Antiquité
Les plus anciennes traces humaines trouvées en Asie du Sud remontent à environ 30 000 ans. Autour de 7000 av. J.C., la première installation néolithique apparaît sur le sous-continent à Mehrgarh et dans d'autres sites dans l'ouest du Pakistan. Ceux-ci se développent pour former la Civilisation de la vallée de l'Indus, la première culture urbaine de l'Asie du Sud qui existe entre 2500 et 1900 av. J.C. au Pakistan et dans l'ouest de l'Inde. Centrée autour de villes comme Mohenjo-daro, Harappa, Dholavira, et Kalibangan, et reposant sur différents moyens de subsistances, la civilisation s'engage dans la production artisanale et le commerce à grande échelle.
De 2000 à 500 av. J.C., en termes de culture, beaucoup de régions du sous-continent passent du chalcolithique à l'âge du fer. Les Védas, les plus vieux textes de l'hindouisme, sont, selon certaines hypothèses, composés pendant cette période et les historiens les ont analysés pour en déduire l'existence d'une culture védique au Pendjab et dans la haute plaine du Gange. La plupart des historiens considèrent cette période comme celle de plusieurs vagues de migrations indo-aryennes vers le sous-continent depuis le nord-ouest. Le système des castes, créant une hiérarchie entre les prêtres, les guerriers et les paysans libres, mais en excluant les indigènes en déclarant leurs occupations impures, aurait émergé à cette période. Sur le plateau du Deccan, des preuves archéologiques suggèrent l'existence d'une organisation politique basée sur les chefferies. Dans l'Inde du Sud, une progression de la vie sédentaire est indiquée par le nombre de monuments mégalithiques pendant cette période ainsi que par des traces d'agriculture, de bassins d'irrigation et de traditions d'artisanat.
À la fin de la période védique, vers le Ve siècle av. J.C., les petites chefferies des plaines du Gange et du nord-ouest se consolident autour de seize oligarchies et monarchies importantes connues comme les Mahajanapadas. L'émergence de l'urbanisation et des orthodoxies religieuses pendant cette période est à l'origine des mouvements de réforme religieuse que sont le bouddhisme et le jaïnisme qui deviennent tous deux des religions indépendantes. Le bouddhisme, basé sur les enseignements de Gautama Bouddha attire des fidèles de toutes les classes sociales et les chroniques de la vie de Bouddha sont centrales dans les débuts de l'histoire écrite de l'Inde. Le jaïnisme devient important durant la même période, lors de la vie de Mahavira. Alors que dans cette période, la richesse urbaine augmente, ces deux religions font de la renonciation un idéal et toutes deux établissent des monastères. Politiquement, au cours du IIIe siècle av. J.C., le royaume de Magadha annexe ou réduit des autres États pour émerger comme l'Empire Maurya. On a longtemps pensé que l'empire contrôlait la totalité du sous-continent à l'exception de l'extrême sud, mais il apparaît que ses régions les plus importantes étaient probablement séparées par de grandes zones autonomes. Les rois maurya sont connus pour la construction de leur empire et pour leur gestion de la vie publique, notamment Ashoka qui renonce au militarisme et propage le dharma bouddhique.
La littérature sangam en tamoul révèle qu'entre 200 av. J.C. et 200 ap. J.-C., le sud de la péninsule était contrôlé par les Chera, les Chola et les Pandya, qui commerçaient avec l'Empire romain, l'ouest et le sud-est de l'Asie. Dans le nord de l'Inde, l'hindouisme développe le contrôle patriarcal de la famille. Au cours des IVe et Ve siècles, l'Empire Gupta crée dans la plaine du Gange un système complexe d'administration et de taxation qui devient un modèle pour les royaumes suivants. Sous les Guptas, un renouveau de l'hindouisme, basé sur la dévotion plutôt que les rituels, commence à émerger. Ce renouveau s'exprime dans la sculpture et l'architecture. La littérature sanskrite se développe, les sciences, l'astronomie, la médecine et les mathématiques font d'importantes avancées.
Le Moyen Âge indien
Le début du Moyen Âge indien, entre 600 et 1200, se caractérise par des royaumes régionaux et une grande diversité culturelle. Quand Harsha de Kannauj, qui contrôle la majeure partie de la plaine du Gange de 606 à 647, essaye d'étendre son royaume vers le sud, il est défait par la dynastie Chalukya qui contrôle le Deccan. Quand son successeur entreprend de conquérir l'est, il est défait par l'Empire Pala du Bengale. Quand les Chalukyas eux-mêmes tentent de s'étendre au sud, ils sont défaits par les Pallava, qui à leur tour s'opposent aux Pandya et aux Chola plus au sud. Aucun dirigeant de cette époque n'est capable de créer un empire et de contrôler des territoires au-delà du cœur de son royaume. Dans le même temps, les peuples pastoraux, dont les terres sont utilisées pour la croissante économie agricole, sont intégrés dans la société de castes, à la suite de quoi le système des castes commence à voir émerger des différences régionales.
Aux VIe et VIIe siècles, les premiers hymnes de dévotion sont créés en tamoul. Ils sont imités à travers toute l'Inde et provoquent une résurgence de l'hindouisme et le développement des langues modernes du sous-continent. Les rois indiens et les temples qu'ils financent attirent des fidèles en grand nombre. Des villes de pèlerinage de tailles diverses apparaissent un peu partout et l'Inde s'urbanise à nouveau. Au cours des VIIIe et IXe siècles, la culture et le système politique indiens se répandent en Asie du Sud-Est, dans ce qui est aujourd'hui la Thaïlande, le Laos, le Cambodge, la Malaisie et Java. Des marchands indiens, des érudits et parfois les armées sont impliqués dans cette expansion alors que dans le même temps des envoyés d'Asie du Sud-Est séjournent en Inde et traduisent les textes bouddhistes et hindous dans leurs langues.
Après le Xe siècle, les clans nomades musulmans d'Asie centrale, avec leur cavalerie et leurs vastes armées, pénètrent régulièrement dans les plaines du nord-ouest, ce qui aboutit en 1206 à la création du Sultanat de Delhi. Le Sultanat réussit à contrôler la majorité de l'Inde du Nord et à pénétrer dans le Sud. Cette invasion est d'abord perturbante pour les élites locales, cependant le Sultanat s'accommode de sa population majoritairement non-musulmane et en préserve les lois et traditions. En repoussant les raids mongols au XIIIe siècle, le Sultanat protège l'Inde des dévastations connues dans l'ouest et le centre de l'Asie. Pendant des siècles, des soldats, érudits, mystiques, commerçants, artistes et artisans de ces régions trouvent refuge dans le sous-continent, contribuant à l'émergence d'une culture indo-islamique syncrétique dans le nord. L'affaiblissement des royaumes du sud par le Sultanat permet l'émergence de l'Empire de Vijayanagara. Adoptant une forte tradition shivaïte et apprenant des traditions militaires du Sultanat, l'empire parvient à contrôler la majorité de l'Inde péninsulaire et influence fortement la culture du Sud de l'Inde.
Les débuts de l'Inde moderne
Au début du XVIe siècle, l'Inde du Nord tombe aux mains d'une nouvelle génération de guerriers d'Asie centrale. L'Empire moghol qui en résulte ne supprime pas la société locale mais, au contraire, l'équilibre et la pacifie par de nouvelles pratiques administratives et l'émergence d'une nouvelle élite diverse et inclusive, amenant à un gouvernement plus systématiquement centralisé et uniformisé. Le commerce avec l'occident se développe via Anvers, première place financière mondiale, qui fait transiter vers l'Inde les métaux précieux de l'Amérique.
Grâce aux liens tribaux et à l'identité islamique, spécialement sous Akbar, les Moghols unifient leur État par la loyauté, exprimée par une culture persanifiée, à un empereur au statut quasiment divin. L'Empire moghol tire la plupart de ses revenus de l'agriculture et ordonne que les impôts soient payés dans une monnaie d'argent bien régulée, permettant aux paysans et artisans de pénétrer des marchés plus importants. La paix relative maintenue par l'empire durant presque tout le XVIIe siècle est un facteur d'expansion économique pour l'Inde et voit émerger des nouvelles formes de peinture, de littérature, de textiles et d'architecture. Des groupes sociaux cohérents émergent alors dans le nord et l'ouest de l'Inde, comme les Marathas, les Rajputs et les Sikhs. Le commerce s'étend sous le règne moghol et permet la création de nouvelles élites commerciales et politiques le long des côtes sud et est de l'Inde.
Quand l'empire moghol commence à se désagréger, beaucoup parmi ces élites parviennent à prendre contrôle de leurs propres affaires.1
La période marathe
Comme son nom l'indique, l'Empire marathe, sursaut hindouiste contre le pouvoir des Moghols, trouve son origine dans la région qui forme maintenant l'État du Maharashtra.
Au XVIIe siècle, Shivâjî Bhonslé dirige une rébellion contre l'empire Mogol. Sous son règne et sous celui de son fils Sambhaji, le territoire marathe s'étend sur la vallée du Gange et une grande partie de l'Inde centrale.
Après la mort de Shivajî, Aurangzeb, empereur Moghol, marche sur le Dekkan avec l'intention d'en finir avec l'Empire marathe. Neuf années de guerre s'ensuivent qui s'achèvent par la capture de Sambhaji et sa mise à mort. Son frère cadet, Rajaram, lui succède et cherche à venger la mort de son aîné durant les dix années qui suivirent, jusqu'à sa propre mort. Sa veuve déplace la capitale de l'empire à Kolhapur et continue son combat.2
Le règne d'Aurangzeb marque un retour à l'orthodoxie musulmane, surtout après 1669. Vivant en ascète, il fait interdire la consommation d'alcool, la musique, la danse et ferme les ateliers de miniatures. Il fait détruire tous les nouveaux temples, dissuade l'enseignement de l'hindouisme et lève des droits de douanes à l'encontre des non musulman. Et surtout, sous la pression des oulémas qui en sont les bénéficiaires, il réinstaure la jizya ; cette mesure achève de le rendre impopulaire auprès des hindous. À l'inverse, c'est le souverain moghol qui recrute le plus de dignitaires hindous.
Si l'islamisation, comme domination politique d'un territoire par des musulmans, est un succès aux Indes où les Empires musulmans se maintiennent pendant près de six siècles, l'islamisation comme conversion des populations, au contraire, est un échec relatif : elle touche une grande masse d'individus mais reste globalement très minoritaire, avec au demeurant une répartition très variable selon les zones géographiques.
Déclin de l'Empire moghol
Aurangzeb meurt dans le Deccan en 1707, épuisé par des guerres incessantes. L'Empire n'a jamais connu une telle expansion territoriale mais il est menacé de toute part : la mort du souverain déclenche l'inévitable guerre de succession et plusieurs gouverneurs prennent leur indépendance. S'amorce alors un déclin rapide et inéluctable que vient sanctionner, en 1739, le pillage de Delhi par l'empereur persan Nadir Shah qui s'empare du Trône du paon.
En 1747 Ahmad Shah, un Pachtoune du clan des Abdali, se proclame souverain à Kandahar, fondant la dynastie des Durrani. Dominant un territoire allant de Herat à l'Indus, il se constitue un empire vaste mais instable. Profitant des rivalités qui minent les Moghols, Ahmad Shah mène une dizaine de raids contre les Indes. D'abord repoussé par l'armée impériale en 1748, il défait en 1752 le vice-roi du Punjab, Muinulmulk, puis annexe la province de Multan et le Cachemire, confisquant ainsi toutes les provinces frontières de l'empire moghol. En 1757 il pille Delhi puis ravage le pays des Jats, Mathura, Vrindavan et Âgrâ, profanant de nombreux sanctuaires hindous. Seule une épidémie de choléra dans l'armée afghane met fin aux dévastations. En 1761 les troupes d'Ahmad Shah écrasent les Marathes à la Troisième bataille de Panipat puis regagnent l'Afghanistan.
L'empire moghol en pleine décomposition, les Marathes vaincus, l'Inde se trouve désunie, situation qui permet à la Compagnie anglaise des Indes orientales de prendre progressivement le contrôle du pays à partir du Bengale où elle est solidement implantée.3
La période coloniale britannique (1750-1947)
Du commerce au pillage
La mondialisation, qu’on nous présente comme la grande nouveauté de notre époque, n’est pas chose nouvelle pour l’Inde : dès la fin du XVe siècle, les richesses de ce pays lointain ont été le but de bien des aventures de la bourgeoisie marchande qui s’était développée en Europe.
À l’époque où Vasco de Gama atteignit la côte occidentale indienne, en 1498, l’Inde était donc loin d’être un pays replié sur lui-même. Les échanges y étaient intenses et dans certaines régions, comme le Gujarat, un État côtier du nord-ouest, la production artisanale de tissus appréciés dans tout l’Orient était florissante. Les caravanes de marchands de l’empire moghol, dynastie musulmane qui régnait alors en Inde, allaient jusqu’en Indonésie et en Chine à l’Est, et vers la Perse à l’Ouest.
Avec les découvreurs venaient les marchands occidentaux : les Portugais installèrent des comptoirs sur la côte ouest, bientôt suivis par la Hollande, la Grande-Bretagne et la France. Celle-ci, arrivée bonne dernière dans la course, dut se contenter de quelques comptoirs, comme Pondichéry ou Chandernagor.
Les Européens évinçaient les marchands indiens du commerce maritime avec l’étranger, ne développant un partenariat qu’avec les plus importants d’entre eux, qui servaient d’intermédiaires.
La conquête de territoires se fit petit à petit. C’est la Grande-Bretagne qui s’imposa rapidement : dès le XVIIIe siècle, elle régnait en maître sur tout le sud de l’Inde.
Pendant plusieurs décennies, en particulier celles de la fin du XVIIIe siècle, la Compagnie anglaise des Indes orientales réalisa des fortunes dans le commerce des produits indiens, en particulier les épices, les cotonnades et les soieries. Elle imposa son monopole par la force et le commerce se transforma vite en pillage pur et simple. La Compagnie obligeait les paysans et les tisserands à lui vendre la totalité de leur production, aux prix qu’elle fixait. Elle écrasait les villages d’impôts, qui allaient grossir la fortune de ses actionnaires.
Résultat direct de ce pillage, la famine sévissait en 1770 au Bengale, pourtant l’un des États les plus riches de l’Inde, où la production artisanale était développée : dix millions de personnes y trouvèrent la mort… Mais la Compagnie, qui avait continué à percevoir l’impôt foncier pendant la famine et l’avait même augmenté, put se féliciter de voir ses recettes nettes s’accroître.
Cette période constitue la première phase de ce qu’on pourrait appeler le développement du sous-développement en Inde.
Le rôle du pillage de l’Inde dans la révolution industrielle en Grande-Bretagne
C’est effectivement l’argent prélevé sur le pillage de l’Inde qui finança pour une large part la révolution industrielle en Grande-Bretagne. Ces capitaux s’emparèrent au tournant des années 1800 des récentes inventions techniques, comme celle de la machine à vapeur, pour investir non plus seulement le commerce des marchandises mais leur production même. La généralisation de l’usage des machines transforma les manufactures en usines et les ouvriers en simples compléments de ces dernières. La révolution industrielle substitua la production de masse à la production artisanale.
Elle marqua une nouvelle étape de la colonisation indienne, pire que la précédente. Car si la Compagnie britannique s’était assujettie l’artisanat indien, elle en avait aussi besoin comme source première de son enrichissement. Avec l’avènement de l’industrie britannique, l’artisan indien était désormais un rival à éliminer. L’industrie textile qui se développait en Grande-Bretagne ne pouvait tolérer la concurrence des tissus indiens.
Pour les détruire, elle s’appuya sur la supériorité de la production capitaliste et bénéficia de l’assistance directe de son État. L’État britannique mit en place des droits de douane prohibitifs, interdisant pratiquement l’exportation des tissus indiens.
De grand pays producteur de tissus artisanaux, l’Inde se transforma en vaste marché pour les tissus et le fil anglais, résultats d’une production mécanisée. Entre 1824 et 1837, les importations de mousseline britannique en Inde passèrent de moins d’un million de mètres à cinquante-huit millions ! Avec pour conséquence directe que la population de Dacca au Bengale, l’une des grandes régions productrice de tissus, tomba de 150 000 à 20 000 personnes.
Le niveau de vie de la population indienne baissa inexorablement. Des millions d’artisans ruinés grossissaient les rangs de la population sans terre des villages. L’Inde devenait une colonie chargée de produire les matières premières à destination de la Grande-Bretagne et d’acheter ses produits manufacturés, sans oublier les impôts qui contribuaient encore à étrangler la population.
Même sous l’Empire moghol, où les paysans devaient fournir en impôt un tiers de leur récolte, celui-ci pouvait être modulé, voire même supprimé, lorsque la faim menaçait, après une mauvaise récolte par exemple.
Le colonisateur britannique ne se préoccupait pas de ces détails : les impôts étaient dus quoi qu’il arrive et leur volume global augmentait régulièrement.
Changement plus important encore : les colonisateurs britanniques imposèrent l’impôt en argent à la place de l’impôt en nature. Imposer l’argent dans une économie paysanne, qui en ignorait pratiquement l’usage jusque-là, conduisait à des bouleversements sociaux majeurs. Les communautés villageoises d’antan éclatèrent. Les percepteurs d’impôts sous les Moghols, les zamindars furent considérés par le pouvoir britannique comme les propriétaires du sol ; à charge pour eux de payer une redevance en argent liquide, avec la liberté de pressurer les paysans pour récupérer plusieurs fois la redevance. Cette nouvelle classe de propriétaires terriens devint le fléau de la paysannerie indienne. Et une autre catégorie de parasites fit son apparition dans les campagnes, avec l’introduction de l’impôt en argent : celle des usuriers.
L’Inde souffre aujourd’hui encore de ces deux fléaux, apportés par les colonisateurs britanniques.
Commentant la situation de l’Inde, Marx écrivait en 1853 : « Aucun doute n’est possible pourtant : les maux que les Anglais ont causés à l’Hindoustan sont d’un genre essentiellement différent et beaucoup plus profond que tout ce que l’Hindoustan avait eu à souffrir auparavant. L’Angleterre a en effet détruit les fondements du régime social de l’Inde, sans manifester jusqu’à présent la moindre velléité de construire quoi que ce soit ».
La Grande-Bretagne représentait au milieu du XIXe siècle 2 % de la population mondiale, mais 45 % de la production manufacturée ! C’est cette puissance qui lui permit de régner sur l’Inde, qui n’était pas un pays développé mais tout de même une civilisation ancienne, avec une agriculture irriguée relativement évoluée et une production artisanale qui s’exportait depuis longtemps.
La prétendue « œuvre civilisatrice »
Ce que l’écrivain britannique Rudyard Kipling célébrait comme étant le « fardeau civilisateur de l’homme blanc » et que nos politiciens souhaitent aujourd’hui nous vendre sous l’étiquette d’« œuvre civilisatrice de la colonisation » s’est résumé aux mêmes procédés de pillage et d’asservissement de la population, quelle que soit la puissance européenne concernée.
Les bienfaits de la civilisation, les peuples colonisés les ont payés cher et s’il pouvait y avoir des retombées positives pour eux, ce n’était pas le but premier ! Comme le soulignait Marx en 1853 : « L’oligarchie manufacturière anglaise ne désire doter l’Inde de chemins de fer que dans l’intention exclusive d’en tirer à moindre frais le coton et autres matières premières pour ses manufactures. Tout ce que la bourgeoisie anglaise sera obligée de faire en Inde pour ses profits n’émancipera pas la masse du peuple, ni n’améliorera substantiellement sa condition sociale ».
Pour autant, Marx ne regrettait pas le passé et ne voyait pas dans l’organisation ancienne de la société indienne, détruite par la colonisation, un quelconque âge d’or. Il en dénonçait au contraire l’obscurantisme et l’organisation sociale moyenâgeuse. Il écrivait : « Nous ne devons pas oublier que cette vie végétative, stagnante, que ce genre d’existence passif déchaînait d’autre part, par contrecoup, des forces de destruction aveugles et sauvages et faisait du meurtre lui-même un rite religieux en Hindoustan. Nous ne devons pas oublier que ces petites communautés portaient la marque infamante des castes et de l’esclavage, qu’elles soumettaient l’homme aux circonstances extérieures au lieu d’en faire le roi des circonstances, qu’elles faisaient d’un état social en développement spontané, une fatalité toute puissante (…) ».
Les masses indiennes rançonnées par l’administration coloniale
Le milieu du XIXe siècle fut marqué en Inde par la grande révolte de 1857. Recrutés en majorité parmi les castes indiennes élevées et certaines minorités ethniques, les « cipayes », soldats placés sous le commandement d’officiers britanniques, en furent à l’origine et des princes féodaux en prirent la tête, mais elle gagna aussi les paysans misérables et la population des villes.
Malgré une répression féroce l’armée britannique, qui brûla des villages entiers et en extermina tous les hommes, mit plus d’un an à venir à bout des grands centres de résistance et, jusqu’en 1859, elle dut affronter des petits détachements d’insurgés qui résistaient encore.
C’est à ce moment-là que l’Inde passa directement sous la domination de la Couronne britannique. La Compagnie des Indes orientales, qui l’avait administrée jusqu’alors, fut liquidée, non sans que ses actionnaires soient généreusement indemnisés.
Devenu sujet de sa majesté britannique, le peuple indien n’était pas mieux loti qu’avant. Dans les campagnes, les zamindars avaient tous les droits sur les paysans pauvres, du moment qu’ils faisaient rentrer l’argent dans les caisses du gouvernement colonial. Cet argent permit à la bourgeoisie britannique de financer des infrastructures indispensables à l’exploitation du pays, par exemple le chemin de fer. De même, après avoir laissé dépérir, faute d’entretien, les installations antérieures, de grands ouvrages d’irrigation furent construits, qui ne servaient en rien la population, bien que ce soit elle qui les ait payés, sous forme d’un « impôt sur l’eau ».
Dans les campagnes, l’administration coloniale favorisa, au détriment des cultures vivrières, le développement de grandes plantations de thé, de café, mais aussi de coton, de jute, de fibres de palme ou de caoutchouc, sans oublier le pavot à opium.
Les paysans y travaillaient dans des conditions proches de l’esclavage. Au Bengale, dans les plantations d’indigo, les propriétaires britanniques payaient à l’avance la récolte à venir des paysans. Lorsque celle-ci ne suffisait pas à couvrir l’avance, le paysan s’endettait, la dette se transmettant ensuite à ses enfants et l’enchaînant au propriétaire aussi inexorablement que les liens de servage pouvaient lier un serf à son seigneur.
Cette forme d’endettement sur plusieurs générations devint vite le lot de la majorité des paysans, qui ne pouvaient plus faire face au paiement des impôts et se retrouvaient sous la coupe des usuriers et des zamindars, contraints pour finir de leur abandonner leurs terres.
Les famines se succèdent
Les grandes plantations étaient destinées à développer une production entièrement tournée vers l’exportation. La famine continua de faire des ravages et, entre 1875 et 1900, la faim ou ses conséquences directes tuèrent 25 millions de personnes. Pendant les famines, les exportations de blé vers la Grande-Bretagne continuaient.
En 1881, Marx s’indignait en ces termes : « Ce que les Anglais prennent chaque année aux Indiens - sous forme de rente, de dividendes sur des voies de chemin de fer parfaitement inutiles pour les Indiens eux-mêmes, de pensions pour les fonctionnaires militaires et civils, de dépenses pour les guerres afghanes et autres - ce qu’ils leur prennent chaque année sans aucune compensation - sans compter ce qu’ils s’approprient chaque année en Inde même - dépasse le montant global des revenus de 60 millions de travailleurs agricoles et industriels de l’Inde ! C’est une véritable saignée, une affaire scandaleuse ! Les années de famine s’y succèdent l’une après l’autre, la faim y prenant des dimensions que l’on ne soupçonne même pas en Europe ».
Quinze ans après ces lignes, en 1896, la faim frappait à nouveau l’ensemble du pays, après que la sécheresse eut entraîné de mauvaises récoltes. Les causes naturelles furent aggravées par la spéculation effrénée sur les céréales, que le gouvernement ne cherchait nullement à contenir. Une épidémie de peste s’ajouta au choléra à Bombay, où se concentraient des dizaines de milliers de réfugiés affamés en provenance des campagnes.
Alors que l’administration coloniale préparait, en grande pompe, les cérémonies du soixantième anniversaire du règne de Victoria, les différents organismes censés lutter contre la famine et contre la peste détournaient l’argent vers d’autres objectifs, y compris les campagnes militaires de l’armée britannique, en Haute-Birmanie par exemple.
C’est sur ces déprédations inouïes, sur la ruine et la mort de millions d’Indiens, que la bourgeoisie impérialiste a construit sa richesse. Un rapport officiel de l’administration britannique le traduisait même littéralement, préconisant en 1881, après plusieurs famines, de ne pas intervenir car, disait-il : « Si on sauve les classes affamées, on risque d’augmenter considérablement leur fécondité et de les laisser mourir en masses encore plus importantes à la famine suivante ». Cela se passe de commentaires.
Diviser pour mieux régner
La Grande-Bretagne renforce les États princiers
Comment l’administration britannique parvint-elle à imposer cette exploitation forcenée et à régner sur un pays aussi vaste et peuplé, où éclataient régulièrement des jacqueries paysannes ?
Après la révolte des cipayes, qui avait touché tout le pays, l’administration coloniale s’appuya désormais sur les grands propriétaires fonciers et les princes, dont elle renforça les pouvoirs contre la population.
En effet, si elle contrôlait directement toute une partie du territoire, une autre était laissée sous l’administration des princes, avec pas moins de 562 États princiers. Certains de ces États étaient minuscules, d’autres constituaient des royaumes plus grands que des pays d’Europe. La Grande-Bretagne de la révolution industrielle maintenait les princes sur leur trône, mais après tout, quoi de plus naturel pour un pays qui conserve encore aujourd’hui ses rois et reines !
Pour rester en place, les maharajas et autres nababs faisaient allégeance à la couronne britannique et devaient également collecter et payer l’impôt pour son compte. Avec la bénédiction des autorités coloniales, les princes pouvaient continuer d’exercer le despotisme le plus absolu sur leurs sujets, qui devaient entretenir des cours aux fastes insensés. Un maharaja dépensa par exemple l’équivalent de 30 000 euros pour le « mariage » de son chien favori !
L’émergence d’une bourgeoisie indienne
Le développement extraordinaire de l’usure date de cette période. Les héritiers des marchands indiens, qui avaient trouvé une place d’intermédiaires auprès de la bourgeoisie britannique, notamment dans le commerce avec l’Extrême Orient qu’ils connaissaient bien, accumulaient des capitaux qu’ils plaçaient dans la terre, et surtout dans l’usure. C’est sur cette base que se développa la bourgeoisie indienne.
Le colonialisme britannique s’appuyait sur les classes privilégiées héritées du passé, dans cette société encore largement féodale, mais en développant l’exploitation de l’Inde, il créait aussi de nouvelles forces productives et jetait les bases d’une industrie moderne. C’est ce qui donna les moyens d’un développement relatif à une petite fraction de la bourgeoisie usuraire et marchande indienne. Les familles Tata et Birla, dont les rejetons figurent actuellement au hit-parade des dynasties bourgeoises indiennes, en sont un exemple.
Jameshdi Tata, d’une famille de commerçants enrichis dans le commerce de l’opium, lança les premières activités industrielles de la famille à Bombay, en y ouvrant une usine textile mécanisée dans les années 1870. En 1911, il lançait la première usine métallurgique à capitaux indiens équipée par la suite d’une centrale hydro-électrique.
Même scénario chez les Birla. Dans cette famille de commerçants, la richesse s’est bâtie sur le commerce du jute et du sucre en tant qu’intermédiaires dévoués des colons britanniques, pour ensuite s’investir dans la production, en commençant là aussi par les usines textiles.
La jeune bourgeoisie industrielle indienne devait bien sûr affronter la concurrence déloyale des bourgeois britanniques, qui lui livraient équipements et matériaux de base à des prix de monopole très élevés et utilisaient tous les freins législatifs possibles. Elle surmontait ces difficultés en soumettant ses ouvriers à une exploitation accrue, avec des semaines de travail de 80 heures et en faisant travailler les enfants dès l’âge de six ans.
Les classes possédantes alliées du pouvoir colonial
L’administration coloniale s’appuyait à la base, dans les villages, sur des notables indiens. Au sommet, la bourgeoisie indienne obtint quelques postes de représentation. Sans pouvoir réel, ces rares représentants étaient choisis par le vice-roi. Le pouvoir colonial entendait conserver les possédants comme alliés, contre la masse du peuple indien.
L’intégration des grands propriétaires terriens et des riches bourgeois se fit plus étroite en 1885, avec la création du parti du Congrès national, première organisation politique indienne et ancêtre du parti du Congrès. Son secrétaire national était un haut fonctionnaire britannique de l’administration coloniale. Les revendications du parti du Congrès ne remettaient nullement en cause la colonisation, mais demandaient un traitement « décent et équitable » des colonies.
La bourgeoisie indienne, dont les enfants faisaient leurs études dans les universités britanniques les plus prestigieuses, qui vivait comme les représentants locaux de la bourgeoisie britannique, réclamait la considération qui sied à la fortune, malgré la couleur de sa peau. Or dans une société coloniale basée sur la certitude des Britanniques quant à leur supériorité, le racisme ordinaire pouvait frapper même les plus grands bourgeois : Jameshdi Tata, par exemple, se vit un jour refuser l’entrée d’un grand hôtel de Bombay - il corrigea l’affront en reprenant la gestion du luxueux Taj Mahal Hôtel !
Le parti du Congrès réclamait donc des mesures comme l’abolition des discriminations raciales. Sur le plan économique, il revendiquait également la fin des discriminations tarifaires dont était victime l’industrie indienne.
Tout en prétendant représenter le peuple indien, cette assemblée de notables représentait la bourgeoisie et les propriétaires fonciers indiens. Coupée des masses, elle en avait peur. Elle fournissait un point d’appui indigène pour l’autorité coloniale et s’en contentait très bien, toute fière de pouvoir faire entendre un avis dont personne ne tenait compte.
Les castes : un système archaïque préservé et consolidé sous la domination britannique
Pour mieux imposer sa domination, la bourgeoisie britannique n’hésita pas non plus à s’appuyer sur les divisions en castes. Celles-ci étaient un héritage des sociétés antérieures, installées en Inde 3 000 ans avant notre ère. Selon leur représentation religieuse, la société était divisée en quatre parties, à l’image du corps humain : au sommet, la tête représentait la caste des brahmanes, héritiers des prêtres de l’antiquité, tandis que les bras et les épaules symbolisaient les guerriers. Venaient ensuite les producteurs, du marchand à l’artisan ou au paysan, qui représentaient les jambes et, enfin, les pieds, qui étaient les serviteurs. Une cinquième catégorie, hors castes, était composée des hommes astreints aux tâches les plus dures et considérées comme impures, appelés « intouchables » car indignes d’entrer en contact avec les autres castes.
Par la suite, une multitude de diversifications furent ajoutées, distinguant chaque corps de métier en plus de 3 000 castes. Ce système de division, dans une société relativement immuable pendant des siècles, codifiait la division du travail à l’échelle du village, chaque famille occupant une place et un métier bien précis, transmis de père en fils et sans espoir d’en sortir, dans un système consacré par les préceptes religieux.
Les « intouchables » vivaient à l’écart du village et n’avaient pas le droit de puiser l’eau aux mêmes sources que les autres castes, ni d’entrer dans les temples. Ils devaient balayer les traces de leurs pas derrière eux, afin de ne pas souiller le sol. Un intouchable de la région de Bombay a raconté dans un livre-témoignage comment il prit conscience, enfant, de sa condition. Ayant soif, il demanda à un homme d’une autre caste la permission de boire à son réservoir d’eau. L’homme refusa qu’il approche ses mains, de lui ou de son eau. Il poursuit son récit ainsi : « Je m’éloignai avec mon père, qui m’expliquait que je n’avais pas le droit de toucher cette eau sinon elle serait polluée. En me retournant, je vis le chien de l’homme laper directement dans le réservoir. C’est ce jour-là que je me suis demandé pour la première fois s’il ne valait pas mieux être né chien qu’intouchable ».
En détruisant l’économie de village, l’envahisseur britannique sapait en fait les fondements de cette division inique de la société, qui n’avait plus de base matérielle et était vouée à disparaître dans le tourbillon de l’économie capitaliste, l’urbanisation et le brassage de population qu’il entraînait. Mais paradoxalement, les castes conservèrent leur poids alors même qu’elles n’avaient plus de raison d’être, en grande partie à cause des colons britanniques, qui y virent un moyen de maintenir les masses à leur place. Ils s’ingénièrent donc à entretenir ces divisions. Les privilèges des hautes castes furent en quelque sorte légalisés par l’autorité britannique, qui leur confia des postes au sein de l’administration ou de l’armée. Par ailleurs, le recensement de la population fut effectué en mentionnant la caste.
Les religions, instrument de division
Les oppositions ethniques et religieuses furent un autre des instruments favoris du colonialisme pour diviser les populations.
Dès le début, la bourgeoisie britannique joua donc sur plusieurs terrains. D’une part, elle s’ingénia à diviser la population pour mieux régner sur elle, ce qui n’était pas difficile dans un pays aussi vaste, aux peuplements divers. D’autre part, elle s’assura de la loyauté des classes privilégiées indiennes en leur accordant une vague représentation sans pouvoir effectif.
Il faut dire que par-delà leurs différends, les bourgeoisies indienne et britannique étaient liées par une même peur des masses. Devant le chaudron en perpétuelle ébullition que représentaient ces centaines de millions de pauvres, la bourgeoisie indienne et les propriétaires terriens applaudissaient des deux mains aux mesures de répression prises par l’autorité coloniale.
En 1905, le chaudron connut sa première explosion importante. Le contexte international, avec la victoire du Japon dans la guerre contre la Russie, entraînait une certaine effervescence car, pour la première fois, un pays asiatique triomphait et cette victoire était interprétée en Inde comme une victoire sur le despotisme européen. S’y ajoutaient les échos de la révolution russe de 1905, qui parvenaient certes déformés par la presse britannique, mais parvenaient tout de même, notamment aux jeunes étudiants et lycéens des villes.
Pour briser l’agitation dans l’une des régions les plus turbulentes du pays, l’autorité coloniale décida la partition du Bengale en deux régions, séparant les musulmans et les hindous, jouant ainsi la carte de la division religieuse. L’administration britannique proposait à l’intelligentsia musulmane du Bengale oriental des positions avantageuses par rapport aux hindous.
Mais la manœuvre suscita l’indignation générale. La fraction nationaliste dite « extrémiste » par opposition à la modération du parti du Congrès, qui s’était développée depuis quelques années, mit en avant le mot d’ordre de boycott des marchandises étrangères en août 1905.
Mais cette fraction extrémiste, dont le principal dirigeant était Bal Gangadhar Tilak, appuyait sa propagande sur ce qu’il y avait de plus réactionnaire dans l’hindouisme. Elle s’était fait connaître par une campagne contre la loi que les Britanniques voulaient faire passer pour interdire le mariage des fillettes avant l’âge de douze ans. En même temps, elle exigeait une rupture avec la politique de conciliation avec l’impérialisme et trouvait un écho parmi la petite bourgeoisie mécontente, en particulier les étudiants pauvres auxquels le cadre colonial n’offrait aucun avenir.
Montée du mouvement nationaliste et premières grèves ouvrières
En 1905, le boycott remporta un certain succès, notamment dans les grandes villes, qui contraignit la majorité du parti du Congrès à le soutenir du bout des lèvres. Face à cette montée du mouvement nationaliste, le gouvernement colonial favorisa la création en 1906 de la Ligue musulmane, qui s’appuyait sur la bourgeoisie et les grands propriétaires fonciers musulmans.
Par ailleurs, il accentua la répression et fit passer en 1907 une loi qui permettait la déportation sans jugement. L’arrestation et la condamnation à six ans de prison de Tilak entraînèrent la première grève politique des ouvriers du textile de Bombay, qui paralysa la ville pendant six jours. Elle fut saluée à l’époque par Lénine comme un gage d’espoir pour le prolétariat indien, « parvenu au stade de la lutte politique de masse consciente ».
La répression s’abattit : les réunions étaient dispersées, les écoliers surpris à chanter des chants nationaux arrêtés, les grèves, qui touchèrent les chemins de fer, les usines de textile, et les soulèvements agraires, comme celui qui eut lieu au Penjab, furent sévèrement réprimés.
En même temps qu’elle maniait le bâton contre les masses, l’autorité coloniale accorda quelques miettes aux dirigeants modérés et recula notamment sur la partition du Bengale. En 1909, sa nouvelle loi électorale ouvrit aux Indiens l’accès au Conseil législatif central et aux conseils provinciaux, qui n’étaient que des assemblées consultatives sans pouvoir effectif. La nouvelle loi électorale instituait également des collèges de votants séparés entre musulmans et hindous - et par ailleurs limités à la minorité la plus riche, car le suffrage était censitaire. Le pouvoir colonial accorda proportionnellement plus de sièges aux musulmans qu’aux hindous.
Les miettes accordées par le pouvoir colonial suffirent à contenter le parti du Congrès, qui se répandit en déclarations de loyauté à l’arrivée du nouveau vice-roi en 1910, proclamant notamment que « tous les cœurs (…) débordaient plus que jamais de confiance et de gratitude envers l’autorité britannique ».
