La Serbie

 

 

Les origines

Entre le Ier et le IVe siècle de notre ère, les Serbes quittèrent le foyer originel des Slaves pour s’établir en Moravie septentrionale, plus exactement entre l’Elbe et la Saale (Allemagne actuelle), dans une région appelée « Serbie blanche » (le blanc symbolise l’ouest chez les Slaves). Ils y restèrent jusqu’au VIIe siècle, lorsque l’Empereur byzantin Héraclius demanda l’aide des Slaves du nord, notamment des Serbes, pour refouler les Avars hors des territoires de l’Empire byzantin.

Le premier centre du peuplement serbe dans les Balkans fut une région située dans la vallée de la rivière Morava, que leur chef (dont on ne connaît pas le nom) négocia avec Héraclius en reconnaissance de leur importante contribution dans la défaite des Avars. Ultérieurement des échanges de populations eurent lieu : une partie des Serbes restés au nord vinrent rejoindre ceux déjà installés dans les Balkans, tandis que des Valaques de cette région partaient en Moravie septentrionale, dans la région qui devait s'appeler par la suite « Valachie morave » (ouest de l'actuelle République tchèque). La vallée de la rivière Morava fut ensuite la source même de l’expansion serbe dans la péninsule des Balkans.

Militairement mieux organisés que les tribus slaves de la première vague de migration, les Serbes dominèrent aussi des régions avoisinantes, notamment la Dioclée (qui prit plus tard le nom de Zeta, et encore bien plus tard Monténégro), la Bosnie, les régions côtières de Paganie (également dénommée Neretva) et Zachlumie (correspondant toutes deux, aujourd'hui, à une certaine partie de la Dalmatie) ainsi que la Travounie (approximativement le sud-ouest de l'actuelle Herzégovine). Les premières tentatives de baptême des Serbes eurent lieu dès cette époque, mais la foi chrétienne fut très lente à s’installer chez eux et de fait, près de deux siècles plus tard, lorsqu'eut lieu le second et principal baptême, la plupart des Serbes étaient encore païens.

Installés principalement dans les plaines et les vallées, les Serbes et les tribus slaves les ayant précédés désignaient les autochtones romanisés par le terme de Valaques (en serbe : Vlah au singulier, Vlaši au pluriel). Ceux-ci descendaient en grande partie des populations illyriennes et thraces, latinisées par Rome quelques siècles auparavant. Essentiellement présents dans les montagnes et sur le littoral, ils furent progressivement slavisés au cours des siècles qui suivirent, et il n'en reste que très peu à l'heure actuelle, surtout dans la Kraïna orientale (région des Portes de Fer).

 

L'émergence des premiers États serbes

Isolés par le compartimentage du relief, les différentes tribus slaves étaient organisées en Joupas (Župa), chacun dirigés par un chef appelé joupan (župan). Sous autorité byzantine, les Serbes s'affranchirent progressivement de cette dernière, avec plus ou moins de succès selon la région, notamment dans la vallée de la Morava, foyer de peuplement des Serbes, connue plus tard sous l'appellation de Rascie. Dans ce fief, le premier souverain serbe attesté fut le prince (knez) Višeslav, arrière-petit-fils du chef inconnu qui avait mené les Serbes dans les Balkans, au VIIe siècle. Contemporain de Charlemagne, Višeslav régna vers la fin du VIIIe siècle, et réussit à préserver l'autonomie concédée à son ancêtre par l'empereur Héraclius. Du fait de la rupture entre Byzance et les Bulgares, ses héritiers connurent plus de difficultés, mais réussirent également à sauvegarder leur indépendance. Dans la première moitié du IXe siècle, Vlastimir, arrière-petit-fils de Višeslav, fonda sa propre dynastie, la Maison des Vlastimirović. Et ce fut au cours de la seconde moitié du IXe siècle, sous le règne de son fils Mutimir (qui régna jusqu'en 891), que les Serbes reçurent leur premier baptême officiel.

 

De 924 à 927, les territoires serbes centraux furent soumis aux Bulgares, mais furent libérés par un descendant de Vlastimir, Časlav Klonimirović, qui tira profit de la mort de l'empereur Siméon pour s'échapper des prisons bulgares. Avec l'aide de Byzance, il restaura l'État serbe, qui engloba, outre la région centrale de Rascie, les territoires de Bosnie, de Travounie et de Paganie. Seules la Dioclée et la Zachoumlie, alliées des Bulgares, demeurèrent indépendantes. Les territoires dominés par Časlav Klonimirović, la Serbie proprement dite, résistèrent à l'assaut des Hongrois sur la Bosnie, avec l'appui de l'empereur byzantin Constantin VII Porphyrogénète. Après la mort en 950 de Časlav Klonimirović au cours d'une bataille, la Serbie ne résista pas aux assauts des Hongrois et des Bulgares. Sa partie occidentale, située à l'ouest de la Drina (la Bosnie), fut réorganisée et placée sous la direction locale d'un ban, qui reconnaissait l'autorité des États alentours (Croatie, Hongrie, Dioclée et Empire byzantin). La Serbie orientale, autrement dit la Rascie, fut placée sous tutelle byzantine, en tant que thème de Serbie (thema Servia).

 

Peu de temps après, la Dioclée, qui était parvenue à rester plus ou moins autonome du Grand Joupa de Rascie, parvint à consolider son indépendance sous le règne de dirigeants tels que Jean Vladimir (Jovan Vladimir, 960-1016), qui fit de Skadar la capitale de son royaume. Après l'assassinat en 1016 de Jean Vladimir, organisé par l'empereur bulgare Jean Vladislav, la Dioclée fut incorporée par Byzance dans le thème de Serbie. En ce temps, la Dioclée était encore essentiellement dominée par le rite latin, du fait de la subsistance tardive des traditions romaines pratiquées par les autochtones du littoral. Mais progressivement, l'influence de Byzance implanta fortement le rite oriental, jusqu'à ce que les dernières populations pratiquant le rite latin soient subjuguées.

 

Le développement des États serbes

Un Empire serbe fut constitué à la fin du XIIe siècle, sous la dynastie des Nemanjić. L’apogée territorial de la Serbie médiévale fut atteint au XIVe siècle, sous le règne de l’empereur Stefan Dušan. Mais en 1371, un des rois de Serbie, Vukašin Mrnjavčević, perdit, contre les Turcs, la bataille de la Maritza, ce qui entraîna la vassalisation de ses terres et la soumission de son fils Marko.

En 1381 eut lieu la première bataille opposant sur les terres du Prince Lazar Hrebeljanović les Serbes et les Turcs ; elle se déroula à Dubravica et se termina par une victoire serbe. En 1386, Lazar lui-même intercepta une seconde armée, conduite par le sultan Mourad Ier en personne ; les troupes s'affrontèrent près de la rivière Toplica, non loin de Plocnik. Ce fut une nouvelle défaite pour les Turcs ottomans.

La Serbie de Lazar s'effondra cependant lors de la bataille de Kosovo Polje en 1389 : le prince Lazar y perdit la vie, mais également le sultan Mourad ; les principautés serbes reconnurent peu après la suzeraineté ottomane1. La mythification de cette bataille a servi de fondation au mythe serbe sur le Kosovo, selon lequel il s'agirait du berceau de leur nation. Cependant les Serbes n'étaient pas les seuls à participer à cette guerre. En outre, l'empire serbe, hérité de Dušan, s'était effondré sitôt après sa mort en 1355, c'est-à-dire 23 ans auparavant, et non pas après la bataille du Kosovo.

Cette bataille est également très importante dans l'histoire turque car elle permet l'établissement durable des Ottomans dans les Balkans, et serait, selon la thèse des nationalistes turcs, à l'origine du drapeau actuel.2

 

Les Serbes sous l'Empire ottoman et dans l'Empire d'Autriche

Entre 1459 et 1804, la Serbie subit l'occupation de l'Empire ottoman ainsi que trois infructueuses invasions autrichiennes pour chasser les Turcs de Serbie.

En tant que chrétiens, les Serbes avaient le statut de dhimmi, mais dans les faits étaient considérés comme des citoyens de seconde zone, souvent maltraités, si l'excepte la période de règne de Mehmed pacha Sokolović (un janissaire devenu grand vizir).

  • Ils étaient sujets à une énorme pression du pouvoir ottoman qui se donnait pour mission de les islamiser ; certains se convertirent, d'autres émigrèrent au nord et à l'ouest, cherchant refuge en Autriche-Hongrie. À Belgrade, une assemblée se réunit. Il fut décidé de demander à l'empereur Léopold Ier du Saint-Empire d'assurer la sécurité de ses alliés serbes. L'empereur accepta d'accueillir sur les terres récemment libérées au nord de Belgrade, sur la rive gauche du Danube, « tous les Serbes qui étaient prêts à se battre contre les Turcs ». Il leur offrit des « avantages et des passe-droit importants ».
  • Ils avaient la liberté de culte (les Serbes sont chrétiens mais orthodoxes),
  • la liberté de justice,
  • la liberté dans l'éducation de leurs enfants.
  • Ils recevaient des armes pour pouvoir défendre l'Empire contre les Ottomans ; ils pouvait attaquer seuls les Ottomans dans une guerre d'usure mais devaient répondre aux ordres de mobilisation de l'empereur. L'empereur, et seulement lui, détenait une autorité sur les Serbes qui formaient son armée personnelle.

 

Tous ces avantages accordaient quasiment aux Serbes une autonomie au sein même de l'Empire.

Arsenije III Čarnojević, le patriarche de l'Église orthodoxe serbe, satisfait des avantages promis par l'empereur, organisa l'une des plus grandes migrations de l'histoire serbe, entre 1690 et 1694 de 40 000 à plus de 200 000 serbes quittèrent le Kosovo, pour trouver refuge en Voïvodine, Slavonie et krajina, on appelait ces région les frontières militaires (Vojne Krajine), exode plus que massif compte tenu de la population de l'époque. Sachant que les Turcs avaient déjà réprimé durement les Serbes qui s'étaient alliés aux Autrichiens, ils craignaient que le retour des Ottomans au Kosovo, qui était le foyer central de la révolte serbe, ne provoque un massacre général de la population.

Au début du XIXe siècle, la première révolte serbe (fortement soutenue économiquement et militairement par les riches marchands serbes des krajinas d'Autriche) parvint à libérer des milliers de Serbes durant un temps limité. La seconde révolte serbe fut un véritable succès et signa le renouveau du royaume de Serbie.

 

La Révolution serbe

Une première révolte des Serbes eut lieu entre 1804 et 1813. Elle fut dirigée par Georges Petrović - surnommé par les Turcs "Kara-Djordje" (Georges le Noir) ; marchand de porcs, il fut élu Prince héréditaire des Serbes en 1808. Karageorges fonda la dynastie des Karađorđević (ou Karageorgévitch). Cette première rébellion se conclut par une reprise en main de la Serbie par la Sublime Porte. Karageorges se réfugia en Autriche en 1813.

De 1815 à 1817, Miloch Obrenovitch, éleveur de porcs illettré, dirigea, à son tour, la révolte contre les Turcs. Il tua Kara-Djordje, rentré en Serbie, et envoya sa tête au sultan ; ceci engendra une querelle permanente entre les deux familles tout au long du XIX e siècle .

 

La principauté de Serbie (1815-1882)

Une seconde révolte eut lieu en 1815, sous la conduite de Miloš Obrenović, fondateur de la dynastie des Obrenović (ou Obrénovitch). Cette révolte aboutit à l'autonomie de la Serbie. Miloch Obrenovitch fut élu Prince de Serbie en 1818, et reconnu Prince héréditaire par l'Assemblée Nationale Serbe en 1827.

En 1878, le Congrès de Berlin accorda son indépendance à la Serbie et, en 1882, le prince Milan IV Obrenović devint roi de Serbie sous le nom de Milan Ier de Serbie.3

 

Le Congrès de Berlin

Le congrès des Nations de Berlin est une conférence diplomatique tenue à Berlin, du 13 juin au 13 juillet 1878, par les représentants des puissances européennes, suite aux efforts de Benjamin Disraeli visant à réviser le traité de San Stefano.

 

Le contexte historique

Après la victoire de l'Empire ottoman contre la Serbie en 1876, le tsar de Russie, qui se voulait protecteur des chrétiens sujets du Sultan, lui déclara la guerre en avril 1877. La guerre entre ces deux États, qui fit rage jusqu'en janvier 1878, se solda par la victoire de la Russie. Les Turcs furent contraints d'accepter les dures conditions du traité de San Stefano, signé le 3 mars 1878, ce qui déplut à la Grande-Bretagne et à l'Autriche-Hongrie qui s'interposèrent et obligèrent la Russie à reconsidérer les termes du traité.

 

Les conséquences du congrès

Les changements les plus significatifs de la révision du traité furent des clauses ajoutées, dont l'une annulait l'indépendance immédiate des états chrétiens des Balkans et prévoyait à la place, sous certaines conditions, leur affranchissement progressif, tandis qu'une autre stipulait que la Turquie devait accorder aux juifs les droits civils et religieux au sein de son empire, dont faisait partie la Palestine.

