La civilisation chinoise est la civilisation actuelle dont les origines directes sont les plus anciennes. Depuis plus de 4000 ans, des dynasties successives ont développé un système bureaucratique élaboré, donnant aux paysans chinois un avantage important par rapport aux nomades et aux montagnards voisins. La civilisation chinoise a pu exister en tant que telle par le développement d'une idéologie nationale commune basée suivant les époques sur les rites ancestraux et chamaniques, le confucianisme, le taoïsme ou le bouddhisme et par une langue écrite commune qui permet de créer un lien entre les différents dialectes qui, s'ils se prononcent différemment, s'écrivent de la même manière. Lorsque la Chine fut conquise par les tribus nomades du Nord, comme les Mongols au XIIIe siècle, les envahisseurs adoptèrent tôt ou tard les coutumes de la civilisation chinoise et réutilisèrent le système administratif Han pour gouverner l'empire. La culture chinoise a ainsi pu se développer de façon progressive et durable.
Les premières dynasties
Les historiens chinois ont traditionnellement commencé leurs récits de l'histoire chinoise avec l'empereur Jaune, souverain civilisateur mythique, puis la fondation de la dynastie Xia par Yu le Grand au XXIe siècle av. J.-C. Cette dynastie est considérée comme mythique, même si certains historiens chinois se basent sur la découverte d'un site archéologique à Erlitou pour soutenir son caractère historique. C'est de cette période que date le début de la métallurgie donc le début de l'âge de bronze chinois. C'est aussi de cette période que remontent les plus anciennes écailles de tortues marquées de signes et des poteries décorées.
Elle est suivie de la dynastie Shang (environ XVIe siècle av. J.-C. – 1045 av. J.-C.), qui occupait la moyenne vallée du fleuve Jaune. Les découvertes archéologiques prouvent au moins l'existence de la dynastie Shang. La Chine des Shang possédait une culture avancée, quelque peu différente de la civilisation chinoise postérieure, avec des cités-palais, une écriture, des pratiques divinatoires, la métallurgie du bronze (notamment dans la fabrication de vaisselle de sacrifice) et l'utilisation des chars. Les fouilles archéologiques et les inscriptions sur les objets en bronze donnent une idée de la société Shang. Une famille royale occupe le sommet d'une hiérarchie sociale clanique, avec des chefs de lignée qui perpétuent le culte familial.
Les Shang pratiquaient la divination à l'aide d'os d'animaux brûlés ou scapulomancie (le plus souvent des carapaces de tortue), dont on interprétait les craquelures, et qui portent des inscriptions divinatoires. Cette écriture archaïque témoigne d'une extraordinaire continuité jusqu'aux caractères chinois actuels.
Il est maintenant établi que les Shangs étaient en contact avec un peuple indo-européen, les Tokhariens, que les Chinois appelaient les Quanrong (soit rong-chiens). De caractère guerrier, ces derniers effectuaient de fréquentes incursions en Chine. Ce sont eux qui auraient introduit le char en Chine.
À la fin du IIe millénaire av. J.‑C., une seconde culture commence à émerger dans la vallée de la rivière Wei, celle des Zhou. Au cours du XIIe siècle av. J.-C., les Zhou renversent les Shang-Yin. Leur dynastie est la première pour laquelle il existe une tradition historique fiable. Elle semble avoir commencé à gouverner par un système de bureaucratie centralisée. Les rois portent le nom de tianzi (« fils du Ciel »), qui légitime leur pouvoir par un mandat céleste. Cette conception perdurera jusqu'à la fin de l'Empire chinois au début du XXe siècle.1
Le mandat du Ciel
Le « mandat du Ciel » est un concept chinois apparu sous la dynastie Zhou qui a permis d'affirmer la légitimité du pouvoir des Empereurs de Chine. Il est fondé sur l'approbation que le Ciel accorde aux dirigeants sages et vertueux, approbation qu'il cesse d'accorder si ceux-ci ont une conduite mauvaise ou sont corrompus.
Par la suite, le concept permit d'appréhender les manifestations naturelles comme des messages du Ciel. Les catastrophes naturelles étaient ainsi perçues comme des signes témoignant de la réprobation du Ciel, ce qui légitimait le peuple à se rebeller, pour qu'une dynastie plus vertueuse se voie alors confier le Mandat du Ciel.
Le Mandat du Ciel est similaire à la notion européenne de « roi de droit divin ». Dans les deux cas, le but est de légitimer le pouvoir du souverain par une approbation divine. Une différence fondamentale repose cependant dans le fait que le droit divin européen confère une légitimité sans condition, alors que le Mandat du Ciel chinois était sous la condition d'une juste conduite du souverain.
Ainsi, une révolution n'est jamais légitime dans une « monarchie de droit divin », telle que l'était la monarchie française. En Chine au contraire, la philosophie du Mandat du Ciel approuve que l'on renverse un souverain injuste.
Les historiens chinois ont interprété le succès d'une révolte comme étant justement une preuve que le Mandat du Ciel avait été retiré à la dynastie pour être remis en de meilleures mains.
En Chine, le droit de se rebeller contre un souverain injuste est donc un élément constant de la philosophie politique depuis la dynastie des Zhou.2
Par ailleurs, les souverains zhou confient l'administration de certains territoires à des familles liées à la maison royale. Ces principautés portent le nom de guo, qu'on traduit par « fief ». Quelques historiens ont qualifié ce système de féodal, tandis que d'autres s'opposent à cette dénomination qui étend trop le sens de féodal et qui implique avec le système féodal européen des similitudes qui n'existent pas.
L'époque des Zhou est traditionnellement divisée en deux périodes : celle des Zhou occidentaux (1045-770 av. J.-C.) et celle des Zhou orientaux (770-256 av. J.-C.), selon l'emplacement de leur capitale.
Au Xe siècle, les Zhou occidentaux instaurent un système de garnisons chapeautées par des membres de la famille royale afin de contrôler l'intérieur du pays. L'allégeance de ces seigneurs est sans cesse réaffirmée par des présents et des visites calquées sur le modèle imposé par la hiérarchie familiale. Mais les siècles passant les relations avec le pouvoir central se font de plus en plus distantes, les traditions locales prenant le pas sur les traditions familiales, rendant l'influence du chef de famille symbolique, le Roi des Zhou, de plus en plus fantoche.
Des attaques barbares du Nord et de l'Ouest, qui vont jusqu'à piller la capitale occidentale des Zhou, obligent la famille royale à se replier en 771 av. J.-C. à Luoyang, la capitale orientale (période des Zhou orientaux).
Cette dernière période, caractérisée par le déclin du pouvoir royal, correspond plus ou moins avec deux périodes qu'on appelle « Printemps et Automnes »( 春秋时代; pinyin: chūn qīu shí daì) et « Royaumes combattants » ( 戰國 / 战国; pinyin: zhàn guó).
L'époque des Printemps et Automnes
Le pouvoir se fragmente au cours de la période des Zhou orientaux, époque que les annales compilées par Confucius nomment période des Printemps et Automnes. On considère généralement qu'elle s'étend de 770 à 453 av. J.-C. À cette époque le souverain ne dispose guère plus que d'une autorité morale. Les principautés deviennent héréditaires et des conflits militaires font émerger de grands États qui absorbent les plus petits. On peut distinguer les principautés du centre (par exemple le Jin ou le Qi) des principautés périphériques (le Qin ou le Chu). Dans un premier temps, les principautés du centre jouent un rôle de chef de confédération, face à la menace de tribus barbares. À partir du VIe siècle av. J.-C. les royaumes périphériques, tels que le Chu dans la vallée du Yangzi Jiang, prennent l'ascendant.
C'est à cette époque que fleurissent les « cent écoles » (ce nombre est symbolique). Dans un monde en bouleversement, éclot une série de mouvements philosophiques tels que le confucianisme, le taoïsme, le légisme, le moïsme, qui cherchent à donner des solutions à la crise politique et économique.
Les Royaumes combattants
Comme la consolidation politique continue, il ne reste que sept États principaux. La période durant laquelle ces quelques États se combattent les uns les autres est connue sous le nom de période des Royaumes combattants, dont on considère généralement qu'elle s'étend de 453 à 221 av. J.-C. C'est effectivement une période d'affrontements, tant à l'intérieur des États entre le pouvoir central et les grandes familles, qu'à l'extérieur, entre États.
Les conflits opposent des armées de fantassins, tandis que le rôle des chars diminue. Une nouvelle arme apparaît (l'arbalète) et les Chinois adoptent la cavalerie des nomades du Nord.
Le système économique est également profondément modifié. La mise en culture de nouvelles terres procure au gouvernement central des revenus qui lui permettent de se dégager de l'influence des grandes familles. Les progrès techniques sont aussi remarquables : par exemple la fonte remplace progressivement le bronze.
Bien qu'il y ait un roi Zhou jusqu'en 256 av. J.-C., il ne dispose plus d'aucun pouvoir. Cependant dans les textes qui nous sont parvenus l'idée de préserver les valeurs de la maison des Zhou apparaît très souvent : les Zhou conservent une autorité morale mais sans l'autorité politique et militaire qui devrait l'appuyer.
Paradoxalement cette période de guerre quasi ininterrompue va donner naissance aux plus grands courant philosophiques de la Chine.
- C'est désolé de la perte du sens moral de ses contemporains qu'un certain Kongfuzi (plus connu sous son nom latin Confucius) répand son enseignement pour résister activement au délitement des valeurs morales et rituelles dans la société, mais son action n' enrayera pas l' émergence des royaumes combattants.
- Menzi (plus connu sous son nom latinisé Mencius), dit-on élève de Confucius, critique la société aristocratique, qu'il tient pour responsable des gâchis occasionnés par ces guerres et des nombreuses inégalités sociales.
- Le philosophe Zhuangzi, considéré ultérieurement comme taoïste, écrit aussi à cette période que l'homme doit vivre en adéquation avec la nature et la Voie. Il s'oppose à la conduite rituelle de Confucius, qu'il utilise pourtant comme un personnage fictif et légendaire de ses contes philosophiques, souvent en binôme avec Laozi (Lao-Tseu).
On peut retenir de cette période la naissance d'une pensée quasi-positiviste qui discute la conduite de l'Homme sans distinction. L'émergence d'une nouvelle classe, les shi, que les princes prennent à leur service pour leur capacités (littéraires, artistiques, martiales etc.) et non plus pour leur naissance, est peut-être un premier pas vers le système plus méritocratique qu'instaurent les examens impériaux sous les Han et non plus le népotisme chinois antérieur même aux Shang.
L'empire chinois
L'Empire Qin (221 a 207 av. J.-C.)
De par son emplacement la principauté des Qin est très souvent exposée aux invasions des « barbares » du Nord-Ouest et la fréquence de ces incursions harasse les vertus guerrières des Qin. Cependant le territoire est naturellement fortifié par les montagnes et il est assez peu attaqué par les autres princes feudataires. La longévité des princes de Qin, l'utilisation précoce de techniques d'irrigation et le respect des rites confucéens qui unifie le peuple de la principauté leur permet de se livrer à une guerre totale.
Vers 220 av. J.-C., le prince Yin Zheng de la principauté Qin parvient à conquérir les autres États et se proclame lui-même premier empereur de la dynastie Qin, avec le titre de Qin Shi Huangdi, en référence aux Trois Augustes. Bien que son règne ne dure qu'onze ans, il réussit à soumettre de grandes parties de ce qui constitue le territoire actuel des Han et à l'unifier sous un gouvernement étroitement centralisé basé à Xianyang (près de Xi'an). Il débute également la construction de ce que l'on appelle aujourd'hui la Grande Muraille. Cependant son successeur Qin Er Shi n'est pas en mesure de poursuivre son œuvre. La dynastie des Qin s'effondre et la dynastie Han lui succède après une période de guerres civiles.
Les fonctionnaires sont recrutés au niveau central et une grille des salaires est établie pour créer un système qui perdure encore de nos jours. Les Qin entreprennent l'unification de la monnaie, des poids et mesures ainsi que de l'écriture : Qin Shi Huandi parvient ainsi à imposer une culture commune à l'empire malgré une évolution différente de l'écriture ossécaille dans les différentes principautés.
L'Empire Han (202 AV. J.-C.-220 AP. J.-C.)
La dynastie Han est la première à adopter le confucianisme, qui devient le soutien idéologique de toutes les dynasties jusqu'à la fin de la Chine impériale.3
Le confucianisme
L'influence de Confucius en Asie orientale est telle qu'on peut la comparer à celles de Platon et Jésus en Occident. Il n'est pas le fondateur d'une religion, mais a créé avec ses disciples, sur la base de la pensée de son époque, dont l'universalisme, un système rituel achevé et une doctrine à la fois morale et sociale, capable de remédier selon lui à la décadence spirituelle de la Chine de l'époque.
La morale confucéenne
Confucius est convaincu que la réforme de la collectivité n'est possible qu'à travers celle de la famille et de l'individu. Les hommes de l'Antiquité, dit-il, « qui voulaient organiser l'État, réglaient leur cercle familial ; ceux qui voulaient régler leur cercle familial, visaient d'abord à développer leur propre personnalité ; ceux qui voulaient développer leur propre personnalité rendaient d'abord leur cœur noble ; ceux qui voulaient ennoblir leur cœur rendaient d'abord leur pensée digne de foi ; ceux qui voulaient rendre leur pensée digne de foi perfectionnaient d'abord leur savoir ».
Selon Confucius, la vertu est une richesse intérieure que tout homme peut acquérir, étant donné que la nature humaine n'est ni bonne ni mauvaise ; aussi tout homme a-t-il la possibilité de devenir un sage, ou de se comporter comme un sot. L'artiste chinois Fang Lijun (né en 1963) illustre bien cette vision du monde lorsqu'il commente ses tableaux qui représentent des hommes hybrides surdimensionnés, pour la plupart rasés, ayant perdu leur individualité, dont on ne sait s'ils rient ou pleurent : « Ces hommes sont comme des billes qui roulent et changent immédiatement de direction lorsqu'elles rencontrent le moindre obstacle ; ou bien ils sont comme des billes immobiles qui commencent à rouler à la moindre inclination. Les hommes ne sont ni cruels ni bons ; leur comportement dépend toujours des circonstances dans lesquelles ils agissent ». Confucius, dans la société, répartit les hommes en trois groupes. Les hommes parfaits, ou sages, représentent le modèle qu'il faut suivre une fois que l'on a atteint le degré de perfection le plus élevé, comme ce fut le cas, par exemple, des Empereurs de la Chine ancienne. Puis, viennent les nobles, ou les hommes supérieurs. Enfin les hommes communs constituent le peuple.
La finalité de la morale confucéenne est la noblesse spirituelle, dont le concept central est Ren, la bienveillance, qui se base sur Li, la moralité.4
Le Li est un concept très complexe qui peut se définir comme l'harmonie entre l'homme et l'ordre général du monde dans tous les aspects de la vie, depuis l'observation des rites religieux gouvernementaux et familiaux jusqu'aux règles de comportement de vie en société.
Le Li guide l'homme dans ses devoirs aussi bien envers les autres hommes (respect, tolérance, pardon, fidélité, dévouement, confiance, contrôle de soi) qu'envers les êtres spirituels supérieurs (le culte rendu aux divinités et aux ancêtres).5
Le Ren est l'autre concept essentiel de l'éthique du confucianisme qui peut être traduit par « bienveillance ». C'est une vertu d'humanité, de mansuétude, recherchée par l'homme de bien (junzi), qui se réfère au bien qu'un homme peut faire à un autre. La pratique du ren a pour norme li, la moralité.
Les composantes du ren concernent les relations de l'homme confucéen : parents, souverain, amis. La piété filiale y est considérée comme le ciment des rapports sociaux et hiérarchiques : « Être bon fils, être simplement bon fils et bon frère, c'est déjà prendre part au gouvernement ». (Entretiens, II, 21). Le ren est donc essentiellement relationnel. Le caractère chinois se compose de deux éléments « homme » et « deux ».6
À la lumière de l'analyse de la littérature classique confucéenne qui doit être considéré comme le support des préceptes confucéens, il apparaît clairement que le confucianisme a servi dans l'histoire de l'Asie de l'Est d'outil politique pour les gouvernants permettant la constitution de barrières hermétiques entre les divers groupes sociaux, mais a particulièrement institué un ordre hiérarchique très marqué au sein même du cercle familial, où l'épouse doit être soumise aux ordres de son mari, à qui elle doit témoigner quotidiennement son respect et sa gratitude. Ainsi, selon la morale confucéenne, dans cette même dynamique de pacification du corps social, d'ordre et d'harmonie, les enfants se doivent d'être obéissants à leurs aînés et faire preuve en toute situation de piété filiale (父母愛之, "aimer ses parents"). Plus globalement, le confucianisme permet l'émergence d'une classification verticale très poussée des couches de la société, érige en tant que dogme l'obéissance aux puissants, et contribue à placer au centre l'homme, la femme n'ayant que peu voix au chapitre au regard des textes classiques. Même si l'importance des principes moralistes confucéens a quelque peu décliné en République populaire de Chine à la suite de la Révolution culturelle, l'influence latente que le confucianisme exerce encore de nos jours par exemple sur le modèle social de la Corée du Sud mais aussi du Japon (respect des ancêtres, piété filiale, obéissance aux aînés, patriarcat, etc ...), est centrale.7
Ainsi, à la lumière de l'analyse de la littérature classique confucéenne qui doit être considérée comme le support des préceptes confucéens, il apparaît clairement que le confucianisme a servi dans l'histoire de l'Asie de l'Est d'outil politique pour les gouvernants permettant la constitution de barrières hermétiques entre les divers groupes sociaux, le confucianisme a donc permis l'émergence d'une classification verticale très poussée des couches de la société, érigé en tant que dogme l'obéissance aux puissants.8
À l'instar de Jésus qui a laissé le pouvoir politique entre les mains de César, Confucius a érigé en tant que dogme l'obéissance à César.
Sa philosophie reposait principalement sur les concepts de LI et de REN.
Dieu nous dit aujourd'hui : « LIS » les nouvelles écritures et prends les « RENES » du pouvoir.
Confucius est mort en 479 av. J.-C.
479 = GID
GID = GUIDE
Dieu a GUIDÉ les hommes vers Confucius et la soumission envers les puissants mais il nous GUIDE aujourd'hui vers MOZI afin de briser nos chaînes.
Mozi
Mozi est un philosophe chinois qui vécut de 479 à 392 av. J.-C. pendant les périodes des Printemps et des Automnes et des Royaumes combattants. Il commencera par adhérer au confucianisme avant de s'en démarquer significativement et de créer sa propre école de pensée (moïsme) dont les thèses se révéleront être une remise en cause à la fois des enseignements confucianiste et taoïste. Loin de se borner à la seule recherche doctrinale, cette école va s'organiser au cours des IVe et IIIe siècles en un mouvement militaro-religieux, composé de redresseurs de torts et d'ardents défenseurs de la paix par la création de brigades initiées aux arts martiaux, ayant uniquement un but d'interposition. On peut aussi remarquer un antimilitarisme aigu dans son discours certainement lié à la situation de la Chine à ce moment de son histoire (Royaumes combattants). « Le plus glorieux des conquérants responsable de quantité de morts, n'est qu'un meurtrier incomparablement plus criminel que l'assassin d'un seul homme. »
L'œuvre
L'ouvrage contenant la pensée de Mozi et de ses adeptes place le critère d'utilité au centre de sa démarche. Le seul critère sur la base duquel doit finalement être jugée une doctrine est le bien qu'elle apporte au peuple. Ce point de vue amène Mozi à effectuer une charge en règle contre Confucius qui privilégie un point de vue éthique. L'exemple le plus fréquemment cité est celui des rites funéraires que la tradition de piété filiale et la stricte observance des rites préconisées par Confucius rendent extrêmement contraignants. Les moïstes considèrent qu'une période de deuil de trois ans généralement observée lors de la perte d'un parent proche, non seulement nuit à la santé de celui qui le porte mais se révèle également nuisible pour la collectivité étant donné qu'elle constitue un frein à l'activité économique.
Les gouvernants ne sont pas plus épargnés : les dépenses somptuaires de la noblesse, les corvées, les impôts et surtout les guerres sont à proscrire car elles sont contre-productives et aboutissent à la ruine des États et à la misère du peuple. Mozi accuse les gouvernants « d'épuiser le peuple à force de corvées et de le ruiner à force d’impôts. Innombrables sont ceux qui meurent de froid ou de faim. En plus de cela, les grands de ce monde lèvent des armées pour attaquer les pays voisins ; ces expéditions durent parfois une année entière, au minimum des mois. Pendant tout ce temps, hommes et femmes sont séparés, ce qui est un sûr moyen de faire diminuer la population. Innombrables sont ceux qui meurent de mauvaises conditions de logement, d'alimentation irrégulière, de maladie, pendant que d'autres se font tuer dans des embuscades, des incendies, des assauts sur des forteresses ou des batailles rangées. »
Le concept d'amour universel développé par les moïstes n'est pas similaire à l'amour pour autrui défendu par les confucéens en ce qu'il ne relève pas du sentiment ou de l'émotion mais plutôt d'un souci d'équité. L'amour selon les confucéens procède par cercles concentriques, partant du noyau de la famille et s'étendant vers des sphères de plus en plus larges : les relations de travail, la ville, sa région, son pays et enfin le monde. La priorité va donc d'abord à ses proches qui méritent le plus notre amour et notre soutien, et puis envers les gens avec qui nous avons des relations sociales variées se caractérisant dans l'idéal confucéen par une « éthique de réciprocité » des dons et des services. L'amour confucéen est aussi un amour hiérarchisé qui reconnaît dans l'affection et la bienveillance toutes les obligations que se doivent les individus selon leur position dans l'ordre social. La célèbre sentence de Confucius : « Entre les quatre mers, tous les hommes sont frères » doit être ainsi comprise non comme un idéal d'égalité entre les hommes, mais bien comme un idéal de bienveillance et de mansuétude au sein d'un ordre hiérarchique inégalitaire. En effet, le terme chinois pour frère est xiongdi 兄弟, qui se décompose en deux caractères : xiong 兄 « grand frère » et di 弟 « petit frère ». Or pour Confucius, le rapport grand frère/petit frère est de nature inégalitaire : le petit frère doit le respect envers son grand frère ; et le grand frère doit protéger et conseiller son petit frère.
L'amour que prône Mozi est par contre un amour universel (jian'ai, 兼愛), un amour qui ne fait pas de choix partial entre les personnes aimées, mais qui s'adresse de manière égale à toute l'humanité : « Pratiquer la vertu d'humanité (ren), cela consiste à s'employer à promouvoir l'intérêt général et à supprimer ce qui nuit à l'intérêt général ». Selon Mozi, tout le mal sur Terre provient de la haine des hommes et de la volonté de les spolier et de les opprimer. Or cette haine provient de l'amour de soi-même au détriment des autres ainsi que de l'amour des siens au détriment des étrangers et des inconnus : « À présent, les seigneurs féodaux ont appris à n'aimer que leur propre État et non ceux des autres. C'est pourquoi ils n'ont aucun scrupule à attaquer l'État des autres. Les chefs de maison n'ont appris à n'aimer que leur propre maison et non celle des autres. C'est pourquoi ils n'ont aucun scrupule à usurper d'autres maisons. Et les individus n'ont appris qu'à aimer eux-mêmes et non autrui. C'est pourquoi ils n'ont aucun scrupule à faire du tort à autrui ».Tant que les hommes auront un amour qui fait des distinctions (bie, 别), il y aura des conflits puisque certaines personnes vaudront mieux que d'autres et que, pareillement, certaines contrées vaudront mieux que d'autres. On cherchera alors à s'en emparer par la force par esprit de conquête et de domination. L'amour par assimilation (jian, 兼) au contraire nous guérit de ces distinctions et favorise grandement la paix au sein de la société : « Il faut donc considérer l'état des autres comme le sien, la maison des autres comme la sienne, la personne d'autrui comme soi-même. Quand les seigneurs féodaux s'aiment les uns les autres, il n'y a plus de guerres ; quand les chefs de maison s'aiment les uns les autres, il n'y a plus d'usurpations réciproques, quand les individus s'aiment les uns les autres, il n'y a plus de torts réciproques. (...) Quand tous les hommes de par le monde s'aiment les uns les autres, le fort n'abuse pas du faible, le grand nombre n'opprime pas le petit nombre, le riche ne se moque pas du pauvre, le grand ne méprise pas le humble et le rusé ne trompe pas l'ingénu ». L'amour selon Mozi suppose l'égalité entre les êtres humains et la primauté du bien commun sur les intérêts personnels. Cet amour universel permet d'octroyer des bienfaits et la paix pour l'ensemble de la population.
Le sens du juste hautement subjectivé par Confucius en ce qu'il s'exprime en situation, laissant l'homme face à son libre-arbitre et à son aptitude à la perfectibilité, est battu en brèche par Mozi qui n'a qu'une confiance toute relative dans la nature humaine (sentiment partagé par les légistes). Pour lui, le sens du juste est un concept qui doit partir du sommet de la pyramide sociale et descendre tous les échelons. Dans ce cadre, la stricte obéissance à ses supérieurs ainsi que la peur du châtiment deviennent les gages de la stabilité et du contrôle social. Ce principe s'applique au sommet de la hiérarchie, le fils du Ciel (l'empereur) tient son sens du juste du Ciel lui-même. Le Ciel retrouve donc chez Mozi une personnalité, une pensée et une volonté qui importait peu pour les confucéens, étant donné que le contrôle de la conduite d'un individu devait plutôt être soumis à la honte de trahir le principe de l'humain plutôt qu'à la crainte de la sanction.
« Ceux qui se conforment à la volonté du ciel et qui cherchent à être bénéfiques les uns avec les autres sont sûrs d'être récompensés. Ceux qui vont contre la volonté du ciel et qui n'éprouvent que haine les uns pour les autres sont sûrs d’être punis. »9
Mozi est né en 479 av. J.-C.
479 = GID
GID = GUIDE
Confucius est mort en 479 av. J.-C.
479 = GID
Tu dois choisir la direction que tu veux prendre, deux chemins s'offrent à toi : celui de la soumission envers les puissants ou celui du combat contre les puissants.