Quant aux luttes qui s’étaient prolongées de 1905 à 1908, elles étaient la traduction de l’éveil de la classe ouvrière à la politique. Un éveil qui allait se confirmer de manière éclatante dans la grande vague révolutionnaire qui secoua l’Inde après la Première Guerre mondiale.
1918-1922 : la montée révolutionnaire
Dans le sillage de la révolution russe
Comme toutes les puissances impérialistes qui s’affrontaient pour le partage du monde, la Grande-Bretagne avait puisé dans la population de ses colonies pour l’utiliser comme chair à canon sur les champs de bataille et elle lui avait fait supporter le poids de ses dépenses militaires. Le tout avec l’appui du parti du Congrès, dont le dirigeant déclarait en 1915 : « C’est la tâche de l’Inde, dans cette période difficile et délicate, de prouver sa gratitude et de remercier la grande nation britannique ». Les dirigeants de la Ligue musulmane, qui fusionna avec le parti du Congrès en 1916, emboîtèrent le pas.
Pendant que la bourgeoisie indienne s’ingéniait à prouver sa loyauté à l’Empire, la situation matérielle déjà insupportable des masses indiennes s’aggravait encore, la famine refaisant son apparition après les mauvaises récoltes de 1918.
Mais le chaos du conflit mondial, avec ses millions de morts et ses destructions, donna aussi naissance à la révolution russe de 1917 qui, à son tour, ébranla le monde. La vague révolutionnaire embrasa d’abord l’Europe, de l’Allemagne à la Finlande en passant par la Hongrie et l’Italie. Partout dans le monde, elle suscita l’intérêt et l’enthousiasme des opprimés et, en Afrique et en Asie, elle éveilla la conscience de millions de gens qui subissaient le joug colonial. L’écho de la révolution russe fut d’autant plus vif qu’elle s’adressa très vite aux peuples colonisés.
La classe ouvrière indienne était peu nombreuse, mais très concentrée dans de grandes villes comme Calcutta et surtout Bombay. Un peu plus de deux millions d’ouvriers étaient officiellement recensés dans les usines et leur nombre avait augmenté, du fait de l’industrie de guerre. Il fallait y ajouter toute une population de travailleurs hors de l’industrie moderne. Dans les campagnes, vingt millions de travailleurs agricoles surexploités avaient des intérêts identiques, sans oublier la grande masse des petits paysans.
Bien que minoritaire, la classe ouvrière représentait une force considérable, capable d’entraîner les masses et, dans les conditions créées par la fin de la guerre mondiale et la vague révolutionnaire partie de Russie, elle fit irruption sur la scène politique.
L’aggravation des conditions de vie s’ajoutait à l’effervescence politique : à la fin de l’année 1918, une grande grève éclata dans les usines textiles de Bombay. En janvier 1919, près de 120 000 ouvriers étaient en grève. Les lois répressives mises en place par le pouvoir colonial ne purent empêcher le mouvement de s’étendre et de gagner les campagnes et les grandes plantations. Le mouvement de grève se déroulait à une échelle encore jamais vue en Inde.
Dans ce contexte, le parti du Congrès oscillait entre son habituelle attitude conciliante envers l’impérialisme britannique et les mots d’ordre un peu plus radicaux que la situation lui soufflait. La bourgeoisie indienne ne pouvait ignorer le mouvement de masse qui avait éclaté sans elle. Plutôt que de voir la situation lui échapper, le parti du Congrès tenta de la contrôler et de s’en servir pour obtenir quelques concessions du pouvoir colonial.
Mais si le parti du Congrès voulait bien s’appuyer sur la mobilisation populaire, il la voulait désarmée. Et c’est ce que la politique de Gandhi allait lui offrir.4
Le Mahatma Gandhi
Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique, important guide spirituel de l'Inde et du mouvement pour l'indépendance de ce pays. Il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme le Mahatma Gandhi (du sanskrit, mahatma : « grande âme ») – « Mahatma » étant toutefois un titre qu'il refusa toute sa vie d'associer à sa personne –, voire simplement Gandhi, Gandhiji ou Bapu (« père » dans plusieurs des langues de l'Inde).
Avocat ayant fait ses études de droit en Angleterre, Gandhi développa une méthode de désobéissance civile non-violente en Afrique du Sud, en organisant la lutte de la communauté indienne pour ses droits civiques.
Mouvement des droits civiques en Afrique du Sud (1893-1915)
En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l'enregistrement de toute la population indienne. Lors d'une rencontre de protestation à Johannesburg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence.
Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d'Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s'enregistrer, brûlé leur carte d'enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C'est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes.
Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l'opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c'est-à-dire les coolies), est abolie.
Combat pour l'indépendance de l'Inde (1915-1945)
Lors de son retour en Inde, Gandhi découvre qu’il ne connaît pas son propre pays. Il décide alors de le parcourir de long en large, allant de village en village, afin de rencontrer l’âme indienne et connaître ses vrais besoins. En mai 1915, Gandhi fonde un âshram dans la banlieue d'Ahmedabad en Inde et l'appelle Satyagrah Ashram (aussi connu comme l'Ashram de Sabarmati). Là logent 25 hommes et femmes qui font vœux de vérité, de célibat, d'ahimsa, de pauvreté, et de servir le peuple indien.
Comme il l'avait fait en Afrique du Sud, Gandhi demande aux Indiens de s'engager dans l'armée pour aider les Britanniques dans la Première Guerre mondiale. Son raisonnement, rejeté par beaucoup, était là aussi que si l'on désirait la citoyenneté, la liberté et la paix dans l'Empire, il serait bon de participer à sa défense.
Il fait des discours lors de réunions du Congrès national indien, et il est introduit en politique par Gopal Krishna Gokhale, qui est un des dirigeants les plus respectés du parti à cette époque.
Il précipite en 1917 l'abolition de l'engagisme des coolies, émigrés indiens qui travaillaient dans des conditions proches de l'esclavage dans les colonies anglaises et françaises. Gandhi avait rencontré pour la première fois des coolies en Afrique du Sud et avait lancé sa première pétition contre l'engagisme en 1894.
Champaran et Kheda
La première réussite majeure de Gandhi vient en 1918 avec les satyagrahas du Champaran et du Kheda, bien que pour cette dernière, il était impliqué de pair avec Sardar Vallabhbhai Patel, qui agit comme son bras droit et dirige des rebelles.
Au Champaran, un district de l'État du Bihar, il organise la résistance civique pour les dizaines de milliers de fermiers sans terres, pour les serfs et pour les petits propriétaires pauvres qui sont forcés de cultiver l'indigo et autres produits d'exportation au lieu de cultiver la nourriture nécessaire à leur subsistance. Opprimés par les milices des grands propriétaires britanniques pour la plupart, ils ne reçoivent que de maigres compensations, les laissant dans une pauvreté extrême. Les villages subissent des conditions d'hygiène déplorables et l'alcoolisme, la discrimination envers les intouchables et la purdah sont très répandus. Au cours d'une terrible famine, les Britanniques veulent encore augmenter l'une de leurs taxes, ce qui rend la situation désespérée.
À Kheda, au Gujarat, le problème est identique. Gandhi y établit un ashram, regroupant un grand nombre de partisans et de volontaires de la région. Il y mène une étude détaillée sur les villages, rendant compte des atrocités et des terribles conditions de vie. Gagnant la confiance des villageois, il dirige le nettoyage des villages, la construction d'écoles et d'hôpitaux et encourage les dirigeants locaux à condamner et éliminer les problèmes sociaux décrits plus haut.
Le pic de la crise vient quand il est arrêté par la police pour « trouble à l'ordre public », et il lui est demandé de quitter la province. Des centaines de milliers de personnes manifestent autour de la prison, des commissariats et des palais de justice demandant sa libération, ce que la justice accorde à contrecœur.
Gandhi mène des grèves et des manifestations contre les grands propriétaires qui, sous la direction du gouvernement britannique, signent un accord donnant plus de compensations et plus de contrôle sur la production aux fermiers pauvres, ainsi qu'une annulation de la taxe jusqu'à la fin de la famine. Si pour Gandhi les gains matériels de la victoire sont minimes, le fait que les paysans aient acquis une conscience politique est inestimable.
C'est à partir de cette époque que Gandhi est baptisé par le peuple Bapu (père) et Mahatma (Grande âme). Au Kheda, Patel représenta les fermiers et obtint la même victoire.
La célébrité de Gandhi s'étend alors à l'Inde entière.
Non-coopération
En 1919 au Pendjab, le massacre d'Amritsar, où des centaines de civils furent fusillés par les troupes britanniques, cause un traumatisme dans toute la nation et accroît la colère publique et les actes de violence.
Gandhi critique à la fois les actions du Royaume-Uni et les représailles violentes des Indiens. Il écrit une résolution où il présente ses condoléances aux victimes civiles britanniques et condamne les émeutes. Elle est acceptée malgré un début d'opposition du parti, après que Gandhi expose sa position lors d’un discours émouvant où il met en avant son principe que toute violence est maléfique et ne peut pas être justifiée.
C’est après ces massacres que Gandhi se concentre sur l'indépendance, ce qui devient la Swaraj, c'est-à-dire une indépendance complète, aussi bien individuelle, spirituelle que politique en devenant le dirigeant exécutif pour le Parti du Congrès en décembre 1921. Sous sa direction, le congrès est réorganisé avec une nouvelle constitution, mentionnant le but de la Swaraj. L'adhésion au parti est ouverte à tous ceux qui sont prêts à payer une participation symbolique. Une hiérarchie de comité est établie pour améliorer la discipline, transformant un parti élitiste en une organisation de masse, de dimension et de représentativité nationale.
Gandhi étend son principe de non-violence au mouvement Swadeshi et sa politique de boycott aux marchandises étrangères, spécialement les produits anglais. Lié à cette politique, il demande que le khadi (vêtement fait maison) soit porté par tous les Indiens au lieu des textiles britanniques. Riches ou pauvres, hommes ou femmes, doivent filer chaque jour afin d'aider le mouvement d'indépendance.
Cette stratégie inculque discipline et attachement, afin d'éliminer les moins motivés ou les plus ambitieux. Elle permet aussi d'inclure les femmes au mouvement, à une époque où ce genre d'activité n'était pas considéré comme « respectable » pour les femmes. Gandhi appelle de plus au boycott des institutions judiciaires et scolaires, à la démission des postes gouvernementaux et au rejet des titres et honneurs britanniques.
La « Non-coopération » bénéficie d'un grand succès, augmentant l'enthousiasme et la participation de toutes les couches de la société indienne. Au moment où le mouvement atteint son apogée, il s'arrête brusquement à la suite de violents affrontements dans la ville de Chauri Chaura, dans l'Uttar Pradesh, en février 1922. Craignant que le mouvement ne tourne à la violence, et convaincu que cela ruinerait toute son œuvre, Gandhi arrête la campagne de désobéissance civile.
Gandhi est arrêté le 10 mars 1922, jugé pour subversion et condamné à 6 ans de prison. Il ne fait que 2 ans et est libéré en février 1924 après une opération de l'appendicite. Sans la personnalité unificatrice de Gandhi, le parti commence à se diviser pendant qu'il est en prison. Deux factions apparaissent, une menée par Chitta Ranjan Das et Motilal Nehru favorise la participation du parti aux organes législatifs, l'autre mené par Chakravarti Râjagopâlâchâri et Sardar Vallabhbhai Patel s'y oppose.
De plus la coopération entre hindous et musulmans, qui avait été forte pendant la campagne de non-violence commence à s'étioler. Gandhi essaye bien d'atténuer ces différences à travers divers moyens, incluant un jeûne de trois semaines en automne 1924, mais avec un succès limité.
Le Swaraj et la marche du sel (Satyagraha)
Gandhi reste en dehors de toute agitation durant la plus grande partie des années 1920, préférant résoudre les différends entre le parti Swaraj et le Congrès national indien, et multipliant les initiatives contre la ségrégation des intouchables, l'alcoolisme, l'ignorance et la pauvreté.
Il retourne sur le devant de la scène en 1928. L'année précédente le gouvernement britannique a nommé une nouvelle commission pour la réforme de la constitution qui ne comptait pas un seul Indien dans ses rangs. Le résultat est un boycott de la commission par tous les partis indiens. Gandhi appuie une résolution lors du congrès de Calcutta en décembre 1928 demandant au gouvernement britannique à choisir entre l'octroi du statut de protectorat à l'Inde ou faire face à une nouvelle campagne de non-violence pour une indépendance complète.
Gandhi atténue les opinions de plus jeunes comme Subhash Chandra Bose et Jawaharlal Nehru, qui veulent demander l'indépendance immédiate, mais il doit donner un délai d'un an aux britanniques au lieu de deux comme il l'envisageait en compensation.
Comme les Britanniques ne répondent pas, le 31 décembre 1929 le drapeau indien est déployé à Lahore. Le 26 janvier 1930 est célébré par le parti du Congrès et par presque toutes les organisations indiennes comme jour de l'indépendance.
Tenant sa parole, Gandhi lance en mars 1930 une nouvelle campagne contre la taxe sur le sel, d'abord par la célèbre marche du sel depuis Ahmedabad vers Dandi du 12 mars au 6 avril 1930.5
Après un parcours à pied de 386 km, il arrive le 6 avril au bord de l'océan Indien. Il s'avance dans l'eau et recueille dans ses mains un peu de sel. Par ce geste dérisoire et hautement symbolique, Gandhi encourage ses compatriotes à violer le monopole d'État sur la distribution du sel.
Ce monopole oblige tous les consommateurs indiens, y compris les plus pauvres, à payer un impôt sur le sel et leur interdit d'en récolter eux-mêmes. L'occupant britannique construit même de vastes barrières pour prévenir l'activité illicite de faux-sauniers. Il est analogue à l'impôt de la gabelle sous l'Ancien Régime, en France.
Sur la plage, la foule, grossie de plusieurs milliers de sympathisants, imite le Mahatma et recueille de l'eau salée dans des récipients. Leur exemple est suivi partout dans le pays. À Karachi comme à Bombay, les Indiens font évaporer l'eau et collectent le sel au vu des Britanniques. Ces derniers jettent plus de 60 000 contrevenants en prison.
Les Indiens, fidèles aux recommandations de Gandhi, se gardent bien de résister. Le Mahatma lui-même est arrêté et passe neuf mois en prison.6
Le gouvernement, représenté par Lord Edward Irwin, décide de négocier avec Gandhi. Le Gandhi-Irwin Pact est signé en mars 1931. Le gouvernement britannique accepte de libérer tous les prisonniers politiques contre une suspension du mouvement de désobéissance civile. De plus, Gandhi est invité à une table ronde à Londres comme seul représentant du parti du Congrès. Il séjourne trois mois en Europe. Cette conférence est décevante pour Gandhi et les nationalistes car elle se concentre sur les princes et les minorités indiennes plutôt que sur un transfert de pouvoirs.
De plus le successeur de Lord Irwin, Lord Willingdon, commence une nouvelle campagne de répression contre les nationalistes. Gandhi est à nouveau arrêté, et le gouvernement essaie de détruire son influence en l'isolant complètement de ses partisans.
Cette stratégie est un échec, car en 1932, à la suite de la campagne du dirigeant intouchable Bhimrao Ramji Ambedkar, le gouvernement accorde aux intouchables un statut électoral séparé selon la nouvelle constitution. En protestation, Gandhi fait un jeûne de six jours en septembre 1932, obligeant le gouvernement à adopter un accord plus équitable au travers de négociations avec Palwankar Baloo, le champion de cricket intouchable devenu dirigeant politique.
Cela marque le début d'une nouvelle campagne de Gandhi pour améliorer la vie des intouchables, qu'il appelait Harijans, les enfants de Hari (un des noms de Dieu). Le 8 mai 1933 Gandhi entame un jeûne de 21 jours pour aider le mouvement Harijan.
Pendant l'été 1934, trois tentatives d'assassinat ont lieu contre lui.
Quand le parti du Congrès choisit de contester les élections et d’accepter le pouvoir en échange d’un statut de fédération pour l’Inde, Gandhi décide de quitter le parti. Il n'est pas en désaccord avec cette action du parti mais il pensait que s’il démissionnait, sa popularité cesserait d'étouffer les membres du parti, qui comprenait alors aussi bien des communistes, des socialistes, des syndicalistes, des étudiants, que des conservateurs religieux ou des libéraux.
Gandhi ne veut pas non plus devenir une cible pour la propagande britannique en menant un parti qui avait temporairement accepté un accord politique avec le colonisateur.
Gandhi retourne à la tête du parti en 1936 avec la présidence de Nehru. Bien qu’il veuille une concentration totale sur la réalisation de l'indépendance plutôt que de spéculer sur le futur de l'Inde, il n’empêche pas le congrès d'adopter le socialisme comme son but.
La Seconde Guerre mondiale et la résolution Quit India
Quand la Seconde Guerre mondiale éclate en 1939, Gandhi favorise l'offre d'un « appui moral non violent » à l'effort de guerre britannique, mais les autres dirigeants du Congrès sont offensés par l'implication unilatérale de l'Inde dans la guerre, sans la consultation des représentants du peuple. Tous les membres du congrès démissionnent en masse.
Après de longues délibérations, Gandhi déclare que l'Inde ne peut pas participer à une guerre ayant pour but la liberté démocratique, alors que cette liberté est refusée à l'Inde elle-même.
Comme la guerre progresse, Gandhi augmente ses demandes pour l'indépendance, écrivant une résolution appelant les Britanniques à quitter l'Inde : Quit India. C’est pour Gandhi et le parti du Congrès la révolte la plus radicale destinée à rejeter les Britanniques hors des terres indiennes.
Gandhi est critiqué par certains membres du Congrès et d'autres groupes politiques aussi bien pour ou contre les Britanniques. Certains pensent que s'opposer au Royaume-Uni au moment de cette guerre totale est immoral, d'autres trouvent que Gandhi ne va pas assez loin. Quit India devient le mouvement le plus fort dans l'histoire de la lutte pour l'indépendance, avec des arrestations et des violences à une échelle encore jamais vue.
Des milliers d'indépendantistes sont tués ou blessés par la police, des centaines de milliers d'autres sont arrêtés. Gandhi et ses partisans disent clairement qu'ils ne participeront pas à l'effort de guerre à moins que l'Inde ne devienne immédiatement indépendante. Gandhi précise même que le mouvement ne s’arrêtera pas même si des actes de violence individuels sont commis, disant que « l'anarchie ordonnée » autour de lui était « pire que la vraie anarchie ». Il appelle tous les Indiens et membres du Congrès à maintenir la discipline de l'ahimsa, et Karo Ya Maro (faire ou mourir) pour la cause de la liberté ultime. Gandhi et tout le comité dirigeant du Congrès sont arrêtés à Bombay par les Britanniques le 9 août 1942. Des indépendantistes, membres et non-membres du Congrès, lancent une vague de violences contre les Britanniques, détruisent ou endommagent des centaines de bâtiments gouvernementaux, rompent des voies de communication et tuent des employés du Raj. Deux mille cinq cents indépendantistes sont tués ou blessés par la police, plus de soixante-six mille autres sont arrêtés.
Gandhi est détenu deux ans dans le palais de l'Aga Khan à Pune. C’est là qu'il subit les deux coups les plus terribles de sa vie personnelle. D'abord son conseiller de 42 ans Mahadev Desai meurt d'un arrêt cardiaque six jours après sa détention. Puis sa femme Kasturba, qui avait toujours été solidaire et engagée auprès de lui, meurt après 18 mois d'emprisonnement d'une crise cardiaque à la suite d'une pneumonie.
Gandhi est relâché le 6 mai 1944 parce qu'il doit subir une opération à cause de sa santé déclinante. Les Britanniques ne veulent pas qu'il meure en prison et soulève ainsi l'Inde entière. Bien que la répression violente du mouvement par les forces britanniques ait amené un calme relatif en Inde à la fin de 1943, Quit India réussit tous ses objectifs. À la fin de la guerre, le Royaume-Uni donne des indications claires annonçant que le pouvoir sera transféré aux mains des Indiens. Gandhi demande alors d'arrêter la lutte à la direction du Congrès et environ 100 000 prisonniers politiques sont relâchés.7
Vers l'indépendance... et la partition
Une surenchère nationaliste entre le parti du Congrès et la Ligue Musulmane qui fait le jeu de l'impérialisme
L'impérialisme britannique, il savait l'indépendance inéluctable. Son souci était de transmettre le pouvoir à la bourgeoisie indienne en s'assurant à chaque pas que les intérêts britanniques seraient préservés. Mais il fallait faire vite face au mouvement des masses.
La mission ministérielle britannique arriva en Inde en mai 1946. Elle était chargée de préparer la passation du pouvoir aux mains de la bourgeoisie et des propriétaires fonciers indiens, dans un contexte où leurs deux grands partis, le parti du Congrès et la Ligue musulmane, se concurrençaient pour se positionner au mieux dans la course au pouvoir.
La proposition du gouvernement britannique était de faire de l'Inde un dominion, c'est-à-dire un État indépendant restant dans le cadre du Commonwealth. Le pays devait être divisé en trois zones découpées suivant les majorités religieuses, avec un gouvernement fédéral central.
Cela ne satisfaisait ni le parti du Congrès, qui prétendait à l'hégémonie, ni la Ligue musulmane qui réclama la création d'un État musulman indépendant, le Pakistan.
Des deux côtés, les partis nationalistes se mirent à attiser les haines religieuses, appuyés par la surenchère des groupes fondamentalistes hindous et musulmans. Les massacres et les pogroms commencèrent dès août 1946, faisant des milliers de morts et devenant autant d'arguments pour parvenir à la création de deux États. Sans oublier que hindoue ou musulmane, la bourgeoisie préférait de toute façon voir les masses s'entre-massacrer plutôt que s'unir dans les luttes.
En février 1947, la situation était mûre pour que le nouveau vice-roi, Lord Mountbatten, propose un règlement qui coupait l'Inde en deux en créant le Pakistan, les États princiers devant choisir à quel pays se rattacher.
Pour tracer les frontières des deux États, Mountbatten fit venir de Londres, avec l'accord des dirigeants du parti du Congrès et de la Ligue musulmane, un fonctionnaire britannique qui ne connaissait rien à l'Inde.
Il en résulta d'un côté l'Inde d'aujourd'hui, qui comptait près de 260 millions d'hindous et 40 millions de musulmans. De l'autre côté, le Pakistan, censé être la patrie des musulmans, était constitué de deux parties distantes de plus de 1 500 km l'une de l'autre, qui correspondent au Bangladesh et au Pakistan actuels : il comptait 80 millions de musulmans et neuf millions d'hindous. En outre, la frontière tracée entre Inde et Pakistan coupait en deux des régions linguistiques relativement homogènes, comme le Bengale à l'est et le Pendjab à l'ouest.
Le tracé des frontières devait être gardé secret jusqu'après les cérémonies de l'indépendance car, expliquait Mountbatten : « Tout notre travail et notre espoir d'avoir de bonnes relations indo-britanniques le jour du transfert des pouvoirs risqueraient d'être anéantis ». Il savait que, quel que fut leur tracé, ces frontières qui passaient au beau milieu de régions susciteraient des massacres... Et les dirigeants du parti du Congrès et de la Ligue musulmane acceptèrent sans broncher de proclamer l'indépendance de pays dont ils ne connaissaient même pas les frontières exactes.8
Dès le départ, Gandhi était viscéralement opposé aux plans qui sépareraient l'Inde en deux pays différents. Il avait conseillé au Congrès de rejeter les propositions offertes par le British Cabinet Mission en 1946, car il se méfiait du regroupement proposé pour les États à majorité musulmane qu'il considérait comme un début de partition. Cependant, c’est l’une des rares fois où le Congrès rejeta son avis. Le jour de l'indépendance, le 15 août 1947, Gandhi ne participa pas aux festivités avec le reste de l'Inde mais resta seul à Calcutta, portant le deuil de la partition et travaillant à l'arrêt des violences.9
Le bain de sang de la partition
Pendant que les cérémonies officielles se déroulaient en août 1947, Mountbatten courant de Karachi à Delhi pour assister à la proclamation de l'indépendance des deux États, la partition entraîna les millions d'habitants des régions frontalières dans un bain de sang.
Au Pendjab, l'une des provinces de l'ouest qui se retrouvait coupée en deux, les affrontements entre sikhs et musulmans tournèrent au carnage et Lahore vécut six semaines d'émeute. Le correspondant du « NewYork Times » écrivait : « J'ai vu des centaines de morts et, pire encore, des milliers d'indiens sans yeux, sans pieds ou sans mains. La mort par balle est plus douce que la mort à coups de pierre ou de bâton, qui laisse les mourants agoniser dans la chaleur et les mouches ».
Des millions de personnes qui, suivant leur religion, se retrouvaient du mauvais côté de la frontière furent jetées sur les routes. Les trains étaient attaqués et il n'était pas rare de voir passer dans les gares des wagons remplis de cadavres. En Inde, on massacrait les circoncis, tandis qu'au Pakistan c'était l'inverse. Les massacres engendrés par la partition firent entre 180 000 et 500 000 morts suivant les estimations et forcèrent dix millions de personnes à abandonner leurs foyers pour changer de pays et se retrouver ensuite parquées dans des camps, dans des conditions effroyables.
Les dirigeants impérialistes avaient choisi de jeter l'une contre l'autre les deux communautés, avec la complicité des dirigeants nationalistes du parti du Congrès et de la Ligue musulmane. L'antagonisme entre l'Inde et le Pakistan assurait l'impérialisme britannique de pouvoir jouer un pays contre l'autre.
Pour plusieurs générations, le souvenir des massacres de 1947 allait s'élever entre les populations des deux pays, et maintenir dans l'isolement les millions de musulmans d'Inde et les millions d'hindous du Pakistan. Quant à l'arbitraire des frontières, tranchant à vif au cœur des populations, il devait amener une série de guerres frontalières entre l'Inde et le Pakistan.
L'État princier du Cachemire, à la frontière nord de l'Inde et du Pakistan, fut le théâtre d'un premier conflit armé dès 1947. Les officiers britanniques qui continuaient à commander les armées indienne et pakistanaise se retrouvèrent dans les deux camps.10
Pour sa part, après l'indépendance, Gandhi se concentre sur l'unité entre hindous et musulmans. Il construit un dialogue avec les dirigeants des deux communautés, travaillant à atténuer les tensions dans le nord de l'Inde et le Bengale.
Malgré la guerre indopakistanaise de 1947, il est troublé quand le gouvernement décide de refuser aux pakistanais les 550 millions de roupies prévus dans les négociations de la partition. Des dirigeants comme Sardar Patel craignent que le Pakistan n'utilise l'argent pour financer la guerre contre l'Inde.
Gandhi est aussi choqué quand des demandes sont faites de déporter tous les musulmans au Pakistan, et quand les dirigeants de chaque communauté expriment leur frustration et l’inaptitude à s'entendre entre eux. Il lance son dernier jeûne à Delhi le 13 janvier 1948 à l'âge de 78 ans, demandant que toute violence communautaire cesse définitivement, que le Pakistan et l'Inde garantissent l'égalité dans la sécurité et les droits pour les pratiquants de toutes les religions, et que le paiement de 550 millions de roupies soit fait au Pakistan. Gandhi craint que l'instabilité et l'insécurité au Pakistan n’augmente leur colère envers l'Inde, que la violence ne passe la frontière et qu'une guerre civile éclate en Inde à cause de nouvelles tensions.
« La mort serait une glorieuse délivrance pour moi plutôt que d'être le témoin impuissant de la destruction de l'Inde, de l'hindouisme, du sikhisme et de l'islam. »
Après de longs débats passionnés avec ses collègues les plus proches, Gandhi refuse de céder, et le gouvernement doit faire volte face et payer la somme au Pakistan. Les dirigeants de chaque communauté, incluant le Rashtriya Swayamsevak Sangh et le Hindu Mahasabha lui assurent qu'ils renonceront à toute violence et demanderont la paix. Gandhi rompt alors son jeûne en buvant un jus d'orange.
Assassinat
Le 30 janvier 1948, en chemin vers une réunion de prière, Gandhi est abattu par balles près de Birla House, à New Delhi, par Nathuram Godse, un hindou nationaliste qui a des liens avec le groupe fascisant Hindu Mahasabha11. Godse souhaitait la création d'un État hindou, l'Hindoustan, au lieu de l'Inde laïque et multiconfessionnelle12. Les extrémistes hindous accusaient Gandhi de trahison envers l'indouisme.13
Après la mort de Gandhi, Jawaharlal Nehru s'adresse en ces termes à la nation à la radio :
« Amis et camarades, la lumière a quitté nos vies, l'obscurité est partout, et je ne sais pas trop quoi vous dire et comment vous le raconter. Notre dirigeant bien aimé, Bapu comme nous l'appelions, le père de la nation, n'est plus. Peut-être ai-je tort de dire cela ; néanmoins, nous ne le verrons plus comme nous l'avons vu toutes ces années, nous ne pourrons plus lui demander conseil ou consolation, et c'est un coup terrible, pas seulement pour moi, mais pour des millions et des millions dans ce pays. »
Selon sa volonté, la plupart de ses cendres furent dispersées dans plusieurs grands fleuves du monde tels que le Nil, la Volga et la Tamise. Deux millions d’Indiens assistèrent à ses funérailles.
La pensée de Gandhi
Foi
Gandhi était né hindouiste et pratiqua l'hindouisme toute sa vie, qui inspira la plupart de ses principes. Comme tout hindou traditionnel, il voyait dans toutes les religions autant de chemins possibles pour atteindre la Vérité, et refusait de se convertir à une autre foi. Gandhi écrivit un commentaire sur la Bhagavad Gita en Gujarati.
Gandhi croyait que le cœur de toutes les religions était la vérité et l'amour (compassion, non-violence et éthique de réciprocité). Il critiquait l'hypocrisie, les mauvaises pratiques et les dogmes de toutes les religions et fut un réformateur social infatigable. Ses commentaires sur les différentes religions furent :
« Ainsi, si je ne pourrais pas accepter le christianisme comme parfait ou comme la plus grande des religions, je ne pourrais pas non plus considérer l'hindouisme comme tel. Les défauts de l'hindouisme me sont bien visibles. Si l'intouchabilité pouvait être une partie de l'hindouisme, ce serait une partie pourrie ou une excroissance. Je ne pourrais pas comprendre la « raison d'être » d'une multitude de sectes ou de castes. Quel serait le sens de dire que les Vedas sont des textes sacrés inspirés par Dieu ? S'ils ont été inspirés par Dieu, pourquoi pas la Bible ou le Coran également ? Mes amis chrétiens ont été aussi entreprenants pour me convertir que mes amis musulmans. Abdullah Sheth m'a continuellement incité à étudier l'islam, et évidemment avait toujours quelque chose à dire concernant sa beauté. »
« Dès que nous perdons la base morale, nous cessons d'être religieux. Il n'y a pas de choses telle qu'une religion effaçant la moralité. L'homme donc, ne peut être menteur, cruel ou dépravé et clamer qu'il a Dieu de son côté. »
« Les paroles de Mahomet sont un trésor de sagesse, pas seulement pour les musulmans mais pour l'humanité entière. »
Plus tard dans sa vie, quand on lui demandait s'il était hindouiste, il répondait :
« Oui je le suis. Je suis aussi un chrétien, un musulman, un bouddhiste et un juif. »
Vérité
Gandhi a dédié toute sa vie à la découverte de la vérité ou satya. Il essaya de l'atteindre en apprenant de ses propres erreurs et en pratiquant des expériences sur lui-même. C'est notamment le thème de son livre Autobiographie ou mes expériences de vérité.
Gandhi établissait que la plus importante bataille à remporter était vaincre ses propres démons, peurs et insécurités. Il résuma ses croyances quand il dit d'abord « Dieu est vérité ». Il changea ensuite cette déclaration en « la vérité est Dieu ». Ainsi satya (la vérité) dans la philosophie de Gandhi est « Dieu ».
C'est en Afrique du Sud, en luttant pour les droits des Indiens que Gandhi découvrit l'importance du respect de la vérité. « Tel un arbre immense, elle donne d’autant plus de fruits qu’on en prend soin. À l’image d’une mine où plus on creuse en profondeur, plus précieux sont les diamants qu’on y découvre, il est remarquable que plus on explore la vérité, plus nombreux et variés sont les services qu’elle nous fait assumer. »
Simplicité
Gandhi croyait sincèrement qu'une personne impliquée dans le service social devait mener une vie simple qui l'amènerait au brahmacharya. Sa pratique de l'ascétisme s'inspire de la pensée du philosophe et poète américain Henry David Thoreau. Cette simplicité commença par le renoncement au style de vie occidental qu'il menait en Afrique du Sud. Il appela cela « se réduire soi-même à zéro » ; « vivre simplement pour que tous puissent simplement vivre » tels étaient ses valeurs, son mode de vie, ce qui voulait dire abandonner toute dépense superflue, mener une vie simple et laver ses propres vêtements. En une occasion il renvoya les cadeaux offerts par les indigènes pour son aide à la communauté.
Gandhi passait un jour de chaque semaine en silence. Il croyait que s'abstenir de parler lui amenait la paix intérieure. Ceci venait des principes hindous du mauna (en sanskrit, मौन - silence) et shanti (paix). Ces jours-là il communiquait avec les autres en écrivant sur un papier.
Pendant 3 ans et demi, à l'âge de 37 ans, Gandhi refusa de lire les journaux, clamant que les nouvelles tumultueuses du monde lui causaient plus de confusion que son propre trouble intérieur.
Revenant en Inde après son séjour en Afrique du Sud, il abandonna le port de vêtements occidentaux, qu'il associait à la richesse et au succès. Il s'habilla pour être accepté par les plus pauvres en Inde, et il promut l'utilisation de vêtements tissés à la maison (khadi). Gandhi et ses partisans fabriquaient donc les vêtements qu'ils portaient ; ils encourageaient les autres à faire de même dans le but de redonner une certaine autonomie économique à l'Inde rurale, autonomie laminée par la domination de l'industrie britannique qui détenait alors les filatures industrielles. Le rouet fut bientôt incorporé au drapeau du parti du congrès indien.
Gandhi porta le dhotî (équivalent masculin du sari) tout le reste de sa vie, non seulement en signe de simplicité mais aussi parce que cet habit, filé de ses mains, constituait pour lui une garantie de ne pas cautionner l'exploitation d'ouvriers britanniques ou indiens dans des filatures industrielles.
Végétarisme
La pratique du végétarisme est fortement ancrée dans les traditions hindoues et jaïnes, et dans sa terre natale du Gujarat la plupart des hindous et sa famille étaient végétariens. Avant de partir étudier pour Londres, Gandhi avait promis à sa mère qu'il ne mangerait pas de viande. Il tint sa promesse et son végétarisme devint une partie intégrante de sa philosophie politique de non-violence.
Gandhi passa beaucoup de temps à promouvoir le végétarisme pendant et après son séjour à Londres, voyant sa propagation comme une mission à réaliser ; il en vint ainsi à déclarer « que l'on reconnaît la grandeur d'une nation à la manière dont elle traite ses animaux ». En plus de la dimension éthique du végétarisme il considérait la dimension économique, étant donné que la viande était (et est toujours) plus chère que les céréales, les légumes et les fruits, et aidait ainsi les Indiens qui avaient de faibles revenus. Enfin, la production de viande demande une bien plus grande disponibilité de terres et d'eaux pour l'engraissement des animaux, instaure une monoculture qui favorise l'industrie alimentaire et les grands propriétaires terriens plutôt que les productions locales et variées des paysans indiens possédant de petites parcelles de terre cultivable.
Il nota dans son autobiographie que le végétarisme était le début de son profond engagement envers le brahmacharya ; sans un contrôle total sur ses besoins alimentaires il n'aurait pas pu réussir le brahmacharya.
Brahmacharya
Le brahmacharya (pureté spirituelle et pratique) est largement associé avec le célibat et l'ascétisme. Le brahmacharya, qui correspond à l'une des quatre périodes de la vie humaine telle que le théorise l'hindouisme, est à rapprocher d'une forme de discipline du corps dont la visée, spirituelle ou religieuse, est le détachement des sens (lesquels entraveraient la libération (moksha) de l'âme). Gandhi concevait le brahmacharya comme un moyen de se rapprocher de Dieu et comme la pierre de fondation de sa réalisation personnelle. Pour Gandhi, brahmacharya signifiait « contrôle des sens en pensée, en mots et en actions ». Ce contrôle passe par l'arrachement à la racine des passions que l'on veut détruire : donc, tout d'abord par la pensée même ; Gandhi considérait – dans la ligne droite de la sagesse hindoue – que celui qui était un vrai pratiquant du brahmacharya ne concevait même plus les passions, non seulement dans son esprit éveillé, mais aussi dans ses rêves, – ces pensées que l'on formule dans le sommeil et que l'on croit incontrôlables : le contrôle de soi conscient passe donc en premier lieu par une maîtrise même de son inconscient, chose qui est explicitée dans la philosophie classique hindoue du Yoga-sûtra de Patañjali.
Dans son autobiographie, il raconte sa lutte contre ses besoins sexuels et les accès de jalousie envers sa femme Kasturba. Il sentait comme une obligation personnelle de rester abstinent afin, d'une part, de pouvoir apprendre à aimer plutôt qu'à rechercher le plaisir, et d'autre part, de cantonner le corps — et plus largement le monde de la matière — au service des aspirations et de la volonté de l'esprit. Cette lutte, d'après ce qu'il expose dans son autobiographie, fut sans relâche, puisqu'à la fin de sa vie, devenu veuf, il partageait régulièrement la couche de sa nièce préférée, Manu, ceci afin d'éprouver la solidité de son vœu passé (ceci fit d'ailleurs scandale à l'époque). Par ailleurs, Gandhi n'eut de cesse toute sa vie d'étendre et d'approfondir les domaines d'application de sa recherche de maîtrise des sens. Outre la maîtrise du désir sexuel, il rechercha également à se détacher du plaisir gustatif : formant régulièrement des « vœux », Gandhi supprimait progressivement tel condiment, tel aliment, ou réduisait toujours plus le nombre d'aliments qu'il pouvait ingurgiter.