C'est autour de la table du congrès de Berlin que les États qui forment aujourd'hui la péninsule balkanique furent fabriqués par la diplomatie européenne, et surtout britannique, dans des formes qui susciteront, notamment en Bulgarie, de profonds ressentiments. L'objectif du Congrès de Berlin était de sauvegarder ce qui pouvait l'être d'un l'Empire ottoman faiblissant, donc dépendant des puissances occidentales, pour contrer le panslavisme et l'influence de la Russie, ainsi que la Megali Idea grecque, en jouant de la diversité nationale des Balkans pour constituer de petits États, eux-mêmes faibles et rivaux. Aucun ne devait se développer au-delà d'une certaine limite ; chacun se trouvait enserré dans une nasse de liens diplomatiques et dynastiques, parfois opposés ; tous étaient liés aux grandes puissances européennes. Le congrès de Berlin inaugure ce que l'on a appelé la « balkanisation », processus de fragmentation politique qui débouchera sur les guerres balkaniques, contribuera au déclenchement de la Première Guerre mondiale, et servira plus tard de modèle à la dislocation de la Yougoslavie dans les années 1991-1996.

La conséquence majeure, voulue par la diplomatie anglaise, fut le traité de Berlin du 13 juillet qui eut pour but de contenir la Russie, et pour conséquence de réduire la Bulgarie de San-Stefano à deux entités séparées, l'une vassale de l'Empire ottoman, l'autre province autonome de celui-ci. L'Angleterre, première puissance maritime, ne voulait pas que la Russie se rapprochât du Bosphore (politique du Grand Jeu). Du côté du Caucase, les conquêtes russes furent limitées et la plus grande partie de l'Arménie se trouva maintenue au sein de l'Empire ottoman.

La conférence de Berlin fut perçue dans les Balkans comme un « coup de poignard dans le dos » et raviva le souvenir de la Quatrième croisade : elle développa, chez certains orthodoxes des Balkans, un sentiment d'anti-occidentalisme.4

 

La monarchie constitutionnelle de 1903 à 1914

Dès son arrivée sur le trône de Serbie en 1903, Pierre Ier de Serbie, lecteur et admirateur de la pensée de John Stuart Mill, met en place en Serbie la constitution la plus démocratique et la plus libérale en Europe après celle de Grande-Bretagne. Elle s'inspirait aussi de la constitution de 1888 supprimée par Alexandre Ier de Serbie en 1894 :

  • Le régime était une monarchie constitutionnelle de type britannique, mais avec un taux de votants sans commune mesure, en effet, 23 % de sa population avait le droit de vote.
  • La création d'une école publique, en 1884, qui offrit à la Serbie ses premiers bacheliers.
  • L'instauration de la liberté de la presse, d'opinion et d'association, en 1909, il existait 7 journaux dont 13 quotidiens.
  • La mise en place de syndicats dont la confédération générale des ouvriers en 1904, ce qui permit à la Serbie d'instaurer des lois sociales avancées.

 

Cette liberté en Serbie favorisa un foisonnement culturel qui fit de Belgrade un phare de liberté pour tous les Serbes des Balkans ainsi que pour Croates et les Slovènes qui souffraient dans l'Empire d'Autriche-Hongrie et qui rêvaient d'une Yougoslavie avec le même régime démocratique à leur tête. Certain milieu réactionnaire à Vienne n'attendait que l'occasion d'écraser le Piémont serbe avant qu'il contamine les esprits de tous les Slaves du sud de l'Empire.

La Serbie reçut le surnom de berceau de la démocratie dans les Balkans modernes. Ce régime de liberté sera en place jusqu'au début de la Première Guerre mondiale en 1914. Lors de la mise en place du régime Yougoslave en 1921, la France poussa Pierre Ier à instaurer un régime plus centralisateur et plus autoritaire dans le but de lutter contre le risque de propagation communiste. La démocratie avait vécu. La constitution de 1903 de Pierre restera la référence de tous les mouvements démocratiques dans la Yougoslavie royaliste d'entre les deux guerres ainsi que dans la Yougoslavie communiste de Tito.

 

La guerre de Macédoine

En octobre 1912, la Bulgarie, la Serbie, la Grèce et le Monténégro déclarent conjointement la guerre à l'empire ottoman et remportent la victoire. Le 3 décembre 1912, l'empire demande l'armistice, mais les hostilités reprennent brièvement au printemps 1913. L'hégémonie turque en Macédoine s'achève cependant avec ce conflit.

Mais l'alliance des vainqueurs ayant tourné à l'avantage de la Bulgarie chez les Macédoniens, elle cesse aussitôt et, à l'instigation de la Serbie, éclate bientôt une Deuxième Guerre balkanique qui oppose alors la Bulgarie à une nouvelle coalition formée de la Serbie, de la Grèce, de la Roumanie et de la Turquie. Le 30 juillet 1913, la Bulgarie, vaincue, doit déposer les armes et ne conservera qu'une petite partie de la Macédoine, que se partagent la Grèce et la Serbie.

L'année suivante, le double assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d'Autriche-Hongrie, et de son épouse Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg, à Sarajevo, le 28 juin 1914 par le Serbe Gabriel Princip, déclencha la Première Guerre mondiale.5

 

Gavrilo Princip

Gavrilo Princip était un étudiant serbe de Bosnie-Herzégovine, se disant nationaliste yougoslave, né le 13 juillet 1894.

Dès 1911, il adhère à un club de jeunesse d'union des peuples, une organisation anationale et anticléricale. Puis il rejoint la société Jeune Bosnie (Mlada Bosna). Il fit donc partie des conjurés qui préparèrent un attentat contre l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois, lors de sa visite officielle à Sarajevo, capitale de la Bosnie-Herzégovine, le 28 juin 1914.

 

L'attentat

 

Contexte international

L'Empire austro-hongrois qui dirigeait depuis le traité de Berlin de 1878 l'administration de la Bosnie-Herzégovine, possession turque, avait annexé le pays en 1908, contre les stipulations du traité de Berlin, provoquant la colère en Serbie. Cette décision mécontenta l'Empire russe, qui se considérait comme le protecteur des Slaves d'Europe, mais cette crise n'eut pas de suites, la Russie n'ayant pas les moyens d'une intervention armée après sa défaite face au Japon et ses alliés, la République française et le Royaume-Uni, ne la soutenant pas.

 

Contexte politique

Le 28 juin 1914, le jeune homme tua l'archiduc et sa femme la duchesse de Hohenberg à coups de revolver.

Il est peu probable que le jeune nationaliste était téléguidé uniquement par La Main noire, organisation secrète ayant des ramifications dans l'armée serbe.

En effet, l'archiduc avait épousé, à l'encontre des règles successorales au trône de la Maison de Habsbourg-Lorraine, la femme de son choix, une dame tchèque (et non un membre de famille souveraine), et ne cachait pas ses sympathies slavophiles. L'empereur François-Joseph ayant 84 ans, François-Ferdinand pouvait monter sur le trône d'un jour à l'autre. À son avènement, il aurait donné aux populations slaves de son Empire – majoritairement plus nombreuse que les Allemands et les Hongrois – les mêmes droits que ceux des populations allemandes et magyares et certainement une grande autonomie allant peut être jusqu'au trialisme.

Cela contrariait, non seulement les ministères hongrois de Budapest, mais aussi et surtout certains milieux politiques et militaires de Belgrade qui voulaient réunir sous l'égide de la seule Serbie les Slaves du Sud (« Yougo-Slaves ») de l'Europe au détriment de l'Empire austro-hongrois comme l'avait fait soixante ans plus tôt le royaume de Sardaigne pour les populations italiennes.

Le 28 juin 1914, le jeune homme tua l'archiduc et sa femme la duchesse de Hohenberg à coups de revolver.6

 

Le « suicide de l'Europe »

Cet événement, dans le contexte de relations internationales tendues de cette période, eut des répercussions inattendues qui amenèrent le gouvernement austro-hongrois à déclencher le 28 juillet 1914 une « guerre préventive » qui se mua bientôt en guerre européenne puis mondiale, qui se verra dénommée la « Grande Guerre », en raison des systèmes d'alliance liant les puissances de l'époque : la Serbie s'appuyant sur la Russie, laquelle était alliée à la France et au Royaume-Uni. L'Autriche-Hongrie étant pour sa part alliée à l'Allemagne, première puissance européenne (laquelle était alliée à l'Empire ottoman).

 

 

Le jeune Gavrilo Princip a déclenché l'un des événements les plus tragiques de l'histoire de l'humanité. Son acte est la conséquence directe du Congrès de Berlin qui s'est déroulé du 13 juin au 13 juillet 1878 et lors duquel les frontières des Balkans ont été tracées pas les grandes puissances européennes sans l'avis des peuples concernés.

 

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Gavrilo Princip est né, dans le calendrier julien, le 13 juillet 1894.

Le Congrès de Berlin s'est terminé le 13 juillet 1878 – soit 16 ans plus tôt.

Le 13 juillet est le jour de naissance de Jules César.

16 = P

La prononciation de la lettre P symbolise la PAIX.

Lorsque Gavrilo Princip a assassiné François-Ferdinand, le gouvernement austro-hongrois déclencha le 28 juillet 1914 une « guerre préventive » qui se mua bientôt en guerre européenne puis mondiale.

Gavrilo Princip a fêté ses 20 ans deux jours avant le déclenchement de la guerre car en 1914, dans le calendrier julien, le 13 juillet correspondait au 26 juillet dans le calendrier moderne. Par conséquent, Gavrilo Princip venait tout juste d'avoir 20 ans lors du déclenchement de la guerre le 28 juillet.

20 = VIN

L'Alliance du VIN avec Jésus laisse le pouvoir politique entre les mains de CESAR, donc Dieu nous fait comprendre que nous n'aurons jamais la PAIX tant que César dirigera le monde. Le résultat sera toujours un véritable « bain de SANG », aussi rouge que le VIN, c'est pourquoi Dieu remplace désormais l'Alliance du VIN par celle de l'EAU afin que les peuples prennent le pouvoir en main, à la place de César qui ne génère que la barbarie.

Ainsi, en 1878, César a tracé les frontières des Balkans sans demander l'avis des peuples concernés, lors d'un congrès qui s'est terminé le jour de son anniversaire, un 13 juillet, et 36 ans plus tard, un jeune homme né un 13 juillet, a assassiné l'héritier de l'Empire austro-hongrois, ce qui a déclenché – alors que ce jeune homme venait tout juste de fêter ses VIN ans – l'un des conflits les plus sanguinaires de l'histoire de l'humanité. Dieu met ainsi en lumière le 13 juillet et le VIN car il nous révèle que CESAR est responsable des tragédies qui ensanglantent l'humanité.

En 1878, CESAR à tracé les frontières des Balkans, CESAR était alors le roi et le bourgeois qui dirigeaient les grandes puissances européennes, donc CESAR est le RICHE et à cause de lui, le IIIe REICH a surgi en Allemagne suite aux conséquences de la Première Guerre mondiale : le RICHE est ainsi le plus grand fléau de l'histoire de l'humanité.

Dieu NOUS demande désormais de prendre le stylo des mains de César pour écrire les pages de NOTRE futur car l'Histoire nous enseigne que lorsque les peuples n'ont pas le pouvoir politique entre les mains, le sang coule à flot sur la Terre.

 

Le Congrès de Berlin s'est déroulé en 1878.

18+78 = 96

Le cahier des écoliers est composé de 96 pages.

Pour l'instant, CESAR écrit chaque LIGNE de l'Histoire donc l'écolier n'apprendra jamais à l'école que le RICHE est responsable de la Première et de la Seconde Guerre mondiale.

 

Gavrilo Princip est né a OBLJAJ en Bosnie.

OBLJAJ = 15x2x12x10x1x10 = 36000

Le code postal 36000 est celui de la ville de CHÂTEAUROUX dont le maire, Gil AVEROUS, est né le 12 juillet 1973.

Jules César est né un 12 ou 13 juillet 100 av. J.-C.

100 = SANG

AVEROUS = AVE

Dieu nous transmet ainsi le message suivant : Ne dites plus « AVE César » car son règne sur la Terre ne cesse de faire couler le SANG.

Par conséquent, « la ROUE tourne » : Dieu nous demande dorénavant de prendre le pouvoir politique en main afin d'écrire nous-mêmes les futures pages de l'histoire de l'humanité.

 

Châteauroux se situe dans le département 36.

La Première Guerre mondiale a été déclenchée 36 ans après le Congrès de Berlin de 1878, lors duquel César a tracé les frontières sans respecter la volonté des peuples ce qui a entraîné l'acte déclencheur de la Première Guerre mondiale.

36+35+34+33+32+31+30+29+28+27+26+25+24+23+22+21+20+19+18+17+16+15+14+13+12+11+10+9+8+7+6+5+4+3+2+1=

666.

Dans l'Apocalypse, le chiffre de la Bête est le 666.

Effectivement, 36 ans après le Congrès de Berlin, la Première Guerre mondiale a provoqué l'APOCALYPSE.

