L'histoire de la Guinée équatoriale avant la colonisation est mal connue. L'existence d'entités politiques, comme le royaume d'Oyo et les villes-États des clans Fang sur la partie continentale, le royaume Benga sur l'île de Corisco, et le royaume Bubi sur l'île de Bioko, est cependant attestée.
Période portugaise
Les navigateurs portugais sont les premiers Européens à explorer le golfe de Guinée, en 1471. C'est à cette date que Fernando Póo relève l'emplacement de l'île de Bioko, pendant qu'il recherche la route des Indes. Vers 1493, Jean II le Parfait, roi de Portugal, s'autoproclame Seigneur de Guinée et Seigneur de Corisco. Les Portugais commencent à coloniser les îles de Bioko (alors appelée Fernando Póo, du nom de son découvreur), de Pagalu (alors appelée Annobón) et de Corisco ; elles servent de comptoirs pour le trafic d'esclaves.
En 1641, la Compagnie hollandaise des Indes orientales s'installe sans l'accord du Portugal sur l'île de Bioko, et en fait le centre du trafic d'esclaves dans le golfe de Guinée ; les Portugais ne se manifestent à nouveau sur l'île qu'en 1648, et remplacent la compagnie hollandaise par la Compagnie de Corisco, qui se consacre aux mêmes activités. Ils construisent l'un des premiers bâtiments européens de l'île, le fort de Punta Joko. Le Portugal, qui se fournit auprès de certains royaumes côtiers pratiquant déjà l'esclavage, revend des esclaves à la France, à l'Espagne et à l'Angleterre.
Les îles restent aux mains des Portugais jusqu'en mars 1778, quand elles sont cédées à l'Espagne lors du traité d'El Pardo. L'Espagne obtient également à cette occasion les droits de libre commerce sur la côté du golfe de Guinée entre le Niger et l'Ogooué, en échange de la colonie de Sacramento. La Guinée équatoriale fait dès lors partie du vice-royaume de La Plata, jusqu'à ce que celui-ci disparaisse avec les indépendances américaines, en 1810.
De l'implantation espagnole à l'unification administrative
Le 17 avril 1778, le comte d'Arjelejo débarque sur l'île de Bioko pour prendre possession des territoires du golfe de Guinée au nom de l'Espagne, mais il y meurt quatre mois plus tard. Le second gouverneur est Fernando Primo de Rivera, du 14 novembre 1778 au 30 octobre 1780. L'Espagne renonce alors à intervenir sur ce territoire ; le centre administratif de Concepción est abandonné. Les Britanniques occupent l'île de Bioko entre 1827 et 1832 pour lutter contre le trafic d'esclaves. Il fondent Port Clarence - que les Espagnols appellent par la suite Santa Isabel, et qui est aujourd'hui Malabo, capitale de la Guinée équatoriale. Ils reviennent dans la région en 1840, après avoir proposé en vain d'acheter l'île à l'Espagne. En mars 1843, une expédition commandée par Juan José Lerena y Barry hisse le drapeau espagnol à Santa Isabel pour réaffirmer les droits de son pays sur ce territoire.
Le 13 septembre 1845, une ordonnance de la reine d'Espagne Isabelle II autorise les Noirs et les mulâtres de Cuba qui le désirent à venir s'installer en Guinée équatoriale. En 1858, après une période de troubles intérieurs, Carlos de Chacón y Michelena arrive pour exercer la charge de gouverneur. Il prend parti dans les querelles des indigènes en nommant lieutenant-gouverneur de Corisco le roi des Bengas, Munga I, rival de Bonkoro II ; une garnison espagnole est présente sur l'île de Corisco entre 1859 et 1875 – elle est ensuite transférée sur l'île d'Elobey Chico. Dans le cadre de cette politique interventionniste, le gouverneur Ayllón désigne en 1864 un roi pour l'île d'Elobey Grande : Bodumba. Entre-temps, le 20 juin 1861, une ordonnance royale a fait de l'île de Bioko un presidio espagnol ; en octobre 1861, une autre ordonnance prévoit qu'en l'absence de volontaires cubains pour émigrer en Guinée, 260 Noirs sont déportés.
