Préhistoire
Il y a 5 000 ans (vers 5 000 av. J.-C.), des populations des collines et des piémonts du sud de la Chine entament un mouvement de migration vers le sud. Ce sont les ancêtres des peuples de langues austroasiatiques que sont les Môns, qui s'établissent entre le delta de l’Irrawaddy et celui du Mékong, et leurs cousins les Khmers, qui viendront plus tard s'établir dans le pays.
Dès le Ier siècle, les Môns subissent une influence culturelle indienne en provenance du golfe du Bengale. Ce sont probablement des marins ou des commerçants indiens issus de hautes castes qui ont apporté aux populations locales une écriture dérivée du sanscrit et des éléments de la culture hindouiste qui donne son empreinte au royaume de Fou-nan, dominé par les Môns, qui occupe à peu près l'emplacement du Cambodge moderne et de la Cochinchine (appelée Kampuchéa Krom par les Khmers et située dans le sud du Vietnam contemporain). L'existence de ce royaume est notamment attestée par des historiens chinois, qui évoquent des habitants « laids et noirs », aux cheveux frisés. C'est de cette époque que datent les premiers travaux hydrauliques pour rendre cultivable le delta du Mékong.
Au début du VIe siècle, les historiens chinois donnent le nom de Chenla à un royaume peuplé de populations khmères et qui s'étend sur le plateau de Korat, au nord-est de la Thaïlande actuelle. Les Khmers sont alors hindouisés, au même titre que les Môns. Le Chenla est vassal du Fou-nan jusqu'en 514. Il en conteste d'abord la suzeraineté, avant que, à partir de la moitié du VIe siècle, les souverains du Chenla étendent leur domination sur l'ensemble du Fou-Nan. Au début du VIIe siècle, le roi khmer Içanavarman établit sa capitale à Sambor Prei Kuk, au nord de Kompong Thom, mais cinquante ans plus tard, Jayavarman Ier la transfère à Angkor Borey.
Le VIIIe siècle est une période de troubles pour les Khmers. Le royaume du Chenla éclate d'abord en deux royaumes rivaux, le Tchen-la de terre (ou Wentan pour les Chinois) au nord et le Tchen-la d'eau au sud, puis en cinq principautés. Finalement, les Khmers doivent accepter la suzeraineté de Java (dans l'actuelle Indonésie).
L'Empire Khmer
L'essor
C'est à Jayavarman II, un prince khmer élevé à Java, qu'il revient d'unifier les différentes principautés khmères et de se libérer des Javanais. Il se proclame roi en 802 et installe sa capitale au nord du lac Tonlé. La seule source d'information sur le règne du fondateur de l'empire khmer est la stèle de Sdok Kok Thom, datée de 1053, soit 250 ans plus tard. C'est le début de l'âge d'or de la civilisation khmère, qui s'appuie sur de gigantesques aménagements hydrauliques (les baray) et bâtit de nombreux édifices à l'architecture spécifique. Il durera jusqu'au XIIIe siècle.
Le culte du dieu-roi (Devaraja) basé sur l'hindouisme est restauré. Indravarman, successeur de Jayavarman II, entreprend de vastes travaux hydrauliques. Sous Yasovarman, à la fin du IXe siècle, la capitale se déplace légèrement vers le site d'Angkor, où de nombreux temples sont construits. On voit alors apparaître le culte de Bouddha, à côté de ceux de Shiva et Vishnou. Sur le plan politique, l'histoire khmère est marquée par de permanentes conspirations. Suryavarman Ier qui règne entre 1002 et 1050 s'impose face à ses concurrents, fonde une nouvelle dynastie et étend le royaume vers l'ouest. La fin du Xe siècle est marquée par une incursion des voisins de l'Est, les Chams. Les conflits avec les Cham sont une autre composante de l'histoire khmère : on a même pu parler entre eux d'une « guerre de cent ans » de 1130 à 1227. Auparavant, le règne de Suryavarman II est une période de paix relative et de prospérité qui voit la construction du temple d’Angkor Vat, dédié à Vichnou. Les Khmers parviennent à résister aux assauts de leurs voisins, Môns, Viets et Chams, et concluent un traité de paix avec la Chine.
Après le premier pillage d'Angkor par les Chams en 1177, le roi Jayavarman VII s'impose en leur reprenant la zone d'Angkor. Son règne, entre 1181 et 1227, est considéré comme l'apogée de l'empire khmer qui atteint alors sa plus grande expansion territoriale, englobant une grande partie de la Thaïlande et du Laos actuels (où l'empire khmer est connu de l'extérieur comme le Sovannaphum ou Suvannarbhumi, qui veut dire « Terre d'or »). À la fin du règne de Jayavarman VII, le Champa est pratiquement un état vassal. Le célèbre temple du Bayon, dédié à Shiva, est le centre de la nouvelle capitale, Angkor Thom, construite sur les ruines de l'ancienne capitale dévastée par les Chams. Travaux hydrauliques, routes et hôpitaux sont d'autres vestiges de cette époque.
Le déclin
Après la mort de Jayavarman VII, le Cambodge plonge dans un long déclin. Jayavarman VIII restaure le culte de Shiva aux dépens du bouddhisme. En 1285, il accepte de payer un tribut à Kubilai Khan, l’empereur mongol de Chine, et ne peut s'opposer à la constitution du royaume thaï de Sukhothaï, qui rompt en 1295 les liens de vassalité qui l'unissaient jusqu'alors à la monarchie khmère. Les Môns de Lopburi et les Lao ne tardent pas à s'émanciper eux aussi.
L'unité des Khmers elle-même est mal assurée. À l'exception de Jayavarman VII, qui a favorisé le bouddhisme mahāyāna, la cour est restée hindouiste. La progression du bouddhisme parmi le peuple est peut-être liée à un mouvement d'émancipation vis-à-vis d'un état de semi-servitude, résultant de la nature des travaux nécessaires pour la mise en place et la maintenance du système hydraulique.
En 1336, un roi hindouiste et persécuteur du bouddhisme est assassiné par un certain Ta Chay, homme issu du peuple qui prend sa place sur le trône (d'où naît une légende autour de Ta Chay, connu sous le nom de Ta Trasak Paem : « grand-père aux concombres sucrés »). Il s'agit d'une véritable révolution, qui marque la fin définitive du culte du « dieu-roi » et la mise à l'écart de l'élite indianisée, au profit d'une nouvelle élite bouddhiste. Le bouddhisme hīnayāna devient le culte officiel et le pali remplace le sanskrit comme langue sacrée.
Le nouveau royaume thaï du Siam, dont la capitale est Ayutthaya, profite de l'affaiblissement de son voisin pour lancer une attaque qui aboutit à la prise d'Angkor en 1351 et à la déportation en esclavage d'une partie de la population. Les Khmers peuvent reprendre la capitale en 1357 et repousser les Siamois, mais ces derniers ne tardent pas à reprendre la lutte.
La décadence de l'empire khmer résulte à la fois des attaques extérieures et des conflits internes : rivalités interdynastiques, liées à des mutations sociales qui entraînent la lente dégradation du système hydraulique sophistiqué qui avait permis de nourrir une population nombreuse. En 1431, le coup de grâce est donné par la prise d'Angkor Thom par les Siamois, qui place le Cambodge dans un état de vassalité.
À partir du XIVe siècle le bouddhisme devient un élément fondamental de l'identité cambodgienne. Les monastères, se substituant à une administration royale défaillante ou corrompue, se trouvent investis d'un rôle social.
La domination siamoise
Du XVe au XIXe siècle, le Cambodge vit une longue décadence politique sous domination siamoise mise à part une brève période de prospérité, au XVIe siècle au cours de laquelle les souverains qui ont construit leur nouvelle capitale, Lovek, au sud-est du lac Tonlé, sur le Mékong développent le commerce avec d'autres régions de l'Asie.
En fait, les discordes internes restent la règle et les différents prétendants au pouvoir n'hésitent pas à rechercher l'appui des puissances voisines et à susciter l’intervention d’armées étrangères. Depuis le début du XVIe siècle, le Cambodge devient vassal du royaume siamois d'Ayutthaya, mais à partir du XVIIe siècle, le Vietnam commence à apparaître comme une puissance montante que les Khmers utilisent d'abord comme contrepoids pour réduire la domination siamoise.
Interventions vietnamiennes dans les affaires cambodgiennes
En 1658, un corps expéditionnaire vietnamien intervint dans les luttes pour le trône khmer. En 1660, le Cambodge commença à payer un tribut de vassalité au Viêt Nam.
L’État khmer, alors sur son déclin, fut divisé en trois “résidences” vietnamiennes sous le contrôle d’un “Résident Général” vietnamien auprès de la Cour cambodgienne à Oudong. Les Vietnamiens entreprirent alors de détruire les vestiges de la civilisation khmère, au point que dans la province frontalière d'An Giang à Chau Doc, cette opération devint (comme pour les Chams) un véritable génocide par assimilation culturelle dans le remplacement d’une organisation sociale et culturelle par une autre. C’est ainsi que les temples (pagodons) et autels bouddhiques furent détruits, le port des vêtements vietnamiens et de la coiffure vietnamienne devint obligatoire, la toponymie des lieux, villages et provinces fut vietnamisée et finalement le titre de Roi fut aboli pour les souverains du Cambodge.
Somme toute, ce qu’on appelle ici “génocide” et en Extrême-Orient une “révolution culturelle”, est beaucoup plus l’élimination des styles de vie et des modes de pensée et d’action, plutôt que la liquidation physique des personnes. C’est beaucoup plus du ressort des symboles et de l’imaginaire que des réalités physiques. Au début du XIXe siècle, la reine Ang May (1834-1841), virtuellement prisonnière dans son palais, était officiellement désignée comme simple Chef du Territoire de My Lam”
Achille Dauphin-Meunier, pp. 71-104, “Histoire du cambodge”, Col. “Que sais-je”, PUF, Paris, 1961.
Entre Siamois et Vietnamiens
Au début du XVIIIe siècle, le Cambodge avait été obligé de reconnaître à nouveau la suzeraineté du Siam. En 1767, le roi Outey II essaye de tirer parti de l'affaiblissement du Siam vaincu par les Birmans. Il demande à nouveau l'aide de la cour de Hué et les vietnamiens l'emportent sur les Siamois, mais, en 1771, imposent leur protectorat au Cambodge, alors que les Siamois soutiennent la guérilla que mène Ang Non, un rival d'Outey.
Le Cambodge repasse donc sous la coupe des Siamois, mais depuis 1802, sous le règne de l'empereur Gia Long, le Viêt Nam retrouve sa force et son unité et Ang Chan II, roi du Cambodge le reconnaît comme suzerain, ce qui provoque l'occupation du Cambodge par le roi du Siam Rama II. Ang Chan II reprend Oudong avec l'appui des Vietnamiens, mais doit céder des provinces du nord du royaume au Siam en même temps qu'il accepte l'autorité militaire du gouverneur de Saïgon.
Entre 1834 et 1841, le Viêt Nam met en place une politique d'annexion totale du Cambodge, avec imposition de la langue vietnamienne dans l'administration. En 1845, une révolte éclate, qui se traduit par le massacre de Vietnamiens dans tout le pays. Des émissaires khmers sollicitent une intervention siamoise qui est accueillie avec joie par les Khmers. L'armée siamoise pénètre à Oudong. Finalement, Siamois et Vietnamiens se mettent d'accord, chacun conservant les provinces annexées.
C'est dans ce contexte que le roi Ang Duong, convaincu du prochain partage définitif de son pays au profit de ses puissants voisins sollicite en 1853 l'intervention de la France sur les conseils de Mgr Miche, vicaire apostolique au Cambodge. Napoléon III donne son accord mais les Siamois, mis au courant, font échouer le traité d'alliance en gestation.
Ang Duong met alors en œuvre, avec de très faibles moyens, une politique de modernisation et de reconstruction d'un pays dévasté. Il reconstruit Oudong, rétablit assez de sécurité pour attirer des commerçants chinois et indiens. Il encourage des bonzes à créer des écoles de Pagode et lutte contre l'esclavage. À sa mort, en 1860, son fils devient roi sous le nom de Norodom.
La colonisation française (1863-1953)
En 1863, le roi Norodom signe un accord avec la France qui établit un protectorat sur le royaume et intègre progressivement le pays dans son empire colonial. La mainmise de la France sur le Cambodge s'inscrit dans le processus de colonisation des trois pays, Vietnam, Laos et Cambodge qui formeront pendant un peu moins d'un siècle l'Indochine française. Dès 1862, la France avait imposé un traité au Viêt Nam qui lui cédait Saïgon, la Cochinchine orientale, ainsi que ses droits sur le Cambodge. Le Siam ne peut alors faire autrement que de réaffirmer sa suzeraineté sur le Cambodge, et la France n'a dès lors aucune difficulté à obtenir du souverain du Cambodge qu'il demande officiellement la protection de la France.
Le régime du protectorat réserve à la France les relations étrangères et donne droit aux citoyens français de s'installer et de commercer librement dans tout le royaume. En 1867, en échange de la reconnaissance par le Siam du protectorat français, la France s'engage à ne pas annexer le Cambodge à la Cochinchine et accepte de reconnaître la mainmise siamoise sur les provinces de Battambang et d'Angkor.
Entre 1863, début du protectorat, et 1904, mort de Norodom, la France laisse, en gros, Norodom diriger les affaires intérieures du pays en monarque absolu, avec des tergiversations, comme en 1884 où le gouvernement français de Jules Ferry, persuadé que le roi freine les réformes, impose un protectorat beaucoup plus rigoureux, analogue à celui imposé à l'empereur d'Annam (nom que l'on donnait alors au Viêt Nam). Mais une insurrection populaire fait finalement reculer les Français.
En fait, Norodom qui avait transféré sa capitale d'Oudong à Phnom Penh avait eu des velléités de modernisation, à l'instar de son prédécesseur Ang Duong : suppression d'un certain nombre de charges mandarinales qui consistaient surtout en privilèges sans contreparties en termes de services rendus. Traitement fixe pour les fonctionnaires, avec interdiction de se rétribuer directement sur le produit des impôts, intention d'abolir l'esclavage. Mais toutes ces réformes suscitent une vive opposition de la part de la cour, forçant le roi à temporiser.
En 1897, Paul Doumer, nouveau gouverneur général de l'Indochine écrit qu’après quarante ans de protectorat français sur la Cambodge, les progrès économiques « avaient été insignifiants pour ne pas dire nuls ».