Dieu nous révèle ainsi qu'il écrit chaque ligne de l'histoire de l'humanité mais il a donné le stylo à CESAR afin que ce dernier applique sa loi et c'est la raison pour laquelle Jésus a été programmé pour nous conseiller de laisser le pouvoir politique entre les mains de César. Or Dieu change désormais le dogme en multipliant les signes pour nous faire comprendre que César est responsable de toutes les tragédies qui ensanglantent la planète : hier les guerres mondiales et aujourd'hui le terrorisme islamiste, mais la principale tragédie est la pauvreté étant donné qu'elle reste la plus meurtrière, et le responsable, c'est à chaque fois le RICHE.

 

Pour assassiner François-Ferdinand, Gavrilo Pincip a été armé par « LA MAIN NOIRE », une société secrète nationaliste serbe.

NOIRE = ROI N E

N = HAINE

E = 5

Le chiffre 5 symbolise les 5 doigts de la MAIN.

Dieu nous révèle que l'assassinat de François-Ferdinand est la conséquence de la MAIN du ROI qui a tracé les frontières des Balkans lors du Congrès de Berlin en 1878. Tant que nous laisserons une minorité de ROIS diriger le monde, la HAINE régnera sur la Terre, alors pour vivre en PAIX, Dieu nous fait comprendre que la MAIN du peuple doit désormais écrire l'histoire de l'humanité.

 

Gavrilo Princip est né à OBLJAJ et j'ai expliqué précédemment que cette ville symbolise CESAR :

OBLJAJ = 36000 = CHÂTEAUROUX

Le maire de CHÂTEAUROUX est né un 12 juillet, comme Jules CESAR (né un 12 ou 13 juillet).

Obljaj se situe en BOSNIE.

Dieu nous fait ainsi comprendre qu'actuellement, notre BOSS, c'est CESAR, alors ne NIE pas les signes et combats-le à mes côtés.

 

Gavrilo Princip est né en 1894.

1894 = 1984

CESAR est le BOSS car Dieu (Big Brother) en a décidé ainsi.

François-Ferdinand a été assassiné parce qu'il pouvait monter sur le trône à tout moment à cause de l'âge avancé de son père, l'empereur François-Joseph qui avait alors 84 ans.

84 = 1984

Le chef-lieu du département 84 est Avignon dans la maire est Cécile HELLE.

« HELL » signifie « ENFER » en anglais.

L'assassinat de François-Ferdinand, lié au chiffre 84, a effectivement créé l'ENFER sur Terre en déclenchant la Première Guerre mondiale.

 

OBLJAJ = OB AJ JL

OB sont les initiales d'Olivier Besancenot.

AJ se prononce AGIS !

JL = 10x12 = 120

Adolf Hitler – le dirigeant du IIIe REICH – est mort le 120e jour de l'année 1945.

120 = SANS VIN

Dieu remplace l'Alliance du VIN par celle de l'EAU.

Donc AGIS afin de signer l'arrêt de mort du RICHE en votant pour le parti politique d'Olivier Besancenot le jour de l'élection présidentielle.

Ton BOSS c'est Dieu alors écoute-le et prends le pouvoir en MAIN pour que le SANG arrête de couler sur la Terre.

Alain Juppé, un serviteur de César, est l'ancien maire de Bordeaux, une ville mondialement connue pour son VIN.

Les initiales d'Alain Juppé sont « A.J. ».

Dieu te transmet ainsi le message suivant : « AGIS en rejoignant le mouvement humaniste afin de renverser le pouvoir de César, ou alors le sang continuera indéfiniment de couler sur la Terre. »

Alain Juppé est né un 15 août (15 8).

15x8 = 120

120 se prononce SANS VIN.

Le message de Dieu est clair : « SANS VIN » – car il remplace l'Alliance du VIN par celle de l'EAU ; alors AGIS en votant pour L.O. ou le NPA, le jour de l'élection présidentielle.

 

 

Le destin d'un héros ou d'un terroriste

N'ayant pas encore 20 ans au moment de l'attentat, Gavrilo Princip ne peut être condamné à mort en Autriche-Hongrie.

Les mauvaises conditions de détention - pendant une période de blocus économique où, déjà, beaucoup de gens souffrent de la faim, Gavrilo Princip est incarcéré dans une cellule sans toit, à la merci de la neige et de la pluie - ont raison de sa santé. Il est également victime de la vindicte de ses gardiens. Il meurt de tuberculose pendant son incarcération dans la forteresse de Theresienstadt, (aujourd'hui Terezín en République tchèque) le 28 avril 1918.

En 1920, les autorités des nouveaux États, Tchécoslovaquie et Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, organisent solennellement le transfert de ses restes à Sarajevo, salués par des dizaines de milliers d'habitants des deux pays.

Considéré comme un héros de la Yougoslavie royale d'Alexandre Ier ainsi que celle de Tito, il est célébré par une plaque commémorative de son acte à Sarajevo, sur les lieux de l'attentat, qui le décrit comme « un combattant de la liberté ». Cette plaque, détruite par les nazis en avril 1941 est remplacée par une autre, détruite à son tour par l'armée de la République de Bosnie et d'Herzégovine pendant la guerre en ex-Yougoslavie en 1992. Aujourd'hui une nouvelle plaque porte le message « Que la paix règne sur terre », en anglais, serbe, et bosnien.

Gavrilo Princip, membre de la Jeune Bosnie, une organisation basée sur la coopération entre les populations slaves du sud (ou yougoslaves), avait affirmé : « Je suis un nationaliste yougoslave, aspirant à l'unification de tous les Slaves du sud (Yougoslaves), et je ne me soucie pas de quelle forme notre État sera, je sais juste qu'il devra être libéré (indépendant) de l'Autriche ».7

 

 

Première Guerre mondiale

En 1915, le royaume fut envahi par les puissances centrales lors de la Campagne de Serbie. Le pays fut finalement libéré en 1918 par les restes de l'armée serbe, fortement soutenus par les forces alliées (dont l'armée d'Orient française), et il récupéra la Macédoine qui avait été entre temps reconquise par la Bulgarie.8

 

 

La Serbie au sein de la première Yougoslavie (1918-1941)

La première Yougoslavie est créée le 1er décembre 1918 sous le nom de Royaume des Serbes, Croates et Slovènes. Le pays est constitué par le regroupement de plusieurs territoires :

 

  • le royaume de Serbie (précédemment indépendant), de langue serbo-croate et à majorité chrétienne orthodoxe, mais qui inclut l'actuelle Macédoine à majorité makédophone, et la Methohie (Kosovo) alors déjà aux deux tiers albanophone et musulmane. La définition des frontières serbes provoqua un conflit avec l'Albanie en 1921, résolu pacifiquement par la Société des Nations.
  • le royaume de Monténégro (précédemment indépendant pour l'essentiel, excepté les Bouches de Kotor qui relevaient de la couronne d'Autriche), de langue serbo-croate et à majorité orthodoxe.
  • la Voïvodine (précédemment hongroise), majoritairement de langue serbo-croate et orthodoxe, mais avec d'importantes minorités allemandes (la plus nombreuse à l'époque), magyares, roumaines et autres.
  • le territoire de Bosnie-et-Herzégovine (précédemment austro-hongrois), de langue serbo-croate, et où orthodoxes et musulmans étaient en nombre sensiblement égal avec une forte minorité catholique.
  • la Croatie (relevant précédemment de la couronne de Hongrie pour le Zagorje et la Slavonie, et de la couronne d'Autriche pour la Dalmatie et Dubrovnik), de langue serbo-croate et à 2 tiers catholique et un tiers orthodoxe serbe.
  • le territoire de Slovénie (relevant précédemment de la couronne d'Autriche), de langue slovène et entièrement catholique.

 

Avec toute cette diversité, le pays connaît pourtant un régime de monarchie constitutionnelle, même si des tensions subsistent. En 1921, juste après la mort du roi Pierre Ier, le roi Alexandre Ier juge utile de dissoudre le Parti communiste. Mais les tensions s'exacerbent (non sans influences extérieures parfois) et en 1928, un député du Parti paysan croate, Stjepan Radić, est assassiné en plein Parlement par un collègue monténégrin acquis au nationalisme serbe. Le roi décide alors en 1929 de suspendre la constitution et de rebaptiser le pays « Royaume de Yougoslavie ». Il gouverne alors en monarque absolu.

 

Dictature du Roi Alexandre

Alexandre Ier s'inspire clairement du jacobinisme français. Il cherche à apaiser les tensions nationalistes et à décourager les tendances séparatistes. Cherchant à créer une nouvelle Yougoslavie unitaire, il abolit les régions historiques et redessine les frontières intérieures en banovinas nommées d’après les rivières. De nombreux politiciens sont emprisonnés ou assignés à résidence sous surveillance policière, notamment les communistes et autonomistes croates et bulgares de Macédoine. La dictature ne fait qu’amplifier les tensions nationalistes.

Malgré le soutien français, la politique d’Alexandre Ier souffre bientôt de l’opposition des autres puissances européennes alors que le nazisme et le fascisme prennent le pouvoir en Allemagne et en Italie, et que Staline devient le dirigeant de l’URSS. Aucun de ces trois régimes n'est favorable à la politique d’Alexandre Ier. L’Italie et l’Allemagne souhaitent revoir les traités signés à la fin de la Première Guerre mondiale et l’Union soviétique est déterminée à retrouver sa puissance sur le plan international.

Le roi Alexandre Ier est assassiné à Marseille en 1934, par Vlado Černozemski (né Veličko Dimitrov Kerin) membre de l'Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne. Son fils de 11 ans, Pierre II lui succède sous la régence du Prince Paul.

 

Années 1930 en Yougoslavie

La scène politique internationale à la fin des années 1930 est marquée par l’attitude agressive des régimes totalitaires et la certitude que l’ordre mis en place à la fin de la Première Guerre mondiale perdait de sa stabilité et de sa force. Sous la pression et le support de l’Italie fasciste et de l’Allemagne nazie, le Croate Vladko Maček et son parti obtiennent la création de la Banovina de Croatie en 1939. L’accord spécifiait que la Croatie, désormais autonome, resterait fédérée à la Yougoslavie, mais aurait une identité politique indépendante dans les relations internationales.

Le Prince Paul cède à la pression des puissances fascistes et signe avec elles, le 25 mars 1941 à Vienne (Autriche), le pacte tripartite, espérant ainsi garder la Yougoslavie en dehors de la guerre. Mais cette décision affaiblit la popularité du régent dans une opinion publique serbe largement pro-alliée, la population croate étant plus proche des nazis et des fascistes en raison de leur aide dans la création de la Banovina de Croatie. Des officiers serbes de l’armée, opposés à ce traité, lancent un coup d’État au retour du prince, le 27 mars. Le général Dušan Simović prend le pouvoir, arrête la délégation de Vienne, exile le prince Paul et met fin à la régence, donnant le pouvoir absolu au roi pro-allié Pierre II.

Hitler attaque donc la Yougoslavie le 6 avril 1941, et enchaîne par l’invasion de la Grèce, qui tenait les Italiens en échec depuis 6 mois en Albanie.

 

Seconde Guerre mondiale

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Yougoslavie, reste neutre jusqu'en 1941. Le Roi s'exile, l'armée capitule et le pays est aussitôt démantelé. Au nord, la Slovénie est partagée entre l'Allemagne, l'Italie et la Hongrie. Ante Pavelić crée l'État indépendant de Croatie (NDH, qui inclut la Bosnie-Herzégovine), un État Oustachi, création du Vatican et allié à l'Allemagne nazie, tandis que la Serbie est occupée et placée sous administration militaire allemande avec à la tête d'un État croupion avec gouvernement fantoche, le Gouvernement de Salut National du général Milan Nedić. Mais c'est une Serbie diminuée de la Voïvodine (partagée entre la Hongrie et l'Allemagne), de la Macédoine, partagée entre la Bulgarie et l'Albanie italienne. Le Kosovo aussi est annexé à l'Albanie italienne, tandis que l'Italie annexe une grande partie de la côte croate, et qu'un État "indépendant" sous occupation italienne est créé au Monténégro.

 

La résistance légitimiste des Tchétniks (envers les Oustachis d'abord, puis contre l'occupation allemande) s'organise autour des Partisans communistes, en grande majorité des Serbes de Croatie qui fuient devant les massacres des Oustachis, mais aussi des Croates et Musulmans (nationalité) communistes se développe sous la direction de Josip Broz dit Tito (Croate). Autre résistant Draža Mihailović, un royaliste serbe, surnommé le "général des Balkans". Après la Pologne et l'URSS, la Yougoslavie perdra le plus grand pourcentage de sa population dans le second conflit mondial.

Au début de la guerre, les Alliés misent sur Mihajlovic, fidèle au gouvernement exilé à Londres, mais après Téhéran et Yalta, c'est Tito qui bénéficie de la plupart des parachutages. En 1944-45, le maréchal Tito réussit à libérer le pays sans l'intervention directe des pays alliés.

 

La Yougoslavie de Tito

Le 29 novembre 1943 à Jajce, alors que le pays est toujours occupé, le Conseil antifasciste de libération nationale de Yougoslavie (AVNOJ), organe de direction des Partisans, se proclame gouvernement de la Fédération démocratique de Yougoslavie, avec Tito à sa tête. Les Alliés continuent entre-temps de reconnaître le gouvernement royal et le roi Pierre II. En février 1945, au moment de la libération du pays, Tito accepte sur l'insistance des Alliés de reconnaître l'existence d'un conseil de régence, mais sans autoriser le retour du roi.9

 

Les élections de novembre 1945

Le 28 septembre 1944, Tito avait signé un accord avec l'Union soviétique permettant l'« entrée temporaire de troupes soviétiques sur le territoire yougoslave ».