En 1875 et 1884, deux expéditions explorent la région ; commandées par Manuel de Iradier y Bulfy, elles sont également destinées à mater le soulèvement de certaines villes-États des Fang. Les représentants du gouvernement espagnol sont en étroites relations avec les rois de Bioko : Moka, qui parvient à unifier les clans bubis, ses successeurs Sas Ebuera (1899-1904) et Malabo, qui règne jusqu'en 1937. Il est alors emprisonné par les autorités coloniales. La portion continentale du territoire, le Río Muni, devient en 1885 un protectorat, puis une colonie en 1900 – à cette date, un traité signé à Paris fixe les limites du territoire sur lequel la souveraineté espagnole est reconnue par les autres puissances européennes.
De la colonie de Guinée espagnole à l'indépendance
Les territoires insulaires et continentaux sont réunis en 1926 sous le nom de colonie de Guinée espagnole. Les royaumes tribaux s'effondrent, tandis que l'administration coloniale renforce son autorité. L'Espagne n'accorde pas autant d'intérêt à ses possessions africaines que les autres puissances coloniales ; elle développe cependant de grandes plantations de cacao sur l'île de Bioko, dans lesquelles travaillent des ouvriers agricoles nigérians. Au moment de la Guerre civile espagnole, la Guinée espagnole reste dans le camp républicain jusqu'à ce que les nationalistes s'en emparent en septembre 1936.
En 1959, les territoires espagnols du golfe de Guinée acquièrent le statut de province espagnole d'outre-mer, semblable à celui des provinces de métropole. La loi du 30 juillet 1959 leur donne la dénomination officielle de Région équatoriale espagnole - région qui est divisée en deux provinces : Fernando Poo et Río Muni ; elle est administrée par un gouverneur général qui exerce tous les pouvoirs civils et militaires.
Le 15 décembre 1963, le gouvernement espagnol soumet à référendum un projet d'autonomie approuvé à une écrasante majorité. Les territoires adoptent donc le nom de Guinée équatoriale, la nouvelle entité est dotée d'une Assemblée générale, d'un Conseil de gouvernement et d'un Commissaire général, avec des organes particuliers pour chaque province. Le Commissaire général nommé par le gouvernement dispose de pouvoirs étendus, mais l'Assemblée générale de Guinée équatoriale a l'initiative des lois et des règlements.
En novembre 1965, la IVe Commission de l'Assemblée générale des Nations unies approuve un projet de résolution dans lequel il est demandé à l'Espagne de fixer aussi tôt que possible une date pour l'indépendance de la Guinée équatoriale. En décembre 1966, le Conseil des ministres se met d'accord sur l'organisation d'une Conférence constitutionnelle. Cette Conférence s'ouvre en octobre 1967 ; elle est présidée par Fernando María Castiella, ministre des Affaires étrangères. Federico Ngomo est à la tête de la délégation guinéenne.
La proclamation de l'indépendance
En mars 1968, sous la pression des Nations unies et des nationalistes guinéens, l'Espagne annonce qu'elle s'apprête à accorder son indépendance à la Guinée équatoriale. Une convention constituante rédige un loi électorale et un projet de constitution. Après la fin de la deuxième phase de la Conférence constitutionnelle (qui a eu lieu du 17 avril au 22 juin 1968), la population est consultée par référendum le 11 août 1968 pour l'adoption d'une constitution, sous la surveillance d'observateurs des Nations unies. 63 % des votants approuvent le projet rédigé par la convention constituante, qui prévoit la formation d'un gouvernement, d'élection d'une Assemblée générale, ainsi que la création d'un Tribunal suprême dont les membres sont nommés par le président, élu au suffrage universel.