En 1904, à la mort de Norodom, la succession revient à son frère, le prince Sisowath, favori des Français. Partisan de la modernisation, il favorise la politique mise en place par Doumer de réalisation d'infrastructures. Les relations avec la puissance coloniale sont améliorées lorsque la France obtient du Siam en 1904 et 1907 la restitution des provinces occidentales. En 1927, Sisowath meurt, et il est remplacé par son fils aîné Monivong. Les deux souverains entretiennent des relations plutôt amicales avec les Français. Les deux administrations, française et cambodgienne, continuent à se partager les pouvoirs. Dans la première partie du XXe siècle, les Français construisent un certain nombre d'infrastructures (routes, voie ferrée Pnom Penh-Battambang, port de Pnom Penh, hôpitaux) mais le développement se fait dans le cadre de l'union indochinoise. Dans la pratique, cela veut dire que les Cambodgiens sont très peu représentés dans les administrations centrales de Hanoï. Au Cambodge même, malgré le développement très modeste du système d'enseignement, des cadres administratifs cambodgiens sont formés, mais les cadres techniques (conducteurs de travaux, artisans…) sont essentiellement vietnamiens, alors que les commerçants sont le plus souvent chinois. Dans les administrations qui dépendent directement du gouvernement général de l'Indochine, comme les douanes ou la justice, on trouve plus de Vietnamiens ou de Pondichériens que de Cambodgiens.
Le système scolaire dont les écoles de pagode restent la base se développe lentement, mais il ne s'agit que d'enseignement primaire. Le Cambodge ne compte encore en 1937 que 1 000 écoles, dont 813 écoles de pagode, avec 49 500 élèves pour 3 millions d’habitants. Apport « positif » de la colonisation, les données démographiques sont à peu près fiables. Le premier recensement de 1921 dénombre 2,3 millions d'habitants. En 1937, le Cambodge ne dispose toujours pas d’un enseignement secondaire digne de ce nom : les Khmers de famille aisée doivent aller passer leur baccalauréat à Saïgon. En 1937, on compte 631 étudiants inscrits à l’université indochinoise de Hanoi. Parmi eux, trois seulement sont cambodgiens.
La Seconde Guerre mondiale et l'indépendance
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, les Français n'envisagent pas de laisser accéder le Cambodge à l'indépendance dans un avenir proche. Les mouvements indépendantistes restent modestes. La lutte pour l'indépendance est incarnée par Son Ngoc Thanh et sa revue Nagaravata. Charles Meyer résume la situation en écrivant : « Entre Français et Cambodgiens, il y eut, en somme plus cohabitation que domination… la France n'avait pas humilié les Khmers ou, si l'on veut, les Khmers, immuables subirent la domination française comme une péripétie de leur histoire pas nécessairement humiliante ».
Après des bombardements aériens fin 1940, la Thaïlande lance une offensive terrestre en janvier 1941. Les forces françaises - au rang desquelles deux bataillons de tirailleurs cambodgiens - contre-attaquent et sont victorieuses lors de la bataille navale de Koh Chang. Sous la pression des Japonais, la France doit cependant céder à la Thaïlande en mai 1941 les provinces de Battambang et de Siem Reap.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les Japonais laissent le Gouvernement de Vichy administrer les différents pays de l'Indochine française tout en encourageant le nationalisme khmer. C'est ainsi à l'amiral Jean Decoux, gouverneur général de l'Indochine qu'il revient de gérer la succession de Monivong, décédé en 1941. Son choix se porte sur Norodom Sihanouk, un prince âgé de dix-neuf ans qui reste entouré de très près par ses conseillers français. Le 9 mars 1945, un coup de force japonais met brutalement fin à la domination française. Le Cambodge bénéficie ainsi d'une brève période d'indépendance avant la restauration de l'autorité française. Le 12 mars, Sihanouk dénonce le protectorat. Son Ngoc Thanh, réfugié au Japon, rentre à Phnom Penh, devient ministre des affaires étrangères et pousse le gouvernement à se rapprocher du Japon. Un mouvement nationaliste et anticolonialiste s'éveille, ce qui satisfait le Japon, mais le ton devient rapidement anti-japonais. Son Ngoc Thanh s'auto-proclame premier ministre en août avec le soutien des Japonais. La confusion est extrême jusqu’à la capitulation japonaise et même au-delà. Sihanouk finit par prendre contact avec les Français, les invitant à venir restaurer le protectorat. Les troupes françaises et britanniques rentrent dans Phnom Penh et, le 15 octobre, le général Leclerc entre à Phnom Penh et procède à l'arrestation de Son Ngoc Thanh.
Sihanouk, ayant tiré son épingle du jeu, occupe une place centrale sur l'échiquier politique. Plusieurs fois chef du gouvernement, il parvient à neutraliser l'opposition de gauche, républicaine. Durant la guerre d'Indochine, le Cambodge est menacé par le Việt Minh et ses alliés Khmers issarak mais est, des trois pays de l'Indochine française, celui qui souffre le moins de la guérilla indépendantiste communiste. C'est Sihanouk qui parvient à obtenir l'indépendance, en s'efforçant de négocier avec les Français dans des termes acceptables par toutes les parties. Un accord partiel se dégage en octobre 1953. Sihanouk proclame alors l'indépendance et effectue un retour triomphal à Phnom Penh. Lors des accords de Genève, il peut se permettre de refuser toute concession aux Khmers issarak, qui doivent déposer les armes ou évacuer le Cambodge pour se réfugier au Nord Viêt Nam.
Le Cambodge indépendant sous la conduite de Sihanouk (1953-1970)
Le Cambodge était resté en retrait de la guerre d'Indochine, mais des troupes Vietminh s'étaient installées au Laos et au Cambodge pour assurer les voies de communication entre le Nord et le Sud. À la suite des accords de Genève, le Cambodge est en bonne position pour obtenir le retrait de ces troupes et pour résister contre tout empiétement de sa souveraineté.
Les accords de Genève prévoient également des élections libres. Pour pouvoir jouer un rôle politique de premier plan, Sihanouk décide d'abdiquer en faveur de son père Suramarit et de fonder une formation politique, le Sangkum qui obtient 83 % des voix aux élections de 1955.
À l'été 1955, Sihanouk participe à la Conférence de Bandung où il rencontre l'Indien Nehru, l'Indonésien Soekarno et le Chinois Zhou Enlai. Par la suite, il mène une politique étrangère de non-alignement et de neutralité pour laquelle il recherche à partir de 1956 le soutien de la Chine pour s'opposer aux États-Unis qui voudraient que le Cambodge se rallie à leur camp au côté du Sud-Vietnam et de la Thaïlande. Un complot lié à Son Ngoc Thanh, réfugié à Bangkok depuis 1955, est déjoué en 1959. Au début des années 1960, ce sont des complots de gauche auxquels Sihanouk doit faire face. À la mort de son père en 1960, il avait accepté de devenir chef de l'État.
Au cours de cette période qui conjugue l'indépendance avec la paix, le Cambodge connaît un développement rapide et une certaine prospérité. Grâce à sa politique de neutralité, il bénéficie d'une aide internationale diversifiée : France, États-Unis, Chine, Union soviétique, Tchécoslovaquie. La construction de ports et d'aérodromes rompent avec la dépendance traditionnelle vis-à-vis de Saïgon. La population connaît une croissance rapide, 5,7 millions d'habitants en 1962.
Sur le plan social, Sihanouk et le Sangkum mettent en avant une politique de « Développement communautaire » dans les campagnes, développant massivement l'enseignement. Malgré cette prospérité apparente, quelques nuages commencent à obscurcir le ciel cambodgien ; l'administration et l'industrie ne fournissent pas de débouchés suffisants aux nouvelles couches scolarisées qui ne profitent pas des retombées de l'aide étrangère au même titre que les classes dominantes souvent corrompues.1
L’intervention américaine au Vietnam
Norodom Sihanouk, à la tête du Cambodge, menait une politique d’équilibriste entre toutes les forces qui s’affrontaient dans la région. En 1955, il participa à la conférence des « non alignés », qui se tint à Bandung, en Indonésie, réunissant les États qui refusaient d’être intégrés dans un des deux blocs, américain et soviétique, qui s’affrontaient alors.
Tout en réprimant durement les opposants, et en particulier les communistes cambodgiens, il chercha à ne pas apparaître comme une marionnette des États-Unis, ce qui aurait entraîné son discrédit dans la population, et tenta de tenir son pays à l’écart de la guerre qui avait lieu chez son voisin vietnamien.
Pour cette raison, il finit par refuser, en 1965, l’aide militaire américaine. Allant encore plus loin, il chercha ouvertement l’alliance de la Chine dirigée par le Parti communiste de Mao, ce qui apparaissait alors comme un défi aux États-Unis.
Sihanouk tolérait la présence de camps militaires du Vietcong au Cambodge, à la frontière du Vietnam, tout en acceptant que les États-Unis étendent leurs bombardements aériens au Cambodge pour les détruire, déversant ainsi leurs tapis de bombes sur les populations cambodgiennes. Une telle politique n’était pas tenable longtemps.
Le Cambodge bascule dans la guerre
Les États-Unis décidèrent d’évincer Sihanouk et organisèrent son renversement en 1970 par le général Lon Nol qui leur était entièrement soumis. Le régime qui s’établit sous sa direction était clairement proaméricain, acceptant l’intervention de soldats américains sur son sol. Il était aussi particulièrement répressif, corrompu et de plus en plus haï par la population.
Une guérilla se développa au Cambodge sous la direction du Parti communiste cambodgien, créé en 1960 par un groupe de militants qui avaient séjourné en France entre 1949 et 1953 pour y faire leurs études. Alors qu’ils n’étaient que de jeunes démocrates nationalistes, ils adhérèrent au PCF. Pol Pot, de son vrai nom Saloth Sar, était l’un d’entre eux et devint le principal dirigeant des Khmers rouges, nom sous lequel les communistes cambodgiens se firent connaître.
À la différence des Vietnamiens qui étaient liés à l’Union soviétique, les communistes cambodgiens entretenaient des relations privilégiées avec la Chine de Mao.2
Entre 1965 et 1973 les B-52 américains larguent 2 756 941 tonnes de bombes, avec une intensification dans les derniers 6 mois. Le Cambodge est le pays le plus bombardé de l'histoire selon l'historien Ben Kiernan. Cela aurait contribué à recruter des combattants Khmers rouges. Les bombardements restent secrets. Lorsque le Congrès des États-Unis prend connaissance des destructions causées, il vote pour l'arrêt total des raids.
Avec l'aide des Nord Vietnamiens, la guérilla des Khmers rouges, selon le nom que Sihanouk leur avait donné lorsqu'il était au pouvoir, prend de l'ampleur. Pol Pot et Ieng Sary prennent en main les nouvelles recrues venues de Hanoï et les intègrent dans les forces de l'Armée révolutionnaire du Kampuchéa, dirigée en sous-main par le Parti communiste du Kampuchéa. Les Khmers rouges qui, en plus de l'aide des Nord-Vietnamiens, reçoivent également de l'aide chinoise, parviennent à conserver leur indépendance. En 1970, le mouvement ne comptait que 4 000 guérilleros. En 1973, il contrôle 60 % de la superficie du pays et 25 % de la population.3
À partir de 1971, les Khmers rouges imposent dans les zones sous leur contrôle une politique de collectivisation radicale. En 1973, ils commencent à procéder à des massacres pour imposer leur autorité, s'en prenant notamment aux militants membres de minorités ethniques (de souche lao, ou khmer Krom) formés à Hanoï et revenus du Nord Viêt Nam pour participer à l'insurrection. Pol Pot fait ainsi tuer une partie des anciens Khmers issarak venus rejoindre l'insurrection et jugés trop proches du Nord Viêt Nam. Dès 1973, les Khmers rouges se heurtent à leurs alliés théoriques, les Khmers rumdo (en) — partisans de Sihanouk membres du Front uni national du Kampuchéa — et assassinent plusieurs de leurs cadres. Le nettoyage de la Zone Ouest, dont la direction politique est jugée trop peu docile par rapport au Centre, est lancé en 1974. Plusieurs secteurs de la Zone Nord-Est, notamment les cadres rebelles d'ethnie lao, sont purgés avec la même brutalité en 1973.
Au début de l'année 1975, le « Centre » — expression désignant l'organe de direction des Khmers rouges, soit le Parti communiste du Kampuchéa, dit également Angkar អង្ការ (« Organisation ») — décide lors d'une réunion d'évacuer la population de Phnom Penh, une fois qu'elle aurait été prise. Hou Yuon, l'un des dirigeants du mouvement, se déclare hostile à ce plan et s'oppose à Pol Pot ; il « disparaît » ensuite définitivement.
Les Khmers rouges au pouvoir
Évacuation des villes et déportations
Au matin du 17 avril 1975, les soldats des Forces armées populaires de libération nationale du Kampuchéa (FAPLNK, nom officiel des troupes khmères rouges) entrent dans Phnom Penh. Dans l'après-midi, l'ordre d'évacuation de la capitale commence à être mis à exécution : les soldats passent de maison en maison et annoncent aux habitants qu'ils vont devoir quitter leurs maisons « pour deux ou trois jours seulement », afin d'échapper à un prochain bombardement de la ville par les États-Unis. Souvent sous la menace, les habitants de la capitale, soit environ deux millions de personnes dont beaucoup de paysans réfugiés en ville pour échapper à la guerre, doivent quitter leurs logements, dans l'urgence et dans des conditions désastreuses. Entre 15 000 et 20 000 malades sont tirés des hôpitaux ; certains doivent être poussés sur la route par leurs familles, sur leurs lits roulants. D'autres, qui ne sont pas en état de partir, sont achevés à l'arme blanche. Le cortège des évacués progresse vers le sud sous un soleil de plomb, dans des conditions désastreuses. Pensant partir pour quelques jours, les civils n'ont pas emmené les vivres nécessaires. Les officiers supérieurs de l'ancienne armée de Lon Nol et de la police cambodgienne sont amenés à sortir des rangs, emmenés dans les rizières et exécutés. Entre 10 000 et 20 000 personnes trouvent la mort au cours de l'évacuation de Phnom Penh. Battambang, seconde ville du pays, est évacuée quelques jours plus tard, ainsi que plusieurs gros bourgs de campagne.
Le 20 mai, tous les responsables civils et militaires Khmers rouges sont convoqués dans la capitale vidée de ses habitants pour une conférence spéciale, qui se déroule quatre jours durant dans un ancien centre sportif. Pol Pot définit un plan comprenant l'évacuation de la population de toutes les villes, la sécularisation de tous les moines bouddhistes et leur mise au travail dans les rizières, l'exécution de tous les dirigeants du régime de la République khmère et l'expulsion de la minorité vietnamienne du Cambodge. Nuon Chea souligne pour sa part la nécessité, pour construire le « socialisme », de « débusquer » les agents internes de l'ennemi et de « rendre les gens purs », quitte à les tuer s'ils échouent à suivre la ligne définie. La vie urbaine est vue par les Khmers rouges comme fondamentalement mauvaise, le retour aux champs étant censé renouveler le peuple en le libérant de la corruption moderne. Pour l'Angkar, les citadins sont des « exploiteurs » et ont eu une vie « facile » alors que les paysans souffraient de la guerre. Toutes les autres villes du Cambodge sont évacuées dans les semaines qui suivent. Charrettes et voitures sont confisquées, et là aussi les civils doivent se rendre à pieds jusqu'aux coopératives rurales qui doivent constituer leur nouvel habitat. Le nettoyage des centres urbains a notamment pour conséquences de faciliter la constitution d'un pouvoir totalitaire, et de « khmériser » les villes, dont toutes les minorités ethniques non khmères sont chassées.