Contrairement à Confucius, Mozi dénonçait les dépenses somptuaires de la noblesse, les corvées, les impôts et surtout les guerres qu'il souhaitait proscrire car elles étaient contre-productives et aboutissaient à la ruine des États et à la misère du peuple. Mozi accusait les gouvernants « d'épuiser le peuple à force de corvées et de le ruiner à force d’impôts. Innombrables sont ceux qui meurent de froid ou de faim. En plus de cela, les grands de ce monde lèvent des armées pour attaquer les pays voisins ; ces expéditions durent parfois une année entière, au minimum des mois. Pendant tout ce temps, hommes et femmes sont séparés, ce qui est un sûr moyen de faire diminuer la population. Innombrables sont ceux qui meurent de mauvaises conditions de logement, d'alimentation irrégulière, de maladie, pendant que d'autres se font tuer dans des embuscades, des incendies, des assauts sur des forteresses ou des batailles rangées. »10
À l'instar de MOZI, je dénonce les crimes perpétrés par les puissants et je combats l'impérialisme qui ruine les États agressés et entraîne la misère des peuples, comme on peut le voir actuellement en Irak, en Afghanistan ou en Libye depuis les interventions militaires occidentales. Le message de Dieu se rapproche ainsi de celui de MOZI et j'ai d'ailleurs déchiffré les messages de Dieu en me rendant sur des sites internet comme Wikipédia par l'intermédiaire du navigateur MOZILLA firefox.
MOZILLA = MOZI LL A
LL = deux L = deux AILES
MOZI est né en 479 av. J.-C.
479 = GID
GID = GUIDE
À travers MOZILLA qui est un navigateur internet, Dieu te fait comprendre qu'il te GUIDE, car en consultant ce site internet, tu es un navigateur à la recherche d'un nouveau monde dans lequel Dieu existe, et si tu prends la bonne direction, tu obtiendras deux AILES dans le dos pour t'envoler un jour au paradis. Dieu met en lumière MOZI parce que ce dernier prônait un amour universel et il dénonçait l'impérialisme qui ensanglante aujourd'hui la planète, donc Dieu te GUIDE désormais vers L.O. et le NPA pour mettre un terme aux guerres impérialistes et renverser le système capitaliste afin que les richesses soient équitablement redistribuées entre chaque être humain sur Terre : c'est ça l'amour universel.
L'expression « Web 2.0 » désigne l'ensemble des techniques, des fonctionnalités et des usages du World Wide Web qui ont suivi la forme originelle du web. Elle concerne en particulier les interfaces permettant aux internautes ayant peu de connaissances techniques de s'approprier de nouvelles fonctionnalités du web. Les internautes peuvent d'une part contribuer à l'échange d'informations et interagir (partager, échanger, etc.) de façon simple, à la fois au niveau du contenu et de la structure des pages, et d'autre part entre eux, créant notamment le Web social. L'internaute devient, grâce aux outils mis à sa disposition, une personne active sur la toile.11
Le Web 2.0 nous permet ainsi d'échanger et de partager des informations et des idées. Le Web 2.0 symbolise la liberté.
20 = VIN
L'Alliance du VIN avec Jésus a laissé le pouvoir politique entre les mains de César et 2000 ans plus tard, ce dernier a accaparé la majeure partie des richesses de la Terre dont notamment les médias, mais il ne contrôle pas totalement internet, même s'il peut nous suivre à la trace lorsque nous surfons sur le Web.
Le VIN (20) symbolise ainsi le monopole et la soumission envers César.
Alors que le 2.0 symbolise internet donc le partage et une plus grande liberté.
Dieu supprime désormais le VIN (20) en changeant les termes de l'Alliance qu'il nous dévoile à l'aide du Web 2.0.
Dieu met ainsi un point final au règne de César en mettant un point entre le 2 et le 0.
Dieu change donc le 20 en 2.0.
Il nous libère de nos chaînes.
Par conséquent, Dieu met désormais en lumière MOZI et sa doctrine de l'amour universel contrairement à l'amour « hiérarchisé » de Confucius, ce qui signifie que nous devons pleurer aussi bien la mort d'une centaine de victimes françaises dans un attentat terroriste que la mort de 16 000 enfants tués chaque jour par la pauvreté. Et pour mettre un terme à ces tragédies, nous devons combattre leurs causes : l'impérialisme et le capitalisme.
Alors tu dois dorénavant choisir ton GUIDE et c'est la raison pour laquelle Confucius est mort en 479 av. J.-C. et que Mozi est né la même année.
479 = GID
Tu dois faire ton choix entre l'amour universel ou l'amour hiérarchisé : le NPA ou Les Républicains, le paradis ou l'enfer.
Comme l'a dit MOZI : « Ceux qui vont contre la volonté du ciel et qui n'éprouvent que haine les uns pour les autres sont sûrs d'être punis. »
L'Empire Han (suite)
Sous la dynastie Han, l'histoire et les arts s'épanouissent, de nouvelles inventions améliorent la vie et des empereurs comme Wudi renforcent et étendent l'Empire chinois en repoussant les Xiongnu (quelquefois assimilés avec les Huns), en soumettant des territoires à l'ouest, dans le bassin du Tarim, et au sud, au Viêt Nam. Avec l'établissement de la route de la soie, on observe pour la première fois l'apparition d'un commerce entre la Chine et l'Occident.
Mais au Ier siècle av. J.-C., le pouvoir des souverains han diminue et en l'an 9 de l'ère chrétienne, l'usurpateur Wang Mang fonde l'éphémère dynastie Xin. En 25, la dynastie Han est rétablie et dure jusqu'au début du IIIe siècle.
Période des Trois Royaumes
Puis il y eut encore une période de troubles durant laquelle trois États essayèrent de se partager le territoire de la Chine. Ce fut la période dite des Trois Royaumes.
L'Empire unifié des Jin (280-316), puis période du Nord et du Sud (316-581)
Bien que ces trois royaumes aient été réunis temporairement en 280 par l'empereur Wudi de la dynastie Jin, les barbares Wuhu ravagent le pays, provoquant un vaste exode des Chinois au sud du Yangzi Jiang. Avec les immigrants et les habitants du Sud, l'empereur Yuandi de la dynastie Jin met en place la première des cinq dynasties du Nord et du Sud qui résident à Jiangkang (près de l'actuel Nankin). Les barbares du nord sont unis une première fois par Fu Jian du Qin antérieur en 376 puis encore par Taiwudi, troisième empereur de la dynastie Wei du Nord en 439. La dernière unification signifie le début d'un groupe de dynasties (dynasties du Nord et du Sud).
L'Empire unifié des Sui (589-618)
La Chine est dirigée par deux dynasties indépendantes, l'une au Nord et l'autre au Sud. L'éphémère dynastie Sui réussit à unifier le pays en 589 après presque trois cents ans de séparation. C'est de cette époque que datent les premiers dictionnaires chinois indiquant la prononciation. La langue de cette époque est le chinois médiéval.
L'Empire unifié des Tang (618-907)
En 618, la dynastie Tang prend le pouvoir et une nouvelle ère de prospérité commence. Le bouddhisme qui s'est lentement introduit en Chine au Ier siècle, devient la religion prédominante et est largement adopté par la famille royale. Chang'an (l'actuelle Xi'an), la capitale de l'époque, est supposée être la plus grande ville du monde. Cependant, les Tang finissent aussi par décliner et une autre période de chaos politique suit, la période des cinq dynasties et des dix royaumes.
L'Empire Song (960-1279) et l'Empire Jin
En 960, la dynastie Song prend le pouvoir sur une grande partie de la Chine et établit sa capitale à Kaifeng tandis que la dynastie Liao gouverne la Mandchourie actuelle et une partie de la Mongolie. En 1115, la deuxième dynastie Jin arrive sur le devant de la scène. Elle annihile la dynastie Liao en dix ans et la dynastie Song elle-même perd la Chine du Nord et déplace sa capitale à Hangzhou. La dynastie Song doit aussi s'humilier en reconnaissant la suzeraineté de la dynastie Jin.
Dans les années qui suivent, la Chine est divisée entre la dynastie Song, la dynastie Jin et le Xia occidental, gouverné par les Tangoutes. Cette période permet de grandes avancées technologiques en Chine du Sud, en partie à cause de la pression militaire au Nord.
Les Mongols et la dynastie chinoise des Ming
Les Mongols vainquent la dynastie Jin, puis les Song du Sud après une longue guerre sanglante, la première où les armes à feu jouent un rôle important. S'ensuit une période de paix dans à peu près toute l'Asie, appelée pax mongolica. Des Occidentaux aventureux, comme Marco Polo, peuvent alors voyager dans toute la Chine et en rapporter les premiers récits à leurs compatriotes incrédules. En Chine, les Mongols se partagent entre ceux qui veulent rester dans les steppes et ceux qui veulent adopter les coutumes du peuple conquis. Kubilai Khan appartient au dernier groupe. Il établit la dynastie Yuan, la première qui dirige tout le pays, avec Pékin comme capitale (à l'instar de la dynastie Jin).
Le ressentiment de la population se traduit finalement par une révolte qui marque le début de la dynastie Ming en 1368. Cette dynastie arrive au pouvoir lors d'une période de renaissance culturelle et économique. L'armée régulière compte un million d'hommes. La Chine du Nord produit plus de cent mille tonnes de fer par an. Beaucoup de livres sont imprimés grâce à des caractères mobiles. La Chine peut à ce moment prétendre au statut de pays le plus avancé du monde.
Hongwu, le fondateur de la dynastie, pose les bases d'un État plus intéressé par les revenus du domaine agricole que par le commerce. Peut-être à cause du passé de Hongwu, ancien paysan, le système économique des Ming met l'accent sur l'agriculture. Au contraire, la dynastie Song se fiait aux marchands et aux négociants pour ses revenus. Le système foncier féodal (la tenure) des Yuan et de la fin des Song s'arrête avec l'établissement de la dynastie Ming. De grands territoires sont confisqués, fragmentés et loués ; l'esclavage privé est interdit. Par conséquent, après la mort de l'empereur Yongle, le petit paysan propriétaire prédomine dans l'agriculture chinoise. On peut estimer que ces lois ont pavé la voie de l'harmonie sociale et supprimé le pire de la pauvreté de l'ère mongole. Les lois contre les marchands et les restrictions sous lesquelles les artisans travaillent restent essentiellement les mêmes que sous les Song, mais dorénavant, les marchands étrangers de l'époque mongole tombent aussi sous le coup de ces lois et leur influence diminue rapidement.
Le rôle de l'empereur devient encore plus autocratique, bien que Hongwu conserve par nécessité l'aide de grands secrétaires pour traiter l'immense paperasserie de la bureaucratie. Celle-ci inclut des demandes (pétitions et recommandations pour le trône), les édits impériaux en réponse, divers rapports et les enregistrements de taxes.
Sous les Mongols, la population a baissé de 40 %, pour atteindre environ soixante millions d'individus. Deux siècles plus tard, elle a doublé. L'urbanisation progresse donc, à petite échelle, comme la population grandit et que la division du travail devient plus compliquée. De grands centres urbains, comme Nankin et Pékin, contribuent aussi à la progression de l'industrie privée. En particulier, les petites entreprises se spécialisent souvent dans le papier, la soie, le coton et la porcelaine. Dans nombre de régions, cependant, on assiste à la prolifération de petits centres urbains avec des marchés, plutôt qu'à la croissance de quelques cités importantes. Les marchés des villes vendent principalement de la nourriture avec quelques produits essentiels comme de l'huile ou des épingles.
Cette période correspond à une extension de la zone d'influence des Ming. Sous le règne de l'empereur Yongle, des expéditions chinoises explorent des terres et surtout des mers inconnues. L'apogée de cette période exploratrice est l'épopée de Zheng He, eunuque chinois qui va jusqu'en Afrique. Sa flotte, selon l'auteur britannique Gavin Menzies, aurait entrepris d'explorer la totalité du globe, atteignant l'Australie et les Amériques. Les Chinois, en encourageant les ambassadeurs des autres pays à leur payer des tributs et en se montrant eux-mêmes extrêmement généreux avec tous les États de leur zone d'influence, ne cherchent pas à retirer de bénéfices matériels de ces voyages, contrairement aux Européens qui commencent à explorer les côtes ouest de l'Afrique quelques décennies plus tard.
À la fin du XVe siècle, la Chine impériale interdit à ses sujets de construire des navires de haute mer et de quitter le pays. Les historiens contemporains s'accordent à voir cette mesure comme une réponse à la piraterie. Les restrictions sur l'émigration et la construction de navires sont largement levées au milieu du XVIIe siècle.
La Mission jésuite en Chine débute en 1582 quand les premiers prêtres de la Compagnie de Jésus arrivent dans le pays.
La dynastie Qing, Mandchoue
La dernière dynastie fut établie en 1644 quand les nomades mandchous incorporés dans l'armée renversèrent la dynastie nationale des Ming, et fondèrent la dynastie Qing, avec Pékin pour capitale. Au cours du demi siècle suivant, les Mandchous étendirent leur pouvoir à des régions auparavant sous contrôle Ming, telles que le Yunnan et au-delà en s'emparant du Xinjiang (Turkestan chinois), du Tibet, de Taïwan et de la Mongolie, au prix de beaucoup d'or et de sang. Les premiers Qing durent ces succès à la combinaison des performances militaires des Mandchous et de l'efficacité de l'administration chinoise.
Pour certains historiens, le déclin commencé sous les Ming se poursuivit sous les Qing, alors que pour d'autres, les XVIIe et XVIIIe siècles Qing furent une période de progrès, le déclin ne venant qu'ensuite. L'empereur Kangxi fit rédiger le plus complet des dictionnaires des caractères chinois jamais réalisé et sous l'empereur Qianlong, on compila le catalogue de toutes les œuvres importantes de la culture chinoise. La période Qing vit aussi se continuer le développement de la littérature populaire, avec des œuvres telles que le Rêve dans le pavillon rouge, un des plus grands romans chinois, et surtout des progrès agricoles, comme la triple récolte annuelle de riz qui permit à la population de passer au cours du XVIIIe siècle de cent quatre-vingts à quatre cents millions. En revanche, elle ne réagit pas à la supériorité technique de plus en plus évidente des Européens qui venaient commercer à Canton, notamment dans les domaines des armes ou des navires, ni à leur implantation de plus en plus forte dans l'océan Indien. Il est vrai que les Européens ne pensaient pas encore pouvoir se mesurer à la Chine.
Au cours du XIXe siècle, le pouvoir des Qing s'affaiblit et la prospérité diminua. La Chine subit une forte agitation sociale, une stagnation économique, une croissance démographique explosive, et des ingérences de plus en plus marquées de la part des puissances occidentales. La volonté britannique d'ouvrir le commerce et notamment de poursuivre ses exportations d'opium, que des édits impériaux rendaient illégales, aboutit à la première guerre de l'opium, en 1840, et à la défaite chinoise. Avec les traités de Nankin, l’économie chinoise s’ouvre aux puissances étrangères et vice-versa12. La Chine exporte plus de 100 millions de livres sterling de thé, deux fois plus qu'auparavant. De 12 000, les chinois exportent désormais 20 000 balles de soies en 1840, par le biais des Britanniques. À la campagne, les paysans s’endettent de plus en plus auprès des propriétaires fonciers. Les paysans mendient, se font bandits, rejoignent des sociétés secrètes.
En ville : le sort des artisans n’est guère plus enviable. Les produits étrangers (cotonnades et fils) peuvent se déverser sur le marché chinois. Chômage pour certains, d’autres meurent de faim. Entre 1841 et 1849, on dénombre 100 soulèvements populaires environ. Cette colère populaire se déverse contre les étrangers (mouvements d’hostilité) comme à Canton ou à Fuzhou.13
Par ailleurs, l'une des clauses du traité de Nankin cède Hong Kong au Royaume-Uni ainsi que l'ouverture d'autres ports au commerce européen. Par la suite, le Royaume-Uni et d'autres puissances occidentales, y compris les États-Unis et plus tard le Japon, obtinrent des « concessions », c'est-à-dire des petits territoires souvent côtiers sous leur contrôle, ainsi qu'une influence dans de vastes régions voisines, et des privilèges commerciaux.
La révolte des Taiping dans les années 1850 et 1860, qui ne fut vaincue qu'avec l'appui des Occidentaux, celle des Nian, l'agitation entretenue par la Russie dans les provinces frontalières, Xinjiang et Mongolie, achevèrent d'appauvrir la Chine et faillirent mettre fin à la dynastie.
Les sphères du pouvoir étaient peu désireuses d'admettre le commerce occidental, particulièrement celui de l'opium. L'Occident a donc pu se contenter d'y établir des « sphères d'influence ». Au contraire par exemple de l'Afrique subsaharienne, il était possible d'accéder au marché chinois sans établir un contrôle politique formel. À la suite de la première guerre de l'opium, le commerce britannique et plus tard les capitaux investis par d'autres pays industrialisés étaient possibles avec moins de contrôle occidental direct qu'en Afrique, en Asie du Sud-Est, ou dans le Pacifique. Par bien des aspects, la Chine était une colonie et la destination de très importants investissements occidentaux (la première au tournant du siècle). Les puissances occidentales (en y incluant parfois le Japon) intervinrent militairement pour maintenir l'ordre, notamment en mettant fin à la révolte des Taiping où à celle des boxers. Le général britannique Charles Gordon, plus tard défenseur malheureux de Khartoum, est souvent crédité d'avoir sauvé la dynastie mandchoue de l'insurrection des Taiping.
À partir des années 1860, les Qing, contrôlés par une impératrice douairière conservatrice (Cixi, qui assuma le pouvoir de 1860 à 1908), l'ayant emporté au cours de la guerre civile avec les Taiping grâce à l'appui des milices organisées par l'aristocratie, entamèrent la modernisation du pays. Mais les nouvelles armées furent défaites par la France (guerre franco-chinoise pour le contrôle de l'Indochine, 1883-1885) puis par le Japon (première guerre sino-japonaise pour le contrôle de la Corée, 1894-1895). Des réformes plus profondes s'imposaient.
Au début du XXe siècle, la dynastie Qing faisait face à un dilemme : poursuivre les réformes et mécontenter une aristocratie oisive ou y mettre un terme et conforter les révolutionnaires qui prédisaient la fin de ce régime. Elle s'en tint à un moyen terme et s'aliéna tout le monde, en soutenant notamment la révolte des Boxers.
La République de Chine
Frustrés par les résistances de la cour impériale aux réformes, de jeunes fonctionnaires, officiers et étudiants, inspirés par les idées révolutionnaires de Sun Yat-sen, commencent à envisager le renversement de la dynastie Qing au profit d'une république. Une révolte militaire, le soulèvement de Wuchang, le 10 octobre 1911 à Wuhan, déclenche la révolution Xinhai, qui entraîne l'abdication du dernier empereur Qing, Aixinjueluo Puyi. Un gouvernement provisoire est formé à Nankin le 12 mars 1912, présidé par Sun Yat-sen. La République de Chine est proclamée. Sun dut céder le pouvoir au général Yuan Shikai, commandant de l'armée de Beiyang. Du fait du poids des factions militaires, le nouveau pouvoir chinois fut surnommé gouvernement de Beiyang. En quelques années, Yuan Shikai abolit les assemblées nationales et provinciales. Les chefs républicains durent s'exiler, Sun se réfugiant au Japon. Yuan Shikai se fit proclamer empereur à la fin 1915. Ses prétentions impériales rencontrèrent une opposition déterminée de ses subordonnés militaires et, risquant une rébellion, il dut y renoncer. Il mourut peu après, en juin 1916, laissant le pouvoir vacant. Le gouvernement républicain se décomposa et une ère de « seigneurs de la guerre » s'ouvrit, pendant laquelle la Chine fut ravagée par les luttes entre des coalitions mouvantes de chefs militaires provinciaux.
Dans les années 1920, Sun Yat-sen établit une base révolutionnaire dans le Sud, et commença à réunifier la nation. Recevant l'assistance des Soviétiques, il s'allia au petit Parti communiste chinois (PCC). Après la mort de Sun en 1925, un de ses lieutenants Tchang Kaï-chek prit le contrôle de son parti, le Kuomintang (« parti national du peuple ») et réussit à contrôler l'essentiel de la Chine du Sud et du Centre, grâce à une campagne militaire appelée expédition du Nord. Ayant vaincu les seigneurs de la guerre du Sud et du Centre, il obtint l'allégeance formelle de ceux du Nord. À partir de 1927, il se retourna contre les communistes, s'attaquant à leurs chefs comme à leurs troupes dans leurs bases du Sud et de l'Est, ce qui déclencha la guerre civile chinoise. En 1931, un nouveau front s'ouvrit en Chine avec l'invasion japonaise de la Mandchourie. En 1934, défaits par les nationalistes et chassés de leur bases dans les montagnes, les communistes entreprirent la Longue Marche, à travers les régions les plus désolées du pays, vers le Nord-Ouest. Ils établirent leur nouvelle base de guérilla à Yan'an, dans la province du Shaanxi.
Au cours de la Longue Marche, les communistes se réorganisèrent autour de Mao Zedong. La lutte acharnée entre le KMT et le PCC se poursuivit, tantôt au grand jour, tantôt secrètement pendant les quatorze longues années de l'invasion japonaise, de 1931 à 1945, bien que les deux se soient formellement alliés contre les envahisseurs au cours de la seconde guerre sino-japonaise. Le nouveau conflit contre les Japonais, déclenché en 1937 par l'incursion de l'Armée impériale japonaise sur le reste du territoire chinois, s'intégra à partir de 1941 au volet asiatique de la Seconde Guerre mondiale.
La guerre civile reprit après la défaite japonaise de 1945. En 1949, le PCC occupait l'essentiel du pays. Tchang Kaï-chek se réfugia dans l'île de Taïwan avec les restes du gouvernement et des forces armées du Guomindang, et proclama Taipei capitale provisoire de la République de Chine, en attendant de pouvoir reconquérir le continent.
La Chine sous Mao Zedong
Les maoïstes contrôlaient l'ensemble du continent en 1949 et le 1er octobre à Pékin, du balcon de la Cité interdite des anciens empereurs, Mao Zedong proclama l’avènement de la République populaire de Chine. Les nationalistes ne tinrent bientôt plus que Hainan et Taïwan, puis ne tinrent plus que l'archipel de Taïwan.14
Cette prise de pouvoir met fin à une longue période de guerre civile marquée par l’invasion japonaise et la Longue Marche qui fut un véritable massacre des communistes par Tchang Kaï-chek (7 000 survivants sur 100 000 hommes que comptaient initialement l’armée rouge).
La période de Yan'an
À l'issue de la Longue Marche, les troupes communistes rescapées s'installent dans le Shaanxi Nord, et établissent leur capitale à Yan'an en décembre 1936. Les écrits de Mao Zedong durant la période du séjour à Yan'an sont consacrés pour une grande partie aux problèmes militaires, mais son texte le plus important est la Démocratie nouvelle, essai d'adaptation du marxisme-léninisme aux conditions chinoises. Ce texte, qui paraît en janvier 1940, expose les deux phases à venir de la révolution chinoise, celle de la « Nouvelle Démocratie », puis celle du socialisme. Cette Nouvelle Démocratie est censée être l'alliance de quatre classes, le prolétariat, la paysannerie, la petite bourgeoisie et la bourgeoisie nationale, sous la direction de la première. Sur le plan économique, l'État doit y diriger les grandes entreprises, laissant subsister les autres. De même, les grandes propriétés rurales seront confisquées, sans que disparaissent l'économie des paysans riches. L'arriération de l'économie chinoise, selon Mao, justifie en effet la persistance de formes économiques capitalistes. La propagande liée à cette « Nouvelle Démocratie », aux accents libéraux et nationaux, montrera son efficacité auprès des intellectuels et d'une partie de la bourgeoisie surtout entre 1945 et 1949.
Le « mouvement de rectification » qui a lieu en 1942, pour l'essentiel (il débute cependant en 1941 et se poursuit jusqu'en 1945), élimine toute opposition à la direction du parti et est l'occasion d'une épuration qui touchent peut-être 40 000 à 80 000 personnes, sur un effectif de 800 000 membres du parti en 1940. Ce mouvement est le modèle de ceux qui auront lieu à plusieurs reprises par la suite, en particulier celui qui suit la Campagne des cent fleurs en 1957. La Démocratie nouvelle et le mouvement de rectification de 1942 consacrent Mao comme théoricien quasi exclusif du parti et assurent de manière définitive son autorité. Sur le plan culturel, les Interventions aux causeries sur la littérature et l'art à Yan'an de Mao, qui paraissent en 1942, sont l'illustration de ce mouvement de rectification. Écrivains et artistes sont tenus de s'aligner sur les positions idéologiques du parti.
Du 23 avril au 11 juin 1945 a lieu le VIIe congrès du Parti communiste chinois à Yan'an, au cours duquel sont adoptés de nouveaux statuts : pour la première fois il y est fait explicitement référence à la pensée de Mao Zedong. Mao est en outre porté à la présidence du Comité central, poste créé à l'occasion, à celle du Bureau politique et à celle du secrétariat du PCC, et est ainsi consacré seul et unique chef du parti.
Le « président Mao »
Président du gouvernement populaire central chinois jusqu’en 1954, Mao voit ensuite son titre changé en président de la République populaire de Chine. Après son accession au pouvoir, il répète les erreurs de gestion économique, le plus souvent catastrophiques pour son pays ; toutefois, son intelligence des rouages du pouvoir lui permettra de rester en place jusqu’à sa mort.15
Les Cent fleurs
La « campagne des Cent fleurs » est une politique menée de février à juin 1957. Mao, pour rétablir son autorité sur le Parti, affaiblie depuis le VIIIe congrès de ce dernier, et améliorer les relations entre la formation communiste et la population dans un contexte international périlleux, appelle à une « campagne de rectification ». Le principe est de redonner une certaine liberté d'expression à la population, tout particulièrement aux intellectuels, pour critiquer le Parti. Si l'objectif officiel est que celui-ci s'améliore, Mao compte bien en profiter pour affaiblir ses adversaires et retrouver un certain ascendant sur ses camarades.
La campagne des Cent fleurs est l'histoire d'« une comédie qui va se muer en tragédie » (Jean-Luc Domenach). En effet, peu de temps après le lancement de la campagne, la contestation explose. Le Parti réagit rapidement et lance une répression féroce qui fera plusieurs centaines de milliers de victimes, emprisonnées, déportées et parfois exécutées.
La version officielle présenta plus tard la campagne des Cent fleurs comme un piège tendu par Mao afin d’amener tous les ennemis du Parti à se dévoiler. Mais il semble dans les faits qu’en lançant son mouvement de rectification, Mao ait sous-estimé l’ampleur du ressentiment de la société à l’encontre du Parti.16
Le « Grand Bond en avant »
Jusqu’au milieu des années 1950, la République populaire de Chine a copié avec zèle le modèle soviétique, puisqu’elle a consacré la plus grande part des investissements au développement militaro-industriel. Toutefois, dès 1955, Mao Zedong est partisan d’une voie spécifiquement chinoise du socialisme, qui s’appuierait sur la paysannerie (plutôt que sur la classe ouvrière) et passerait par une collectivisation accélérée.