Non-violence (Ahimsa)
« Alors qu'une bonne action doit appeler l'approbation, et une mauvaise, la réprobation, le fauteur de l'acte, qu'il soit bon ou mauvais, mérite toujours respect ou pitié, selon le cas. « Hais le péché, non le pécheur » – c'est là un précepte que l'on applique rarement, s'il est aisé à comprendre ; et c'est pourquoi le venin de haine se répand si vite dans le monde. L'ahimsâ est le fondement de la quête de vérité. Il n'est pas de jour où je ne m'aperçoive, en réalité, que cette quête est vaine, si elle ne se fonde pas sur l'ahimsâ. S'opposer à un système, l'attaquer, c'est bien ; mais s'opposer à son auteur, et l'attaquer, cela revient à s'opposer à soi-même, à devenir son propre assaillant. Car la même brosse nous a peints ; nous avons pour père le même et unique Créateur, et de ce fait les facultés divines que nous recelons en nous sont infinies. Manquer à un seul être humain, c'est manquer à ces facultés divines, et par là même faire tort non seulement à cet être, mais, avec lui, au monde entier. »
— Mahatma Gandhi, Autobiographie ou mes expériences de vérité.
Le concept de non-violence (ahimsa) et Résistance non-violente a une longue histoire dans la pensée religieuse indienne et a eu de nombreuses occurrences dans des contextes hindouistes, bouddhistes, jaïnistes et judéo-chrétiens. Le concept de non-violence lui-même est une traduction, forgée par Gandhi, du mot sanscrit ahimsa (a : privatif et himsa : nuisance, violence), présent dans les traditions religieuses de l’Inde. Gandhi explique cette philosophie et ce mode de vie dans son autobiographie.
« Quelle différence cela fait-il aux morts, aux orphelins et aux sans-abri, que la destruction aveugle ait été amenée au nom du totalitarisme ou au nom sacré de la liberté et de la démocratie ? »
« Il y a beaucoup de causes pour lesquelles je suis prêt à mourir mais aucune cause pour laquelle je suis prêt à tuer. »
En appliquant ces principes, Gandhi n’hésita pas à les emmener aux extrêmes de sa logique. En 1940, quand l’invasion des îles britanniques par l’Allemagne nazie semblait imminente, Gandhi donna l’avis suivant au peuple anglais.
« J’aimerais que vous déposiez les armes que vous possédez comme étant inutiles pour vous sauver, vous ou l’humanité. Vous inviterez Herr Hitler et Signor Mussolini à prendre ce qu’ils veulent des pays que vous appelez vos possessions… Si ces gentlemen choisissent d’occuper vos foyers, vous les leurs laisserez. S’ils ne vous laissent pas partir, vous vous laisserez massacrer, hommes, femmes et enfants, mais vous refuserez de leur prêter allégeance. »
Néanmoins, Gandhi se rendait compte que ce niveau de non-violence requérait une foi et un courage incroyable que peu de monde possédait. Il conseillait donc qu’il n’était pas nécessaire que tous restent non-violents si la violence était poussée à l’extrême :
« Je crois que s’il y a seulement le choix entre la violence et la lâcheté, je conseille la violence. »
« J'aimerais mille fois mieux risquer la violence que risquer l'émasculation de toute une race. »
« Marcher sur le tranchant effilé de l'ahimsâ n'est pas chose facile dans ce monde plein de himsâ. La richesse ne nous y aide pas ; la colère est un ennemi de l'ahimsâ ; et l'orgueil est un monstre qui la dévore. Dans cette observance ferme et acérée de la religion de l'ahimsâ, il faut souvent reconnaître la prétendue himsâ comme la forme la plus vraie de l'ahimsâ. »
« Je répétais à chaque réunion l’avertissement qu’à moins qu’ils sentent qu’avec la non-violence ils avaient une force infiniment supérieure à celle qu’ils possédaient avant, ils ne devaient pas appliquer la non-violence et reprendre les armes. »
Gandhi pensait que la violence était inefficace et ne pouvait qu’initier une chaîne continue de vengeance. Il disait de la loi du Talion :
« Œil pour œil et le monde finira aveugle. »
Gandhi rattachait également la non-violence au féminisme. Il l’explique lors d’un discours pendant la marche du sel : « Appeler les femmes le sexe faible est un mensonge. C’est une injustice des hommes faite aux femmes. Si la non-violence est la loi de nos êtres, le futur est avec les femmes. »
Gandhi puisa une partie de son inspiration dans les écrits de Léon Tolstoï, qui, dans les années 1880 avait vécu une conversion profonde en une forme personnelle d’anarchisme chrétien, ce qui l’avait amené à concevoir un christianisme détaché du matérialisme et non violent. Gandhi a écrit une introduction à Lettre à un Hindou de Tolstoï, écrite en 1908, rédigée en réponse à la violence des nationalistes indiens, et tous deux correspondirent jusqu’à la mort de Tolstoï en 1910. Certains pensent que sans Tolstoï, Gandhi n’aurait peut-être jamais été aussi déterminé à mener une action aussi non-violente qui fit sa gloire. Tolstoï a d’ailleurs lui-même beaucoup fréquenté certains courants orientalistes et a régulièrement correspondu avec des bouddhistes, hindous et baha'is.
Satyagraha
Le satyagraha (« la force née de la vérité et de l'amour ou non-violence ») est l'aboutissement de cette vérité contre des lois ou des systèmes injustes au travers d'une lutte non violente. Gandhi considère même le satyagraha supérieur à la désobéissance civile ou à la résistance non-violente car le terme implique de servir une cause juste et devenait de ce fait l'arme des forts et non plus l'arme des faibles.
Pour lui cette lutte ne doit engendrer aucune souffrance à l'adversaire, s'il y a souffrance c'est au défenseur de la vérité de la subir :
« La recherche de la vérité ne doit admettre qu'aucune violence ne soit infligée à un adversaire, mais qu'il doit sortir de l'erreur par la patience et la sympathie. Parce que ce qui apparaît comme la vérité à l'un peut apparaître comme erreur à l'autre. Et patience signifie auto-souffrance. Donc la doctrine est revendication de la vérité, pas en infligeant des souffrances à son adversaire, mais à soi-même. »
Idée d'une société non-violente sans État
Bien que Gandhi se soit essentiellement consacré, dans les faits, à la lutte pour l'Indépendance puis l'unité de l'Inde, il ne sépara jamais, dans sa pensée, les actions de lutte des actions constructives pour préparer l'organisation durable d'une société non-violente. Il pensait même que les actions constructives constituaient un préalable indispensable à la lutte pour l'indépendance. Sa crainte, en effet était que, une fois arrivée à l'Indépendance, l'Inde soit un pays qui continue à dominer et oppresser son peuple. Selon lui,
« Si, en définitive, le seul changement attendu ne touche qu'à la couleur de l'uniforme militaire, nous n'avons vraiment pas besoin de faire toutes ces histoires. De toute façon, dans ce cas-là, on ne tient pas compte du peuple. On l'exploitera tout autant, sinon plus, qu'en l'état actuel des choses. »
Ainsi, la lutte pacifique de Gandhi s'attaquait aux fondements même du système des castes, en considérant que l'hindouisme, s'il devait survivre, devait se transformer en système sans castes. Il refusait l'objectif de donner aux intouchables un statut politique, pensant qu'il fallait, selon le mot de Nehru à son propos, "dynamiter" le système en s'attaquant à son maillon faible. Dans sa lutte contre les castes, il se distingue ainsi fortement de Bhimrao Ramji Ambedkar, un des leaders des intouchables et Premier ministre de la Justice de l'Inde indépendante, qui ne s'opposait pas seulement au système de castes, mais à l'hindouisme comme philosophie religieuse et sociale.
Pétri des écrits de Tolstoï, Gandhi a rapidement intégré à son analyse une critique radicale de l'État. La nature de l'État, selon lui, est essentiellement violente et oppressive ; l'existence d'un État est incompatible avec les principes de vie non-violents :
« L'État représente la violence sous une forme intensifiée et organisée. L'individu a une âme, mais l'État qui est une machine sans âme ne peut être soustrait à la violence puisque c'est à elle qu'il doit son existence. »
C'est pourquoi il développa l'idée d'élaborer, en parallèle des actions de lutte et de désobéissance civile pour obtenir l'Indépendance, un « programme constructif ». C'est à travers la recherche de l'autonomie de chaque village, en dehors de (et contre) toute organisation centralisée qu'une Inde réellement démocratique et non-violente pourrait perdurer après l'Indépendance.
« La véritable indépendance ne viendra pas de la prise du pouvoir par quelques-uns, mais du pouvoir que tous auront de s'opposer aux abus de l'autorité. En d'autres termes, on devra arriver à l'indépendance en inculquant aux masses la conviction qu'elles ont la possibilité de contrôler l'exercice de l'autorité et de la tenir en respect. »
L'échelon retenu pour exercer un tel contrôle est le village, qui exercerait une forme de souveraineté dans un cadre fédéral.
« L'indépendance doit commencer à la base. Ainsi chaque village sera une république. »
Gandhi, qui avait conscience de la difficulté de parvenir à une telle organisation de la société, rapprochait cet objectif d'une société anarchiste :
« Ce serait un état d'anarchie éclairée. Dans un tel pays, chacun serait son propre maître. Il se dirigerait lui-même de façon à ne jamais gêner son voisin. Par conséquent, l'État idéal est celui où il n'y a aucun pouvoir politique en raison même de la disparition de l'État. »
Du fait de sa critique de l'autorité, des formes d'oppression et d'exploitation ; du fait de sa critique de l'État ; du fait même que Gandhi lui-même reliait fréquemment et explicitement sa philosophie politique à l'anarchisme, certains se sont demandé si Gandhi ne pouvait pas être qualifié d'anarchiste. À la question de savoir s'il était réaliste de vouloir parvenir à une société démocratique non-violente formée de villages fédérés — situation que Gandhi qualifiait d'anarchie — il rétorquait, en 1940 :
« Elle [cette société] est réalisable dans la mesure où la non-violence est réalisable [...]. Le stade le plus proche de l'anarchie pure serait une démocratie basée sur la non-violence. »
Critique du développement occidental et de son modèle économique
L'un des points importants des idées de Gandhi est sa critique du mode de développement occidental. Gandhi pouvait admirer les avancées technologiques et le confort économique que donnait la civilisation occidentale moderne, mais pointait également ses lacunes et les nouveaux risques et besoins qu'elle apportait à l'individu. Dans son livre Hind Swaraj or Indian home rule (Leur Civilisation et notre délivrance) où il fait la critique du développement et de la notion même de civilisation telle qu'idéalisée par la Grande-Bretagne et les Occidentaux, Gandhi montre que chaque progrès réalisé d'une part correspond à une aggravation des conditions de vie de l'autre, que la civilisation occidentale a laissé de côté la moralité et la religion, qu'elle crée de nouveaux besoins liés à l'argent et impossibles à satisfaire, qu'elle accroît les inégalités et voue à l'esclavage une grande partie de l'humanité. Pour lui ce type de civilisation est sans issue :
« Cette civilisation est telle que l'on a juste à être patient et elle s'autodétruira. »
La mécanisation et la mondialisation des échanges est pour lui un désastre pour l'Inde (les filatures de Manchester avaient fait disparaître l'artisanat indien). Il prend comme exemple des avancées ressenties de manière globalement positive comme le train, les médecins ou les avocats, qui peuvent être selon lui tout aussi néfastes. Le train parce qu'il peut transporter les maladies aussi rapidement que les passagers et peut entraîner la spéculation et les famines. Les avocats parce qu'ils préfèrent trouver une solution juridique à une solution morale à un conflit, prétendent sans raison aucune à des salaires supérieurs aux travailleurs communs, et renforcent la puissance britannique en Inde. Les médecins parce qu'en accordant des soins ils encouragent la négligence et le manque de prévention individuelle, brisent des tabous religieux et font d'énormes profits avec des médicaments hors de prix.
Pour Gandhi la civilisation indienne n'a rien à envier à l'occidentale avec sa course au développement économique. L'accès à la richesse pour tous est pour lui impossible et l'individu doit lui-même contrôler ses besoins, ainsi que l'avaient compris les anciens sages indiens :
« L'esprit est un oiseau sans repos ; plus il obtient et plus il désire ; il n'est jamais satisfait. Plus nous satisfaisons nos passions et plus elles deviennent débridées. Nos ancêtres avaient compris cela et placé une limite à nos indulgences. Ils avaient remarqué que le bonheur était surtout une condition mentale. »
« La justification de la pauvreté volontaire était l'impossibilité que tous fussent riches. Tous pourraient avoir part à la non-possession ; moins on possède, moins on désire. Je ne prêche pas la pauvreté volontaire à un peuple qui souffre de pauvreté involontaire, mais le grave problème économique national pourrait être résolu facilement si tous ceux qui sont riches voulaient bien se soumettre à la pauvreté volontaire. »
Gandhi comprenait les processus économiques comme une force que l'on doit régler par des lois basées avant tout sur la morale et surtout l'harmonie générale entre tous les êtres, et non la laisser « s'auto-régler » par elle-même comme cela se veut dans l'économie de marché, le capitalisme, économie liée à l'offre et à la demande, car, en soi, toute réussite économique est immorale :
« L’art de devenir riche, dans le sens commun du terme, n’est pas seulement l’art d’accumuler beaucoup d’argent pour nous-mêmes, mais aussi celui de découvrir comment notre voisin peut en obtenir le moins possible. En termes exacts, c’est l’art d’établir le maximum d’inégalités en notre faveur. »
Critiquant vivement la « logique » de l'économie de marché, économie réduite à elle-même et comme un pilier incontournable dans les relations internationales (commerciales ou non), Gandhi voyait le refus de bâtir une société équitable mondiale, refus venant de l'Occident et – du fait de la colonisation héritée – du reste du monde, comme une fuite en avant, qui amènerait toujours les plus faibles et démunis dans le gouffre, gouffre symbolisé par Gandhi par les famines, ces dernières étant liées soit à la guerre, soit à ce mécanisme économique toujours défectueux, car toujours se refusant à se soumettre à des principes moraux de bien-être universel :
« Si tous les hommes comprenaient l'éternelle loi morale du service à autrui, ils considéreraient comme un péché d'amasser des richesses ; alors il n'y aurait plus d'inégalité de fortune, et par conséquent plus de famine, plus de gens qui meurent de faim. »
Synthèse
Pour Gandhi, chacun par ses actions devait être le changement qu'il souhaitait voir dans le monde, souvent cité comme :
« Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde. »
La vérité, la non-violence et la lutte pour leur succès étaient un tout indissociable et trahir un aspect de cet ensemble était trahir son idéal tout entier.
« C'est une erreur de croire qu'il n'y ait pas de rapport entre la fin et les moyens, et cette erreur a entraîné des hommes considérés comme croyants à commettre de terribles crimes. C'est comme si vous disiez qu'en plantant des mauvaises herbes on peut récolter des roses. »
En menant une vie simple et proche de la tradition indienne, il appliquait à lui-même l'idéal de vie qui était pour lui le plus bénéfique à l'humanité, très éloigné des critères de développement occidentaux. Hindou profondément croyant, il respectait autant les autres religions qui étaient pour lui des chemins différents vers l'amour et la vérité. Même si le parcours qui menait à cette vérité était long et rempli d'embûches, pour Gandhi, la justice devait toujours triompher :
« Quand je désespère, je me souviens qu'à travers toute l'histoire, les chemins de la vérité et de l'amour ont toujours triomphé. Il y a eu des tyrans et des meurtriers, et parfois ils ont semblé invincibles, mais à la fin, ils sont toujours tombés. Pensez toujours à cela. »
Comme il le notait lui-même non sans humour, maintenir cet idéal était même pour ses amis « l'œuvre d'un fou ».14
INDE = 9x14x4x5 = 2520
2520 = BET
BET = BETE
L'INDE est le pays dans lequel les enfants sont le plus tués par la pauvreté, environ 1,2 million d'enfants y meurent de faim et de maladies chaque année, puisque le pouvoir de la BÊTE : le capitalisme, permet à une minorité de la population d'accaparer des richesses phénoménales en laissant mourir de pauvreté les plus démunis.
À travers GANDHI, à l'échelle de la planète, Dieu nous fait comprendre que des millions d'enfants s'arrêtent brutalement de GRANDIR chaque année car la majorité des électeurs dans le monde ne vote pas pour un GANDHI mais pour la BÊTE, alors ce n'est pas la morale qui règne sur la Terre mais la cupidité. GANDHI a déclaré : « Il y a assez de tout dans le monde pour satisfaire aux besoins de l'homme, mais pas assez pour satisfaire les convoitises de chacun. » Ainsi, la Terre peut nourrir 12 milliards d'êtres humains mais il y a 800 millions d'affamés et 10 millions de personnes meurent de faim chaque année à cause de la convoitise d'une minorité de la population mondiale qui accapare leur nourriture.
GANDHI est né le 2 octobre 1869 (2 10 1869).
2x10x1869 = 37380
Le code postal 37380 est celui de la commune de MONNAIE.
Dieu nous montre que la MONNAIE dirige le monde car la majorité des hommes vote pour la violence du pouvoir de la BÊTE et non pour le pacifisme d'un GANDHI.
Ainsi, en 2014, Narendra MODI a été élu par la majorité des électeurs indiens au poste de Premier ministre, et en 2016, il a acheté à la France 36 avions Rafale pour une valeur de 8 milliards d'euros, alors qu'avec cette somme, il aurait pu sauver la vie de millions d'enfants indiens en réduisant drastiquement la malnutrition. À travers Narendra MODI, Dieu nous fait comprendre que le monde sera MAUDIT tant que les électeurs voteront pour la BÊTE au lieu de voter pour l'humanisme d'un GANDHI.
Les 36 avions Rafale sont donc symboliques :
36+35+34+33+32+31+30+29+28+27+26+25+24+23+22+21+20+19+18+17+16+15+14+13+12+11+10+9+8+7+6+5+4+3+2+1=
666.
Dans l'Apocalypse, le chiffre de la BÊTE est le 666.
GANDHI n'aurait jamais dépensé 8 milliards d'euros pour acheter 36 avions Rafale ; il aurait utilisé cet argent pour combattre la malnutrition afin de permettre à des millions d'enfants de continuer à GRANDIR, or les électeurs indiens ont voté pour la BÊTE et cette dernière a préféré acheter des engins de mort plutôt que de sauver la vie de millions d'enfants.
La commune de MONNAIE est traversée par la CHOISILLE, un affluent de la LOIRE.
Dieu nous révèle que la MONNAIE dirige le monde parce que l'électeur CHOISI de voter pour LE ROI Argent – alors la guerre et le profit passent avant la vie humaine.
Le code postal 37380 de la commune de MONNAIE est symbolique :
Le chef-lieu du département 37 est la ville de Tours dont le maire était Serge BABARY lorsque j'ai traduis ces messages.
Le département 38 est celui de l'ISÈRE
ISÈRE = MISÈRE
Des milliards d'êtres humains vivent dans la MISÈRE à cause d'une minorité d'hommes qui accapare la majeure partie de la MONNAIE circulant dans le monde, par conséquent, la BARBARIE règne sur la Terre car des millions de pauvres n'ont pas suffisamment de MONNAIE pour vivre et ils sont alors exterminés par la faim et la maladie chaque année.
La ville de TOURS est le chef-lieu du département de l'INDRE-et-LOIRE.
LOIRE = LE ROI
INDRE = INDE R
R = 18
Le chef-lieu du département 18 est la ville de BOURGES.
La ville de TOURS symbolise la TOUR de l'injustice sociale avec les BOURGES qui règnent au sommet et les pauvres qui essaient de survivre tout en bas.
Dieu associe l'INDE à la ville de TOURS car c'est le pays où les victimes de la TOUR de l'injustice sociale sont les plus nombreuses : des millions de personnes y meurent de pauvreté chaque année.
Dieu nous demande ainsi de renverser le règne du ROI Argent afin de redistribuer équitablement les richesses de la Terre pour mettre un terme à cette BARBARIE.
GANDHI = GAND HI
HI = HI-TLER
Charles QUINT est né à GAND.
QUINT = UNI QT
QT = 17x20 = 340
340 = 30 4
Adolf HITLER, le dirigeant du IIIe REICH, est mort un 30 4 (30 avril).
À travers GANDHI et Charles QUINT, Dieu nous demande d'être tous UNIS afin de renverser le règne du RICHE et construire un monde dans lequel tous les enfants pourront GRANDIR sans craindre de mourir de faim, de soif ou de maladies.
GHANDI est un exemple à suivre, il était prêt à donner sa vie en menant une grève de la faim pour faire cesser les affrontements violents entre les hindous et les musulmans après la partition de l'Inde en 1947. Gandhi s'est ainsi toujours battu de façon non-violente pour UNIR les hommes, et Dieu nous demande à travers lui de nous UNIR avec tous les peuples de la Terre.
GANDHI = 1478914
14 7 89 = 14 juillet 89
14 = N = HAINE
Le 14 juillet 1789 est le jour symbolique de la RÉVOLUTION française.
RÉVOLUTION = ÉVOLUTION
Dieu nous demande d'ÉVOLUER : GRANDIR.
GANDHI = GRANDI
Il y a un R en plus à RÉVOLUTION par rapport à ÉVOLUTION, et à GRANDI par rapport à GANDHI.
R = 18
18 = AH
AH sont les initiales d'Adolf Hitler : le dirigeant du IIIe REICH.
La lettre R symbolise ainsi le RICHE.
Dieu a donc supprimé la lettre R dans GANDHI car à travers lui, il nous demande de faire la RÉVOLUTION pour supprimer le RICHE de la surface de la Terre afin que tous les enfants du monde puissent GRANDIR jusqu'à leur terme.
Nous devons ainsi mettre un terme à la HAINE qui dirige le monde pour faire ÉVOLUER l'espèce humaine.
GANDHI est mort le 30 janvier 1948 et le IIIe REICH a débuté le 30 janvier 1933 avec l'arrivée d'Adolf Hitler au pouvoir.
Dieu associe la mort de GHANDI à la naissance du IIIe REICH car il nous montre que le RICHE est responsable de la mort des millions d'enfants qui s'arrêtent brutalement de GRANDIR chaque année à cause de l'inégale redistribution des richesses.
GANDHI est mort 15 ans - jour pour jour - après la naissance du IIIe REICH.
15 = O
Dieu nous révèle ainsi que nous pourrons nous envoler tout en O, au paradis, si nous combattons le règne du RICHE afin de permettre à tous les enfants du monde de GRANDIR jusqu'à leur terme.
GANDHI est mort le 30 janvier 1948 (30 1 1948).
30x1x198 = 58440
Le code postal 58440 est celui de la commune de MYENNES.
MYENNES symbolise la mentalité capitaliste : « La Terre, c'est la MIENNE, elle m'appartient ».
Des millions d'enfants s'arrêtent ainsi brutalement de GRANDIR chaque année, les capitalistes considérant que les ressources naturelles de la Terre leur appartiennent. En Afrique, ils ont pris le contrôle de l'or, du pétrole, du gaz, de l'eau, du cuivre, du platine, du coltan, du phosphate, des diamants et des produits agricoles, en accaparant des centaines de milliards de dollars chaque année. Or ils ne redistribuent pas cet argent pour combattre la pauvreté, alors des millions d'êtres humains qui n'ont pas accès à ces richesses, meurent de faim et de maladies tous les ans. Dans le secteur de la santé, les capitalistes dépensent beaucoup d'argent pour devenir propriétaires de formules chimiques pouvant sauver des millions de vies humaines, mais au lieu d'en faire don aux plus pauvres, le capitaliste déclare : « Cette formule est la MIENNE et pour en bénéficier, vous allez devoir payer cher. »
Ainsi, « dans les années 90, quand le VIH atteignit des proportions endémiques en Afrique subsaharienne, la plupart des victimes du virus ne pouvaient accéder aux médicaments qui sauvaient la vie de millions de personnes en Amérique du Nord et en Europe. Le prix exigé par les laboratoires pharmaceutiques était tout simplement prohibitif pour les Africains. En 2001, le magazine Time expliquait : Malgré les preuves accumulées pendant des années (qui démontrent) que le sida faisait payer aux pays pauvres un tribut de l'ampleur d'un génocide, personne n'a mis ces médicaments à la portée des Africains ordinaires. En fait, ceux qui les fabriquent – les groupes pharmaceutiques américains et européens – et leurs gouvernements réciproques, notamment Washington, ont travaillé dur pour maintenir des prix élevés en limitant les exportations vers le Tiers Monde et en faisant valoir avec force les droits attachés aux brevets. (...)
Au milieu des années 90, la plupart des gouvernements d'Afrique subsaharienne ne disposaient pas des moyens nécessaires pour répondre efficacement à la crise du sida qui avait atteint des proportions endémiques. Une grande partie de leurs revenus était consacrée au service de l'importante dette qu'ils avaient contractée à l'étranger. Les programmes d'ajustement structurel imposés à ces pays par les institutions internationales exigent des coupes sombres dans les dépenses sociales, comme les services de santé et l'éducation, afin de garantir la trésorerie nécessaire au paiement des intérêts de leur dette. D'après Nana K Poku, en 2002 :
À une époque où 70 % des patients adultes de certains hôpitaux souffraient de maladies liées au sida – faisant porter une pression extrême aux services de santé – de nombreux pays africains ont dû réduire leurs dépenses de santé pour satisfaire aux exigences du FMI et de la Banque Mondiale. Dans ces circonstances il est quasiment impossible de traiter efficacement les personnes infectées par le virus ou d'entreprendre des campagnes efficaces pour réduire les comportements à risque et fournir les ressources essentielles pour combattre la pandémie. »15
« Si l'on se base sur les estimations des Nations Unies pour l'année 2010, sept milliards de dollars auraient suffi pour assurer la fourniture des médicaments d'importance vitale aux 3,8 millions de malades en Afrique subsaharienne qui n'en bénéficiaient pas. En outre, en liaison avec le financement des gouvernements et des ONG pour les stratégies de prévention, ces 7 milliards de dollars auraient pu épargner 1,3 million de vies. Autrement dit, si chacun des 8 plus gros laboratoires pharmaceutiques américains avait accepté une réduction volontaire de ses bénéfices en 2009, qui s'élevaient en moyenne à 7,7 milliards de dollars, à 6,8 milliards de dollars, la différence aurait pu contribuer à éviter la mort de 1,3 million de personnes. Les 12,9 milliards de dollars de bénéfices réalisés par Merck à lui seul, au titre de l'année 2009, représentaient presque le double de la somme nécessaire au financement l'année suivante pour combattre de façon adéquate la crise du sida en Afrique subsaharienne. Quant au gouvernement des États-Unis, qui a si ardemment défendu la capacité des groupes pharmaceutiques à maximiser leurs profits aux dépens de la vie humaine, son budget militaire pour l'année 2010 s'est élevé à 700 milliards de dollars. Une minuscule réduction de 1 % de ces dépenses aurait suffi pour financer l'approvisionnement en médicaments vitaux de l'ensemble des personnes infectées par le sida en Afrique subsaharienne.
L'impossibilité de mettre en œuvre de telles solutions, apparemment rationnelles, révèle le pouvoir de la logique intrinsèque du capital à laquelle les groupes pharmaceutiques sont soumis pour maximiser leurs profits. L'ironie de cette logique est que ces entreprises censées répondre aux problèmes de la santé humaine ne doivent en aucun cas donner la priorité à cette mission originelle. Quant à la possibilité d'astreindre ces sociétés à placer l'être humain avant les profits, elle demeure lettre morte dans la mesure où le gouvernement des États-Unis se trouve dans l'obligation de soutenir son industrie pharmaceutique, conformément au principe, dans une démocratie libérale, d'une intervention de l'État qui doit donner la priorité aux intérêts du capital.
En dépit des 15 années de lutte pour faire en sorte que chacun dans l'hémisphère sud puisse se procurer les médicaments vitaux contre le sida des millions de personnes sont mortes inutilement. Plus de 5 millions d'entre elles, porteuses du virus, n'ont toujours pas accès aux remèdes essentiels. Il n'existe pas d'illustration plus claire pour motiver une réforme indispensable du capital que celle de l'annihilation en cours des populations appauvries de l'Afrique subsaharienne, qui meurent des conséquences directes de la violence structurelle inhérente au capitalisme. »16
Des millions d'êtres humains s'arrêtent ainsi de GRANDIR chaque année parce que les capitalistes ont le raisonnement suivant : « La fortune que les travailleurs me permettent d'acquérir – que ce soit dans l'industrie pharmaceutique ou autres – c'est la MIENNE, alors je ne la partage pas, et tant pis si des millions d'êtres humains sont tués à cause de ma cupidité. »
Nous devons ainsi arrêter de voter pour le pouvoir de la BÊTE afin de mettre un terme au génocide des pauvres, en nationalisant sans indemnité les grands secteurs de l'économie dont le très lucratif secteur de l'industrie pharmaceutique qui a généré un bénéfice net de 120 milliards d'euros en 2014 pour les 20 plus grandes entreprises pharmaceutiques mondiales. Avec cette fortune, nous pourrions sauver la vie de millions d'êtres humains chaque année.
La commune de MYENNES se situe dans le département de la NIÈVRE.
NIÈVRE = ÈRE VIN
Nous vivons actuellement dans l'ÈRE du VIN, car l'Alliance du VIN avec Jésus a laissé le pouvoir politique entre les mains de César, lui permettant ainsi d'appliquer sa loi, dont le droit d'accaparer la majeure partie des richesses de la Terre sans avoir l'obligation d'en redistribuer une infime partie pour sauver la vie des millions de pauvres qui meurent de faim et de maladies chaque année.
L'ÈRE du VIN nous a rendu SAOUL puisque nous sommes incapables de nous rendre compte que nous vivons dans un monde ignoble, inhumain, nazi.
Le code postal 58440 est celui de la commune de MYENNES mais également celui de La CELLE-SUR-LOIRE dont la maire est Danielle ROY.
CELLE-SUR-LOIRE = SELLE SUR LE ROI
Pour acquérir sa fortune, LE ROI – le capitaliste – monte quotidiennement SUR la SELLE qu'il a fixé sur le dos des travailleurs afin de les faire galoper dans ses entreprises pour accumuler le maximum de richesses.
Ainsi, en février 2015, les actionnaires du richissime trust pharmaceutique français Sanofi ont recruté un nouveau PDG. Ils espéraient qu’il augmenterait encore les profits, déjà à hauteur de 6,8 milliards d'euros après impôt l’année précédente, dont la moitié a servi à distribuer des dividendes aux actionnaires.
À sa prise de poste, en avril, Olivier Brandicourt reçu un bonus de bienvenue de 2 millions d’euros et autant huit mois plus tard. Cela s’ajoutait à son salaire annuel fixe de 1,2 million et à un salaire variable qui pouvait aller jusqu’à 3 millions. Sans compter un cadeau de 45 000 actions et la possibilité d’en acheter 220 000 autres à prix réduit17. Quelques mois plus tard, après avoir perçu un bonus de bienvenue de quatre millions d’euros sur deux ans, l'assemblée générale du groupe a accepté que Brandicourt empoche un salaire de près de 4,4 millions d’euros de rémunération qui s'ajoutait à son pactole de 12,7 millions d’euros sous forme d’actions.
Dans le même temps, les « simples » salariés de Sanofi, qui créaient toutes ces richesses par leur travail ont eut le droit à des suppressions d’emplois et des salaires bloqués. Certains d'entre eux, à Quetigny, ont mené une grève de plusieurs semaines à la fin de l'année 2014 pour stopper les suppression de poste et augmenter les salaires, mais LE ROI a refusé de satisfaire leurs revendications.
Tous les travailleurs devraient se révolter car s'ils n'étaient pas endoctrinés pour se soumettre au pouvoir des dominants, ils se diraient : « La fortune du ROI, c'est la MIENNE, parce que c'est MOI qui lui permet d'acquérir ''ses'' richesses, mais pourtant, il me laisse les MIETTES et me traite comme son larbin alors je vais l'exproprier afin de rétablir la justice et retrouver ma dignité. »
La principale faiblesse des travailleurs est de ne pas être conscients de leur force numérique et sociale. La bourgeoisie, les actionnaires et les PDG prétendent être la clé de voûte de l’économie. Or, ils ne sont rien sans les travailleurs. Sans le travail de millions d’ouvriers, d’employés, de techniciens et d’ingénieurs, rien ne serait produit, pas même leurs dividendes, leurs salaires et leurs fortunes exorbitantes ! Alors oui, les travailleurs ont la force sociale d’arrêter les attaques patronales, de revendiquer leurs droits et de prendre le contrôle des richesses qu'ils produisent.18
Mais malheureusement, le travailleur est bien souvent en admiration devant LE ROI et il vote pour que ce dernier lui fixe une SELLE sur le dos, donc il galope au travail pour permettre au ROI d'acquérir le maximum de richesses.
À travers Gandhi, Dieu nous demande désormais de combattre LE ROI en lui interdisant de fixer une SELLE sur notre dos.
Ainsi, le 12 mars 1930, Gandhi a entamé une « marche du SEL » en vue d'arracher l'indépendance de l'Inde aux Britanniques.
Après un parcours à pied de 386 km, il arriva le 6 avril au bord de l'océan Indien. Il s'avança dans l'eau et recueillit dans ses mains un peu de sel. Par ce geste dérisoire et hautement symbolique, Gandhi encourageait ses compatriotes à violer le monopole d'État sur la distribution du sel.
Ce monopole obligeait tous les consommateurs indiens, y compris les plus pauvres, à payer un impôt sur le sel et leur interdisait d'en récolter eux-mêmes. L'occupant britannique construisit même de vastes barrières pour prévenir l'activité illicite de faux-sauniers. Il était analogue à l'impôt de la gabelle sous l'Ancien Régime, en France.
Sur la plage, la foule, grossie de plusieurs milliers de sympathisants, imita le Mahatma et recueillit de l'eau salée dans des récipients. Leur exemple fut suivi partout dans le pays. À Karachi comme à Bombay, les Indiens firent évaporer l'eau et collectèrent le sel au vu des Britanniques. Ces derniers jetèrent plus de 60 000 contrevenants en prison.19
La « marche du SEL » se termina le 6 avril 1930.
6 avril = 6 4
Un CHEVAL possède 64 chromosomes.
Un cheval de SELLE est un cheval propre à être monté par un cavalier. Il s'agit d'une classification désignant un type de cheval destiné à la SELLE, c'est-à-dire à être monté plutôt qu'attelé. Les chevaux de SELLE eux-mêmes peuvent être divisés en cheval à sang froid et cheval à sang chaud en fonction de l'utilisation de l'animal.
Au XIXe siècle, F. Minot écrit que tous les chevaux de SELLE doivent être résistants, forts, énergiques, être solides sur leurs membres et avoir le trot doux, ce qui permet au cavalier de les monter avec grâce et de supporter sans trop de fatigue une longue course.20
À travers les signes, Dieu nous fait comprendre que les chevaux de SELLE sont les travailleurs, et les cavaliers sont les capitalistes.
Nicolas Sarkozy a été élu en 2014 à la tête de l'UMP en obtenant 64 % des voix.
Le cheval possède 64 chromosomes.
UMP = PMU
Le PMU symbolise les courses HIPPIQUES.
Dieu nous montre qu'en votant pour les Sarkozy et compagnie, nous laissons les capitalistes nous fixer une SELLE sur le dos, ce qui nous oblige à galoper dans « leurs » entreprises pour leur rapporter le maximum d'argent. Nous faisons alors tous les efforts pendant qu'eux nous frappent avec leur cravache pour nous faire courir toujours plus vite et plus longtemps, sans augmentation de salaire. Ainsi, en septembre 2015, la direction de l’usine Smart à Hambach a cherché à faire accepter l’augmentation du temps de travail à 39 heures payées 37, la suppression des RTT, mais aussi des samedis travaillés obligatoires. Le groupe Mercedes, auquel l’usine appartient était florissant, mais les patrons en voulaient toujours plus.
La tentative a consisté à envoyer à chaque salarié un avenant à son contrat de travail, qu’il devait renvoyer signé, tout en menaçant de délocaliser l’usine si une majorité de salariés ne s’inclinait pas. La direction se vantait d’avoir fait céder 90 % du personnel à son chantage. Mais quelle valeur avait une signature obtenue en mettant un couteau sous la gorge ? 21
Les capitalistes sont donc des cavaliers, ils ont fixé une SELLE sur le dos des travailleurs et ils leur font du chantage pour les forcer à galoper plus longtemps, sans augmentation de salaire, afin d'accaparer toujours plus de richesses.
Lors de la « marche du SEL », Gandhi a parcouru à pied 386 kilomètres.
386 = 3x8x6 = 144
144 se prononce 100 44.
Jules CESAR est né en l'an 100 et mort en 44 av. J-C.
CESAR = RACES
RACES signifie COURSES en anglais.
La COURSE est l'inverse de la MARCHE.
Dieu nous fait ainsi comprendre que les travailleurs sont les chevaux de COURSES de CESAR : le capitaliste.
Emmanuel Macron, après avoir quitté son poste de ministre de l'Économie, a fondé son mouvement politique « EN MARCHE ! » le 6 avril 2016.