Dans un premier temps, les évacués sont relativement libres de choisir dans quel village ils s'installent, sous réserve de l'accord du chef de la localité : l'appareil Khmer rouge est, en 1975, encore trop faible pour gérer l'énorme flux des citadins. La société et l'équilibre alimentaire des régions rurales du Cambodge sont bouleversés par l'arrivée des ex-urbains, qui font plus que tripler le nombre d'habitants de certaines régions. Si, au début, l'accueil des nouveaux venus n'est pas forcément mauvais, pour peu que les communautés villageoises aient de quoi les accueillir, l'Angkar fait tout pour creuser le fossé entre les groupes sociaux : les nouveaux habitants des zones rurales sont consignés dans des quartiers à part des villages. Quelques mois après leur première déportation, une grande proportion des « Nouveaux » sont déplacés une seconde fois, cette fois sans avoir le choix de leur nouveau lieu d'installation. Les ex-urbains sont ainsi privés de toute possibilité de s'implanter dans leur premier lieu d'affectation et de tisser des liens avec les communautés rurales ; souvent, ils doivent partir une seconde fois sans pouvoir emporter les biens qui leur restent, ni récolter ce qu'ils avaient semé durant les mois précédents. Les transports se font souvent à pied, au mieux en charrette ou dans des trains bondés et extrêmement lents. Les conditions de voyage et la malnutrition entraînent de nouvelles vagues de décès parmi les déportés.
Oppression de la population
Pol Pot et son entourage établissent un système social qui met l'ensemble de la population dans une situation proche de l'esclavage, toute forme d'activité étant théoriquement décidée par l'Angkar et soumise à son contrôle. Progressivement, des repas communautaires obligatoires sont instaurés dans les coopératives agricoles, ainsi que des restrictions rigoureuses sur la vie de famille. La politique du Kampuchéa démocratique prive les paysans cambodgiens de trois des piliers de leur mode de vie, la terre, la famille et la religion. L'ensemble de la population du pays devient une main-d'œuvre corvéable à merci et non payée. Certaines catégories sociales sont considérées comme suspectes : les « intellectuels » sont parfois pourchassés en tant que tels, et doivent se débarrasser de leurs livres, voire de leurs lunettes, pour échapper aux persécutions. Des professions sont davantage visées que d'autres : la quasi-totalité des photographes de presse cambodgiens disparaît sous le régime du Kampuchéa démocratique.
La population cambodgienne est divisée en plusieurs catégories : les anciennes élites du régime de Lon Nol, et ses partisans réels ou supposés deviennent les « déchus », ou le « peuple ancien » ; les habitants des régions prises en 1975 deviennent le « peuple nouveau », ou les « candidats » (à un statut de citoyen). Les seuls citoyens de « plein droit » se trouvent dans le « peuple de base », les habitants des zones tenues depuis plusieurs années par les Khmers rouges. Les pleins droits reçoivent des rations alimentaires complètes et peuvent occuper des postes politiques dans les coopératives, tandis que les déchus sont derniers sur la liste de distribution des rations, premiers sur la liste d'exécution et n'ont aucun droit politique.
Les Cambodgiens perdent toute liberté de déplacement, sont privés de toute possibilité de commerce et de toute médecine digne de ce nom. Le comportement individuel est soumis à des règles strictes, les démonstrations d'affection et de colère étant interdites. Les habitants des campagnes doivent assister à de longues séances d'endoctrinement politique et d'autocritique. Le régime des Khmers rouges fait tout pour desserrer les liens familiaux. Les familles, du fait des hasards de la déportation et des relégations dans des « unités de travail » difficiles à quitter, sont fréquemment séparées. Les structures sociales cambodgiennes traditionnelles sont détruites : les parents se voient retirer l'autorité sur leurs enfants, et les maris sur leurs épouses. Il est possible d'être condamné à mort pour avoir giflé son fils. Toute forme d'expression artistique ou de divertissement, y compris les chants d'amour ou les plaisanteries, est bannie, seuls les chants et poèmes révolutionnaires étant tolérés. La ligne de conduite des autorités khmères rouges est celle d'une déshumanisation totale, d'une négation de la valeur de la vie humaine. La crémation des morts est remplacée par l'ensevelissement des cadavres, sans aucun rite funéraire, au mépris de toutes les traditions khmères. Des parents se voient refuser l'autorisation d'aller voir leurs enfants malades à l'hôpital : le survivant Pin Yathay a ainsi raconté qu'il n'a pu rendre visite à son fils mourant, et n'a ensuite obtenu qu'à grand-peine l'autorisation d'aller voir le cadavre de ce dernier. Aucun appareil judiciaire n'existe au Kampuchéa démocratique, où la moindre infraction ou maladresse — casser un verre, mal maîtriser un buffle pendant les labours — peut être punie de mort. Les rapports sexuels hors mariage sont également strictement interdits.
Famines
Sous les Khmers rouges, le Cambodge connaît des cas de disettes constantes, qui dégénèrent en famines particulièrement meurtrières. Une grande partie de ces pénuries sont provoquées par l'incompétence de l'administration khmère rouge, mais certaines sont sciemment provoquées ou utilisées par le régime comme moyen de pression sur la population. Le gouvernement de Pol Pot présente en 1976 un plan de quatre ans visant à développer massivement la production et l'exportation de produits agricoles. Tout l'effort est centré sur la production de riz, les autres cultures passant au second plan : la population se voit fixer un quota de trois tonnes de paddy de riz à l'hectare, ce qui représente un triplement par rapport à 1970. Les déportés, dont l'effort nécessaire n'a fait l'objet d'aucune évaluation, sont mis au travail dans des conditions désastreuses, marquées par une sous-alimentation chronique. L'irrigation, indispensable à l'effort de production de riz, est largement défectueuse, une grande partie des canaux et barrages ayant été construits en dépit du bon sens, sous les ordres de cadres Khmers rouges sans formation d'ingénieur. Les conditions des travaux agricoles et leur calendrier sont déterminés de manière centralisée, sans aucun égard pour les conditions géologiques et écologiques locales. Les récoltes sont pour la plupart misérables et les rations alimentaires baissent en proportion. Les Cambodgiens doivent souvent recourir au marché noir pour survivre, bien que cette pratique soit normalement punie de mort : aucune recherche individuelle de nourriture n'est en effet autorisée, les rations décidées par l'Angkar étant décrétées suffisantes. En certains endroits, les arbres fruitiers sont tous coupés pour chasser les oiseaux pilleurs de récoltes, ce qui a pour conséquence de priver la population de toute possibilité de cueillette. Des régions entières souffrent de famine, et des cas de cannibalisme sont observés. Dans le même temps, la cueillette de fruits est qualifiée de vol de la propriété collective et punie de mort ou d'emprisonnement. Dans certaines zones, le manque de denrées est délibérément utilisé comme arme par le régime pour soumettre ou punir la population : dans la Zone Sud-Ouest, les « peuples nouveaux » font l'objet de persécutions accrues en 1977 et 1978, et le Centre aggrave la famine en augmentant ses réquisitions de riz. Dans cette zone, 20 à 30 % des morts sont dues à la famine.
Persécutions raciales et religieuses
Ben Kiernan souligne le caractère spécifiquement raciste de la politique appliquée par les Khmers rouges à l'égard des minorités ethniques du Cambodge. Les Chams, ethnie musulmane dite « Khmers islam », fait l'objet d'un traitement particulier de la part de Pol Pot, qui les considère comme privilégiés. Si des Chams font initialement partie des Khmers rouges, formant même une faction autonome dans la Zone Est, leur front est dispersé en 1973. Le traitement infligé aux Chams, les arrestations des chefs de village, amènent une partie des Khmers rouges musulmans à se révolter entre 1973 et 1975. Dans différents secteurs, les pratiques religieuses des Chams sont interdites, leurs villages dispersés, et les repas communautaires imposés dans le but apparent de niveler et de faire disparaître leur culture. Y compris dans le contexte de la déportation, les Chams sont tenus à l'écart, et les réfugiés khmers sont incités à se méfier d'eux.
Dans la zone Sud-Ouest, dirigée par Ta Mok, la consommation de porc pour les Chams musulmans devient obligatoire et leur est imposée deux fois par mois, alors même que l'ensemble du pays souffre de la famine. Les Corans sont brûlés, des dignitaires musulmans exécutés et les mosquées reconverties ou rasées ; le dialecte, les coutumes, les costumes traditionnels chams sont interdits. Des populations chams se révoltent à plusieurs reprises, et subissent des représailles sanglantes. À partir de 1978, les Khmers rouges se mettent à massacrer systématiquement des communautés chams, même en l'absence de rébellion. Ben Kiernan évalue la mortalité des Chams à 50 %, et Marek Sliwinski à 40,6 %.
Concernant le bouddhisme (theravāda), religion majoritaire au Cambodge, les Khmers rouges font preuve d'une ambivalence certaine, du moins au tout début de leur régime. La rébellion khmère rouge a bénéficié, durant la guerre civile, du ralliement de certains membres du clergé bouddhiste et la propagande du mouvement en fait état. Néanmoins, dès la réunion du 20 mai 1975 qui suit la chute de Phnom Penh, Pol Pot prévoit la sécularisation forcée de tous les bonzes et leur mise au travail dans les rizières. La hiérarchie du clergé bouddhiste cambodgien, accusée de « féodalisme » ou de liens avec le régime de Lon Nol, est rapidement victime de purges et plusieurs vénérables sont exécutés. Les moines sont évacués de leurs monastères, souvent surpeuplés, et mis au travail avec le reste de la population urbaine. De nombreux temples sont victimes de vandalisme, bien que davantage de lieux de culte que prévu semblent avoir survécu au régime Khmer rouge. Les moines bouddhistes sont forcés de se défroquer, ceux qui refusent étant systématiquement éliminés.
La communauté catholique du Cambodge, très minoritaire, est proportionnellement l'une des plus touchées parmi les groupes ethniques et religieux : le nombre de « disparus » est évalué à 48,6 %. Le décès en camp de travail de Mgr Joseph Chhmar Salas, vicaire apostolique de Phnom Penh avec d'autre prêtres cambodgiens en est un symbole fort. Souvent citadins, les catholiques ont également le tort d'être, pour une grande partie d'entre eux, d'ethnie vietnamienne, et associés au souvenir de la colonisation française de l'Indochine. La cathédrale de Phnom Penh est, avec la Banque nationale du Cambodge, le seul édifice à être totalement rasé par les Khmers rouges.
Prisons et centres de torture
Le Kampuchéa démocratique ne compte officiellement pas de prisons. Le pays se couvre néanmoins de « centres de rééducation », souvent installés dans d'anciens temples ou d'anciennes écoles. Jusqu'en 1976, la fonction rééducative semble avoir été relativement prise au sérieux, et 20 à 30 % des détenus finissent par être libérés. Ensuite, leur situation empire nettement. Les Cambodgiens peuvent être arrêtés sous le moindre prétexte, allant du vol (ce qui inclut le chapardage ou la cueillette de fruits pour échapper à la faim) aux propos « subversifs », en passant par les simples manifestations d'impatience, les relations sexuelles hors mariage ou une simple origine sociale « impure ». L'usage de la torture est généralisé. Le centre de détention le plus connu est la prison de Tuol Sleng, connu sous le nom de code S-21. Ancien lycée, Tuol Sleng est placé directement sous le contrôle du « Centre » — soit du Parti communiste du Kampuchéa — et placé sous la responsabilité de Kang Kek Ieu (alias Douch). En tant que prison du comité central, S-21 accueille tout particulièrement les anciens cadres khmers rouges disgraciés : entre 14 000 et 20 000 personnes environ, dont quelque 1 200 enfants, y trouvent la mort, avec parfois plusieurs centaines d'exécutions par jour. Seules six ou sept personnes survivent à S-21, sauvés par leurs talents, tels que la sculpture ou la peinture. À leur arrivée en 1979, les Vietnamiens découvrent à Tuol Sleng les corps d'une cinquantaine de prisonniers, que les Khmers rouges ont exécutés avant de prendre la fuite.
Qualification de génocide
Les crimes commis par les Khmers rouges sont souvent présentés comme un génocide. Cette appellation a notamment été retenue lors du procès organisé en 1979 par les Vietnamiens et leurs alliés de la République populaire du Kampuchéa, après la chute du Kampuchéa démocratique : Pol Pot et Ieng Sary ont alors été condamnés à mort par contumace. Les massacres s'étant déroulés sous leur régime ne font cependant pas partie des quatre types de génocides (s'appliquant aux groupes nationaux, ethniques, raciaux ou religieux) reconnus par l'ONU. Jean-Louis Margolin souligne que la difficulté dans l'emploi du terme génocide vient de ce que la plupart des victimes étaient elles-mêmes des Khmers, les minorités ethniques n'ayant représenté qu'une part limitée des victimes. Pour Margolin, les Vietnamiens peuvent être considérées comme ayant subi des persécutions raciales, mais la foi islamique des Chams semble avoir surtout été persécutée non pas en tant que telle, mais du fait de ses vertus de résistance. Si les actes de Pol Pot et de son régime entrent sans difficulté dans la catégorie des crimes de guerre, la qualification de génocide est plus problématique selon l'importance que les spécialistes accordent ou non à l'aspect racial des massacres commis au Cambodge. Certains auteurs ont proposé le terme de politicide pour qualifier un massacre de type génocidaire, commis sur des bases non pas raciales mais politiques. Jean-Louis Margolin note à ce propos la tendance des Khmers rouges à « racialiser » l'ennemi de classe, en considérant certaines catégories sociales comme criminelles par nature et par hérédité. Ben Kiernan insiste au contraire pour sa part sur le caractère spécifiquement racial de nombreuses persécutions, qu'elles aient touché des groupes religieux, ethniques ou nationaux.
Philip Short, biographe de Pol Pot, estime pour sa part que le terme de génocide a été surtout utilisé par facilité du fait de l'ampleur et de l'horreur des massacres commis : pour lui, les Khmers rouges sont « innocents » du crime de génocide, leurs actes relevant de la définition du crime contre l'humanité. Ben Kiernan conteste l'interprétation de Short et lui reproche d'ignorer les aspects ethniques de la politique des Khmers rouges, ainsi que sa propension à s'appuyer sur des sources khmères rouges.
En décembre 2009, Ieng Sary, Nuon Chea et Khieu Samphân ont été officiellement mis en examen pour génocide par les deux co-juges d'instruction des Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens. L'inculpation repose sur la conviction des juges d'instruction que les dirigeants khmers rouges ont voulu détruire deux communautés spécifiques, celle des Chams musulmans et celle des Vietnamiens. Selon les Nations unies, le génocide se définit en effet comme « des actes commis avec l'intention de détruire, en totalité ou en partie, un groupe racial, ethnique ou religieux ». La chambre de première instance a cependant décidé en septembre 2011 de séparer le dossier en plusieurs jugements successifs, dont seul le premier consacré aux transferts forcés de population a été entamé. Marcel Lemonde, juge d'instruction au sein des Chambres extraordinaires, a dès lors estimé qu'en raison des délais pris par la procédure, il n'y aurait « jamais de jugement sur la qualification de génocide ».
