.
Lorsque Bechtel a porté plainte, la Bolivie a remporté la victoire grâce à la mobilisation de centaines d’associations aux États-Unis et dans le monde qui ont fait pression sur Bechtel.
Dieu nous fait ainsi comprendre que les peuples doivent être unis politiquement pour renverser le pouvoir de la Bête.
Dieu change le VIN en EAU pour nous unir car jamais dans l'histoire de l'humanité, des hommes se sont unis aux quatre coins du monde pour lutter contre la privatisation du VIN.
L'EAU unit les hommes alors que le VIN les sépare.
Nous devons engager la guerre de l'EAU, c'est-à-dire nationaliser sans indemnité toutes les multinationales comme BECHTEL qui accaparent les ressources naturelles de la Terre.
BECHTEL = 2+5+3+8+12+5+12 = 55
Le chef-lieu du département 55 est la ville de BAR-LE-DUC.
Le BAR symbolise l'EAU de la nouvelle Alliance car à travers la guerre de l'EAU, Dieu nous ÉDUQUE en nous faisant comprendre que nous devons nous unir politiquement avec tous les peuples pour prendre le contrôle des multinationales comme BECHTEL – afin de partager équitablement les richesses de la Terre entre chaque être humain. Dieu nous ÉDUQUE ainsi en nous enseignant la MORALE.
La GUERRE de l'EAU a été menée en Bolivie, dont la capitale est la PAZ.
Dieu associe l'EAU et la PAIX.
Nous devons donc mener une GUERRE pacifique pour instaurer la PAIX dans le monde.
CHE Guevara, la figure emblématique du combattant anticapitaliste, est mort en BOLIVIE.
CHE = 3x8x5 = 120
120 se prononce SANS VIN.
Le VIN symbolise le SANG = SANG VIN.
Dieu nous demande ainsi de lutter contre le capitalisme à l'instar du CHE mais SANS verser une seule goutte de SANG.
BOLI VIE =
ABOLIS le nazi-capitalisme de manière pacifique et tu obtiendras la VIE éternelle.
La faute morale de Morales ?
En février 2016, se tient un référendum devant modifier la Constitution pour permettre à Evo Morales de briguer un quatrième mandat de président, ce qui lui permettrait potentiellement d'être président jusqu'en 2025. Ce scrutin intervient alors qu'Evo Morales est accusé de corruption, soupçonné d'avoir usé de son influence en faveur de son ancienne compagne, Gabriela Zapata, dont l'entreprise a signé des contrats avec le gouvernement pour des centaines de millions de dollars ; plusieurs enquêtes judiciaires sont alors ouvertes. Le « non » l'emporte avec 51,3 % des suffrages, ce qui constitue la première défaite électorale d'Evo Morales.
Les résultats sont lourds de conséquences pour le pays et traduisent aussi un recul systématique des gouvernements dits progressistes en Amérique latine.
En sa faveur, le gouvernement avait les voix de la paysannerie indigène et l’appui de la direction des syndicats : la COB, la Fédération des Miniers, les Fabriles... La Bolivie connaît un fort processus d’étatisation et de cooptation du mouvement populaire. Néanmoins, les grandes villes ont voté pour le Non : ainsi, Morales a perdu à Santa Cruz, Potosí, Cochabamba et aussi à El Alto, banlieue populaire de La Paz où le MAS a aussi perdu la mairie quelques mois auparavant. La petite bourgeoisie ainsi qu’une partie de la classe ouvrière, de la population des quartiers, de la jeunesse, se sont prononcés contre la réélection de Morales.
L’appui à celui-ci reste pourtant loin d’être négligeable et le MAS peut continuer à rêver de rester au pouvoir pendant de longues années. Son gouvernement est le plus stable de l’histoire de la Bolivie et le ministre de l’Économie est en place depuis 10 ans. Le climat des affaires est excellent, le budget est relativement contrôlé et les investisseurs étrangers présents.
Toutefois, les bases du régime se fissurent. La prospérité, relative, de la Bolivie et la popularité du MAS, se sont appuyés sur les revendications indigènes et la hausse du prix des matières premières. La réforme agraire n’était pas au programme du gouvernement, et l’industrie minière s’est développée sur une base « extractiviste ». De plus, les prix du gaz et du soja sont en train de s’effondrer. L’augmentation de la rente pétrolière avait permis une politique fiscale expansive, mais aujourd’hui les programmes sociaux disparaissent. Par contre, la corruption et le clientélisme continuent d’être à l’ordre du jour. Le MAS est populaire, mais le gouvernement de Evo Morales n’est ni anti-impérialiste révolutionnaire ni anticapitaliste, et sa base populaire est contrôlée par l’appareil d’État.21
À travers MORALES, Dieu nous enseigne ainsi la MORALE dans le sens où cet homme politique a mis en place un plus juste partage des richesses de son pays mais il n'a pas été assez loin. La Bolivie a en effet besoin d'une révolution humaniste afin que le peuple prenne le contrôle de la totalité des richesses pour éradiquer le chômage et la pauvreté. Par ailleurs, à travers l'éventuelle faute MORALE de MORALES, Dieu nous fait comprendre que les peuples doivent prendre collectivement le pouvoir en main afin de mettre un terme à la corruption et ainsi permettre à la MORALE de régner enfin sur la Terre.