La « MARCHE du SEL » s'est terminée le 6 avril 1930, soit 86 ans - jour pour pour - avant le 6 avril 2016.
Le département 86 est celui de la VIENNE.
La ville de VIENNE est la capitale de l'AUTRICHE.
AUTRICHE = AUT RICHE
AUT = 1+21+20 = 42
Le département 42 est celui de la LOIRE.
LOIRE = LE ROI
À travers l'actuel président de la République et ancien ministre de l'Économie, Dieu nous montre que l'économie capitaliste permet au ROI – le RICHE capitaliste – de fixer une SELLE sur notre dos afin de nous faire galoper au travail pour lui rapporter le maximum de richesses. Dieu veut nous faire prendre conscience qu'en votant pour le système capitaliste, nous ne sommes pas des hommes mais des CHEVAUX, à l'image de la définition donnée par F. Minot, qui écrit : « Tous les CHEVAUX de SELLE doivent être résistants, forts, énergiques, être solides sur leurs membres et avoir le trot doux, ce qui permet au cavalier de les monter avec grâce et de supporter sans trop de fatigue une longue course. »
Effectivement, les travailleurs font tout le travail afin que le capitaliste puisse accaparer une fortune sans trop de fatigue. Mais Emmanuel Macron n'est pas de cet avis, il a déclaré en janvier 2016 : « La vie d'un entrepreneur est bien souvent plus dure que celle d'un salarié » – car selon lui, le cavalier fait plus d'efforts que le cheval. Macron a clairement affiché dans quel camp il se situait.
Le mouvement politique d'Emmanuel MACRON s'appelle « EN MARCHE » car Dieu l'associe avec la « MARCHE du SEL » de Gandhi pour nous faire comprendre que nous ne MARCHERONS jamais tant que nous laisserons l'économie entre les mains d'un Macron. Nous serons toujours les chevaux de SELLE des capitalistes, qui nous feront quotidiennement galoper sans aucun état d'âme pour leur rapporter le maximum de richesses.
La « MARCHE du SEL » de Gandhi, s'inscrivait dans le cadre de la lutte d'indépendance de l'Inde, donc Dieu nous demande désormais de gagner notre indépendance en refusant d'être les CHEVAUX de SELLE des capitalistes, car pour obtenir notre liberté, nous devons nous comporter en hommes, avoir de l'ORGUEUIL et prendre le contrôle des richesses que nous produisons. Dieu met en lumière la MARCHE puisqu'il faut réduire la cadence et le temps de travail des salariés pour que tous les travailleurs du pays puissent avoir un emploi, alors arrêterons d'être des chevaux de SELLE, le mot d'ordre est désormais : « ON MARCHE ! ».
Comprenez bien que le partage du temps de travail est la meilleure arme pour mettre un terme à la destruction de nos emplois qui est EN MARCHE, particulièrement depuis que les néolibéraux comme Macron ont converti la France au néolibéralisme à partir du début des années 1980. Donc si vous voulez connaître la précarité à vie et perdre toute dignité en étant le CHEVAL de SELLE d'un ROI, rejoignez « EN MARCHE ! » Mais si vous avez de l'orgueil et la volonté de devenir les maîtres de votre vie, rejoignez le mouvement humaniste dont le mot d'ordre est : « ON MARCHE ! »
Lors de la « marche du SEL », Gandhi demandait aux Indiens de violer le monopole des Anglais sur le SEL. Ce monopole obligeait tous les consommateurs indiens, y compris les plus pauvres, à payer un impôt sur le sel et leur interdisait d'en récolter eux-mêmes.
À travers la « marche du SEL », Dieu nous fait comprendre que nous devons fabriquer notre propre SEL pour empêcher le capitaliste de nous fixer une SELLE sur le dos ; alors nous allons commencer par violer leur monopole sur l'économie en créant nos propres entreprises, afin d'acheter nos produits révolutionnaires dont les profits seront 100 % solidaires.
Actuellement, les profits des capitalistes ne sont taxés officiellement qu'à un taux de 28 %. C'est-à-dire que 72 % des bénéfices réalisés par les salariés vont dans la poche des propriétaires des entreprises.
Nous devons violer ce monopole en créant des entreprises dans lesquelles nous réinvestirons 72 % des profits pour créer de nouveaux emplois ou investir dans de nouveaux domaines d'activités afin de prendre de nouvelles parts de marché aux capitalistes ; en prenant possession d'une part de leurs profits, nous serons certains que cet argent ne sera pas investi en Bourse, dans des caprices de riches, ou caché dans les paradis fiscaux.
En réalité, les bénéfices des multinationales ne sont taxés qu'à hauteur de 8 %, ce qui signifie que les propriétaires de ces grandes entreprises engrangent 92 % des profits générés par le travail des salariés. Nous payons ainsi un impôt équivalant à 92 % des richesses que les travailleurs produisent dans les entreprises, ces fortunes étant subtilisées à la collectivité. Les profits des capitalistes en France sont de l'ordre de 400 à 500 milliards d'euros chaque année ce qui signifie que nous payons tous les ans au moins 400 milliards d'euros d'impôts : c'est un braquage quotidien et les escrocs ne portent pas de CAGOULE. À titre de comparaison, avec 50 milliards d'euros, nous pourrions verser pendant un an un salaire de 1 500 euros net – toutes charges comprises – à environ 2 millions de travailleurs. Par conséquent, si nous n'avions pas à payer cet impôt de 400 milliards d'euros par an, versé aux capitalistes, nous pourrions éradiquer le chômage, à condition de baisser le temps de travail pour créer des millions d'emplois supplémentaires.
Pour limiter ce braquage, nous devons créer par exemple l'entreprise révolutionnaire COQ-A-COLA afin de prendre des parts de marché à COCA-COLA dont les propriétaires accaparent 92 % des profits ; nous devons récupérer ces 92 % pour les réinvestir en totalité dans l'objectif de créer des emplois et non pour satisfaire des caprices de riches ou alimenter la spéculation boursière.
Mais nous pourrons créer COQ-A-COLA seulement lorsque nous serons plusieurs millions à soutenir l'économie révolutionnaire, ayant besoin de millions de consommateurs, motivés pour acheter NOS marques, afin d'obliger les enseignes de la grande distribution à commercialiser nos produits.
Le jour où nous serons suffisamment nombreux à acheter les marques révolutionnaires, la révolution humaniste sera alors permanente et non violente car elle se déroulera dans les CADDIES de supermarché.
Le KHADI est un tissu indien filé et tissé à la main. Quelqu'un a dit « le premier véritable designer indien a été le Mahatma Gandhi, du fait de son appel aux Indiens pour qu'ils portent des vêtements en khādī ». L'appel de Gandhi avait été causé par le besoin d'apprendre aux Indiens à compter sur eux-mêmes, et à prouver aux Anglais l'unité de l'Inde. Le khādī symbolisait également le besoin et l'importance de produits manufacturés indigènes, ainsi que la résistance de l'Inde face à la puissance coloniale. De ce fait, le khādī a acquis une signification identitaire.22
À travers le KHADI, Dieu nous fait comprendre que dans un futur proche, nos produits se retrouveront dans les CADDIES de supermarché, mais pour en arriver là, nous devons commencer par fabriquer puis commercialiser sur internet NOS vêtements en KHADI, c'est-à-dire NOS vêtements, tissés à la main par les travailleurs(euses) dans NOTRE entreprise de textile. Nous allons ainsi générer des bénéfices que nous investirons progressivement dans d'autres secteurs d'activités et d'ici quelques années, lorsque des millions de consommateurs soutiendront l'économie révolutionnaire, nos produits pourront se retrouver dans les CADDIES de supermarché ; et si la grande distribution refuse de les commercialiser, Dieu nous a donné la marche à suivre que j'explique dans la partie consacrée à Haïti.
Gandhi a appelé les Indiens à porter les vêtements en KHADI pour leur apprendre à compter sur eux-mêmes, et à prouver aux Anglais l'unité de l'Inde.
À travers Gandhi et le KHADI, Dieu nous révèle que nous devons apprendre à compter sur nous même, en autogérant nos entreprises puisque nous sommes capables de les créer, de les gérer, de dégager des profits et de les réinvestir intelligemment. Nous devons montrer aux capitalistes que nous sommes unis et capables de rivaliser avec eux, car du consommateur au travailleur, nous allons former une chaîne résistante et solidaire. Progressivement, les citoyens se rendront compte que le capitaliste n'a pas sa place à l'intérieur de cette chaîne, ne servant strictement à rien à part accaparer les richesses générées par le travail des salariés et la consommation des citoyens. Nous devons faire comprendre à la collectivité que LE ROI c'est le travailleur et c'est le consommateur, qui sont d'ailleurs la même personne, mais le capitaliste n'a rien à faire entre les deux et pourtant il accapare plus de 400 milliards d'euros par an sur leur dos, dont notamment 30 ou 40 milliards d'exonérations fiscales et autres cadeaux que le gouvernement lui donne chaque année ; donc il est primordial de créer une alliance entre le consommateur et le travailleur en leur faisant comprendre que le capitaliste n'est qu'un parasite qui vient accaparer leur argent. Comprenez bien que lorsque vous achetez un pack d'eau, une pizza surgelée ou du liquide vaisselle au supermarché, le capitaliste prélève un impôt sur chaque produit que vous achetez alors que si cet argent était rendu à la collectivité, il pourrait être utilisé pour éradiquer le chômage, construire des logements sociaux et augmenter les bas salaires, l'allocation aux adultes handicapés ou les pensions de retraites.
Certains diront que le capitaliste est indispensable pour apporter les capitaux mais ce n'est pas vrai car si nous exproprions les capitalistes de l'économie et prenons le contrôle des banques, les richesses seront entre nos mains. Le capitaliste ne sert strictement à rien à part créer une armée de 6 millions de chômeurs et maintenir 10 millions de Français sous le seuil de pauvreté, voilà l'utilité du capitaliste : nous pourrir la vie pour assouvir sa soif de richesse.
Il est clair que le capitaliste est un parasite mais malheureusement, le travailleur-consommateur a fait de lui un ROI, alors il est temps de produire et récolter notre propre SEL pour faire descendre le capitaliste de SELLE.
Gandhi tissait ses vêtements à l'aide d'un ROUET.
Dorénavant, nous allons faire tourner la ROUE ET abolir progressivement le nazi-capitalisme en tissant nous-mêmes nos vêtements.
ROUET = ROUTE
Dieu trace ainsi la ROUTE que nous devons suivre pour éradiquer le capitalisme.
ROUET = DROUET
Jean-Baptiste DROUET a permis l'arrestation du roi Louis XVI à Varennes en 1791, alors que ce dernier tentait de fuir en AUTRICHE pour organiser une contre-révolution.
DROUET = ROUET
À l'instar de Gandhi avec son ROUET, nous devons tisser et commercialiser nos vêtements, et Dieu compare Jean-Baptiste DROUET au ROUET car les bénéfices générés par NOS entreprises ne FUIERONT pas à l'étranger pour se réfugier dans les paradis fiscaux ou dans la spéculation boursière, mais à l'inverse, ils seront réinvestis sur place pour créer de nouveaux emplois. Ainsi, le ROUET empêchera la FUITE des capitaux à l'instar de Jean-Baptiste DROUET qui a empêché la FUITE du roi à l'étranger.
Par ailleurs, le SEL existe déjà dans notre économie et à travers lui, Dieu nous indique la ROUTE à suivre :
Un système d'échange local (SEL) est un système d'échange de produits ou de services qui se font au sein d'un groupe fermé (généralement associatif). Le SEL permet à tout individu d'échanger des compétences, des savoir-faire et des produits avec les autres membres du groupe. Chaque SEL est un groupe de personnes vivant dans un même secteur géographique. Pour comptabiliser les échanges, le SEL crée sa propre monnaie, appelée unité d’échange, le plus souvent basée sur le temps (1 heure = 60 unités). L'intérêt fondamental d'un SEL est de favoriser le développement d'une économie solidaire et locale. Faire partie d'un SEL permet de sortir de l'isolement, de bénéficier d'un réseau d'entraide et de prendre conscience de ce que l'on a à offrir à d'autres personnes. Contrairement au troc, on n'est pas tenu de rendre à celui dont on reçoit : cette disposition élargit les possibilités d'échanges.
Il existe plus de 600 SEL en France. Ils sont généralement classés dans l'économie sociale et SOLIDAIRE.23
Dieu oppose ainsi le SEL, qui symbolise la SOLIDARITÉ, à la SELLE que le capitaliste fixe sur le dos du travailleur pour l'exploiter afin d'accaparer égoïstement le maximum de richesses. Dieu nous demande ainsi de mettre en place une économie SOLIDAIRE afin de remplacer le capitalisme ; nous allons alors commencer par mettre en place l'économie révolutionnaire, et contrairement au système d'échange local (SEL) qui est regroupé dans ce qu'on appelle l'économie sociale et solidaire (ESS), nos entreprises seront intégrées dans l'économie de marché car l'objectif de l'économie révolutionnaire est de réaliser des profits afin de pouvoir multiplier les créations d'entreprises dans tous les secteurs de l'économie.
La « marche du SEL » s'est terminée le 6 avril 1930.
6 avril = 6 4
Le département 64 est celui des PYRÉNÉES-ATLANTIQUES.
Dieu nous fait comprendre que nous continuerons à vivre la PIRE période de l'histoire l'humanité tant que nous ne prendrons pas les RENES de l'économie, donc ne restons pas ATTENTISTES et refusons que les capitalistes nous fixent une SELLE sur le dos en commençant par créer nous-mêmes nos propres entreprises.
À travers Gandhi, Dieu nous montre la ROUTE à suivre pour décoloniser le monde du capitalisme.
« En jetant sa poignée de SEL illégal à la face de l'empire britannique, Gandhi avait, comme l'écrivit Rabindranath Tagore dans le Manchester Guardian du 17 mai 1930, ''dépouillé l'Europe du prestige moral qu'elle avait en Asie''. Avec ce geste, la décolonisation, qui allait changer la face du monde, était amorcée. L'inde entière se mit à fabriquer son sel, apprenant son devoir de désobéissance civile. »24
En fabriquant notre SEL nous allons décoloniser le monde car progressivement, notre révolution s'exportera dans le monde entier et les peuples violeront alors le monopole des multinationales sur leur économie quand ils produiront leur propre COQ-A-COLA ; à partir de là, les entreprises nazi-capitalistes verront leurs profits se réduire considérablement et elles finiront progressivement par perdre la guerre contre l'économie révolutionnaire. Le capitalisme sera alors dépouillé de son prestige qu'il avait dans le monde lorsque tous les citoyens comprendront qu'il existe une alternative solidaire au capitalisme égoïste et criminel.
Le nom complet de Gandhi est Mohandas KARAMCHAND Gandhi.
KARAMCHAND = MARCHAND KA
À travers Gandhi, Dieu nous montre la voie à suivre pour éradiquer le capitalisme afin que nous puissions enfin travailler en MARCHANT.
KA = 11+1 = 12
12 = L = AILE
Désormais, Dieu change le dogme car pour obtenir les deux AILES qui nous permettront de nous envoler au paradis, nous devons MARCHER et non plus courir.
MARCHE = 13x1x18x3x8x5 = 28080
28080+5 = 28085
5 = les 5 doigts de la main
28085 est le code commune de CHARTRES dans l'EURE-et-LOIR.
Les CHARTES sont des actes juridiques qui sont écrites avec les 5 doigts de la main.
Dieu change ainsi la LOI.
L'HEURE est dorénavant à la MARCHE car en baissant la cadence des travailleurs dans les entreprises, nous aurons besoin de créer de nouveaux emplois pour pallier la baisse de productivité – donc la MARCHE sera bénéfique à l'ensemble de la collectivité.
CESAR = RACES
RACES signifie COURSES en anglais.
Il y a 2000 ans, Dieu a laissé le pouvoir politique entre les mains de CESAR, par conséquent, l'histoire de l'humanité s'est résumée à une COURSE au profit, mais désormais, Dieu change la LOI et il nous demande de MARCHER, c'est-à-dire de ne plus COURIR vers les richesses, donc les travailleurs ne seront bientôt plus condamnés à galoper au travail pour enrichir César.
20 = VIN
L'Alliance du VIN avec Jésus a laissé le pouvoir politique entre les mains de CESAR (COURSES).
Le code postal de LAON dans l'Aisne est le 02000.
Il est notamment composé du chiffre 20.
20 = VIN
LAON se prononce LENT.
LAON se situe dans le département de l'AISNE.
AISNE se prononce HAINE.
Dieu nous fait comprendre que la HAINE règne sur le monde car une minorité d'individus mène une COURSE au profit, donc nous devons changer la LOI et imposer à tous les hommes de MARCHER, d'être LENT, afin de sauver la vie de millions d'êtres humains chaque année et sauver également la Terre parce que si cette COURSE continue indéfiniment, le réchauffement climatique la ravagera complètement.
À travers GHANDI, Dieu nous dévoile les termes de la nouvelle Alliance.
GANDHI = GAN DHI
G = 7
AN = 1x14 = 14
14 7 = 14 juillet
Le 14 juillet est le jour symbolique de la RÉVOLUTION française.
DHI = 489
48x9 = 432
432 = DC2
D C 2 se prononce DÉCÉDE.
Dieu te montre que si tu ne fais pas la RÉVOLUTION contre le système capitaliste : tu DECÈDES – car si tu restes immobile, des millions d'enfants continueront de DECÉDER chaque année – donc tu dois te battre pour renverser le capitalisme afin que chaque enfant sur Terre puisse GRANDIR jusqu'à son terme.
La RÉVOLUTION se déroulera le jour de l'élection présidentielle en votant pour le mouvement humaniste, puis ensuite, en achetant, selon ses moyens, les produits de l'économie révolutionnaire.
GANDHI est mort le 30 janvier 1948 (30 1 1948).
30x1x198 = 58440
Le code postal 58440 est celui de la commune de CELLE-sur-LOIRE.
CELLE = DURACELL
La société DURACELL a été créée en 1964.
1964 = 64
6 4 = 6 avril
La « marche du SEL » s'est terminée un 6 avril.
La société DURACELL fabrique des piles et des lampes de poche.
La mascotte de DURACELL est un lapin. L'expression « Lapin Duracell » est rentrée dans le langage populaire pour désigner, par comparaison, une personne inépuisable25. Pendant quatre décennies, ce lapin a montré au monde entier que les piles DURACELL duraient beaucoup plus longtemps que celles des autres marques.
À l'instar du lapin DURACELL, ta PILE ne s'arrêtera jamais de fonctionner si tu fais la RÉVOLUTION contre le système capitaliste, car Dieu te donnera la vie éternelle, mais si tu te fais « CAROTTE » le jour de l'élection présidentielle en votant pour un parti capitaliste, ta DURÉE de vie sera clairement limitée.
Dans Alice aux pays des merveilles, le LAPIN ne s'arrête jamais de courir, il est sans cesse pressé par le temps et c'est ce qui arrive quand on se fait « CAROTTE » le jour de l'élection présidentielle par les partis politiques de la bourgeoisie ; car après avoir donné les pleins pouvoirs aux capitalistes, ils nous soumettent à des cadences infernales et augmentent notre temps de travail ; donc tu arrêteras de courir quotidiennement comme un LAPIN en votant pour L.O. et le NPA, qui sont les deux seuls partis politiques à vouloir enlever la SELLE que le capitaliste t'a fixé sur le dos.
GANDHI est né le 2 octobre 1869 (2 10 1869).
2x10x1869 = 37380
Le code postal 37380 est celui de la commune de MONNAIE.
Dieu te donne ainsi une pièce de MONNAIE entre les mains et tu dois tirer à PILE ou face. Côté PILE, tu as notre candidat(e), qui brisera tes chaînes et te permettra d'avoir la vie éternelle. Côté face, tu as l'homme ou la femme politique d'un parti capitaliste, qui t'enchaînera au Pôle emploi ou te fera cavaler chaque jour au travail : en tout cas une chose est sûr, il ou elle t'enverra directement en enfer.
PILE = LIP
LIP est une entreprise horlogère originaire de BESANCON.
LIP fabrique notamment des MONTRES.
En votant pour le parti politique de BESANCENOT, tu ne seras plus obligé de regarder ta MONTRE car ta DURÉE de vie sera éternelle.
Le lapin DURACELL est né en 1973 et cette année-là, l'entreprise LIP fut la première de l'histoire à mettre en place une autogestion. Le slogan des salariés était : « On fabrique, on vend, on se paie ! » – à l'instar de la « marche du SEL » dont le but était d'encourager les Indiens à fabriquer le SEL pour leur faire gagner de l'argent. Dieu nous montre ainsi le chemin de notre libération à travers LIP et la « marche du SEL », et si nous suivons les signes, notre DURÉE de vie sera éternelle, à l'instar du lapin DURACELL.
Dieu multiplie les signes pour que tu fasses le bon choix le jour de l'élection présidentielle – alors le côté PILE de la pièce de MONNAIE te donnera la vie éternelle mais le côté FACE t'empêchera d'être FACE à FACE avec Dieu le jour de ta mort.
DURACELL = DURA CELL
DURA = 4x21x18x1 = 1512
1512 = LO
Dieu te montre que tu dois voter pour L.O. ou le parti politique de BESANCENOT le jour de l'élection présidentielle afin que ta PILE fonctionne éternellement.
GANDHI a été tué par NATHURAM GODSE : son assassinat est symbolique.
NATHURAM = NATUR HAM
HAM = 8+1+13 = 22
22 = V
En chiffre romain, la lettre V correspond au chiffre 5.
5 = E
Par conséquent : HAM = 22
22 = V = 5 = E
NATUR HAM = NATUR E = NATURE
À travers le meurtre de GANDHI par NATHURAM Godse, Dieu nous fait comprendre que le capitalisme instaure un État de NATURE, c'est-à-dire un État dans lequel règne la loi du plus fort. Ainsi, les plus forts accaparent la majeure partie des richesses et 6 millions d'enfants s'arrêtent brutalement de GRANDIR chaque année, car dans un État de NATURE, il n'y a pas de règles donc le capitalisme n'oblige pas les plus forts à redistribuer une partie de leurs richesses pour sauver la vie des plus faibles.
NATHURAM = NATUR HAM
HAM = 8+1+13 = 22
22 = BB
BB se prononce BÉBÉ.
Actuellement, la pauvreté tue chaque jour 16 000 enfants de moins de cinq ans, et dans près de la moitié des cas (45 %) la mort intervient dans les 28 premiers jours de vie. Nous vivons donc dans un État de NATURE qui empêche 2,5 millions de BÉBÉS de GRANDIR chaque année car les plus forts ont accaparé la majeure partie des richesses.
La pauvreté tue ainsi 16 000 enfants par jour, c'est-à-dire 666 enfants par heure.
Dans l'Apocalypse, le chiffre 666 est le nombre de la BÊTE, donc à travers l'extermination de ces enfants, Dieu met en lumière la BÊTE, c'est-à-dire l'État de NATURE qui est responsable de leur mort.
INDE = 9x14x4x5 = 2520
2520 = BET
BET = BETE
BÊTE = NATURE
À travers le meurtre de GANDHI par NATHURAM Godse, Dieu nous montre que le pouvoir de la BÊTE – le capitalisme – instaure un État de NATURE, qui permet aux plus forts d'accaparer la majeure partie des richesses de la Terre, et par conséquent, 6 millions d'enfants s'arrêtent brutalement de GRANDIR chaque année.
GODSE = GOD SE
« GOD » signifie « DIEU » en anglais.
SE = 19+5 = 24
Le chef-lieu du département 24 est la ville de PÉRIGUEUX.
DIEU nous fait comprendre que dans l'État de NATURE mis en place par le système capitaliste, le GUEUX – le miséreux – PÉRI en masse chaque année car les plus forts ont accaparé la majeure partie des richesses. Comme le disait GANDHI : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chacun, mais pas assez pour satisfaire les convoitises de chacun ». Alors étant donné que nous vivons dans un État de NATURE, les plus forts ont pu satisfaire leurs convoitises en accaparant la majeure partie des richesses, condamnant les plus faibles à mourir de faim et de maladies.
NATHURAM GODSE = SE = 24
François Hollande est le 24e président de l'histoire de la République.
À travers l'État de NATURE, Dieu nous fait comprendre que des BÊTES dévorent 6 millions d'enfants chaque année.
BÊTES = 2x5x20x5x19 = 19000
Le code postal 19000 est celui de la ville de TULLE.
François Hollande est l'ancien maire de TULLE.
GODSE = GOD SE
« GOD » signifie « DIEU » en anglais.
S = 19
E = 5
Le chef-lieu du département 19 est la ville de TULLE.
Le chiffre 5 symbolise les 5 doigts de notre main qui déposent le bulletin de vote dans l'urne donc Dieu nous révèle que nous sommes responsables lorsque les BÊTES dévorent 6 millions d'enfants chaque année car nous leur en avons donné le droit le jour de l'élection présidentielle.
NATHURAM = THURAM
Lilian THURAM est un ancien joueur de football professionnel. Il a été en couple avec l'animatrice de télévision, KARINE LE MARCHAND, de 2007 à 2013.
KARINE LE MARCHAND a porté plainte contre Lilian THURAM le 4 septembre 2013 pour violence conjugale.
Le nom complet de Gandhi est Mohandas KARAMCHAND Gandhi.
KARAMCHAND = KARINE LEMARCHAND
NATHURAM Godse a ABATTU KARAMCHAND Gandhi.
Lilian THURAM a BATTU KARINE LEMARCHAND.
Dans l'État de NATURE mis en place par le système capitaliste, le plus fort écrase le plus faible de la même manière que dans un combat, l'homme écrase généralement la femme. Le combat est inégal et dans le cadre du capitalisme, malgré la violence des coups portés, le faible ne peut pas attaquer le fort en justice parce que la loi permet au fort de « cogner » le faible en toute impunité.
GANDHI = GAND
Sur le ring capitaliste, après avoir mis ses GANTS, un boxeur poids lourd peut frapper violemment un poids plume, même s'ils ne jouent pas dans la même catégorie, car nous vivons dans un État de NATURE caractérisé par son absence de règles.
Concernant les violences conjugales entre Lilian THURAM et Karine LE MARCHAND, l'ancien footballeur n'a pas été inquiété, Karine LE MARCHAND a retiré la plainte qu'elle avait déposé le 4 septembre 2013.
GANDHI est entré à l'University College de Londres le 4 septembre 1888 pour devenir avocat.
2013-1888 = 125
125 = 12 5 = 12 MAI
12 MAI = L MAI = MAIL = MESSAGE
Dieu nous envoie un MESSAGE à travers le chiffre 125.
Il y a donc 125 ans d'écart entre l'entrée de KARAMCHAND GANDHI à l'université pour devenir avocat et le dépôt de la plainte de KARINE LE MARCHAND contre Lilian THURAM pour violence conjugale.
125 ans est égal à 1500 mois.
Charles QUINT est né à GAND en 1500.
GAND = GANDHI
QUINT = UNI T Q
À travers ce MESSAGE, Dieu nous demande de faire preuve d'UNITÉ, le jour de l'élection présidenielle, pour rétablir la justice en mettant un terme à l'État de NATURE. Le GANT symbolise le boxeur capitaliste qui frappe à mort des millions d'êtres humains chaque année et inflige des coups quotidiens à des milliards de pauvres et à des centaines de millions de travailleurs. Notre devoir est de fixer des règles afin de les protéger, donc à l'instar de GANDHI, nous devons devenir avocat pour défendre les plus démunis le jour de l'élection présidentielle.
Dieu associe la violence du capitalisme à Lilian THURAM car il a probablement eu un comportement violent envers sa compagne, qui a porté plainte pour violence conjugale, mais la BÊTE n'a pas été inquiétée, le faible ayant retiré sa plaine. En effet, comment la justice française aurait-elle pu condamner une idole nationale, d'autant plus que Lilian Thuram allait bientôt recevoir la Légion d'honneur des mains de François Hollande ?
Lilian THURAM portait le sigle de la « FFF » sur son maillot quand il jouait avec l'équipe de France de football.
FFF = 666
Le chiffre de la BÊTE est le 666. Dieu associe ainsi THURAM à la BÊTE.
Gandhi est entré à l'University College de Londres le 4 septembre 1888 pour devenir avocat.
4 septembre = 4 9
Le chef-lieu du département 49 est la ville d'ANGERS.
ANGERS = ANGE
1888 = 888
888 = HHH
Les trois H assemblés forment une échelle.
Adolf Hitler a été conçu par ses parents en 1888.
Dieu pose ainsi les termes de la nouvelle Alliance car à travers GANDHI, il nous fait comprendre que nous devons devenir avocat, c'est-à-dire défendre les plus faibles en combattant le NAZI-capitalisme pour que les enfants du monde entier ne s'arrêtent jamais de GRANDIR. Si nous respectons les termes de l'Alliance en prenant exemple sur la non-violence de GANDHI, nous deviendrons des ANGES.
THURAM = 20+8+21+18+1+13 = 81
81 = HA = ce sont les initiales d'Hitler Adolf.
Adolf Hitler est arrivé au pouvoir en Allemagne le 30 janvier 1933 et NATHURAM Godse a tué GANDHI le 30 janvier 1948 – soit 15 ans plus tard.
Lillian THURAM portait le maillot numéro 15 avec l'équipe de France de football.
15 = O
O = EAU
En associant GANDHI à THURAM et Adolf Hitler : le dirigeant du IIIe REICH – Dieu nous montre que l'Alliance de l'EAU nous impose de lutter afin de mettre un terme au règne du plus fort : le RICHE – pour que des millions d'enfants puissent continuer à GRANDIR chaque année en partageant équitablement les richesses.
GANDHI est donc entré à l'University College de Londres le 4 septembre 1888 pour devenir avocat – et le 4 septembre 2013, Karine LE MARCHAND a porté plainte contre Lilian THURAM pour violences conjugales.
4 septembre = 49
4x9 = 36
36+35+34+33+32+31+30+29+28+27+26+25+24+23+22+21+20+19+18+17+16+15+14+13+12+11+10+9+8+7+6+5+4+3+2+1=
666.
Le chiffre de la BÊTE est le 666 donc Dieu nous révèle que nous devons combattre le pouvoir de la BÊTE : le capitalisme – pour devenir des ANGES.
Karine LE MARCHAND présente l'émission télévisée L'AMOUR EST DANS LE PRÉ.
KARINE LE MARCHAND a éprouvé de L'AMOUR envers Lilian THURAM puis elle s'est rendue compte par la suite que c'était une BÊTE.
À travers elle, Dieu nous fait comprendre que lors de la CAMPAGNE présidentielle, la majorité des électeurs tombe AMOUREUX d'une BÊTE, et par conséquent, 6 millions d'enfants s'arrêtent de GRANDIR chaque année.
Karine LE MARCHAND est née un 16 août (16 8).
16x8 = 128
128 = 12 8
12 8 = 12 août
François Hollande est né un 12 août.
En 2012, la majorité des électeurs français sont tombés AMOUREUX de cette BÊTE lors de la CAMPAGNE présidentielle, et ce n'était pas nouveau, puisque L'AMOUR EST DANS LE PRÉ-DATEUR à chaque élection présidentielle depuis que le suffrage universel existe.
PRÉDATEUR = PRÉ DATEUR
DATEUR = 4+1+20+5+21+18 = 69
Le chef-lieu du département 69 est la ville de LYON.
Dieu nous montre que nous vivons dans un État de NATURE car nous votons pour des LIONS qui dévorent 6 millions d'enfants chaque année. Nous devons désormais mettre un terme à cet ÉTAT de NATURE en enfermant ces PRÉDATEURS en CAGE.
Dans l'émission L'amour est dans le pré, M6 aide des agriculteurs à trouver l'amour. L'émission ne mentionne pas que l'Union européenne verse des subventions aux agriculteurs français afin de favoriser leurs exportations, ce qui a pour effet de détruire l'agriculture africaine, les produits locaux étant vendus parfois au double des prix des produits exportés : « C'est la destruction systématique des agricultures vivrières africaines », dénonce Jean Ziegler, et les agriculteurs africains sont alors obligés de rejoindre les bidonvilles. Donc pendant que les agriculteurs français recherchent l'amour, les agriculteurs africains recherchent des places dans les bidonvilles, et ils vivent ainsi un enfer car chez les citoyens occidentaux, l'amour est dans le pré-dateur le jour de l'élection présidentielle.
Karine LE MARCHAND est donc né un 16 août – soit 137 jours avant la fin de l'année.
Jules CESAR est né un 13 7 (13 juillet).
CESAR = RACES
RACES signifie COURSES en anglais.
À travers Karine LE MARCHAND, Dieu met en lumière la dualité entre la MARCHE et la COURSE.
KARINE = 11x1x18x9x14x5 = 124740
124740 = 12 47 40
12 = L = AILES
47 = le chef-lieu du département 47 est AGEN.
AGEN = ANGE
40 = DO
À travers KARINE LE MARCHAND, Dieu précise que pour devenir un ANGE avec deux AILES dans le dos et nous envoler un jour au paradis, la nouvelle Alliance de l'EAU nous impose de MARCHER en luttant afin de mettre un terme à la COURSE au profit de CESAR : le RICHE capitaliste qui condamne des millions d'enfants à mourir de pauvreté chaque année.
Concernant Lilian Thuram, j'ignore s'il est réellement l'auteur de violences conjugales, mais Dieu l'utilise pour nous transmettre ses messages.
S'il est innocent, Dieu est injuste envers Lilian Thuram et la réputation de ce dernier sera salie. Il sera ainsi blessé dans son EGO ; or Dieu s'en fiche, tout ce qui l'intéresse est de nous transmettre ses messages afin que nous soyons tous ÉGAUX – l'important n'est pas l'EGO de Lilian Thuram mais la survie de millions de personnes chaque année.
Précédemment, j'ai traduit le message suivant :
GANDHI = GAN DHI
G = 7
AN = 1x14 = 14
14 7 = 14 juillet
Le 14 juillet est le jour symbolique de la RÉVOLUTION française.
DHI = 489
48x9 = 432
432 = DC2
D C 2 se prononce DÉCÉDE.
Dieu te révèle que si tu ne fais pas la RÉVOLUTION contre le système capitaliste, tu DÉCÈDES.
J'ai également expliqué précédemment qu'à travers l'assassinat de GANDHI par NATHURAM Godse, Dieu nous fait comprendre que le capitalisme a instauré un État de NATURE dans lequel les plus forts écrasent les plus faibles en accaparant la majeure partie des richesses, et 6 millions d'enfants s'arrêtent alors de GRANDIR chaque année.
Ainsi, NATHURAM GODSE symbolise l'électeur d'un parti capitaliste et GANDHI symbolise les millions d'êtres humains assassinés par le vote de cet électeur, qui permet à une minorité d'accaparer la majeure partie des richesses de la Terre.
NATHURAM Godse est mort le 15 novembre 1949 (15 11 1949).
15 11 49 = KIDO
Beatrix KIDDO est le nom de l'héroïne des films Kill Bill.
Beatrix KIDDO est interprétée par l'actrice Uma THURMAN.
THURMAN = NATHURAM
Les lettres sont identiques et il y a seulement un « A » en plus dans NATHURAM.
Dans l'une des scènes du film Kill Bill II, Beatrix KIDDO est enfermée VIVANTE dans un CERCUEIL.
Dieu nous montre que si nous continuons à voter pour le maintien de cet État de NATURE qui extermine en cinq ans 30 millions d'enfants qui ne demandent qu'à GRANDIR, il nous enfermera VIVANT dans un CERCUEIL pour l'éternité.
Ce sont les termes de la nouvelle Alliance de l'EAU et Dieu nous donne ainsi la vision de l'enfer.
Beatrix KIDDO parvient à se sortir du CERCEUIL en le brisant de l'intérieur à force de coups répétés avec les 5 doigts de sa main, car Dieu nous fait comprendre que nous ne serons jamais enfermés vivants dans un CERCEUIL si nous utilisons les 5 doigts de notre main qui tiennent le bulletin de vote pour sauver la vie des enfants qui ne demandent qu'à GRANDIR.
GANDHI est entré à l'Université en 1888 pour devenir AVOCAT.
888 = HHH
HHH = les trois H assemblés forment une échelle.
Si tu consacres ta vie à défendre les plus faibles, tu monteras l'échelle pour entrer dans le royaume de Dieu mais si tu les extermines le jour de l'élection présidentielle en votant pour le système capitaliste, tu descendras l'échelle afin d'être enfermé VIVANT dans un CERCUEIL pour l'éternité.
Dieu nous transmet ce message à travers le film KILL BILL II.
« KILL BILL » signifie « TUER BILL » en anglais.
Lorsque KILL BILL II est sorti au cinéma, l'homme le plus riche du monde était le capitaliste BILL Gates : Dieu nous demande ainsi de le TUER, et à travers Gandhi, il précise que nous devons le tuer de manière non violente, par le biais de la démocratie.
TUER BILL Gates est symbolique car en nous demandant de tuer l'homme le plus RICHE du monde, Dieu nous demande de supprimer le RICHE afin que toutes les richesses mondiales soient équitablement redistribuées entre chaque être humain. Il nous indique ainsi la marche à suivre pour que plus jamais un enfant ne s'arrête de GRANDIR brutalement à cause de la cupidité humaine.
GODSE = GOD SE
« GOD » signifie « DIEU » en anglais.
S = 19
Le chef-lieu du département 19 est la ville de TULLE.
E = 5
DIEU nous transmet le message suivant : « TUE LE RICHE avec les 5 doigts de ta main qui tiennent le bulletin de vote. »
KILL BILL II = II
II = 9+9 = 18
18 = AH
A.H. sont les initiales d'Adolf Hitler : le dirigeant du IIIe REICH.