Bilan
Le nombre total de victimes du Kampuchéa démocratique reste sujet à débat, et ne peut être calculé que par déductions et estimations à partir des données démographiques existantes. Il varie entre 250 000 et 3 100 000 morts pour la période allant d'avril 1975 à janvier 1979, soit entre 3,25 % et 40 % de la population cambodgienne.
Le programme d'étude sur le génocide cambodgien de l'Université Yale évalue le nombre de morts à environ 1,7 million, soit 21 % de la population cambodgienne de l'époque. Ben Kiernan rapporte différentes estimations du nombre de morts : lui-même, après la chute du régime Khmer rouge, est arrivé à une première estimation d'environ 1 500 000 morts. Michael Vickery s'en tient à l'estimation basse de 740 000 morts, sur la base d'estimations démographiques différentes de celles de Kiernan. Une estimation haute porte le nombre de victimes à 2 200 000 morts, sur une population d'environ 7 890 000 habitants à l'époque. Philip Short note la difficulté d'établir une estimation exacte, du fait des « disparités considérables » selon les zones et de la surreprésentation des citadins (principales victimes du régime) dans les études et de l'incertitude de la démographie du Cambodge dans les années 1970. Lui-même estime le nombre de morts à 1,5 million.
À ces morts, il convient de rajouter environ un demi-million de Cambodgiens qui choisissent l’exil à l’étranger et l’ensemble des survivants qui en garderont des séquelles tant physiques que psychologiques.
Le régime khmer rouge est chassé de Phnom Penh au début de 1979 par l'invasion vietnamienne du Cambodge. La dénonciation de la « clique génocidaire Pol Pot-Ieng Sary » est l'un des thèmes principaux, sinon l'unique fondement politique, de la propagande du régime de la République populaire du Kampuchéa, mis en place par le Viêt Nam. Les communistes cambodgiens du Parti révolutionnaire du peuple du Kampuchéa, eux-mêmes composés pour partie d'anciens khmers rouges, sont ainsi les premiers à utiliser le terme de « génocide » pour qualifier les actes du régime de Pol Pot, dont ils souhaitent avant tout se démarquer. La République populaire du Kampuchéa et le Viêt Nam ont avancé, pour évaluer les crimes du Kampuchéa démocratique, le chiffre de 3 100 000 victimes.
Malgré son renversement, le mouvement khmer rouge qui bénéficie du soutien d'un ensemble hétéroclite d'États (la République populaire de Chine, mais aussi, entre autres, la Thaïlande et les États-Unis) ayant chacun des raisons de vouloir gêner le Viêt Nam et son protecteur soviétique. Il poursuit sa guérilla, semant la terreur dans certaines régions et continuant de s'en prendre aux Vietnamiens de souche. Les dirigeants khmers rouges ne reconnaissent aucun massacre de grande ampleur, Pol Pot déclarant en 1979 que « seuls quelques milliers de Cambodgiens ont pu mourir à la suite d'erreurs dans l'application de notre politique consistant à donner l'abondance au peuple » et Khieu Samphân parlant en 1987 de 3 000 victimes d'« erreurs », de 11 000 exécutions d'« agents vietnamiens » et de 30 000 assassinats par des « agents vietnamiens infiltrés ». En 1998, lors de leur reddition, Khieu Samphân et Nuon Chea expriment leur regret que tant « d'êtres » aient péri sous le régime du Kampuchéa démocratique. Nuon Chea est le seul ancien dirigeant khmer rouge à avoir publiquement évoqué les massacres du régime. Dans le documentaire Ennemis du peuple, réalisé par le Cambodgien Thet Sambath et le Britannique Rob Lemkin, l'ancien « Frère n° 2 » mentionne l'élimination de « criminels » impossibles à « rééduquer », commentant : « Si nous les avions laissés vivre, la ligne du parti aurait été détournée. Ils étaient des ennemis du peuple ».
Pol Pot, mis en détention par ses propres hommes en 1997, est mort l'année suivante sans avoir eu à répondre des crimes commis sous son régime. Ce n'est qu'à partir de 2004 que les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens ont été mises en place, sous la pression internationale, pour juger les responsables khmers rouges. Capturé en 1999, Ta Mok est mort en prison en 2006, avant de pouvoir être jugé. Le premier responsable khmer rouge à passer en jugement a été Kang Kek Ieu alias « Douch », condamné en 2010 à 30 ans d'emprisonnement. Arrêtés en 2007, Khieu Samphân, Nuon Chea, Ieng Sary et Ieng Thirith ont été inculpés pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Leur procès s'est ouvert le 27 juin 2011. Ayant fait appel de sa condamnation, « Douch » a été à nouveau condamné le 3 février 2012, mais cette fois à la prison à vie. Ieng Sary étant décédé au cours du procès et Ieng Thirith ne disposant plus de ses facultés mentales, Nuon Chea et Khieu Samphân sont demeurés en 2013 les seuls accusés. En août 2014, tous deux ont été condamnés à la prison à perpétuité pour crimes contre l'humanité ; ils ont fait appel du jugement. Leur procès pour génocide envers les Chams et la minorité vietnamienne doit encore se tenir.
En juin 2013, le parlement cambodgien adopte une loi punissant de deux ans de prison « tout individu qui ne reconnaît pas, qui minimise ou qui nie » les crimes des Khmers rouges.4
Le KAMPUSCHEA démocratique est le nom que les dirigeants khmers rouges, au pouvoir au Cambodge entre 1975 et 1979, ont donné à leur régime politique.5
KAMPUCHEA = KAMPUSCH
Natascha KAMPUSCH est une jeune femme autrichienne qui a été enlevée par Wolfgang Přiklopil, technicien en télécommunications, et séquestrée du 2 mars 1998 au 23 août 2006, jour où elle s'est échappée.
Âgée de 10 ans au moment de son enlèvement, elle est restée la plupart du temps enfermée dans un abri souterrain situé sous la maison de son ravisseur pendant huit ans, soit 3 096 jours.
Ce n'est que le 23 août 2006 qu'elle retrouve la liberté quand elle profite d'un moment d'inattention de son ravisseur : il lui avait demandé de passer l'aspirateur dans la voiture et elle s'est échappée, profitant du fait qu'il s'était éloigné pour téléphoner. Wolfgang Přiklopil s'est ensuite suicidé en se jetant sous un train le soir de l'évasion.
Natascha Kampusch a passé ses huit ans de captivité dans la maison de Přiklopil, et notamment dans une cache sans lumière naturelle aménagée sommairement dans le sous-sol de l'habitation, comprenant un lit, un lavabo, des toilettes, un bureau et des rangements. Son quotidien était rythmé par son lever, sa prise de petit-déjeuner avec son ravisseur, le ménage, la cuisine, la télévision et la lecture et parfois des discussions avec Přiklopil. Lorsque son ravisseur, qui selon elle ne travaillait pas assez, quittait la maison, elle restait dans la cache. Au fil du temps, sous la surveillance constante de Wolfgang, elle gagna l'accès au reste du domicile. Elle n'allait que très rarement dans le jardin, surtout de nuit et toujours sous la surveillance de son ravisseur. Selon la presse, la police suspecterait Wolfgang Přiklopil d'avoir abusé sexuellement de Natascha Kampusch durant ses huit années de captivité. Cependant, Natascha n'a pas évoqué ces détails elle-même, la jeune femme a demandé que l'on ne lui pose aucune question sur d'éventuels rapports intimes avec Přiklopil.6
Natascha KAMPUSCH a ainsi été séquestrée et certainement violée par son ravisseur pendant 8 ans.
POL POT était le leader des khmers rouges et le Premier ministre du KAMPUSCHEA Démocratique.
POL POT est mort le 15 avril 1998, soit 44 jours après l'enlèvement de Natascha KAMPUSCH, le 2 mars 1998.
Le chef-lieu du département 44 est la ville de NANTES.
Dans « NANTES », il y a toutes les lettres du mot « SATAN ».
Natascha KAMPUSCH a effectivement été séquestrée par SATAN, car lorsque les hommes ne savent pas que Dieu existe, certains d'entre eux écoutent le diable qui est dans leur tête et séquestrent des femmes pour les violer.
Natascha Kampusch est née un 17 février (17 2).
17x2 = 34
Le département 34 est celui de l'HÉRAULT.
Pendant la période de captivité de Natasha Kampusch, le maire de NANTES était Jean-Marc AYRAULT.
AYRAULT se prononce comme le département de l'HÉRAULT.
Jean-Marc AYRAULT a été nommé Premier ministre par François Hollande lorsque ce dernier est arrivé au pouvoir en mai 2012.
Ainsi, à travers les signes, Dieu associe le KAMPUSCHEA démocratique à SATAN, car Natascha KAMPUSCH a été enlevée 44 jours après la mort de Pol Pot. Le chiffre 44 symbolise la ville de NANTES (SATAN). Dieu associe également Natasha KAMPUSCH à Jean-Marc AYRAULT, le maire de NANTES, à travers le chiffre 34 qui symbolise le département de l'HÉRAULT.
Dans NANTES, il y a toutes les lettres du mot SATAN avec un E en plus.
E = 5
Le chiffre 5 symbolise les 5 doigts de notre main qui tiennent le bulletin de vote.
Dieu veut nous faire comprendre qu'en votant DÉMOCRATIQUEMENT pour des hommes politiques comme Jean-Marc AYRAULT, nous votons pour SATAN, puisque Dieu associe le KAMPUSCHEA DÉMOCRATIQUE à Natascha KAMPUSCH afin de nous montre que notre vote pour SATAN le jour de l'élection présidentielle condamne des dizaines de millions de femmes à vivre quotidiennement l'ENFER qu'a subi Natascha KAMPUSCH pendant 8 ans.
Cet enfer est la prostitution de millions de femmes, d'hommes et d'enfants, réduits à l'état d'esclaves sexuels par le nazi-capitalisme, à l'instar de Natasha KAMPUSCH, devenue l'esclave sexuelle de son ravisseur après son enlèvement.
« Le capitalisme d’aujourd’hui ne peut être compris en faisant fi de ses effets spécifiques sur les femmes et les enfants, en passant sous silence l’impact du système prostitutionnel et proxénète mondial, en ne tenant pas compte de l’industrialisation du commerce sexuel et de sa capacité à métamorphoser femmes et enfants en marchandises sexuelles exportables partout dans le monde. La monétarisation des rapports sociaux et la marchandisation du vivant sont au cœur de la mondialisation néolibérale et de l’essor des industries du sexe. Le renforcement des inégalités sociales, la paupérisation de nombreuses populations, particulièrement des femmes et des enfants et, par conséquent, leur migration accrue, sont des facteurs propices à la traite à des fins de prostitution. Profitant des nouvelles technologies, du tourisme de masse, des occupations militaires, les industries du sexe ont connu un processus de légitimation et de normalisation. De nombreux pays ont légalisé leurs activités, ce qui a permis leur expansion et accru leur rentabilité.
Les êtres humains, principalement les femmes et les enfants, soumis à l’aliénation du commerce de leur sexe se comptent par dizaines de millions.
Chaque année, environ 500 000 femmes victimes de la traite aux fins de prostitution sont mises sur le marché de la vénalité sexuelle dans les pays de l’Europe de l’Ouest ; 75 % des femmes victimes de cette traite ont 25 ans et moins, et une proportion indéterminée d’entre elles, très importante, est constituée de mineures. Environ 4 millions de femmes et d’enfants sont victimes chaque année de la traite mondiale aux fins de prostitution.
Au cours des années 1990, en Asie du Sud-Est seulement, il y a eu trois fois plus de victimes de la traite à des fins de prostitution que dans l’histoire entière de la traite des esclaves africains. Selon Pino Arlacchi (cité par Demir, 2003) du Bureau des Nations unies pour le contrôle des drogues et la prévention du crime, cette traite, qui a couru sur une période de 400 ans, aurait fait 11,5 millions de victimes, tandis que la traite aux fins de prostitution dans la seule région de l’Asie du Sud-Est a fait, en une décennie, 33 millions de victimes. Au cours des trois dernières décennies, les pays de l’hémisphère Sud ont connu une croissance vertigineuse de la prostitution et de la traite des femmes et des enfants à des fins prostitutionnelles. Depuis un peu plus d’une décennie, c’est également le cas des pays de l’ex-Union soviétique et de l’Europe de l’Est et centrale ainsi que des Balkans. Les êtres humains victimes de la traite mondiale à des fins de prostitution sont nettement plus nombreux que ceux qui sont l’objet d’un trafic aux fins d’exploitation domestique ou de main-d’œuvre à bon marché. On estime que 90 % des personnes victimes de la traite le sont à des fins de prostitution (Eriksson, 2004).
La tendance est à la prostitution d’enfants de plus en plus jeunes ainsi qu’à leur utilisation dans la pornographie. Que la prostitution d’enfants de douze ou quatorze ans soit légale ou non n’interfère en rien dans les problèmes éthiques soulevés par cette marchandisation sexuelle.
La prostitution fait même partie de la stratégie de développement de certains États. En outre, sous l’obligation de remboursement de la dette, de nombreux États d’Asie ont été encouragés par les organisations internationales comme le Fonds monétaire internationale (FMI) et la Banque mondiale — qui ont offert des prêts importants — à développer leurs industries du tourisme et du divertissement. Dans chacun des cas, l’essor de ces secteurs a permis l’envolée de l’industrie du commerce sexuel.
Avec le triomphe des valeurs libérales dans le processus actuel de la mondialisation, le sexe tarifé ainsi que sa représentation, la pornographie, ont connu, dans les dernières décennies, une normalisation. La soumission aux règles du marché et aux lois libérales contractuelles d’échange entraîne une acceptation de plus en plus étendue de la prostitution. Elle est désormais, pour un nombre important d’États et d’organisations, un "métier comme un autre", un simple ''travail du sexe'' et même un ''droit'' ou une ''liberté''.
Jamais dans l’histoire, la vénalité sexuelle n’a été aussi ample, profonde et banalisée. Les bouleversements qu’elle entraîne sont radicaux pour le tissu social et dans les mentalités. On assiste à la ''prostitutionnalisation'' de régions entières du globe et à une ''pornographisation'' des imaginaires sociaux, non seulement des systèmes de représentations, mais aussi de certaines façons de penser et d’agir. »7
Natascha KAMPUSCH n'était pas une prostituée mais elle a été réduite à l'état d'esclave sexuelle par son ravisseur, de la même manière que le capitalisme force des millions d'êtres humains à devenir des esclaves sexuels pour survivre.