Ainsi, entre 1958 et 1960, Mao met en œuvre le « Grand Bond en avant », mouvement de réformes industrielles censé permettre de « rattraper le niveau de production d’acier de l’Angleterre » en seulement 15 ans. Des communes de production sont organisées au niveau local. Toute la population, et avant tout le monde paysan, est sommée d’y apporter sa contribution. Mao place dans la force du peuple, du « prolétariat » des espoirs démesurés : les paysans seront surexploités, on leur demandera de tout faire en même temps, des récoltes à la production sidérurgique.
Cette politique entraîna à la fois une grande croissance industrielle et une grande famine dans les campagnes. La main d’œuvre inexpérimentée produit des biens d’une qualité exécrable tandis que les récoltes, faute de temps, pourrissent sur pied. Le « Grand Bond en avant » engendre une famine d’une ampleur désastreuse. Elle fera, selon les estimations, entre 20 et 43 millions de victimes.
Au pire moment de la crise, Mao Zedong refusa de limiter les exportations de céréales qui finançaient le développement de l’industrie en faisant ce commentaire : « Distribuer les ressources de façon égalitaire ne fera que ruiner le Grand Bond en avant. Quand il n’y a pas assez de nourriture, des gens meurent de faim. Il vaut mieux laisser mourir la moitié de la population, afin que l’autre moitié puisse manger suffisamment. » Quand Liu Shaoqi après avoir visité sa région natale et compris la catastrophe, tenta de redresser la situation, il dut s'opposer à Mao. Ce dernier accusa Liu d’avoir « lâché pied devant l’ennemi de classe ». Liu Shaoqi, rétorqua : « Tant de morts de faim ! L’histoire retiendra nos deux noms et le cannibalisme sera dans les livres. »17
Jasper Becker, un journaliste, fait le récit de ce drame humain dans son ouvrage Hungry Ghosts, après recueil de témoignages dans la province du Henan. 1960 est sans doute l’année la plus sombre de l’histoire de Chine. Les paysans ont été les principales victimes de la famine. Les corps gisent dans les champs en friche, les survivants sont trop faibles pour les enterrer. Ils sont à quatre pattes pour chercher des graines sauvages à manger. D’autres sont accroupis dans les mares et fossés pour chasser les grenouilles et ramasser des herbes. Alors que c’est l’hiver, les gens sont légèrement habillés, les vêtements sont tenus par des brindilles et fourrés de paille. Certains ont l’air en bonne santé, le visage bouffi par les œdèmes, les autres sont d’une maigreur squelettique. Les plus faibles s’écroulent sans un mot ou dans leur sommeil. Il règne un silence inhabituel car il n’y a plus de bœufs (abattus), plus de chiens (mangés). Les poulets et les canards ont été confisqués par les cadres du Parti. Il n’y a plus d’oiseaux, ils ont été pourchassés et tués, plus de feuilles et d’écorce sur les arbres, les rats et les souris sont mangés ou morts de faim. On n'entend plus les cris des bébés, les femmes n’arrivant plus à donner naissance. Les enfants les plus jeunes sont sacrifiés, surtout les jeunes filles, car on donne leurs rations aux aînés. Il n’y a plus de bois aux portes et aux fenêtres, il a été utilisé comme combustible pour les petits hauts fourneaux. Plus d’édredons, mangés ou confisqués. On ne peut pas faire du feu, car on ne peut plus manger à la maison du fait des cantines collectives. Les plaques de cuisine, les poêles et les casseroles sont fondus. Quand les gens arrivent à faire des galettes avec des herbes, ils sont battus. Deux fois par jour, ils font la queue devant la cantine pour un bol de gruau mélangé avec des patates douces et des navets, des épis de maïs moulus et des mauvaises herbes. Les vieux, toujours à l’arrière, n’ont plus rien.
Les cadres du Parti sont mieux lotis. Les premiers à mourir sont les paysans riches et ceux trop faibles pour travailler. On cache les morts pour conserver les rations. Mao a envoyé des équipes de cadres pour partir à la recherche des cachettes. On bat ceux qui mangent des graines dans les champs. La famine provoque la réapparition du cannibalisme sur une grande échelle : les familles échangent les enfants pour les manger (yizi er shi : « échanger les enfants pour se nourrir », expression chinoise ancienne), certains découpent de nuit des cadavres pour manger. Ceux qui se révoltent sont abattus.18
Le sinologue et historien Lucien Bianco compare la famine en Chine entre 1958 et 1962 avec les famines soviétiques de 1931-1933 en Ukraine et en Russie méridionale bien que ces dernières eurent été plus « modestes » avec six millions de morts. En URSS comme en Chine, une stratégie identique de développement opère des transferts excessifs de l’agriculture vers l’industrie lourde. Sous l’impulsion du chef, cette stratégie s’accélère : Mao impose le Grand Bond et Staline impose le Grand Tournant. Pour les deux « dictateurs », auxquels des responsables nationaux pour la Chine ou régionaux en Ukraine n’ont pu résister, « met en cause la matrice léninienne » commune aux deux pouvoirs : « si mal inspiré fût-il, le pouvoir d’un seul s’est imposé à tous ». Fort de l'expérience stalinienne, Nikita Khrouchtchev avait mis Mao en garde contre les dangers du collectivisme agricole, mais celui-ci n'en avait pas tenu compte, notamment parce qu'il s'opposait à la déstalinisation mise en œuvre officiellement par Khrouchtchev.
Mao Zedong, après avoir longtemps ignoré le désastre ou rejeté la cause de la non-efficacité de son programme sur des éléments extérieurs, comme l’action de contre-révolutionnaires ou encore les catastrophes naturelles, se retrouve en minorité au Comité de direction du Parti communiste. De plus, la confiance du peuple en l’idéologie de Mao est fortement ébranlée. Il doit quitter son poste de Président de la République, mais demeure Président du parti communiste chinois.19
La révolution culturelle
La « révolution culturelle » représente l'un des événements marquants de l'histoire chinoise contemporaine, dont le retentissement international est considérable.
En 1966, Mao décide de lancer la révolution culturelle afin de consolider son pouvoir en s'appuyant sur la jeunesse du pays. Le dirigeant souhaite purger le Parti communiste chinois (PCC) de ses éléments « révisionnistes » et limiter les pouvoirs de la bureaucratie. Les « gardes rouges », groupes de jeunes Chinois inspirés par les principes du Petit Livre rouge, deviennent le bras actif de cette révolution culturelle. Ils remettent en cause toute hiérarchie, notamment la hiérarchie du PCC alors en poste.
Le 8 août 1966, le comité central du parti communiste chinois émit un projet de loi (sans doute rédigé par Mao) concernant les « décisions sur la grande révolution culturelle prolétarienne ». Ce texte constitue une forme de charte de la Révolution culturelle. Dans cette « Décision en seize points » le gouvernement chinois se déclarait en faveur d’une purge au sein du parti communiste et parmi les intellectuels. La révolution culturelle visait les « quatre vieilleries », c'est-à-dire les traditions et le passé chinois.
« La grande révolution culturelle prolétarienne vise à liquider l’idéologie bourgeoise, à implanter l’idéologie prolétarienne, à transformer l’homme dans ce qu’il a de plus profond, à réaliser sa révolution idéologique, à extirper les racines du révisionnisme, à consolider et à développer le système socialiste. Nous devons abattre les responsables du Parti engagés dans la voie capitaliste. Nous devons abattre les sommités académiques réactionnaires de la bourgeoisie et tous les “monarchistes” bourgeois. Nous devons nous opposer à tous les actes de répression contre la révolution. Nous devons liquider tous les génies malfaisants. Nous devons extirper énergiquement la pensée, la culture, les mœurs et coutumes anciennes de toutes les classes exploiteuses. Nous devons réformer toutes les parties de la superstructure qui ne correspondent pas à la base économique du socialisme. Nous devons purger la terre de toute la vermine et balayer tous les obstacles ! »
Le texte prévoit que l'on ne devra pas prendre de mesure contre les étudiants et élèves des universités et des écoles (article 7), ce qui assure à la jeunesse une forme d'impunité. Les groupes ne sont pas soumis à l'autorité du parti communiste, mais obéissent à une forme de démocratie de masse avec un système d'élection qui doit être semblable à celui de la Commune de Paris. En revanche, les forces armées continuent d'être soumises au comité central (article 15). Le texte exprime ainsi la « contradiction fondamentale » de la Révolution culturelle prise entre la spontanéité des masses et l'autorité de l'État.20
Comme lors du mouvement des « Cent Fleurs », la polémique échappe au contrôle de Mao et le tout se soldera une fois de plus par une violente répression armée, un massacre sanglant. Le président de la République Liu Shaoqi est arrêté par les gardes rouges et tombe en disgrâce, tandis que Mao devient le maître incontesté du pays. Beaucoup d’intellectuels seront envoyés en rééducation, ou forcés de quitter les villes pour partir vivre à la campagne où ils subiront un dur apprentissage du métier de paysan, et une partie considérable du patrimoine culturel chinois est détruit à cette occasion. Au sortir de cette nouvelle crise, le peuple chinois est définitivement traumatisé, tant par les atrocités physiques que par les incroyables violences morales (telles que les fameux thamzing, séances d’« autocritiques », humiliations publiques d’une cruauté morale traumatisante). Le goulag chinois, le laogai, est bien plus peuplé que son équivalent russe ; ses conditions de détention n’y sont pas meilleures.21
Le bilan humain de la Révolution culturelle varie selon les historiens, Song Yongyi donne un chiffre moyen de 2,95 millions de morts. Sans oublier 100 millions de personnes qui ont souffert de cette révolution.
Analyses d'universitaires
Sur la nature de la révolution culturelle, plusieurs écoles de pensée ont vu le jour. Ainsi, selon Jin Qiu, Mao joua un rôle moteur au début du mouvement mais ce dernier, au fur et à mesure de son déroulement, s'écarta de façon très marquée de la vison utopique de son chef. La révolution culturelle s'avéra dans les faits un mouvement décentralisé et divers qui perdit peu à peu de sa cohésion, se muant en un grand nombre de « révolutions locales » qui différaient par leur nature et leurs buts.
Les rapports entre le mouvement et la personnalité de Mao ont également attiré l'attention d'universitaires. S'étant toujours vu comme chef de guérilla de temps de guerre, Mao éprouvait de la méfiance à l'égard des aspects bureaucratiques de la gouvernance en temps de paix. Avec la révolution culturelle, il revint à sa vocation d'origine, assumant à nouveau le rôle de chef de guérilla luttant contre la bureaucratie institutionnalisée du parti. Pour Roderick MacFarquhar et Michael Schoenhals, le mouvement n'est ni une guerre faite pour imposer la pureté idéologique ni une simple lutte de pouvoir visant à éliminer les rivaux de Mao. Ils estiment que la révolution culturelle se produisit à la suite d'une série de facteurs complexes : les rapports de la Chine avec le mouvement communiste mondial, des considérations géopolitiques, la brouille avec l'Union soviétique et les échecs du Grand Bond en avant. Le mouvement fut aussi, en partie, une tentative de consolider la place de Mao dans l'histoire, d'accroître le prestige dont il jouissait de son vivant et d'assurer la perdurance de ses idées après sa mort.
L'hystérie collective entourant la révolution culturelle fut sans précédent. Phillip Short soutient que cette dernière comportait des éléments apparentés à une forme de culte religieux. Mis au rang d'un dieu, Mao devint la référence ultime quant à la définition de la doctrine communiste. Cependant, le caractère abscons de ses écrits entraîna des conflits incessants quant à leur interprétation, les conservateurs comme les rebelles empruntant aux enseignements de Mao pour atteindre des buts divergents. Nombre de luttes de factions n'étaient pas sans ressembler à des guerres de religion, chaque camp se réclamant de la forme la plus authentique du maoïsme.
Les maoïstes, encore actuellement, ne nient pas la confusion durant la révolution culturelle. Ils parlent aussi de conflits, pour eux, il s'agissait d'une "lutte de ligne". Car "ce n'était pas que des cris et des gens mobilisés de façon incompréhensible. Il n'y avait donc pas qu'une seule ligne politique mais bien deux. Ceux qui voulaient que la révolution s'arrête, et ceux qui voulaient aller plus loin vers le communisme. Les deux camps utilisaient Mao, et ses textes. Il y avait à l'époque un slogan qui disait "combattre le drapeau rouge avec le drapeau rouge". C'est-à-dire que ceux qui voulaient retourner au capitalisme utilisaient aussi le drapeau rouge".
D'après Barbara Barnouin et Yu Changgen qui résument ainsi la révolution culturelle : « un mouvement politique qui engendra des divisions sociales sans précédent, la mobilisation des foules, l'hystérie, des soulèvements, une cruauté arbitraire, des tortures, des assassinats et même la guerre civile » ; à leurs yeux, Mao est « l'un des despotes les plus tyranniques du XXe siècle ».22
La propagande de Mao Zedong
Le culte de la personnalité
Le culte de la personnalité de Mao Zedong prend ses racines dans la Longue Marche, lors de laquelle il s’est imposé comme leader charismatique. Comme ce fut le cas sous l’URSS stalinienne, le style de propagande réaliste-socialiste originel de l’art officiel a évolué ensuite vers une déification marquée de Mao, à l’opposé des premières représentations où il est situé aux côtés des paysans et ouvriers, dans une relation d’égal à égal. À partir de la révolution culturelle, date de son retour au pouvoir, l’effigie de Mao, idéalisée, est située dans le ciel, détachée du commun des mortels. Le portrait de Mao Zedong figure d'ailleurs sur les billets de yuan, la monnaie chinoise.
Le village natal de Mao Zedong, Shaoshan dans le Hunan, est toujours le lieu de pèlerinage pour de nombreux Chinois, donnant lieu à ce que l’on appelle parfois un « tourisme rouge ».
Le Petit Livre rouge
Des citations choisies ont été rassemblées et publiées dans les années 1960 sous le nom de Petit Livre rouge, très en vogue pendant la Révolution culturelle. Les premières éditions étaient préfacées par une calligraphie de Lin Biao et furent mises au pilon lorsque ce compagnon de Mao tomba en disgrâce. Les éditions qui circulaient en France au moment de Mai 68 étaient munies de cette préface.
La fin du maoïsme (1969-1976)
À la fin de son règne, Mao Zedong changea sa stratégie d’autarcie en invitant le président américain Richard Nixon en Chine, préfigurant la politique d’ouverture de Deng Xiaoping. Par cette rencontre, les deux leaders entendaient contrebalancer la puissance de l’Union soviétique.
Par la suite, la politique idéologique extrême menée par Mao Zedong a fait l’objet de critiques ouvertes au sein du Parti communiste chinois, qui met fin au culte de la personnalité et à l’idolâtrie qu’il avait lui-même organisée et intensifiée à la fin de sa vie. Le limogeage de la Bande des Quatre, dont son épouse, Jiang Qing, qui a eu lieu rapidement après sa mort prouve bien à quel point sa politique était tombée en disgrâce, tant dans les hautes sphères du parti que dans l’esprit populaire.
Dans l’historiographie officielle chinoise, il reste néanmoins considéré comme le grand libérateur de la Chine et le constructeur de la Chine moderne. Mao étant le fondateur du régime chinois actuel, son image continue d’être honorée, bien que la politique économique suivie aujourd’hui par ses successeurs n’ait plus guère de points communs avec le maoïsme.
Un bilan controversé
Mao Zedong reste un des personnages les plus connus et les plus controversés du XXe siècle et de l’histoire de Chine.
Le parti communiste chinois le présente comme celui qui a restauré l’unité et l’indépendance nationale de la Chine, au terme de décennies de divisions intestines et de « semi-colonisation » par l’Occident, et ne dit rien du rôle majeur joué par le Kuomintang et l'armée américaine dans la libération du pays de l'envahisseur japonais. La propagande à son endroit, organisée sur plusieurs décennies, fut telle que des partis et groupuscules maoïstes à travers le monde continuent à révérer Mao comme un grand révolutionnaire dont la pensée serait la quintessence du marxisme. Dans le monde, des hommes souvent à mille lieues du marxisme et du maoïsme ont salué en lui un stratège militaire de génie, un patriote ayant su rendre sa dignité à son pays, un leader du Tiers-Monde et un personnage d’une envergure historique peu commune, dont l’épopée fascine encore aujourd’hui.
Le bilan de ses politiques successives, entre 1949 et 1976, comporte des résultats positifs. L’espérance de vie en Chine est passée d'environ 35 ans avant 1949 à 65 ans en 1976. Au début des années 1970, Shanghai avait un taux de mortalité infantile inférieur à celui de New York. En seulement une génération, le taux d’alphabétisation passa de 15 % en 1949 à 80-90 % au début des années 1970. Entre 1949 et 1975 l'économie de la Chine, l’éternel « infirme d’Asie », a accompli de grands progrès. Ces bonnes performances ont toutefois été entrecoupées d'épisodes catastrophiques, lors du Grand Bond en avant en particulier, si bien qu'en 1976 le PIB par habitant de la Chine ne représentait plus que 24,5 % de celui de la Corée du Sud en dollars Geary-Khamis (parité de pouvoir d'achat), contre 52,5 % en 1950 (base de Angus Maddison).
Mais de plus en plus d’historiens démontent la légende et insistent sur les travers de l’homme et sur le dictateur aux choix ayant causé la mort de plusieurs dizaines de millions de personnes en Chine (65 millions selon Le Livre noir du communisme, 70 millions selon Mao. L’histoire inconnue). Les carences des programmes les plus significatifs de Mao – Grand Bond en avant et Révolution culturelle surtout – ont été mises en avant ; leur coût est estimé aujourd’hui à plusieurs dizaines de millions de morts. Dans un article intitulé Retrouver la vérité de Mao en tant qu’être humain, Mao Yushi considérait que « la fausse divinité Mao serait finalement éliminée et qu’il serait traduit en justice. » Ainsi il répertoriait les crimes de Mao avec le Grand Bond en avant et ses 3 ans de famine et 30 millions de morts par la faim ; la Révolution culturelle qui a « tué 50 millions d’âmes » avec la lutte des classes. Enfin Mao Zedong était particulièrement licencieux mais « personne n’osait le critiquer ». Mao Yushi estime à 50 millions le nombre de victimes entre 1949 et 1979.
Les historiens occidentaux ont vu dans son exercice du pouvoir un autoritarisme typique des dirigeants totalitaires : mise en place d’un parti unique (et donc régime autoritaire et anti-démocratique), propagande, primauté du militaire, État policier (arrestations arbitraires, tortures…), endoctrinement politique dès l’enfance, autocritiques obligatoires, camps de concentration (le laogai), répression des minorités (Ouïghours, appropriation du Tibet lancée en octobre 1950), eugénisme… Ce trait ultra-répressif, commun à la plupart des pays ayant adopté un régime stalinien (URSS, Cambodge, Corée du Nord…), est à replacer dans le contexte du déclin de l’impérialisme colonial, puis de la guerre froide.
En outre, il reste délicat d’évaluer dans l’action et les idées de Mao la part de l’idéologie socialiste, souvent largement utilisée comme propagande de façade, et la part des jeux de pouvoir en sa faveur, qui semblent avoir dominé ses choix politiques pour la Chine. Il est également difficile de juger de la place de Mao dans la continuité de la très longue histoire chinoise : rupture radicale avec le passé, ou règne d’un nouvel empereur de Chine d’une nature inédite ? Presque jamais sorti de Chine, ne parlant aucune langue étrangère, Mao s'est nourri avant tout de la culture classique de l’ancien Empire du Milieu.
Franck Dikötter, historien de l’université de Hongkong, estime que 45 millions de Chinois ont péri dans la famine de 1958 à 1962 résultant du grand bond en avant, avec des millions d'entre eux battus à mort, un bilan selon lui comparable à la totalité de la deuxième Guerre mondiale ce qui fait que « Mao avec Staline et Hitler, est l’un des plus grands meurtriers de masse du XXe siècle ».23
Mao Zedong est né le 26 décembre 1893 (26 12 1893).
26 12 1893 = FABBRIC
« FABRIC » signifie « TISSU » en anglais.
La propagande du Parti communiste chinois véhicule un TISSU de mensonges en cachant notamment les crimes de Mao Zedong. « Ainsi, ce dernier est toujours révéré par le peuple chinois et l’anniversaire de sa mort est chaque année célébré par des millions de Chinois. L’image que Mao dégage est toujours instrumentalisée par les dirigeants du Parti communiste chinois afin d’accroître la légitimité du PCC car Mao est considéré comme un puissant symbole unificateur.
L’Histoire est, et doit rester, le domaine réservé du Parti. Elle ''ne doit pas être abordée de manière frivole'' a affirmé un des organes de censure du parti, la Commission d’État de la radio, du film et de la télévision.
Ainsi, le Musée National de Pékin accorde quatre photos aux victimes de Mao alors que les historiens s’accordent à lui attribuer un bilan compris entre 30 et 60 millions de morts, comparable au bilan de la Seconde Guerre mondiale. Quant au Grand Bond en avant et ses millions de victimes, le Parti communiste chinois évoque ''trois années de catastrophes naturelles". En outre, pour Frank Dikötter historien de l’université de Hongkong, ''depuis les Jeux olympiques de 2008, il y a eu une reprise en main et presque tous les documents déclassifiés […] ont été reclassés secrets.''
En effet, ''Mao est au cœur de l’histoire chinoise, et c’est le pilier principal de l’édifice du Parti'' affirme l’écrivain Yu Jie. Si sa légende dorée s’écroule, c’est la légitimité du PCC qui pourrait s’écrouler. »24
Par ailleurs, il existe actuellement un département de propagande du Comité central du Parti communiste chinois dont le rôle est de donner des « recommandations » aux médias sur ce qui doit être, ou ne pas être, dit au sujet de certains problèmes « délicats », comme le Statut de Taïwan, Tibet, etc., qui pourrait, selon les autorités chinoises, affecter la sécurité de l'État ou le pouvoir du Parti communiste.
Ces indications ne sont pas connues du public mais sont communiquées aux travailleurs des médias par des bulletins secrets. De telles directives sont considérées comme impératives et sont appliquées par disciplines à l'intérieur du Parti, comme tous les médias en Chine doivent être loyaux au Parti et servir en principe d'organes de propagande pour le Parti. La liberté opérationnelle et de reportage a augmenté significativement dans les médias chinois dans la décennie récente. Cependant, défier de façon ouverte les directives du Département de la Propagande est rare, car les organisations de médias ou les journalistes d'opinion divergente risquent de sévères punitions, y compris la restructuration, le renvoi et/ou la fermeture d'un poste.
Il n'est pas rare que les journalistes chinois dévoilant les directives secrètes du Département de la Propagande aux médias étrangers sont inculpés de l'accusation très grave, selon la loi chinoise, de divulguer des secrets d'État.25
Les médias chinois à l'instar d'une grande partie des médias du monde entier FABRIQUENT ainsi les opinions publiques en les endoctrinant quotidiennement par l'intermédiaire de journalistes aux ordres.
Le Parti communiste chinois cache les crimes de Mao à l'instar de notre régime totalitaire qui cache les crimes de l'idéologie régnante et célèbre par exemple des présidents comme François Mitterrand et Jacques Chirac, alors qu'ils ont mené au pouvoir une politique qui exterminait des millions d'êtres humains chaque année dans les pays du Tiers Monde. Chez nous, l’Histoire est, et doit rester, le domaine réservé du RICHE, par conséquent, il a falsifié l'Histoire pour asseoir la domination du système capitaliste. Comprenez bien que le plus grand criminel de l'histoire de l'humanité n'est pas Mao, Staline ou Hitler, mais le RICHE dont la cupidité a tué plus de 700 millions de pauvres ces 35 dernières années, or ce massacre de masse n'apparaît dans aucun livre d'Histoire.
Mao Zedong est né le 26 décembre 1893.
Le 26 décembre 2004, un séisme s'est produit au large de l'île indonésienne de Sumatra avec une magnitude de 9,1 à 9,3 sur l'échelle de Richter. Le tremblement de terre a provoqué vingt minutes plus tard un tsunami allant jusqu'à plus de 30 mètres de hauteur qui a frappé l'Indonésie, les côtes du Sri Lanka et du sud de l'Inde, ainsi que l'ouest de la Thaïlande.
Le bilan en pertes humaines fut de plus de 200 000 morts.26
Le tsunami de 2004 a provoqué un véritable DÉLUGE à l'instar de la politique menée par Mao Zedong dont les victimes se sont comptées en plusieurs dizaines de millions.
De magnitude 9 à 9,3, le tremblement de terre de 2004 a eu la quatrième magnitude la plus puissante jamais enregistrée au monde.
Mao est né le 26 décembre 1893.
93 = 9,3
Mao est mort le 9 septembre 1976 (9 9 1976).
9x9x1976 = 160056
160056 = 1656 00
Selon la chronologie de James Ussher, le DÉLUGE a eu lieu 1656 ans après la naissance d'Adam.
Dieu associe Mao Zedong au DÉLUGE car Mao a ravagé la Chine lors du Grand Bond en avant avec ses 3 ans de famine qui ont provoqué la mort de 30 millions de Chinois, et la Révolution culturelle a quant à elle tué 50 millions de personnes avec la lutte des classes.
Mais les Chinois l'ignorent puisque la propagande du Parti communiste cache les crimes de son fondateur, donc à l'instar des Français, les Chinois croient le TISSU de mensonges véhiculé par la propagande du Parti.
Un journaliste chinois, Yang Jisheng, a écrit un livre intitulé Stèles : la grande famine en Chine, 1958-1961, dans lequel il documente les 36 millions de morts de la famine due au Grand Bond en avant. Le livre, évidemment, est introuvable officiellement en Chine, même si l’on sait qu’il circule sous le manteau. Le journaliste a « fait un travail de mémoire colossal, dans un pays qui, trop souvent, met les faits gênants de son Histoire sous le tapis ou les manipule pour des raisons politiques. Le bilan du règne de Mao est ainsi évalué à ''70 % positif'' par le Parti, les 30 % restants (y compris les 36 millions de morts) étant passés par pertes et profit, et gommés des livres d’Histoire.
Le journaliste écrit :
''Nous devons nous souvenir non seulement de ce qui est beau et bon, mais aussi de nos crimes, de nos bassesses ; non seulement de la lumière, mais aussi des ténèbres. Les hommes au pouvoir dans les systèmes totalitaires cachent leurs crimes et mettent leurs bonnes actions en valeur, ils camouflent leurs fautes sous des slogans ronflants, ils effacent de force de la mémoire humaine les catastrophes qu’ils provoquent, les ténèbres, les crimes. C’est pourquoi les Chinois souffrent si souvent d’amnésie historique : elle est forcée par le pouvoir.''