Le chef-lieu du département 18 est la ville de BOURGES.
À travers le film KILL BILL II, Dieu nous demande de TUER LE RICHE, LE BOURGE.
À la fin du film, Beatrix KIDDO parvient à TUER BILL avec les 5 doigts de sa main grâce à la technique « des 5 points et de la paume qui font exploser le cœur », que lui a enseigné un légendaire maître d'arts martiaux. Dieu nous fait comprendre que nous devons voter avec notre cœur pour TUER BILL Gates – LE RICHE – avec les 5 doigts de notre main qui tiennent le bulletin de vote, et ainsi greffer un cœur à tous les BOURGES en les obligeant à partager l'intégralité de leurs richesses afin de mettre notamment un terme au massacre d'un enfant toutes les 5 secondes.
Dans le film, après avoir tué BILL, Beatrix KIDDO récupère sa fille qui s'appelle B.B.
B.B. se prononce BÉBÉ.
Dieu nous envoie un signe supplémentaire pour nous faire comprendre que BILL, LE RICHE, extermine majoritairement des BÉBÉS : 6 millions d'enfants étant tués chaque année par la pauvreté, et dans la moitié des cas, leur mort intervient dans les 28 premiers jours de vie, donc la cupidité du RICHE extermine principalement des B.B.
Les initiales de Beatrix KIDDO sont B K.
B K = 2x11 = 22
22 = BB
Dieu nous demande ainsi de TUER BILL : le RICHE – afin de sauver la vie de millions de BÉBÉS chaque année.
Lorsque Kill BILL II est sorti au cinéma en 2004, BILL Gates avait 49 ans.
Le département 49 est celui du MAINE-ET-LOIRE.
LOIRE = LE ROI
MAINE = MAIN E
E = 5
KILL = TUER
Dieu nous demande ainsi de TUER LE ROI, en l'occurence BILL Gates, le RICHE, avec les 5 doigts de notre MAIN qui tiennent le bulletin de vote, le jour de l'élection présidentielle.
Le film KILL BILL II est divisé en plusieurs chapitres, et Beatrix KIDDO est enfermée vivante à l'intérieur d'un cercueil dans le chapitre SEPT.
SEPT = 19x5x16x20 = 30400
Adolf Hitler – le dirigeant du IIIe REICH – est mort un 30 4 (30 avril).
00 = ce sont des yeux.
Dieu nous montre (00) que nous devons voter afin de signer l'arrêt de mort du RICHE pour ne pas être enfermé vivant dans un cercueil pour l'éternité.
Dans le chapitre 8 du film, Beatrix KIDDO se remémore l'enseignement de son professeur d'art martiaux qui lui a appris la technique des « 5 points et la paume qui font exploser le cœur ».
Après s'être remémorée ces souvenirs, elle utilise cette technique pour briser le cercueil à force de coups répétés avec sa main. Elle se libère ainsi du cercueil dans le chapitre 8.
8 = H
La lettre « H » symbolise une échelle, car Dieu nous révèle que nous pourrons nous libérer du cercueil en utilisant les 5 doigts de notre main qui tiennent le bulletin de vote afin d'empêcher le RICHE d'exterminer le pauvre, ce qui nous permettra de monter l'échelle qui mène au paradis et de ne jamais être enfermé vivant dans un cercueil pour l'éternité.
Uma THURMAN, l'actrice qui interprète Beatrix KIDDO, est née un 29 avril, et Adolf Hitler, le dirigeant du IIIe REICH, est mort un 30 avril.
Uma THURMAN est donc née la VEILLE du 30 avril.
Dieu nous demande ainsi de VEILLER sur les enfants du monde entier en votant avec les 5 doigts de notre main qui tiennent le bulletin de vote, pour empêcher le RICHE de les tuer.
Uma THURMAN est née le 29 avril 1970, soit 25 ans après la mort du dirigeant du IIIe REICH, décédé le 30 avril 1945.
Le chef-lieu du département 25 est la ville de BESANCON, donc Dieu nous demande de voter pour le parti politique d'Olivier BESANCENOT avec les 5 doigts de notre main qui tiennent le bulletin de vote – afin de VEILLER à ce que le RICHE n'extermine plus les enfants du Tiers Monde.
KILL BILL II est sorti au cinéma aux États-Unis, le 16 avril 2004.
Adolf Hitler – le dirigeant du IIIe REICH – est né un 20 04 (20 avril).
16 avril = 16x4 = 64
Le chef-lieu du département 64 est la ville de PAU.
Le RICHE accapare la majeure partie des richesses de la Terre, donc des millions de PAU-VRES meurent de faim chaque année et ils ont bien souvent la « PAU » sur les os. Dieu nous demande ainsi de TUER le RICHE le jour de l'élection présidentielle pour mettre un terme à ce massacre.
KILL BILL II est sorti au cinéma en France le 17 mai 2004 : le 138e jour de l'année.
138 =
13 = M
Le département 38 est celui de l'ISÈRE.
M+ISÈRE = MISÈRE
La nouvelle Alliance nous impose ainsi de TUER BILL : le RICHE – en votant pour le partage équitable des richesses de la Terre – afin de mettre un terme à la MISÈRE.
KILL BILL II est donc sorti en France le 17 mai 2004.
17 mai = 17x5 = 85
Le département 85 est celui de la VENDÉE.
Dieu nous transmet le message suivant : « NE VENDEZ pas votre âme au diable ».
Alors ne votez pas pour Adolf Hitler le jour de l'élection présidentielle.
Uma THURMAN est née dans la ville de BOSTON, car Dieu te fait comprendre qu'il est TON BOSS alors si tu continues à exterminer ses enfants, tu seras éternellement enfermé vivant dans un cercueil.
Nathuram Godse est mort le 15 11 1949.
15 11 49 = KIDO
KIDO fait ainsi référence à Beatrix KIDDO qui est enterrée vivante à l'intérieur d'un cercueil dans le film KILL BILL II.
Il reste le chiffre 19 que je n'ai pas utilisé.
Le chef-lieu du département 19 est la ville de TULLE donc le message de Dieu est le suivant : « TUE LE capitaliste (BILL Gates) ou tu seras éternellement enfermé vivant dans un cercueil à l'instar de Beatrix KIDDO. »
Le message est clair et il n'est pas fini :
15 11 1949 = DIS OK
Tu connais dorénavant les termes de la nouvelle Alliance alors DIS OK à TON BOSS.
NATHURAM Godse est né le 19 mai 1910 (19 5 1910).
19 5 1910 = JE SAI
JE SAIS ce qui m'attend si j'ignore le message de Dieu car JE SAIS que je serais éternellement enfermé vivant dans un cercueil.
Dans Kill Bill II, Beatrix Kiddo est enfermée à l'intérieur d'un cercueil dans le chapitre 7 du film, intitulé : La tombe solitaire de PAULA Schultz.
La tombe de PAULA est symbolique :
PAULA = PAU LA
PAU = 16x1x21 = 336
Le 336e jour de l'année est traditionnellement le 2 décembre (2 12).
2 12 = 2 L = 2 AILES
PAULA = PAU LA
LA = 12x1 = 12
12 = L = AILES
À travers la tombe de PAULA Shultz, Dieu nous montre que pour obtenir les 2 AILES qui mènent au paradis – et ne pas être enterrés vivants dans un cercueil – nous devons lutter contre le règne du RICHE afin de mettre un terme à la PAU-VRETÉ.
La tombe indique que PAULA Schultz est née en 1823.
18 = AH = ce sont les initiales d'Adolf Hitler : le dirigeant du IIIe REICH.
Le département 23 est celui de la CREUSE.
Dieu te transmet le message suivant : « CREUSE la tombe du RICHE le jour de l'élection présidentielle, ou alors tu CREUSERAS ta propre tombe. »
Paula Schultz est née en 1823 et morte en 1898.
1898-1823 = 75
Le département 75 est celui de PARIS.
Tu dois donc faire un PARI : croire ou ne pas croire les signes que Dieu t'envoie. En tout cas, désormais, tu es prévenu, TU SAIS ce qui t'attends si tu ne respectes pas les messages de Dieu.
Dans le chapitre 8 du film, Beatrix Kiddo parvient à sortir du cercueil en le brisant à force de coups répétés avec sa main, une technique que lui a appris un légendaire maître d'art martiaux qui s'appelle PAI Mei.
PAI = 16x1x9 = 144
144 se prononce 100 44.
Jules César est né en l'an 100 et mort en 44 av. J-C.
PAI = 16x19 = 304
Adolf Hitler – le dirigeant du IIIe REICH – est mort un 30 4 (30 avril).
À travers PAI Mei qui a permis à Beatrix de se sortir du cercueil, Dieu nous montre que pour ne pas être enterrés vivants le jour de notre mort, nous devons utiliser notre main le jour de l'élection présidentielle afin de signer l'arrêt de mort de César : le RICHE.
C'est ainsi que nous obtiendrons les 2 AILES qui mènent au paradis.
Dans le film, Budd enferme Beatrix dans le cercueil.
Budd est interprété par l'acteur Michael Madsen : ses initiales sont M M.
La lettre M se prononce AIME.
Dieu nous transmet le message suivant : « AIME ton prochain – en luttant pour la construction d'un monde égalitaire – ou tu finiras un jour dans un cercueil. »
Les initiales de Michael Madsen sont donc M M.
M M = 13x13 = 169
Le 169e jour de l'année est traditionnellement le 18 juin qui célèbre l'APPEL du général de Gaulle, lors duquel il encouragea les Français à combattre le IIIe REICH.
169 = 16x9 = 144
144 se prononce 100 44.
Jules César est né en l'an 100 et mort en 44 av. J-C.
À travers Michael Madsen, Dieu nous lance ainsi un APPEL en nous faisant comprendre que la nouvelle Alliance nous impose de combattre le règne de César : le RICHE – afin de ne jamais être enfermés vivants dans un cercueil.
Michael Madsen est né le 25 septembre 1957 et Uma Thurman le 29 avril 1970.
Ils ont 12 ans et 216 jours d'écart.
12 = L = AILES
21 6 = 21 juin
Le 21 juin est le jour le plus long de l'année. Théoriquement, c'est le jour où le soleil se couche le plus tard : il symbolise ainsi la lumière, à l'inverse de l'obscurité d'un cercueil.
Dieu nous fait comprendre que si nous luttons pour mettre un terme au règne du RICHE, nous ne serons jamais enfermés dans l'obscurité d'un cercueil car nous obtiendrons les AILES qui mènent au paradis : la lumière éternelle.
BILL est interprété par l'acteur David Carradine : ses initiales son D C.
D C se prononce DÉCÉS.
Dieu nous montre que si nous refusons de signer l'acte de DÉCÈS de Bill (le capitaliste) – le jour de l'élection présidentielle – nous finirons par DÉCÉDER car nous n'obtiendrons jamais la vie éternelle et nous serons enfermés vivants dans un cercueil.
David Carradine est né le 8 décembre 1936 – soit 33 ans et 142 jours avant la naissance d'Uma Thurman.
33+142 = 175
Le 17 5 (17 mai) est le 137e jour d'une année non bissextile.
Jules César est né un 13 7 (13 juillet).
Le 17 5 (17 mai) est le 138e jour d'une année bissextile.
138 =
13 = M
Le département 38 est celui de l'ISÈRE.
M+ISÈRE = MISÈRE
À travers KILL BILL : « TUER BILL » – Dieu nous demande ainsi de TUER César : le RICHE – en partageant équitablement les richesses – afin de mettre un terme à la MISÈRE.
Ce sont les termes de la nouvelle Alliance de l'EAU.
En octobre 2015, j'ai acheté un e-book sur internet, intitulé L'enfer c'est lui : Génocide économique. Dans ce livre, l'auteur, Jo. M. Sekimonyo, écrit : « Cherchez sur Google quelle est la maison la plus chère de l'histoire de l'humanité. Elle n'est ni à Manhattan, ni à Paris, mais à Mumbai (en Inde), et elle est évaluée à plus d'un milliard de dollars ! Ce gratte-ciel de 27 étages dispose de six parkings souterrains, un de ses étages est un spa, et l'entretien du lieu nécessite à peu près 600 personnes. Cette demeure gargantuesque appartient au milliardaire indien Mukesh Ambani qui y vit avec sa femme, ses deux fils et sa fille. Dans un pays où beaucoup d'enfants souffrent de la faim et vivent dans les poubelles, cet homme a choisi de faire construire sa maison à un milliard de dollars sur un terrain occupé auparavant par un orphelinat. Sans doute désirait-il avoir une belle vue sur la ville et ses taudis. »26
Après avoir lu ça, j'ai voulu avoir la confirmation que ce milliardaire indien avait bien construit une maison à plus d'un milliard de dollars, je trouvais cette somme hallucinante alors j'ai fait une recherche sur Google et je suis tombé sur l'article suivant dont j'ai pris la photo puisque Dieu m'envoyait un signe.
Vous pouvez lire sur le petit résumé en bas à droite que cette maison a bien coûté 1 milliard d'euros (1,5 milliard de dollars). J'ai compris que Dieu m'envoyait un message quand j'ai vu un peu plus haut sur cette page web la publicité du film PAN, qui sortait au cinéma le 21 octobre. Peter PAN est un enfant qui ne veut pas GRANDIR, donc Dieu me faisait comprendre que le RICHE ne veut pas que les enfants GRANDISSENT puisqu'il préfère dépenser 1 milliard d'euros pour construire une maison plutôt que d'éradiquer la malnutrition et sauver la vie de millions d'enfants.
Le capitalisme permet ainsi à une minorité d'individus d'accaparer des richesses phénoménales donc Dieu nous révèle que nous vivons dans un État de NATURE car aucune loi n'impose aux plus RICHES de reverser une partie de leur fortune pour sauver la vie des plus faibles ; ainsi, en votant pour le système capitaliste, nous tuons des millions d'enfants chaque année et c'est la raison pour laquelle le bruit d'une mitraillette est PAN ! PAN ! PAN ! PAN ! PAN !
PAN = NPA
Dieu nous demande ainsi de voter pour le NPA afin que dans le futur, à l'échelle de la planète, les richesses soient équitablement redistribuées pour que tous les enfants du monde puissent GRANDIR jusqu'à leur terme.
PETER = 16x5x20x5x18 = 144000
144 se prononce 100 44 : ce sont les années de naissance et de mort de Jules César.
À travers PETER PAN, Dieu nous montre que nous devons voter pour le NPA afin de « PÉTER la gueule » de César: le RICHE – pour l'empêcher d'exterminer des millions d'enfants chaque année.
Un mois avant la sortie du film Pan, en 2015, un rapport de l'ONU nous apprenait que 16 000 enfants mourraient de pauvreté chaque jour, c'est-à-dire 666 enfants par heure.
Dans cette scène du film Pan, un enfant est assis dans un train, il tient un avion miniature dans sa main, et à côté de lui, on peut voir le numéro du wagon dans lequel il se trouve : c'est le numéro 6686D.
D = 4
6686D = 666 84
Dieu met ainsi en lumière les 666 enfants qui meurent de pauvreté toutes les heures.
Le chef-lieu du département 84 est Avignon, dont la maire est Cécile HELLE.
« HELL » signifie « ENFER » en anglais.
À travers cet enfant, dans le train, qui tient un avion dans sa main, Dieu nous fait comprendre que 666 enfants meurent de pauvreté toutes les heures – parce que le RICHE s'offre un TRAIN de vie royal au lieu d'utiliser sa fortune pour réduire la pauvreté. Par conséquent, les électeurs du capitalisme – responsables du règne du RICHE et donc du massacre de millions d'enfants chaque année – iront en ENFER ; alors que les citoyens humanistes, qui voteront en faveur du partage équitable des richesses – s'envoleront au paradis. Voilà pourquoi cet enfant joue avec un avion miniature dans ce TRAIN.
Le film PAN est sorti au cinéma un 21 octobre et BILL Gates est né un 28 octobre, soit 7 jours après le 21 octobre.
Dieu met en lumière le chiffre SEPT.
SEPT = 19x5x16x20 = 30400
Adolf Hitler est mort un 30 4 (30 avril).
À travers la mort du dirigeant du Troisième REICH, Dieu nous demande de TUER BILL Gates, c'est-à-dire d'éliminer le RICHE, car sa cupidité tue 6 millions d'enfants qui s'arrêtent brutalement de GRANDIR chaque année.
BILL Gates est né le 28 octobre 1950.
Le chef-lieu du département 50 est la ville de Saint-LO.
Lorsque j'ai mis en ligne ce site internet, le maire de Saint-LO était François Brière qui est né le 30 avril 1973.
Hitler, le dirigeant du IIIe REICH, est mort un 30 avril donc Dieu nous montre que nous devons également voter pour L.O. afin de signer l'arrêt de mort du RICHE. C'est la raison pour laquelle L.O. et le NPA doivent s'unir dans un seul parti politique.
Le département 73 est celui de la SAVOIE donc à travers les signes, Dieu te fait entendre SA VOIX et il te demande ainsi de combattre le RICHE : le plus grand criminel de l'histoire de l'humanité.
Actuellement, BILL Gates est considéré comme un saint dans les médias parce qu'il a investi 65 milliards de sa fortune personnelle dans son association humanitaire, qui soutient notamment la lutte contre le paludisme et la polio. Mais BILL Gates est à la tête d'une fortune de 131 milliards de dollars, c'est-à-dire que s'il investissait toute sa fortune dans l'humanitaire, il pourrait éradiquer la malnutrition pendant plusieurs années et sauver la vie de millions d'enfants. Par conséquent, nous devons TUER BILL, c'est-à-dire que nous devons récupérer sa fortune afin que plus jamais un enfant ne s'arrête de GRANDIR avant l'âge de 5 ans.
BILL Gates habite dans une maison estimée à 113 millions de dollars, c'est à cause de ce genre de caprices de riches que des millions d'enfants décèdent chaque année, alors ne tombez pas dans le piège des médias : BILL Gates n'est pas un saint. « Slavoj Zizek soutient que les ONG dirigées par Bill Gates, George Soros et consorts remplissent le rôle hégémonique décrit par Gramsci. Dans un premier temps, ces individus se constituent une immense richesse dans le secteur privé, par la suite, ils encouragent les œuvres caritatives comme solution à la violence structurelle inhérente au système-même qu'ils utilisent pour s'enrichir. Ils laissent ainsi entendre que l'égalité et la viabilité peuvent être atteintes sous le capitalisme. Selon Zizek, il s'agit d'une pratique d'un autre temps :
''Ce brave Andrew Carnegie lui-même eut recours à une milice privée pour éradiquer les syndicats dans ses usines métallurgiques, avant de redistribuer une partie de sa fortune pour soutenir diverses causes éducatives, artistiques et humanitaires. L'homme de fer prouvait ainsi qu'il avait un cœur d'or. De la même manière, (Gates, Soros et les autres), redonnent d'une main ce qu'ils ont pris de l'autre.(...) Soros incarne à la fois l'exploitation spéculative et financière, c'est-à-dire le souci de l'impact social catastrophique d'une économie de marché débridée.(...) Les deux visages de Bill Gates sont comparables aux deux visages de Soros. L'homme d'affaire cruel détruit ou absorbe ses compétiteurs, vise un quasi-monopole et emploie toutes les ruses du métier pour atteindre son objectif.(...) La charité n'est qu'un masque généreux dissimulant le vrai visage de l'exploitation économique''. »27
Le 2 décembre 2015, le journal de 20H de France 2 diffusait un reportage consacré au milliardaire Mark Zuckerberg qui venait d'annoncer qu'il léguait sa fortune à sa fondation.
Après la diffusion du reportage, le JT de 20H a évoqué les milliardaires philanthropes.
Le journaliste Jean-Paul Chapel précisait : « Bill Gates a donné 33 milliards d'euros. Warren Buffett : 24 milliards d'euros. George Soros : 11 milliards d'euros. ou encore Chuck Feeney, fondateur d'une chaîne de magasins, qui a donné la totalité de son patrimoine : sept milliards d'euros. En tout, 138 milliardaires promettent de faire don d'une partie de leur fortune à des organisations caritatives. »
David Pujadas a alors demandé à Jean-Paul Chapel : « Est-ce qu'on sait où va cet argent ? Est-ce qu'il y a vraiment des résultats concrets ? » Jean-Paul Chapel a répondu : « Oui. La fondation Bill Gates a un budget de 5 milliards d'euros par an.
C'est deux fois plus que l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). La fondation Bill Gates a financé une campagne de vaccination qui a quasiment éradiqué la méningite dans les pays d'Afrique. Elle a aussi participé à la lutte contre la polio, et elle veut maintenant s'attaquer au paludisme. »
Ainsi, si nous voulons éradiquer le paludisme, nous devons attendre que Bill Gates veuille bien investir une partie de sa fortune ou alors les plus pauvres continueront à mourir de cette maladie, et étant donné que Bill Gates ne s'attaque pas à la malnutrition, des millions d'enfants meurent de faim chaque année. C'est comme si pendant le IIIe REICH, les juifs n'avaient pas été exterminés parce qu'ils étaient juifs, mais parce qu'ils mourraient de faim et de maladies dans les camps de concentration, à cause des Allemands les plus RICHES qui ne voulaient pas donner une partie de leur fortune pour les sauver. Si les juifs avaient été exterminés à cause de la cupidité des RICHES, y aurait-il eu une différence entre Adolf Hitler et le RICHE allemand ? Laisser crever de faim et de maladies des juifs dans les camps de concentration alors que le IIIe REICH avait suffisamment d'argent pour les sauver, n'aurait-ce pas été considéré comme un crime contre l'humanité ? Quelle est la différence entre tuer des juifs dans les chambres à gaz et les laisser mourir de faim ? Il n'y pas de différence, le résultat est la mort dans les deux cas. Donc comprenez bien que le RICHE est un tueur car un homme comme BILL Gates ne donne actuellement « que » 65 milliards de dollars à des œuvres humanitaires alors qu'il devrait donner 131 milliards de dollars afin que les juifs ne meurent plus de faim et de maladies dans les camps de concentration.
Dieu nous demande ainsi de TUER BILL car nous devons récupérer les 66 milliards qu'il ne donne pas à des associations afin de sauver la vie de millions d'enfants. Chaque vie humaine est sacrée et quand un otage français est enlevé, le gouvernement dépense des millions d'euros pour le sauver, alors pourquoi la vie d'un enfant du Tiers Monde serait-elle moins importante ? Pourquoi n'y a t-il pas de « cellule de crise » mise en place quand un enfant meurt de pauvreté toutes les 5 secondes ? Il est temps de nous réveiller. Nous ne devons plus accepter l'inacceptable, contrairement à ce que voudrait l'Éducation Nationale et les médias. Nous vivons clairement sous le IIIe REICH et nous allons le détruire en votant pour L.O. et le NPA afin d'éliminer le RICHE pour que toutes les richesses mondiales soient un jour équitablement redistribuées lorsque notre révolution s'exportera dans le monde entier.
BILL = 2x9x12x12 = 2592
2592 = VIE
Dieu nous demande de TUER BILL pour sauver la VIE de millions d'enfants chaque année, et si tu suis les signes, tu obtiendras la VIE éternelle.
BILL Gates est né le 28 octobre 1955 – 64 jours avant la fin de l'année.
Le chef-lieu du département 64 est la ville de PAU.
PAU = 16x1x21 = 336
Le 336e jour de l'année est traditionnellement le 2 décembre (2 12).
2 12 = 2 L = 2 AILES
Dieu nous montre que nous obtiendrons la VIE éternelle – en obtenant les 2 AILES qui mènent au paradis – si nous votons pour signer l'arrêt de mort du RICHE – afin de mettre un terme à la PAU-VRETÉ.
Le journal de 20H de France 2 a évoqué les milliardaires philanthropes le 2 décembre 2015 (2 12 2015).
2 12 = 2 L
2 L = 2 AILES
Dieu multiplie les signes pour te donner la preuve que tu obtiendras les 2 AILES qui mènent au paradis, si tu combats le règne du RICHE afin de sauver la vie de millions d'enfants chaque année – car nous n'allons pas attendre que les milliardaires veuillent bien dépenser une partie de leur fortune pour les sauver ; nous allons ainsi récupérer cette fortune en expropriant les capitalistes de l'économie pour prendre le contrôle des richesses produites par les travailleurs.
2015 = 20 = VIN 15 = O = EAU
Tu dois choisir ton camp : l'Alliance du VIN qui donne les pleins pouvoir à César, ou l'Alliance de l'EAU, qui combat César afin que les richesses soient équitablement redistribuées entre chaque être humain.
Par ailleurs, dans le sujet consacré aux milliardaires philanthropes, le journaliste Jean-Paul Chapel précisait que 138 milliardaires promettaient de faire don d'une partie de leur fortune.
138 =
13 = M
Le département 38 est celui de l'ISÈRE.
M+ISÈRE = MISÈRE
Dieu nous révèle que ces 138 milliardaires sont responsables de la MISÈRE, car s'il n'y avait aucun milliardaire sur Terre, et que les richesses étaient équitablement redistribuées, il n'y aurait pas de MISÈRE, et par conséquent, personne ne serait obligé de faire don d'une partie de son argent.
Jean-Paul Chapel ajoutait que ces 138 milliardaires promettaient de faire don d'une partie de leur fortune à des associations caritatives, représentant un total de 160 milliards d'euros.
160 = PO
Dieu nous fait comprendre que ces 160 milliards d'euros ne seront pas suffisants car les PO-VRES du Tiers Monde auront toujours la « PO » sur les os, donc il nous demande de récupérer la totalité de la fortune des riches afin de mettre un terme à la MISÈRE.
Dans ce reportage consacré aux milliardaires philanthropes, le journal de 20H de France 2 avait d'abord commencé par nous parler de Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, alors 7e fortune mondiale, qui venait d'annoncer qu'il léguait quasiment toute sa fortune, 42 milliards d'euros, à sa fondation.
Or la journaliste précisait : « Mais le roi du Net veille à ses intérêts. L'argent promis sera versé à raison de 1 milliard d'euros par an, de quoi garder suffisamment d'actions pour garder le contrôle de Facebook encore longtemps. Autre zone d'ombre, le jeune PDG ne dit pas si son geste va lui permettre de payer moins d'impôts. Mais l'histoire officielle retiendra que Mark Zuckerberg, 31 ans, a voulu imiter son glorieux aîné, l'ancien patron de Microsoft, Bill Gates, pionnier des milliardaires philanthropes. »
Mark Zuckerberg, 7e fortune du monde avec 42 milliards d'euros, venait ainsi d'annoncer qu'il donnait la quasi-totalité de sa fortune à son association, mais à hauteur de 1 milliard d'euros par an, alors qu'avec 42 milliards d'euros donnés immédiatement, nous aurions pu éradiquer la malnutrition pendant 2 ans et sauver la vie d'une dizaine de millions d'enfants. Par conséquent, la cupidité de Mark Zuckerberg a exterminé des millions de vies humaines mais « l'histoire officielle retiendra que Mark Zuckerberg, 31 ans, a voulu imiter son glorieux aîné, l'ancien patron de Microsoft, Bill Gates, pionnier des milliardaires philanthropes. »
Dieu nous a envoyé des signes NETS à travers Marc Zuckerberg, la 7e fortune du monde avec 42 milliards d'euros.
Le département 42 est celui de la LOIRE.
LOIRE = LE ROI
Marc Zuckerberg est LE ROI du NET, avec en 2015 une fortune de 42 milliards d'euros, 7e fortune mondiale.
7 = SEPT
SEPT = 19x5x16x20 = 30400
Adolf Hitler est mort un 30 4 (30 avril 1945).
1945 = AIDE
Dieu nous demande de « TUER » LE ROI, c'est-à-dire de récupérer les milliards d'euros accaparés par Marc Zuckerberg – afin de venir en AIDE aux millions d'enfants qui seront exterminés par la faim et la maladie si nous laissons ce RICHE continuer à accumuler une telle fortune.
RICHE = REICH
Dieu nous révèle qu'il n'y a aucune différence entre Adolf Hitler, Mark Zuckerberg et Bill Gates, étant tous les trois responsables de la mort de millions d'êtres humains, mais étant donné que nous vivons sous le IIIe REICH, le journal de 20H de France 2 expliquait le 2 décembre 2015, que « l'histoire officielle retiendra que Mark Zuckerberg, 31 ans, a voulu imiter son glorieux aîné, l'ancien patron de Microsoft, Bill Gates, pionnier des milliardaires philanthropes. »
Ces nazis sont considérés comme des « philanthropes », c'est-à-dire des bienfaiteurs de l'humanité, or comprenez bien qu'ils sont responsables de crimes contre l'humanité, leur richesse exterminant des millions de pauvres chaque année.
Vous devez désormais choisir votre CAMP : l'histoire officielle ou l'autre version de l'histoire que Dieu nous dévoile à travers les signes.
Le 26 juin 2016, Bill Gates était invité sur le plateau du journal de 20H de France 2.
Laurent Delahousse lui demandait : « Vous avez investi beaucoup d'argent pour un vaccin contre le sida, où en est-on aujourd'hui ? »
Bill Gates : « On a diminué la mortalité. Il y a une dizaine de millions de gens qui sont en vie grâce au travail qui a été fait. Ceci dit, il y a encore plus d'un million et demi de personnes qui meurent. Il faut diffuser les médicaments, il faut diffuser les soins, il faut mobiliser les ressources, il faut donc poursuivre ces efforts. Il y a de nouveaux instruments qui nous aiderons à lutter contre ce fléaux, peut-être pas au rythme que je voudrais mais nous allons continuer encore plus d'une dizaine d'années à lutter sur ce front. »
Laurent Delahousse lui a également posé cette question : « Après toutes ces années, est-ce que selon vous, le régime, le système capitaliste, reste le meilleur des systèmes ? Oui ou non ? »
Bill Gates : « Oui, bien sûr, un oui franc et massif, quelles seraient les autres alternatives ? Il y a différents types de capitalisme, comment utiliser les ressources fiscales, la crédibilité de l'action (Ata?) sur le long terme, l'idée de cette taxe financière lancée par la France est excellente, ça commence à être diffusé parce qu'une grande partie de cet argent est donné aux pauvres, c'est extraordinaire cette initiative, donc il faut continuer avec le capitalisme et il faut le moduler. Ce n'est pas la dernière de nos réponses. »
Or si 1,5 million de personnes meurent toujours du sida chaque année, c'est à cause du capitalisme, car en 2014, les 20 plus grands groupes pharmaceutiques du monde ont engrangé 120 milliards de dollars de bénéfices, et avec une infime partie de cette fortune, nous aurions pu sauver la vie de ces 1,5 million de malades du sida. Le capitalisme les a tué en laissant une minorité d'actionnaires accaparer des richesses phénoménales au lieu de sauver la vie des malades. Ainsi, en faisant l'apologie du capitalisme, Bill Gates faisait l'apologie de crimes contre l'humanité.
Il est évident que nous pourrions éradiquer sans problème la faim dans le monde et les épidémies. Avec les ressources naturelles que nous offrent la Terre et les avancées des sciences et des techniques, l’humanité a les moyens, pour la première fois de son histoire, de l’autosuffisance. Mais l’organisation sociale actuelle, la division de la société en classe, le capitalisme, en empêche la réalisation. Nous devons ainsi supprimer les classes sociales pour redistribuer équitablement les richesses de la Terre entre chaque être humain. Pour y parvenir, Dieu nous demande de TUER le RICHE et c'est le message qu'il nous transmettait à travers l'interview de Bill Gates lors du journal de 20H de France 2, le 26 juin 2016 – soit 43 jours avant le 8 août 2016.
8 août = 8 8
88 = HH
Le sigle HH est l'abréviation de Heil Hitler, le salut nazi, signe d'allégeance au IIIe REICH.
2016 = TAF
43 = DC
D C se prononce DÉCÉS.
Dieu nous fait comprendre que nous devons arrêter de faire le salut nazi en signant désormais l'acte de DÉCÈS du RICHE le jour de l'élection présidentielle, car sa fortune extermine des millions de pauvres. Bill Gates est ainsi responsable du DÉCÈS de millions d'êtres humains, en ne donnant à sa fondation que la moitié de sa fortune. Par conséquent, Dieu nous demande de TUER BILL, c'est-à-dire TUER le RICHE pour partager équitablement les richesses de la Terre entre chaque être humain et mettre un terme à la pauvreté afin que plus personne ne meurt de faim ou de maladies.
Ton TAF est donc de TUER le RICHE le jour de l'élection présidentielle, afin de pouvoir monter l'échelle qui mène au paradis.
Bill Gates a ainsi été interviewé lors du journal de 20H de France 2, 43 jours avant le 8 8 2016.
43 = DC = DÉCÉS
88 = HH
Les deux H assemblés symbolisent l'échelle qui te mènera au paradis si tu signes l'acte de DÉCÈS du RICHE le jour de l'élection présidentielle.
Dans le film KILL BILL, la vengeance est le thème principal et le film comporte de nombreux hommages au cinéma hongkongais d'arts martiaux.
Synopsis :
Dans la petite chapelle de Two Pines perdue au milieu du désert, à El Paso (Texas), alors que se déroule la répétition d'une cérémonie de mariage, des assassins surgissent et tirent impitoyablement et sans raison apparente sur toutes les personnes présentes. La Mariée, qui est enceinte, survit à ses blessures mais sombre dans le coma. Toutefois, la Mariée n'est pas une personne ordinaire. Autrefois tueuse à gages dans une organisation secrète, le Détachement International des Vipères Assassines, elle est une combattante hors pair. Sortant du coma quatre années plus tard, elle n'a plus qu'un seul but, se venger de ses anciens complices, dans lesquels elle a reconnu les assassins de Two Pines, et surtout, tuer Bill, leur chef, qui est également le père de l'enfant qu'elle portait et qu'elle croit avoir perdu suite à l'attaque dans la chapelle.28
L'histoire est symbolique car à l'instar de Beatrix KIDDO, les électeurs sont des tueurs à gages agissant pour le compte du système capitaliste. Ils éliminent froidement 50 millions d'êtres humains en une seule journée afin de toucher une grande récompense promise par la mafia capitaliste, mais nombre d'entre eux n'en verront jamais la couleur. Pour éliminer les 50 millions d'innocents, les tueurs à gages tirent dans la tête de Philippe Poutou et de Nathalie Arthaud le jour de l'élection présidentielle. Ils ne se rendent pas compte que derrière le meurtre des leaders trotskistes, des millions d'enfants seront assassinés par les gangsters capitalistes afin de maximiser leurs profits. Les électeurs ne se rendent pas compte de leurs crimes parce que la propagande du régime capitaliste les a plongé dans un profond coma mais une fois sortis de leur sommeil après avoir reçu de l'EAU sur le visage, les électeurs vont se venger de leurs anciens complices qui ont fait d'eux des assassins sans qu'ils ne s'en aperçoivent.
Dans le film, Beatrix KIDDO se venge de ses anciens complices car ces derniers ont essayé de l'assassiner durant son mariage, ce qui signifie que les électeurs vont se venger de leurs anciens complices qui ont essayé de les assassiner en les mariant de force avec le capitalisme sous prétexte qu'il n'y avait pas d'autre alternative.
Comprends désormais que si tu déclares ta flamme au capitalisme le jour de l'élection présidentielle, ton amour te brûlera les ailes.
Le film KILL BILL débute dans la petite chapelle de Two Pines.
PINES = PIN
PIN = 16x9x14 = 2016
Certains électeurs sortiront du coma à partir de 2016, année ou ce site internet a été mis en ligne.
Alors ne soyez plus les tueurs à gages du régime capitaliste et vengez-vous de vos anciens complices en votant pour L.O. ou le NPA le jour de l'élection présidentielle.
PINES = PIN ES
E = 5
S = 19
Le chef-lieu du département 19 est la ville de TULLE.
Depuis 2016, Dieu te transmet le message suivant : « TUE LE RICHE avec les 5 doigts de ta main qui tiennent le bulletin de vote, le jour de l'élection présidentielle. » Venge ainsi les 240 millions d'enfants de moins de cinq ans qui ont été exterminés par la cupidité du RICHE ces 25 dernières années.
KILL BILL est un film très violent, il est sanglant à l'image du capitalisme qui conduit à la guerre permanente. Le film est une histoire de vengeance, Beatrix KIDDO veut se venger de ses anciens complices qui ont essayé de l'assassiner. Sa première cible est O-REN Ishii, qui est devenue entre-temps la reine de la pègre de Tokyo. Elle est protégée par un gang appelé « les 88 fous ».
Beatrix KIDDO les affronte un par un avec son SABRE et elle tue ou blesse gravement ces 88 Yakuzas qui ont la particularité d'être tous masqués. Dieu nous envoie un message clair :
88 = HH
HH est l'abréviation de Heil Hitler, le salut nazi.
SABRE = BRAS E
E = 5
Dieu nous fait comprendre que le BRAS de l'électeur tue des dizaines de millions d'êtres humains en 5 ans lorsqu'il vote avec les 5 doigts de sa main pour un parti capitaliste le jour de l'élection présidentielle. Il fait ainsi le salut nazi avec son BRAS lorsqu'il dépose le bulletin de vote d'un parti capitaliste dans l'urne. À l'instar des « 88 fous » dans le film, l'électeur est masqué étant donné qu'il vote dans le secret de l'isoloir, personne ne voit qu'il extermine des millions de pauvres le jour de l'élection présidentielle en laissant le RICHE accaparer la majeure partie des richesses de la Terre. Or désormais, Dieu te révèle qu'il te verra dans l'isoloir et tu seras alors enfermé vivant pour l'éternité dans un cercueil si tu assassines ses enfants.