La présence de l'Armée rouge lui permet de s'imposer face aux monarchistes, et les élections du 11 novembre 1945 se déroulent, alors que le Parti communiste yougoslave (PCY) domine déjà tous les rouages de la vie publique et peut effectuer toutes les pressions nécessaires. Le représentant des démocrates, Milan Grol quitte alors le Front national et son journal est interdit. Un système d'urnes truquées permet de connaître les électeurs non membres du Front national, qui sont emprisonnés peu après. Le Front national alors composé du seul PCY, obtient 91 % des voix.

La nouvelle assemblée constituante nomme Tito Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, ce qui lui permet de diriger les politiques intérieure et extérieure du pays. Tito crée la police politique secrète, l'UDBA (Uprava državne bezbednosti/sigurnosti/varnosti, Administration pour la Sécurité de l'État) dont le rôle officiel est de traquer les collaborateurs des nazis. Sous le prétexte de collaboration, Tito fait fusiller son rival, le résistant Draza Mihailovic, commandant des Tchetniks, fidèle au roi et ferme opposant des fascistes comme des communistes. L'assassinat déguisé de cet opposant d'obédience monarchiste, laisse alors le champ libre aux partisans communistes de Tito.

Le roi Pierre II de Yougoslavie est déposé le 29 novembre 1945 et Tito peut fonder la République fédérative populaire de Yougoslavie qui est proclamée le même jour.

 

L'établissement de la nouvelle organisation politique

En 1946, une nouvelle Constitution, copie de celle de l'URSS de 1936, consacre le fédéralisme de la Yougoslavie et le pouvoir de Tito. En effet, les deux chambres législatives réunies nomment leur président qui deviendra le chef de l’État. Le gouvernement fédéral est investi du véritable pouvoir.

À l’instar de Staline en URSS, Tito décide de remplir les fonctions de Premier ministre fédéral et de chef du Parti communiste, puis de président de la République à partir de 1953. L’opposition est neutralisée avec sévérité et déclarée illégale.

La Constitution instaure six « Républiques populaires » (devenues « Républiques socialistes » en 1963) : la Bosnie-Herzégovine (capitale Sarajevo), la Croatie (capitale Zagreb), la Macédoine (capitale Skopje), le Monténégro (capitale Titograd), la Serbie (capitale Belgrade) et la Slovénie (capitale Ljubljana).

L'idée de fédéralisme en Yougoslavie datait de la monarchie constitutionnelle mais sans trouver d'application. En 1929, après l'assassinat d'un député croate par un collègue monténégrin, le roi Alexandre avait instauré une dictature royale. En revanche, pour Tito, le fédéralisme est un moyen d'assurer son pouvoir personnel et surtout de prévenir toute guerre fratricide résultant du sentiment de manque d'autonomie de tel où tel peuple yougoslave. En effet, en 1941, les croates et les slovènes de l'armée royale désertent en masse, ne voulant pas mourir pour un régime qui favorise très nettement l’élément serbe de la population yougoslave.

Le but de Tito est résumé par sa phrase : « La Yougoslavie a six républiques, cinq nations, quatre langues, trois religions, deux alphabets et un seul parti ». Tito crée donc un État où toutes les différences sont reconnues. Sur le plan politique, l'idée est de construire un État unifié, et donc plus puissant et souverain : il s'agit d'éviter le morcellement de la région en une myriade de petits États qui subiraient le jeu des grandes puissances comme c'était le cas depuis la seconde moitié du XIXe siècle dans les Balkans.

 

La rupture Tito-Staline

À la fin des années 1940, un conflit de pouvoir éclate entre Tito et Staline. Le dirigeant yougoslave tente, par ses contacts avec les PC bulgares et albanais au sein d'une Fédération balkanique, de fonder une union régionale qui contrarie les projets des Soviétiques. Ces derniers visent, par le biais de leurs agents sur place, à placer le régime yougoslave sous tutelle : Tito résiste cependant à ces pressions et évite la mainmise soviétique. En 1948, Staline décide de se débarrasser de Tito : le 28 juin, le Kominform émet une condamnation du Parti communiste de Yougoslavie et appelle « les forces saines du PCY à imposer une nouvelle ligne politique à la direction ». La Yougoslavie est chassée du Kominform, et le traité d'alliance soviéto-yougoslave est dénoncé par Moscou. Tito tient bon et, loin d'être renversé par les staliniens du parti yougoslave, soumet ces derniers à des purges : les cadres communistes « kominformiens » ou dénoncés comme tels sont réprimés et, pour partie, envoyés dans le camp de concentration de l'île de Goli Otok,  au nord de l'Adriatique. Dans tous les pays du bloc de l'Est, la répression du « titisme », dénoncé comme une déviation nationaliste, est le prétexte à des purges internes aux partis communistes. La Yougoslavie perd également son allié albanais, Enver Hoxha préférant s'aligner sur l'URSS.

 

Outre les conséquences internes au camp communiste, la rupture entre Tito et Staline amène un infléchissement notable de la politique yougoslave : Tito reçoit rapidement une aide financière de la part des États-Unis qui, pour la seule décennie 1950-60, s'élève à 2,4 milliards de dollars. La Yougoslavie cesse son aide aux insurgés communistes grecs. La question du Territoire libre de Trieste est réglée pacifiquement en 1954, avec sa division entre l'Italie et la Yougoslavie. À la suite du traité d'Osimo, la zone B de 515,5 km2 du territoire de Trieste, déjà occupée par l'Armée populaire yougoslave, intègre la RFPY.10

 

La dictature

La dictature se caractérise par l'absence de pluralisme politique et d'alternance au pouvoir : comme seul le Parti communiste est autorisé et que Tito en est le chef, il gouverne sans interruption de 1945 à sa mort en 1980, à 88 ans. Dix ans après sa mort, la Yougoslavie voit renaître de manière sanglante des tensions inter-ethniques entre ses peuples, dans un pays créé par les traités de l'après Première Guerre mondiale.

Les opposants au régime sont des monarchistes, des indépendantistes ou autonomistes des différentes nationalités qui composent la Yougoslavie, des communistes staliniens, les fascistes, parmi lesquels notamment l'influente diaspora oustachi qui intriguera sans relâche pour détruire la fédération. Les camps de Goli Otok et de Sveti Grgur sont les lieux de détentions du régime pour les opposants. Plusieurs épisodes de répression dans l'histoire yougoslave sont à retenir :

  • Stepinac : En 1946, Tito fait condamner l'encombrant et fascisant cardinal Stepinac à 16 ans de prison pour collaboration en raison de son opposition à la création d'une Église catholique en Yougoslavie, séparée de Rome.
  • Des opposants communistes comme Panko Brashnarov et Pavel Shatev sont arrêtés en 1950. Accusés de collusion avec la Bulgarie et de déviation sécessionniste, ils demandaient davantage de droits pour les Macédoniens. Shatev meurt de faim à Goli Otok.
  • Des militants pour plus de droits ethniques comme Metodi Antonov Chento qui demandait des droits pour la minorité bulgare de Macédoine et qui est condamné en 1950 à cinq ans de prison pour y être « rééduqué » ; Valentin Logar, linguiste slovène, professeur d'université (auteur de Dialectes slovènes, Slovenska narečja et Karta slovenskih narečij, Cartes de dialectes slovènes) est arrêté et envoyé à Goli Otok puis dans les mines en Bosnie.
  • Le printemps croate : en 1967, paraît un manifeste qui demande la reconnaissance de la langue croate. En 1971, sous la direction de Drazen Budisa, les Croates demandent plus de liberté et la reconnaissance de leur culture. La dure répression est marquée par 2 000 arrestations car Tito déclare qu'il s'agit d'une tentative d'inspiration oustachi, ce qui n'est pas faux, la diaspora oustachi essayant de détourner à son profit le mouvement pacifique des Croates.

 

Cependant le gouvernement est obligé de réagir au cours des événements et le 16 mai 1974, une nouvelle constitution renforce le fédéralisme en cédant davantage de droits aux peuples constituant la Yougoslavie mais elle nomme Tito, alors âgé de 82 ans, président à vie, officialisant une situation de fait datant de 1946.

 

La collectivisation des terres

En 1945, une première loi prise dans le cadre de la politique de reconstruction oblige les paysans à livrer une partie de leurs récoltes à l’État. Jusqu'à 20 % des récoltes pour les paysans ayant 2 à 3 hectares, de 15 à 55 % pour ceux ayant de 3 à 10 hectares et jusqu'à 85 % pour ceux ayant jusqu'à 10 hectares. Les quantités à livrer sont fixées à l'avance et ne correspondent pas forcément à ce que peuvent livrer les paysans tout en continuant de pouvoir vivre. Ces mesures entraînent une baisse de la productivité agricole ; le gouvernement parle de sabotage et après une politique d'intimidation et de violences, 30 000 paysans sont arrêtés par la police politique en 1948, entame la collectivisation des terres par l'établissement de coopératives agricoles de type soviétique : les coopératives paysannes du travail (SRZ) dont l'adhésion est officiellement volontaire mais obligatoire dans les faits pour survivre car ces coopératives possèdent les outils. La réforme ne résout pas la crise agricole mais l'aggrave.

En 1952, la vente obligatoire à l'État est suspendue, l'année suivante les coopératives paysannes du travail (SRZ) sont supprimées sous couvert de réorganisation du système. Une loi met fin à la collectivisation forcée mais limite la propriété paysanne.11

 

Autogestion économique

Sur le plan économique, la Yougoslavie met progressivement en place, à partir de 1950, un système baptisé du nom d'autogestion, s'opposant à l'étatisation soviétique. La gestion des entreprises, non par l'État ou par un propriétaire privé, mais par leurs employés, signifie une plus grande autonomie dans tous les domaines et à tous les niveaux. Des conseils ouvriers, élus par les travailleurs, sont responsables de la gestion des entreprises. Les conseils ne peuvent cependant prendre de décision que lors de sessions convoquées par leurs présidents. L'autogestion est appliquée dans tous les domaines, y compris les ateliers et les associations de locataires. L'État fédéral yougoslave, en tant que tel, ne possède aucune entreprise, celles-ci pouvant par contre être créées par les communes ou les Républiques qui constituent la fédération. Le système d'autogestion se veut en effet fondé sur la mise de l'économie entre les mains des producteurs directs, excluant ainsi la formation d'une classe des bureaucrates comme dans les autres régimes communistes.

On peut différencier trois phases dans la Yougoslavie de Tito :

  • La première phase (1950-1965) est celle qui a connu les plus fortes croissances économiques. L'autogestion se confrontait à une planification dont les critères et choix échappaient aux travailleurs. Le plan était pourtant assoupli, concentré sur les grandes priorités, et basé sur des fonds d’investissement sortant du budget de l’État.
  • La deuxième phase (1965-1971) est la seule qui puisse être qualifiée de « socialisme de marché », celle-ci démantèle toute planification au profit d’une augmentation du pouvoir des banques et d’une mise en concurrence des entreprises sur le marché, cette période fût également caractérisée par la montée des pouvoirs technocrates. Les réformes provoquèrent des tensions avec la gauche marxiste et des problèmes économiques et sociales comme la montée du chômage, de l'inflation et des inégalités salariales et régionales, donc des nationalismes, ce qui aboutit à une contre-réforme.
  • La troisième phase avant la crise et les privatisations des années 1980 et 1990 (1971-1980) marqua plus ou moins un arrêt au « socialisme de marché », on limitait le marché par des formes de planification contractuelle avec la resocialisation des banques, subordonné aux entreprises autogérées et le démantèlement de la technocratie.

L'économie yougoslave obtient de bons résultats et se traduit par une augmentation notable du pouvoir d'achat des citoyens. La Yougoslavie bénéficie alors d'un niveau de vie remarquable par rapport aux pays communistes du bloc de l'Est et même certains pays occidentaux comme la Grèce ou le Portugal. Dans les faits, cependant, l'autogestion reste partiellement fictive : l'élection par les travailleurs des dirigeants d'entreprises reste du domaine théorique, ces derniers étant, dans les faits, désignés par le Parti. En l'absence de responsabilité financière des décideurs, le souci de rentabilité demeure secondaire, et des ressources sont gaspillées en réalisations de prestige. La mise en œuvre concrète de l'autogestion contribue en outre à réveiller des antagonismes entre nationalités, et des protestations au niveau régional contre le « dirigisme de Belgrade ». Les organes centraux du gouvernement ne sont cependant pas affectés par l'autogestion et le pays voit se constituer une classe dirigeante communiste qui suscite des critiques au sein du Parti : Milovan Djilas, l'un des proches compagnons de Tito, est arrêté en 1957 pour avoir dénoncé l'enrichissement de l'appareil politique.