Le 22 septembre ont lieu les premières élections présidentielles. Aucun candidat n'obtient la majorité absolue au premier tour. Le second tour oppose Bonifacio Ondo Edu à Francisco Macías Nguema ; c'est ce dernier qui l'emporte. Il est soutenu par différents mouvements nationalistes, l'IPGE (Idée populaire de la Guinée équatoriale), fraction du MONALIGE (Mouvement nationaliste de libération de Guinée équatoriale) et le MUNGE (Mouvement d'union nationale de Guinée équatoriale). L'indépendance est officiellement proclamée le 12 octobre 1968 ; le nouvel État prend le nom de République de Guinée équatoriale, et devient le 126e membre de l'Organisation des Nations unies. Les troupes espagnoles présentes au Río Muni rembarquent le 28 mars 1969, et quittent l'île de Bioko le 5 avril.
La dictature de Macías
Macías concentre rapidement tous les pouvoirs, et établit en juillet 1970 un régime de parti unique reposant sur le PUNT (Parti unique national des travailleurs) ; en mai 1971, une grande partie de la constitution est abrogée, et en juillet de l'année suivante, il s'autoproclame président à vie. En 1973, il promulgue une nouvelle constitution, qui crée un État unitaire, abolissant le statut antérieur de fédération entre Fernando Poo et Río Muni. Macías mène une répression implacable contre ses opposants politiques, dont le bilan est d'environ 50 000 morts et disparus, 40 000 personnes condamnées aux travaux forcés, et plus de 100 000 exilés.
Sous son régime, l'État limite son action au maintien de la sécurité intérieure. En raison des vols, des dégradations et du manque d'entretien, les infrastructures du pays (lignes électriques, canalisations d'eau, routes, hôpitaux...) se détériorent gravement. Le culte catholique est interdit à partir de juin 1978 ; la plus grande partie des établissements d'enseignement sont fermés en 1975. Des ouvriers agricoles nigérians employés dans les plantations de cacao de Bioko fuient début 1976. L'économie de la Guinée équatoriale s'effondre ; les citoyens les plus qualifiés et les étrangers quittent le pays.
Macías Nguema met en œuvre une politique d'« africanisation » des toponymes : la capitale, Santa Isabel, devient Malabo, l'île de Fernando Poo est rebaptisée Masie Nguema Biyogo, d'après le nom « africanisé » du dictateur, Annobón devient Pagalu.
Le gouvernement de Teodoro Obiang
Le 3 août 1979, Macías est renversé par un coup d'État, à l'instigation de son neveu, le colonel Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, ancien chef de la prison de Black Beach. L'ancien dictateur est jugé et exécuté, tandis que se constitue un Conseil suprême militaire présidé par Obiang. Les îles sont renommées Bioko et Annobón. Le nouveau régime se trouve dans des conditions difficiles : les caisses de l'État sont vides et la population est inférieure des deux-tiers à ce qu'elle était lors de l'indépendance.
En juillet 1982, le Conseil suprême militaire nomme Teodoro Obiang président de la République pour une période de sept ans ; dans le même temps, une nouvelle constitution (la troisième de l'histoire du pays) est promulguée après avoir été approuvée par référendum le 15 août. Le Conseil suprême militaire s'autodissout en octobre 1982. Peu après, en 1984, la Guinée équatoriale adhère à la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), et adopte le franc CFA. Des élections législatives à liste unique ont lieu en 1983 et 1988. En 1987, Obiang annonce la formation du Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE), dans la perspective de l'élection présidentielle de 1989. Candidat unique lors de ce scrutin, il est réélu ; la profonde crise économique que traverse le pays se poursuit.
En 1991 se produit une ébauche de démocratisation, exigée notamment par l'Espagne et la France comme condition de leur aide économique. Au mois de novembre, une nouvelle constitution est adoptée, qui met en place un système de représentation parlementaire pour les partis politiques, qui sont légalisés. De nombreux opposants politiques rentrent au pays, beaucoup sont arrêtés et emprisonnés par Obiang en janvier-février 1992.