Morales contraint à la démission
Le 10 novembre 2019, après vingt jours de crise, sous la pression de la droite et de l’armée, le président bolivien Evo Morales été contraint à la démission.
Morales avait perdu un référendum, censé lui permettre de se représenter une quatrième fois à l’élection présidentielle, qui avait été sa première défaite dans les urnes. Il avait cependant obtenu l’autorisation d’un tribunal pour se représenter. Son succès à l’élection, avec dix points d’avance sur son adversaire, a entraîné des affrontements de rue, orchestrés par la droite, qui ont fait trois morts et 383 blessés.
La droite a eu le soutien de l’OEA, l’Organisation des États américains, très liée à Washington, qui a dénoncé une élection entachée d’irrégularités. Evo Morales a alors annoncé de nouvelles élections et la réforme du tribunal électoral, sans que cela calme la protestation. Mais le coup de grâce est venu de l’armée et de la police, quand les commandants en chef de ces deux corps lui ont demandé de démissionner « pour permettre la pacification et le maintien de la stabilité, pour le bien de notre Bolivie ».
La démission de Morales, réfugié au Mexique, a entraîné une cascade de démissions politiques, mais elle a surtout déclenché la colère des classes populaires, qui prenaient pour cible la droite.
Cette dernière était dirigée par Carlos Mesa, ex-président et candidat perdant de la récente présidentielle, et Fernando Camacho, patron et président du comité civique de Santa Cruz, ville et région riche en gaz, où les possédants avaient tenté en 2008 de faire sécession avec le soutien des États-Unis. Ils s’appuyaient sur un bloc conservateur réunissant l’Église catholique et les évangélistes, pour tenter de rétablir leurs privilèges égratignés par les mesures de Morales en faveur des déshérités.
Bénéficiant, grâce à la production de gaz, de ressources importantes plus stables que la rente pétrolière, Morales a mené des politiques sociales comparables à celles de Chavez au Venezuela. Le salaire minimum a été régulièrement augmenté, de 300 % entre 2007 et 2016, des pensions de retraites instituées.
En 2016, la Bolivie avait le taux de chômage le plus bas d’Amérique du Sud (4 %). Selon l’OMS, de 2007 à 2014, le budget de la Santé a progressé de 173 %. Les campagnes de vaccination ont éliminé ou réduit la poliomyélite, la rubéole et la rougeole. De 2007 à 2017, la mortalité infantile a reculé de 50 % et la sous-nutrition des enfants de 14 %. Le taux d’analphabétisme est tombé de 13 à 4 %.
En conséquence, la troisième réélection de Morales en 2014 avait été pour lui-même un succès, grâce à ses programmes sociaux et à une croissance record de 6,5 %, au point qu’il s’est cru autorisé à se faire construire un palais pharaonique, une tour de 29 000 m² regroupant tous les services, présidence, vice-présidence et ministères, mais aussi un luxueux appartement pour le chef de l’État.
Ce n’était plus le Morales qui, en arrivant au pouvoir, avait réduit de moitié son salaire de président et celui des hauts fonctionnaires. En fait, au pouvoir, il a toujours ménagé les classes possédantes. Comme Chavez au Venezuela, il a recherché le compromis, y compris quand celles-ci devenaient trop agressives, comme en 2008 lors de leur tentative de sécession. Dès le début, Morales avait annoncé qu’il ne comptait pas chasser du pays les multinationales, mais seulement renforcer le poids de l’État dans le secteur des hydrocarbures afin d’accroître la part de revenus de la Bolivie. Son gouvernement a seulement révisé les contrats d’exploitation des compagnies étrangères, les rendant plus contraignants.
La réaction de colère de ses partisans montrait que Morales disposait de larges soutiens dans les classes populaires. Mais visiblement il n’a pas envisagé ou pas voulu s’appuyer sur leur mobilisation pour neutraliser l’opposition. Les travailleurs et les opprimés étaient désormais directement face à des adversaires à l’offensive.22
La droite s’approprie la présidence
La démission d’Evo Morales et son départ vers le Mexique ont entraîné une cascade de renoncements de ses alliés aux postes politiques qui auraient pu assurer l’intérim. Une sénatrice très conservatrice s’est empressée de remplir ce vide.