À partir de 1965, l'autogestion prend une nouvelle ampleur, le principe de rentabilité étant introduit aussi bien dans le secteur agricole que dans le secteur industriel. Le commerce extérieur avec l'Occident, notamment avec l'Allemagne de l'Ouest, se développe, tout comme les investissements, comme l'assemblage d'automobiles (Renault à Novo Mesto et Volkswagen AG à Sarajevo, à partir de 1972). L'industrie du spectacle occidentale est également concernée, et les décors naturels yougoslaves servent au tournage d'un certain nombre de films étrangers ; les coproductions cinématographiques avec les pays occidentaux se développent. La Yougoslavie, où le marxisme-léninisme demeure une matière obligatoire à l'université - malgré la protestation croissante des étudiants contre son maintien - est de plus en plus distincte des autres pays se réclamant du communisme. Mais le système connaît également des abus, et génère notamment des inégalités croissantes de revenus.12

 

Le culte de la personnalité

Auto-proclamé maréchal de Yougoslavie, Tito s'accroche au pouvoir jusqu'à l'âge de 87 ans. Les journaux yougoslaves publient couramment ses photos dans toutes les activités de la vie quotidienne comme l'accueil des personnalités du monde entiers (telles Élisabeth Taylor, Nehru, Neil Amstrong, Kirk Douglas, etc.), les municipalités se plaisent à inaugurer des statues à son effigie, plusieurs localités sont baptisées de son nom. Tito fait coïncider le jour de son anniversaire avec celui de la fête nationale et en 1974, la nouvelle constitution déclare dans son article 333 que c'est « en raison de son rôle historique dans la libération nationale » que Tito est nommé président à vie. Sans limitation de durée, il cumule les mandats.

En 1978, Tito déclare que sa succession sera une présidence collective au sein du Parti ce qui laisse une libéralisation toujours plus effective de la fédération.

 

Le fédéralisme

Tito s'appuie d'abord sur les Serbes qui sont les plus unionistes des Yougoslaves, face aux tendances autonomistes des Slovènes et des Croates. L'influence des Serbes culmine dans les années soixante avec la nouvelle Constitution de 1963.

Cette Constitution voit les Musulmans reconnus comme nationalité. Auparavant, les Yougoslaves de culture musulmane se déclaraient alors comme Croates, comme Serbes, ou comme nationalité « autre » ou « Yougoslave ».

La nouvelle Constitution crée également le poste de vice-président fédéral au profit d'Aleksandar Ranković, Serbe très en vue, également chef des services secrets. Il devient ainsi le n°2 du régime et semble à tous l’héritier d'un Tito vieillissant. Mais au cours de l’été de 1966, les non-Serbes de la direction de la Ligue des communistes le privent de sa charge de chef des services secrets et de sa fonction de vice-président.

 

La politique de non-alignement

Sa politique de rupture avec l'URSS suscite l'intérêt des pays occidentaux qui y voient un moyen d'affaiblir le monde communiste.

Tito remet en cause la direction unique du monde socialiste par l'URSS et ouvre la voie à l'idée d'un socialisme national. Avec la déstalinisation lancée en URSS sous l'impulsion de Nikita Khrouchtchev et la volonté de ce dernier de repenser les relations nationales, s'opère la normalisation des rapports soviéto-yougoslaves.

À la suite de la conférence de Bandung en 1955, Tito se rapproche de Nehru et de Nasser, qu'il rencontre à nouveau à la conférence de Brioni en 1956. Il devient ainsi l'un des principaux représentants du mouvement des non-alignés, créé en 1961 lors de la conférence de Belgrade. Cette politique de non alignement montre bien la volonté de la Yougoslavie de renvoyer dos à dos le modèle américain et soviétique. En effet, pour Tito, les non alignés sont le regroupement des pays qui n'avaient rien à gagner dans le conflit entre les U.S.A et l'U.R.S.S.

Entre 1955 et 1980, la diplomatie yougoslave est très active surtout parmi les nouveaux pays afin de rallier le plus grand nombre de dirigeants à sa cause. Ainsi, le premier sommet des non alignés est organisé à Belgrade, sommet durant lequel participe le gouvernement provisoire algérien et que la Yougoslavie ainsi que le Ghana et le Cambodge reconnaissent de jure. Ce sommet consolide la notoriété déjà très forte du maréchal Tito : ayant été un des plus farouche résistant à Hitler dans l'Europe occupée par les nazis, étant l'homme qui a osé dire non à Staline, Tito se positionne après 1950, comme l'homme voulant combattre le colonialisme, et promouvoir l'égalité entre les pays. À partir de 1970, sous l'impulsion de la diplomatie yougoslave, les sommets des pays non alignés vont s'institutionnaliser : Lusaka 1970, Alger 1973, Colombo 1976, La Havane 1979 pour ceux du vivant de Tito. La Yougoslavie prête alors son savoir-faire ainsi que les équipements nécessaires au bon déroulement des conférences. Mais bien plus que cela, le pays se pose en champion du défenseur de l’égalité entre les peuples et de l'égalité politique entre les pays. La Yougoslavie n'a pas entretenu de relations diplomatiques avec des pays comme le Portugal jusqu'en 1974, l'Espagne jusqu'en 1975 ou l'Afrique du Sud à cause de son régime d'apartheid. En 1967, lors de la guerre des Six Jours, guerre préventive qu’Israël mena contre plusieurs adversaires en même temps, Tito rompt les relations diplomatiques avec Tel Aviv, en raison de ses amitiés dans le monde arabe. Il rejoint ici la politique des pays du pacte de Varsovie-Roumanie excepté.

Le 1er janvier 1967, la Yougoslavie est le premier pays communiste à ouvrir ses frontières à tous les visiteurs étrangers. Les citoyens yougoslaves en plus de cela ont un droit intégral à voyager à travers le pays et le monde, sans quelques entraves que ce soit. Tito critique violemment l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du pacte de Varsovie en 1968, ce qui lui permet d'améliorer son image dans les pays occidentaux. Toutefois, la politique d'entente avec l'URSS initiée par Khrouchtchev en 1955 n'est pas remise en cause et Léonid Brejnev se rendra aux obsèques du maréchal en mai 1980.

 

Fin de vie et hommage

Tito meurt le 4 mai 1980. Il est alors honoré par des funérailles nationales, auxquelles assistent de nombreuses têtes couronnées et responsables politiques, dont Indira Gandhi, Margaret Thatcher, Willy Brandt ou Léonid Brejnev, avec au total 209 délégations de 127 pays, ce qui constitue un cas unique dans l'histoire. Toutefois le président des États-Unis, Jimmy Carter, refuse de s'y rendre, dans le seul but de ne pas rencontrer son homologue soviétique à qui il ne pardonnait pas l'intervention en Afghanistan de décembre 1979.

 

L'héritage du titisme

La postérité laissée par Tito est assez conséquente. La Yougoslavie exerçait pleinement sa souveraineté (un exemple : les navires et avions militaires aussi bien du pacte de Varsovie que de l'OTAN devaient demander une autorisation spéciale pour pénétrer en mer Adriatique) ; et jouissait d'un grand prestige, notamment au sein des pays du tiers-monde où la politique des non alignés faisait apparaître pour la première fois un traitement diplomatique et économique d'égal à égal avec les pays tiers-mondiste. Tito, en tant que symbole de la lutte contre le nazisme et le fascisme disposait d'un grand prestige personnel.13

 

 

Résurgences nationalistes

Après la mort de Tito en 1980, les tensions se font jour, avec la montée du nationalisme dans les différentes républiques fédérées, longtemps contenu et canalisé par le pouvoir central.

Après l'arrivée au pouvoir, dans la République de Serbie, de Slobodan Milošević, la menace se fait plus précise. En avril 1987, alors numéro deux du régime yougoslave, il est envoyé en mission au Kosovo, pour calmer les nationalistes serbes qui considèrent être victimes de discriminations et de violences de la part de la majorité albanaise. Lors de sa visite, les policiers locaux, albanais, répriment une foule de nationalistes serbes qui leur ont lancé des pierres. Milošević, considérant probablement que la foule était innocente, sera filmé en train de déclarer aux Serbes : « On ne vous frappera plus jamais ! » Il devint alors un héros des nationalistes serbes. En mai 1989, il est élu président de la Serbie.

En juin 1989, pour le 600e anniversaire de la bataille de Kosovo Polje (marquant la défaite du royaume de Serbie contre l'Empire ottoman), Slobodan Milošević prononce un discours perçu comme nationaliste et belliqueux par la majorité albanaise du Kosovo, car annonçant notamment un programme de reconquête du Kosovo et faisant fortement allusion à l'idée nationaliste de grande Serbie. Il est alors largement soutenu par la minorité serbe du Kosovo. Ses détracteurs y voient l'arrêt de mort de la Yougoslavie à terme mais ses défenseurs estiment que le discours montre plus de tempérance et son souhait de continuer l'héritage titiste de cohabitation des peuples balkaniques en Serbie et en Yougoslavie : « Des rapports d'égalité et de concorde entre les peuples yougoslaves représentent une condition indispensable pour la survie de la Yougoslavie, pour une issue victorieuse à la crise et surtout pour la prospérité économique et sociale du pays. ».

L'économie yougoslave est mal en point depuis le début des années 1980, une situation accentuée par la sortie du modèle communiste. D'une part, le FMI prescrit des réformes draconiennes et d'autre part, les républiques aisées du nord (Croatie et Slovénie) se sentent dépossédées de leurs richesses, partagées avec les régions pauvres du sud de la Yougoslavie.

Malgré les quelques succès économiques du premier ministre Ante Marković permettant à la Yougoslavie de se rapprocher de l'économie de marché, le pouvoir central est préoccupé par cette crise et la remise en cause de l'unité du pays. Une des solutions envisagées par le gouvernement de Slobodan Milošević est la concentration des pouvoirs en Serbie, en supprimant l'autonomie des provinces comme la Voïvodine et le Kosovo. Le Kosovo est peuplé à 90 % d'Albanais qui souhaitaient le statut de république et non plus de province pour leur région. L'autonomie implique notamment un droit de veto, ce qui, pour le pouvoir à Belgrade, nuirait à l'imposition de réformes économiques.

Ce refus de créer une république au Kosovo fait aussi écho à une peur des Serbes de voir les Albanais du Kosovo se débarrasser des Serbes du Kosovo, de plus en plus minoritaires. C'est ce qu'a voulu montrer le « Memorandum de l'académie des sciences de Belgrade » en 1985 (destiné à faire le point sur la situation de la république) en dénonçant un risque de « purification ethnique » de la part des Albanais. Cette crainte a été interprétée comme l'idéologie nationaliste de Slobodan Milošević. En effet, ce dernier développe l'idée qu'il faut protéger les Serbes, dans une Yougoslavie et une Serbie de plus en plus rongées par le nationalisme. La Ligue des communistes de Yougoslavie, ancien parti unique de Serbie et de Yougoslavie, considérait comme tabou le nationalisme et en réprimait toute forme, jusqu'à l'apparition de troubles au Kosovo et l'augmentation progressive des revendications des nationalistes albanais et serbes.

Milošević est considéré par beaucoup, dans son parti, comme un nationaliste. Cette étiquette a été notamment propagée par Dragiša Pavlović, membre influent de son parti et adversaire de Slobodan Milošević dans la conquête du pouvoir pour la présidence en 1987. Cependant, cette expression prend un sens particulier au sein de la Ligue des communistes serbes. Elle désigne ceux, comme Milošević, qui ont mis à l'ordre du jour la question serbe en Serbie, face aux revendications des autres nationalités, même s'il a pu s'agir de réussir une cohabitation.

En 1990, les premières élections libres et pluralistes se déroulent en Bosnie-Herzégovine, en Macédoine, en Serbie, en Slovénie et en Croatie suivant en cela le mouvement de démocratisation engagé en Europe de l’Est un an auparavant. Bosnie-Herzégovine, Macédoine, Slovénie et Croatie élisent des présidents favorables au pluralisme et indépendantistes. En Serbie, où le Parti radical serbe de Vojislav Šešelj est minoritaire et au Monténégro, le parti communiste conserve le pouvoir.

En Bosnie-Herzégovine, ce sont des partis nationalistes des trois nationalités (croate, musulmane et serbe) qui remportent les élections.

En Slovénie, Milan Kučan sort vainqueur. Il est favorable à l'indépendance de la Slovénie.

Le nouveau président de la Croatie, Franjo Tuđman, est également pour une dissociation de la Yougoslavie. Il cherche un financement auprès des Croates expatriés, plus extrémistes que les Croates de Croatie. Cette influence se retrouve au HDZ, qui appelle à l'établissement de la Croatie dans ses frontières naturelles et historiques. Cela étendrait la Croatie jusqu'à la rivière Drina et inclurait une partie de la Bosnie-Herzégovine peuplée majoritairement de Croates, ainsi qu'une partie de la Serbie d'aujourd'hui. Beaucoup de ses décisions politiques sont vues par les Serbes comme une réhabilitation implicite de l'idéologie des Oustachis, notamment le choix du drapeau à damier rouge et blanc, symbole croate datant du roi Tomislav, mais qui fut aussi utilisé par les Oustachis (en réponse à ces accusations, l'ordre du damier est inversé). Le parti de Tudjman, le HDZ, purge la république de Croatie d'un grand nombre de fonctionnaires pro-communistes, un grand nombre de ces fonctionnaires étant serbes, cette mesure aussi est prise comme une attaque envers les Serbes de Croatie.