Quelques mois plus tard, à l'occasion des élections législatives, dix des quatorze partis désireux de participer au scrutin sont interdits, et l'abstention approche les 80 %. Les résultats officiels donnent vainqueur le PDGE, et Obiang reste donc chef de l'État et du gouvernement. Après ces élections, aucune démocratisation ne se produit ; Severo Moto Nsá, l'une des principales personnalités de l'opposition, est emprisonné et accusé de corruption. Amancio Nsé, candidat de la Plateforme d'opposition unie (Plataforma de Oposición Conjunta, POC), se voit interdire de participer à l'élection présidentielle de 1996 ; Teodoro Obiang est à nouveau élu, avec 98 % des suffrages exprimés.1
Teodoro Obiang est réélu en 2002 (97,1 %), en 2009 (96,7 %), puis en 2016 (93,7 %).
Positions politiques
Teodoro Obiang Nguema reproche aux pays industrialisés d'être responsables du retard de l'Afrique et des changements climatiques. Il a souhaité devant l'Assemblée générale de l'ONU que les pays industrialisés soient tenus responsables des dommages et des préjudices découlant des effets du changement climatique.
Dépenses personnelles
La richesse du président Obiang et de sa famille semble provenir pour une bonne part du trafic international de drogue. En février 1997, l'International Narcotics Board, dans son rapport officiel, plaça la Guinée équatoriale parmi les neuf narco-États africains. La Dépêche internationale des drogues, publiée par l'observatoire géopolitique des drogues de Paris, publia en août de la même année : « Depuis 1988, plus d'une dizaine de diplomates ou membres de la famille présidentielle ont été arrêtés à cause du trafic des drogues dans différents pays. ».
Ces dernières années, le trafic semble avoir perdu de son ampleur d'antan, le régime voulant devenir fréquentable pour mieux vendre ses concessions pétrolières.
Des journalistes du Los Angeles Times ont découvert des preuves que de grandes compagnies pétrolières américaines paient des revenus directement sur un compte détenu, sous le contrôle du président, à la Riggs Bank, basée à Washington, D.C. (le solde était de 300 millions de USD). Le magazine Forbes assure qu'il est l'un des chefs d'État les plus riches du monde, avec une fortune estimée à 600 millions de dollars. Des sources officielles l'ont accusé de considérer les biens de l'État comme sa propriété personnelle.
Le 18 juin 2007, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire à l'encontre de Téodoro Obiang, Denis Sassou Nguesso, Omar Bongo, Blaise Compaoré et José Eduardo dos Santos et leur entourage, accusés par trois associations françaises (Survie, Sherpa et la Fédération des Congolais de la Diaspora) de « recel de détournement de fonds publics ». En janvier 2008, le journal français Le Monde révélait les conclusions de l'enquête de police classée sans suite pour « infraction insuffisamment caractérisée » en novembre 2007. Le chef de l'État guinéen et sa famille possèdent, en région parisienne, plusieurs biens mal acquis supposés, dont au moins une propriété au nom de Teodoro Obiang Nguema et « onze véhicules (incluant deux Bugatti Veyron, une Ferrari Enzo, une Maserati MC12 et une Ferrari 599 GTO) au nom du fils du président, Teodorín Nguema Obiang, pour un montant estimé de plus de 5,7 millions d'euros, acquittés par des virements de sociétés intermédiaires ».