88 = HH = Heil Hitler
« Les 88 fous » symbolisent ainsi les électeurs complètement fous qui voteront pour Adolf Hitler le jour de l'élection présidentielle.
Dans le film, « les 88 fous » protègent O-REN Ishii.
O-REN = 15x18x5x14 = 18900
18900 = 18 9 00
18 = AH
AH sont les initiales d'Adolf Hitler : le dirigeant du IIIe REICH.
9 = I
La lettre « I » en anglais signifie « MOI-JE », elle symbolise ainsi le RICHE qui accapare la majeure partie des richesses de l'humanité en laissant le pauvre mourir de faim et de maladies.
00 = ce sont les yeux de Dieu qui te verront dans l'isoloir si tu votes pour Adolf Hitler et le règne du « MOI-JE ».
O-REN = 18900
18900 = ROI O
O = EAU
Dieu nous demande de rejoindre la nouvelle Alliance de l'EAU en prenant collectivement les RÊNES du pouvoir afin de mettre un terme au règne du ROI Argent et redistribuer équitablement les richesses de la Terre entre chaque être humain.
O-REN est interprétée par l'actrice Lucy Liu, qui est née un 2 décembre (2 12).
2 12 = 2 AILES
À travers LUCY Liu, Dieu te montre que tu obtiendras les 2 AILES qui mènent au paradis si tu votes pour le mouvement humaniste afin de prendre les RÊNES de l'économie et redistribuer équitablement les richesses ; or si tu vends ton âme à LUCIFER en votant pour un parti capitaliste, tu seras éternellement enfermé vivant dans un cercueil.
Le 2 décembre 2015, le JT de 20H de France 2 évoquait les milliardaires philanthropes.
Ce jour-là, Lucy Liu fêtait son 47e anniversaire.
Le chef-lieu du département 47 est la ville d'AGEN.
AGEN = ANGE
Les initiales de Lucy Liu sont L L.
L L = deux L = deux AILES
L L = 12 12
12x12 = 144
144 se prononce 100 44.
Jules César est né en l'an 100 et mort en 44 av. J-C.
Dieu ajoute que pour devenir un ANGE avec deux AILES dans le dos et nous envoler un jour au paradis – la nouvelle Alliance nous impose de lutter afin de signer l'arrêt de mort de César : le RICHE – en votant pour le partage équitable des richesses de la Terre.
LIU = LUI
À travers Lucy LIU – Dieu nous révèle que c'est LUI : BILL Gates : le RICHE – que nous devons TUER – le jour de l'élection présidentielle – afin d'obtenir les deux AILES qui mènent au paradis.
Le journaliste Jean-Paul Chapel précisait que Bill Gates avait donné 33 milliards d'euros.
Le chef-lieu du département 33 est la ville de Bordeaux, mondialement connue pour son VIN.
Jésus avait 33 ans lorsqu'il a transmis aux chrétiens l'Alliance du VIN qui laisse le pouvoir politique entre les mains de César.
C'est la raison pour laquelle Bill Gates avait entre ses mains 33 milliards d'euros.
Sur l'image, le JT de 20H précise que la « source » de cette information provient de « BLOOMBERG » : un groupe financier qui appartient au mulitmilliardaire Michael Bloomberg dont les initiales sont M B.
M B = 13 2
132 minutes sont égales à 2 heures 12.
2 12 = 2 L = 2 AILES
BLOOMBERG débute par les lettres B L.
B L = 2 L = 2 AILES
Ce journal de VIN heures était diffusé le 2 décembre 2015.
2 décembre = 2 12 = 2 L = 2 AILES
2015 = 20 15
20 = VIN
15 = O = EAU
Dieu multiplie les signes pour nous donner la preuve qu'il remplace l'Alliance du VIN avec Jésus par celle de l'EAU – qui nous impose de combattre le règne de César : le RICHE – afin d'obtenir les 2 AILES qui mènent au paradis.
KILL BILL est donc un film très violent. Beatrix KIDDO veut se venger de ses anciens complices qui ont essayé de l'assassiner.
KILL BILL symbolise ainsi le capitalisme : il est ultra-violent, le sang gicle régulièrement et c'est une histoire de vengeance à l'image du monde capitaliste dans lequel des islamistes radicaux se vengent de l'impérialisme. Ben Laden s'est ainsi vengé du RICHE capitaliste américain et ses serviteurs politiques qui avaient notamment provoqué la mort de plus de 500 000 enfants irakiens dans leur délire de dominer le monde, et construit des bases militaires sur les lieux sacrés de l'Islam. Lors des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, c'était une nouvelle fois une histoire de vengeance, les islamistes radicaux se vengeaient du RICHE qui dirige la France, ce dernier ayant décidé d'aller faire la guerre en Syrie pour permettre à sa classe sociale de renouer avec les profits dans ce pays ; donc à chaque fois, c'est BILL qui est responsable du flot du sang car le RICHE multiplie les guerres pour agrandir son empire et il maintient les injustices sociales en accaparant la majeure partie des richesses ce qui génère la radicalisation de nombreux jeunes. J'ai expliqué précédemment que le journal de 20H de France 2 avait consacré un reportage sur les milliardaires philanthropes, dont BILL Gates, le 2 décembre 2015, soit 19 jours après les attentats du 13 novembre.
Le chef-lieu du département 19 est la ville de TULLE.
Dieu nous transmet le message suivant : « TUE LE RICHE » – pour mettre un terme aux guerres impérialistes et aux injustices sociales – car c'est le seul moyen de combattre efficacement le terrorisme islamiste.
Les attentats du 13 novembre 2015 ont fait 130 morts.
130 = MO
Dieu précise bien que tu dois TUER le RICHE de manière non violente en déposant dans l'urne le MOT désignant le nom de notre candidat(e), le jour de l'élection présidentielle.
Tu dois ainsi TUER BILL, c'est-à-dire TUER le RICHE, pour que la paix règne un jour sur la Terre.
Le 7 janvier 2015, juste après l'attentat contre Charlie Hebdo, Chérif Kouachi a été interviewé au téléphone par un journaliste de BFMTV, qui lui a demandé s'il allait continuer à tuer avec son frère, Chérif Kouachi a répondu : « On n'est pas des tueurs nous, on est des défenseurs du prophète, on tue pas des femmes, on tue personne, nous on défend le prophète. Il n'y a pas de problème pour tuer ceux qui l'offensent mais nous on ne tue pas de femmes, on n'est pas comme vous, c'est vous qui tuez les enfants et les musulmans en Irak, en Syrie, en Afghanistan, ça c'est vous, c'est pas nous, nous on a des codes d'honneur dans l'Islam. » Le journaliste lui a alors fait remarquer : « Oui mais là vous vous êtes vengés, vous avez tué douze personnes ? » Chérif Kouachi a répondu : « Parce qu'on a ''vengé'', tu l'as bien dit, exactement, tu l'as bien dit tout seul, parce qu'on a ''vengé". »
Les frères Kouachi ont déclaré avoir été mandatés par Al-Qaïda, qui signifie « la BASE » en arabe.
Dieu nous fait comprendre que nous devons détruire la TOUR de l'injustice sociale car les frères Kouachi se sont notamment radicalisés parce qu'ils ont eu une enfance misérable, et lorsque nous détruirons le sommet de la TOUR en interdisant aux hommes de s'enrichir, plus personne ne mènera de guerres impérialistes pour s'enrichir, donc la BASE n'aura plus envie de se « venger », à partir du moment où tous les hommes se situeront à la BASE en vivant sur un pied d'égalité.
À travers le film KILL BILL, Dieu nous demande ainsi de TUER BILL – le RICHE – de manière non violente, afin de mettre un terme à la barbarie qui règne sur la Terre.
Comme je l'ai expliqué précédemment, lorsque j'ai appris qu'un milliardaire indien avait construit une maison à plus d'un milliard de dollars, j'ai fait une recherche sur internet et je suis tombé sur un article accompagné de la publicité du film PAN. J'ai ensuite fermé cette page web mais j'y suis retourné un peu plus tard et la publicité avait changé, c'était celle-ci :
C'est une publicité pour l'organisation humanitaire Action contre la Faim dont le slogan est : « Des populations en danger ont besoin de vous... » Dieu nous fait comprendre qu'elles ont besoin de nous, les milliardaires ayant volé les richesses de la Terre, et au lieu de sauver ces enfants, ils construisent des maisons d'une valeur de 1,5 milliard de dollars ou 113 millions de dollars pour la maison de Bill Gates, alors je vous laisse imaginer la valeur cumulée de toutes les villas des RICHES sur la Terre. Nous devons ainsi établir sur l'échelle de la planète, un plafond de revenus à ne pas dépasser afin de supprimer le RICHE et ses dépenses somptueuses inutiles, pour permettre à tous les habitants sur Terre de vivre dignement, car des populations sont en danger à partir du moment où 1 % de la population mondiale accapare plus de 75 000 milliards de dollars.
MONDE = M 15 14 4 5
15+14+4+5 = 38
Le département 38 est celui de l'ISÈRE.
MONDE = M+ISÈRE
MONDE = MISÈRE
Dieu écrit que le MONDE est synonyme de MISÈRE alors comprenez bien que l'homme le plus RICHE du MONDE est le principal responsable de la MISÈRE dans le MONDE étant donné qu'il accapare le plus la richesse qui permettrait aux pauvres de sortir de la MISÈRE.
Alors ne croyez pas la propagande médiatique du RICHE qui associe les milliardaires à des « philanthropes » ; Dieu nous dit que ces milliardaires sont des créateurs de MISÈRE. Il nous demande ainsi de TUER BILL : TUER le RICHE pour construire un MONDE débarassé de la MISÈRE.
J'ai expliqué précédemment, qu'à travers le personnage de Béatrix KIDDO dans le film KILL BILL, Dieu nous fait comprendre que nous serons éternellement enfermés vivant dans un cercueil, si nous continuons à voter pour le système capitaliste.
Le film Burried ou Enterré au Québec, est un thriller sorti en 2010, mettant en scène l'acteur Ryan Reynolds dans le rôle de Paul Conroy, un chauffeur de camion américain basé en Irak, qui se réveille enterré vivant dans une caisse en bois.29
L'acteur Ryan REYNOLDS est ainsi enfermé vivant dans une sorte de cercueil tout au long du film.
REYNOLDS est une marque de STYLOS.
À travers les signes, Dieu ÉCRIT ce qui t'attend si tu ne respectes pas sa loi.
La société REYNOLDS a été créée en 1945.
1945 = AIDE
Tu dois venir en AIDE à ton prochain en combattant le nazi-capitalisme ou alors tu seras enfermé vivant dans un cercueil pour l'éternité.
Le film Burried est sorti en France le 3 novembre 2010 (3 11 2010).
3x11x2010 = 66330
66330 = 66 33
33 = 3+3 = 6
Le chiffre de la BÊTE est le 666 donc Dieu te montre que si tu votes pour le pouvoir de la BÊTE : le capitalisme, tu seras enfermé vivant dans un cercueil pour l'éternité.
En France, à l'époque où le film est sorti, les bénéfices des capitalistes étaient officiellement taxés à 33,3 % par l'État, ce qui signifie que les capitalistes accaparaient 66,6 % des profits.
Dieu met ainsi en lumière les chiffres 66 et 33 car ils symbolisent le capitalisme.
Le Christ avait 33 ans lorsqu'il est monté au paradis et le chiffre 66 symbolise la BÊTE, c'est-à-dire l'enfer.
À travers ces deux signes, Dieu ÉCRIT qu'il y a un paradis (33) et un enfer (66), et il associe le paradis aux 33 % de profits qui reviennent à l'État, ce chiffre symbolisant le partage vu que les 33 % sont censés revenir à la collectivité et non à une minorité de capitalistes. Dieu nous demande ainsi de venir en AIDE à notre prochain en votant pour le partage équitable des richesses, et nous irons alors au paradis, mais si nous votons pour l'inégale redistribution des richesses, nous vivrons éternellement en enfer, enfermés vivants dans un cercueil.
Ce sont les termes de la nouvelle Alliance.
Le personnage qui est enterré vivant à l'intérieur d'une boite, dans le film Burried, est interprété par l'acteur Ryan Reynolds dont les initiales sont R R.
R = 18 = AH
AH sont les initiales d'Adolf Hitler : le dirigeant du IIIe REICH.
Dieu nous révèle ainsi qu'en votant pour le règne du RICHE, nous serons éternellement enfermés vivants dans un cercueil.
Ryan Reynolds est né un 23 octobre – 69 jours avant la fin de l'année.
69 se prononce 60 9.
609 = FOI
La FOI est la croyance en Dieu.
Dieu te fait comprendre que si tu n'as pas la FOI en lui – en votant pour le règne du RICHE – tu seras enfermé vivant pour l'éternité dans un cercueil.
Ryan Reynolds est né le 23 octobre 1976, et BILL Gates est né un 28 octobre, soit 5 jours après le 23 octobre.
Dieu précise que nous devons TUER BILL, c'est-à-dire le RICHE, avec les 5 doigts de notre main qui tiennent le bulletin de vote, ou alors, nous serons éternellement enfermés vivant dans un cercueil.
REYNOLDS est une marque se STYLOS donc Dieu ÉCRIT en toutes lettres les nouvelles écritures car du dois combattre le nazi-capitalisme pour obtenir la vie éternelle.
Ryan REYNOLDS est né en 1976.
1+9+7+6 = 23
Le département 23 est celui de la CREUSE.
Dieu te montre que tu CREUSES ta tombe si tu votes pour un parti capitaliste le jour de l'élection présidentielle.
L'année 1976 est également symbolique car cette année-là, le joueur de basket Robert PARISH a débuté sa carrière NBA après avoir été drafté (sélectionné) en 8e position.
8 = H
La lettre H symbolise une échelle.
PARISH se prononce PAS RICHE.
Dieu te révèle que si tu n'es PAS RICHE tout au long de ta vie, tu monteras l'échelle pour entrer au paradis.
Robert PARISH a joué pendant 14 ans pour l'équipe de BOSTON et il portait le maillot numéro 00.
00 = ce sont les yeux de Dieu qui te verront dans l'isoloir le jour de l'élection présidentielle donc n'oublie pas que l'actrice Uma THURMAN – qui est enfermée vivante à l'intérieur d'un cercueil dans l'une des scènes du film Kill Bill II – est née à BOSTON, ce qui signifie que si tu refuses d'écouter TON BOSS, Dieu, en votant pour un parti capitaliste, tu seras éternellement enfermé vivant dans un cercueil à partir du jour de ta mort sur Terre.
Le personnage qui est enfermé vivant dans le film Burried, s'appelle PAUL Conroy.
PAUL = PAU L
L = AILES
PAU = 16x1x21 = 336
Le 336e jour de l'année est traditionnellement le 2 décembre (2 12).
2 12 = 2 L = 2 AILES
À travers PAUL Conroy, enfermé vivant dans un cercueil, Dieu te fait comprendre que pour éviter de te retrouver dans cette situation – en obtenant les 2 AILES qui mènent au paradis – tu dois lutter contre le règne du riche afin de mettre un terme à la PAU-VRETÉ.
Le nom de Paul est CONROY, donc ne fais pas le CON, arrête de sacrer des ROIS le jour de l'élection présidentielle ou alors tu le paieras très cher le jour de ta mort.
L'Inde indépendante
Tout changer pour que rien ne change
En août 1947, l’indépendance de l’Inde fut proclamée. Aux mâts des édifices officiels, les trois couleurs du drapeau indien remplaçaient l’Union Jack britannique. Mais derrière cette rupture formelle, il y avait la continuité entre l’impérialisme britannique et la bourgeoisie indienne à laquelle il remettait le pouvoir.
Nehru, Premier ministre de l’Inde, intégra les États princiers à l’Inde, moyennant l’assurance pour les princes de conserver tous leurs biens et de bénéficier d’une immunité juridique, quelles que fussent leurs exactions passées, le tout couronné par une pension d’État.
Il n’y avait plus d’États princiers, mais il y avait toujours des princes, avec le poids social qu’ils représentent. À l’opposé de ce que fit la révolution française, qui débarrassa la société de la classe des nobles et de leurs prélèvements sur la société et qui permit l’essor de la bourgeoisie française, l’Inde indépendante dut entretenir pendant 25 ans cette couche parasitaire héritée des temps anciens. Restés à la tête de leurs richesses, les princes ont le plus souvent fini par intégrer les gouvernements provinciaux ou les rouages de l’appareil d’État.
Le gouvernement indien a proclamé la république démocratique en 1950. Une démocratie corrompue, qui ne reflète en rien la réalité de ce que vivent et pensent les masses. Dès les premières élections au suffrage universel, en 1952, le clientélisme, les réseaux entretenus par le parti du congrès, la corruption et la pression plus ou moins organisée et officielle des notables locaux ont caractérisé le jeu électoral indien et le caractérisent encore aujourd’hui.
Le parti du Congrès protège les marques infamantes du passé
Mais surtout, dans cette Inde indépendante, rien n’a changé au niveau social. Le système des castes perdure dans une partie de la population. Même si une discrimination positive a été mise en place en faveur des basses castes, leur réservant des places dans la fonction publique, même si une infime minorité d’intouchables a pu accéder à des postes plus ou moins élevés, les interdits liés à l’appartenance de caste sont restés pour l’essentiel en place dans les mentalités et dans les faits, qui interdisent par exemple les mariages hors de sa caste et entraînent encore aujourd’hui les atrocités régulièrement commises contre les intouchables.
Même constat quant à la situation des femmes. Outre les avortements sélectifs, la mortalité infantile féminine reste supérieure à celle des garçons, parce que les filles sont moins éduquées, moins soignées et moins nourries que les garçons. Les mariages forcés de fillettes ont perduré, et les mariages arrangés sont toujours majoritaires. La pratique de la dot s’est maintenue, avec son lot de femmes défigurées, répudiées ou brûlées vives, quand l’argent de la dot n’est pas à la hauteur des espérances de la famille du mari.
La société indienne a conservé les pires préjugés qui vont avec des conditions de vie moyenâgeuses et se mélangent au capitalisme le plus moderne. Voilà la base sociale sur laquelle se déroule la vie publique indienne depuis l’indépendance.
L’Inde et le non-alignement
Nous n’allons pas en faire l’historique. Disons simplement que l’Inde est passée par des phases que d’autres pays sous-développés ont connues, en particulier un certain étatisme.
À partir de 1956, Nehru utilisa les moyens étatiques et les fonds publics pour tenter de suppléer aux carences de sa bourgeoisie nationale et de doter le pays de quelques infrastructures et industries lourdes. L’État prit en charge des secteurs comme les mines, l’exploitation du pétrole, la production d’acier. Quelques nationalisations eurent lieu, comme celle de la première compagnie aérienne fondée par la famille Tata, qui devint Air India, non sans une généreuse indemnisation de l’État, le fils Tata en devenant PDG.
Même si ces mesures étaient habillées d’un langage socialiste, Nehru parlant même de « planification socialiste », toute cette politique se fit en accord avec la bourgeoisie, dont les intérêts ne furent jamais lésés, car il n’y eut aucune expropriation.
Dans les années cinquante et soixante, pour tromper leurs masses populaires et pour leur imposer des sacrifices au nom d’un avenir meilleur, bien des dirigeants de pays pauvres se proclamaient socialistes. Les dirigeants indiens ne firent que flirter avec le mot, prétendant surtout incarner, dans un monde divisé entre deux blocs, une « troisième voie », celle du tiers monde, dont l’Inde tentait de se poser en chef de file.
L’Inde de Nehru fut l’un des pays organisateurs de la conférence des pays dits « non-alignés », à Bandung, en 1955. Le contexte de la guerre froide leur permettait de tenter de jouer sur les deux blocs, sans jamais vraiment se fâcher avec le camp impérialiste.
Au contraire, car l’Inde servait en quelque sorte de contrepoids à la Chine de Mao, y compris à Bandung, par rapport aux pays nouvellement indépendants d’Asie ou d’Afrique. Et cette rivalité n’était pas seulement diplomatique : en octobre-novembre 1962, l’Inde et la Chine s’affrontèrent les armes à la main pour le contrôle de certains sommets stratégiques de l’Himalaya.
Nouveaux maîtres, mêmes méthodes
La prétendue « plus grande démocratie du monde » a réglé les nombreuses crises auxquelles elle a été confrontée par les moyens de la dictature. Cela a rarement fait la « Une » des médias, mais ceux que la misère poussait à la révolte se heurtaient systématiquement à la répression féroce du pouvoir local ou central.
Le gouvernement mis en place par Nehru avait conservé l’arsenal de lois répressives élaboré par les colons britanniques, en particulier la possibilité de décréter l’État d’urgence et d’emprisonner sans jugement.
Dès 1947, l’armée indienne réprima férocement les paysans qui s’étaient soulevés et organisés pour s’emparer des terres dans la région du Telengana. Il s’agissait de faire comprendre aux paysans pauvres qu’il ne fallait attendre de l’indépendance aucune amélioration de leur sort. Deux ans après l’indépendance, il y avait plus de prisonniers politiques en Inde que pendant toute la domination britannique.
Le parti du Congrès eut également recours aux mêmes méthodes que les Britanniques, s’appuyant sur les divisions religieuses et régionales. Sur fond de misère et de discrédit politique du parti du Congrès, les revendications religieuses ou régionalistes, et parfois un mélange des deux, attisées par des organisations d’extrême droite, trouvaient périodiquement un terrain propice où se développer, aux quatre coins du pays. Et les dirigeants du parti du Congrès n’hésitèrent pas à user de démagogie criminelle, dressant les communautés les unes contre les autres.
Par exemple, au début des années quatre-vingt, au Pendjab, l’une des régions agricoles les plus riches d’Inde, qui concentre la majorité de la population sikh, le parti régional sikh modéré avait remporté les élections et dirigeait le gouvernement local.
Le parti du Congrès encouragea clandestinement, y compris en leur donnant des armes, les groupes radicaux sikhs les plus anti-hindous. En 1983, ceux-ci se lancèrent dans des actions terroristes séparatistes, qui fournirent le prétexte au gouvernement central pour déposer le gouvernement local. Puis, lorsque des groupes armés envahirent le Temple d’or d’Amritsar, symbole de la religion sikhe, le gouvernement répondit en faisant donner l’assaut contre le temple, faisant 1 000 morts, parmi lesquels 400 pèlerins. Enfin, lorsqu’en 1984, Indhira Gandhi, qui dirigeait le gouvernement, fut assassinée par un sikh, le parti du Congrès et les fondamentalistes hindous déclenchèrent des pogroms un peu partout dans le pays. 4 000 sikhs furent tués, et Rajiv Gandhi put se faire élire à la suite de sa mère en jouant la carte de l’hindouisme.
Une fois au pouvoir, Rajiv Gandhi joua sur les deux tableaux de la démagogie pro-musulmane, puis pro-hindoue, en faisant des concessions aux courants les plus réactionnaires des deux communautés.
Cette politique s’illustra dans l’affaire de la mosquée d’Ayodhya, construite au XVe siècle sur un site revendiqué par les hindous comme le lieu de naissance du dieu Ram. Un lieu de culte hindou coexistait à côté de la mosquée, jusqu’à ce que le site soit fermé à tous en 1949, suite à des affrontements sanglants.
En 1985, Rajiv Gandhi, alors qu’il cherchait les voix des musulmans, fit rouvrir la mosquée d’Ayodhya. Mais l’année suivante c’était aux hindous qu’il cherchait à plaire et il exigea donc que les lieux soient ouverts aux pèlerins hindous.
Rajiv Gandhi mettait en place une nouvelle source de conflit, immédiatement exploitée par le BJP, le parti hindouiste, qui fit campagne pour la construction d’un temple à la place de la mosquée. Le drame éclata en 1992, lorsque le gouvernement autorisa une grande manifestation conduite par le BJP à Ayodhya. 200 000 hindous convergèrent vers la mosquée, qui fut détruite en l’espace d’une nuit. Dans la foulée, une série d’émeutes contre les musulmans eurent lieu aux quatre coins du pays. Bilan officiel : 2 000 morts et 80 000 blessés. Bombay, où l’émeute dura près de six semaines, compta le plus grand nombre de victimes. C’est aussi là que les forces de répression du gouvernement se livrèrent à de véritables massacres préventifs, tirant sur les foules rassemblées autour des lieux de culte, musulmans aussi bien qu’hindous.
Entre 1980 et 1993, les différents conflits et pogroms inter-religieux ou régionalistes ont fait quelque 30 000 morts.
Et lorsque les divisions internes ne suffisent pas, il y a toujours le Pakistan : depuis la partition, chacun des deux pays utilise l’existence de son voisin comme un exutoire au mécontentement des masses. Les revendications nationalistes des deux pays sur la région frontalière du Cachemire entraînent par exemple des conflits périodiques, allant jusqu’à l’affrontement armé. Mais comme le dit l’écrivain indienne Arundathi Roy, pour les dirigeants de l’Inde et du Pakistan, « Le Cachemire n’est en aucune manière un problème, c’est au contraire une solution, immuable et spectaculairement efficace ».
Le mythe du « miracle indien »
Un marché qui intéresse l’impérialisme
Et le « miracle de l’économie indienne » dans tout cela ? Eh bien, il n’y en a pas ! Vers le milieu des années quatre-vingt, le gouvernement a commencé à assouplir l’étatisme. À une politique destinée à servir les intérêts de la bourgeoisie à plus long terme, il a substitué, de plus en plus, une politique d’aides directes aux entreprises privées et de baisses d’impôts pour les riches particuliers.
Puis, sous la pression du grand capital international, l’Inde, comme tant d’autres pays sous-développés, a commencé à lever, une à une, les barrières protectionnistes dont elle s’était entourée pour tenter de préserver le marché national pour sa bourgeoisie. Oh, ces barrières protectionnistes n’ont jamais été infranchissables pour les grands capitaux des pays impérialistes. Elles protégeaient non seulement les capitaux indiens, mais aussi les capitaux britanniques et américains, qui possédaient, six ans après l’indépendance, près de la moitié du capital de tous les secteurs clés de l’économie.
Mais, avec la crise du début des années soixante-dix et la longue période de stagnation qui s’installa alors, les différents pays impérialistes ne pouvaient et ne voulaient laisser aucune région à l’abri de leurs activités, et surtout pas un pays comme l’Inde.
C’est un pays pauvre, certes, plus pauvre même que l’Amérique latine et à peine moins que la majorité de l’Afrique. Mais c’est un grand pays et surtout très peuplé. En 2006, même si 80 % de la population indienne vivent avec moins de deux dollars par jour, il reste tout de même 20 % de consommateurs potentiels, petits ou grands. Et 20 % de la population indienne, c’est plus de 200 millions de personnes, plus que toute la population de la Russie par exemple ! Ce marché, déjà, intéresse les entreprises occidentales.
Il y a encore autre chose qui les intéresse. Un État de la taille de celui de l’Inde, même pauvre, cela représente de l’argent. Le budget de l’État indien est le double de celui de la Belgique, pays certes plus développé, mais de plus petite taille. Quant à son budget militaire, par sa part dans le budget national, l’Inde arrive dans le peloton de tête.
Cela en représente, des centrales nucléaires, des grands travaux dans le bâtiment, des Boeing ou des Airbus ! Il n’est pas étonnant que ces VRP de luxe que sont les chefs d’État se succèdent à New Delhi.
Alors, pour paraphraser cet ancien slogan d’une grande banque en France, « l’argent de l’Inde les intéresse ». Et puis l’Inde attire pour une autre raison les grandes entreprises internationales. Malgré l’analphabétisme d’une grande partie de la population qui n’a accès à aucune forme d’éducation, la minorité qui peut parachever ses études représente plusieurs millions de personnes. Et parmi elles, il y a des ingénieurs, il y a des informaticiens, qui ont l’avantage de coûter nettement moins cher que leurs confrères des pays impérialistes.
La « fuite des cerveaux » n’est pas chose nouvelle. Et bien des intellectuels hautement qualifiés, de l’Inde comme d’autres pays sous-développés, qui ont fait leurs études aux frais de leurs pays finissent leurs carrières aux États-Unis ou en Grande-Bretagne. Mais les techniques modernes, l’informatique et la communication instantanée à grande distance permettent cette forme de fuite des cerveaux qui consiste, non plus à attirer informaticiens et ingénieurs dans les pays impérialistes où ils finissent par avoir le même salaire que leurs collègues nationaux, mais à les garder en Inde en les payant aux salaires indiens.
Les conséquences pour le pays sont cependant les mêmes : au lieu de consacrer leur compétence au développement de leur propre pays, ils la consacrent à l’enrichissement de grands groupes internationaux qui paient leurs salaires.
Bien des grands groupes d’informatique, comme Microsoft, Intel ou IBM se sont implantés en Inde. Quant aux entreprises indiennes, comme Tata Consulting Systems (eh oui, encore Tata), ou Infosys, elles vivent de la sous-traitance des services de grands groupes internationaux. BNP Paribas, Axa, Peugeot, Air Liquide ou Saint-Gobain figurent parmi les grandes entreprises françaises qui sous-traitent une partie de leur informatique en Inde.
Le taux de croissance de l’économie indienne, dont on dit qu’elle commence à décoller, repose essentiellement sur ce secteur des services en sous-traitance, qui dépend entièrement des grands groupes mondiaux. L’ouverture de l’économie offre à la classe moyenne une issue, un moyen de se caser dans les rouages de l’économie impérialiste mondiale. Mais, pour l’immense majorité de la population indienne, ces îlots de modernisme, ces centres d’appels, fabricants de software et autres services de traitement informatique, n’ont que des retombées extrêmement rares et indirectes.30
Une « économie émergente » dans la crise capitaliste
Depuis une vingtaine d’années, les médias occidentaux n’ont cessé d’encenser l’Inde pour sa croissance économique rapide, croissance qui atteignit son niveau le plus élevé en 2004-2009 avec un taux annuel moyen de 9 %. S’appuyant sur cette croissance, d’innombrables économistes occidentaux ont prétendu que l’Inde serait bientôt propulsée aux premiers rangs des grandes puissances économiques mondiales, derrière la Chine et les États-Unis, mais loin devant le Japon et les vieux pays impérialistes d’Europe occidentale.
L’éclatement de la crise, à l’été 2007, n’a rien changé, en substance, à ces prédictions. Au contraire, les mêmes experts se sont mis à prétendre que, dans le contexte du ralentissement économique enregistré par les pays riches, les pays « émergents », tels que l’Inde, allaient fournir un second souffle au capitalisme et revigorer un marché mondial sérieusement mis à mal par les soubresauts de la crise financière.
Martin Wolf, économiste vedette du quotidien du monde britannique des affaires Financial Times, expliquait encore en février 2012 : « Même en tenant compte des prévisions de ralentissement pour 2012 (...) du FMI, la progression du produit intérieur brut de l’Inde entre 2007 et 2012 devrait atteindre 43 %. C’est moins que la progression de 56 % de la Chine, mais c’est bien plus que les 2 % des pays à hauts revenus. Il s’agit là d’une révolution. » Cette prétendue « révolution » serait censée avoir été provoquée, et être alimentée, par la montée en puissance de la consommation intérieure indienne, essentiellement due à des classes moyennes qui, selon les prédictions de la société de conseil américaine McKinsey, devraient représenter 43 % de la population indienne en 2025.
Sur le même registre, l’hebdomadaire The Economist, autre organe des milieux d’affaires britanniques, expliquait en septembre 2012, dans un supplément consacré à l’Inde : « D’après un nouveau rapport de Price Waterhouse Coopers [leader mondial de l’expertise comptable], quelque 470 millions d’Indiens disposaient d’un revenu annuel compris entre 1 000 et 4 000 dollars [entre 750 et 3 000 euros] en 2010. Il considère que leur nombre passera à 570 millions d’ici une dizaine d’années, créant un marché d’une valeur de mille milliards de dollars. » Le Financial Times ajoutait sa propre touche à cet optimisme en prédisant le même mois que l’Inde « pourrait bien devenir le numéro trois de l’économie mondiale d’ici 2030. Le marché de consommation du pays se développe rapidement (...). L’Inde compte plus de milliardaires que la Grande-Bretagne. Elle attire autant les agences d’aide aux pays pauvres que les multinationales. (...) L’Inde a des armes nucléaires et un programme spatial ; elle a récemment annoncé un projet de mission vers Mars. Elle est aussi aujourd’hui le plus gros importateur d’armes du monde. »
Cependant, loin de constituer un modèle ouvrant la voie à un second souffle pour ce capitalisme rongé par la crise, comme le prétendent les experts, le « miracle économique » indien montre exactement le contraire : à quel point le fonctionnement du marché capitaliste mondial, combiné au parasitisme de la bourgeoisie indienne, a alimenté la pauvreté qui frappe la majorité de la population, tout en s’opposant à tout véritable développement de son économie.
Dans l’ombre de l’appareil d’État
Jusqu’aux années 1980, l’économie indienne a opéré dans le cadre hérité du règlement politique passé avec l’ancienne puissance coloniale, la Grande-Bretagne, lors de l’indépendance du pays, en 1947. Le volet économique de ce règlement était basé sur ce que l’on a appelé le plan de Bombay : un programme économique rédigé pendant la Deuxième Guerre mondiale par un comité où étaient représentées certaines des dynasties capitalistes indiennes les plus riches (dont Tata et Birla), qui ont d’ailleurs conservé toute leur puissance à ce jour.
Ce plan prévoyait : des investissements massifs de l’État selon un plan à long terme, visant à mettre en place des entreprises étatiques chargées de construire et de gérer les infrastructures que les colonisateurs britanniques ne s’étaient jamais souciés de développer ; des impôts relativement élevés pour lever les fonds nécessaires à ces investissements ; des barrières douanières destinées à protéger la bourgeoisie nationale de ses concurrents étrangers ; et des dispositions visant à empêcher les investisseurs étrangers d’acquérir un contrôle total sur les entreprises et les ressources naturelles du pays. Bien que de contenu purement nationaliste, le fait que ce plan impose quelques limitations au pillage du pays par les entreprises impérialistes suffit à ce que les premiers gouvernements de l’Inde indépendante soient taxés de fanatisme « socialiste » par une bonne partie des médias occidentaux.
Non pas que ces politiques nationalistes aient eu quoi que ce soit à voir avec un quelconque « socialisme ». Conformément aux préoccupations des auteurs du plan de Bombay, elles n’avaient d’autre but que de permettre à la bourgeoisie indienne, peu nombreuse mais très rapace, de développer ses profits et son poids social aux frais de l’État et de la population laborieuse.
Durant les vingt-cinq premières années suivant l’indépendance, le taux de croissance indien resta faible, son économie dominée par l’agriculture et ses exportations limitées aux produits agricoles, aux textiles et aux minerais, en grande partie comme à l’époque coloniale. Mais en même temps les nouvelles entreprises d’État développèrent la production électrique et construisirent des voies de chemin de fer, des routes, des ports, des mines et des usines sidérurgiques dans le cadre d’une série de plans quinquennaux, ce qui répondit en partie aux besoins du capital privé, mais ne changea rien aux conditions de vie de la majorité de la population. Malgré le protectionnisme de l’État indien dont elles se plaignaient tant, les multinationales occidentales tirèrent des profits considérables de son modeste programme d’équipement en lui vendant à prix d’or les technologies les plus simples. Seuls firent exception quelques secteurs comme la production électrique, où l’Inde bénéficia de l’assistance technique, bien moins coûteuse, offerte par l’Union Soviétique en contrepartie de la politique de non-alignement adoptée par le Premier ministre indien Nehru dans la guerre froide. Pour les mêmes raisons, le bloc soviétique devint rapidement le plus important partenaire commercial de l’Inde.
Durant cette période, les entreprises privées indiennes prospérèrent grâce aux barrières douanières qui leur permirent de remplacer certains produits importés par des produits locaux. La bourgeoisie indienne put ainsi vivre confortablement à l’ombre d’un État assumant les investissements les plus lourds, tout en s’enrichissant grâce à l’exploitation d’une population de plus en plus nombreuse.
Puis vinrent les soubresauts qui affectèrent le marché mondial dans la première moitié des années 1970. L’économie indienne connut une explosion inflationniste. Face au mécontentement croissant et à une montée des luttes sociales, Indira Gandhi décréta l’état d’urgence en 1975 et imposa deux années d’une austérité brutale à la classe ouvrière. Et comme dans bien d’autres pays à la même époque, un consensus émergea dans les rangs de la bourgeoisie indienne en faveur d’une réduction du coût de l’État et du contrôle qu’il exerçait sur l’économie. Le gouvernement du parti du Peuple (Janata Dal) qui succéda au parti du Congrès d’Indira Gandhi, en 1977, fit les premiers pas dans cette direction en supprimant les contrôles en vigueur sur de nombreux prix et en baissant le taux de l’impôt sur les sociétés.
Mais à la fin des années 1980, l’Inde fut frappée de nouveau, touchée par les soubresauts de l’économie mondiale, d’abord à la suite du krach boursier de 1987, puis de l’explosion de la bulle financière au Japon, en 1990. L’inflation atteignit le taux record de 17 % ; le coût des programmes d’aide sociale d’urgence destinés à compenser l’emballement des prix explosa ; et tout cela alors que les revenus fiscaux fondaient et que s’effondrait le principal partenaire commercial de l’Inde, le bloc de l’Est. Tant et si bien que, de plus en plus endetté, le gouvernement indien en fut réduit à demander l’aide du FMI en 1991.
La première « libéralisation »
L’intervention du FMI servit de prétexte au gouvernement du parti du Congrès d’alors, dirigé par Narasimha Rao, pour lancer une campagne de « libéralisation économique » qui allait démanteler l’essentiel des modestes protections contre le pillage des multinationales qui avaient caractérisé l’économie du pays depuis l’indépendance.