Il ajoute cette phrase de portée universelle :
''J’érige ces stèles précisément pour que les gens se souviennent de cette catastrophe provoquée par l’homme, de ces ténèbres et de ces crimes, afin qu’à l’avenir on ne les reproduise pas.'' »27
Mao Zedong est responsable de la mort de 36 millions d'êtres humains en 3 ans lors du Grand Bond en avant, à l'instar du système capitaliste et son inégale redistribution des richesses qui est responsable de la mort de plus de 30 millions d'êtres humains ces 3 dernières années.
Or comme dans tous les systèmes totalitaires, les dirigeants au pouvoir « cachent leurs crimes et mettent leurs bonnes actions en valeur, ils camouflent leurs fautes sous des slogans ronflants, ils effacent de force de la mémoire humaine les catastrophes qu’ils provoquent, les ténèbres, les crimes. »
Dieu nous a ainsi fait vivre le pire de chaque idéologie pour que les futures générations se souviennent « de cette catastrophe provoquée par l’homme, de ces ténèbres et de ces crimes, afin qu’à l’avenir on ne les reproduise pas. »
Mao Zedong est né le 26 décembre 1893 et le tsunami a eu lieu le 26 décembre 2004.
2004-1893 = 111
111 = AAA
Le TRIPLE A est la note financière maximale attribuée par une agence de notation, chargée d'évaluer le risque de non-remboursement de la dette d'un État, ou d'un emprunt faisant partie de cette dette.
Le triple A symbolise ainsi le nazi-capitalisme car cette note décernée par les agences de notation financière évoque la dette infligée aux peuples du Tiers Monde, et cette dette est l'une des principales causes de la mort de millions d'êtres humains chaque année puisqu'elle prive les pays pauvres de leur capacité d'investir les fonds nécessaires pour le développement des infrastructures agricoles, sociales, de transport et de services.
À travers le TRIPLE A, Dieu associe Mao Zedong au nazi-capitalisme car à l'instar de Mao, le nazi-capitalisme ravage les peuples en faisant des millions de victimes. Et ce déluge est caché aux yeux de l'opinion publique à l'aide d'un TISSU de mensonges racontés quotidiennement dans les médias.
Le tsunami a eu lieu en 2004, l'année où les chiffres du jour de naissance d'Adolf Hitler sont écrits dans l'ordre – 20 04 = 20 avril – donc Dieu met en lumière le totalitarisme étant donné que les journaux télévisés parlent des victimes d'un tsunami mais ils ne parlent jamais des millions de victimes du système capitaliste.
La magnitude d'un séisme est mesurée par rapport à l'échelle de RICHTER.
RICHTER = REICH TR
Dieu nous montre que nous vivons sous le TR OISIEME REICH car le RICHE contrôle les médias et l'Éducation nationale – donc il cache les catastrophes qu'il provoque.
Charles RICHTER, le sismologue à l'origine de l'échelle de Richter, est né le 26 avril 1900 (26 4 1900).
26x4x1900 = 197600
Mao Zedong est mort en 1976.
197600 = 00
00 = ce sont des yeux.
Dieu nous dit : « regarde » l'année 1976, il y a un signe.
19x76 = 1444
14x44 = 616
J'ai traduit précédemment ce signe dans la partie consacrée à l'Arménie : le chiffre 616 correspond aux 616 milliards d'euros accaparés par les entreprises du CAC 40 à partir du SÉISME politique de 2002 jusqu'à la fin du règne de l'UMP en 2012 (en supprimant les bénéfices de l'année 2007, l'année où CHIRAC a quitté le pouvoir).
Dans certains manuscrits, le nombre de la Bête est le « 616 ».
Mao est né le 26 décembre 1893 (26 12 1893).
16x12x1893 = 590616
590616 = 616
On retrouve le chiffre 616 car Dieu associe les crimes de Mao à ceux des nazi-capitalistes français qui ont accaparé 616 milliards d'euros en 9 ans sans les redistribuer, par conséquent, il ont laissé mourir de pauvreté plus de 120 millions d'êtres humains en 10 ans.
590616 = 59 616
Le département 59 est celui du NORD.
Dieu nous fait comprendre que les pays du NORD pillent les richesses des pays du SUD ce qui provoque l'extermination de millions d'êtres humains chaque année dans les pays du Tiers Monde.
Dieu multiplie les signes pour nous faire prendre conscience que Mao et les chefs d'État occidentaux appartiennent à la même espèce de criminels, étant responsables de la mort de millions d'êtres humains. Les médias véhiculent un TISSU de mensonges pour cacher cette vérité. Mao, à l'instar de Staline, a persécuté son propre peuple alors que nos chefs d'État persécutent les peuples du Tiers Monde, là où les caméras de télévision ne vont quasiment jamais, pour ne pas avoir à filmer les cadavres des millions de victimes du tsunami capitaliste ; par conséquent, nous sommes incapables de nous rendre compte que nous votons pour un système économique catastrophique.
À travers le chiffre 616, Dieu associe Mao et l'UMP car lors du règne de l'UMP, les actionnaires du CAC 40 ont pu accaparer 616 milliards d'euros en 9 ans.
Le siège de l'UMP se situait rue de Vaugirard, la rue la plus longue de Paris avec 407 numéros d'immeubles.
407 = DOG
« DOG » signifie « CHIEN » en anglais.
Mao a dirigé la CHINE.
CHINE = CHIEN = NICHE
Dieu nous fait comprendre qu'à l'instar de Mao, l'UMP est un CHIEN dangereux donc nous devons le tenir en laisse et l'enfermer 24h sur 24 dans sa NICHE pour l'empêcher de tuer.
Mao est mort un 9 septembre (9 9).
9 = I
En anglais, la lettre « I » signifie « MOI-JE ».
MAO = MOA
MOA se prononce MOI.
MAO était un dictateur. Il prenait toutes les grandes décisions, d'où le « MOI-JE », donc à travers lui, Dieu nous fait comprendre que tant que nous laisserons une minorité d'individus dicter leur loi, des millions d'êtres humains continueront à être tués chaque année par l'idéologie de cette minorité. Dieu appelle ainsi les peuples à s'unir politiquement pour prendre collectivement le pouvoir en main – afin de partager équitablement les richesses de la Terre entre chaque être humain – et mettre un terme définitif à la barbarie.
MAO est mort un 9 9 (9 septembre).
9+9 = 18
Le chef-lieu du département 18 est la ville de BOURGES.
Dieu nous demande de mettre un terme au règne du « MOI-JE » en supprimant les BOURGES pour redistribuer équitablement les richesses de la Terre.
MAO est mort le 9 9 1976.
9 = I = MOI-JE
Milton Friedman, dont les théories néolibérales dirigent actuellement le monde, a reçu le prix Nobel d'économie en 1976.
Dieu nous révèle que le néolibéralisme est tout aussi criminel que le régime mis en place par MAO lorsqu'il était au pouvoir, car le règne du « MOI-JE » tue plus de 10 millions d'êtres humains chaque année en permettant à une minorité d'individus d'accaparer la majeure partie des richesses de la Terre. Or nous vivons dans un régime totalitaire qui raconte un TISSU de mensonges en faisant croire dans les médias que l'enrichissement d'une minorité entraîne la prospérité du plus grand nombre. Le régime décerne ainsi une multitude de prix Nobel à des économistes qui glorifient une idéologie responsable de la mort d'en enfant toutes les 5 secondes.
1976 = 1+9+7+6 = 23
Le département 23 est celui de la CREUSE.
Dieu nous montre que le règne du « MOI-JE » CREUSE la tombe de millions d'êtres humains depuis toujours, donc il appelle les peuples à s'unir politiquement pour mettre en commun les richesses de la Terre en les redistribuant équitablement entre chaque être humain. Dieu nous demande ainsi de faire évoluer l'espèce humaine en créant un monde fraternel pour mettre un terme définitif à la barbarie.
MAO ZEDONG = ZEDONG
ZEDONG = 26+5+4+15+14+7 = 71
Le chef-lieu du département 71 est la ville de MACON.
Le MAÇON est un ouvrier qui CONSTRUIT des bâtiments, alors à travers MAO ZEDONG, Dieu nous demande de mettre un terme au règne du « MOA-JE » – en nous unissant politiquement avec tous les peuples de la Terre – pour CONSTRUIRE un nouveau monde dans lequel les richesses seront équitablement redistribuées entre chaque être humain.
L'actuel président de la République est Emmanuel MACRON.
Il y a un R en plus à MACRON par rapport à MACON.
R = 18
Le chef-lieu du département 18 est la ville de BOURGES.
Dieu a supprimé la lettre R à MACON par rapport à MACRON, car il nous demande de prendre la place du président de la République, pour supprimer les BOURGES afin de CONSTRUIRE un monde fraternel dans lequel le pauvre ne sera plus exterminé par la cupidité du RICHE.
Mao Zedong est né le 26 décembre 1893 (26 12 1893).
28 12 93 = FABBRIC
Une FABRIQUE est une usine.
La Chine est souvent présentée comme « l'usine du monde ».
En effet, après la mort de Mao, le pays est entré dans l'économie de marché et les produits FABRIQUÉS en Chine ont alors inondé le monde, ce qui a provoqué un véritable tsunami puisque LA CHINE est devenue une MACHINE à détruire les emplois dans les pays occidentaux.
Le capitalisme chinois est ainsi responsable en France de la disparition de deux emplois industriels sur cinq depuis trente ans, soit plus de deux millions d'emplois.28
« En 2004, la Chine exportait 50 000 pantalons vers l'Europe. En 2007, c'est 450 millions. 9 000 fois plus. L'Union européenne a pris cette décision : ''on va sacrifier le textile, et en échange on enverra des avions et des voitures.'' Sauf que, maintenant, on voit qu'Airbus commence à produire là-bas... »29
« Ainsi, avec la Chine, se met en place une relation "perdant-perdant". Quelques centaines de millions de personnes passent de la misère rurale à un emploi indécent, mais payé au-dessus de 1,25 dollar par jour – niveau qui sert de référence aux statistiques internationales sur la très grande pauvreté –, tandis que des pans entiers d'activités manufacturières s'effondrent dans les pays plus avancés.
Mais quand l'Empire du Milieu aura remonté la ''chaîne de valeur'' et maîtrisera les activités à ''forte valeur ajoutée'', comme elle commence à le faire avec succès dans l'aéronautique, l'automobile, le ferroviaire, les équipements de télécommunications ou les énergies vertes, le Yalta économique ne sera pas celui qu'escomptaient les cyniques, ceux qui, après l'adhésion de la Chine à l'OMC, y ont d'abord massivement localisé leurs productions pénibles et polluantes. »30
Je précise que l'ennemi n'est pas le travailleur chinois mais le capitalisme chinois et le libéralisme économique qui met en concurrence les travailleurs du monde entier, en dévastant le secteur industriel de bon nombre de pays occidentaux. Ainsi, en France, nous sommes victimes de la mondialisation capitaliste et de nombreux médias racontent un TISSU de mensonge quant à ses bienfaits sur notre économie. Maurice Allais, le « prix Nobel d'économie » en 1988, écrit dans son ouvrage La mondialisation, la destruction des emplois et de la croissance :
« Le fait est que dans le monde entier seuls quelques petits groupes et tout particulièrement les dirigeants des multinationales bénéficient de la mondialisation des économies. Ces groupes disposent d’immenses moyens financiers et par personnes interposées ils dominent tous les médias, presse, radios et télévisions. C’est ainsi que pour une très large part est réalisé l’endoctrinement de l’opinion. C’est ainsi qu’on fait croire que la mondialisation est inévitable, nécessaire et avantageuse pour tous. »31
« Selon Maurice Allais, la mise en concurrence de pays à coûts de productions trop éloignés, constitue une véritable catastrophe. Ainsi par exemple, la mise en concurrence d’ouvriers français, payés au Smic, avec des ouvriers chinois ne peut mener à rien d’autre qu’à des délocalisations massives et à une désindustrialisation certaine. De plus l’idée qui estime que la Chine se spécialiserait dans les technologies à faible valeur ajoutée alors que les pays ''développés'' se seraient spécialisés dans la production à forte valeur ajoutée était une idée folle. Chaque jour qui passe nous le rappelle un peu plus notamment au travers des transferts de technologie.
Pour expliquer ces dysfonctionnements, Maurice Allais effectue la distinction entre libéralisme et laisser-fairisme. La différence entre les deux concepts est que le premier doit avoir comme unique but, l’élévation des niveaux de vie dans chaque pays et à l’intérieur de ces pays à tous les groupes sociaux, alors que le second ne profite qu’à quelques uns et voit les inégalités s’accroître.
L’argument majeur en faveur de la doctrine libre-échangiste se base sur l’amélioration du pouvoir d’achat du consommateur. Ainsi le fait de créer une concurrence au niveau mondial oblige les entreprises à proposer les prix les plus bas. Cela avantagerait le consommateur. Le problème est que le consommateur détient son revenu de son travail et le fait de jouer ce jeu de concurrence mondiale à tendance à comprimer son salaire ou à lui supprimer son travail c'est-à-dire à en faire un chômeur. À l’arrivée ce système économique n’est pas à l’avantage des habitants des pays développés qui voient leur situation économique se dégrader. »32
Maurice Allais n'était pas anticapitaliste mais il était boycotté par les médias car les mesures protectionnistes qu'il défendait étaient contraires aux intérêts économiques des grands groupes capitalistes.
Jean Tyrole a obtenu le prix Nobel d'économie en 2014, soit 26 ans après Maurice Allais, et le jour de sa victoire – lors du journal de 20H de France 2 – David Pujadas précisait que cela faisait 26 ans qu'un économiste français n'avait pas obtenu cette récompense, mais il n'a pas précisé que Jean Tyrole succédait à Maurice Allais car l'objectif du nazi-capitalisme est d'effacer de l'Histoire des noms ou des faits qui portent atteinte à ses intérêts.
Un an et demi avant sa mort, en mars 2009, Maurice Allais s'est exprimé sur la manipulation médiatique en expliquant dans une interviewe parue dans le journal Fakir :
« Les commentateurs économiques que je vois s'exprimer régulièrement à la télévision pour analyser les causes de l'actuelle crise sont fréquemment les mêmes qui y venaient auparavant pour analyser la bonne conjoncture avec une parfaite sérénité. Ils n'avaient pas annoncé l'arrivée de la crise, et ils ne proposent pour la plupart d'entre eux rien de sérieux pour en sortir. Mais on les invite encore. Pour ma part, je n'étais pas convié sur les plateaux de télévision quand j'annonçais, et j'écrivais, il y a plus de dix ans, qu'une crise majeure accompagnée d'un chômage incontrôlé allait bientôt se produire. Je fais partie de ceux qui n'ont pas été admis à expliquer aux Français ce que sont les origines réelles de la crise alors qu'ils ont été dépossédés de tout pouvoir réel sur leur propre monnaie, au profit des banquiers. Par le passé, j'ai fait transmettre à certaines émissions économiques auxquelles j'assistais en téléspectateur le message que j'étais disposé à venir parler de ce que sont progressivement devenues les banques actuelles, le rôle véritablement dangereux des traders, et pourquoi certaines vérités ne sont pas dites à leur sujet. Aucune réponse, même négative, n'est venue d'aucune chaîne de télévision et ce, durant des années.
Cette attitude répétée soulève un problème concernant les grands médias en France : certains experts y sont autorisés et d'autres, interdits. Bien que je sois un expert internationalement reconnu sur les crises économiques, notamment celles de 1929 ou de 1987, ma situation présente peut donc se résumer de la manière suivante : je suis un téléspectateur. Un prix Nobel... téléspectateur. Je me retrouve face à ce qu'affirment les spécialistes régulièrement invités, quant à eux, sur les plateaux de télévision, tels que certains universitaires ou des analystes financiers qui garantissent bien comprendre ce qui se passe et savoir ce qu'il faut faire. Alors qu'en réalité ils ne comprennent rien. Leur situation rejoint celle que j'avais constatée lorsque je m'étais rendu en 1933 aux États-Unis, avec l'objectif d'étudier la crise qui y sévissait, son chômage et ses sans-abri : il y régnait une incompréhension intellectuelle totale. Aujourd'hui également, ces experts se trompent dans leurs explications. Certains se trompent doublement en ignorant leur ignorance, mais d'autres, qui la connaissent et pourtant la dissimulent, trompent ainsi les Français.
Cette ignorance et surtout la volonté de la cacher grâce à certains médias dénotent un pourrissement du débat et de l'intelligence, par le fait d'intérêts particuliers souvent liés à l'argent. Des intérêts qui souhaitent que l'ordre économique actuel, qui fonctionne à leur avantage, perdure tel qu'il est. Parmi eux se trouvent en particulier les multinationales qui sont les principales bénéficiaires, avec les milieux boursiers et bancaires, d'un mécanisme économique qui les enrichit, tandis qu'il appauvrit la majorité de la population française mais aussi mondiale.
Question clé : quelle est la liberté véritable des grands médias ? Je parle de leur liberté par rapport au monde de la finance tout autant qu'aux sphères de la politique.
Deuxième question : qui détient de la sorte le pouvoir de décider qu'un expert est ou non autorisé à exprimer un libre commentaire dans la presse ?
Dernière question : pourquoi les causes de la crise telles qu'elles sont présentées aux Français par ces personnalités invitées sont-elles souvent le signe d'une profonde incompréhension de la réalité économique ? S'agit-il seulement de leur part d'ignorance ? C'est possible pour un certain nombre d'entre eux, mais pas pour tous. Ceux qui détiennent ce pouvoir de décision nous laissent le choix entre écouter des ignorants ou des trompeurs. »33
Mao Zedong est né le 26 décembre 1893 = 26 12 93 = FABRIC.
« FABRIC » signifie « TISSU » en anglais.
Dieu nous fait comprendre que les médias FABRIQUENT l'opinion publique à travers un TISSU de mensonges.
Si nous continuons à les écouter, nous allons être inondés éternellement de produits FABRIQUÉS par des travailleurs réduits en esclavage en Asie, et ce DÉLUGE provoquera toujours plus de destructions d'emplois dans notre pays, et surtout, il continuera à ravager l'environnement ; alors vous verrez, Dieu va multiplier les déluges ces prochaines années en enchaînant les catastrophes naturelles afin de nous faire comprendre notamment que nous devons arrêter d'importer des produits fabriqués à des dizaines de milliers de kilomètres alors que nous pouvons les produire chez nous. Il faut ainsi décider de ce que nous produisons et comment nous le produisons pour aller vers un système qui ne produise pas des valeurs d'échanges, pas des marchandises pour le profit mais des valeurs d'usage pour la satisfaction des besoins humains, réels, démocratiquement déterminés ; un système dans lequel la collaboration entre les travailleurs du monde entier remplacera la concurrence, dans lequel la solidarité économique remplacera la guerre de tous contre tous ; c'est donc d'une révolution que nous avons besoin. Mais puisque la majorité des citoyens ne rejoindra pas l'Alliance de l'EAU avant quelques années, Dieu va se charger de faire couler des trombes d'EAU pour vous convaincre de rejoindre son Alliance, et lorsque nous serons plus de 50 % le jour de l'élection présidentielle à vouloir renverser le système capitaliste, l'évolution pourra enfin commencer.
Par ailleurs, Maurice Allais a obtenu le « prix Nobel d'économie » en 1988.
88 = HH
HH est l'abréviation de Heil Hitler, le salut nazi.
Maurice Allais nous a donné la preuve que ça ne servait à rien d'avoir un « prix Nobel d'économie » pour être invité dans les médias, car pour avoir la parole, l'économiste doit être aux ordres du nazi-capitalisme : nous vivons bel et bien dans une « démocratie » totalitaire.
L'ouverture de la Chine
La prise du pouvoir par Deng Xiaoping (1976-1978)
Du 18 au 22 décembre 1978 se tient la troisième Session plénière du XIe Comité central du Parti communiste chinois. Le communiqué officiel annonce que la Chine encouragerait les coopérations économiques avec les autres pays et chercherait à obtenir les technologies et équipements les plus avancés du monde. Ce revirement politique marque le début de la politique d'ouverture de la Chine. Les critiques adressées à ces réformes économiques, émanant généralement des paysans les plus pauvres et des observateurs étrangers, notent que ces réformes ont créé de grandes disparités au sein du pays, une importante pollution, une corruption rampante, un chômage croissant et une mauvaise gestion des entreprises d'État. Cette situation est potentiellement menaçante pour la stabilité du régime. Certains acteurs de la vie politique chinoise, de journalistes et de magistrats critiquent également le manque de réformes politiques sur des questions cruciales, notamment eu égard à une participation du peuple dans les votes aux élections.
Les réformes économiques
À partir de 1980, Deng Xiaoping engagea la Chine sur des politiques de réformes économiques (« Quatre Modernisations » : industrie et commerce, éducation, organisation militaire et agriculture) et d’ouverture qui commencèrent par une dé-collectivisation des terres, suivies par des réformes industrielles dont le but était de décentraliser les contrôles du gouvernement dans le secteur industriel. Deng développa l’idée de Zone Economique Spéciale où l’investissement étranger pouvait s’investir sans restriction du gouvernement, sur base capitalistique. Il considéra l’industrie légère comme la base de développement de l’industrie lourde.
Dans les campagnes, le système « de responsabilité » amène les paysans à signer avec l'État des contrats qui leur assurent, pour plusieurs années, l'usufruit des terres collectives. Désormais la notion de rentabilité l'emporte en ce qui concerne la production, les achats d'engrais et de matériel. En décembre 1985, les communes populaires disparaissent, de même que le monopole d'État sur les céréales. En même temps, la production augmente, régulièrement suivie par les revenus paysans : à l'efficacité du système « de responsabilité » viennent s'ajouter les effets de la « Révolution verte », qui repose sur l'usage accru des engrais, des pesticides et de la mécanisation : la récolte de 1984 dépasse 400 millions de tonnes. Mais la fin de la collectivisation comporte aussi des aspects négatifs : elle rend inutiles près de 200 millions de ruraux.
Le rapide développement des secteurs économiques de consommation et d’exportation, la création d’une classe moyenne urbaine regroupant 15 % de la population, un accroissement des niveaux de vie (perçu au travers d’une augmentation importante du revenu par habitant, de l’espérance de vie et du niveau d’éducation) et une plus large frange de droits et libertés pour le chinois moyen témoignent du succès des réformes.
Le nouvel ordre prononcé par Xiaoping est « ENRICHISSEZ-VOUS ! ».34
La course à la richesse
Toute une bourgeoisie agraire mais aussi urbaine s’est reconstituée dès que le gouvernement s’est mis à encourager l’enrichissement individuel.
La bourgeoisie chinoise réapparaît au grand jour
Le phénomène a été d’autant plus rapide que nombre de Chinois émigrés après 1949 avec une partie de leur fortune ont fait prospérer celle-ci dans les pays voisins, tout en gardant des liens avec les membres de leur famille ou leurs amis restés sur place en Chine dans leur région ou leur ville d’origine. Ceux-ci, même s’ils ont été tenus à l’écart par le régime pendant certaines périodes, ont constitué en Chine même un milieu bourgeois qui n’a jamais disparu. Eux ou leurs rejetons ont pu d’autant mieux se lancer dans les affaires, dès que le gouvernement leur en a donné le signal, qu’ils se sont vus confier des capitaux à faire fructifier : ceux des parents ou des relations émigrés à l’étranger.
La liberté que le gouvernement donnait de s’enrichir et la différenciation sociale rapide qui s’en suivit entraînèrent quasi automatiquement la réapparition de problèmes que la Chine n’avait plus connus depuis des décennies.
Dans les campagnes, par exemple, les riches eurent vite fait de dominer les attributions de terres, la commercialisation de la production, de spéculer sur les céréales, refusant pour faire monter les prix de livrer les grains, pratiquant l’usure et chassant des terres les plus pauvres. Les autorités locales, elles aussi encouragées par le gouvernement à se montrer entreprenantes, à développer la richesse de leur région, à se lancer dans les affaires, s’entendirent avec les riches pour rançonner les plus pauvres et pour voler l’État et les biens publics.
La politique pragmatique du pouvoir
Pour limiter la spéculation, ralentir la corruption, juguler l’inflation, le gouvernement central est intervenu à plusieurs reprises, revenant en arrière sur certaines réformes, resserrant à nouveau son contrôle sur les prix, sur la production agricole, sur le commerce des grains, sur le crédit, sur le droit des provinces d’emprunter directement à l’étranger, sur la multiplication des zones franches sauvages, etc.
Le gouvernement cherche à encourager la diffusion des mécanismes du marché basés sur la recherche du profit individuel au détriment d’une organisation étatique de l’économie mais il s’efforce en même temps de garder le contrôle de cette évolution en intervenant pour réguler ce passage à l’économie de marché. Cela se fait empiriquement au fur et à mesure que les problèmes se posent, les périodes de contrôle accru succédant aux périodes de relance « des réformes ».
Par exemple, l’État donna un grand coup de frein aux réformes à la fin des années 80. Les prix s’emballaient, les plus pauvres étaient chassés des campagnes au rythme de 8 millions de personnes par an et pouvaient d’autant moins trouver d’emplois dans les villes que les licenciements commençaient à se multiplier. Les scandales liés à la corruption défrayaient la chronique des journaux chinois. Trafics d’influence, évasion fiscale, appropriation des biens publics, trafics en tout genre, bref toutes sortes de pratiques bien connues ici se développaient tout d’un coup massivement en Chine. Non pas que la corruption n’existait pas auparavant. Mais, comme le constatait un quotidien de Shangaï : « Naguère, les détournements de pouvoir servaient à contourner les réglementations concernant l’emploi, le logement, les études, la promotion, etc., avec pour but essentiel la résolution des difficultés matérielles des individus. Aujourd’hui, (...) ils ne servent pas à résoudre des difficultés matérielles, mais à accumuler des richesses ». Avidité et arrogance des nouveaux riches, creusement des inégalités : la situation devenait explosive.