La Slovénie de Milan Kučan et la Croatie de Franjo Tuđman cherchent à obtenir leur indépendance. Aussi tentent-ils de créer, de manière clandestine, une armée financée, en grande partie, par l'Allemagne. Ils tentent de faire passer la Yougoslavie pour une création artificielle et la Serbie comme le dernier bastion du communisme en Europe. Bien que les Slovènes aient souvent accusé le Kosovo de dilapider leur richesse en aides au développement, des milliers d'entre eux se mobilisent et apportent leur soutien aux mineurs grévistes kosovars.

Les Serbes de quelques municipalités de Croatie se sentent lésés et persécutés. Contrairement aux Serbes de Zagreb, qui demandent des négociations et un compromis, les Serbes de la Krajina préfèrent une voie violente, en s'en prenant aux Croates. La République serbe de Krajina, dont la capitale est Knin, est unilatéralement proclamée le 28 février 1991 par le nationaliste serbe Milan Babić, et finit par s'étendre sur près d'un quart du territoire croate. Les premiers coups de feu sont tirés au printemps 1991. Les autorités serbes de Belgrade apportent un soutien aux combattants nationalistes, allant jusqu'à dissuader une intervention des forces croates, par l'emploi des forces aériennes fédérales.

 

Indépendance de la Slovénie et de la Croatie

En décembre 1990, les populations slovènes et croates se prononcent par référendum en faveur de l'indépendance. En janvier 1991, les deux républiques lancent un ultimatum aux autorités yougoslaves, demandant à mettre la question de l'indépendance à l'ordre du jour, faute de quoi elles déclareront leur indépendance unilatéralement avant le 1er juillet 1991. La question est ouvertement ignorée par Belgrade, ainsi d'ailleurs que par les chancelleries occidentales.

À la suite de ce référendum, boycotté par la plupart des Serbes de Croatie, et comme le permet leur constitution, le 25 juin 1991, la Slovénie et la Croatie déclarent leur indépendance.

L'Allemagne, l'Autriche et le Vatican apportent leur soutien diplomatique et financier. L'Allemagne est le premier pays européen, après le Vatican, à reconnaître la Croatie et la Slovénie le 23 décembre, suivie par les autres pays européens le 15 janvier 1992. L'Allemagne, récemment réunifiée, fait ainsi son retour sur la scène politique internationale et surtout européenne, cherchant à établir une sphère d'influence, dont la formation serait facilitée par la désintégration yougoslave, permettant d'y intégrer la Slovénie et la Croatie, jugées assimilables à l'Europe occidentale. L'éclatement de la Yougoslavie apparaîtrait, suivant ce schéma, comme une conséquence naturelle de l'impossibilité de cohabitation de deux zones culturelles, héritées au nord de l'Empire austro-hongrois, et au sud de l'Empire ottoman, disloqués lors des guerres des Balkans et de la Première Guerre mondiale.

Le soutien du Vatican peut se comprendre aussi par le fait que l'Église cherche à rétablir l'importance du christianisme dans les Balkans, en régression depuis la disparition en 1918 de l'Empire austro-hongrois.

L'Armée fédérale (JNA), majoritairement composée de Serbes et Monténégrins et dirigée par le Slovène Konrad Klosek, chargée de garantir l'unité yougoslave, intervient contre les deux Républiques sécessionnistes. De violents affrontements s'ensuivent, contre les milices de la Croatie et de la Slovénie. Éparpillée le long de la frontière, des unités de la JNA sont prises au piège par des forces slovènes dix fois plus nombreuses, et se rendent rapidement. La Slovénie, par cette courte guerre (27 juin - 6 juillet) d'une dizaine de jours, se présente à la communauté internationale comme une nation agressée.

La Communauté européenne, qui ne s'est pas encore prononcée sur la reconnaissance de ces deux Républiques, met en place, le 27 août 1991, la Commission Badinter, chargée de réfléchir sur la question. Les décisions finales ont un caractère de jurisprudence. La Commission reconnaît l'indépendance de la Slovénie et de la Croatie, en vertu du droit uti possidetis, appliqué pour la décolonisation, qui reconnaît l'indépendance à l'intérieur des frontières administratives, délimitées par la Yougoslavie pour des besoins de décentralisation. La commission Badinter déclare la Yougoslavie « en dissolution », « en désintégration », ou encore « en démembrement », ce qui rend caduque la constitution yougoslave du point de vue de la Communauté européenne, et encourage les sécessions.

Les États-Unis d'Amérique et le FMI reconnaissent aussi les deux Républiques.

En 1991, les complicités entre les Serbes de Serbie, Serbes de la République serbe de Krajina et Serbes de Bosnie-Herzégovine sont renforcées. Ces Serbes sont représentés par des partis nationalistes et conservateurs, notamment le Parti démocratique serbe de Radovan Karadžić. Cette situation de repli du pouvoir serbe en Serbie pour rassembler « tous les Serbes en un État », marque un tournant, puisqu'il s'allie avec le nationalisme violent et radical.

 

Indépendance de la Bosnie

En Bosnie, comme en Croatie et Slovénie, se déroule le même processus d’indépendance. À la suite d'un référendum boycotté par la plupart des Serbes de Bosnie et comme le permet sa constitution, le 29 février 1992, la Bosnie déclare son indépendance.

La reconnaissance de la république indépendante de Bosnie par la Communauté économique européenne, s’est faite dans les mêmes conditions que la reconnaissance de la Croatie et de la Slovénie, en date du 6 avril 1992. Cette reconnaissance a été suivie par celle des États-Unis et par son admission au Fonds monétaire international. À la suite de quoi, le 22 mai 1992, la Bosnie, la Croatie et la Slovénie sont admises au sein de l’Organisation des Nations unies.

Cependant, comme pour la Croatie et la Slovénie, la Bosnie est attaquée par l'armée yougoslave sous commandement serbe, appuyée par les milices serbes et les Serbes de Bosnie.14

Milošević lance donc deux guerres successives : la première à l'été de 1991 contre l'État de Croatie, la deuxième en mars 1992 contre l'État de Bosnie-Herzégovine derrière le prétexte d'une « insurrection locale » des Serbes contre le gouvernement légal.15

 

 

Guerre de Croatie

La « guerre de Croatie », ou « guerre d'indépendance croate », s'est déroulée entre le 17 août 1990 et le 12 novembre 1995, et a opposé la République de Croatie nouvellement indépendante à l'Armée populaire yougoslave (JNA) et à une partie des Serbes de Croatie. En Croatie, la guerre est désignée par les expressions « Guerre de la Patrie » (Domovinski rat) et l'« agression de la grande Serbie ». Dans les sources serbes, on parle de Guerre en Croatie (Rat u Hrvatskoj).

Initialement, la guerre oppose les forces de police croates et les Serbes vivant dans la république socialiste de Croatie. Comme la JNA passe de plus en plus sous l'influence serbe de Belgrade, de nombreuses unités assistent les Serbes combattant en Croatie. Les Croates veulent établir un État souverain indépendant de la Yougoslavie et les Serbes, soutenus par la Serbie s'opposent à cette sécession et veulent conserver la Croatie au sein de la Yougoslavie. Les Serbes veulent annexer les territoires de Croatie avec une majorité ou une forte minorité serbe et tentèrent de conquérir le plus de territoires possibles. Le principal objectif étant de rester dans le même état que le reste de la nation serbe, cela fut interprété comme une volonté de créer une « Grande Serbie » par les Croates et les Bosniaques.

Au début de la guerre, la JNA tente de mettre fin à la sécession de la Croatie en envahissant le territoire. La sécession n'a pas été écrasée et les forces serbes établissent la république auto-proclamée de Krajina (RSK) au sein du territoire croate. À la fin de l'année 1991, la plupart de la Croatie est impactée par la guerre avec de nombreuses villes et villages lourdement endommagés par les combats et les opérations militaires et le reste devait faire face à l'afflux de centaines de milliers de réfugiés. Après le cessez-le-feu de janvier 1992 et la reconnaissance internationale de la Croatie, les lignes de front se stabilisent, la Force de protection des Nations Unies (UNPROFOR) est déployée et les combats deviennent sporadiques dans les trois années suivantes. Durant cette période, la RSK contrôle 13 913 km2 soit un quart de la Croatie. En 1995, la Croatie lance deux offensives majeures, les opérations Éclair et Tempête qui mettent fin à la guerre, en sa faveur. L'Administration Transitoire des Nations Unies pour la Slavonie orientale, la Baranja et le Srem Occidental (UNTAES) est pacifiquement réintégrée au sein de la Croatie en 1998.

La guerre se termine avec une victoire décisive de la Croatie qui a rempli ses objectifs définis au début de la guerre : l'indépendance et la préservation de ses frontières. Cependant, la plus grande partie de la Croatie est dévastée avec un quart de son économie détruite tandis que l'ONU estime les dégâts à environ 37 milliards de dollars. Le nombre de morts est estimé à 20 000 pour les deux camps la guerre a entraîné 500 000 réfugiés de part et d'autres. Environ 2 millions de mines sont posées dans diverses régions de Croatie durant la guerre. La plupart des champs de mines sont posés sans plan et sans enregistrement de l'emplacement. Une décennie après la guerre, en 2005, il y avait encore environ 250 000 mines enterrées le long de l'ancienne ligne de front et certaines parties des frontières internationales, particulièrement près de Bihać, et autour de certaines anciennes installations de la JNA.

 

Crimes de guerre et TPIY

Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) est établi par la résolution 872 de l'ONU adoptée le 25 mai 1993. Le tribunal a le pouvoir de juger les personnes accusées de crimes contre le droit international humanitaire, de violation de la convention de Genève et des lois de la guerre, de génocide et de crimes contre l'humanité commis dans les territoires de l'ancienne Yougoslavie depuis le 1er janvier 1991. Les accusés du TPIY vont des simples soldats aux premiers ministres et présidents. Parmi les accusés de haut-rang figurent Slobodan Milošević (président de la République socialiste de Serbie et de la république de Serbie), Milan Babić (président de la RSK), Ratko Mladić (général de la JNA), Ante Gotovina (général de l'armée croate) et Franjo Tuđman (président de la Croatie) décédé en 1999 alors que les procureurs se préparent à l'accuser.

« Entre 1991 et 1995, Martić tient des positions de ministre de l'intérieur, de la défense et de président de la « Région Autonome de Serbie Krajina » auto-proclamée (SAO Krajina), qui est par la suite renommée « République de Serbie Krajina » (RSK). Il est reconnu coupable d'avoir participé à une entreprise criminelle commune avec Milošević dont l'objectif était de créer un État serbe unifié à travers une campagne systématique de crimes contre les populations non-serbes habitant dans des territoires de Croatie et de Bosnie-Herzégovine devant faire partie de cet État. »

— Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, dans son verdict contre Milan Martić

En 2011, le TPIY a condamné sept officiels du côté serbo-monténégrin et deux du côté croate. Milan Martić reçoit la peine la plus lourde avec 35 ans de prison. Babić est condamné à 13 ans. Il exprime ses remords pour son rôle dans la guerre et demande à ses « frères » croates de le pardonner. Un nombre significatif d'hôpitaux et d'abris marqués du signe de la croix rouge ont été la cible des forces serbes. En 2007, deux anciens officiers de l'armée yougoslave sont condamnés pour le massacre de Vukovar par le TPIY à La Haye. Veselin Šljivančanin (en) est condamné à 10 ans et Mile Mrkšić à 20 ans de prison. Les procureurs déclarent qu'après la prise de Vukovar, la JNA transfère plusieurs centaines de Croates aux forces serbes.

 

Si la Serbie et la Croatie ne se déclarent jamais la guerre, la Serbie est directement et indirectement impliquée dans la guerre à travers de nombreuses activités. En premier lieu, elle fournit un soutien matériel à la JNA. À la suite de l'indépendance de plusieurs républiques de la fédération yougoslave, la Serbie fournit le plus gros du financement et des hommes destinés à l'effort de guerre à travers le contrôle serbe de la présidence yougoslave et du ministère fédéral de la défense. Durant la guerre en Slovénie, un grand nombre de soldats croates et slovènes refusent de combattre et désertent de la JNA.

Le procès de Milošević au TPIY révèle de nombreux documents dé-classifiés relatifs à l'implication de la Serbie dans les guerres en Croatie et en Bosnie. Les preuves présentées au tribunal montrent exactement comment la Serbie et la République fédérale de Yougoslavie ont financé la guerre, son soutien en armes et en matériels aux Serbes de Bosnie et de Croatie, et les structures administratives mises en place pour soutenir les armées des Serbes de Croatie et de Bosnie

Les médias d'État serbes sont utilisés pour pousser au conflit et enflammer la situation. Pour cela, les médias falsifient délibérément les informations sur des événements qui n'ont jamais eu lieu ou déforment les informations pour justifier les actions de la RSK ou de la JNA. Ainsi, les médias rapportent que des Serbes ont été tués par la police croate lors des incidents à Pakrac même si à ce moment de la guerre, il n'y a eu encore aucun mort en Croatie. De même, ils rejettent les rapports des médias indépendants sur les incendies à Dubrovnik provoqués par l'artillerie de la JNA comme étant une ruse des Croates qui brûlent des pneus dans la ville.