Nous ne voyons jamais ces millions d'esclaves dans les journaux télévisés sauf quand les islamistes de Boko Haram enlèvent 276 lycéennes au Nigeria pour en faire des esclaves sexuelles. Le régime capitaliste se réjouit alors d'associer l'Islam à la prostitution. Pourtant, le nazi-capitalisme est responsable de la traite sexuelle de dizaines de millions de femmes dans le monde, mais vous ne verrez jamais Michelle Obama et les « stars » du show-biz diffuser des clip vidéos avec des pancartes « rendez-nous nos millions de filles », comme ce fut le cas lors de la campagne « bring our girl » (« rendez-nous nos filles »), réclamant le retour des 276 lycéenne nigérianes. Car pour mettre un terme à la prostitution dans le monde, il faudrait partager équitablement les richesses de la Terre, alors vous comprenez bien qu'il n'y a aucune mobilisation des « stars » et de la classe politique pour lutter contre la prostitution et l'esclavage sexuel de dizaines de millions d'êtres humains.
Nous sommes ainsi responsables du règne du KAMPUSCHEA DÉMOCRATIQUE puisque nous votons pour POL POT.
POL POT = POUL POT
Henri IV est à l'origine de la fameuse histoire de la « POULE au POT ».
Pendant le règne d'Henri IV, alors que le royaume de France connaissait une période de prospérité, le roi désira que la poule au pot devienne le plat national. Il aurait déclaré : « Je veux qu'il n'y ait si pauvre paysan en mon royaume qu'il n'ait tous les dimanches sa poule au pot ». Le « pot » étant la grosse marmite qui pendait dans l'âtre des cheminées.
Henri IV voulait ainsi que son peuple mange de la POULE au POT tous les dimanches car ce repas était un symbole de prospérité, mais finalement, le peuple n'en a pas vu la couleur.
L'image de la poule au pot fut reprise au cours de l'histoire. À l’aube de la Révolution française, on chantait « Enfin la poule au pot va être mise. On peut du moins le présumer. Car, depuis deux cents ans qu’elle nous est promise. On n’a cessé de la plumer. »8
Dieu nous fait comprendre que nous votons pour POL POT parce que les hommes politiques nous font la promesse que nous mangerons de la POULE au POT tous les dimanches, si nous votons pour eux. Ainsi, en 2007, Nicolas Sarkozy nous promettait de remplir notre frigo en « travaillant plus pour gagner plus », et il a été élu car nous n'avons pensé qu'à augmenter notre pouvoir d'achat afin d'être sûr de manger de la POULE au POT tous les dimanches, mais à aucun moment nous n'avons pensé que notre vote en faveur du nazi-capitalisme serait responsable de l'esclavage sexuel de millions d'êtres humains dans le monde, en laissant notamment les multinationales françaises piller les richesses du Tiers Monde au lieu de venir en aide aux populations.
Wolfgang Přiklopil, le ravisseur de Natascha Kampush, qui l'a séquestré et certainement violé pendant 8 ans, est né un 14 mai, et le 14 mai 2011, Dominique Strauss-Khan, alors patron du FMI, nous a montré le vrai visage du capitalisme lorsqu'il a été accusé d'agression sexuelle, de tentative de viol et de séquestration, par une femme de ménage d'origine africaine, Nafissatou Diallo, dans un hôtel de New-York.
« Beaucoup de femmes occidentales ont accusé Strauss-Khan d’être coutumier du harcèlement sexuel. Les pratiques du FMI contre les pays pauvres ou fragiles sont également une forme de harcèlement, mais économique, sans aucun état d’âme pour les souffrances sociales des peuples qui en sont victimes. Entre le viol de cette femme de chambre, noire, venue d’Afrique, gagner sa vie dans un hôtel de New-York, et l’agression économique ou militaire de pays faibles, sans défense, il y a la même logique, la même négation de l’humain. Il y a une barbarie, qui apparaît vite derrière le vernis de civilisation. Il y a, ici, un prédateur, et là, des États prédateurs. Il y a la même puissance, sûre d’elle même, persuadée de l’impunité, tant au niveau, ici, de l’individu que, là, de ces États qui s’enivrent de leur puissance militaire.
On pourrait ainsi, poursuivre le parallèle entre la barbarie d’un individu et celle d’un système. »9
« La plainte de Nafissatou Diallo mettait en évidence et faisait remonter à la surface une longue série d’outrages et de violences de différentes sortes. Intimement liée aux violences sexuelles dont il a été accusé, c’est la logique globale de la carrière professionnelle d’économiste et de politicien néolibéral de Dominique Strauss-Kahn qui affecte gravement des millions de femmes – et d’hommes. Car ce sont bien les politiques néolibérales qui font qu’il y a toujours plus de travail précaire, de femmes de chambres (à trousser), de subordonnées (à séduire), de jeunes pigistes (à plaquer au sol). Et bien entendu, de femmes appauvries qui exercent la prostitution pour le compte de différents business men et d’hommes enrichis. »10
« En France, avec l’affaire Strauss-Kahn, les Français ont découvert, sidérés, la personne qu’une intense campagne médiatique leur proposait d’élire à la tête de leur pays en 2012. De scandale sexuel, le scandale devenait politique. Il jetait une lumière crue sur le côté obscur de la démocratie française, de ses mœurs et de ses réalités. L’affaire dévoilait notamment le vrai visage de la classe médiatico-politique dirigeante en France, aux yeux d’une opinion stupéfaite. »11
À travers Dominique Strauss-Khan, Dieu nous fait ainsi comprendre que nous votons pour SATAN car ces hommes politiques permettent aux prédateurs du capitalisme de piller les richesses de la Terre, condamnant ainsi des dizaines de millions de femmes, d'hommes et d'enfants, à devenir des esclaves sexuels pour survivre.
Wolfgang Přiklopil est né le 14 mai 1962 et Stauss-Khan a été accusé de tentative de viol et de séquestration, le 14 mai 2011, soit 49 ans après la naissance de Přiklopil.
Le chef-lieu du département 49 est la ville D'ANGERS.
Dieu nous révèle que ces hommes politiques sont un véritable DANGER car ils sont responsables de la misère dans le monde et ils forcent ainsi des millions d'êtres humains à tomber dans l'esclavage sexuel de la prostitution pour survivre.
ANGERS = ANGE
Les médias glorifient ces prédateurs politiques, ils les font passer pour des ANGES, mais à travers Dominique Strauss-Khan, Dieu nous a montré leur vrai visage le 14 mai 2011, pour nous faire comprendre que nous votons pour SATAN.
Nous votons ainsi pour le KAMPUCHEA DÉMOCRATIQUE, et c'est la raison pour laquelle Pol Pot est mort 44 jours après l'enlèvement de Natascha KAMPUSCH.
Le chef-lieu du département 44 est la ville de NANTES.
NANTES = SATAN
Natascha KAMPUSCH est née un 17 février (17 2).
17x2 = 34
Le département 34 est celui de l'HÉRAULT.
HÉRAULT se prononce AYRAULT.
Jean-Marc AYRAULT est l'ancien maire de NANTES.
NANTES = SATAN
Dominique Strauss-Khan a été accusé de tentative de viol et de séquestration le 14 mai 2011, mais c'est surtout le lendemain, le 15 mai 2011, que la majeure partie des Français a découvert cette affaire dans les journaux télévisés, en prenant ainsi conscience que Strauss-Khan était SATAN.
Un an plus tard - jour pour jour - le 15 mai 2012, Jean-Marc AYRAULT, jusqu'alors maire de NANTES, est devenu Premier ministre.
NANTES = SATAN
Un an sépare le 15 mai 2011 du 15 mai 2012, et un an est égal à 12 mois.
12 = L = AILE
Un ANGE possède deux AILES dans le dos.
Dieu nous montre que les médias font passer ces hommes politiques pour des ANGES mais à travers les signes, Dieu nous révèle leur vrai visage en nous montrant que nous votons pour SATAN, leur idéologie étant responsable de l'extermination de millions d'êtres humains chaque année, et elle provoque également la traite de dizaines de millions d'hommes, femmes et enfants, obligés de se prostituer pour survivre.
Si tu combats SATAN le jour de l'élection présidentiel, tu deviendras un ANGE car Dieu te donnera deux AILES dans le DOS pour que tu puisses t'envoler un jour au paradis.
Pol Pot est mort le 15 avril 1998 (15 4 1998).
15 4 19 = DOS
Dieu te donnera ainsi deux AILES dans le DOS si tu combats POL POT le jour de l'élection présidentielle, donc ne te fais pas amadouer par la POULE au POT que te promettent ces prédateurs politiques, parce que si tu tombes dans leur piège, il est évident que tu te feras PLUMER.
Henri IV est à l'origine de l'histoire de la « POULE au POT ».
Henri IV est mort le 14 mai 1610.
Dominique Strauss-Khan a été accusé de tentative de viol et de séquestration le 14 mai 2011.
WOLFGANG Priklopil, le ravisseur de Natascha KAMPUSCH, est né le 14 mai 1962.
WOLFGANG = WOLF GANG
« WOLF » signifie « LOUP » en anglais.
LOUP = POUL
POUL = POULE au POT
Dieu nous fait comprendre que nous permettons à des prédateurs comme Priklopil d'agir en toute liberté parce que nous pensons uniquement le jour de l'élection présidentielle à la POUL au POT qui nous est promise par le GANG qui dirige le pays, c'est-à-dire les capitalistes alliés aux partis politiques de la bourgeoisie, qui nous font croire dans les médias qu'ils contrôlent, que le capitalisme est le seul système économique qui pourra nous apporter la prospérité et ainsi remplir notre frigo.
WOLFGANG = LOUP GANG
WOLFGANG signifie le GANG de LOUP.
La mafia capitaliste est un GANG qui contrôle les médias et les utilise pour bâillonner ses victimes, donc nous ignorons que nous votons pour des criminels puisque les victimes se trouvent à des milliers de kilomètres de chez nous, là ou les caméras de télévision ne vont quasiment jamais.
Les principaux partis politiques fonctionnement comme un GANG. Par exemple, Alain Juppé a été condamné en 2004 dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris et il n'a « balancé » personne pour protéger le parrain, Jacques Chirac, alors le Parti l'a récompensé quelques années plus tard en le mettant de nouveau sur le devant de la scène, et les médias étant sous contrôle, sa condamnation a été pratiquement effacée de l'Histoire.
Alain Juppé aurait dû être interdit à vie par la justice française d'exercer un mandat public mais nous sommes dirigés par des GANGSTERS qui tiennent la justice entre leurs mains, donc ces escrocs peuvent détourner des millions d'euros d'argent public et revenir régulièrement sur le devant de la scène. Or si le système est corrompu, c'est parce que nous votons à chaque élection pour le maintien au pouvoir de ce GANG de LOUPS.
Par ailleurs, une autre caractéristique du KAMPUSCHEA DÉMOCRATIQUE version capitaliste, est la séquestration des travailleurs à l'instar de la séquestration de Natascha KAMPUSCH.
WOLFGANG Prikklopil, le ravisseur de Natascha Kampusch, travaillait pour l'entreprise SIEMENS.
En 2004, l'entreprise SIEMENS, qui réalise plusieurs milliards d'euros de bénéfices chaque année, a menacé ses salariés de délocaliser deux de ses sites de fabrication de téléphones s'ils n'acceptaient pas une hausse du temps de travail sans compensation salariale.
SIEMENS a réédité en 2005, « le syndicat de la branche IG Metall a révélé que le conglomérat menaçait de délocaliser en République Tchèque l'essentiel du personnel d'une filiale de composants automobiles, Siemens VDO. Seule alternative proposée par la direction, un retour immédiat et sans compensation salariale à la semaine de quarante heures de travail, une réduction des salaires de plus de vingt pour cent, un gel des salaires pendant trois ans et la suppression de primes de Noël et de vacances. Dans ce cas, Siemens maintiendrait le site en Allemagne tout en y supprimant six cents emplois sur mille six cent. »12
Les capitalistes séquestrent ainsi inutilement les salariés sur leur lieu de travail pour maximiser leurs profits. Les milliards engendrés chaque année par SIEMENS ne justifiaient nullement l'obligation imposée aux salariés d'augmenter leur temps de travail sans compensation salariale.
Dieu associe le capitalisme au KAMPUSCHEA DÉMOCRATIQUE car en votant démocratiquement pour ce système économique, nous votons pour notre propre séquestration chaque jour au travail.
Nous devons ainsi nationaliser sans indemnité les multinationales comme SIEMENS et imposer une réduction du temps de travail de 35 à 32h par semaine, afin que les salariés soient séquestrés 3 heures de moins par semaine. Nous pouvons bien évidemment parler de séquestration lorsque les actionnaires de ces grandes entreprises se partagent chaque année, des millions voire des milliards d'euros de bénéfices alors que ces profits pourraient permettre de baisser le temps de travail des salariés et ainsi créer de nombreux emplois supplémentaires.
En décembre 2015, la direction du groupe Sanofi Pasteur, la branche vaccin du géant de l'industrie pharmaceutique Sanofi a envoyé un mail directement aux salariés pour leur réclamer sans détour, plus de productivité. Pour travailler plus, la direction avait décidé d'annuler et de renégocier tous les accords qui régulaient le temps de travail. Son objectif était de passer de 21 jours de RTT à 12 jours par an. Le temps de travail, qui était alors compris entre 28 et 33 heures par semaine, devait être allongé pour se rapprocher des 35 heures par semaine13. Cette augmentation était complètement injustifiée, Sanofi affichant un bénéfice de 4,4 milliards d'euros en 2014 donc la direction voulait séquestrer ses salariés pendant plusieurs heures supplémentaires, chaque semaine, sans raison valable.
Ces séquestrions sont abusives mais les salariés de SIEMENS et de Sanofi ne sont pas les plus à plaindre car pour des centaines de millions de travailleurs dans le monde, le quotidien se résume à un lot de sueur, de larmes et de sang. « La journaliste et militante altermondialiste canadienne Naomi Klein avait déjà levé, en 2000, l'hypocrisie autour du traitement de ces bagnards des temps modernes. Dans son ouvrage No Logo, elle décrit les conditions abominables dans lesquelles les travailleurs souvent des femmes sont exploités dans d'immenses unités de production. Ces ogres en main-d'œuvre pas chères sont établis dans des pays du Tiers Monde par des multinationales occidentales bénéficiant ainsi de l'exonération de droits de douane qui leur permet de produire des marchandises assemblées à partir de pièces importées du monde entier, pour un coût défiant toute concurrence. Dans ces zones franches, ces maquiladoras, le droit n'existe pas, toute forme d'humanité a pour ainsi dire disparu. On les connaît, ces firmes occidentales commanditaires qui sont régulièrement pointées du doigt comme Nike, Zara ou Gap. Pour ce genre de multinationales, la seule maxime qui vaille, c'est : "Les hommes mentent, pas les chiffres !" Eh bien, parlons de ceux que donne Naomi Klein : ''Il y a au moins 850 zones franches dans le monde (…) répandues dans 70 pays et employant en gros 27 millions de travailleurs (…) quel que soit l'endroit où les zones franches sont situées, les témoignages des travailleurs ont une similitude fascinante ; la journée de travail est longue – quatorze heures au Sri Lanka, douze heures en Indonésie, seize en Chine méridionale, douze aux Philippines (...), la direction est de style militaire, les contremaîtres sont brutaux, les salaires au-dessous du niveau de subsistance et le travail non qualifié est monotone.'' Embauchées dans les campagnes par des recruteurs, des millions de ces jeunes femmes, souvent âgées entre 16 et 25 ans, ne connaissent de leur adolescence rien d'autre que des cadences insupportables, des gestes répétitifs, sept jours sur sept, sans jours de congé, parfois sans congé maternité. Elle ne connaissent aucun autre univers que l'usine, étant fréquemment logées dans un dortoir intégré au site. Voilà la réalité de ces grandes unités manufacturières dans le textile, la chimie ou l'informatique, éparpillées aux quatre coins du monde. »14
Voilà le vrai visage du KAMPUSCHEA DÉMOCRATIQUE version capitaliste : des millions de travailleur(euses) sont quotidiennement séquestré(e)s par les capitalistes, et Dieu met en lumière le mot DÉMOCRATIQUE étant donné que la majeure partie des citoyens du monde vote pour la séquestration d'une partie des habitants de la planète afin d'enrichir d'infâmes capitalistes.