De 1989 à 1991, pendant ces trois années d’austérité, l’État obligea à nouveau les paysans à livrer les produits de base, reprit le contrôle de certains prix, annula quelques grands projets trop coûteux. Les pouvoirs locaux furent priés d’être moins dispendieux et des dizaines de milliers de condamnations pour corruption furent prononcées.35
L'explosion démocratique du printemps 1989
Bien que les niveaux de vie se soient améliorés pour une partie de la population, les réformes de Deng n’étaient pas au-dessus de toute critique. Les conservateurs affirmaient que Deng avait à nouveau ouvert la Chine à divers maux sociaux et à un accroissement global de la pensée matérialiste, alors que les libéraux attaquèrent Deng sur ses positions politiques inflexibles. Les forces libérales commencèrent à manifester de diverses manières et à réclamer la démocratie (la cinquième modernisation), ce qui conduisit, en 1989, aux manifestations de la place Tian'anmen.36
Le massacre de la place Tien An Men
Le samedi 3 juin 1989 s'achevait dans un bain de sang le « printemps de Pékin ». Cette mobilisation étudiante contre l'absence de liberté, la corruption et le clientélisme de la dictature chinoise, avait su attirer à elle la sympathie. Voulant empêcher qu'elle ne gagne l'ensemble des classes populaires, le régime décidait d'envoyer les chars contre la foule désarmée rassemblée place Tien An Men à Pékin.
Le mouvement s'était développé alors que la réorientation économique lancée par le président Deng Xiaoping à la fin des années 1970 entraînait une aggravation générale des conditions de vie. Avec le rétablissement des lois du marché et la course au profit dans tous les domaines, les privilèges d'une minorité s'étalaient désormais au grand jour.
C'est à la mi-avril 1989, à l'occasion des funérailles d'Hu Yaobang, un ex-secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) limogé deux ans plus tôt, que la contestation éclata. En quelques jours, le mouvement de la jeunesse mobilisa des dizaines de milliers de manifestants, des étudiants mais aussi des gens du peuple, aux cris de « À bas les mandarins » ou encore « Tremblez, corrompus ».
Les slogans lancés lors des sit-in devant les bâtiments officiels de la place Tien An Men révélaient les aspirations des étudiants mobilisés. En demandant la réhabilitation d'un ancien dirigeant qu'ils percevaient comme un démocrate, ils revendiquaient plus de liberté, des journaux échappant à la censure. Encouragés par leur nombre croissant, ils réclamèrent bientôt la démission du vieux président en brisant symboliquement sur leur passage des milliers de petites bouteilles, appelées deng en mandarin. Ils dénonçaient aussi leurs conditions d'existence, les taudis où ils vivaient, la faiblesse des salaires des professeurs. Ils revendiquaient pour eux-mêmes mais, dans le contexte de l'ouverture croissante au capitalisme, leur dénonciation de la corruption et des fortunes des potentats trouvait un écho grandissant au sein du petit peuple, qui se mêlait de plus en plus nombreux aux manifestations. Leurs revendications démocratiques, de liberté syndicale sur le modèle de Solidarité en Pologne ou encore de transparence à l'image de la politique menée alors par Gorbatchev en Russie, emportaient une adhésion croissante au sein des classes populaires chinoises écrasées par la dictature et maintenue dans la misère.
Le pouvoir divisé
Tout en réprouvant les manifestations, le gouvernement hésitait à les réprimer violemment. À la crainte de voir le mouvement s'étendre aux travailleurs, s'ajoutaient des luttes internes à l'appareil du parti, dont certains voulaient la chute de Deng Xiaoping. Ainsi le secrétaire général du parti, Zhao Ziyang, encouragea le mouvement, espérant pouvoir prendre les rênes du pouvoir contre le clan du Premier ministre Li Peng.
Fin avril, le mouvement prit une nouvelle ampleur, s'étendant à des villes de province comme Xi'an ou Changsha. Le 27 avril, à Pékin, la manifestation s'étendait sur des kilomètres, soutenue aux abords par des centaines de milliers de personnes. L'indignation gagnait des organismes de base du parti et de l'appareil d'État, des journalistes des médias officiels apportant leur soutien aux étudiants. À la manifestation du 4 mai se mêlèrent de plus en plus de jeunes travailleurs, d'employés, de petites gens des quartiers.
Les contestataires crurent que les autorités étaient prêtes au dialogue, même si elles refusaient encore de discuter avec les associations autonomes des étudiants. Une centaine d'entre eux décidèrent de se lancer dans une grève de la faim, rejoints bientôt par un millier d'autres.
Mais c'est la venue du dirigeant soviétique Gorbatchev à Pékin, le 14 mai, qui offrit une formidable tribune au mouvement, avec la présence des télévisions du monde entier. Le jour de son arrivée, les grévistes de la faim occupèrent la place Tien An Men prévue pour les cérémonies officielles, rejoints pendant la nuit par des dizaines de milliers de personnes qui décidèrent de camper sur place.
Le mouvement atteignit alors son point culminant. Ce n'était plus seulement des minorités éparses qui le rejoignaient. Le 17 mai des cortèges ouvriers défilèrent par usines entières avec des banderoles telles que : « La classe ouvrière est là ! », « Voici les grands frères ouvriers ». Derrière ces manifestations d'une nouvelle ampleur se cachaient les manœuvres de plus en plus évidentes des dirigeants du parti qui voulaient chasser Deng. En témoignait la présence dans les défilés des représentants de la Fédération des syndicats, de professeurs de l'école des cadres du parti et de nombreux militaires en uniforme. Mais la présence massive des ouvriers montrait aussi qu'ils pouvaient s'emparer de cette possibilité de contester ouvertement le régime.
Vers l'épreuve de force
Devant l'ampleur des manifestations, qui se déroulaient désormais aussi dans de nombreuses autres villes, le président Deng Xiaoping décidait d'écraser le mouvement. Même les partisans de Zhao Ziyang, qui avaient joué avec le feu, s'inquiétaient désormais devant les risques d'explosion sociale et politique. La loi martiale fut décrétée le 20 mai et l'armée déployée, officiellement pour « protéger les bâtiments officiels ». Mais cette première tentative de reprendre sans armes la place Tien An Men échoua, donnant à ses occupants un sentiment illusoire de victoire sans combat.
Mais, dans la coulisse, le pouvoir déployait méthodiquement son plan : consultation des chefs de l'armée, acheminement vers Pékin de troupes de province, reprise en main du parti, de l'administration et des médias, qui dénoncèrent désormais les « malfaiteurs » et les « criminels » de la place Tien An Men. On dressait des listes noires dans les universités, les premières arrestations eurent lieu dans les usines. La peur commença à s'installer, alors que des signes d'essoufflement du mouvement poussaient les dirigeants étudiants à envisager un repli vers les campus. Beaucoup de contestataires venus de province repartirent par les trains gratuits mis à disposition par le gouvernement. La participation ouvrière diminua sous les menaces de licenciement émanant de l'appareil du parti. Seule une minorité, souvent de jeunes travailleurs, continuèrent de participer au mouvement. Après une semaine de loi martiale il ne restait plus sur la place Tien An Men que quelques milliers d'irréductibles.
L'écrasement des manifestants et la répression ciblée
Le vendredi 2 juin, l'armée rentrait dans Pékin, comptant 350 000 hommes avec blindés, automitrailleuses et canons. Face aux protestations dans les quartiers populaires, les soldats tuèrent à la baïonnette jusque dans les habitations. Face à l'héroïsme des étudiants prêts à affronter à main nue les blindés, le régime n'hésita pas. Les chars foncèrent sur les barricades et écrasèrent de nombreux manifestants, faisant entre 1 000 et 2 000 morts aux abords de la place Tien An Men. Après des exécutions sommaires et 30 000 arrestations les jours suivants, une immense vague de répression s'abattit, visant en particulier les milieux ouvriers : des rafles étaient organisées dans les quartiers, avec des appels à délation ; des ouvriers furent condamnés à mort et exécutés en public pour terroriser la population. Il s'agissait de détruire pour longtemps l'espoir de changement qu'avait suscité la contestation étudiante au sein des classes populaires.
En recourant à cette répression violente, la dictature démontrait aussi combien il était vain d'espérer une aide du côté des « réformateurs » du régime. Ces faux amis avaient été aussi prompts à encourager la contestation, pour servir leurs propres ambitions, qu'à abandonner les masses en lutte, pour rallier le camp de la répression.
Du côté des puissances occidentales, les protestations ne vinrent souvent qu'après le bain de sang. Cela reflétait aussi leur inquiétude de voir un retour à l'ordre insuffisamment rapide perturber la croissance de leurs affaires en Chine. Les dirigeants des grandes puissances eurent donc le « tact » nécessaire pour ne pas heurter cette dictature chinoise se targuant faussement de communisme, mais si efficace pour mettre au travail les ouvriers chinois et, en cas de besoin, pour réprimer leurs protestations dans le sang.37
Les manifestations de Tian'anmen se sont déroulées entre le 15 avril 1989 et le 4 juin 1989, sur la place Tian'anmen à Pékin, la capitale de la République populaire de Chine. Elles prirent la forme d’un mouvement d'étudiants, d'intellectuels et d'ouvriers chinois, qui dénonçaient la corruption et demandaient des réformes politiques et démocratiques.38
15 avril 1989 = 15 4 1989
15 4 19 = DOS
1989 est l'année de la chute du MUR de Berlin.
Dieu te met désormais DOS au MUR. Les manifestations de Tian'anmen se sont déroulées à cause de l'aggravation générale des conditions de vie lors du rétablissement des lois du marché et la course au profit dans tous les domaines. Les privilèges d'une minorité s'étalaient dorénavant au grand jour.
Nous vivons actuellement la même situation donc Dieu nous demande de nous révolter contre l'ordre établi à l'instar des manifestants à Tian'anmen en 1989.
Soit tu continues à rester passif face à la dictature capitaliste ou alors tu te révoltes le jour de l'élection présidentielle afin d'obtenir ta liberté en prenant collectivement le contrôle du pouvoir. Pour l'instant, nous ne vivons pas dans une démocratie, à l'instar du Parti communisme chinois qui a effacé toutes les traces des massacres de Tian'anmen dans les manuels scolaires et les médias, le Parti nazi-capitaliste a également effacé ses crimes dans les manuels scolaires et dans la plupart des médias aux ordres, alors nous allons devoir nous révolter pour renverser le système afin de vivre dans une véritable démocratie.
TIAN = 20x9x1x14 = 2520
2520 = BET
BET = BETE
ANMEN = 1x14x13x5x14 = 12740
12 = L = AILE
740 = GOD
« GOD » signifie « DIEU » en anglais.
Si tu combats la BÊTE le jour de l'élection présidentielle, DIEU te donnera deux AILES dans le DOS afin que tu puisses t'envoler un jour vers le paradis.
ANMEN = 1x14x13x5x14 = 12740
12 7 = 12 juillet
Jules César est né un 12 ou 13 juillet.
Dans l'Apocalypse, la BÊTE est l'empire romain.
La nouvelle Alliance nous impose désormais de mettre un terme définitif à la dictature de César : le RICHE.
L’appel du pouvoir à « l’intelligentsia » : « Enrichissez-vous... et taisez-vous ! »
La croissance spectaculaire de l’économie chinoise, enclenchée dès le début des années 1980, qui s’est encore accélérée après 1989, a certainement donné un regain de légitimité au pouvoir, en tout cas pour tous ceux qui en profitent et ont vu leur niveau de vie s’élever rapidement. Ils sont une petite minorité dans le pays, mais néanmoins nombreux. Cette évolution a évidemment profité aux entrepreneurs, à une nouvelle bourgeoisie qui prospère à côté, à l’ombre, ou au sein même du parti communiste. Mais elle profite également à la petite bourgeoisie intellectuelle, celle-là même qui s’est révoltée contre le régime en 1989.
Dans les années 1980, les enfants des couches instruites de la société ne profitaient pas encore forcément de la croissance économique. C’est ce qui a bien changé depuis 1989, comme le décrit Béja : « Ce développement de l’économie privée pourra profiter directement aux intellectuels car il s’agit cette fois de créer des entreprises dans le domaine des hautes technologies, du conseil et de l’import-export. Tandis que la première vague de créations d’entreprises pendant les années 1980 avait essentiellement bénéficié à des marginaux, des paysans astucieux, des jeunes instruits en rupture de ban, ou des parents de cadres, cette fois-ci, c’est au tour des intellectuels de pouvoir enfin en profiter pour améliorer leur niveau de vie. Car il s’agit de surfer sur la vague des hautes technologies, du service aux exportations et autres activités qui réclament des connaissances. Cela explique qu’un grand nombre de professeurs et de chercheurs, y compris parmi les démocrates, se soient « jetés à la mer » (c’est-à-dire lancés dans les affaires). »
Le gouvernement chinois a d’ailleurs consciemment favorisé cette évolution, espérant que la levée des frustrations économiques de ces couches sociales les détournerait de l’opposition politique. Par ailleurs, les salaires des professeurs d’université ont été largement augmentés, de nombreux postes ont été ouverts, toutes sortes d’incitations (lucratives) à travailler à la fois pour l’État et le privé ont été imaginées. Avec la ferme intention de noyer la contestation démocratique de la couche sociale des intellectuels dans l’argent.
Finalement, au sein de la petite bourgeoisie intellectuelle ou « instruite » chinoise, se sont développées ces dernières années des idées qui collent fort bien aux intérêts non seulement des autorités, mais des milieux d’affaire chinois, de la bourgeoisie elle-même : ce qui doit primer, c’est la « stabilité », mot d’ordre favori de la dictature. Il est vrai que l’actuel développement capitaliste de la Chine passe par une explosion des inégalités, une vague de chômage dans les villes, des dizaines de millions de licenciements dans les industries d’État, des afflux de migrants en ville pour fuir la misère des campagnes. C’est d’autant plus vrai que la croissance de l’économie chinoise est essentiellement tirée, depuis 35 ans maintenant, par les exportations et les investissements étrangers, dont l’expansion repose précisément sur le seul véritable « avantage compétitif » de la Chine sur le marché mondial : une main-d’oeuvre abondante, pas chère et docile. Un « État fort », au « despotisme éclairé », n’est-il pas nécessaire pour empêcher les troubles sociaux de venir gâcher la belle aventure du capitalisme chinois ? 39
La Relance (1992-1997)
Deng Xiaoping entreprend, du 18 janvier au 21 février 1992, une « tournée d'inspection » dans le Sud, qui le conduit à Wuhan, Shenzhen, Zhuhai et Shanghai, où il vante les succès de sa réforme. Il affirme que l'économie de marché n'est pas incompatible avec le socialisme et qu'il faut étudier les performances du capitalisme. Le XIVe Congrès du PCC, en octobre 1992, appuie cette ligne et confirme Jiang Zemin dans ses fonctions, faisant de lui le nouveau numéro un du régime.40
Le développement de la corruption
Jusqu’à présent donc, l’État chinois semblait avoir réussi à garder la maîtrise du processus, du moins si on évoque par comparaison ce qui se passe en Russie. Mais au fur et à mesure que la loi du profit s’empare de tous les secteurs de l’économie, que les intérêts privés dominent toute la vie sociale, la corruption se développe et ronge peu à peu l’appareil d’État. Cela n’est évidemment pas un phénomène particulier à la Chine. Les politiciens et hommes d’affaires, ici en France, en savent quelque chose.
Mais la corruption prend des formes bien pires dans les pays pauvres où l’appareil d’État lui-même reflète de façon plus crue toutes les contradictions de la société et où, par exemple, la paye des policiers et des militaires ne se conçoit que complétée par le racket de la population.
En Chine, la corruption de l’appareil d’État se développe à nouveau au même rythme que le parasitisme de la bourgeoisie.
L’appareil d’État est saisi à tous les niveaux par l’affairisme, le désir d’enrichissement, le manque de scrupule quant aux moyens pour y parvenir.
L’exemple vient d’ailleurs d’en haut, de ceux qu’on appelle de façon assez significative « les princes », c’est-à-dire les fils et les filles des hauts dignitaires du régime qui se trouvent à la tête de ce monde des affaires en développement.
La famille de Deng Xiaoping était d’ailleurs, tout naturellement si l’on peut dire, la mieux placée. L’un des fils de Deng, par exemple, dirige un gros holding chinois qui fait partie de l’empire de l’homme le plus riche de Hong Kong. Des nombreuses sociétés de Hong Kong ont ainsi offert des postes de responsabilité très bien rémunérés aux rejetons des hauts fonctionnaires chinois. « Princes » et hauts responsables ne se gênent pas pour placer leur fortune à l’étranger : environ 120 milliards de dollars (600 milliards de francs) ont ainsi quitté le pays en quelques années. Il faut reconnaître qu’une partie de ces capitaux revient ensuite en Chine s’investir dans les zones franches en tant que « capital étranger » pour bénéficier des avantages fiscaux.
À tous les niveaux, les fonctionnaires et les cadres du parti utilisent leur fonction pour aider ceux qui s’enrichissent et pour s’enrichir eux-mêmes, selon les consignes ! Lors de l’ouverture de la Bourse de Shenzhen, des manifestations de protestation eurent lieu parce que les hauts dirigeants s’étaient réservés, avant même l’ouverture, plus de la moitié des actions qui allaient être mises sur le marché ! Un ancien correspondant de l’AFP à Pékin cite le cas d’un homme d’affaires de Shangaï qui « avait réussi le tour de force d’être à la fois patron d’une entreprise prospère, actionnaire de différentes sociétés aux quatre coins du pays, représentant d’une célèbre firme occidentale, proxénète et délégué de la Ligue de la jeunesse communiste d’un des arrondissements de la grande métropole de l’est » qu’est Shangaï.
Dans toutes les provinces - les plus riches, les provinces côtières qui se développent trois fois plus vite que les autres, mais aussi dans les provinces de l’intérieur, où les autorités veulent rattraper leur manque à gagner - les autorités locales se sont lancées dans les affaires.
Rivalités locales et affairisme
Par exemple, elles veulent toutes avoir leur propre « zone économique spéciale », souvent pour y construire un simple hôtel ou un golf, tant et si bien qu’à la fin de 1992 le ministre de l’Agriculture recensait 8 000 zones, dont 6 000 restaient en friche, représentant un énorme gâchis de terres arables, de construction, de crédits. Le gouvernement en ferma d’autorité un certain nombre ! En 1994, devant l’accroissement de la dette extérieure, l’État a dû interdire aux provinces d’emprunter directement à l’étranger.
Des provinces, des municipalités ou des cantons se hérissent de barrières douanières, pour empêcher certains produits précieux de sortir ou d’autres d’entrer, renchérissant ainsi les prix. Ils se dotent aussi de barrières non -tarifaires, c’est-à-dire de règlements arbitraires empêchant l’entrée de biens qui ne sont pas produits sur place et donnant prétexte à confisquer ceux qui pénètrent quand même. Tous gaspillent l’argent pour mettre sur pied ou développer des entreprises même si elles font double emploi. Chacune défend avec agressivité ses intérêts, ses sources de financement, ses accès aux matières premières, ses entreprises, ses parts de marchés, ses contrats avec l’étranger, ses zones spéciales, etc. On a vu la province du Xinjiang interdire l’importation de 48 denrées sous prétexte de protéger ses productions locales ; le Jilin refusait la bière produite dans la province voisine du Liaoning ; le Liaoning, de son côté, refusa en 1992 l’exportation d’engrais car il n’arrivait pas à en produire assez ; la même année, Pékin limita l’importation de bois du Hebei. Le Hunan mit un embargo sur les sorties de céréales ; une guerre du riz eut lieu entre la province de Hunan qui refusait de livrer son riz à la province de Guangdong, si celle-ci n’acceptait pas de payer un prix supérieur au prix du marché puisqu’elle était bien plus riche. Les autorités de Guangdong ont voulu court-circuiter les autorités du Hunan en traitant directement avec les paysans mais leurs camions furent empêchés de circuler dans la province. L’armée finit par être impliquée elle aussi dans le conflit.
De telles guerres eurent lieu pour le thé, la laine, le tabac...
Un marché, des marchés...
Les grandes entreprises étrangères qui essayaient de pénétrer ce qu’elles croyaient être le marché chinois découvrent qu’il y avait une juxtaposition de nombreux marchés et que l’accès à l’un ne donne pas automatiquement accès aux autres, bien au contraire devrait-on ajouter.
Ce fut le cas par exemple de Coca Cola qui pensait partir à l’assaut des 400 millions de consommateurs potentiels de Chine du Sud en s’implantant dans l’île de Hainan. Cela ne lui donna accès qu’aux 4 millions d’habitants d’une partie de l’île et il ne lui fallut pas moins de 19 autres implantations pour se développer en Chine du Sud !
Évidemment, ces guerres commerciales et cette multiplication d’entreprises constituaient un gâchis dans tous les domaines, gaspillage d’investissements, économies d’échelles qui ne peuvent être réalisées, facteur d’inflation.
On a parlé de la reféodalisation de l’économie chinoise. Un universitaire, spécialiste de la Chine, Jean-Louis Rocca, écrit : « Le renforcement des bureaucraties locales, consécutif à la politique de déconcentration, a conduit à l’apparition d’une multitude d’îlots semi-indépendants qui possèdent leur propre stratégie économique, leurs propres réseaux d’amitiés politiques, éventuellement leurs propres sources de financement extérieur (diaspora) ».
En fait il s’agit tout simplement de la concurrence capitaliste, de l’avidité à faire des profits au détriment de l’intérêt général. Ces rivalités de clochers, nous les connaissons ici même, quand il s’agit d’attirer des entreprises dans telle ou telle zone industrielle et autre technopole. Mais dans un pays pauvre, qui manque de capitaux pour se développer, où les communications sont difficiles, où l’accès aux matières premières n’est pas facile pour tous, où l’énergie produite ne suffit pas aux besoins, les méfaits de la concurrence, les gaspillages qu’elle engendre sont encore plus choquants que dans les pays riches.
Affaiblissement du pouvoir de l’État central
Mais le simple fait que l’État central laisse jouer la concurrence ne peut que renforcer les pouvoirs locaux à son détriment. Au point d’ailleurs que ceux-ci le dépouillent d’une partie croissante de ses recettes. Les provinces, chargées jusqu’en 1994 de collecter l’impôt, ne reversaient tout simplement plus sa part à l’État. De plus, des autorités provinciales jusqu’au simple fonctionnaire, chacun instaure des taxes supplémentaires sur la population, selon son bon vouloir, si l’on peut dire.
Alors que les impôts locaux ne devraient pas excéder 5 % des revenus de la population, dans certains endroits, ce sont 40 % qui sont prélevés par les autorités locales. L’encaissement des impôts ou les contrôles fiscaux donnent lieu à des tensions extrêmes et d’innombrables violences.
Lors de la réforme fiscale de 1994, les impôts centraux ont été augmentés : le gouvernement a instauré un impôt sur le revenu qui n’existait pas et il a étendu et augmenté la TVA, à laquelle seules les exportations échappent, et dont le taux est de 17 % (13 % pour les produits de première nécessité). Enfin il a renégocié avec chaque province ce que celle-ci s’engageait à lui verser.
Mais la part que l’État prélève continue à diminuer malgré la réforme. Et on est arrivé à cette situation paradoxale et bien connue dans les régimes capitalistes : en 1998, l’État ne prélève plus que 11 % du revenu national contre 36 % vingt ans auparavant, mais une bonne partie de la population la plus pauvre a vu au contraire le fardeau de l’impôt s’alourdir.
Le pillage des biens publics
Enfin, fonctionnaires et nouveaux riches s’entendent pour piller carrément les biens publics. Bien des entreprises dites collectives sont en fait des entreprises appartenant à un propriétaire qui s’est tout simplement approprié les biens collectifs, ou qui a fait inscrire son entreprise individuelle comme collective pour bénéficier de prêts à tarif réduit et autres avantages fiscaux. Les entreprises d’État elles-mêmes subissent un véritable dépeçage avec la complicité des plus hautes autorités. L’État, qui veut se désengager au maximum, demande à ce que la plupart des entreprises soient vendues, transformées en SARL ou en sociétés par actions ou ferment leurs portes, avec comme objectif de ne garder qu’un millier des plus grandes (sur quelque 100 000 entreprises industrielles d’État). Les autorités locales ne se privent pas pour vendre au privé tout ce qui peut avoir une valeur, laissant les dettes aux banques et à la collectivité. Les acheteurs de ces avoirs sont bien souvent les fonctionnaires chargés de gérer les biens en question.
Les mieux placés ont réussi à monter des filiales privées des grandes entreprises d’État et émettre des actions cotées à Hong Kong. Pour que les actions trouvent preneurs, la société ainsi créée doit avoir l’air rentable. Pour ce faire, elle achète tout simplement régulièrement à bas prix des actifs de l’entreprise mère, ce qui gonfle avantageusement son bilan. Les actions s’arrachent. Même les fonds de pensions anglo-saxons ont acheté de ces actions. Les nouveaux riches chinois ont assimilé très vite les techniques financières des « raiders » occidentaux.
En 1998, on estime que 12 % des actifs de l’État ont déjà ainsi été volés. En 1997, le gouvernement a même mis sur pied une commission « pour stopper l’hémorragie des actifs de l’État » présidée par celui qui allait devenir premier ministre, Zhu Rongji.
L’armée, la police : bien placées pour s’enrichir
La police et l’armée se sont également lancées dans les affaires. La police est spécialisée, comme toujours, dans les maisons de jeux et la prostitution, ainsi que dans le trafic des devises et la vente des permis de conduire.
Il est hautement symbolique que le ministre de la Sécurité publique se soit permis de faire l’éloge répété des triades, ces mafias descendant de ces vieilles sociétés secrètes du crime que Chiang Kai-shek avait tant utilisées à son service contre le Parti Communiste et la classe ouvrière et qui prospèrent depuis 1949 à Hongkong. Le ministre s’était félicité en 1992 qu’elles souhaitent « établir des entreprises commerciales en Chine » et il reçut même à Pékin des représentants de la plus importante des triades de Hong Kong. Ces fameuses triades ne sont pas les dernières à faire maintenant des affaires avec la Chine : c’est ainsi qu’elles blanchissent une bonne partie de l’argent de la drogue.
Quant à l’armée, elle constitue l’un des plus grand opérateurs privés du pays et c’est elle qui a la haute main sur les activités de contrebande. Elle est à la tête d’énormes holdings qui exportent dans le monde entier et dont les affaires font parfois scandale quand tel ou tel journaliste américain fait tout à coup mine de découvrir que les États-Unis sont en affaires avec l’armée chinoise, ou que c’est elle qui constitue l’un des plus gros donateurs de la campagne électorale de Bill Clinton !
Il faut dire que l’État, dans un contexte où la Chine n’est plus en butte à l’hostilité des États-Unis et de l’URSS, a réduit d’un quart les effectifs de son armée et d’un tiers son budget militaire. Il a bien fallu mettre un peu de baume au cœur des militaires, d’autant que le gouvernement a fait appel à eux contre les manifestants de la place Tian'anmen en 1989.