 

Après la guerre

Après la mise en place de l'accord d'Erdut qui met fin aux combats en 1995, les relations entre la Croatie et la Serbie s'améliorent graduellement. Les deux pays rétablissent des relations diplomatiques en 1996.

 

En 2010, la Croatie et la Serbie améliorent encore leurs relations grâce à un accord visant à résoudre les derniers problèmes posés par les réfugiés, à la visite du président croate Ivo Josipović à Belgrade et à celle du président serbe Boris Tadić à Zagreb et Vukovar. Durant leur rencontre à Vukovar, le président Tadić évoque ses « excuses et ses regrets » tandis que le président Josipović déclare qu'« aucun des crimes commis à cette époque ne serait impuni ». Ces déclarations sont faites lors d'une visite conjointe au mémorial d'Ovčara à proximité du site du massacre de Vukovar.16

 

 

Guerre de Bosnie-Herzégovine

La « guerre de Bosnie-Herzégovine » (appelée guerre de Bosnie par abus de langage) est une guerre entre les peuples Serbes, Croates et Bosniaques ayant eu lieu sur le territoire de la Bosnie-Herzégovine et ayant impliqué principalement la Yougoslavie (RFS Yougoslavie puis RF Yougoslavie), la Serbie, la Croatie et les différentes entités de l'actuelle Bosnie-Herzégovine.

Elle débuta le 6 avril 1992 lorsque l’armée populaire yougoslave attaqua la Bosnie-Herzégovine, qui venait de déclarer son indépendance le 1er mars. La guerre s'est achevée par les Accords de Dayton le 14 décembre 1995.

 

Prélude

En juin 1991, la Slovénie déclare son indépendance, et la Croatie en fait de même. Après un rapide conflit en Slovénie, la JNA sous le commandement serbe, appuyée par les para-milices serbes, et les serbes de Krajina en Croatie, attaque la Croatie.

La Bosnie ne voulant pas participer à ce conflit contre la Croatie, décide de déclarer sa souveraineté en octobre 1991. Mais la commission Badinter précise alors qu'elle ne reconnaîtrait l'indépendance de la Bosnie que si un référendum était organisé à cet effet en Bosnie.

Un référendum d'autodétermination est alors organisé le 29 février 1992. Il est boycotté par la plupart des Serbes, qui constituent 32 % de la population. Les Croates et les Musulmans votent, à savoir 68 % de la population. Le résultat du référendum est de 99 % des voix en faveur de la Bosnie indépendante. L'indépendance de la Bosnie est en conséquence proclamée par le parlement bosniaque le 5 avril 1992.

Comme il a été prévu par la commission Badinter, à la suite de ce référendum, la Communauté européenne reconnaît la Bosnie en tant qu'État indépendant, le 6 avril 1992. Cette reconnaissance est suivie de celle des États-Unis. La Bosnie adhère ainsi le 22 mai 1992 à l'Organisation des Nations unies, avec la Croatie et la Slovénie.

La République serbe de Bosnie, l'entité des Serbes dirigée par Radovan Karadzic, déclare à son tour, mais sans aucune procédure constitutionnelle, son indépendance. Cette république ne sera jamais reconnue en tant que telle par la communauté internationale. Si, à la suite des accords de Dayton, il existe dans les faits une république serbe de Bosnie, aucune personnalité morale n'a été reconnue à cette dernière.

 

Opérations militaires

L'ex-Yougoslavie, et surtout la Bosnie-Herzégovine, ont alors connu plusieurs années de guerre, marquées par des épisodes particulièrement violents : crimes de guerres, massacres, viols, création de camps de concentration, déplacements forcés de populations, des crimes commis par chaque partie. Ces crimes de guerre ont pris une tournure raciste, selon le principe de purification ethnique. Toutefois, les déplacements de populations ont souvent été davantage un enjeu stratégique. En effet, ils désorganisaient notamment le camp adverse en lui imposant de prendre en charge des populations civiles supplémentaires et instauraient un climat de terreur. Dans bien des cas, cela a été suffisant pour faire fuir les populations locales avant l'arrivée des troupes ennemies.

Les dirigeants ont aussi fait appel à des groupes paramilitaires et des groupes du crime organisé, comme les Tigres' du Serbe Arkan ou les Scorpions. De nombreux combattants étrangers ont aussi participé à cette guerre, notamment des russes, grecs et des Moudjahidines venus surtout de pays islamiques. Les actes de violences ne sont pas le seul fait des armées, mais souvent d'actes individuels puisque beaucoup de Yougoslaves possédaient une arme et un vieil uniforme chez eux. Beaucoup de paysans ont cherché à se protéger ou à se faire justice eux-mêmes.

Du 13 au 16 juillet 1995, l'armée des Serbes de Bosnie, commandée par Ratko Mladic, s'empare de Srebrenica, une enclave bosniaque encerclée depuis le début du conflit où se sont réfugiés des milliers de personnes. Jusqu'à cette offensive serbe, Srebrenica était sous la protection des Casques bleus. Les forces serbes commettent un massacre (8 000 disparus).

Le massacre de Srebrenica est considéré comme le « pire massacre commis en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale » et a été qualifié de génocide par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie et la Cour internationale de justice à plusieurs reprises bien qu'il existe des personnes contestant la qualification de génocide. De ce fait, le 16 juillet 2014, le tribunal de la Haye estime que l'État néerlandais est civilement responsable de 300 morts à Srebrenica.

Aujourd'hui encore, sont retrouvés des corps en état de décomposition avancée sur les terres de Srebrenica, ceux-ci sont examinés puis enterrés. Chaque année, les corps sont enterrés entourés de centaines de personnes de tout le pays et même des pays voisins. L'enterrement est fait chaque année à la même date, celle du massacre, dans le plus grand respect.17

En février 2006, la Cour internationale de justice rejette la responsabilité de l'État serbe dans le génocide mais souligne que l'État serbe n'a pas pris « toutes les mesures en son pouvoir » pour éviter ces événements. En mars 2010, le parlement de Serbie reconnaît le massacre de Srebrenica, geste lu comme un premier signal pour la réconciliation de toute la région par les instances de l'Union européenne. Le général serbe Ratko Mladić ainsi que le chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadžić ont été accusés par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) de génocide, de complicité de génocide, de crimes contre l'humanité et de violations des lois et coutumes de la guerre.18

 

Dénouement de la guerre

Devant l'inefficacité des Casques Bleus, les forces de l'Alliance Atlantique (OTAN) sont alors intervenues en 1995 directement contre les milices serbes de Bosnie. En août de cette même année, la Croatie reconquiert la Krajina lors d'une opération-éclair de 3 jours, l'opération Tempête, appuyée par des bombardements de l'OTAN 200 000 réfugiés serbes sont déplacés et 2 000 morts. Dans le même temps, les forces bosniaques et croates acculent les Serbes à la défensive et reprennent le contrôle d'importants territoires. Les Accords de Dayton signés le 14 décembre 1995 par Izetbegovic (bosniaque), Tudjman (croate) et Milosevic (serbe), mettent fin au conflit. La Bosnie-Herzégovine devient une confédération de deux entités, la Fédération croato-bosniaque (51 % du territoire, 65 % de la population) et la République serbe de Bosnie (49 % du territoire, 35 % de la population).

 

À la fin de la guerre, la plupart des estimations quant au nombre de victimes oscillaient entre 200 000 et 260 000 morts. Ces chiffres ont depuis été revus à la baisse.19

 

 

Guerre du Kosovo

La « guerre du Kosovo » a eu lieu en 1999 sur le territoire de la République fédérale de Yougoslavie, opposant l'armée yougoslave à l'armée de libération du Kosovo et l'OTAN.

 

Origine des revendications nationalistes

Les conflits entre les deux principales communautés du Kosovo et Métochie (Serbes et Albanais) sont liés à leur conviction mutuelle d’être les seuls occupants légitimes de cette région. Aujourd’hui encore, la composition ethnique du Kosovo du XVe siècle fait l’objet de nombreuses controverses, chaque partie interprétant en sa faveur les documents de l’époque.

Du côté serbe, le Kosovo est décrit comme le « berceau de la Serbie », car il en était, entre le XIe et le XVe siècle, le centre politique (Pristina), économique (mines de Novo Brdo), et spirituel (monastères de Peć, de Dečani, de Gračanica et bien d’autres) du pays inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco. Toutefois, le terme de « berceau de la Serbie », utilisé depuis XIXe siècle seulement, est abusif, car les Serbes, installés dès le VIIe siècle en Bosnie et dans l’ouest de la Serbie actuelle (Rascie), ne s'installèrent au Kosovo et Méthochie qu’au XIe siècle.

De plus, la Serbie considèrent que le Kosovo et Méthochie était complètement slavisé (et donc Serbe) avant l’occupation turque (prise de Priština en 1454), qui dura jusqu’en 1912. Selon ce point de vue, les Albanais se seraient alors installés au Kosovo après l’écrasement des insurrections serbes par les Turcs (grandes migrations serbes de 1690 et de 1737-1739), les Serbes restés au Kosovo devant soit se convertir, soit accepter le statut de kmet (serf) auprès des notables albanais. En Serbie, les Albanais sont donc perçus comme des étrangers ayant profité de l’occupation ottomane pour coloniser une partie du territoire serbe.

Les Albanais réfutent cette version, estimant que la population albanaise du Kosovo n’a pas été assimilée par les Serbes au Moyen Âge ; les Albanais seraient donc déjà présents au Kosovo à l’arrivée des Turcs. De plus, les Albanais ont tendance à minimiser, voire à nier, l’existence des grandes migrations serbes, ce qui leur permet d’affirmer que les Serbes étaient déjà minoritaires avant 1690.

Ils se considèrent en effet comme les descendants des peuples illyriens qui occupaient la région comprise entre la Grèce et la Slovénie, avant l’arrivée des Slaves, et incluant l’actuel Kosovo (Dardanie, en illyrien). Les Albanais estiment donc avoir été victimes d’une occupation militaire à partir de l’installation des Serbes au Kosovo. Là encore, il faut corriger ce point de vue, les peuples yougoslaves descendant eux aussi des Illyriens, qui furent en grande partie slavisés.

L’histoire du Kosovo, vue par les Serbes et les Albanais, repose donc sur deux mythes fondateurs opposés, qui relèvent en grande partie de la propagande.

 

Déroulement de la guerre

Le conflit débute en 1996 avec la création de l'« Armée de libération du Kosovo » (ou UÇK), qui amorce une campagne de révolution en assassinant des dirigeants, des policiers et des gardes-frontières serbes, ainsi que les Albanais collaborant avec le régime. Les Serbes ont alors pris de sévères contre-mesures policières et militaires. Le point tournant est survenu en mars 1997, lorsque le gouvernement de l'Albanie s'est effondré à la suite d'opérations financières pyramidales ratées. Des arsenaux ont été pillés et ces armes se sont invariablement dirigées en grand nombre vers le Kosovo, où l'UÇK naissante livrait aux autorités serbes une véritable guerre d'indépendance.

La communauté internationale a réagi à la crise en 1998, en créant un « groupe de contact » composé de l'Allemagne, des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni et de la Russie qui firent d'ultimes efforts diplomatiques en février 1999 lors de la conférence de Rambouillet suite à des allégations de massacres alors que les violences intercommunautaires se multipliaient.

 

Des rumeurs concernant un plan d'épuration ethnique à grande échelle mené au Kosovo (plan Fer-à-cheval) circulèrent dans les médias occidentaux. Ces rumeurs se révélèrent par la suite infondées, bien qu'étant à l'origine de l'intervention militaire de l'OTAN.20

 

Ainsi, le 24 mars 1999, l’OTAN sous les ordres des États-Unis et avec la complicité de ses alliés déclenchait la première agression militaire d’envergure depuis la Seconde guerre mondiale. En bombardant la Serbie pendant 78 jours sans aucune raison valable, l’alliance occidentale achevait de détruire un grand pays fondateur de l’ONU – la Yougoslavie – et commettait un crime sanglant et impardonnable qui ne doit pas être oublié.

l’OTAN a déclenché sa campagne de bombardement de la Serbie, illégalement et sans provocation. Elle a commencé le 24 mars 1999, et a continué pendant 78 jours et nuits. Cela a été l’offensive aérienne la plus intense entreprise contre un pays quelconque depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.

Des milliers de personnes ont été tuées et l’infrastructure civile de la Serbie a été détruite, mais l’opération s’est montrée incapable de venir à bout de l’armée serbe. Elle a causé beaucoup plus de souffrances qu’elle n’en a empêchées ; pour la première fois depuis sa fondation, l’Alliance de l’Atlantique nord, dirigée par les USA, a agi en violation de son propre traité et de la Charte des Nations Unies, en ayant recours à la violence pour résoudre un conflit international. Cet acte illégal a marqué un tournant historique et a été un pas fatal vers le démantèlement de la structure de paix et de sécurité qui avait ordonné les relations internationales depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Il a créé un précédent qui souillera pour des années les relations internationales. Il a aussi révélé une troublante réalité qui continue à nous hanter : la facilité avec laquelle nos pays démocratiques peuvent être entraînés à commettre des actes de violence et de guerre par des leaders politiques nous racontant des mensonges.