Pour commencer, la roupie fut dévaluée, avant d’en faire une monnaie librement convertible sur le marché des devises. C’était un cadeau aux exportateurs indiens, mais surtout une incitation aux capitalistes occidentaux à investir en Inde, en leur garantissant la convertibilité immédiate de leurs avoirs en devises fortes. En même temps, la participation maximum que les compagnies étrangères pouvaient détenir dans leurs filiales indiennes passa de 40 à 50 % et même, dans certains cas, à 100 %.
Sans doute restait-il quelques contraintes imposées aux entreprises étrangères, notamment celle d’utiliser une certaine proportion de composants locaux. Mais il y avait bien des façons de les contourner, comme le montra Hyundai Motors, le géant coréen de l’automobile, lorsqu’il s’installa en Inde en même temps que quatorze de ses sous-traitants coréens. De cette façon, la filiale coréenne de Hyundai put dire qu’elle utilisait au moins 70 % de composants locaux dans sa production !
Il n’en fallut pas plus pour que, en trois ans, le flot des investissements étrangers vers l’Inde décuple, même s’il est vrai qu’il partait d’un très bas niveau. Au début, ce flot vint d’entreprises étrangères déjà présentes en Inde, qui augmentèrent leur participation dans leurs filiales locales ou dans les partenariats qu’elles avaient avec des entreprises indiennes, ce qui se traduisit par de gros bénéfices pour les actionnaires indiens, dont une bonne partie passa à l’étranger par des voies le plus souvent illégales.
Mais une fois de plus, sous le couvert de cette « libéralisation », une grande partie des profits encaissés par la bourgeoisie indienne dans cette période furent en fait financés par l’argent public. Car peu d’entreprises étrangères se seraient aventurées en Inde sans les sommes énormes allouées au financement des « incitations » à l’investissement, tant par le gouvernement fédéral de Delhi que par ceux des différents États régionaux.
Parmi les « incitations » les plus notoires, il y eut les quinze ans d’exonération de l’impôt sur ses ventes, accordés à Ford par l’État du Tamil Nadu, après l’ouverture de son usine de Maraimalai Nagar, dans la banlieue de Chennai (Madras). Ou encore les 30 kilomètres de routes refaites à neuf par l’État du Gujarat pour desservir la nouvelle usine de General Motors à Halol.
Puis, dans la deuxième moitié des années 1990, vint une deuxième vague d’investissements étrangers, cette fois surtout sous forme de prêts à court terme, que les investisseurs étrangers pouvaient retirer au moindre signe de danger. Cette vague fit faire un bond au taux de croissance annuel du PIB indien qui atteignit 7,8 % en 1997. Mais, comme dans le reste de la région, cet afflux de fonds alimenta une bulle spéculative dans la finance et l’immobilier, qui implosa en 1997. Le flux des investissements étrangers se tarit, tandis que le taux de croissance de l’économie fut pratiquement réduit de moitié.
Les années 1990 avaient été marquées par une instabilité politique permanente. Il y avait eu une longue série de scandales de corruption autour des commandes d’État, dans lesquels avaient été compromis de nombreux hommes politiques en vue, jusque dans les plus hautes sphères de l’administration en place. À quoi s’étaient ajoutées les politiques communautaristes menées par un certain nombre de forces politiques pour élargir leurs bases électorales. Finalement, lors des élections législatives de 1999, le BJP (parti du Peuple indien), le parti de la droite nationaliste hindoue et principal rival du parti du Congrès, parvint à obtenir une majorité suffisante pour former une coalition gouvernementale stable, l’Alliance démocratique nationale (NDA), qui mit en place la deuxième étape de la « libéralisation » économique.
Le développement du « tigre indien »
À vrai dire, pour l’essentiel, la politique de l’administration du NDA ne fit que poursuivre celle menée par le parti du Congrès depuis le début des années 1990. La seule nouveauté qu’elle y ajouta fut la promesse d’ouvrir le vaste secteur public à des privatisations partielles.
En fait, les transformations économiques qui eurent lieu sous le NDA résultèrent avant tout de l’évolution de l’économie mondiale après l’implosion de la bulle de la haute technologie, en 2001. Des masses considérables de capitaux spéculatifs se retirèrent des marchés boursiers des pays riches, en particulier aux États-Unis. Une part importante de ces capitaux se tourna vers le marché des prêts aux grandes entreprises, à un moment où celles-ci cherchaient des fonds pour déménager une partie plus ou moins importante de leur production vers des pays où le coût du travail était bas.
L’Inde, avec son immense population active et ses bas salaires, compta parmi les cibles de ce mouvement général. Alors qu’en 2002 les investissements étrangers en Inde étaient encore en dessous de leur niveau de 1997, avec 3,45 milliards de dollars, leur montant annuel augmenta rapidement jusqu’à atteindre 27 milliards de dollars en 2008. Ce fut ce flot de capitaux qui alimenta la rapide croissance économique du pays en 2004-2008, suscita l’admiration des commentateurs occidentaux et valut à l’Inde le label d’« économie émergente ».
En fait, une partie de la bourgeoisie indienne avait rapatrié des fonds qu’elle détenait illégalement à l’étranger, pour profiter de la baisse des impôts et des possibilités de spéculation financière introduites par le gouvernement du NDA. Mais l’essentiel de ces fonds venait quand même d’investisseurs étrangers attirés par les incitations publiques considérables qui leur étaient offertes.
Cependant, la plus importante de ces incitations, et de loin, ne fut pas introduite par le gouvernement de droite du NDA, mais par celui de l’Alliance progressiste unie (UPA), dirigé par le parti du Congrès, qui remporta les élections de 2004. Ce fut le développement systématique de zones économiques spéciales (SEZ) dans tout le pays, grâce à une loi adoptée par le Parlement fédéral en 2005.
Contrairement aux dix-neuf SEZ existantes, qui avaient été consacrées à la production de produits de substitution aux importations, les nouvelles SEZ devaient l’être aux produits d’exportation. Leurs infrastructures devaient être surtout financées sur fonds publics et de nombreuses exonérations d’impôts étaient prévues pour les entreprises qui s’y installeraient. Légalement, les SEZ devaient fonctionner pour ainsi dire comme des territoires étrangers. En particulier, malgré les protestations des deux partis communistes alliés au parti du Congrès, les SEZ restèrent de fait exclues du champ du code du travail après qu’un décret ministériel les eut incluses dans le secteur « d’utilité publique », ce qui, conformément à une législation héritée des lois coloniales, impliquait une stricte limitation du droit de grève. En plus, chaque État pouvait ajouter des restrictions aux droits des travailleurs dans ses propres SEZ, ce que beaucoup firent. Enfin, au lieu d’être confié à l’administration du ministère du Travail, pourtant tolérante envers les patrons, le droit du travail devait être appliqué dans chaque SEZ par un commissaire nommé conjointement par les politiciens locaux et les employeurs. Autant dire que, pour autant que cela dépendait des autorités, les droits des travailleurs n’y étaient que formels.
Avec de telles incitations et la perspective de pouvoir abuser d’une main-d’œuvre bon marché et corvéable à merci, les entreprises étrangères affluèrent vers les SEZ. En tout, 693 SEZ furent officiellement enregistrées en 2006-2008.
Les commentateurs occidentaux ont souvent cité ce chiffre comme preuve du fait que l’Inde était devenue un moteur de l’économie mondiale. Il doit néanmoins être relativisé : d’après les statistiques gouvernementales, en 2013, seules 158 de ces 637 SEZ ont une activité réelle ! Néanmoins, les SEZ qui sont effectivement en activité ont bien attiré un grand nombre d’entreprises, en majorité des pays riches, mais aussi indiennes, comme le groupe informatique Infosys, qui occupe à lui seul quatre SEZ dans trois États, couvrant un total de 253 hectares.
Ces SEZ ont représenté un coût exorbitant pour un État notoirement incapable de satisfaire les besoins les plus élémentaires de la majorité de la population. Sans même prendre en compte le coût des infrastructures des SEZ, pratiquement impossible à évaluer, on a estimé que la perte annuelle en revenus fiscaux résultant des exemptions d’impôts accordées aux entreprises des SEZ était équivalente au budget du Plan national de garantie pour l’emploi rural (NREGS), qui est censé fournir une subsistance précaire à quelque 20 millions de chômeurs des campagnes, sous la forme de cent jours de travail garanti par an au salaire minimum.
La croissance économique et la classe ouvrière
Malgré le taux de croissance de son économie, personne, pas même les pires plumitifs du capitalisme, ne peut nier que l’Inde demeure un pays pauvre. Dans le supplément cité plus haut, The Economist admettait lui-même qu’un tiers des 247 millions de foyers indiens ne disposent pas d’électricité et que ceux qui en ont subissent de fréquentes coupures. De la même manière, le Financial Times reconnaissait que « l’Inde compte plus de téléphones portables que de toilettes ». Mais comme le même journal présentait comme preuve de prospérité capitaliste le fait que 63 % des foyers aient un téléphone portable, il faut en conclure que plus de 37 % des foyers n’ont pas d’installations sanitaires, ce qui n’est pas vraiment un signe de prospérité !
Ces faits sont pourtant encore très loin de rendre compte de la situation réelle. L’Unicef estime par exemple qu’environ 50 % de la population indienne n’a accès à aucune installation sanitaire ; qu’en 2011, 25 % des morts d’enfants de moins cinq ans dans le monde se produisaient en Inde (1,7 million) et que 42 % des enfants du pays n’avaient pas un poids suffisant.
La vérité est que la majorité pauvre de la population indienne n’a pas bénéficié du boom économique des années 2000-2008. En fait, elle a même payé ce boom à un prix exorbitant.
C’est ainsi qu’en matière de consommation d’énergie, selon un article publié en avril 2010 dans la revue indienne Aspects of India’s Economy, la consommation domestique moyenne par personne en Inde correspondait à 7 % de celle des États-Unis, 19 % de celle de la Chine et 16 % de celle du Brésil. Le même article ajoutait : « Près de la moitié de la population indienne n’a accès à aucune forme d’énergie commerciale. C’est ainsi qu’en 2007-2008, 77,6 % des foyers ruraux se servaient de petit bois pour faire la cuisine et 7,4 % de galettes de bouse. Ces deux sources d’énergie étaient également utilisées par plus d’un cinquième des foyers urbains. »
Il y a bien des façons de définir et mesurer la pauvreté. Mais si l’on prend l’« indice de pauvreté multidimensionnelle » (MPI), qui définit les niveaux de pauvreté non pas seulement en termes de revenus et de consommation, mais aussi en termes d’accès aux équipements de base (dont l’eau, les installations sanitaires et l’électricité), 55,4 % de la population indienne (645 millions) vivait en dessous du niveau de pauvreté MPI en 2009. De plus, ajoutait la revue citée ci-dessus : « Il y a plus de pauvres MPI dans huit des 28 États indiens seulement (421 millions dans le Bihar, le Chhattisgarh, le Jharkhand, le Madhya Pradesh, l’Orissa, le Rajasthan, l’Uttar Pradesh et le Bengale occidental) que dans les 26 pays africains les plus pauvres pris dans leur ensemble (410 millions). »
La façon dont les conditions de travail et d’emploi de la classe ouvrière ont évolué au cours de la décennie d’expansion précédant la crise économique illustre à quel point elle n’en a pas bénéficié.
L’État du Gujarat est par exemple considéré comme celui qui a eu le plus de succès en matière d’investissements. Durant la décennie précédant la crise, l’investissement productif y a progressé de 9,1 % par an en moyenne. Mais, pendant la même période, le nombre d’emplois n’a augmenté que de 2,8 % par an et, sur l’ensemble de la période, la part des salaires dans la valeur produite par les travailleurs a en fait diminué de 11,4 % à 8,5 % ! De surcroît, malgré le « boom économique » qu’a connu le Gujarat, la revue indienne Economic and Political Weekly remarquait en octobre 2011 que, si l’on classait les 28 États indiens par ordre de pauvreté décroissante, le Gujarat était « au 13è rang pour la mortalité infantile, au 14è pour la mortalité juvénile et au 9è rang pour la malnutrition des enfants ».
Le Gujarat n’est pas un cas isolé. Une aggravation similaire des conditions de vie s’est produite dans le secteur de la construction et des composants automobiles, secteur pourtant présenté comme particulièrement prospère dans le « miracle économique » indien. Ainsi, dans son numéro de juin 2012, Aspects of India’s Economy expliquait : « Le fait que les salaires réels du secteur automobile (...) ont baissé de 18,9 % entre 2000-2001 et 2009-2010 (...) est un secret bien gardé. En 2000-2001, un travailleur de l’automobile passait 2 h 12, sur une journée de 8 heures, à travailler pour sa propre subsistance et celle de sa famille [et] les 5 h 48 restantes à faire du profit pour les capitalistes (...). En 2009-2010, ce rapport s’était aggravé : le travailleur ne passait plus désormais que 1 h 12 à travailler pour sa propre subsistance et celle de sa famille, alors qu’il passait les 6 h 48mn restantes à travailler pour les capitalistes. »
La guerre de classe des capitalistes
À la question de savoir « comment cette aggravation s’est produite ? », l’auteur de l’article ci-dessus répondait : « Une lutte de classe intense a été menée, par les patrons contre les travailleurs. » C’est ce fait qui, associé au détournement massif des ressources de l’État indien au profit des entreprises, résume le secret du « boom économique » de l’Inde.
On peut classer les travailleurs indiens en deux catégories : ceux du secteur formel, essentiellement dans des entreprises de plus de 100 salariés, où ils sont plus ou moins couverts par le code du travail et bénéficient d’une protection sociale très limitée, et ceux du secteur informel, où ils n’ont pratiquement aucun droit. D’après un article publié en juin 2011 dans Aspects of India’s Economy, « les emplois du secteur formel ont en fait reculé dans la période de croissance effrénée (...). De 27,96 millions en mars 2000 sur un total de 336,8 millions employés en moyenne chaque jour, le chiffre est tombé à 27,55 millions sur un total de 401,4 millions. »
Selon le même article, le « boom économique » a même eu un impact encore pire sur l’emploi dans son ensemble : « L’emploi a pratiquement stagné depuis 2004-2005, se développant à un taux annuel de moins de 0,1 %. Tandis que le pourcentage de la population en âge de travailler (entre 15 et 59 ans) a augmenté de 5 % au cours de la dernière décennie, la proportion de cette population qui réussit à trouver du travail n’a cessé de baisser. Dans la dernière décennie, environ 159 millions de personnes sont arrivées sur le marché du travail, mais seules 65 millions ont pu trouver un emploi sous quelque forme que ce soit. La structure de ces emplois [en 2011] offre par ailleurs l’image typique d’une économie très sous-développée : plus de la moitié des travailleurs sont à leur compte, un tiers sont des travailleurs précaires, et seulement 16,6 % ont un emploi ’permanent’. »
Comme pour tous les prétendus « tigres asiatiques », le travail précaire est en effet l’un des facteurs-clés de la croissance de l’économie indienne. En voici quelques exemples.
La filiale indienne du groupe coréen Hyundai Motors est le deuxième constructeur automobile du pays et le 1er exportateur. En 2009, d’après l’hebdomadaire indien Frontline, sa principale unité de production à Irungattukottai, près de Chennai (Madras), « disposait d’une main-d’œuvre totale de 6 000 travailleurs, dont seulement 1 556 étaient permanents, avec un salaire entre 8 000 et 22 000 roupies [entre 112 et 308 euros] par mois. Les autres, au nombre de 4 500, étaient des travailleurs temporaires, apprentis, stagiaires ou sous-traitants. Leurs salaires mensuels allaient de 3 000 à 4 500 roupies [de 42 à 63 euros]. » En 2011, un reportage concernant la même usine notait que pas moins de soixante entreprises sous-traitantes travaillaient maintenant sur le site, ce qui signifiait une précarisation encore accrue des travailleurs !
Dans le même État du Tamil Nadu, le géant taïwanais de l’équipement électronique Foxconn possède une usine à Sriperumbudur. En 2010, d’après Frontline, les ouvriers de cette usine « avaient entre 19 et 25 ans ». Il y avait : « environ 1 800 travailleurs en fixe et 3 000 contractuels et stagiaires (...). Leur salaire moyen est d’environ 4 500 roupies par mois [63 euros]. La plupart sont venus d’autres régions au cours des quatre ou cinq dernières années et sont des enfants de petits paysans, d’ouvriers agricoles, d’ouvriers du bâtiment ou de journaliers. » Et comme, évidemment, les salaires à la campagne étaient encore plus faibles, on comptait bien que ces ouvriers s’accrocheraient à leurs emplois à l’usine, aussi mal payés soient-ils.
C’est à peu près la même situation dans la zone industrielle de Gurgaon-Manesar-Bawal, près de Delhi, dans l’État du Haryana, qui est dominée par l’automobile. 60 % des voitures produites en Inde proviennent de cette zone, et une proportion encore plus importante des composants automobiles. Elle compte aussi des usines appartenant à peu près à tous les secteurs de production, mais aussi des entreprises d’informatique et des plates-formes d’appel. Des centaines d’entreprises industrielles des pays riches y sont présentes. D’après un article du numéro de juin 2012 d’Aspects of India’s Economy, environ 80 % des quelque deux millions de salariés de cette zone sont des travailleurs précaires.
Le même article donnait des détails sur la situation des travailleurs dans l’une des grandes usines de Manesar, l’usine de montage et de fabrication de moteurs diesel Maruti-Suzuki, filiale indienne du géant japonais Suzuki, qui contrôle plus de 50 % du marché automobile national indien. Dans cette usine, explique cet article, « il y a 970 travailleurs permanents, 400-500 ’stagiaires’, 1 100 sous-traitants, et 200-300 ’apprentis’ (...). Pour sanctionner de petites erreurs, on exige des travailleurs de faire des heures sans rémunération. Un ouvrier maugrée : ’Je suis censé produire une unité de travail en 40 secondes. Si je rate, même de peu, cet objectif, je dois faire deux ou trois heures en plus’. On impose aux apprentis de faire trois équipes d’affilée (...). Les travailleurs n’ont pas de réelle protection médicale même si leur contrat indique que l’entreprise fournira une indemnité en cas de maladie. La plupart sont des ouvriers migrants venus de villages lointains (...) et il arrive souvent qu’on ne leur accorde même pas de congé pour voir leurs familles. » Dans cette usine, tous les travailleurs sont au salaire minimum, auquel s’ajoutent différentes primes, de sorte que les travailleurs permanents peuvent gagner jusqu’à 17 000 roupies par mois [238 euros], les stagiaires jusqu’à 10 000 roupies [140 euros], les intérimaires 6 500 roupies [91 euros] et les apprentis jusqu’à 4 200 roupies [59 euros].
Dans l’ombre du « boom »
Ces exemples donnent une idée des conditions très dures qui prévalent dans l’économie formelle. Mais celles que connaissent l’immense majorité des travailleurs qui, eux, vivent de l’économie informelle, sont bien pires encore. Et pourtant, même si peu de commentateurs occidentaux sont prêts à le reconnaître, la situation terrifiante de ces travailleurs est également l’un des aspects du « boom économique » de l’Inde. Après tout, en 2007, ce secteur de l’économie, constitué principalement d’ateliers dans les bidonvilles et les zones rurales, employait environ 41 millions de travailleurs et nombre des grandes entreprises vedettes du « boom économique » s’y approvisionnaient en composants. En réalité, les profits de certaines multinationales en Inde dépendent même presque entièrement de la surexploitation dans le secteur informel.
L’industrie du thé, qui fait partie pour l’essentiel du secteur informel, en est un bon exemple puisqu’elle est dominée par de grandes marques comme Tetley (propriété de l’empire industriel et financier indien Tata) et Lipton (propriété d’Unilever). Quelque 12 millions de travailleurs sont employés d’une façon ou d’une autre dans ce secteur et, d’après l’ONG Asian Monitor Resource Centre, « les salaires qu’ils perçoivent sont parmi les plus bas du monde, entre 0,74 et 1,12 euro par jour, moins qu’au Kenya ou au Sri Lanka. (Ils) n’ont même pas accès à des équipements aussi élémentaires que l’eau courante potable ; ils souffrent souvent de diarrhées, du choléra ou d’autres maladies transmises par l’eau. La malaria et la tuberculose sont également endémiques. » À la fin des années 1990, à la suite de l’effondrement du prix du thé sur le marché mondial, beaucoup de ces travailleurs furent abandonnés à la famine : « Rien que dans le Bengale occidental, plus d’un million de travailleurs perdirent leur travail et plus de 1 600 y laissèrent leur vie à cause de la famine et des maladies qui lui sont associées. »
Pire encore est cette partie immense et insaisissable de l’économie indienne où les relations sociales demeurent semi-féodales, sans pratiquement aucun changement au cours des deux derniers siècles. Différentes formes de travail forcé et d’asservissement y sont encore répandues. À titre d’exemple, voici des extraits d’un reportage sur le secteur informel de la production de briques dans l’État du Tamil Nadu, publié dans Frontline en 2009 :
« Dans les fours à briques du Tamil Nadu, des centaines de milliers de personnes subissent une existence d’extrême exploitation : des conditions de travail effroyables, un labeur éreintant 12 à 16 heures par jour, des salaires dérisoires et des travailleurs qui, de génération en génération, sont asservis à leur emploi (...). Il y a environ 2 000 fours à briques, moyens et grands, auxquels s’ajoutent des milliers de très petits fours (...). Le principal facteur qui rend les travailleurs et leurs enfants vulnérables à cet asservissement est l’avance payée aux travailleurs migrants, qu’ils doivent ensuite rembourser au propriétaire du four en travaillant pour lui. Les avances vont de 5 000 à 40 000 roupies [70 à 560 euros]. Ce système d’avance ne rend pas seulement les travailleurs vulnérables à l’asservissement, mais il les pousse aussi à s’enliser dans un endettement sans fin (...). Les travailleurs sont soumis à toutes sortes d’abus (...). Une ouvrière racontait qu’elle et son fils avaient été retenus enfermés pendant 29 jours sous prétexte qu’elle avait essayé de s’enfuir sans rembourser l’avance contractée (...). Dans la plupart des fours le travail commence vers 15 heures et se poursuit jusqu’à 19 heures Après une pause de six heures, le travail reprend à une heure du matin jusqu’à 10 h 30. Il faut un maximum de temps d’exposition au soleil pour faire sécher les briques. Les travailleurs ne peuvent donc rattraper leur sommeil que pendant la journée (...). Ces horaires de travail perturbent le développement normal des enfants (...) Or, d’après une étude conduite en 2005 par deux ONG, plus de 100 000 enfants et jeunes de 6 à 18 ans étaient employés dans les fours à briques de l’État. Parmi eux, 60 000 avaient moins de 14 ans. »
Le choc de la crise et son coût
Lorsqu’elle éclata, à l’été 2007, la crise financière n’eut pas l’air d’avoir un impact majeur sur les « économies émergentes » ou, tout du moins, c’est ce que les experts occidentaux prétendirent alors. Ils prédirent même que leur dynamisme allait remettre en selle l’économie mondiale.
Pourtant, aujourd’hui, tous les indicateurs favoris de ces mêmes experts montrent à quel point ils avaient tort : la croissance du PIB en 2012 a été de 4,5 % en Inde (inférieure à la croissance annuelle moyenne des années 1980) ; la production manufacturière a baissé de 3,5 % au cours de la même année ; les exportations se sont contractées chaque mois depuis mai 2012, entraînant un déficit commercial record ; les investissements étrangers ont baissé de plus de 30 % et le total des investissements de 14 % ; et l’inflation dépasse largement les 7 % (atteignant 10,5 % pour les produits alimentaires et même 50 % pour les légumes !).
En réalité, il n’a pas fallu longtemps à la population indienne pour ressentir le choc de la crise. Dès novembre 2008, l’indice du marché boursier de Mumbai (Bombay) avait perdu 60 % de sa valeur. Les exportations ralentissaient, particulièrement dans le textile dont les objectifs d’exportation durent être baissés de 30 %, tandis qu’une partie des 88 millions de travailleurs du secteur étaient licenciés. Puis le secteur automobile fut également touché par les licenciements. De son côté, le gouvernement UPA dirigé par le parti du Congrès, désireux de montrer qu’il faisait quelque chose à l’approche des élections législatives de 2009, avait baissé un certain nombre d’impôts indirects, réduit les taux d’intérêt et imprimé l’équivalent de 44 milliards d’euros en argent frais pour renflouer un système bancaire paralysé.
Vint ensuite 2009 avec la vague de spéculation effrénée qui ravagea le marché mondial des matières premières, faisant exploser les prix des aliments de base, de l’huile de cuisine, de l’essence, etc. La hausse des prix agricoles aurait pu être une bonne nouvelle pour les agriculteurs, à défaut de l’être pour les pauvres des villes. Mais du fait du monopole des intermédiaires et grossistes sur le marché de l’alimentation, l’inflation frappa tout autant les pauvres des campagnes, paysans compris, que ceux des villes. Pendant ce temps, le gouvernement semblait pris de crises de panique récurrentes, réagissant au moindre signe de désordre financier par une baisse des taux d’intérêt, pas moins de treize fois au total !
En 2010, l’économie indienne sembla se rétablir. La croissance du PIB redémarra et les investissements étrangers réapparurent : les multinationales cherchaient à renforcer leur présence pour s’emparer des parts de marché de leurs concurrents. Mais à l’été 2011 la dégringolade reprit. La roupie perdit 19 % de sa valeur par rapport au dollar et le gouvernement UPA sauta sur ce prétexte pour justifier la suppression d’une grande partie des restrictions sur les transactions financières avec l’étranger, sous couvert d’attirer les investisseurs.
Il faut dire que ce gouvernement s’était déjà lancé dans une nouvelle campagne d’incitations visant les grandes entreprises, tant indiennes qu’impérialistes. En 2010, les dégrèvements d’impôts aux entreprises et aux riches s’étaient déjà soldés par une perte de revenus pour l’État d’environ 1 200 milliards de roupies (16,8 milliards d’euros, soit 2 % du PIB). Il avait été décidé en outre que tout projet d’infrastructure serait confié à l’avenir à un partenariat public-privé, dans lequel l’État pourrait avancer jusqu’à 40 % des investissements à la charge de ses partenaires privés et ce, avant même le début des travaux. Dans la mesure où la valeur totale des projets d’infrastructure pour 2012-2017 s’élève à quelque 75 milliards d’euros, cela impliquait une subvention colossale au capital privé, et sous une forme particulièrement susceptible de faciliter la corruption, dans un pays où les scandales de marchés publics sont légion !
Une pièce maîtresse de ce programme d’infrastructure est le couloir industriel Delhi-Mumbai. Ce couloir sera organisé autour une voie de chemin de fer à grande vitesse et d’une autoroute reliant les deux villes distantes de près de 1 500 kilomètres, qui relieront 24 nouvelles « villes industrielles », trois ports, six aéroports et quantité de centrales électriques pour les alimenter. Nombre des zones industrielles situées dans ce couloir appartiendront à une nouvelle catégorie de SEZ, appelées zones nationales d’investissement industriel (NMIZ). En plus d’imposer encore plus de restrictions aux droits des travailleurs, ces NMIZ ne seront plus exclusivement consacrées à l’exportation. Surtout elles offriront aux entreprises la possibilité de se retirer rapidement, sans que leurs salariés aient droit à aucun préavis ni indemnités.
D’ici 2018, sept de ces nouvelles « villes industrielles » sont censées être terminées, à un coût de 66 milliards d’euros, dont la moitié sera prêtée par le Japon sous différentes formes. La question est cependant de savoir si, comme le prétend le gouvernement, ce projet colossal ouvrira vraiment la voie à un nouvel avenir industriel pour l’Inde, ou bien si les usines qui en sortiront termineront leur carrière sous forme de carcasses rouillées. Quoi qu’il arrive, les subventions du gouvernement seront néanmoins allées remplir les poches des actionnaires des entreprises indiennes et étrangères parties prenantes dans ces projets.
Quoi qu’il arrive également, c’est à la population indienne qu’on présentera la note pour tous ces cadeaux présents et à venir aux capitalistes. En fait, elle a déjà commencé à payer avec chacun des budgets adoptés depuis avril 2010, sous la forme d’une réduction des subventions d’État aux produits de première nécessité, en particulier aux produits vitaux pour la population pauvre. Dans le budget d’avril 2012, par exemple, ces subventions sont passées de 2,34 % à 1,77 % du PIB. Les subventions sur l’essence ont été réduites de presque 40 %, la subvention sur les engrais de 10 %, ce qui, dans un cas comme dans l’autre, entraîne une hausse automatique du coût de la vie. Quant aux subventions sur les produits alimentaires, qui sont destinées aux plus pauvres, elles n’ont été augmentées que de 3 %, alors que l’on estime qu’une augmentation de 10 % aurait été nécessaire rien que pour maintenir les distributions de nourriture au même niveau que l’année précédente. En revanche, le budget 2012 a baissé l’impôt sur les revenus des riches, tout en augmentant les impôts indirects, qui affectent proportionnellement plus les classes populaires.
Bien sûr, les commentateurs occidentaux continuent à affirmer que la taille du marché intérieur indien, et en particulier la croissance de la consommation de ce qu’ils appellent sa classe moyenne, peuvent servir de base au développement économique de l’Inde. Mais s’il s’agit des 570 millions d’Indiens qui disposeront d’un revenu annuel entre 750 et 3 000 euros en 2025, présentés par The Economist comme un marché de 1 000 milliards de dollars, on voit mal comment le pouvoir d’achat de ces individus disposant d’un revenu compris entre 4,5 et 18,5 % de celui d’un salarié français travaillant à plein temps au smic, pourrait fournir les profits exigés par le développement d’une industrie capitaliste moderne ! 31
Le BJP au pouvoir, une rupture ?
Les résultats des élections législatives indiennes en 2014 ont été bien au-delà des prévisions. Soutenu par de larges secteurs des milieux d’affaires indiens comme internationaux, le BJP, parti de la droite nationaliste hindoue, l’a très largement emporté sur le parti du Congrès, discrédité par sa gestion gouvernementale. Si les partis régionaux ont maintenu leur influence, le Parti anticorruption a essuyé un échec, tandis que la gauche a quasiment disparu du parlement.
Les élections législatives ont été à la mesure du sous-continent : 815 millions d’électeurs, 1600 candidats, 930 000 bureaux de votes, 100 millions de nouveaux votants depuis 2009. Le processus électoral s’est étalé sur cinq semaines pour se terminer le 16 mai 2014. Avec seulement 31 % des voix, le Bharatiya Janata Party, Parti du peuple indien, qui avait accédé pour la première fois au pouvoir en 1998, a remporté bien plus de la moitié des 543 sièges du parlement.
Le parti du Congrès, qui dirigeait le gouvernement précédent, n’a obtenu que 44 sièges. C’est plus qu’une défaite, un effondrement pour le parti historique de l’indépendance indienne, laïque. Au pouvoir pendant 54 ans durant les 67 années ayant suivi l’indépendance, c’est lui qui a initié à partir de 1991 la libéralisation de l’économie, avant de poursuivre dans cette voie sous la direction de Manmohan Singh, premier ministre de 2004 à 2014. Le Congrès est devenu le parti d’une dynastie, les descendants de Nehru et de sa fille Indira Gandhi. Son rejet était prévisible après de grands scandales de corruption et les mauvais résultats économiques (inflation élevée et ralentissement de la croissance). Son électorat traditionnel (dalits, adivasis, basses classes et pauvres urbains) s’est ainsi reporté en grande partie sur le BJP. 32
La victoire de Narendra Modi
Narendra Modi veut hindouiser l’État indien, laïc (au sens anglais de secular) depuis l’Indépendance. Il développe un nationalisme racial et religieux agressif qui lui permet de s’adresser aux hindous de toutes castes – y compris les plus basses – et de tourner la colère sociale contre les musulmans (qui sont environ 150 millions en Inde).
Modi promet aux classes moyennes la « bonne gouvernance » et a réécrit sa propre histoire au point qu’il se présente, en mobilisant tous les médias, de la bande dessinée à la télévision, comme un demi-dieu. Il use de toutes les techniques de communication, intervenant simultanément en plusieurs endroits grâce aux hologrammes.33
La campagne du BNJ s’est appuyée sur les succès obtenus dans le développement économique de l’État du Gujarat, dont son candidat, Narendra Modi, était le premier ministre.
Modi, le leader du BJP, a incarné les aspirations des classes moyennes et d’une partie de la population pauvre qui attend qu’il reproduise ce processus à l’échelle de l’Inde.
Bien sûr, un tel développement est une fiction pour les habitants pauvres de cet État. Mais les milieux d’affaires, indiens comme internationaux, considèrent que la politique de Modi – construction d’infrastructures électriques et routières, emplois à la demande des entreprises, bonne gouvernance – a répondu à leurs intérêts. Des financiers internationaux comme la banque Goldman Sachs ont ainsi fait ouvertement le choix du BJP. Ils veulent croire que Modi est capable de reproduire une telle politique dans l’ensemble du sous-continent.
Selon eux, si la croissance économique ne permet pas de donner du travail aux millions d’Indiens qui arrivent chaque année sur le marché du travail, c’est parce qu’une série de réformes (libérales bien sûr) n’ont toujours pas été réalisées. Les inégalités continuent pourtant de ravager le pays. Les routes et l’électricité font toujours défaut pour la majorité de la population, de très nombreux enfants restent sans accès à l’éducation, la malnutrition comme la mortalité infantile continuent de faire des ravages parmi les 400 millions les plus pauvres, qui doivent survivre avec un dollar par jour. Selon une étude du cabinet McKinsey parue en février 2014, 680 millions de personnes – soit plus d’un Indien sur deux – manquent d’eau potable, de soins et d’une éducation de qualité.
RSS, BJP et droite nationaliste hindoue
Les États-Unis et les pays de l’Union européenne avaient privé de visa ou boycotté Narendra Modi après les émeutes et le carnage communautaire du Gujarat, en 2002, quand un millier de personnes, essentiellement des musulmans, avaient été tuées. Modi, premier ministre de cet État et sa police avaient alors été accusés de laissez-faire et de complicité. Douze ans après, désormais à la tête de l’Union indienne, il est redevenu « fréquentable ».
Créé en 1980, le BJP fait appel à la fois au vote hindou et à celui de l’élite indienne. Il a formé une coalition électorale, le NDA, au pouvoir fédéral de 1998 à 2004 et dans huit États fédérés avant les élections de 2014. Il faudrait croire désormais que Modi a formé un gouvernement de centre-droit et s’est détaché de son passé au sein d’une droite nationaliste hindouiste fascisante, le RSS, dont il est un ancien cadre.
Revendiquant deux millions de membres, le RSS est l’organisation mère de toute l’extrême droite hindoue. Créée après la vague révolutionnaire de 1920, elle se définit comme une association culturelle de droite aux positions anti-islam très tranchées et prône l’idéologie nationaliste de l’Hindutva, « l’identité hindoue ». C’est un groupe fascisant mais qui n’assume pas un discours de légitimation de la violence, car le reconnaître le mettrait hors-la-loi. Il préfère les démonstrations de force lors de rassemblements aux allures militaires. Le nationalisme indien est similaire au nationalisme musulman de la Ligue musulmane au Pakistan.
Les résultats du BJP ont été très bons dans des États qui ont connu dans un passé plus ou moins proche de violentes émeutes communautaires : Mahastra, Gujarat, Madhya Pradesh, Bihar, Assam, Uttar Pradesh. Les craintes de voir ressurgir des émeutes et des pogroms à l’initiative de militants et partisans de cette extrême droite, encouragée par la victoire du BJP, sont fortes parmi les 176 millions de musulmans que compte l’Inde.
Le clientélisme confronté aux évolutions de la société
Avant ces élections, une série de questions restaient ouvertes : les partis régionaux, basés sur des identités de caste, de langue, de communauté allaient-ils bénéficier du rejet du parti du Congrès ? Les partis du « Front de gauche », déconsidérés pour leur politique libérale au gouvernement du Bengale, allaient-ils regagner du terrain ? Verrait-on un vote des campagnes (deux tiers des circonscriptions) opposé à un vote des villes (deux tiers du revenu national) ? Qu’allaient faire les 100 millions de nouveaux jeunes électeurs ? Comment se manifesterait leur préoccupation d’avoir de meilleures conditions de vie, un travail dans une Inde prospère ? Allaient-ils être sensibles au mouvement anti-corruption et au rejet des politiciens corrompus de ces dernières années ? Qu’allait être le vote des femmes, lié aux débats sur le viol et aux manifestations pour plus de sécurité ?
Avant les élections, la presse indienne insistait beaucoup sur le poids d’un nouvel électorat : la jeunesse. Il est vrai que la moitié des 1,2 milliard d’Indiens a moins de 26 ans et ne se souvient guère des conditions dans lesquelles les réformes libérales ont été mises en place dans les années 1990. Parmi les votants, 40 % auraient moins de 35 ans, leur principale préoccupation étant de trouver un travail, sans avoir forcément beaucoup de recul sur ce que valent les promesses électorales.
L’opposition entre zones rurales et urbaines génère de nombreuses tensions. La population qui n’a pas encore migré vers les villes souffre de l’absence de perspectives, tout en étant confrontée à une « classe moyenne » urbaine qui la considère de plus en plus comme un fardeau. Dans le passé, les campagnes électorales du Congrès étaient censées lui gagner le soutien des pauvres des campagnes, auxquels il promettait des créations d’emplois et la sécurité économique, grâce notamment à des subventions sur le riz et le blé. Mais l’échec est patent : les subventions sont incompatibles avec la nouvelle politique économique et les créations d’emplois dans le secteur formel sont très insuffisantes. Des millions de jeunes ont quitté les champs pour devenir conducteurs de camions ou travailleurs de la construction, tout en étant influencés par la culture urbaine au travers de la télévision, du téléphone et d’internet. Le lien est désormais distendu avec le parti du Congrès et sa pratique traditionnelle fondée sur le clientélisme.