Le 2 décembre 2008, pour demander la restitution de ces biens mal acquis supposés, Transparency International France, l'association Sherpa et un citoyen gabonais ont déposé une nouvelle plainte assortie d'une constitution de partie civile visant Teodoro Obiang, Omar Bongo et Denis Sassou Nguesso ainsi que leurs entourages pour « recel de détournement de fonds publics ». Le 5 mai 2009, la juge Françoise Desset, du pôle financier de Paris, juge recevable cette plainte, décision à laquelle le parquet a fait appel. Le 29 octobre 2009, la cour d'appel de Paris a donné raison au ministère public et jugé la plainte de Transparency International irrecevable. À la suite du pourvoi en cassation de l'association, la Cour de cassation a décidé le 9 novembre 2010 que la plainte de Transparency International était recevable permettant désormais à un juge d'instruction français d'enquêter. Le 24 février 2012, la justice française saisit 200 m3 de biens dans l'hôtel particulier Nguema situé avenue Foch, dans le XVIeme arrondissement de Paris.
En mai 2009, le parquet anticorruption espagnol a demandé une enquête pour blanchiment sur les comptes et investissements en Espagne du président Teodoro Obiang à la suite d'une plainte déposée en décembre 2008 par l'association pour les droits de l'Homme en Espagne, au sujet d'un transfert d'environ 19 millions d'euros de la banque américaine Riggs sur le compte d'une banque espagnole aux Baléares, entre 2000 et 2003.2
Procès des biens mal acquis : les plus grands profiteurs ne sont pas poursuivis
Le procès du fils du président de la Guinée équatoriale, Teodorin Obiang, lui-même vice-président du pays, devait s’ouvrir le 2 janvier 2017 à Paris. Il a été reporté au mois de juin à sa demande. Teodorin Obiang est accusé de blanchiment d’abus de biens sociaux, détournement de fonds publics, abus de confiance et corruption.
Ce procès fait suite à une plainte déposée par des associations de lutte contre la corruption et vise ce que celles-ci appellent les « biens mal acquis », c’est-à-dire les biens acquis en France par de l’argent issu de la corruption et du détournement de fonds publics en Guinée équatoriale.
Teodorin Obiang s’est en effet constitué une fortune de plusieurs centaines de millions de dollars en s’appropriant une partie des revenus de l’État guinéen. Propriétaire entre autres d’un hôtel particulier de 4 000 m2 avenue Foch à Paris et de dizaines de voitures de luxe, il a détourné des sommes colossales, dans un pays où plus de 75 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. La justice française en a saisi une toute petite partie en 2011 et 2012, sans que cela remette en cause ni le train de vie de Teodorin Obiang, ni sa position politique.
En effet, la Guinée équatoriale possède d’importantes réserves de pétrole et de gaz et les compagnies étrangères qui y exploitent les hydrocarbures ne se privent pas d’arroser au passage la famille qui détient le pouvoir. Le père de Teodorin Obiang, Teodoro Obiang, lui aussi richissime, est au pouvoir depuis 1979 et a d’excellentes relations avec les dirigeants des grandes compagnies pétrolières comme avec ceux des États impérialistes, qui n’ont jamais été gênés par ce pillage des ressources de l’État guinéen.
Au contraire, l’État français a tout fait pour éviter que la plainte des associations contre ses protégés aille jusqu’au bout. Les procédures traînent depuis 2007 et, pour l’instant, seul le fils du président a été poursuivi. D’autres plaintes, qui visent son père ainsi que les dictateurs du Gabon et du Congo-Brazzaville, Ali Bongo et Sassou-Nguesso, n’ont toujours pas abouti. Il faut dire que ces deux derniers sont des piliers de l’impérialisme français en Afrique.
Le pillage direct des caisses de l’État par des dictateurs sans scrupules, tout révoltant qu’il soit, n’est que la partie émergée de l’iceberg du pillage impérialiste de l’Afrique. En Guinée, comme au Gabon et au Congo, cela fait des décennies que les compagnies pétrolières américaines et européennes réalisent des profits colossaux, avec l’aide politique et, si besoin, militaire, de leurs États respectifs, prêts à soutenir les régimes les plus oppressifs. Malgré le fait que leurs biens soient tout autant « mal acquis » que ceux des dictateurs africains, les actionnaires de Total ou d’ExxonMobil ne sont pas près de se retrouver sur le banc des accusés.3
Procès Obiang : à quand celui de la Société Générale
Teodorin Obiang est bien un pourri qui détourne à son profit les richesses de son pays. Mais la survie aussi durable de corrompus de cette envergure suppose qu’il y ait des corrupteurs et plus globalement des gens qui profitent de la corruption... « Les sommes détournées par ces familles n’ont pas été perdues pour tout le monde : elles ont transité par des banques françaises, ont été dépensées dans de grands palaces parisiens, auprès de grands couturiers », souligne dans la Croix Thomas Hoffnung, co-auteur d’un ouvrage sur la question.