Les militaires ont donc été autorisés à reconvertir, pour le compte de l’armée et le leur propre, les industries militaires en productions civiles. C’est ainsi que la part de la production civile du complexe militaro-industriel représentait 8 % de ses activités en 1979, 65 % en 1990 et qu’elles est estimée en 1996 proche des 80 %. Plus de 20 000 entreprises appartiennent à l’armée ou à des militaires et leurs activités s’étendent à tous les domaines : électroménager, cosmétiques, souvenirs, ateliers de confection, hôtels, bars, l’industrie touristique et la finance jusques et y compris la revente d’armes de l’armée chinoise et les fabriques d’armes clandestines. Chaque région militaire a une base dans la zone franche de Shenzhen. Quant au commandement de la province de Guangdong, il a carrément installé sa propre « zone économique » près de Shantou. En 1994, l’armée était engagée dans plus de 200 -joint ventures avec des capitaux étrangers. Elle est experte dans la contrefaçon industrielle. Elle est impliquée dans le trafic de drogue. Enfin elle a la haute main sur la contrebande. Celle-ci est pratiquée à grande échelle puisque ce sont des cargaisons entières de téléviseurs, magnétoscopes, appareils de climatisation et même automobiles qui pénètrent illégalement dans le pays. Bien des Mercedes des nouveaux riches sont des voitures de contrebande.
Une bonne partie des revenus engendrés par ces activités sont placés dans des paradis fiscaux et l’armée ne répugne pas à spéculer à l’occasion contre la monnaie chinoise : elle a acheté en 1998 des masses de dollars en pariant sur une dévaluation du yuan. En juillet de la même année, le chef de l’État a prié l’armée de mettre un terme à certaines pratiques. Reste à savoir, s’il serait obéi.
Certains commentateurs évoquent à nouveau les seigneurs de guerre de l’ancien régime, qui rivalisent désormais dans la course à l’enrichissement rapide, mais dont on imagine qu’ils pourraient contribuer à l’éclatement du pays en d’autres circonstances.
Le développement des inégalités
L’idée défendue par Deng Xiaoping que l’enrichissement de quelques provinces et de quelques catégories sociales allait bénéficier à tous et entraîner dans le développement les secteurs retardataires est mise à mal par la réalité d’un fossé qui s’élargit rapidement entre les plus riches et les plus pauvres. Tout le monde en Chine ne bénéficie pas de la croissance économique, loin de là !
Là encore il est bien difficile de se fier aux chiffres. Pendant des années, on nous a répété que les réformes avaient bénéficié aux campagnes au point d’y avoir réduit la pauvreté des deux tiers, de 270 millions de pauvres à quelque 80 millions, voire moins. Et puis brusquement, la Banque mondiale a dénombré 350 millions de pauvres. Ainsi les pauvres apparaissent ou disparaissent par centaines de millions des statistiques ! Malheureusement pour eux, ils n’existent pas seulement dans les statistiques fantaisistes mais bel et bien dans la réalité et ils sont de plus en plus nombreux : paysans sans terres, retraités sans retraites, salariés sans salaire, travailleurs sans travail, etc...
À la fin du XXe siècle, les inégalités progressent. 900 millions de ruraux auraient un revenu quatre fois moindre que les urbains. Et il s’agit de moyennes car les écarts se creusent entre les provinces côtières qui reçoivent l’essentiel des capitaux étrangers et les provinces de l’intérieur ; ils se creusent entre les campagnes et les villes et au sein même des campagnes comme au sein des villes. Si certains vivent mieux, c’est que d’autres sombrent dans la misère, errant à la recherche de quoi survivre.
La misère dans les campagnes
En 1998, il y aurait 130 millions de personnes sans travail dans les campagnes.
Le sort des pauvres est de plus en plus dur. Ils ont à supporter en plus l’égoïsme et l’arrogance des nouveaux riches et des notables. Les bureaux de grains, organisme d’État chargés d’acheter les céréales, détournent l’argent destiné aux paysans, et lorsqu’il n’y en a plus, ces derniers sont payés avec des « billets verts » qui ne sont pas des dollars mais de simples reconnaissances de dettes. La poste, qui spécule avec les mandats qu’on lui confie, s’est mise à faire de même et donne aux paysans des bouts de papier en lieu et place des mandats qu’ils sont censés recevoir. L’usure a fait sa réapparition en force, puisque les banques d’État elles-mêmes ont créé des filiales financières qui la pratiquent à grande échelle !
Quant aux corvées, elles furent réintroduites à la fin des années 80 pour l’entretien des ouvrages collectifs. Les riches les rachètent et les pauvres doivent y consacrer un temps, très variable selon les endroits, qui peut aller jusqu’à six semaines non payées.
Les expropriations de terres donnent lieu à d’innombrables révoltes. C’est que, pour construire des zones franches, pour attirer les capitaux étrangers, pour satisfaire aussi l’avidité des spéculateurs immobiliers, pour construire toutes ces petites entreprises rurales qui se font si farouchement concurrence, on prend sur les terres agricoles pourtant chichement comptées. Celles-ci se réduisent au rythme de plus de 2 000 km² par an (1 % des terres cultivables en quatre ans). Les paysans ainsi expropriés sont bien loin d’être indemnisés, l’argent qui leur est destiné étant en bonne partie détourné par les intermédiaires de l’administration. Dans la province du Guangdong, l’une des plus touchées par la spéculation immobilière, quelque 500 manifestations contre des expulsions auraient eu lieu rien qu’en 1992.
À l’échelle du pays, c’est par milliers qu’il faudrait compter les jacqueries, les émeutes contre les autorités locales, contre les exactions et les taxes abusives et contre les expropriations. L’agitation dans les campagnes est devenue endémique au cours des années 90.
Un exode rural massif
Il est d’ailleurs significatif que le régime ne parvienne plus à empêcher l’exode rural, qui est massif : ce sont des dizaines de millions de paysans qui, poussés par la misère, partent pour tenter de se faire embaucher dans les entreprises des zones côtières ou dans les grandes villes. Ils sont ainsi plus de 100 millions de travailleurs migrants, en augmentation chaque année.
Si un certain nombre ont en poche un contrat de travail pour une durée déterminée, beaucoup se retrouvent sans travail et sans logement.
Dans les grandes villes, ils se regroupent par région d’origine et sont la proie des « patrons de travail », sorte d’intermédiaires qui gagnent leur vie sur leur dos. Le Monde diplomatique de mars 1995 décrit ces regroupements à Canton : la plus importante association, qui regroupe les migrants du Sichuan, s’appelle « le groupe aux coutelas » et « l’organisation assure la protection de ses membres en échange d’une somme mensuelle, souvent extorquée d’ailleurs » . Des bidonvilles surgissent autour des villes, toute une organisation plus ou moins mafieuse se met en place.
L’industrie est bien incapable d’absorber toute cette main-d’œuvre. Certains s’improvisent coiffeurs, d’autres ouvrent de petits restaurants mais la concurrence est rude. Certains se reconvertissent comme chauffeurs de taxis ou plus souvent encore vendeurs ambulants. Les femmes deviennent servantes, femmes de ménage, bonnes à tout faire chez les riches. Tous cherchent des petits boulots, quelques bricoles à vendre.
Évidemment aussi, cette population sans moyens d’existence, sans logements, sans protection sociale, est un terrain de recrutement pour les bandes de criminels, pour la prostitution, toutes sortes de trafics et de coups de main.
Le ministère du Travail prévoyait que la Chine se retrouverait en l’an 2000 avec plus de deux cent soixante millions de chômeurs !
Une classe ouvrière surexploitée
C’est dire que la classe ouvrière, elle non plus, ne profite pas du fameux « décollage économique » car ces dizaines de millions de paysans qui ont quitté les campagnes constituent une réserve inépuisable de main-d’œuvre très bon marché dans laquelle puisent toutes les nouvelles entreprises, privées ou pas, avec capitaux étrangers ou pas.
Dans les zones franches, par exemple, dans ces territoires qui devaient offrir un modèle de développement grâce à l’afflux de capitaux étrangers, les conditions d’exploitation sont dignes du dix-neuvième siècle avec des horaires pouvant aller jusqu’à des 15 à 20 heures par jour. Les salariés couchent souvent sur place dans des dortoirs et parfois même enfermés dans l’usine par le patron. C’est dans ces conditions que huit cents travailleurs de la zone de Shenzhen seraient morts, dans les années 90, enfermés dans un atelier qui avait pris feu. Les conditions de sécurité sont évidemment proches de zéro.
Alors, les zones franches se couvrent peut-être d’immeubles et de gratte-ciel modernes là où il n’y avait que de pauvres maisons ou pas de maisons du tout, mais ce sont d’abord des enclaves où les capitaux étrangers ont à leur disposition des hordes d’esclaves, régulièrement renouvelées, que l’État lui-même met à leur disposition pour des salaires de 30 à 40 euros par mois, encore inférieurs à ceux de Hong Kong qui attira pourtant elle aussi en son temps des capitaux cherchant à exploiter une main-d’œuvre bon marché.
Oui, la Chine peut attirer des capitaux étrangers, y compris des grandes multinationales. Mais ils ne viennent pas en Chine pour développer le pays : ils utilisent les zones franches comme des concessions extra-territoriales dans lesquelles ils importent les produits semi-finis qu’ils font assembler et terminer sur place pour profiter du bas prix de la main-d’œuvre, puis réexportent aussitôt à destination des marchés étrangers. La Chine ne tire aucun bénéfice pour son propre développement de ces productions délocalisées dans les zones franches, pas même les fameux transferts de technologie que les dirigeants chinois disaient espérer.
Le démantèlement des entreprises d’État
Évidemment, les entreprises d’État ne sont pas concurrentielles comparées à ces « sweat-shops »... et dans ces entreprises-là aussi, parce que l’État veut les mettre aux normes du marché, les conditions de vie des travailleurs ne cessent de se dégrader. À la fin des années 1990, ce secteur emploie près de 120 millions de personnes, c’est-à-dire la majorité des travailleurs urbains, et comprend en particulier les grandes entreprises, dans l’industrie lourde, les mines, les transports, mises sur pied grâce aux efforts de la période précédente, qui ne fonctionnaient pas en fonction des lois du marché mais en fonction des objectifs de la planification. Le rôle de ces grandes entreprises ne se limitait pas à fournir la production demandée par le plan mais il consistait aussi à garantir l’existence des travailleurs qui y étaient affectés, en leur assurant un travail, un logement, l’éducation des enfants, la santé, la retraite. Leur productivité était d’autant plus faible qu’elles partageaient le travail entre tous les bras que la faiblesse du développement industriel ne permettait pas d’occuper.
Pour tenter d’intégrer ces entreprises aux lois du marché, le gouvernement les a d’abord encouragées à diversifier leurs activités pour pouvoir occuper de façon rentable leur main-d’œuvre excédentaire. Les entreprises d’État se sont lancées dans l’hôtellerie, la restauration, etc. Malgré tout, livrées à elles-mêmes, elles devinrent de plus en plus déficitaires : la moitié d’entre elles le sont en 1998. L’État, qui s’était efforcé dans un premier temps de compenser les pertes par des subventions pour permettre à ces entreprises de faire face à leurs charges sociales, s’est peu à peu désengagé depuis fin 1993. Les subventions provenant du budget de l’État ont diminué de moitié depuis cette date. Les banques d’État qui avaient pris en partie le relais se retrouvent avec quantité de mauvaises créances et, si on ajoute les ravages des malversations, la situation des entreprises publiques se dégrade très rapidement depuis 1993.
Dès 1984, le gouvernement avait incité à la mise en place au niveau local, provincial, et désormais il essaie de le faire au niveau national, de systèmes d’assurances sociales qui puissent prendre en charge la maladie, la retraite, le chômage, à la place des entreprises. Mais avant même que le nouveau système soit en place - si tant est qu’il le serait un jour - les entreprises n’eurent plus l’obligation de procurer des emplois permanents. Dès 1986, on les autorisa à embaucher les nouveaux travailleurs sous contrats à durée déterminée, d’une durée de 6 mois à 10 ans, et même à proposer aux travailleurs permanents de tels contrats, dans leur intérêt bien sûr, pour les rendre « libres » de trouver mieux ailleurs. De fait, en une dizaine d’années, la quasi-totalité des travailleurs des entreprises d’État sont passés sous contrat, en général des contrats à long terme. C’en est fini des emplois permanents et des protections sociales qui allaient avec. La santé n’est plus gratuite, le logement non plus.
De plus en plus nombreux sont les travailleurs licenciés de leur entreprise, et encore plus nombreux ceux qu’on ne licencie pas officiellement mais qu’on met en disponibilité ou en congé avec seulement une petite partie de leur salaire.
Nombreux sont ceux qui finissent par partir chercher du travail ailleurs, dans une autre ville, plus importante, ou dans les provinces côtières ou dans la capitale, rejoignant les dizaines de millions de migrants livrés à eux-mêmes sans aucune protection d’aucune sorte.
Les licenciements se sont multipliés depuis l’accélération de la réforme dans ce secteur à partir de 1993. Les protestations des travailleurs - grèves, manifestations - aussi. Contre les licenciements, contre le non paiement des salaires et des retraites, contre les détournements de fonds pratiqués par les responsables. Fin 1997, les entreprises d’État avaient licencié quelque douze millions de travailleurs. Le premier ministre s’est donné encore deux ou trois ans pour achever la réforme du secteur d’État et se débarrasser d’au minimum 20 millions de personnes estimées en surnombre selon ses propres chiffres.
La transformation des entreprises d’État n’est pas encore terminée. Et les travailleurs offrent de plus en plus de résistance au sort qu’on leur réserve. En mars 1997, les 20 000 salariés d’une grande entreprise de soieries dans le Sichuan séquestrèrent leur directeur et occupèrent la mairie de la ville pendant une trentaine d’heures pour obtenir de toucher leur paye. Cette année-là, quelque 160 000 conflits du travail ont été officiellement recensés.41
La mort de Deng Xiaping
Deng Xiaoping, malade, meurt le 19 février 1997.
Cependant, sa succession s'effectue sans difficultés, l'équipe dirigeante assurant la continuité du régime, entre le XVe Congrès du PCC, en septembre 1997, et la désignation comme Premier ministre de Zhu Rongji, en mars 1998.42
DENG Xiaoping a ouvert la Chine au capitalisme en lançant la doctrine de « l'économie socialiste de marché ».
DENG = DENGUE
La DENGUE est une infection virale, endémique dans les pays tropicaux. La dengue est transmise à l'être humain par l'intermédiaire de la piqûre d'un moustique DIURNE (qui vit le jour).
Cette infection virale entraîne classiquement fièvre, mal de tête, douleurs musculaires et articulaires, fatigue, nausées, vomissements et éruption cutanée.43
La DENGUE est ainsi transmise par la piqûre d'un moustique DIURNE.
L'infection capitaliste est effectivement transmise le plus souvent par les URNES et le moustique vecteur de la maladie est l'homme politique qui arrive au pouvoir. En Chine, cet homme était DENG Xiaoping mais l'infection ne s'est pas transmise par les URNES.
Luol DENG est un ancien joueur professionnel de basket-ball. Il évoluait en NBA et il a joué la majeure partie de sa carrière aux CHICAGO Bulls.
Les théories néolibérales de l'École de CHICAGO dirigent actuellement le monde. Le département économique de l'Université de CHICAGO a formé de nombreux technocrates latino-américains, dont les plus célèbres, les Chicago Boys, qui ont mis en place les politiques économiques chiliennes pendant la dictature d'Augusto Pinochet en 1973, c'est à partir de là que l'infection néolibérale s'est ensuite propagée dans le monde entier.
En Chine, DENG Xiaoping « était si enthousiaste et si déterminé à l'idée de convertir la Chine à l'économie privée que, en 1980, son gouvernement invita Friedman (le prophète de l'École de CHICAGO) à venir initier des centaines de hauts fonctionnaires, de professeurs et d'économistes du Parti aux rudiments de l'économie néolibérale.(...)
La définition de la liberté de Friedman, selon laquelle les libertés politiques sont accessoires, voire inutiles, par rapport à la liberté commerciale sans entraves, cadrait à merveille avec celle qui prenait forme au Politburo chinois. Le Parti souhaitait ouvrir l'économie à la propriété privée et au consumérisme tout en conservant sa mainmise sur le pouvoir – projet en vertu duquel les hauts gradés du Parti et leurs proches profiteraient des meilleures occasions et réaliseraient les profits les plus alléchants lorsque les actifs de l'État seraient bradés. Selon cette vision de la ''transition'', les personnes qui dirigeaient le pays sous le régime communiste continueraient de le faire sous le régime capitaliste, à ce détail près que leur train de vie serait sensiblement amélioré.(...)
Sous Mao, l'État chinois avait exercé une mainmise brutale sur la population, éliminé les opposants et rééduqué les dissidents. Cependant, Mao réprimait au nom des ouvriers, en opposition à la bourgeoisie. Le Parti avait l'intention de lancer sa contre-révolution et de demander aux travailleurs de renoncer à bon nombre de leurs avantages et à leur sécurité pour que les membres d'une petite minorité réalisent des profits mirobolants. »44
Le virus capitaliste a donc été introduit en Chine par DENG Xiaoping avec les conseils de Milton Friedman, le prophète de l'École de CHICAGO.
Luol DENG a joué pendant 9 ans et demi avec l'équipe de CHICAGO et il portait le maillot numéro 9.
9 = I
La lettre « I » signifie « MOI-JE » en anglais.
Les théories néolibérales de l'École de CHICAGO glorifient le « MOI-JE » car cette idéologie permet à une minorité de capitalistes d'accaparer la majeure partie des richesses produites par les travailleurs.
Luol DENG est né au SOUDAN.
Dieu nous fait comprendre que nous devons être SOUDÉS politiquement le jour de l'élection présidentielle pour mettre un terme au règne du « MOI-JE » – en écrasant les moustiques vecteurs du virus de la DENG néolibérale : les hommes politiques des partis capitalistes.
Le 7 janvier 2014, Luol DENG, qui évoluait alors depuis 9 ans et demi avec l'équipe des CHICAGO Bulls, a été transféré aux CAVALIERS de Cleveland.
Dieu associe Luol DENG à DENG Xiaoping car ce dernier a rencontré le « prophète » de l'École de CHICAGO – Milton Friedman – pour ouvrir la Chine au capitalisme, ce qui a ensuite obligé les travailleurs chinois à CAVALER quotidiennement au travail afin de permettre à une minorité proche du pouvoir de s'enrichir démesurément en montant sur leur DOS.
Luol Deng est né un 16 avril (16 4).
16x4 = 64
Un CHEVAL possède 64 chromosomes.
Luol DENG a été transféré aux CAVALIERS de Cleveland le 7 janvier 2014 (7 1 2014).
7x1x2014 = 14098
Le code commune 14098 est celui de BRETEVILLE-L'ORGUEILLEUSE dans le CALVADOS.
Lorsque j'ai écrit ces lignes, le maire de cette commune était Loïc CAVELLEC.
CALAVADOS = CAVAL DOS
Dieu nous fait comprendre que les capitalistes montent sur le DOS des travailleurs en les faisant CAVALER – dans leurs entreprises – pour gagner le maximum d'argent. Par conséquent, Dieu nous demande d'avoir de l'ORGUEIL en prenant le contrôle des richesses que nous produisons car nous n'allons pas CAVALER éternellement au travail pour enrichir une minorité d'individus qui nous exploitent en montant quotidiennement sur notre DOS.
Le prénom de l'ancien maire de BRETEVILLE-L'ORGUEILLEUSE est LOIC.
LOIC = LOI
Nous devons changer la LOI pour arrêter de courir chaque jour au travail. Le NPA souhaite mettre en place la semaine de travail de 32h sans diminution de salaire. Il veut nous permettre de CAVALER trois heures de moins par semaine, alors pourquoi se priver de 12 heures de liberté en plus chaque mois ? Vous préférez travailler gratuitement pour vos maîtres ? Vous n'avez vraiment aucun ORGUEIL ?
Les Chinois n'ont pas eu d'autre choix que de CAVALER au travail. En effet, « lorsque, en 1983, DENG ouvrit le pays aux investissements étrangers et réduisit les protections dont bénéficiaient les travailleurs, il ordonna la création de la Police armée du peuple (PAP), escouade anti-émeute volante comptant 400 000 membres chargés d'écraser tous les signes de ''crimes économiques'' (c'est-à-dire les grèves et les manifestations).(...) DENG introduisit des mesures nettement impopulaires, en particulier auprès des travailleurs des milieux urbains : l'élimination des mesures de contrôle entraîna une flambée des prix, la suppression de la sécurité de l'emploi se traduisit par des vagues de chômage et les inégalités se creusèrent entre les gagnants et les perdants de la Chine nouvelle. »45
« Dans les médias occidentaux, les manifestations historiques de la place Tian'anmen, étaient presque universellement présentées comme une confrontation entre des étudiants modernes et idéalistes aspirant à des libertés démocratiques à l'occidentale et les membres d'une vieille garde autoritaire résolus à protéger l'État communiste. On assiste depuis peu à l'émergence d'une nouvelle analyse des événements, lecture qui conteste la version officielle et situe le friedmanisme au cœur de la question. Cette nouvelle thèse est notamment défendue par Wang Hui, l'un des organisateurs des manifestations de 1989, qui figure aujourd'hui parmi les intellectuels les plus en vue de ce qu'on appelle la ''nouvelle gauche'' chinoise. Dans son livre de 2003 intitulé China's New Order, Wang explique que les manifestants représentaient un large éventail de la société chinoise – pas uniquement l'élite étudiante, mais aussi des travailleurs d'usines, de petits entrepreneurs et des enseignants. Ce sont les changements économiques ''révolutionnaires'' de DENG, cause de la diminution des salaires, de l'augmentation des prix et d'''une crise des licenciements et du chômage'', qui expliquaient le mécontentement populaire à l'origine des manifestations. Selon Wang, ''ces changements furent le catalyseur de la mobilisation sociale de 1989''.
Les manifestations ne visaient pas les réformes économiques en elles-mêmes, elles ciblaient plutôt la nature carrément friedmanienne de ces dernières – leur rapidité, leur caractère impitoyable et le fait qu'elles aient été profondément anti-démocratique. Wang affirme que l'appel aux élections et à la liberté d'expression des manifestants fut, dès le départ, intimement lié à la dissidence économique. Si les gens revendiquaient la démocratie, c'est parce que le Parti imposait des changements d'une portée révolutionnaire sans leur accord. ''On s'entendait pour dire, écrit-il, qu'il fallait la démocratie pour surveiller l'équité des réformes et la réorganisation des avantages sociaux''.
L'État défendrait sa ''réforme'' économique en écrasant les manifestants.
Il y aurait eu entre 2 000 et 7 000 décès et 30 000 blessés. On assista à une véritable chasse aux sorcières contre les critiques et les opposants au régime. Quelque 40 000 d'entre eux furent arrêtés, des milliers furent emprisonnés et beaucoup – peut-être des centaines – furent exécutés. Comme en Amérique latine, le gouvernement réserva ses châtiments les plus durs aux ouvriers, qui représentaient la plus grave menace pour le capitalisme déréglementé. ''La plupart des personnes arrêtées – et la quasi-totalité de celles qui furent exécutées – étaient des ouvriers. L'objectif était de toute évidence de terroriser la population ; il était bien connu que les personnes arrêtées étaient systématiquement battues et torturées'', écrit Maurice Meisner.
Pour l'essentiel, la presse occidentale traita le massacre comme s'il s'était agi d'un nouvel exemple de la brutalité communiste. Un titre du Wall Street Journal laissait entendre que la réaction du gouvernement menaçait d'anéantir dix années de réforme – comme si DENG avait été l'ennemi de ces réformes et non leur plus ardent défenseur, bien résolu à les faire entrer dans de tout nouveaux territoires. (...)
De la même façon que la terreur à la Pinochet avait ouvert la voie au changement révolutionnaire, la place Tian'anmen rendait possible une métamorphose radicale, sans risque de rébellion. C'est dans ce climat de terreur à l'état brut que DENG entreprit ses plus ambitieuses réformes. »46
Je vous conseille de lire La Stratégie du choc de Naomie Klein, cet ouvrage est indispensable pour prendre conscience de la violence avec laquelle le néolibéralisme a été imposé dans bon nombre de pays.
Nous voyons bien à travers les manifestations de la place Tian' Anmen, que les nazi-capitalistes ont réécrit l'Histoire afin de nous endoctriner en présentant le capitalisme comme symbole de démocratie et de liberté alors qu'il fut bien souvent imposé par la force.
Dieu associe Luol DENG à DENG Xiaoping car ce dernier a ouvert la Chine au capitalisme en suivant les conseils des économistes de l'École de CHICAGO.
Lorsqu'il a converti la Chine à l'économie de marché, DENG Xiaoping a prononcé aux Chinois cette fameuse phrase : « ENRICHISSEZ-VOUS ! ».
Luol DENG – qui a joué pendant 9 ans et demi pour les CHICAGO Bulls – portait le maillot numéro 9.
Le chef-lieu du département 9 est la ville de FOIX.
Dans le domaine religieux, la FOI désigne la conviction en la véracité d'un ensemble de croyances.
DENG Xiaoping a fait croire aux Chinois que leur enrichissement leur donnerait des AILES.
DENG Xiaoping a suivi les conseils de Milton Friedman, le fondateur de l'École de CHICAGO, qui est né le 31 juillet 1912.
1912 = AIL
Le 31 juillet est traditionnellement le 212e jour de l'année.
2 12 = 2 L = 2 AILES
Les théories néolibérales de Milton Friedman soutiennent que l'enrichissement d'une minorité donne des AILES au plus grand nombre en lui apportant la prospérité.
J'ai expliqué précédemment que Michael Jordan – l'idole des CHICAGO Bulls – symbolise la religion néolibérale parce qu'il donnait l'impression d'avoir des AILES sur un terrain de basket.
Michael Jordan portait le maillot numéro 23 qui est le numéro du département de la CREUSE.
Dieu te montre que si tu t'enrichis égoïstement, tu CREUSES ta tombe, alors ne te fais pas infecter par le virus de la DENGUE car il finira par te tuer.
Lorsque j'ai mis en ligne ce site internet, Luol DENG jouait pour l'équipe des LOS ANGELES Lakers.
« LOS ANGELES » signifie « LES ANGES » en espagnol.
Les néolibéraux t'encouragent à t'enrichir en te faisant croire que l'argent te donnera des AILES et que ta fortune apportera la prospérité au plus grand nombre, or c'est un mensonge et Dieu multiplie les signes pour te faire comprendre que tu deviendras un ANGE uniquement si tu combats le néolibéralisme, en luttant pour redistribuer équitablement les richesses de la Terre afin de permettre à chaque être humain de vivre dignement.