Henry IV, l'auteur de la fameuse POULE au POT, est né le 13 décembre 1553, à PAU.
Ernst Werner von SIEMENS, le fondateur de SIEMENS, est né le 13 décembre 1816.
Dieu associe SIEMENS, l'employeur du ravisseur de Natascha KAMPUSCH, à POL POT, pour nous montrer que les capitalistes séquestrent les travailleurs dans le monde entier car la majorité des citoyens pensent que ce système économique leur apportera la prospérité et ainsi la possibilité de manger de la poule au PAU tous les dimanches ; mais c'est une erreur parce que la loi fondamentale du capitalisme est celle de la maximisation du profit pour une minorité d'individus, alors que le but de l’activité économique devrait être la satisfaction des besoins matériels et culturels de tous les travailleurs ; si les capitalistes étaient expropriés de l'économie mondiale, les richesses de l'humanité seraient mises en commun – sous le contrôle des peuples – et le chômage serait alors inexistant puisque le temps de travail serait par exemple baissé à 30h par semaine pour que tout le monde puisse travailler, et chacun pourrait vivre dignement en mangeant de la poule au pot tous les dimanches, dans tous les pays du monde.
Ernst Werner von SIEMENS est né le 13 décembre 1816 (13 12 1816).
13x12x1816 = 28 32 96
28 = 2 8
32-2 = 30
3096
8 = H = l'échelle
Natascha KAMPUSCH a été séquestrée par un salarié de SIEMENS pendant 3096 jours.
8 = H = l'échelle
Après l'évasion de Natascha Kampusch, la police autrichienne a découvert, à l’intérieur de la cache, une échelle rejoignant un lit au sol.
Dieu associe SIEMENS à Natascha Kampusch pour nous faire comprendre que le capitalisme séquestre des milliards d'êtres humains car il nous prend en otage, nous exploite, nous frappe, nous humilie, et viole notre liberté : donc nous devons le détruire.
Le nombre 3096 est symbolique :
Le chef-lieu du département 30 est la ville de NIMES.
NIMES = MINES
Le cahier des écoliers est composé de 96 pages.
Dieu nous montre que pour mettre un terme à notre séquestration, nous devons prendre le pouvoir en main afin d'ÉCRIRE une nouvelle Constitution avec les MINES de nos stylos et ainsi prendre le contrôle des nos entreprises et des richesses que nous produisons.
WOLFGANG Priklopil, le ravisseur de Natascha KAMPUSCH, est mort le 23 août 2006.
Eugène Schuller, le fondateur de L'ORÉAL, est mort le 23 août 1957.
WOLFGANG = GANG
Eugène Schuller est le fondateur de l'organisation d'extrême droite appelée « la CAGOULE ». « Cette organisation fut au cœur du fascisme patronal français collabo, déclarant : ''Nous voulons construire la nouvelle Europe en coopération avec l’Allemagne nationale-socialiste et toutes les autres nations européennes libérées'' pour empêcher les juifs ''de polluer notre race''. Blanchi à cause de sa fortune, Eugène Schuller fit main basse sur quantité de sociétés et créa L'ORÉAL, un groupe de taille mondiale. »15
Eugène Schuller a donc fondé « la CAGOULE », et les membres d'un GANG qui braquent une banque, portent une CAGOULE.
Dieu associe WOLFGANG Priklopil à Eugène Schuller car les capitalistes sont des GANGSTERS qui financent illégalement des partis politiques pour conserver leur règne, et ainsi continuer à séquestrer les travailleurs du monde entier en extorquant les richesses qu'ils produisent.
Liliane Bettencourt, décédée en 2017, était la fille unique et héritière d'Eugène Schuller. Elle était la première actionnaire du groupe L'Oréal. D'après le magazine Forbes, elle était en 2016 la 11e personne la plus riche du monde avec une fortune estimée à 36,1 milliards de dollars.
En 2010, Liliane Bettencourt fut soupçonnée d'avoir financé illégalement la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, car ces GANGSTERS ne reculent devant aucune méthode pour prendre le pouvoir en main et ainsi braquer les citoyens pendant 5 ans.
Par ailleurs, Liliane Bettencourt était actionnaire de Sanofi, une entreprise qui séquestre ses salariés en augmentant leur temps de travail alors qu'elle fait des milliards de bénéfices, et c'est la raison pour laquelle Dieu associe le créateur de « la CAGOULE », le père de Liliane Bettencourt, à WOLGANG Priklopil, le ravisseur de Natascha Kampusch, parce qu'il nous fait comprendre que le capitaliste séquestre les salariés.
D'autre part, Liliane Bettencourt était bel et bien une GANGSTER puisque Sanofi a licencié 4 000 salariés en sept ans pour enrichir ses actionnaires, mais pourtant, depuis 2012, l'entreprise avait reçu environ 300 millions d'euros d'aides publiques tous les ans pour créer des emplois, ce qui signifie que l'argent de nos impôts a été utilisé pour enrichir madame Bettencourt et non pour créer des emplois ; alors oui, les capitalistes sont bien des GANGSTERS, mais c'est tout le système qui est corrompu car la majeure partie des citoyens vote pour un GANG de LOUP à chaque élection, donc les hommes politiques au pouvoir détournent l'argent public pour gaver de milliards des capitalistes qui n'embauchent pas vu qu'ils n'en ont pas l'obligation. Nous sommes donc dirigés par un GANG, une MAFIA, qui braque quotidiennement les richesses produites par les travailleurs pour enrichir les membres de leur clan.
Comprenez bien que le capitaliste est un GANGSTER puisque sa fortune est le fruit du vol de la production salariale.
« La spoliation salariale est la clef de voûte du système capitaliste : sans elle, il expire, faute de carburant. Ce carburant, c'est nous. En enrichissant les riches, nous constituons la source vitale qui alimente en capital l'ensemble des circuits du système. La profitabilité que nous générons assure un débit régulier et renouvelé, compte tenu de notre nombre et surtout de la somme colossale d'argent détourné. Vient l'aspect le plus saillant de notre exploitation : la valeur ajoutée générée par chacune de nos activités professionnelles est largement supérieure au salaire que chacun d'entre nous perçoit pour le temps de travail effectué. La légende communément admise voudrait que nous touchions, sous forme de monnaie, via nos salaires, l'équivalent de ce que nous produisons. Si tel était le cas, le riche ne s'enrichirait pas.
La différence entre la valeur ajoutée créée chaque jour et le salaire perçu, c'est la fameuse plus-value du capitaliste, son profit en perspective. Une part de cette ''extorsion de fonds'' assure sa rente, une autre est investie dans la production ou circule sur le marché dans l'espoir de la valoriser encore à travers un cycle incessant d'achats et de ventes, de rotations de ce capital entre les mains des financiers, entrepreneurs et commerçants. La plus-value, c'est la part de notre temps de travail que nous donnons, chaque jour et sans le savoir, à notre employeur. La part qui, quantitativement, se trouve entre notre salaire et la valeur ajoutée. Si cela n'est pas du vol, alors c'est quoi ? Dans le milieu du banditisme, les braqueurs utilisent souvent des voitures volées, maquillées dans le but de ressembler à une voiture officiellement en circuit (marque, profil et immatriculation identiques...).
Sans le savoir, l'utilisateur officiel de la voiture peut se faire flasher à des milliers de kilomètres par son avatar. Dans le langage courant, on appelle ça ''une doublette''. Par extension, une doublette veut dire se faire un billet dans et sur le dos d'autrui. Le capitaliste sait de quoi il retourne : c'est aux travailleurs qu'il met une ''doublette'', en leur escroquant la survaleur produite. La plus-value est la résultante de notre surtravail, c'est notre travail gratuit. Là où, objectivement, une demi-journée de travail correspondrait à la part de la valeur ajoutée fixée sur des feuilles de salaire, nous offrons de la valeur ajoutée à notre employeur en continuant à travailler au-delà de cette limite jusqu'en fin de journée.
C'est la grande découverte de Marx : nous faisons un cadeau quotidien à nos patrons de l'ordre d'une demi-journée de travail. Nous sommes dépossédés et séparés des moyens de production par l'exploitation salariale qui nous prive du fruit de notre travail, et en même temps floués sur la somme qui nous percevons. Le scandale des salaires réside aussi en ce point : ce n'est pas seulement que notre ''pouvoir d'achat'' est trop bas par rapport au coût de la vie, c'est que nous ne touchons qu'une partie de la valeur de ce que nous fabriquons. »16
Voilà pourquoi Dieu nous révèle que le capitaliste est un GANGSTER.
En 2013, Olivier Besancenot a posté sur internet une vidéo parodique dans laquelle il était CAGOULÉ et armé, en faisant semblant de braquer une fausse Liliane Bettencourt. Le but était de mettre en exergue les difficultés financières du parti.
Dans cette vidéo, le NPA a changé le mot LORÉAL par « L'OR EST AL ».
Effectivement, L'OR est LÀ, dans les coffres-forts des capitalistes qui ont fait fortune en séquestrant les travailleurs dans les entreprises, ou dans les champs de plantation afin de récolter les matières premières indispensables pour bâtir leur empire. Alors pour récupérer NOTRE OR, nous devons exproprier les capitalistes en votant pour le parti politique d'Olivier le jour de l'élection présidentielle.
Dieu nous demande ainsi de rétablir la justice.
Eugène Schuller est mort 49 ans - jour pour jour - avant la mort de WOLFGANG Priklopil.
Le chef-lieu du département 49 est la ville d'ANGERS.
ANGERS = ANGE
Liliane BETTENCOURT est la fille d'Eugène Schuller.
BETTENCOURT = BETE
Les initiales de BETTENCOURT Liliane sont B L.
B L = 2 L = 2 AILES
Dieu te demande de couper la tête de la BÊTE le jour de l'élection présidentielle et tu pourras alors devenir un ANGE avec 2 AILES dans le dos, mais ceux qui voteront pour des GANSGTERS ne s'envoleront jamais au paradis.
Les Français ont coupé la tête du roi Louis XVI en 1793.
Louis XVI est né le 23 août 1754.
Eugène Schuller est mort le 23 août 1957.
1793 = AGIC
AGI C se prononce AGISSEZ.
Dieu nous demande de couper la tête de la BÊTE, en l'occurrence la tête des hommes politiques qui défendent le système capitaliste.
L'argent de la famille BETTENCOURT est NOTRE argent car comme le dit le NPA : « TOUT EST À NOUS ! ».
L'empire de cette famille part des plantations de palmes, matière première de bien des savons, où les ouvriers sont quasiment en esclavage, jusqu'aux usines du groupe, dont l'effectif baisse alors que la productivité augmente. Il va des champs de pétrole jusqu'aux complexes pétrochimiques dont sont issues les bases des shampoings et autres cosmétiques, ainsi que les flacons qui les contiennent. Il passe par l'appareil à vendre des cheveux souples, des peaux sans rides et de la jeunesse éternelle, des ongles laqués et des lèvres rouges, parce que « vous le valez bien ». Il traverse aussi les gouvernements, car un groupe d'une telle ampleur, L'Oréal, première marque mondiale de cosmétiques, ne peut se construire et prospérer qu'à l'ombre de l'appareil d'État. Feu M. Bettencourt n'avait pas seulement épousé une riche héritière, il a aussi été ministre quasiment sans interruption, sous de Gaulle et Pompidou.
Tout ce beau monde où valsent les milliards d'euros est ainsi construit sur l'exploitation de millions d'hommes.17
César s'est donc bâti un empire en montant sur le dos de millions de personnes.
Eugène Schuller, le fondateur de L'Oréal, a fondé « la CAGOULE » et ce nom fut donné par la presse mais cette organisation restera dans l'Histoire sous le nom de « CSAR », suite à l'erreur d'un informateur de la police.18
CSAR = CESAR
Dieu associe CESAR à la famille Schuller-BETTENCOURT, car il nous demande désormais de prendre le pouvoir des mains de CESAR en coupant la tête de la BÊTE le jour de l'élection présidentielle. Dieu refuse désormais que le travailleur COURT pour enrichir des GANGSTERS. Il exige que la justice règne sur la Terre, c'est la raison pour laquelle nous allons créer le Ciel sur Terre.
FOUS TA CAGOULE est une chanson de rap humoristique sortie en 2006, premier single du groupe de rap parodique français Fatal Bazooka, mené par Michaël Youn
Le groupe s'amuse à transposer le style urbain dans le cadre des montagnes neigeuses de la SAVOIE, en y caricaturant certains rappeurs français.19
Dans le clip vidéo, Mickaël Youn porte un survêtement de l'équipe de basket des BOSTON Celtics.
BOSTON = TON BOSS
TON BOSS, c'est Dieu, alors écoute SA VOIX.
FOUS TA CAGOULE le jour de l'élection présidentielle, comme Olivier dans le clip vidéo du NPA, et sort ton BAZOOKA en mettant ton bulletin de vote dans l'urne car TA VOIX donnée au candidat de notre parti politique sera un jour FATAL au nazi-capitalisme.
Mickaël Youn est né le 2 décembre 1973.
2 décembre = 2 12
2 12 = 2 L = 2 AILES
1973 = 19 73
Le chef-lieu du département 19 est la ville de TULLE.
Le département 73 est celui de la SAVOIE.
Dieu nous fait ainsi entendre SA VOIX en nous transmettant le message suivant : « TUE LE capitaliste – en prenant collectivement le contrôle des richesses que tu produits – afin de les partager équitablement – et tu obtiendras les 2 AILES qui mènent au paradis. »
Il est temps de changer radicalement de système économique, notre vote pour POL POT à chaque élection présidentielle condamnant des millions d'êtres humains à vivre des situations comparables aux victimes du KAMPUCHEA démocratique au Cambodge.