La Société générale en particulier était largement au courant des agissements d’Obiang : sa filiale en Guinée équatoriale lui avait ouvert des comptes, non seulement à titre personnel mais pour des sociétés avec lesquelles il est lié telles la Somagui Forestal (bois précieux). Près de 100 millions d’euros auraient ainsi transité sur le compte du dirigeant et plus de 60 millions d’euros sur celui de Somagui Forestal entre 2007 et 2010. Des perquisitions au siège de la Société générale auraient exhumé des mails internes montrant que le caractère sulfureux des affaires de Teodorin Obiang était bien connu...
La stigmatisation des dirigeants corrompus des pays du Sud ne doit pas faire oublier qu’ils ne sont que les rouages d’un système régi par les pays impérialistes du Nord.4
Économie de la Guinée équatoriale
L'économie de la Guinée équatoriale est caractérisée actuellement par la forte production pétrolière de la Guinée équatoriale qui place le pays comme le troisième producteur de pétrole en Afrique subsaharienne. La production de pétrole et de gaz, portée par trois grands gisements offshore (Zafiro, Alba, Ceiba), a permis au pays d'avoir une croissance économique à deux chiffres depuis une dizaine d'années (ainsi en 2001 sa croissance fut de 70 %), et de devenir l'un des plus grands receveurs d'investissements étrangers en Afrique. La Guinée équatoriale est un pavillon de complaisance. Le gouvernement a ordonné en 2005 un plafonnement de la production de pétrole à 350 000 barils par jour. Le PIB par habitant du pays varie selon les sources mais compte parmi les plus élevés du monde.
Toutefois ce miracle économique reste très théorique pour la majorité de la population, qui a jusqu'ici fort peu profité de la manne pétrolière, voire a souffert de l'inflation provoquée par cet afflux de devises. La santé publique, l'éducation et les infrastructures ont relativement peu progressé comparativement au bond énorme du PIB par habitant. Le gouvernement est accusé par l'opposition de s'être emparé d'une partie des revenus pétroliers.
En dehors du secteur pétrolier, la majorité de la population vit de l'agriculture ou de la pêche vivrière, mais on trouve aussi des plantations et des exploitations forestières destinées à l'export.
Les principaux produits exportés sont donc le pétrole brut (90 % des recettes d'exportation), le méthanol (produit à partir du gaz naturel d'Alba dans une usine sur l'île de Bioko), et quelques produits forestiers (bois exotiques) et agricoles (notamment le cacao). Le gaz naturel liquéfié s'y ajoutera dans quelques années.
L'estimation 2009 du PIB par habitant place la Guinée équatoriale parmi les pays relativement riches.
En 2014 l'indice de développement humain (IDH) le classe en 138e position sur 188 pays.
Le pétrole constitue la base de l'économie équato guinéenne.5
Sources
(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_Guin%C3%A9e_%C3%A9quatoriale
(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Teodoro_Obiang_Nguema_Mbasogo
(3) Claire Dunois http://journal.lutte-ouvriere.org/2017/01/11/proces-des-biens-mal-acquis-les-plus-grands-profiteurs-ne-sont-pas-poursuivis_74249.html
(4) https://npa2009.org/actualite/international/proces-obiang-quand-celui-de-la-societe-generale
(5) https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_de_la_Guin%C3%A9e_%C3%A9quatoriale