C'est la raison pour laquelle Luol DENG a débuté sa carrière NBA après avoir été drafté en 2004 en 7e position.
Adolf Hitler est né un 20 04 (20 avril).
7 = SEPT
SEPT = 19x5x16x20 = 30400
Adolf Hitler – le dirigeant du IIIe REICH – est mort un 30 4 (30 avril).
Dieu nous révèle ainsi que la nouvelle Alliance nous impose d'éliminer le RICHE car il extermine actuellement plus de 10 millions d'êtres humains chaque année en accaparant la majeure partie des richesses de la Terre.
Le slogan « Enrichissez-vous ! » est donc responsable du plus grand génocide de l'histoire de l'humanité. Nous devons ainsi combattre avec acharnement les porteurs du virus de la DENGUE néolibérale : les hommes politiques des partis capitalistes.
Luol DENG a été transféré des CHICAGO Bulls aux CAVALIERS de Cleveland, le 7 janvier 2014, et un an plus tard, le 7 janvier 2015, le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, déclarait à Las Vegas, dans l'un des centres de pèlerinage du dieu Argent : « Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires ».
À l'instar de DENG Xiaoping, Emmanuel Macron transmettait à nos jeunes le message : « Enrichissez-vous ! ».
Il a fait cette déclaration, 12 mois - jour pour jour - après le transfert de Luol DENG, de CHICAGO aux CAVALIERS de Cleveland.
12 = L = AILE
La religion néolibérale, qui est notamment issue des théories de l'École de CHICAGO, te fait croire que l'argent te donnera des AILES, donc les moustiques vecteurs de la DENG néolibérale t'encouragent à CAVALER vers les richesses mais Dieu multiplie les signes pour te révéler que l'argent ne te donnera jamais des AILES dans le DOS pour t'envoler au paradis, au contraire, il CREUSERA ta tombe.
Par ailleurs, le 7 janvier 2015, alors qu'Emmanuel Macron encourageait nos jeunes à devenir milliardaires, en France, les frères Kouachi étaient en pleine CAVALE car ils venaient de tuer 12 personnes à coup de kalachnikov dans les locaux de Charlie Hebdo, donc Dieu nous montre que lorsque la religion du dieu Argent dirige le monde, nos jeunes deviennent complètement DINGUES, alors écrasez les moustiques vecteurs de la DENGUE le jour de l'élection présidentielle pour changer radicalement ce monde de DINGUE !
7 janvier = 7 1
Le chef-lieu du département 71 est la ville de MACON.
Le 7 janvier 2014, Luol DENG a été transféré de CHICAGO aux CAVALIERS de Cleveland.
7 janvier = 71 = MACON = MACRON
Emmanuel MACRON est un adepte des théories néolibérales de l'École de CHICAGO, et le 6 avril 2016, il a fondé son mouvement politique « En MARCHE ! » en faisant désormais CAVALIER seul.
6 avril = 6 4
Un cheval possède 64 chromosomes.
2016 = TAF
Dieu te fait comprendre qu'avec un MACRON au pouvoir, tu ne connaîtras jamais « la MARCHE » – car si tu as la chance d'avoir un TAF, tu seras obligé de CAVALER quotidiennement au travail pour enrichir le capitaliste monté sur ton DOS.
Lorsqu'il est arrivé au pouvoir en mai 2017, Emmanuel Macron a appliqué à la France une réforme du travail de CHEVAL, en permettant notamment aux CAVALIERS de licencier plus facilement les travailleurs afin de les envoyer à l'écurie du Pôle emploi dès qu'il n'ont plus besoin d'eux. Avec un Macron, tu ne seras jamais un homme, mais un CHEVAL sans TAF régulier puisque tu connaîtras la précarité à vie.
Luol DENG a été transféré aux CAVALIERS de Cleveland le 7 janvier 2014 (7 1 2014).
7x1x2014 = 14098
Le code commune 14098 est celui de Breteville-L'ORGUEILLEUSE dans le CALVADOS.
CALAVADOS = CAVAL DOS
Luol Deng est né un 16 avril (16 4).
16x4 = 64
Emmanuel Macron a fondé son mouvement politique « En Marche ! » un 6 avril.
6 avril = 6 4
Le CHEVAL possède 64 chromosomes.
Dieu associe le néolibéralisme de l'École de CHICAGO au CHEVAL car les néolibéraux comme Macron veulent te transformer en CHEVAL afin de te faire CAVALER quotidiennement pour enrichir le capitaliste qui te possède ; par conséquent, dans le cadre du néolibéralisme, tu n'es pas un homme, mais un cheval, un esclave, un homme sans ORGUEIL comme Dieu nous le fait comprendre à travers les signes ; alors que si tu votes pour L.O. et le NPA, tu prendras le contrôle de ton entreprise, tu seras le maître de ta vie et le mot d'ordre sera alors « ON MARCHE ! » Nous réduirons ainsi les cadences et le temps de travail de tous les salariés pour que chaque citoyen puisse avoir un emploi ; alors que Macron fait CAVALER la majorité des travailleurs afin que le capitaliste puisse embaucher le minimum de personnes pour faire le travail et s'enrichir le plus possible.
Dans l'univers de Macron, « l’entreprise ne doit plus avoir aucune responsabilité sociale. Elle doit échapper à toute règle, tout code du travail. Redevenir un lieu d’exploitation pur et sans entrave. L’individu doit s‘assurer tout seul (ce qui coûte plus cher et est inefficace). Et le patron doit faire le maximum de profit et dividendes sans ''charges'' c’est-à-dire sans obligation de salaire brut, sans obligation de payer la reproduction de la force de travail. Dans cet univers d’extrême droite de Macron, il ne restera plus qu’à attendre que le patron exploiteur rassasié, cesse de licencier et enfin ''ruisselle'' pour faire le bien aux gens. En attendant cet hypothétique moment, l’État compensera façon aumône charitable, avec l’impôt des salariés, la maladie et le chômage de ceux qui seront exclus47. »
Emmanuel Macron est avant tout un créateur de chômeurs, il n'est pas dans notre camp. Il est devenu multimillionnaire en travaillant seulement quelques années dans une banque, il a notamment gagné 2,4 millions d'euros en 18 mois ; par conséquent, il est complètement déconnecté de la réalité, il n'a rien à voir avec nous, il ne sait pas ce que sait de trimer plus de 35h par semaine sur une chaîne de montage pour nourrir sa famille ; il vit dans un autre monde. Ce fils de médecin n'a jamais eu de problèmes d'argent dans sa vie, et au pouvoir, il n'a pas la rage d'aider les plus démunis, il n'a pas la rage d'éradiquer la pauvreté, il n'a pas la rage de trouver un logement à tous les Français, n'ayant jamais été confronté à ce problème-là, lui qui possède notamment un appartement d'une valeur d'un million d'euros. Cet homme richissime n'a jamais connu la galère, c'est pourquoi il n'a pas la rage d'aider son prochain. Il ne sait pas ce que c'est la pénibilité au travail, il n'a donc pas la rage d'augmenter les bas salaires et de baisser le temps de travail de tous les travailleurs afin qu'ils arrêtent de CAVALER et protègent ainsi leur santé. Ce type n'a pas non plus la rage de supprimer le travail le dimanche en prenant sur les profits des capitalistes pour que tous les travailleurs puissent vivre dignement et passer le week-end en famille. Il ne connaît rien aux problèmes des Français, il n'a jamais touché le RSA, il n'a pas connu le chômage, alors il n'a pas la rage de changer le système pour donner du travail à tous les citoyens. Macron n'aime que les 1 % les plus riches, c'est son monde, il vit dans un univers richissime déconnecté de la réalité et il ne veut pas que le système change donc il se bat pour que sa classe sociale puisse continuer à s'enrichir en exploitant la grande majorité de la population française. Il a quasiment supprimé l'impôt sur la fortune afin d'enrichir toujours plus les riches. Il a d'ailleurs lui-même menti au fisc en sous-estimant la valeur de la villa de son épouse afin d'échapper à l'impôt sur la fortune48. Cet homme est malhonnête et il se bat contre notre classe sociale en voulant notamment faire diminuer les salaires. Car pour Macron, les salariés seraient trop payés, son objectif étant d’aller vers la « modération salariale ». Alors que le pouvoir d’achat des salariés ne cesse de régresser depuis des années, que la précarité n’a jamais été aussi importante, Macron, au lieu de s’occuper des salaires des patrons et des dividendes des actionnaires, n’a qu’un seul objectif : faire les poches des plus pauvres49 ! Il ne nous aime pas et cet homme arrogant a montré plusieurs fois son mépris envers notre classe sociale. Par exemple, lors des mobilisations contre la loi Travail en 2016, une vidéo a montré un échange musclé entre Macron, alors ministre de l'Économie, et deux militants de la CGT lors d'un déplacement du ministre à Lunel dans l'Hérault.
Les deux militants reprochaient notamment le recours au 49-3 à l’Assemblée nationale sur le projet de loi, le ministre de l’Économie s’est défendu d’avoir « des leçons à recevoir ». « Si vous ne voulez pas que la France soit bloquée, arrêtez de la bloquer » a-t-il lancé à l’attention de l’un d’entre eux. Et de continuer, en s’agaçant : « Vous n’allez pas me faire peur avec votre tee-shirt, la meilleure façon de se payer un costard c’est de travailler » sans que l’on puisse distinguer sur les images le message écrit sur le tee-shirt en question. Apparemment, c'est le jeune militant qui, le premier, a évoqué le costume : « On en a marre, j’ai 21 ans, je me retrouve en fin de formation, je n’ai pas de sous pour me payer un costard cravate comme ça ! (en faisant référence au costume à 1 200 euros de Macron) ». C'est la raison pour laquelle Macron a déclaré par la suite : « La meilleure façon de se payer un costard c’est de travailler ». Le jeune homme a répliqué du tac au tac : « Depuis l’âge de 16 ans je travaille, monsieur ». « Donnez du travail ! », a ajouté un homme plus âgé à ses côtés.
Macron est complètement déconnecté de la réalité : comment les millions de smicards pourraient-ils se payer des costards à 1 200 euros ? Et comment les millions de chômeurs peuvent-il travailler lorsqu'il n'y a pas de travail ? Macron n'a aucune conscience de la vie réelle, il a réagi de manière provocante parce qu’il a l’arrogance de sa classe, et son travail à lui consiste à déshabiller les pauvres pour habiller les riches. Macron et les siens vivent dans leur bulle où ils cohabitent avec nos exploiteurs. En se frottant à des manifestants, ils ont pu entrevoir la vraie vie. Mais il faudra bien plus pour qu'ils comprennent les leçons50. Et depuis qu'il est président de la République, le mépris social de Macron vise à flatter les préjugés des catégories sociales les plus réactionnaires contre le monde du travail. Après le « pognon de dingue » des aides sociales, le conseil aux chômeurs de « traverser la rue » pour trouver du boulot, il fait la morale aux victimes de sa politique. « Il ne faut pas rester comme ça et pas refaire des bêtises » a-t-il dit, en septembre 2018, en sermonnant un jeune chômeur sinistré des Antilles. Il fait la morale à des retraités venus lui demander des comptes, il faudrait arrêter de se plaindre car « on vit de plus en plus vieux et en bonne santé » ! Cette arrogance, ce mépris, c’est celui d’un politicien ambitieux, qui flatte les préjugés sociaux pour tenter d’étouffer la colère et la révolte qui montent de partout afin de protéger ses commanditaires, les classes dominantes, les riches qu’il sert servilement.51
Donc Dieu associe MACRON à DENG car ces hommes politiques sont des virus, ils infectent notre pays, ils nous rendent malades alors il faut en finir une bonne fois pour toute en écrasant ces moustiques vecteurs de maladies dans les URNES le jour de l'élection présidentielle.
Après la mort de Deng Xiaoping
Depuis les années 1990 et 2000, les réformes se poursuivent et l'économie de la Chine connaît une croissance très rapide, supérieure à 8-9 % par an, en raison du bas coût de la main-d'œuvre et des possibilités d'échange offertes par les technologies. Dans le même temps, la République populaire de Chine récupère la souveraineté sur Hong Kong (en 1997) et Macao (en 1999).
La Chine est en 2008 la 3e puissance économique mondiale derrière les États-Unis et le Japon avec un PIB de 4 420 milliards de $ US (World Bank, Total GDP 2008). De nombreuses délocalisations et installations d'entreprises étrangères en Chine valent à la République populaire de Chine le surnom d'« usine du monde ».
Avec les Jeux olympiques de Pékin en 2008, la Chine s'affiche comme un pays moderne et efficace, l'opération amenant davantage de retombées en termes d'image que de bénéfices économiques.
Avec l'Exposition universelle de 2010 qui se déroule à Shanghai, la Chine cherche à revendiquer l'importance de sa culture dans le monde.52
L’enrichissement frénétique de la bourgeoisie chinoise à l’ombre de l’État
Les commentateurs patentés insistent sur le rôle positif qu’aurait eu pour la population le développement des trente dernières années. Toute une partie de la population a migré vers les villes, à la faveur de l’industrialisation. Dans les grandes villes industrielles de la côte du delta de la rivière des Perles (entre Canton, Shenzhen et Hongkong), le niveau des salaires s’élève de quelque 20 % par an, à la suite de grèves et de diverses mobilisations. De 200 à 400 dollars par mois, ces salaires restent cependant bien inférieurs à ce qu’ils sont dans les pays occidentaux et ne sont pas près de les rattraper. Et à l’échelle du pays, les salaires augmentent peu. Surtout si on les rapporte à l’inflation, considérable, des prix de l’immobilier, de l’alimentation, de la santé. Par exemple, à Shenzhen, le salaire minimum est de 180 euros par mois, mais les prix de l’immobilier ont explosé pour atteindre 2 200 euros le mètre carré (contre 8 400 euros à Paris). Les travailleurs migrants, les 250 millions de mingong (« paysans-ouvriers » en chinois mandarin), sont souvent payés en dessous du salaire minimum légal ; ils représentent 40 % de la main-d’œuvre urbaine, deux tiers de la main-d’œuvre industrielle, 80 % des chantiers de construction. La part des salaires dans le PIB ne cesse de diminuer. Elle est ainsi passée de 56 % en 1983 à 33 % en 2010. La part de la consommation des ménages dans le PIB n’a cessé de baisser, pour atteindre 34 % : un record mondial. La santé ne représente que 2 % des dépenses publiques. Les inégalités dans l’enseignement se creusent. La Chine est ainsi mesurée comme un des pays « les plus inégaux » au monde.
L’exploitation frénétique d’un nombre croissant d’ouvriers a en effet permis un important enrichissement de la bourgeoisie chinoise. En 2013, le pays compte 271 milliardaires déclarés, probablement plus du double en réalité, et un million de millionnaires en dollars. La Chine est le premier marché mondial du luxe et les reportages se multiplient sur cette bourgeoisie sans vergogne. Les revenus des 10 % les plus riches du pays sont comparables à ceux des Européens les plus fortunés mais, notent les comparaisons, le coût de la vie et la main-d’œuvre domestique y sont moins chers. Il n’y a pas d’impôt sur l’héritage. Audi vend en Chine la moitié de sa production mondiale d’A6 (premier prix : 40 000 euros), et toutes les grandes marques de voitures de luxe y font des affaires.
L’interpénétration de cette bourgeoisie et de l’appareil d’État est flagrante à tous les niveaux. Les 70 députés les plus riches à l’Assemblée nationale populaire possèdent 90 milliards cumulés. Un tiers des 50 Chinois les plus riches « conseillent » officiellement le gouvernement. 30 % des 1 000 premières fortunes chinoises occupent une position officielle. Les dirigeants du parti et de l’État sont parmi les premiers servis. Ainsi, une enquête du New York Times (25 octobre 2012) a estimé la fortune de Wen Jiabao, Premier ministre sortant, à au moins 2,7 milliards de dollars. « Papy Wen » affichait pourtant en public une certaine sobriété, multipliait les apparitions auprès des petites gens et mettait en garde contre la montée des inégalités, au nom de la nécessaire « harmonie ». Ce sont ses proches qu’il arrosait. Sa mère de 90 ans, dont il aimait rappeler la pauvreté passée, possède ainsi, entre autres, pour 120 millions de dollars d’actions dans une société financière ; son frère cadet a bénéficié de plus de 30 millions de contrats par l’État pour sa société de traitement des eaux usées et des déchets ; sa femme était surnommée « reine des diamants » et jouait un rôle clé dans ce secteur étatique ; la société de capital-investissement de leur fils est devenue une des plus prospères du pays, etc.
Autre exemple : Xi Jinping, le nouveau secrétaire général du parti, un « prince rouge » comme on appelle les enfants enrichis de familles révolutionnaires, possède une fortune estimée à 345 millions de dollars : une paille par rapport à celle de Wen Jiabao, mais quand même 70 000 ans du revenu moyen chinois. Bien sûr, lui non plus ne détient presque rien en propre, mais sa famille possède des résidences luxueuses à Hongkong, des participations dans des sociétés ayant emporté des marchés publics, etc.53
L'affirmation de l'impérialisme chinois
La nouvelle bourgeoisie chinoise est issue de la restauration capitaliste opérée à partir de 1991 par l’ancienne bureaucratie qui contrôlait l’État ouvrier dégénéré, de sa mutation en propriétaires d’entreprises et de la fusion de ceux-ci avec les capitalistes chinois de Hong Kong et d’autres issus de l’émigration. Elle mène, à l’intérieur, une lutte de classe implacable pour maintenir sa domination et son exploitation du prolétariat dont les rangs croissent et dont les combats collectifs ont commencé, et, à l’extérieur, à l’exportation du capital, à une domination croissante sur des pays africains et asiatiques ainsi qu’à un affrontement inévitable avec les vieilles puissances impérialiste pour le repartage du monde.
La Chine, grâce à l’exploitation d’une classe ouvrière de centaines de millions de femmes, d’hommes et d’enfants obligés de vendre leur force de travail, crée 15 % de la production manufacturière mondiale. Son économie est tributaire de l’exportation de ces marchandises qui représente 40 % de son PIB en 2011. La Chine assure aujourd'hui 10 % du commerce mondial de marchandises contre seulement 5 % en 2004. Elle produit 50 % des téléphones portables du monde, 40 % de l’acier, 25 % des téléviseurs, 25 % des porte-conteneurs et navires pétroliers, 15 % des automobiles et 70 % des jouets. En 2015, elle est devenue le 3e exportateur d’armes.
Le produit intérieur brut de la Chine est le deuxième du monde, derrière les États-Unis, devant le Japon et l'Allemagne. Le pays est le premier exportateur de biens du monde, devant l’Allemagne, les États-Unis et le Japon, et le quatrième exportateur de services. Sa monnaie, le yuan, commence à jouer un rôle régional en Asie. Son marché intérieur, un des rares à s’étendre, intéresse tous les capitaux, nationaux et étrangers, puisque les travailleurs sortent de la misère et que, surtout, la bourgeoisie et la petite-bourgeoisie urbaine estimées à 150 millions de personnes s’enrichissent. La Chine est en train de devenir un marché où l’on peut vendre des marchandises en grande quantité comme on peut les produire. L’État a généralement imposé, dans l’intérêt du capital national, aux investisseurs étrangers des co-entreprises et des « transferts de technologie ». Il réserve certaines activités, jugées stratégiques, aux groupes chinois (souvent des entreprises publiques).
La Chine suscite les mêmes craintes et espoirs que le Japon dans les années 1980. Certains porte-paroles de la bourgeoisie espèrent que ce sera le nouveau « moteur de la croissance mondiale », relayant le Japon, les États-Unis en déclin et l’Union européenne qui semble sur le point de se disloquer ; d’autres brandissent un nouvel épouvantail pour justifier le militarisme et le protectionnisme.
20 ans d’extorsion de plus-value absolue
La répression par l’armée de la révolte étudiante et ouvrière de 1989 a supprimé tout obstacle à la restauration capitaliste par la bureaucratie privilégiée qui usurpait le pouvoir des travailleurs depuis 1949. Après une lutte interne au sein d’un parti qui se réclamait encore de Staline et de Mao, Deng Xiaoping a déclenché la marche consciente au capitalisme entre 1990 et 1992 sous forme de « zones économiques spéciales » livrant les ouvriers chinois aux capitalistes étrangers. Dans les années qui suivirent, l’écrasante majorité des producteurs des villes et des campagnes a été transformée en prolétaires contraints de vendre leur force de travail, souvent dès 15 ans, avec le corollaire de ce « marché du travail » : la précarité de l’emploi et la création d’une armée de réserve (probablement 10 % de chômeurs dans la population active). « L’économie socialiste de marché » (sic) a supprimé en 1994 la planification (le plan qui subsiste n’a pas plus de portée que ceux des débuts de la 5e République française) et privatisé la plus grande partie des entreprises (93 % des entreprises sont désormais privés). Surtout, les capitalistes peuvent acheter librement la force de travail, tandis que le parti unique et l’appareil répressif de l’État bourgeois interdisent toute organisation indépendante au prolétariat.
Les profits des entreprises, en part de la valeur ajoutée, sont passés de 10,6 % en 1995 à 21,6 % en 2005. (Problèmes économiques, 15 février 2012)
À cause de la restauration du capitalisme, la Chine a vu s’accroître de manière inouïe les inégalités en matière de santé, d’éducation, de revenus et de patrimoines, bien plus grandes aujourd’hui que celles des États-Unis. Les 10 % les plus riches accaparent 45 % des richesses ; les 10 % les plus pauvres n’en obtiennent que 1,5 %. Le coefficient de Gini qui mesure les inégalités est passé en trente ans de 28 % à 44,7 % (États-Unis : 40 % ; France: 32 % ; Japon : 25 % ; Suède : 25 %). À un pôle de la société, se pavanent quelques centaines de milliers de capitalistes, propriétaires des principaux moyens de production et leurs familles, dont la consommation ostentatoire rivalise avec celle de l’élite bourgeoise des vieux centres impérialistes.
Il y a en 2011, 115 milliardaires en dollars et 875 000 millionnaires, dont 55 000 possédant plus de 10 millions d’euros. (Anne-Marie Pradines, Hélène Lafaye, La Chine, Ellipses, 2012, p. 145)
Zong Quinghou qui est à la tête du groupe Wahaha est redevenu le plus riche du classement avec une richesse estimée à 12,6 milliards de dollars. (The Economist, 29 septembre 2012)
Quoique le revenu moyen reste très faible, la Chine est devenue, grâce à cette minorité de bourgeois, un des principaux débouchés de l’industrie du luxe.
Les millionnaires sont de plus en plus nombreux : la barre du million d’individus a été franchie, ce qui situe la Chine au troisième rang mondial, derrière les États-Unis et le Japon. À l’horizon de 2020, la Chine sera devenue le premier marché du luxe, totalisant 106 milliards de dollars grâce à une croissance insolente de 23 % par an sur la prochaine décennie. (Les Échos, 26 septembre 2012)
À l’autre pôle de la société, trime une classe ouvrière de 400 millions de travailleurs salariés. Chaque année, ce sont entre 10 et 15 millions de jeunes paysans qui arrivent en ville pour y travailler. Les 240 millions de migrants de l’intérieur (mingongs) sont discriminés car leur passeport intérieur (hukou) leur interdit de vivre en ville sans emploi et les prive de l’accès aux services sociaux des villes (santé, enseignement, logement).
Pour eux, point de sécurité d’emploi ni d’avantages sociaux, pour leurs enfants pas de scolarisation. Ce sous-prolétariat d’origine rurale ne peut compter que sur sa force de travail pour survivre. Employé dans le secteur non étatique, il fournit la foule des manœuvres qui bâtissent les gratte-ciel, des ouvriers qui travaillent pour l’exportation, des cyclo-pousses, des chiffonniers, des nourrices, des domestiques, des prostituées. Victimes d’une forte discrimination et tenus à l’écart par la population et les autorités de la ville, ils vivent à la marge de la société, logent sur leurs chantiers, sous la toile de dortoirs temporaires, dans des huttes ou abris de fortune. Ils compensent l’infériorité de leurs salaires par l’accumulation d’heures supplémentaires. (Marie-Claire Bergère, Capitalismes et capitalistes en Chine, Perrin, 2007, p. 250)
Le salaire mensuel urbain est en moyenne l’équivalent de 380 euros, tous les travailleurs sont tenus de travailler 12 à 15 heures par jour, 6 jours sur 7. Toutes les brimades sont exercées par les patrons : confiscation des papiers des travailleurs, amendes, heures supplémentaires non rémunérées, sévices…
La loi de 2008 était censée imposer un contrat de travail à durée indéterminée, avec des compensations en cas de licenciement. Mais les entreprises ne la respectent pas. Une grande partie des travailleurs ne bénéficient toujours pas de contrats de travail. La précarité est la règle. Certaines entreprises, profitant de la crise, ont mis la clé sous la porte (surtout dans le sud du pays, dans le Guangdong) puis se sont reconstituées en réemployant leurs salariés sans leur reconnaître aucune ancienneté, parfois 30 % moins cher qu’avant ! (Anne-Marie Pradines, Hélène Lafaye, La Chine, Ellipses, 2012, p. 146)
Les entreprises qui ont fait 1 000 milliards de yuans de profits en 2010 n’ont versé que 2 milliards à la sécurité sociale. Aucune indemnisation du chômage n’existe et la couverture maladie reste plafonnée. Les accidents du travail sont légion. Plus de 3 000 mineurs meurent chaque année pour extraire le charbon. Les retraites restent faibles. Des villes et des provinces (comme Shanghai) tentent de repousser l’âge légal de la retraite de 60 à 65 ans.
Les conflits fonciers ne cessent de croître car les petits paysans et les citadins pauvres sont victimes de l’accaparement des terrains par les capitalistes immobiliers, appuyés par les autorités locales et la police.
La pollution est démentielle, suscitant des mouvements de protestation. Le pays est devenu le plus grand émetteur de CO2 dans le monde, devant les États-Unis. La pêche est interdite dans 70 % des rivières à cause de la pollution. L’urbanisation et la déforestation dégradent les terres arables et le climat. L’impunité des capitalistes conduit à des catastrophes comme l’absence de constructions aux normes sismiques (2 000 morts et plus de 12 000 blessés lors du tremblement de terre de Yushu en 2010), la contamination des aliments, de l’air et même du lait pour bébés (des dizaines de morts et des centaines de malades en 2008 qui ont conduit certains avocats des familles en prison). Les maladies respiratoires et les cancers sont en croissance exponentielle.