Lors du KAMPUCHEA démocratique, le 17 avril 1975, les khmers rouges ont donné l'ordre d'évacuer la capitale : les soldats sont passés de maison en maison et ont annoncés aux habitants qu'ils allaient devoir quitter leurs maisons « pour deux ou trois jours seulement », afin d'échapper à un prochain bombardement de la ville par les États-Unis. Souvent sous la menace, les habitants de la capitale, soit environ deux millions de personnes dont beaucoup de paysans réfugiés en ville pour échapper à la guerre, ont du quitter leurs logements, dans l'urgence et dans des conditions désastreuses. Entre 15 000 et 20 000 malades ont été tirés des hôpitaux ; certains devaient être poussés sur la route par leurs familles, sur leurs lits roulants. Deux millions de citadins ont ainsi été expulsés vers les campagnes dans des conditions désastreuses.20
À l'instar du KAMPUCHEA démocratique, le capitalisme expulse des millions d'êtres humains contre leur volonté.
Ainsi, comme le souligne Saskia Sassen, sociologue à Harvard : « Les chômeurs radiés, les classes moyennes chassées des centres-villes et les écosystèmes dévastés subissent un même phénomène : l'"expulsion". (...)
Ces deux dernières décennies, un nombre croissant de gens, d’entreprises et de lieux physiques ont été comme "expulsés" de l’ordre économique et social. Des chômeurs sont rayés des listes de demandeurs d’emploi. Certains travailleurs pauvres ne bénéficient plus d’aucune protection sociale. Neuf millions de ménages américains ont perdu leur foyer après la crise des subprimes. Dans les grandes métropoles du monde entier, les classes moyennes sont peu à peu chassées des centres-villes, désormais hors de prix. La population carcérale américaine a augmenté de 600 % ces quarante dernières années. La fracturation hydraulique des sols pour extraire le gaz de schiste transforme des écosystèmes en désert – l’eau et le sol sont contaminés, comme si on expulsait de la biosphère des morceaux de vie. Des centaines de milliers de villageois ont été délogés depuis que des puissances étrangères, étatiques et privées, acquièrent des terres aux quatre coins du monde : depuis 2006, 220 millions d’hectares, principalement en Afrique, ont été achetés. (...)
J’ai le sentiment que ces dernières années, nous avons franchi une ligne invisible, comme si nous étions passés de l’autre côté de ''quelque chose''. Dans bien des domaines – économie, finance, inégalités, environnement, désastres humanitaires -, les courbes s’accentuent et les ''expulsions'' s’accélèrent. Leurs victimes disparaissent comme des bateaux coulent en haute mer, sans laisser de trace, du moins en surface. Ils ne comptent plus. (...)
L’exclu était une victime, un malchanceux plus ou moins marginal, une anomalie en quelque sorte, tandis que l’expulsé est la conséquence directe du fonctionnement actuel du capitalisme. Il peut être une personne ou une catégorie sociale, comme l’exclu, mais aussi un espace, un écosystème, une région tout entière. L’expulsé est le produit des transformations actuelles du capitalisme, entré, à mes yeux, dans des logiques d’extraction et de destruction, son corollaire. (...)
Les victimes du capitalisme sont expulsées par des ''formations prédatrices'' : un assemblage hétéroclite et géographiquement dispersé de dirigeants de grandes entreprises, de banquiers, de juristes, de comptables, de mathématiciens, de physiciens, d’élites globalisées secondées par des capacités systémiques surpuissantes – machines, réseaux technologiques… – qui agrègent et manipulent des savoirs et des données aussi composites que complexes, immensément complexes à vrai dire. »21
Nous votons ainsi pour POL POT car il nous promet lors de la campagne présidentielle de nous donner de la POULE au POT tous les dimanches, or sa promesse nous aveugle, en ne voyant pas derrière son offre alléchante toutes les victimes « expulsées » par son régime autoritaire ; et de nombreux médias complices rendent invisibles les expulsés afin que nous votions sans crainte pour le maintien du KAMPUCHEA DÉMOCRATIQUE.
Les points communs sont encore nombreux entre le régime capitaliste et le KAMPUCHEA DÉMOCRATIQUE. Par exemple, Pol Pot et son entourage ont établi un système social qui a mis l'ensemble de la population dans une situation proche de l'esclavage, et de la même manière, le régime capitaliste a mis en oeuvre un système économique qui a réduit en esclavage une grande partie des travailleurs du monde entier en les obligeant parfois à travailler quotidiennement plus de 12 heure par jour – 6 ou 7 jours sur 7 – afin de gagner un salaire de misère. L'esclavage moderne a même lieu en Europe, où un peu partout des journaliers agricoles triment avec des conditions pas plus enviables. En Andalousie, ils ramassent 10 à 12 heures par jour, sous des serres où la température peut atteindre 50°C, dans une atmosphère chargée de pesticide, les centaines de milliers de tonnes de fraises ou autres fruits et légumes exportés dans toute l’Europe. Ces travailleurs venus du Maroc, de l’Équateur et de Colombie et plus récemment de Pologne et de Roumanie sont logés dans des baraquements insalubres, sans eau courante, sans électricité, sans sanitaires. Leurs salaires sont régulièrement revus à la baisse tant la pression des groupes de la grande distribution qui contrôle toute la filière agroalimentaire, tire les prix vers le bas.
À Prato, capitale italienne de la confection, plus de 20 000 ouvriers chinois venus de la région de Wenzhou triment douze à quatorze heures par jour pour fabriquer des vêtements pas chers étiquetés « Made in Italy ». Ils gagnent moins de 800 € par mois et doivent rembourser le réseau qui les a fait venir en Italie. Il existe des ateliers clandestins dans bien d’autres villes d’Europe, à commencer par Paris. Si des patrons chinois exploitent ces travailleurs, ce sont les grandes marques européennes qui les font travailler en sous-traitance. Dans sa course permanente à la baisse des coûts, la bourgeoisie européenne a délocalisé une partie de sa production dans des pays où le prolétariat est obligé d’accepter des salaires plus faibles. Mais d’autres patrons trouvent finalement plus simple de faire venir en Europe des travailleurs asiatiques ou africains pour les exploiter dans les mêmes conditions qu’en Chine.22
Sous les Khmers rouges, le Cambodge connaissait des cas de disettes constantes, qui dégénérèrent en famines particulièrement meurtrières.
Le régime capitaliste plonge 800 millions d'êtres humains dans une famine quotidienne car 1 % de la population mondiale a accaparé environ 50 % des richesses de la Terre, par conséquent, plus de 10 millions d'êtres humains meurent chaque année des suites directes ou indirectes de la faim.
Le régime des Khmers rouges a été le théâtre de persécutions raciales et religieuses.
Le régime capitaliste persécute régulièrement les musulmans comme nous avons pu le voir avec la loi sur le foulard islamique, le débat sur l'identité nationale ou plus récemment, quand après chaque attentat, des hommes politiques et des « intellectuels » demandent à la communauté musulmane de dénoncer le terrorisme islamiste, comme si les musulmans y étaient pour quelque chose, alors que les terroristes islamistes assassinent dans le monde, en majorité des musulmans. Par ailleurs, le régime capitaliste médiatise des islamophobes notoires comme Zemmour, Finkielkraut ou Fourest, afin qu'ils crachent publiquement leur venin sur les musulmans en les présentant comme des ennemis de l'intérieur. Dans le domaine politique, en août 2014, une ancienne ministre de l'UMP, Nadine Morano, a même pris en photo et posté sur internet le cliché d'une mère de famille musulmane, voilée, qui passait tranquillement un après-midi à la plage avec sa famille.
En prenant cette photo, Nadine Morano voyait dans le port du voile « une atteinte à notre culture » ; une magnifique culture qui diffusait sans problème à une heure de grande écoute une émission de télé-réalité : Adam recherche Eve, dans laquelle les candidats étaient tout nus, alors qu'à l'inverse, notre civilisation si évoluée stigmatise les femmes un peu trop couvertes, qui portent un voile sur une plage.
En avril 2016, Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, est allée très loin dans l’obscénité raciste, en comparant les femmes voilées à « des nègres américains qui étaient pour l’esclavage ». Elle a ainsi réussi le tour de force de joindre l’islamophobie à la négrophobie.
L’usage du mot « nègre » est évidemment inacceptable, et il révèle s’il le fallait l’emprise persistante de l’inconscient colonial et raciste dans la classe dirigeante française. Mais affirmer que des esclaves étaient favorables à l’oppression qu’ils subissaient, c’est nier la responsabilité des puissances occidentales, en particulier la France, dans ce crime contre l’humanité qu’ont constitué l’esclavage et la traite des Noirs, mais c’est aussi occulter la multitude des résistances et des révoltes de la part des esclaves. À l'occasion de ce genre de déclaration, comment ne pas voir qu'un gouvernement qui luttait contre les libertés des femmes voilées sous prétexte de les libérer, se faisait l'héritier de ceux qui ont entretenu l'esclavage et la colonisation ?
Ses propos ne sont pas seulement consternants. Ils mettaient en pleine lumière l’agenda du gouvernement, exprimé clairement par Manuel Valls : « Bien sûr, il y a l'économie et le chômage, mais l'essentiel, c'est la bataille culturelle et identitaire ». C'était une politique qui visait à unir ceux qui devraient être divisés et à diviser ceux qui devraient être unis. La chanson est malheureusement trop connue depuis une quinzaine d’années : pour détourner l'attention de sa politique antisociale, le gouvernement prend appui sur les discriminations systématiques qui traversent la société et agite notamment le foulard islamique, en faisant le signe incontestable d’un danger « islamiste » voire « terroriste ».23
La persécution religieuse est ainsi une arme utilisée par les capitalistes et leurs serviteurs politiques, qui, conscients de leur position minoritaire dans la société, ont tout intérêt à diviser pour régner.
Par ailleurs, le Kampuchéa démocratique disposait de « centres de rééducation », souvent installés dans d'anciens temples ou d'anciennes écoles.
Le régime capitaliste a également mis en place des « centres de rééducation » à travers les médias au milieu des années 1980 afin de convertir l'ensemble des citoyens au néolibéralisme. Les capitalistes ont ainsi lobotomisé le cerveau des anciens électeurs communistes et socialistes pour les « rééduquer » en diffusant quotidiennement la pensée unique du néolibéralisme. L'émission Vive la crise en 1984 fut le tout premier « centre de rééducation » construit par le régime capitaliste avant qu'ils ne se généralisent dans l'ensemble du paysage audiovisuel français et dans la majorité de la presse écrite.
Les crimes des Khmers rouges n'ont pas été qualifiés de génocide, à l'instar des crimes du capitalisme, un système économique qui extermine plus de 10 millions d'êtres humains chaque année.
Vous comprenez désormais pourquoi Dieu nous fait comprendre que nous votons tous les 5 ans pour le KAMPUCHEA DÉMOCRATIQUE.
Pol Pot, héritier de Staline et de Mao
Reprenant le slogan de Mao qui, dans les années 1950, voulait faire faire à la Chine « un grand bond en avant », les Khmers rouges évoquaient « un super grand bond en avant » : le pays devait atteindre l'autosuffisance alimentaire à marche forcée et être capable de vivre en autarcie.
Ces conceptions, de toute façon réactionnaires, devenaient carrément délirantes de stupidité quand elles étaient poussées à l'extrême : affirmant la nécessité de couper tout lien avec « l'Occident bourgeois », le régime prétendait renoncer y compris aux médicaments, leur préférant officiellement les remèdes traditionnels khmers. Ainsi les hôpitaux restèrent à l'abandon pendant toute la période du pouvoir des Khmers rouges, à l'exception tout de même d'une structure réservée à une minorité de cadres dirigeants...
Le régime organisa toute la société comme un gigantesque camp de travail où toute la population devait se consacrer à l'agriculture et aux travaux d'irrigation, imposant des conditions de vie effroyables et une dictature féroce dont furent victimes d'ailleurs beaucoup de membres des Khmers rouges, après plusieurs séries de « purges » dans la tradition stalinienne. On estime à deux millions le nombre des morts du régime de Pol Pot, victimes de la répression ou du travail forcé et de la sous-alimentation.
Ces conceptions n’avaient rien à voir avec les idées communistes auxquelles les Khmers rouges continuaient de faire référence en affirmant avoir « aboli l’argent ». Cette vision nationaliste et rétrograde s’opposait aux idées de Marx et de Lénine, pour lesquels la société communiste ne pouvait s’envisager qu’à l’échelle mondiale, sur les bases établies par le développement du capitalisme lui-même.
La société communiste représentera un progrès par rapport au capitalisme car elle sera capable d’organiser d’une façon autrement plus rationnelle et plus juste la coopération des hommes et l’exploitation des richesses de l’ensemble de la planète. Toute autre conception ne peut représenter qu’une régression par rapport au niveau de développement atteint par le capitalisme.
Ce n’est pas l’un des moindres crimes du stalinisme d’avoir fait disparaître les idées internationalistes au sein du mouvement révolutionnaire. La bureaucratie stalinienne, issue de la dégénérescence de la révolution russe de 1917, propagea au sein du mouvement communiste des conceptions nationalistes aux antipodes de celles qui avaient inspiré la politique des premières années du régime soviétique, depuis l’idée que la « construction du socialisme » serait possible dans un seul pays jusqu’à la prétendue nécessité de lutter pour constituer des fronts patriotiques.
Pol Pot et ses partisans furent des héritiers du stalinisme et de l’un de ses avatars, le maoïsme. Mais le régime des Khmers rouges n’aurait pas pu s’imposer au Cambodge sans les années de guerre que fit subir l’impérialisme américain à ce petit pays, avec tous les ravages, sur le plan matériel et humain, qui en découlèrent. L’impérialisme a le premier plongé ce pays dans le chaos et la barbarie des combats, permettant aux Khmers rouges de trouver des partisans capables d’user ensuite d’une telle violence à l’égard de la population.
L’impérialisme s’allie aux Khmers rouges
En 1979, répondant à une politique agressive du pouvoir en place à Phnom Penh, le Vietnam envahit le Cambodge et renversa le régime de Pol Pot, lui substituant un parti, le FUNSK, constitué de transfuges des Khmers rouges, avec parmi eux Hun Sen, toujours aujourd’hui à la tête du Cambodge.
Les Khmers rouges reprirent le maquis. Ils furent de nouveau appuyés par Sihanouk qui s’était opposé à eux quelque temps après leur victoire. Comme le Vietnam était un allié de l’Union soviétique, les États-Unis et le reste du camp occidental refusèrent de reconnaître le nouveau régime cambodgien. À l’ONU, le siège du Cambodge continua d’être occupé par un représentant des Khmers rouges. Et surtout, les Khmers rouges purent compter sur l’appui financier et militaire de la Chine et des États-Unis. De ce fait, l’état de guerre se prolongea encore une décennie supplémentaire au Cambodge.24
Les pays impérialistes, à commencer par les États-Unis, s'élevèrent contre le renversement du régime des Khmers rouges, car l'intervention vietnamienne remettait en cause l'équilibre fragile de cette région du monde tel qu'il résultait de la fin de la guerre du Vietnam. Même si les Khmers rouges avaient renversé un gouvernement pro-américain, les États-Unis s'accommodaient finalement d'un régime, fût-il dictatorial, qui était hostile à son voisin vietnamien.