Jeanine Añez s’est proclamée présidente devant un Parlement croupion, puisque les députés majoritaires du parti de Morales, le MAS, l’avaient boycotté, ce à quoi le Tribunal constitutionnel n’a rien trouvé à redire. Et, bien sûr, elle a été saluée par l’armée, la droite et Washington.
La sénatrice est entrée dans le palais présidentiel, la Bible à la main, en déclarant : « Dieu a permis que la Bible entre à nouveau au palais. Notre force est Dieu, notre pouvoir est Dieu », de quoi ravir la droite réactionnaire de toute l’Amérique latine. C’était aussi une déclaration contre la Constitution laïque mise en place par Morales.
Elle a redit qu’elle était là pour préparer de nouvelles élections, mais elle n’était peut-être pas pressée que ces élections aient lieu. Elle a d’ores et déjà insisté sur le fait que, si le MAS pouvait présenter un candidat, ce ne pouvait être en aucun cas Morales.
Jeanine Añez prétendait également pacifier le pays. Mais son arrivée a plutôt attisé les feux. En effet elle est connue pour des déclarations racistes dans le passé contre les Boliviens d’origine indigène, y compris Morales. Cela n’a pas manqué de raviver la colère des partisans du président sortant, qui refusaient d’être présidés par une raciste.
La droite et la bourgeoisie de la région de Santa Cruz, dirigées par Fernando Camacho, a mis fin à ses manifestations, mais la population favorable à Morales a continué de manifester. Les pancartes « Non au coup d’État » et les drapeaux indigènes y étaient nombreux. Le jour de l’autoproclamation, La Paz était bloquée, les magasins et les écoles fermés, et la vie quotidienne tournait au ralenti. À Cochabamba, il y a eu des affrontements violents avec la police et des appels à la guerre civile. Les tensions étaient donc bien loin d’être apaisées.
Le lendemain, des manifestants venus de l’Altiplano ont commencé leur marche vers La Paz. Si les responsables politiques du MAS ont fait des déclarations dans le sens de l’apaisement, la base du parti était consciente que la droite allait tenter de détricoter les programmes sociaux qui ont sensiblement amélioré les conditions d’existence des plus démunis. Elle entendait bien s’y opposer.23
Le retour du parti de Morales
Le 18 octobre 2020, Luis Arce, le candidat du MAS, le parti d’Evo Morales, a remporté l’élection présidentielle dès le premier tour avec 52,4 %, contre 31,5 % à son adversaire de droite, Carlos Mesa. Avec plus de vingt points d’écart, c’est un camouflet pour la droite qui depuis onze mois a tout fait pour écarter le MAS de la présidence.
La sénatrice de droite, Janine Añez, avait été nommée présidente par intérim, pour une période de trois mois, qui s’est prolongée de huit mois supplémentaires. Les quartiers populaires s’étant mobilisés contre le départ de Morales, la répression a été violente, faisant trente morts.
Remarquée pour son caractère autoritaire et son racisme anti-indiens et antipauvres, Añez, la Bible à la main, avait dénoncé Evo Morales et ses ministres comme séditieux, terroristes et génocidaires, rien de moins. Elle a rompu avec le Venezuela et Cuba, renoué avec Washington et reprivatisé l’entreprise d’électricité de Cochabamba, renvoyant à cette occasion son ministre de l’Économie qui s’y opposait. En onze mois, elle a ainsi usé trois ministres de la Santé, trois à l’Économie, trois autres à la Planification du développement, trois dans les Mines et quatre au Développement productif !
Comme dans la plupart des pays d’Amérique latine, le service de santé bolivien est rongé par la corruption des dirigeants. Quand le Covid est arrivé, il n’y avait ni respirateurs, ni médicaments, ni oxygène. L’achat de respirateurs quatre fois plus cher que le prix du marché a envoyé le ministre de la Santé en prison. Avec plus de 8 000 morts, la Bolivie était alors dans le trio de tête des pays comptant le plus grand nombre de décès par million d’habitants.
Añez a repoussé à trois reprises les élections qui devaient se tenir en janvier 2020. Elle a bien tenté de se présenter, mais un trop-plein de candidats de droite l’a obligée à jeter l’éponge.
Le candidat du MAS, Luis Arce, a bénéficié du crédit gagné par Morales, dont il a été ministre de l’Économie. Alors que les prix des matières premières exportées par la Bolivie étaient à la hausse, Morales avait pu développer des programmes sociaux qui avaient fait sensiblement reculer la pauvreté. Mais le nouveau président devait maintenant affronter une crise économique, sanitaire et sociale alors que le prix des matières premières était à la baisse. Il espérait rétablir le compromis, rompu en novembre dernier, avec le grand patronat. Il parlait d’union nationale. Mais nul ne savait si la droite allait tenter la même épreuve de force que l’an passé ni quelle serait l’attitude des forces armées ni ce que Arce proposerait alors.24
Sources