La mutation du capitalisme chinois en impérialisme
Sur la base de l’unification nationale, de l’industrialisation permise par la collectivisation de l’économie, de la taille du pays et de ses ressources en main-d’œuvre, la nouvelle bourgeoisie s’affirme de plus en plus comme une puissance mondiale en profitant en particulier des difficultés de l’ancien impérialisme hégémonique, les États-Unis. Elle y est inéluctablement conduite pour s’assurer des débouchés et des ressources. Contrairement à ce que ses dirigeants prétendent et que quelques thuriféraires (comme l’économiste Aglietta) reprennent, la bourgeoisie impérialiste chinoise ne sera pas plus pacifique et plus respectueuse des peuples que celles qui l’ont précédée sur la voie de la domination impérialiste.
La Chine est le deuxième importateur du monde. D’Europe, elle importe des biens de luxe. Des États-Unis, d’Allemagne, du Japon et de Corée du Sud, elle reçoit des pièces et des composants qui sont assemblés ou finis avant d’être vendus dans le monde entier. Tout en détenant le quasi monopole de l’extraction des « terres rares », métaux nécessaires à l’industrie de haute technologie, elle importe massivement d’autres minerais, du pétrole, des produits agricoles.
Plus le capitalisme est développé, plus le manque de matières premières se fait sentir, plus la concurrence et la recherche des sources de matières premières dans le monde entier sont acharnées… (Vladimir Lénine, L’Impérialisme, stade suprême du capitalisme, 1916)
L’État aide ses groupes à s’assurer leurs approvisionnements.
La Chine s’est implantée dans quelques pays clés, comme l’Angola, premier producteur du continent, qui lui fournit près de 600 000 barils par jour. Soit près d’un quart de la production de ce pays lusophone. Mais elle ne se contente pas d’acheter, elle exploite aussi des gisements. Elle est le deuxième producteur en Angola dans plusieurs zones d’exploitation, attribuées en 2005 à Sinopec. Cette société d’hydrocarbures est, avec ses consœurs CNPC et CNOOC, le fer de lance chinois en Afrique. La CNPC est la tête de pont de cette industrie au Soudan... (L’Expansion, décembre 2009)
En 2012, parmi les 500 plus grandes entreprises mondiales, 73 sont chinoises, derrière les États-Unis (132) mais devant le Japon (68).
Ces grosses entreprises sont cotées aux bourses de Shanghai et de Hong-Kong et concurrencent dans le monde entier leurs rivales européennes, japonaises et étasuniennes dans de nombreuses branches : gaz et pétrole (CNPC, PetroChina, Sinopec, CNOOC), mines (Chinalco, CSE…), télécommunication et électronique (Huawei, ZTE, TCL, Lenovo, Haier, China Mobile…), BTP (Covec, CECI, CGG…), industrie ferroviaire (China Railway Construction), transports maritimes et ports (COSCO group, Hutchison Whampoa, CSSC, CSIC…), chimie (ChemChina, Sinochem), automobile (SAIC, BAIC, Geely, BYD, DFM…), sidérurgie (Baosteel…), électricité (SEG…), banque (BC, ICBC, CCB, ABC…).
Les « monopoles » chinois, non contents d’exporter leurs produits, s’installent de plus en plus à l’étranger, y fondent des filiales ou y rachètent des entreprises. Ridicules il y a une dizaine d’années, les « exportations des capitaux » de la Chine progressent sans cesse :
Entre 2008 et 2010, les investissements directs de la Chine en Europe ont été multipliés par six. Entre octobre 2010 et juin 2011, les emplettes européennes des Chinois se sont élevées à près de 64 milliards d’euros, la moitié des achats cumulés depuis 2008. (L’Expansion, décembre 2011)
Les investissements directs à l’étranger de la Chine ne cessent de croître.
Le gouvernement avait cautionné, au Conseil de sécurité de l’ONU, l’intervention militaire des impérialismes occidentaux en Libye. Il affirme qu’on ne l’y reprendrait plus. Hu Jintao a refusé de voter des sanctions contre le régime syrien. En effet, celui-ci est, comme l’Iran, un allié du bloc impérialiste russo-chinois.
La montée du militarisme
À l’abri de l’ONU, l’État chinois a participé depuis 20 ans à 18 opérations de « paix » qui permettent d’entraîner son armée, d’étudier les autres et d’intervenir à l’étranger. L’armée compte 2,3 millions de militaires et son budget augmente de 15 % chaque année.
En 2011, le budget de la défense était de 91,7 milliards de dollars, supérieur de 80 % à celui du Japon et de 200% à celui de l’Inde. De 1 à 20 en 2000, l’écart avec les États-Unis est tombé à 7. (Shen Dingli, Manière de voir, juin 2012)
La Chine arrive juste derrière les États-Unis pour ses dépenses en moyens de destruction. Elle s’est dotée d’un premier porte-avions. L’avion furtif J-20 a fait un premier essai le 11 janvier 2011, le jour même de la visite en Chine de Robert Gates, secrétaire américain à la Défense. Ils s’ajoutent aux 60 sous-marins, au réseau de satellites et à l’armement nucléaire.
L’État chinois entend contrôler le détroit de Malacca par où passe, entre autres, son approvisionnement en pétrole (et celui du Japon) et desserrer l’encerclement militaire de l’impérialisme américain. L’armée participe à des manœuvres militaires au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai créée en 2001 avec la Russie et plusieurs pays d’Asie centrale. Elle édifie des bases navales (le « collier de perles ») tout au long de ses axes maritimes. En mer de Chine, le militarisme conduit à des frictions avec tous ses voisins (Japon, Corée du Sud, Vietnam, Taiwan et Philippines). Les démonstrations de force à l’appui de la revendication des îles Senkaku incitent le Japon à renforcer son alliance avec les États-Unis. Ces derniers ouvrent une nouvelle base en Australie, multiplient les manoeuvres militaires avec l’armée japonaise et sud-coréenne, signent des accords de coopération militaire avec les Philippines, le Vietnam, arment Taiwan.
Le climat chauvin entretenu par le gouvernement du PCC a débouché sur des agressions de Japonais par des bandes fascisantes. Alors que la presse est censurée, un journal a pu suggérer de bombarder le Japon avec l’arme atomique. Les revendications territoriales, la réactivation des sentiments antijaponais servent d’exutoires aux mécontentements social et politique grandissants.
Et l’armée hypertrophiée peut aussi servir à réprimer les minorités nationales, la jeunesse et les travailleurs, si la police en uniforme et la police politique ne suffisent pas.
De multiples oppressions
Pour maintenir l’exploitation et l’oppression, la police est sans cesse renforcée.
Selon les statistiques officielles, le budget de la sécurité intérieure s’élève à 514 milliards de yuans (54,2 milliards d’euros) pour 2010, soit une hausse de 16 % par rapport à l’année précédente... Il atteint désormais le niveau du budget de la défense nationale. Ainsi le coût du maintien de la stabilité est de plus en plus élevé et le personnel qui en est chargé de plus en plus nombreux. (Jing Jun, Sun Liping, Shen Yuan et Guo Yuhua, Manière de voir, juin 2012)
Les libertés démocratiques sont restreintes. Sauf à Hong-Kong, seul le PCC est autorisé. Il accueillerait plus de 60 % des patrons dans ses rangs. Seule sa confédération syndicale est autorisée. Souvent, le syndicat de l’entreprise est présidé par le patron lui-même.
Les minorités nationales, en particulier les Tibétains et les Ouïghours, ne sont pas moins opprimées par l’État capitaliste que par la bureaucratie mao-stalinienne. En juillet 2009, la police a réprimé une révolte des Ouïghours, en causant 197 morts et plus de 1 600 blessés au Xianjiang. L’armée impérialiste joue un rôle décisif pour exploiter ces colonies intérieures.
Toujours sous contrôle de l’Armée populaire de libération, ces « brigades militaires » administrent 1,9 million d’habitants ; lèvent l’impôt dans les districts qu’elles dirigent ; possèdent 1 500 groupes industriels, commerciaux ou de construction dont plusieurs cotés en bourse, et deux universités ; contrôlent un tiers des surfaces cultivées du Xianjiang, un quart de la production industrielle, entre la moitié et les deux tiers des exportations. (Martine Bulard, Manière de voir, juin 2012)
Les ouvriers immigrés africains sont les premières victimes du nationalisme et de la xénophobie.
En juillet 2009, un raid policier a failli mal tourner. Pour échapper à la police, deux Nigérians se sont défenestrés. Tous deux s’en sont sortis. Mais la rumeur de leur mort s’est rapidement propagée, donnant lieu à la première manifestation d’immigrés étrangers en Chine. (Tristan Coloma, Manière de voir, juin 2012)
Pour assurer la cohésion sociale, le régime recourt au nationalisme et même à la religion. Le gouvernement a financé dans le monde plus de 200 centres de diffusion de la doctrine de Confucius. Celui-ci défendait l’unité de la Chine autour de son empereur contre les ennemis de l’extérieur…
La situation des femmes a régressé avec la restauration du capitalisme. L’avortement est souvent utilisé pour s’assurer que l’enfant unique est un garçon. Le déséquilibre démographique des sexes est tel qu’une partie significative des hommes pauvres est vouée au célibat, tandis que les hommes riches disposent de concubines.
Le sida, que le gouvernement minimise, se développe sans politique de prévention ni accès gratuit aux soins.
Le capitalisme chinois dans la crise mondiale
En 2008-2009, quand les PIB des États-Unis, du Japon, d’Allemagne, etc. baissèrent, celui de la Chine continua d’augmenter même si la croissance ralentit.
Comme dans tous les pays capitalistes, la crise mondiale a abouti à la destruction d’une partie du capital excédentaire et accéléré la concentration du capital.
Comme dans tous les pays capitalistes, la classe ouvrière a fait les frais des fluctuations économiques et de l’inflation. Les capitalistes ont licencié 20 millions de travailleurs en 2008-2009, sans indemnité ni protection sociale. Des millions de « mingongs » sont alors repartis dans les campagnes. Le gouvernement de Hu Jintao a aussi gelé, durant tout 2009, le salaire minimum.
Comme dans tous les pays capitalistes, l’État a stimulé artificiellement la demande par un « plan de relance » comportant deux volets : un budgétaire (l’augmentation des dépenses publiques de l’État, des provinces et des villes), l’autre monétaire (les facilités du crédit).
L’annonce par le gouvernement chinois, en novembre 2008, d’un plan de relance de 4 000 milliards de yuans (585 millards de dollars) a entraîné une surenchère de déclarations, de plans complémentaires (ministères techniques, autorités locales)… La forte mobilisation des banques a été préparée dès septembre 2008 avec les réductions successives du taux de réserves obligatoires (principal instrument de politique monétaire en Chine) lesquelles ont permis d’injecter près de 1200 millards de yuans dans un système bancaire qui était déjà très liquide. (Ambassade de France, Bulletin économique Chine, mai 2009)
Comme dans tous les pays capitalistes, le volet budgétaire donnait la priorité à l’investissement sur la consommation. Mais, comme tous les pays capitalistes producteurs d’automobiles, il a comporté en 2009-2010 une « prime à la casse » pour subventionner l’achat de véhicules individuels (4 milliards de yuans).
La croissance, qui reste forte (7,8 % en 2012, selon l'estimation du FMI), n’a cependant pas rattrapé le rythme d’avant la crise mondiale. Et, comme dans tous les pays capitalistes, les remèdes keynésiens préparent la prochaine crise : surcapacités de production, inflation, bulle immobilière, dette publique, fragilisation des banques…
Comme dans tous les pays capitalistes, la crise et ses conséquences ont ébranlé la confiance des producteurs et des jeunes en formation dans le capitalisme et dans « l’harmonie sociale » que le gouvernement prétend instaurer.
Vagues de grèves et débuts d’organisation
Fin 2008, les travailleurs ont protesté et ont fait grève pour le paiement des salaires et leur augmentation face à la hausse des prix du logement (+22 %), de l’alimentation et des produits de première nécessité.
Au printemps et à l’été 2010, les grèves ont d’abord touché les entreprises de l’automobile, un secteur lié aux grandes marques japonaises, américaines et européennes. La plus importante d’entre elles eut lieu dans les usines Honda en mai et juin :
Alors qu’il y a quelques années, les grèves étaient spontanées et de courte durée, elles peuvent désormais s’étendre sur plus de quinze jours, comme ce fut le cas de la grève des ouvriers de Nanhai Honda à Foshan qui a duré du 17 mai au 3 juin 2010. (Problèmes économiques, 8 juin 2011)
La grève est partie des plus jeunes et des stagiaires des écoles techniques. La grève de Honda s’est propagée :
Après que les ouvriers de Honda Nanhai eurent obtenu une augmentation de 34 % avec un relèvement du salaire de 300 yuans, ce sont les salariés de quatre autres sous-traitants du constructeur automobile japonais qui se sont mis en grève (Fenhu Honda, Honda Lock, Nihon Plast, tous trois situés dans le delta de la rivière des Perles, mais aussi Wuhan Auto Part Alliance, installé dans la capitale du Hubei). Les grèves ont également touché d’autres constructeurs automobiles dans la province du Guangdong puis se sont étendues à d’autres secteurs dans d’autres provinces, alors même qu’elles restaient, jusqu’à récemment, surtout circonscrites au delta de la Rivière de Perles. En tout, ce sont vingt-sept grèves qui ont été comptabilisées en deux mois et le mouvement s’est poursuivi durant tout l’été. (Problèmes économiques, 8 juin 2011)
En octobre 2011, les ouvriers des montres Citizen débrayèrent contre la menace de licenciement. En novembre, les usines de Pepsi, Nike, New Balance et les usines d’assemblage informatique Jingmo ont connu plusieurs journées de grève. En 2012, des grèves ont éclaté dans la sidérurgie et de la chimie pour arracher une augmentation de salaires.
Le patron de Foxconn, le célèbre fabricant des iPhone, iPad et autres produits d'Apple, a dû accorder des augmentations d'encore 25 % à ses équipes chinoises en février. (Le Monde, 2 mai 2012)
Outre l’augmentation significative des salaires dans les mégapoles et l’est, le résultat est la confiance grandissante des travailleurs salariés dans leur force collective et la conscience d’une avant-garde que le parti unique est le rempart des capitalistes. Par expérience, les travailleuses et les travailleurs les plus conscients réalisent que leurs intérêts convergent et que la promesse du parti capitaliste chinois d’une « société harmonieuse » est fallacieuse.
Ces luttes, menées en dépit d’une répression intense, victorieuses ou défaites, annoncent que la classe ouvrière a la capacité de combattre non seulement pour diminuer le temps de travail et augmenter le salaire, mais aussi pour les droits démocratiques nécessaires pour lutter collectivement, s’organiser, débattre. Elle est capable de prendre la tête de tous les exploités et opprimés, de contrer la xénophobie, d’empêcher tout affrontement inter-impérialistes, de préserver l’environnement, de garantir le droit des minorités nationales (jusqu’à la séparation), d’émanciper les femmes, de satisfaire les besoins du plus grand nombre. Pour cela, il faut préparer le renversement du régime, la destruction de l’appareil d’État corrompu et répressif, l’expropriation de la classe pillarde et exploiteuse, le contrôle par les producteurs de la production et de la répartition, l’abolition du salariat, bref commencer la révolution socialiste de l’Asie.
Le sort du monde dépend largement de la capacité de cette jeune et gigantesque classe ouvrière à briser le carcan de l’État policier, à rallier les petits paysans et les artisans, les étudiants, les cadres techniques, les minorités nationales.
Pour remplir ce rôle historique, il lui faut édifier ses propres organisations : ses syndicats, ses comités, ses piquets de grève, ses milices d’autodéfense, son parti, authentiquement communiste et donc lié aux travailleurs du monde entier, au premier chef ceux du Japon et du Vietnam.54
Spéculation et krach
La Chine, souvent présentée comme l’« atelier du monde », n’a pas échappé aux conséquences de la crise de 2008. Sa croissance économique, qui progressait auparavant de 12 ou 13 % par an, fut inférieure à 7 % en 2015. Elle exporte moins, notamment vers l’Europe et le Japon. Et pourtant, depuis plus d’un an, le cours des actions des entreprises cotées dans les Bourses chinoises s’envolait.
Entre juin 2014 et juin 2015, leur valeur avait augmenté de 150 %. Cette frénésie boursière s'est transformé en krach. En trois semaines, les actions des sociétés cotées à Shanghaï et Shenzen ont perdu plus de 2 700 milliards d’euros, soit 30 % de leur valeur.
En rachetant massivement des actions et en interdisant aux entreprises d’État de vendre leurs titres pendant six mois, le gouvernement chinois semblait avoir enrayé provisoirement la chute. Mais le répit risquait de ne pas durer, tant cette crise est symptomatique des difficultés de l’économie non seulement chinoise mais mondiale.
L’une des causes de cette flambée boursière était l’afflux de millions de petits bourgeois chinois à la recherche d’un nouveau support pour investir leur épargne, après la chute des valeurs immobilières en 2012. Le gouvernement a lui-même encouragé cet engouement pour la Bourse, autorisant par exemple le recours à l’emprunt pour acheter des actions. Il cherchait à pallier les difficultés de nombreuses entreprises privées, les petites ou celles du secteur des nouvelles technologies, à trouver des financements auprès des banques publiques ou des gouvernements régionaux déjà surendettés. Mais le remède s’est avéré, une fois encore, pire que le mal.
Inquiets devant une possible contagion au reste de l’économie, les experts économiques répètent doctement que les Bourses chinoises sont déconnectées de la finance mondiale. Cela relève largement de la méthode Coué. L’économie chinoise est intégrée par de multiples liens à l’économie de la planète. Les revers financiers, sinon la ruine, de millions de petits bourgeois chinois se traduiraient par un recul de la consommation, des automobiles aux produits de luxe, sur ce marché que se disputent toutes les sociétés occidentales, de L’Oréal à LVMH en passant par PSA ou Volkswagen.
Le krach des Bourses chinoises est un symptôme de la maladie mortelle qui dévore l’économie capitaliste. Dans tous les pays, sans confiance dans l’avenir de leur propre système, rechignant à investir dans la production, les détenteurs de capitaux, petits ou grands, sont à la recherche des placements qui leur fournissent le meilleur rapport, le plus vite possible. Encouragés par la politique des banques centrales et des États, ces spéculateurs préparent irrémédiablement la prochaine crise financière mondiale.55
Un été 2015 destructeur
Le 12 août 2015, une explosion a ravagé le port de Tianjin en Chine, faisant au moins 140 morts (chiffre destiné à s’alourdir avec les disparus). Ce bilan n’a en soi rien d’exceptionnel pour ce pays. En 2014, une autre explosion dans une usine de pièces d’automobiles travaillant pour General Motors avait fait 146 morts ; en 2013, ce sont 119 personnes qui avaient disparu dans l’incendie d’un abattoir de volailles (les issues de secours n’étaient pas praticables). Sans parler des catastrophes à répétition dans les mines. Si l’explosion de Tianjin frappe tant les esprits, c’est certes par sa gravité, l’incurie des autorités, mais surtout par le lieu où elle se déroule : un port ouvert sur l’extérieur, et également par le fait qu’elle s’insère dans un contexte où le « modèle chinois » semble ébranlé.
Croissance en berne, crise boursière, désastre écologique
Bon nombre d’indicateurs économiques sont en effet en berne. Le ralentissement de la production industrielle, celui des exportations et des importations amènent des économistes à douter de plus en plus de la réalité des chiffres officiels de croissance. Pourtant, depuis 2008, le gouvernement a multiplié les mesures successives de soutien l’activité. En août la monnaie chinoise a été dévaluée par rapport au dollar ; bien que le discours officiel présente cette dévaluation comme une simple adaptation aux réalités du marché des changes, elle a renforcé l’inquiétude sur l’état réel de l’économie.
Le développement des marchés boursiers a été encouragé pour donner un canal supplémentaire de financement aux entreprises et aussi permettre à ceux des particuliers qui le peuvent de placer leur argent. Non seulement les couches enrichies de la population mais des millions de Chinois dotés de revenus moyens se sont précipités vers ce loto auquel on semblait pouvoir gagner à tous les coups et, pour mieux en profiter, ils se sont endettés. Le cours des actions n’a cessé de monter pour s’effondrer en juin 2015 et reprendre sa baisse en août malgré toutes les mesures prises par le gouvernement. L’homme le plus riche de Chine aurait perdu 3,2 milliards d’euros (1/10ème de sa fortune) mais les vraies victimes de la baisse (qui atteint 40 % à Shanghai) depuis la mi-juin, ce sont ceux qui ont joué en Bourse pour avoir un complément pour une retraite insuffisante ou avoir de l’argent de côté en cas de maladie.
Les coûts sociaux et écologiques de la croissance chinoise sont énormes. Les entreprises qui produisent en Chine ont en fait un permis d’exploiter les travailleurs et de détruire leur environnement : eau, air, terrains sont pollués. Les règlements sont insuffisants ou rarement appliqués : les contrôleurs sont corrompus et s’ils ne le sont pas, ils hésitent à s’attaquer à des capitalistes (privés ou publics) au bras long.
Pas de capitalisme sans crise
Jusqu’à présent, la direction chinoise pouvait d’une certaine façon présenter les dommages sociaux et écologiques comme la contrepartie, qui serait surmontée, d’une croissance économique impétueuse qui améliore le niveau de vie de larges secteurs de la population. Nombreux étaient les dirigeants et experts occidentaux qui ne cachaient pas leur admiration devant un pouvoir supposé capable de conduire progressivement la Chine sans à-coups graves vers une économie libéralisée et la « société harmonieuse », objectif mis en avant par le Parti communiste chinois depuis 2007.
Ce que les événements actuels rappellent, c’est pour paraphraser les mots célèbres de Jean Jaurès sur la guerre, c’est que « le capitalisme porte en lui la crise comme la nuée porte l’orage ». Dans leur présomption, les dirigeants chinois croient qu’ils peuvent aller vers le capitalisme en s’épargnant les crises inhérentes à ce système. Mais il n’est pas de capitalisme sans crise. L’anarchie des investissements attisée par la concurrence et la soif de profits a ainsi créé des capacités de production excédentaires dans plusieurs secteurs. C’est le cas de l’acier, des pneumatiques, du bâtiment, des machines, des panneaux solaires, de la chimie (plastiques...) et même de l’automobile.
Dans cette nouvelle situation les dirigeants chinois semblent déconcertés ou face à des contradictions difficiles. Ainsi, freiner les investissements, restructurer les entreprises a des conséquences sur l’emploi. Au-delà, des indicateurs économiques, la question sociale est plus que latente. Les statistiques sur les « incidents de masse » (terme officiel pour définir grèves, manifestations et toutes sortes de troubles collectifs) ne sont plus publiées. Signe de l’inquiétude sur les effets du ralentissement de la croissance, le Premier ministre a réaffirmé, le 10 juin 2015, sa volonté de tout faire pour combattre le chômage. Pourtant, officiellement, il stagne à 4,05 % de la population active mais, en fait, dans certaines régions, il atteindrait 10% !
Une Chine en crise dans un monde en crise
Au-delà de ce qui se passe en Chine même, il est impossible de préjuger des conséquences de la situation de la 2ème économie mondiale (après les USA) sur le reste de planète. Pour les pays producteurs de matières premières (comme l’Australie ou l’Amérique latine) la Chine est un débouché essentiel : son ralentissement va particulièrement les affecter. Il en sera de même des pays économiquement très liés à la Chine, comme ses voisins asiatiques. Au-delà, c’est l’impact de la chute de la Bourse qui inquiète dans un monde où la progression des cours est partout en décalage avec une croissance flageolante.56
Le nouvel empereur ?
Le 11 mars 2018, le président chinois a obtenu une révision de la Constitution qui annule la limitation à deux mandats successifs au poste de président. Il pourra donc rester à son poste après 2023, à la fin de son second mandat.
La presse parle déjà d'un « empereur de Chine » et s'en offusque, elle qui se félicite de la prospérité des milliardaires chinois qui n'ont jamais été aussi nombreux et qui, eux, sont inamovibles à la tête de leur fortune.
En tout cas, dans tout cela, le communisme n'a plus rien à voir.57
Ouïghours : Pékin opprime, les groupes occidentaux encaissent
Le 23 juillet 2020, quelque 180 syndicats et ONG de 36 pays différents ont dénoncé le travail forcé imposé par les autorités chinoises à des centaines de milliers d’Ouïghours. La dénonciation vise Pékin mais aussi des dizaines de multinationales occidentales qui s’engraissent sur ce travail forcé.
Les Ouïghours sont une population turcophone qui vit, avec d’autres minorités ethniques dites musulmanes, à l’extrême ouest de la Chine, dans le Xinjiang. Déjà soumise aux persécutions, notamment des campagnes de stérilisation forcée, et à des emprisonnements de masse dans des camps, cette population aux marges de la Chine sert de réservoir de main-d’œuvre gratuite ou quasi gratuite. Tout d’abord dans la production et la transformation du coton dont le Xinjiang est un producteur majeur. Une grande partie des masques pour se protéger du Covid-19 en Chine et dans le reste du monde provennaient du Xinjiang où seulement quatre usines en fabriquaient avant la pandémie ; désormais, elles étaient 51, dont dix-sept utilisaient de la main-d’œuvre concernée par la « rééducation par le travail », c’est-à-dire le travail forcé dans les camps.
Les autorités chinoises utilisent aussi les Ouï- ghours, sortis des camps et convoyés à travers le pays, pour remplacer des travailleurs dans les usines de l’est de la Chine. En mars 2020, dans un rapport à l’intitulé éloquent « Ouïghours à vendre », un groupe de réflexion australien affirmait qu’entre 2017 et 2019, au moins 80 000 Ouïghours avaient été envoyés dans des usines à travers le pays.
Étant donné la place de la Chine dans l’économie mondiale, ou plus exactement la place de la Chine pour la production des multinationales occidentales, il était inévitable qu’une part du travail forcé imposé aux Ouïghours vienne irriguer les profits de groupes occidentaux. Le coton et la filière textile du Xinjiang profitent entre autres à Adidas, Nike, Uniqlo, Zara, Gap, Puma, Calvin Klein, C&A, H&M, etc. Mais dans cette liste il n’y a pas que les entreprises de la filière textile, traditionnelle dévoreuse de travail à bas coût : Amazon, Apple, Alstom, Nokia, Volkswagen, BMW y figurent aussi en bonne place.
Une dictature féroce, une main-d’œuvre de quasi-esclaves une matraque sur la nuque, un catalogue de groupes industriels produisant pour le marché mondial et en particulier pour là où le pouvoir d’achat est le plus fort : c’est aussi cela le capitalisme de ce début de 21e siècle.58
Sources