Pendant plus de dix ans, les puissances occidentales, des États-Unis aux pays européens se rangeant derrière la Grande-Bretagne, refusèrent de reconnaître le nouveau régime cambodgien, alimentant même en armes et en argent les restes de l'armée de Pol Pot, prolongeant les combats dans le nord du Cambodge jusqu'au début des années 1990. Ils se montrèrent de même très réticents, pendant des années, à ce que soient jugés les crimes des Khmers rouges.25
Le Cambodge fut l’un des points d’instabilité dont le règlement dépendait des relations Est-Ouest. La disparition du bloc soviétique et le désengagement de l’Union soviétique de la région permirent aux grandes puissances occidentales la signature en octobre 1991 des accords de Paris plaçant le Cambodge sous la tutelle de l’ONU jusqu’à l’organisation d’élections, l’administration du pays étant assurée par une Autorité provisoire des Nations unies au Cambodge (APRONUC), appuyée par le déploiement d’un dispositif de quelque 21 000 hommes.
Organisées en mai 1993, les élections législatives donnèrent une large majorité relative, avec 47 % des voix, au parti royaliste, regroupant les partisans de Sihanouk, le FUNCINPEC, au détriment du Parti du peuple cambodgien, nouveau nom adopté par le parti mis au pouvoir par l’armée vietnamienne et dirigé par Hun Sen. Un gouvernement de coalition, rassemblant les deux partis, fut formé le 16 juin, dirigé par deux Premiers ministres : le prince Norodom Ranariddh et Hun Sen. Le 24 septembre 1993, la monarchie fut rétablie et Norodom Sihanouk remonta sur le trône.
Une stabilisation au profit d’une caste de militaire et de politiciens
Les Khmers rouges, écartés du pouvoir, s’opposèrent au pouvoir et continuèrent à garder le contrôle de régions importantes à la frontière de la Thaïlande qui leur apportait un soutien. Mais, à partir de 1996, le régime obtint le ralliement d’une partie d’entre eux. Les dissensions amenèrent la dissolution de ce qu’il restait de ce mouvement. En 1997, Pol Pot à son tour fut victime d’une « purge » et, d’après ce qu’on peut en savoir aujourd’hui, il mourut, en 1998, alors qu’il était détenu par ses anciens camarades.
La fin de la situation de guerre entraînait une remise en cause de l’équilibre entre ceux qui se partageaient le pouvoir à la tête de l’État. Une épreuve de force s’engagea, dont Hun Sen sortit vainqueur en organisant un coup d’État en 1997 qui lui permit de réduire la place des forces royalistes, sans toutefois les éliminer.
Depuis, Hun Sen dirige l’État sans partage. La stabilisation du régime a permis à la hiérarchie militaire de s’enrichir, d’accaparer les postes les plus « rémunérateurs » plus ou moins légalement, de s’approprier les meilleures terres à la faveur du rétablissement de la propriété privée après l’ère Khmer rouge. Une caste de politiciens issus de différents horizons – anciens Khmers rouges, royalistes… – se partagent le pouvoir et l’accès aux prébendes. Et tous protègent les intérêts des capitalistes, pour la plupart étrangers, qui organisent l’exploitation forcenée de la classe ouvrière cambodgienne.26
Le pouvoir contesté par la classe ouvrière
Pendant une grande partie de l’année 2013, le pouvoir cambodgien a dû faire face à une contestation à la fois politique et sociale. Après les élections législatives du 28 juillet 2013, pendant plusieurs mois, l’opposition a appelé à des manifestations pour dénoncer des fraudes qui l’auraient empêchée de remporter ce scrutin.
Et en effet, derrière le décorum démocratique, le pouvoir cambodgien est une dictature dont l’armée constitue le principal pilier. À la tête de l’État depuis 28 ans, le Premier ministre cambodgien, Hun Sen, exerce le pouvoir d’une main de fer et ne recule pas devant l’usage de la violence, de l’intimidation, et de tous les moyens pour réduire et museler l’opposition.
Mais cette opposition ne constitue pas elle-même une alternative pour la grande masse de la population. Son principal dirigeant, Sam Rainsy, n’est pas un nouveau venu sur la scène politique. Fils d’un ancien ministre du Cambodge dans les années 1950, lui-même ancien ministre dans les années 1990, il est un de ceux qui, au sein de la classe dominante, se disputent le pouvoir. Quelle que soit l’issue de ce combat, cela n’entraînerait aucun changement dans la situation de la classe ouvrière.
Or, ce qui a marqué la contestation de 2013, c’est la participation des travailleurs du textile. La jeune classe ouvrière cambodgienne, qui fait preuve de combativité depuis plusieurs années, a montré qu’elle était aussi une force avec laquelle le pouvoir politique devait compter.
Une industrie textile en plein développement
La classe ouvrière cambodgienne est jeune, dans tous les sens du terme. Dans un pays dont la population reste à 80 % rurale, le textile représente aujourd’hui la principale industrie du pays. Mais ce développement est relativement récent : en 1995, il n’existait que trois entreprises fournissant l’armée.
En 1996, les États-Unis ont accordé au Cambodge la clause de la nation la plus favorisée, ouvrant ainsi aux produits cambodgiens les portes du marché américain. Le Cambodge a aussi bénéficié de quotas d’importation en direction de l’Europe réservés au groupe des Pays les moins avancés (PMA) et d’une exonération totale de droits de douane dans le cadre d’un programme au nom qui lui donne une apparence humanitaire, « Tout sauf les armes », mais qui permet à la grande distribution de faire des profits plantureux !
Cela a attiré des patrons de toute l’Asie qui ont commencé à délocaliser une partie de leurs entreprises textiles au Cambodge où, à partir de 1997, une usine textile s’est ouverte en moyenne tous les dix jours ! Ces dernières années, la grande majorité des capitaux investis sont d’origine chinoise.
Confrontés à des grèves, les patrons chinois se plaignent d’avoir dû augmenter les salaires de leurs travailleurs. D’après l’Organisation internationale du travail (OIT), les salaires auraient plus que triplé durant les dix dernières années en Chine. Du coup, les industriels et leurs donneurs d’ordres, les grandes marques occidentales, toujours à la recherche de main-d’œuvre moins chère, se délocalisent vers les pays d’Asie du Sud-Est, notamment le Vietnam, le Cambodge ainsi que le Bangladesh.
En Chine, le coût de la main-d’œuvre reste très différent entre Shanghai (180 euros par mois), Pékin (152 euros) et les provinces (entre 110 à 140 euros). Pour donner une échelle de comparaison, avant la mobilisation ouvrière, le salaire minimum dans le secteur du textile au Cambodge était alors de 80 dollars par mois (59 euros).
On comprend pourquoi les grandes enseignes occidentales de prêt-à-porter et de distribution, comme Gap, Puma, Inditex (Zara), H&M, Levi’s, Nike ou C&A et Wal-Mart se sont tournées vers le Cambodge. Plus de 80 % de la production textile cambodgienne sont exportés vers les États-Unis, l’Europe absorbant les 20 % restants.
Les bas salaires et les mauvaises conditions de travail ont permis au Cambodge de continuer à connaître une croissance de ses exportations de textile malgré la libéralisation des échanges à partir du 1er janvier 2005 et la fin du système de quotas qui réglementait le commerce de l’habillement, et qui réservait donc au Cambodge des parts de marchés aux États-Unis et en Europe.
Une classe ouvrière jeune et exploitée
En 2013, le secteur du prêt-à-porter et de la chaussure au Cambodge comptait plus de 400 entreprises employant plus de 600 000 travailleurs. La majorité d’entre elles comptent entre 200 et 500 employés. Seule une minorité, toutes étrangères, emploie plus de 1 500 travailleurs, mais les quinze plus grandes entreprises du pays produisent à elles seules 50 % de la totalité des exportations.
D’après l’OIT, 91 % de l’effectif du secteur sont constitués de jeunes femmes, âgées de 18 à 25 ans, issues des campagnes, dans un pays lui-même très jeune où la moitié de la population a moins de 24 ans. Elles se sont résolues à venir chercher un emploi à Phnom Penh, où sont concentrées la plupart des entreprises, pour trouver le moyen d’aider financièrement leur famille. Une étude estime à un quart du revenu des populations rurales la part provenant de ces travailleuses des villes.
Une enquête sur les salaires des ouvrières du secteur menée par la CCAWDU (Fédération syndicale du textile au Cambodge), une des principales organisations syndicales cambodgiennes, décomposait ainsi le « budget type » d’une ouvrière gagnant un salaire mensuel de 66 dollars (52,50 euros) pour 10 heures de travail par jour (avec donc deux heures supplémentaires quotidiennes souvent obligatoires), six jours sur sept : un loyer de 8 dollars par mois (pour un logement qu’elle partage en général à deux ou trois) ; des dépenses diverses d’environ 10 dollars (habillement, santé, transport…) ; 17 dollars envoyés à sa famille (mais cette somme est bien souvent supérieure, pouvant représenter jusqu’à la moitié du revenu…) ; il lui reste 31 dollars à consacrer à la nourriture, soit un dollar par jour…
Cela explique que les ouvrières, sous-alimentées, soient nombreuses à s’évanouir dans des ateliers où la température est élevée, l’atmosphère humide et où elles sont contraintes à respirer des produits toxiques. Ces cas d’évanouissements, plus de 2 400 en 2012, ont été dénoncés par de nombreuses ONG qui dénoncent les conditions de travail dans les entreprises de textiles sous-traitantes des grandes marques occidentales.
Une classe ouvrière combative
Mais cette classe ouvrière a très vite su montrer qu’elle n’était pas prête à accepter les conditions de vie que voulaient leur imposer ces esclavagistes des temps modernes. Elle a fait preuve de combativité et d’une capacité à s’organiser syndicalement face au patronat et au gouvernement.
Dans une certaine mesure, c’est le patronat lui-même qui a bien malgré lui « encouragé » les travailleurs à créer des syndicats. Pour obtenir un accès préférentiel au marché américain, le pays a en effet dû accepter de signer tout ce que l’OIT compte comme conventions sociales : droit d’association, droit de grève, droit à la concertation sociale… En bref, sur le papier, un paradis de la « production éthique » en Asie. En 2001, un programme censé promouvoir le respect de conditions de travail décentes, « Better factories Cambodia » (« Des usines meilleures au Cambodge »), a été lancé par l’OIT. Régulièrement, des inspecteurs de l’OIT peuvent visiter les entreprises et établir un bilan social. En juillet 2013, dans son dernier rapport, l’OIT a d’ailleurs pu constater le recul des conditions de travail et dresser une liste des nombreux abus des employeurs. Sans que cela change grand-chose…
Pour se conformer à ces « normes sociales », les patrons ont suscité la naissance de syndicats jaunes, à leur convenance. C’est ainsi que l’industrie textile compte à elle seule plus de 900 syndicats et 18 fédérations syndicales. Mais ce qui ne devait être pour les patrons qu’un simulacre de syndicalisme a été pris au sérieux par des travailleurs qui voulaient véritablement défendre leurs droits. Le fait que des militants de partis de l’opposition au régime se soient investis dans l’organisation syndicale afin de mettre le pouvoir en difficulté a certainement contribué à la naissance de syndicats combatifs.
Dans de nombreuses entreprises, des travailleurs ont engagé des luttes pour se faire payer les heures supplémentaires, pour obtenir des contrats moins précaires, pour faire respecter le droit à des congés en cas de maladie et bien sûr pour obtenir de meilleurs salaires. Ils doivent souvent se battre pour faire réintégrer des travailleurs licenciés pour fait de grève.
Ainsi, dans l’entreprise SL Garment Processing, fournissant Gap et H&M, une partie des 6 000 ouvriers se sont mis en grève en août 2013 pour protester, après la visite, destinée à intimider le personnel, d’un inspecteur flanqué de policiers armés. Suite à cette mobilisation, la direction licencia 720 travailleurs. Après que 4 000 ouvriers du textile avaient défilé en septembre dans les rues de Phnom Penh, la direction revint sur sa décision.
Il fallut encore plusieurs mois de grèves, de manifestations et d’affrontements avec la police, qui ouvrit le feu en novembre 2013 contre les travailleurs en lutte, pour que la direction se voie contrainte, en décembre, de réintégrer 19 syndicalistes licenciés en août.
Mais cette lutte qui a marqué l’actualité du dernier trimestre 2013 était loin d’être la seule et est représentative de la combativité de la classe ouvrière cambodgienne durant cette période. C’est la mobilisation pour l’augmentation du salaire minimum qui fut l’expression la plus visible et la plus spectaculaire de cette combativité.
La mobilisation pour l’augmentation du salaire minimum
L’augmentation du salaire minimum avait déjà donné lieu dans les années précédentes à d’importantes mobilisations. En septembre 2010, une grève générale, appelée par plusieurs organisations syndicales, avait été massivement suivie par plus de 200 000 travailleurs.
Le 26 décembre 2013, un mouvement de grève de grande ampleur a démarré pour réclamer un salaire de 160 dollars par mois, au lieu des 80 dollars mensuels que les travailleurs touchaient jusqu’alors.
Même satisfaite, cette revendication aurait laissé le salaire des travailleurs loin du niveau nécessaire pour vivre puisque une étude du Bureau international du travail estimait ce niveau à 177 dollars par mois tandis que, selon Asia Floor Wage, une association de syndicats et de défenseurs du droit du travail, le salaire décent pour les travailleurs cambodgiens se situerait à 283 dollars par mois.
Le 29 décembre, une manifestation, appelée par le parti de l’opposant Sam Rainsy et à laquelle se rallièrent les syndicats, rassembla plusieurs dizaines de milliers de personnes. Pour tenter de faire retomber la mobilisation ouvrière, le gouvernement promit de porter le salaire minimum à 100 dollars en février 2014. Refusant de s’en satisfaire, les syndicats maintinrent leur appel à manifester.
Le 3 janvier 2014, des militaires ouvrirent le feu sur un rassemblement qui se tenait devant une usine, provoquant la mort de 5 ouvriers et en blessant une quarantaine d’autres. Dans les jours qui suivirent, le gouvernement interdit toutes les manifestations, dispersant violemment toute tentative de rassemblement. Des arrestations eurent lieu. 21 syndicalistes ont été détenus dans une prison de haute sécurité. Le gouvernement est parvenu à mettre fin à la mobilisation.
Mais au vu de l’histoire récente du Cambodge, il ne faudra certainement pas longtemps pour voir les travailleurs cambodgiens reprendre le chemin des luttes. Mais pour que celles-ci puissent déboucher sur un véritable changement de leurs conditions de vie, il leur faudra être capables de donner naissance à des organisations indépendantes, à la fois du patronat, du pouvoir et aussi de l’opposition. Celle-ci recherche le soutien des travailleurs sans avoir rien à leur proposer, et surtout pas la fin de l’exploitation par une minorité de patrons rapaces.
La classe ouvrière représente une force capable d’ébranler le pouvoir, et demain de le renverser. Mais, pour ne pas servir de force d’appoint à des politiciens de la classe dominante, elle devra être capable de se doter de son propre parti pour mener son propre combat et défendre ses intérêts de classe exploitée, y compris sur le plan politique.27
Sources