Les journaux indiens ont souligné que l’électorat traditionnel demandait plus de protection sociale, un statut préférentiel pour une caste ou sous-caste, des emplois gouvernementaux. Cela a d’ailleurs été l’argument des partis régionaux : être représentés par « l’un d’entre nous » sur un créneau spécifique (les castes inférieures, les intouchables, les musulmans…). À l’inverse, le BJP s’est présenté davantage comme un parti modernisateur, désireux de surmonter les archaïsmes et particularismes hérités du passé, même s’il a joué à fond la carte de l’hindouisme censé unir toute la nation indienne.
Le vote des femmes
En décembre 2012, la mobilisation de la classe moyenne suite au viol d’une jeune femme dans un bus avait entraîné des manifestions monstres et un débat public à l’échelle nationale. Malheureusement cette mobilisation spectaculaire a surtout masqué depuis l’ampleur du harcèlement sexuel, des violences faites aux femmes, du viol comme instrument de domination destiné à rappeler aux femmes des basses castes leur infériorité, à affirmer un ordre social sur injonction d’un conseil de village, à punir une relation interdite par la communauté ou la caste, ou simplement à s’opposer aux femmes qui affirment leur liberté dans la société. Récemment encore, deux adolescentes intouchables ont été violées et pendues par des hommes de haute caste, en Uttar Pradesh. Le chef du gouvernement de cet État avait affirmé pendant la campagne des législatives son opposition à la peine de mort pour les violeurs, au motif que « ce sont des garçons, ils peuvent faire des erreurs. »
Les femmes votent depuis 1952. Elles représentent 388 des 815 millions d’électeurs, soit 47,6 % du corps électoral. Elles sont cependant peu représentées à la Chambre Basse, où seulement 59 d’entre elles avaient été élues en 2009. Paradoxalement, des femmes dirigent des partis régionaux ou exercent des fonctions de responsabilité dans les gouvernements locaux ou fédéral : Jayalalithaa Jayaram dans l’Etat du Tamil Nadu, Mamata Banerjee au Bengale Occidental, ou Mayawati Kumari dans l’Uttar Pradesh. Ces symboles participent à leur manière d’une certaine évolution. Mais n’oublions pas que le Pakistan voisin a été dirigé par une femme (Benazir Bhutto) et que cela a aussi été le cas au Bengladesh, sans que le sort de millions d’autres femmes ne s’améliore.
La non-percée du Parti anticorruption
La corruption se manifeste à tous les niveaux de la société, qu’il s’agisse pour un entrepreneur de remporter un marché public ou pour l’homme de la rue d’effectuer une démarche courante. Son coût annuel est évalué entre 4 et 12 milliards de dollars. Du point de vue des intérêts généraux de la bourgeoisie, c’est clairement un frein et une « complication » pour les investissements. Manmohan Singh, le premier ministre sortant du Congrès, a été accusé d’avoir touché de l’argent en échange de concessions minières, et des ministres – représentants du Congrès ou de son « alliance » – ont été éclaboussés par des scandales liés à l’organisation des Jeux du Commonwealth de 2010 ou aux contrats de licences de la téléphonie mobile. À la corruption s’ajoute diverses formes d’archaïsme et de clientélisme, dont le Congrès n’a en réalité pas le monopole.
C’est dans ce contexte que sont apparues en 2011 des manifestations anti-corruption, qui ont mobilisé en premier lieu la classe moyenne, mais aussi des secteurs plus larges, d’abord autour d’Anna Hazare, un leader controversé qui encensait le développement économique du Gujarat. Le mouvement parti de la ville de Delhi a ensuite influencé les petites villes et la campagne. Puis c’est le Parti de l’homme du peuple (Aadmi Party, AAP) qui a été fondé fin 2012, sans que son programme économique soit bien défini. Il était l’outsider des élections avec son leader Arvind Kejriwal, mais s’est retrouvé l’un des grands perdants puisqu’avec 400 candidats dans le pays, choisis sans considération de caste ou de religion, il n’a obtenu que quatre élus.
Les partis régionaux et la gauche
Lors des scrutins précédents, les partis régionaux avaient été des pièces essentielles du puzzle électoral indien. Ayant émergé avec l’essor d’intérêts privés, le développement capitaliste qui bénéficie à certaines parties du pays au détriment d’autres, ils sont basés sur des identités de caste, de langue, de communauté, de région. La plupart ont un programme libéral et sont opportunistes vis-à-vis du BJP. Mais au niveau national, ils peuvent se retrouver en opposition entre eux, chacun défendant le développement de « son » capitalisme régional, de « son » État.
Quant à la gauche, elle est aujourd’hui discréditée même dans ses implantations traditionnelles. De 2004 à 2008, les partis communistes ont soutenu l’Alliance du Congrès et ont fait l’expérience du gouvernement fédéral. Selon le secrétaire du Parti communiste d’Inde (marxiste), ils y ont fait pression pour des mesures en faveur de la population avec les lois sur le droit à l’information, le droit aux ressources de la forêt, la garantie d’un emploi rural. Ils sont sortis du gouvernement parce que la politique d’augmentation du prix du riz et les affaires de corruption les discréditaient. En 2011, aux élections régionales au Bengale, c’est leur adversaire Mamata Banerjee qui l’avait emporté, en réaction à la politique de privatisation des terres menée par le gouvernement du PCI(M). Après les législatives de 2014, ils ne leur reste plus au niveau national que dix députés.
Et maintenant ?
Les militants de nombreuses ONG se voient reprocher de recevoir des subventions de l’étranger, comme c’est le cas avec la criminalisation des militants anti-nucléaires au Tamil Nadu.
Pour les paysans, les régulations et les subventions risquent d’être supprimées. Modi parle de développement « inclusif » mais les paysans adivasis et ceux qui ont été expulsés pour la construction de barrages dans la Narmada Valley attendent toujours les compensations en terres qui leur avaient été promises.
Les multinationales vont certainement se voir ouvrir encore plus grand les portes d’accès aux matières premières et à une main d’œuvre sans protection et avec des salaires minimaux très bas.
Pendant ce temps, les travailleurs (situés à 90 % dans le secteur informel) attendent toujours la création d’un fonds de sécurité sociale comme la garantie d’un salaire minimum.34
Grève massive contre les réformes antisociales du gouvernement Modi
L’ampleur de la grève du 2 septembre 2015 en Inde a été une véritable démonstration de force. Cette grève était appelée par dix syndicats, sauf celui lié au parti nationaliste hindou. Le nombre de grévistes serait estimé à 150 millions. C’est la plus importante mobilisation depuis deux ans, en participation et de par la composition des grévistes. Elle était préparée depuis plus d’un an.
Le gouvernement indien veut simplifier le code du travail. Au Rajasthan et au Madhya Pradesh, les législations sur les usines, le contrat et les conflits du travail, ont déjà été modifiées. La législation nationale, ainsi que la multiplicité des lois spécifiques à chaque État empêcheraient la venue d’investisseurs étrangers. Modi souhaite diminuer la dette de l’État fédéral en vendant une partie des entreprises publiques, favoriser les licenciements afin de pouvoir les « dégraisser » des employés trop nombreux et rendre plus difficile la formation de syndicats, notamment dans les petites entreprises.
Cela explique pourquoi la grève a été importante dans les secteurs organisés du salariat, notamment du secteur public bancaire, des assurances, des transports, des mines et du bâtiment. Ce qui est nouveau, c’est que la grande majorité des travailleurs indiens – les travailleurs journaliers et du secteur informel – ont rejoint le mouvement. Il s’agit de réclamer des hausses du salaire minimum et des mesures pour assurer la protection sociale pour eux-mêmes et leurs familles.
Pendant sa campagne électorale de 2014, la droite nationaliste hindoue a gagné le vote des jeunes en promettant de créer des emplois pour des millions d’entre eux. Alors que ces réformes annoncent des licenciements à venir et que les salaires restent bas, les travailleurs indiens unis lui ont montré leur force ! 35
Approbation du plus grand programme de sécurité alimentaire jamais mis en œuvre
L’Inde est le premier exportateur mondial de riz. Pourtant, la FAO estime à plus de 220 millions le nombre d’indiens se trouvant en situation de faim chronique, ce qui fait de l’Inde le pays ayant le plus d’habitants sous-alimentés au monde. La nouvelle loi sera le principal instrument de mise en œuvre du Droit à l’Alimentation, déjà reconnu par la Constitution indienne.
Deux tiers des indiens sont concernés
Le 2 septembre 2013, la Chambre Haute du Parlement indien a approuvé la nouvelle loi sur la sécurité alimentaire. Actuellement, l'État indien subventionne déjà l'achat de riz et de céréales pour plus du tiers de la population. L'objectif de cette nouvelle loi est de doubler cette cible : elle doit bénéficier aux deux tiers de la population, soit environ 800 millions de personnes (75 % de la population rurale et 50 % de la population urbaine) et impliquer la distribution annuelle de plus de 60 millions de tonnes de céréales, pour un coût de près de 20 milliards de dollars. Ce sera là, et de loin, le plus grand programme de sécurité alimentaire jamais mis en œuvre. Projet phare du parti du Congrès qui dirigeait alors la coalition de centre gauche au pouvoir à New Delhi, ce programme d’aide alimentaire a été fortement soutenu par Sonia Gandhi, la présidente du Congrès.
L’efficacité du programme reste à prouver
Les critiques estiment qu’avant de lancer ce programme, le gouvernement aurait dû réformer le système public de distribution, objet de pratiques corrompues et source de marché noir. Beaucoup pensent aussi que l’impact envisagé de la distribution de nourriture sera bien moindre que ce qui est espéré, en l’absence d’autres facteurs tels que l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à un système de santé performant.
Les représentants du monde des affaires critiquent la loi dans la mesure où elle fera très probablement du secteur public le principal acheteur et agent de stockage dans le pays, ce qui entraînera, d’après eux, une nationalisation de facto du secteur agricole. D’autres critiques pensent que le programme contribuera à la hausse des prix des céréales, du fait d’une demande accrue, et qu’il aura un impact négatif sur la production d’oléagineux et de légumineuses qui est déjà insuffisante, en rendant la production de céréales plus attrayante pour les producteurs.
Quels effets au niveau international ?
L’Inde fait partie du « groupe des 33 » qui a proposé de rouvrir les discussions sur les subventions agricoles à l’OMC. Cette proposition cherche à exempter du contrôle de l’OMC l’achat de nourriture en vue du stockage. Le directeur général de l’OMC, Roberto Azevedo, a déclaré en octobre 2013 que l’Inde violerait prochainement ses engagements à l’OMC à l’occasion de la mise en œuvre de sa nouvelle loi sur la sécurité alimentaire. Elle pourrait ainsi se voir attaquée devant l’OMC, à moins que la proposition du Groupe des 33 ne soit prise en considération.36
La constitution de réserves alimentaires subventionnées pour les pauvres est considérée comme une infraction en vertu des règlements de l'OMC.
Certains pays occidentaux, emmenés par les États-Unis, craignaient que les réserves alimentaires en Inde ne finissent sur les marchés, constituant alors une distorsion des règles du commerce37. En octobre 2014, les États-Unis et l'Inde ont trouvé un accord sur une série de mesures, en convenant que la sécurité des programmes alimentaires indiens ne serait pas remis en cause par l'OMC jusqu'à ce qu'une solution permanente sur le sujet soir trouvée et adoptée.
Élections à Delhi, le retour du Parti de l’homme ordinaire
Le 7 février 2015 à DEHLI, le parti AAP (Aam Aadmi Party, Parti de l’homme ordinaire) – dont le drapeau est un balai – a remporté les élections régionales, raflant 67 sièges sur les 70 de l’assemblée législative de l’État.
Dehli est le cœur politique de l’Inde avec ses 70 districts et sa ville qui accueille des Indiens de tous les États du pays. Selon un institut de sondage, le succès d'AAP viendrait du vote des musulmans et des basses castes. Ce scrutin local était devenu un enjeu national. Alors qu’il gérait cet État depuis 15 ans, le Parti du Congrès n’a eu aucun siège. Il confirme son effondrement des dernières élections nationales en mai 2014 à cause de son implication dans les affaires de corruption.
Le BJP (Bharatiya Janata Party, Parti du peuple indien), n’a eu que 3 sièges. C’est un revers pour Modi, l’actuel Premier ministre de la droite hindouiste. En mai 2014, le BJP avait gagné la majorité des sièges du Parlement... avec seulement 31 % des voix. Mais il n’a pas le contrôle de la Chambre haute où les sièges sont attribués en fonction du poids des assemblées régionales. Depuis, des élections locales ont eu lieu dans plusieurs États. L’enjeu pour le BJP est de prendre le contrôle des deux chambres du Parlement afin de passer des réformes sur le droit de propriété de la terre et les impôts.
La lutte contre la corruption comme enjeu
La campagne de l’AAP a été centrée sur l’accès aux services comme l’eau potable, l’électricité à des prix abordables, un logement correct, des frais médicaux accessibles, l’éducation des enfants… et bien sûr la lutte pour faire de Dehli une ville libérée de la corruption. Un programme qui n’est pas seulement celui auquel peuvent aspirer les classes populaires. Le BJP semblait le parti qui avait des réponses à donner aux nouvelles classes urbaines, aux jeunes, pour un emploi. Mais il apparaît désormais avec arrogance le représentant des intérêts des capitalistes. Le programme de l'AAP ne se réclame pas de la classe ouvrière, n’est pas socialiste, mais il a une rhétorique pro-pauvre et anti-grandes entreprises même s’il laisse l’économie au secteur privé.
L’AAP a été fondé comme parti à la suite du mouvement populaire de protestation contre la corruption de 2010 et du mouvement pour la sécurité des femmes suite au viol collectif d’une étudiante en 2012. Initialement, le mouvement pour la mise en place de la loi anti-corruption est parti de Dehli. Il entendait lutter contre la corruption sous toutes ses formes : dans la petite bureaucratie comme dans le monde des entreprises et des sphères politiques. Son plus célèbre représentant, Ana Hazare, s’est révélé être proche de la droite hindouiste.
Aux dernières élections fin 2013, Arvind Kejriwal, dirigeant de l’AAP, avait été très critiqué : il avait échoué à faire voter une loi anti-corruption. Après avoir dirigé la capitale durant 49 jours, il avait alors démissionné pour consacrer ses efforts à faire apparaître son parti comme l’outsider et la force politique alternative aux élections nationales de 2014, sans succès d’ailleurs. Maintenant qu’il est majoritaire à Dehli, il lui reste à mettre en œuvre son programme.38
La thérapie de choc du Premier ministre Modi contre la population indienne
C’est passé plutôt inaperçu ici mais l’Inde a été confrontée à une thérapie de choc qui a provoqué bien des souffrances parmi la population indienne.
En 2014, l’Inde connaissait un véritable tremblement de terre politique. Au cours des dix années précédentes, le parti du Congrès national indien (le parti de Gandhi et Nehru, premier Premier ministre indien) avait dirigé le pays en compagnie de quelques autres partis du centre et du centre gauche. Il avait mené une politique néolibérale et fait prospérer la corruption. Mais il était alors apparu que ministres et lobbyistes avaient conclu des arrangements téléphoniques et que 24 milliards d’euros avaient été détournés lors de l’octroi des licences 2G aux entreprises de télécommunication. Partout, des gens étaient descendus dans la rue contre cette corruption.
Une séisme politique
Lors des élections de 2014, le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP) de Narendra Modi tirait profit de la colère du peuple. Modi parvenait à reléguer l’extrémisme religieux de son parti à l’arrière-plan et à faire passer à l’avant-plan sa « lutte contre la corruption ». Il révélait que les grandes entreprises ne payaient pas une roupie d’impôt sur leurs milliards de bénéfices et qu’elles transféraient ces mêmes bénéfices vers des banques suisses. Il promettait au peuple de récupérer tout cet argent noir.
Le BJP obtenait bien vite une majorité au Parlement. Il formait un nouveau gouvernement, avec Modi comme Premier ministre. D’emblée, ce gouvernement faisait repasser au premier plan un nationalisme fortement teinté de religion. Ceux qui exprimaient des critiques contre les idées conservatrices hindoues ou se déclaraient athées se faisaient agresser, voire tuer par les milices du BJP. La répression des minorités linguistiques et religieuses devenait un point important de l’agenda du gouvernement. Désormais, on voyait très clairement ce que le parti voulait : se débarrasser du cœur de l’Inde, à savoir « l’unité dans la diversité ».
200 milliards d'euros disparaissent en une seul nuit
Fin 2016, le gouvernement annonçait qu’il voulait retirer de la circulation les plus grosses coupures indiennes (de 500 et de 1 000 roupies, respectivement 7 et 14 euros), prétendument dans le cadre de la lutte contre l’argent noir et la fausse monnaie. Les économistes appellent ce genre d’opération une démonétisation. Modi décidait d’appliquer une thérapie de choc.
La population disposait de quinze jours pour échanger ces coupures contre de nouveaux billets de banque de la même valeur. En outre, elle ne pouvait changer en nouveaux billets que pour 5 000 roupies en argent comptant. Le surplus devait être versé sur un compte. Les personnes qui rentraient plus de 250 000 roupies devaient venir expliquer d’où leur venaient de si gros montants. Modi et son gouvernement présentaient cette mesure comme révolutionnaire, mais quel impact a-t-elle eu sur la population ?
Celle-ci en avait ressenti les conséquences immédiatement, le jour même du lancement de la démonétisation. Les billets de banques de 500 et 1000 roupies représentent 86 % du total des devises du pays. En une nuit, 200 milliards d’euros en billets de banque ont perdu toute leur valeur. L’opération s’est déroulée sans la moindre efficacité car le gouvernement de Modi n’était pas prêt à les remplacer par de nouveaux billets de banque. Et ce, alors que l’économie indienne s’appuie sur de l’argent comptant. 88 % des habitants des zones rurales n’ont même pas de compte en banque. 2 ou 3 % à peine de la population indienne utilise des cartes de crédit ou des cartes de débit. De données de la Banque centrale indienne des réserves, il s’avère que 8 % seulement de toutes les transactions financières en Inde se déroulent via des cartes de banque électroniques. Pour 92 % des transactions, on utilise donc toujours de l’argent liquide. Dans une telle économie, si tout l’argent devient illégal en une seule nuit, cela provoque un choc colossal.
Une guerre économique contre la population indienne
Les petites et moyennes entreprises ont vu leur chiffre d’affaires se réduire de 50 %, leur main-d’œuvre de 35 %. Les grands fabricants ont noté, eux, une perte de chiffre d’affaires de 20 % et de leur emploi de 5 %. Les premières victimes ont été les travailleurs agricoles et les villageois, les ouvriers d’usine, les petits paysans, les petits commerçants, etc.
Le rapport de l’AIMO (organisation des PME indiennes) a estimé qu’à la fin de l’année comptable 2017, le chiffres d’affaires aura régressé de 55 % et l’emploi de 60 %. Cela va modifier complètement la vie des 250 millions de travailleurs agricoles et de paysans pauvres, des 45 millions de travailleurs de la construction, des 2 millions d’ouvriers des plantations et des 32 millions de travailleurs des secteurs non organisés. Et les gens qui possédaient des cartes de crédit n’ont pu utiliser les distributeurs automatiques car ceux-ci n’étaient pas encore pourvus des nouveaux billets.
Il y a donc eu des files interminables devant les banques. Mais celles-ci n’avaient pas reçu suffisamment d’argent du gouvernement. Au point que des gens ont fini par mourir de faim, car leur argent péniblement gagné était devenu sans valeur. Bien des gens sont morts alors qu’ils faisaient la file – parfois depuis plusieurs jours – devant les banques. Il est devenu très clair aux yeux de la majorité de la population que Modi se moquait d’elle. De plus, le gouvernement ne s’est jamais excusé pour tous ces décès.
Pas de lutte contre la corruption
Il a continué à défendre ses mesures de choc et sa répression en les qualifiant de « particulièrement efficaces ». Mais c’est inexact. Plusieurs enquêtes avaient prouvé que l’argent noir provenait en premier lieu des activités frauduleuses des grandes entreprises. Plus de 80 % de l’argent illégal qui sort de l’Inde provient de ces activités frauduleuses. Il s’agit dans ce cas de sous-déclaration de volumes de production et de sur-déclaration de coûts du travail et autres afin de renseigner moins de profit et de payer ainsi moins d’impôts. De cette façon, l’argent noir s’accumule. À cela s’ajoutent les énormes fuites de capitaux vers l’étranger.
La façon la plus récurrente de faire sortir de l’argent du pays consiste à sous-facturer les exportations et à sur-facturer les importations. Mais ni le gouvernement Modi ni les précédents gouvernements fédéraux n’ont jamais entrepris la moindre action contre les grands délinquants du monde des affaires.
Modi avait promis de récupérer tout l’argent noir. Mais rien n’a été fait. La quasi-totalité des billets de banque déclarés sans valeur ont été rapportés aux banques. Ceci prouve que la majorité de l’argent noir n’avait pas abouti dans les mains des travailleurs et certainement pas en argent comptant.
La véritable raison de cette guerre économique contre le peuple
De très nombreuses entreprises cotées en bourse ont contracté d’énormes prêts auprès des banques indiennes, pour quelque 160 milliards d’euros. Au lieu de forcer les grandes entreprises à rembourser l’argent emprunté, le gouvernement a suivi une autre voie. La démonétisation avait donc pour but de sauver les banques d’une faillite provoquée par leurs prêts irresponsables aux entreprises.
L’État pille l’argent des pauvres pour le céder aux riches. En rendant les billets de banque sans valeur, les autorités ont forcé les gens à verser leur argent liquide aux banques. C’est une sorte de prêt non officiel (un « bail-out », autrement dit un renflouement) aux banques mais, par ailleurs, le gouvernement n’a pas l’intention de forcer les grandes entreprises à rembourser leurs emprunts.
De plus, le gouvernement a contribué à ce que le marché indien passe de façon abrupte d’une économie scripturale à une économie digitale, estimée à quelque 500 milliards d’euros en 2020. C’est un marché gigantesque pour des entreprises comme Visa, Mastercard ainsi que pour bien d’autres institutions financières internationales.
Pour tout achat ou utilisation de la carte, les deux entreprises américaines Visa et Mastercard perçoivent des frais de transaction de 2 à 3 %. Des milliards sont transférés de la sorte de la population indienne vers les actions aux Etats-Unis. Le gouvernement indien avait créé un lien de collaboration en ce sens, appelé Better Than Cash, avec USAID, Visa, Mastercard, Citi, etc.
En juillet-septembre 2015, USAID (United States Agency for International Development, agence du gouvernement américain pour le « développement ») avait mené une enquête en Inde pour examiner jusqu’où l’on pouvait accroître le recours aux paiements digitaux, surtout parmi les consommateurs à bas revenu. S’agissait-il déjà des préparatifs de la démonétisation ? La démonétisation est un exemple classique du mariage entre le néolibéralisme et l’autoritarisme. Via cette thérapie de choc qui l’a plongée dans un chaos complet tout en valant bien des souffrances à ses millions de pauvres, l’Inde a montré au monde qu’elle se muait en toute jeune alliée de l’impérialisme américain.39
Inondations : un millier de morts dû à la misère
Il n’y a pas qu’à Houston que les inondations causent de terribles dégâts. Les médias en parlent beaucoup moins, mais l’Inde et les pays voisins, Népal, Bangladesh, Sri Lanka et Pakistan, connaissent des inondations catastrophiques dues à la mousson.
Chaque année celle-ci arrose le sous-continent indien, entraînant souvent des déluges. En 2017, ce fut un record : la ville de Bombay, 18 millions d’habitants, a été gravement inondée, avec des rues où les habitants avaient de l’eau jusqu’à la ceinture et des bidonvilles transformés en étangs.
Le sud du Népal, le Bengale indien, le Bangladesh, mais aussi le Sri Lanka et le Pakistan ont été ravagés. Les inondations auraient fait un millier de morts, peut-être 1 200, par noyade, glissement de terrain, effondrement d’immeuble. Les chiffres ne sont pas précis parce qu’on ne dénombre pas exactement les pauvres qui sont morts dans les villages isolés par le déluge.
En 2017, aux États-Unis, l’ouragan Harvey a causé une soixantaine de morts et un million de personnes ont été déplacées au Texas. En Inde, il y a eu 20 à 25 fois plus de morts et peu de déplacés, parce qu’il n’existe pas de service pour déplacer les gens, et qu’il n’y a de toute façon nulle part où aller.
Bombay paye, tout comme Houston d’ailleurs, une urbanisation anarchique qui bétonne partout, sans laisser de possibilité d’évacuation des eaux. Mais le pire facteur est encore l’effroyable misère qui sévit sur le continent indien.
Les habitations sont le plus souvent rudimentaires, situées dans des bidonvilles, et les services publics, notamment hospitaliers, sont dramatiquement insuffisants.
Cette misère est un legs de la colonisation britannique, qui a bloqué le développement de l’Inde et des pays voisins, et ils n’ont pas fini d’en payer les conséquences.40
L’extrême droite hindouiste plus que jamais à l’offensive
Le 23 mai 2019, au terme d’une longue, violente et coûteuse campagne, Narendra Modi, leader de l’extrême droite hindouiste, a gagné une seconde fois, et très largement, les élections générales indiennes. Avec 303 sièges sur 543, son parti, le BJP, a remporté une victoire écrasante basée sur une campagne de haine.
Prétendu vendeur de thé parti de rien, Modi se l’est joué souvent businessman, défenseur du capitalisme sauvage. C’était son numéro pour se faire élire en 2014. Quelques mois auparavant, après les déconvenues économiques marquant son premier mandat (2014-2019), le BJP ne semblait pas le mieux parti dans la campagne.
En février 2019, la montée des tensions avec le Pakistan n’avait pas laissé présager une guerre, mais elle avait considérablement alourdi l’atmosphère dans le pays et le poids des discours nationalistes, y compris de gauche. Surnommé « le boucher du Gujarat » pour son implication dans les pogroms anti-musulmanEs organisés dans cet État qu’il dirigeait en 2002, Modi était le mieux placé pour gagner dans ces conditions. Et la mascotte du BJP pour la campagne était Pragya Singh Thakur : principale accusée d’attentats terroristes ciblant des musulmanEs en 2008, et ayant fait 10 morts. Autant dire que la campagne de cette année 2019 n’avait presque pas été menée sur la promesse de développer le pays.
Le nationalisme, high-tech parfois, ne sort pas de la misère
Le BJP et sa maison-mère le RSS, une organisation de masse se voulant paramilitaire et fondée sur le modèle mussolinien en 1925, peuvent bénéficier depuis des années d’un soutien dans des populations justifiant ses crimes, et accusant leurs contradicteurs d’avoir subi un lavage de cerveau. Mais Digital India, slogan du BJP basé sur une campagne de Modi pour renforcer l’accès à internet et aux smartphones dans le pays, n’est qu’un développement marginalisant les plus pauvres, spécialement les ruraux. Modi avait promis, pour se faire élire, de créer 20 millions d’emplois par an. 11 millions d’emplois ont été détruits l’année d'avant : une première depuis près de trente ans. Les ravages de la sécheresse, dans le Maharastra particulièrement, dont parlait la presse internationale quelques jours avant les résultats de l'élection, n'étaient que le dernier exemple en date de la misère dans les campagnes et les villes, frappant encore plus sensiblement les derniers ayant accès à l’eau, notamment les Dalits (ou Intouchables) et les migrantEs internes.
Offensives et ripostes
À l’annonce des résultats, le siège du Parti communiste d’Inde à Begusarai au Bihar était attaqué par des partisans de Modi. Ce vieux parti stalinien lié à l’URSS et à la remorque du Congrès durant des décennies, présentait dans cette circonscription Kanhaiya Kumar, leader étudiant assez connu car poursuivi pour sédition comme élément « antinational ». Largement battu à ces élections, il était toujours de trop. Comme bien d’autres dans la société rêvée de l’extrême droite hindouiste. Et l’ensemble des ennemis des hautes castes sont pris pour cibles depuis des années, leurs soutiens poursuivis jusque dans les universités, espaces auparavant relativement protégés d’un État arbitraire. Mais personne ne se laisse faire.
Prison des peuples et des minorités, l’Inde de Modi est, aussi, un espace dans lequel se développent des corridors industriels groupant de plus en plus de travailleurEs n’ayant d’autres choix pour défendre leurs intérêts que celui de la confrontation avec les capitalistes et leur État. Remplaçant le parti du Congrès pour devenir le principal parti de la bourgeoisie, le BJP sème terreurs et divisions dans la classe ouvrière d’Inde. C’est pourtant elle qui pourrait permettre à l’ensemble de la société du sous-continent indien d’emprunter une autre voie, une voie dessinée dans les luttes sociales agitant fréquemment zones industrielles et secteurs plus dispersés, ces dernières années.41
Contre la discrimination et la répression
Depuis le 11 décembre 2019, une loi proposée par le parti du Premier ministre indien, le BJP, et votée par le Parlement, provoquait des manifestations rassemblant des dizaines de milliers de personnes. En 15 jours, la répression policière de ces manifestations a fait 25 morts et des dizaines de blessés.
Cette loi modifiant la citoyenneté – Citizenship Amendment Act (CAA) – était censée faciliter la naturalisation d’immigrants fuyant les persécutions religieuses dans les pays voisins du Bangladesh, du Pakistan et d’Afghanistan. Mais les dispositions de la loi s’adressaient aux minorités hindoue, chrétienne, bouddhiste, jaïniste, parsi et sikh, à l’exclusion des musulmans, sous prétexte que ces derniers ne sauraient être persécutés dans des pays musulmans.
Le CAA a donc indigné nombre d’Indiens, et pas seulement de confession musulmane, par son caractère discriminatoire, visant à diviser encore plus la population.
Depuis leur arrivée au pouvoir en 2014, le parti nationaliste hindou BJP et le Premier ministre Narendra Modi jouaient sur les préjugés de la fraction hindouiste pour faire passer leur politique antiouvrière et les attaques contre les plus pauvres.
La loi CAA apparaissait comme une étape supplémentaire, au demeurant provocatrice, dans la discrimination à l’égard des 14 % d’Indiens de confession musulmane, soit 201 millions sur 1,3 milliard d’habitants du sous-continent , et dans la volonté de jouer la division.
L’intérêt du gouvernement était aussi, et surtout, de détourner l’attention populaire des promesses de campagne non tenues, de la croissance économique en berne (5 % en 2019 au lieu des 6,1 annoncés), de la corruption du pouvoir à tous les niveaux, du chômage (9 millions d’emplois supprimés en six ans) et de la pauvreté qui continuait de toucher 800 millions de personnes, contraintes de vivre avec moins de 2,5 euros par jour.
Suite à la répression meurtrière contre les manifestants, notamment contre les cortèges étudiants, la colère des manifestants, partie du Nord-Est mais exprimée ensuite dans les principales villes du pays, a été au-delà de l’opposition à la loi. L’annonce par Modi, le 22 décembre, d’une campagne destinée à convaincre, en rencontrant des millions de familles, en organisant des rassemblements à travers le pays et en tenant des dizaines de conférences de presse, ne semblait pas avoir découragé les manifestants, qui se sont rassemblés dès le lendemain à Delhi et ailleurs.42
Modi réélu mais affaibli
En juin 2024, sorti vainqueur des élections législatives indiennes, Narendra Modi a été désigné comme Premier ministre pour un troisième mandat consécutif. Mais il n’a pas reçu le plébiscite auquel il avait appelé le milliard d’électeurs que compte l’Inde.
Malgré la propagande, les arrestations, les menaces, les sanctions fiscales contre l’opposition et les fraudes, son parti, le Bharatiya Janata Party (BJP), n’a obtenu que 240 députés, soit une perte de 63 sièges. C’est en deça des 272 nécessaires pour disposer de la majorité absolue à la chambre basse du Parlement, et surtout c’est loin des 400 qui étaient l’objectif martelé depuis des mois par les médias et les réseaux sociaux relayant sa propagande. S’il atteignait cette barre, Modi se faisait fort de modifier la Constitution, héritée du mouvement pour l’indépendance en 1947, dans un sens autoritaire et ouvertement discriminatoire envers les musulmans. Durant sa campagne, le BJP n’a eu en effet de cesse de désigner les 200 millions d’Indiens de confession musulmane comme des « infiltrés », prétendument hostiles par nature à la culture hindoue et ainsi assimilés à des ennemis de l’intérieur. Cette ficelle du nationalisme et de l’hindouisme, usée jusqu’à la corde, n’a pas suffi.
Le symbole de ce revers a été la défaite du BJP dans la circonscription d’Ayodhya où, en janvier 2024, Modi avait inauguré avec faste un temple hindou sur l’emplacement d’une mosquée détruite en 1992 par des extrémistes, ce qui avait provoqué alors une vague d’émeutes et des milliers de morts. L’État de l’Utar Pradesh, le plus peuplé de l’Union indienne, où se situe ce temple et qui est dirigé par un moine du BJP réputé pour son fanatisme, a également voté en majorité pour l’opposition à Modi.
Il semble que le BJP ait fortement reculé dans les zones rurales parmi les paysans pauvres, les basses castes et les dalits, ces opprimés désignés par la religion hindoue comme des intouchables ou des parias et employés aux tâches les plus pénibles et les plus mal payées. Le moins que l’on puisse dire est que les discours triomphalistes de Modi dépeignant l’Inde comme une superpuissance économique apportant fierté et prospérité à sa population n’ont pas convaincu.
L’insolente prospérité des grandes dynasties de milliardaires indiens depuis plus d’une décennie, les Mukesh Ambani, Gautam Adani et autres Akshmi Mittal, tranche en effet avec le sort des centaines de millions de personnes réduites à la plus grande pauvreté, au chômage et à une précarité permanente dans les campagnes comme dans les villes.
Le BJP de Modi devra donc, pour gouverner, composer avec l’appui de divers partis régionaux liés à lui dans le cadre d’une coalition, l’Alliance démocratique nationale (NDA). Rien ne dit cependant que cela mettra un coup d’arrêt à sa politique en faveur des nantis ni même à sa démagogie et à ses attaques envers les musulmans sur lesquelles ce parti de 180 millions de membres s’est construit.
L’opposition, largement unie derrière le Parti du Congrès à la faveur de ce scrutin au nom de la lutte contre la « dictature de Modi », bien que minoritaire, sort renforcée et attend son heure. Mais la classe ouvrière, les chômeurs, les petits exploitants agricoles et les centaines de millions de prolétaires opprimés que compte l’Inde n’ont rien à attendre de ce parti et de ses alliés qui ont, tout comme Modi et le BJP, gouverné l’Inde durant des décennies pour le compte de la grande bourgeoisie. Il leur faudra combattre leurs ennemis de classe, la dictature sociale de la bourgeoisie et le carcan de l’impérialisme. C’est en en prenant conscience qu’ils pourront unir leurs forces et changer leur sort.43
Paradis pour les riches, enfer pour les pauvres
À la mi-juillet 2024, un événement a capté l’attention des médias du monde entier : le mariage d’Anant Ambani, le fils cadet de Mukesh Ambani, l’homme le plus riche d’Asie, par ailleurs proche et très intéressé soutien du Premier ministre indien Narendra Modi.
Propriétaire de Reliance, un groupe présent notamment dans la pétrochimie, les télécoms, les médias et la grande distribution, Mukesh Ambani disposait alors de 122 milliards de dollars de fortune personnelle. De quoi assurer les faux-frais d’une cérémonie d’un faste aussi écœurant que révélateur du parasitisme des possédants. Comme il convient dans les grandes familles bourgeoises du monde entier, ce rejeton du clan Ambani s’est uni avec l’héritière d’une autre dynastie, Radhika Merchant, fille du richissime dirigeant du groupe pharmaceutique Encore Healthcare.
Après un « pré-mariage » au printemps en présence des milliardaires Bill Gates et Mark Zuckerberg, qui aurait coûté 150 millions de dollars, 600 autres auraient cette fois été dépensés pour la véritable cérémonie. Outre des stars du show-biz et des PDG de grandes entreprises, dont ceux de Samsung et du pétrolier Aramco, de nombreux responsables politiques y ont accouru à plat ventre.
Tandis que la grande bourgeoisie prospère et se pavane, 800 millions d’habitants sur le milliard et demi que compte aujourd’hui l’Inde continuent de dépendre de l’aide alimentaire et vivent péniblement avec moins de deux euros par jour. Disposer d’un logement ou d’un emploi dignes de ce nom, de l’accès à l’eau potable, à l’électricité ou même à des toilettes, reste inaccessible au plus grand nombre.
Alors même que la cérémonie du mariage des « nouveaux maharajas » se déroulait des semaines durant, des dizaines d’infrastructures majeures s’effondraient à la suite des intempéries, notamment des ponts et des aéroports, y compris les plus récemment bâtis ou rénovés, dont celui de la capitale fédérale, New Delhi. La fortune des patrons du BTP, qui prospèrent en vidant les caisses des 28 États que compte l’Union indienne et celles de l’État fédéral, ne sera, elle, pas affectée.
Un mariage obscène de milliardaires, un sous-développement et une misère qui suinte par tous les pores de la société : voilà le reflet en Inde de la pourriture de l’économie capitaliste.44
Sources