Le président Clinton, le Premier ministre Blair et les autres chefs de l’OTAN ont dit à leurs citoyens que le bombardement de la Serbie était une intervention humanitaire destinée à empêcher le président de la Serbie, Milosevic, de perpétrer un génocide avec le nettoyage ethnique de la majorité albanaise du Kosovo. C’était faux. Les recherches scientifiques ont trouvé jusqu’ici environ 2.000 victimes du conflit au Kosovo – serbes et albanaises, civiles et militaires – tuées avant les frappes aériennes de l’OTAN en mars 1999. Aussi triste que puisse être ce chiffre, ce n’est pas un génocide. Malgré cela, les affirmations qu’un génocide a eu lieu au Kosovo continuent a être admises sans hésitation par les médias occidentaux.

L’accusation de nettoyage ethnique a aussi été un mensonge. Alors qu’il est vrai que plusieurs milliers d’Albanais ont été déplacés par le conflit armé entre les forces de sécurité serbes et l’Armée de libération du Kosovo (UCK), l’exode massif de la population albanaise n’a commencé qu’après le début du bombardement. Les chiffres de l’ONU montrent que le grand nombre de réfugiés a fui le Kosovo après la chute des premières bombes, autrement dit, c’est le bombardement qui a provoqué l’exode du Kosovo. Bien que cela ait été prouvé, on continue à voir dans les médias occidentaux que c’est le bombardement de l’OTAN qui a “arrêté le nettoyage ethnique”.

En réalité, le bombardement de la Serbie n’a rien eu à faire avec un génocide ou un nettoyage ethnique. Il a eu tout à faire avec la démonstration que l’OTAN est encore une organisation militaire viable et indispensable à l’Europe. Il existe aujourd’hui de nombreuses preuves que les services secrets américains et britanniques ont aidé l’UCK à déstabiliser le Kosovo par la violence et à créer un prétexte pour l’intervention de l’OTAN.

La crise du Kosovo et la campagne des 78 jours de bombardement de la Serbie ont été une manipulation soigneusement planifiée depuis le début. Bombarder les gens pour des raisons humanitaires étant une flagrante contradiction, il fallait présenter l’opération comme une urgente mission de sauvetage destinée à arrêter un soi-disant “génocide” au Kosovo. Cela a été fait par une campagne de propagande minutieusement organisée pour prouver à des médias serviles et à un public crédule que Milosevic était le diable et que les Serbes étaient des barbares à bloquer à tout prix. Applaudi comme l’homme qui avait mis fin à la guerre en Bosnie quatre ans auparavant à Dayton, Milosevic était désormais dépeint comme le “boucher des Balkans” et opportunément inculpé de crimes de guerre devant le Tribunal pénal international de La Haye.

L’hypocrisie et le mensonge qui ont atteint des sommets lors du bombardement continuent à sévir aujourd’hui. Ils sont toujours le fondement de la politique des USA et de leurs alliés de l’OTAN, qui reste une menace pour la paix et la sécurité dans le monde.

Le cœur du problème est ce qui semble être la détermination des leaders politiques US – républicains ou démocrates – de considérer l’ouest des Balkans comme leur fief particulier où la légalité internationale n’a pas cours. C’est comme s’ils voyaient ces pays slaves comme une espèce inférieure en marge des lois, où ils peuvent faire ce qu’ils veulent. Cet hubris ou élan guerrier a amené les USA et leurs dirigeants dociles et moralement pourris d’Allemagne, de France et de Grande-Bretagne à mener des politiques aberrantes telles que le bombardement de la Serbie et la reconnaissance du Kosovo, et à le faire sans scrupules. »21

 

Bilan humain

En 2008, une étude commune du Centre pour la loi humanitaire (en) (Fond za Humanitarno pravo), une ONG de Serbie et Monténégro, la commission internationale des personnes disparues, et la Commission des personne disparues de Serbie a établi une liste de 13 472 noms de victimes tuées dans la période janvier 1998 à décembre 2000. La liste contient le nom et prénoms des victimes, leur date de naissance, la qualification civile ou militaire et le lieu et la date du décès. Il y a 9 260 victimes albanaises, 2 488 victimes serbes ainsi que 1 254 victimes dont la nationalité n'est pas établie.

La République fédérale de Yougoslavie a estimé à 1 200 à 5 700, le nombre de victimes civiles causées par les bombardements de l'OTAN.

 

Conséquences

À la fin du mois d'avril 2001, les crimes de guerre commençaient tout juste à faire l'objet d'une enquête et à cette date, l'Armée populaire yougoslave avait inculpé 183 militaires et mis en examen 62 autres pour ceux-ci, sans toutefois inclure dans ces investigations les forces spéciales de police ou les forces paramilitaires serbes.

Lui reprochant, outre son autoritarisme, une perte de tous les territoires promis dans ses discours nationalistes, la population serbe vote contre Milosevic et lui fait perdre les élections présidentielles en septembre 2000 ; il fut arrêté le 31 mars 2001 pour être jugé devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, mais il décédera avant la fin du procès en 2006.

Le coût financier des opérations militaires au Kosovo pour (pré et post conflit comprit) a été pour les États-Unis de 3,260 milliards de dollars pour l'année fiscale 1999 et 1,909 milliard pour l'année fiscale 2000.

 

Le 17 février 2008, le Kosovo proclame officiellement son indépendance de la Serbie. Le Kosovo est reconnu par 76 États dont les États-unis et 22 pays de l'Union européenne (au 18 juin 2011).22

 

 

Un bilan sanglant

Si l’arrêt des bombardements et le départ de l’armée serbe du Kosovo ont constitué évidemment un énorme soulagement pour toutes les populations de la région, le bilan de l’intervention militaire impérialiste dans les Balkans pour lequel les dirigeants des grandes puissances se sont congratulés parce qu’elle a apporté la démonstration qu’ils sont les maîtres de la région, ce bilan est bien loin d’être positif pour les peuples. Car, qu’ont apporté les bombardiers américains, français et autres aux populations du Kosovo et de la Serbie, et que leur laissent-ils en guise d’avenir ?

Les militaires occidentaux entrant au Kosovo ont posé aux grands libérateurs, mais après avoir semé la mort et des destructions sans nombre pendant leurs 78 jours de bombardements. L’opération était censément destinée à venir en aide à la population kosovare albanaise, mais elle n’a rien empêché : elle n’a pas empêché près d’un million d’albanophones d’être chassés de chez eux par la pire violence, leurs maisons d’être brûlées, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants d’être massacrés.

Ce sont l’armée et les bandes nationalistes serbes qui ont commencé à tuer et mettre le feu. Mais les bombardements de l’OTAN  ont aidée, facilitée, l’entreprise criminelle du pouvoir de Belgrade, sur le plan politique. Les bombardements de l’OTAN, en Serbie comme au Kosovo, ont inévitablement fait basculer, par réflexe patriotique, par sentiment de solidarité, bien des Serbes qui n’étaient pas nécessairement, spontanément, des ultras anti-albanais.

Les destructions provoquées par les bombardements se sont, en outre, ajoutées aux dégâts des bandes armées pour transformer le Kosovo en champ de ruines.

Le bilan est un bilan de catastrophe.

L’OTAN n’avait nullement pour objectif de détruire l’armée serbe, seulement de l’affaiblir pour amener Milosevic à composer.

Les chefs de l’OTAN savent ce qu’ils font, ils savent que cette armée comme l’armée croate, qu’ils renforcent par ailleurs, seront les garants de l’ordre impérialiste dans la région à l’avenir, leurs relais face aux peuples.

Guerre de terreur contre les peuples, en revanche, avec les bombardements intensifs pendant deux mois et demi, qui ont tué et détruit, non pas sans discernement mais en prenant de plus en plus pour cibles délibérées (ou alors, que peuvent signifier les éloges de matériels militaires sophistiqués, les bombes guidées par laser, etc. ?) des hôpitaux, des écoles, des trains de voyageurs, des convois de réfugiés, etc.

Guerre de destruction économique d’un pays, la Serbie, dont toute l’infrastructure n’existe plus et qui est ramenée plusieurs décennies en arrière.

Certains ont parlé à propos de cette guerre d’expédition punitive de grande ampleur. Ce ne sont pourtant pas Milosevic et sa bande qui sont punis, mais les peuples de Serbie, collectivement, pour le « crime » du dictateur de Belgrade de ne plus convenir aux bandits en chef de l’impérialisme, et ceux du Kosovo qu’on était censé venir aider !

Une fois la guerre finie, les Kosovars exilés ont pu commencer à revenir chez eux. Pas tous, loin de là, mais, pour ceux qui y sont parvenus, combien y retrouvèrent leurs familles ou leur entourage décimés, leurs maisons démolies par les bombes, brûlées ou pillées, leur cheptel, leurs moyens d’existence détruits, et sans la moindre perspective matérielle pour sortir de leur dénuement ? Combien sont rentrés pour laisser leurs membres ou leur vie dans des champs truffés de mines ?

La pauvreté, voire le sous-développement, et les inégalités de développement qui l’accompagnent, résultent elles-mêmes des décennies de pillage économique que les impérialismes ont fait subir à cette région, et des guerres à répétition engendrées par cette situation dans le passé. Que dire de la guerre et des destructions qu’ils lui ont infligé ! Le niveau de vie du Kosovo était déjà très bas, très inférieur même à celui de la Serbie ; désormais c’est de survie qu’il s’agissait. Et nul n’osera prétendre qu’avoir détruit économiquement la Serbie constituait un progrès, non plus qu’avoir enfoncé plus que jamais dans la misère la plupart des pays voisins...

Les dirigeants occidentaux se sont ensuite gargarisé avec leurs projets de « plan de stabilité » et de « programmes de reconstruction » pour l’Europe du sud-est. Mais nul n’ignore ce que cela signifiait de leur part : une nouvelle aubaine pour offrir aux Bouygues, Alcatel, Vivendi, de toutes les grandes puissances de nouvelles sources de profits, avec les contrats de grands chantiers, dont on nous dira qu’ils sont destinés à alléger les souffrances des peuples.

Au bout du compte, c’est un rôle clair des armées impérialistes que de créer des têtes de pont au profit des intérêts capitalistes.

Sous le masque de la moralité, de la civilisation, et autres fariboles (ce n’est certes pas une nouveauté que les expéditions guerrières cherchent à se donner l’apparence de missions civilisatrices...), ce sont les diktats brutaux de la domination impérialiste qui s’imposent.

Pas plus dans la « paix » que dans la guerre, il n’y a de « bonne » politique (bonne pour les peuples, s’entend) à espérer de l’impérialisme. Cela fait des décennies que l’impérialisme a engendré la situation inextricable que connaissent les Balkans, et il n’y a pas de bonne « solution » impérialiste susceptible de les en sortir et bien sûr, moins que tout autre celle d’une intervention militaire extérieure !

Ce sont les possédants, leurs politiciens et leurs appareils militaro-policiers qui, appuyés par leurs maîtres à la tête des grandes puissances, entraînent les peuples dans des guerres fratricides et stériles, qui les condamnent à la peur et à la haine, dans la spirale de la régression portée par les idéologies réactionnaires dont ils se servent. Ce sont eux, et les racines économiques et sociales de leur pouvoir, qu’il faut abattre et éradiquer.

Y compris pour jeter les bases d’une résolution harmonieuse des problèmes nationaux.

Sous la domination de l’impérialisme, toute apparence d’amorce de « solution » pour un peuple quelconque des Balkans se referme aussitôt comme un piège, au moins une menace, sur celui d’à côté. Il faut toute l’inhumanité de ce système pour que le mélange des populations soit, au lieu d’une richesse collective, le malheur de toute une région.

Et c’est pourquoi la seule possibilité d’une reconnaissance satisfaisante des droits nationaux et culturels des peuples résiderait dans leur libre fédération, sur la base de l’autodétermination et du respect de tous, dans le cadre d’une organisation de l’économie au service de la collectivité humaine. Mais autant dire que cette perspective ne pourra s’ouvrir que lorsque les peuples exploités des Balkans auront retrouvé la conscience de leurs intérêts de classe et des organisations politiques pour l'incarner. Et il ne pourront la retrouver qu’en s’opposant à l’emprise politique et à l’influence idéologique des bourgeoisies nationales et à celles des bourgeoisies impérialistes, même lorsque celles-ci prétendent intervenir au nom de la démocratie ou des droits de l’homme.23

 

 

Propagande de guerre

Lors de de la guerre du Kosovo, des rumeurs concernant un plan d'épuration ethnique à grande échelle mené au Kosovo (plan Fer-à-cheval) circulèrent dans les médias occidentaux. Ces rumeurs se révélèrent par la suite infondées, bien qu'étant à l'origine de l'intervention militaire de l'OTAN.24

 

Les règles de la propagande de guerre

Comment les médias occidentaux ont-ils couvert les diverses guerres qui ont suivi la première guerre du Golfe ? Peut-on dresser des constats communs ? Existe-t-il des règles incontournables de « propagande de guerre » ? Oui.

 

1. Cacher les intérêts. Nos gouvernements se battent pour les droits de l’homme, la paix ou quelque autre noble idéal. Ne jamais présenter la guerre comme un conflit entre des intérêts économiques et sociaux opposés.
2. Diaboliser. Pour obtenir le soutien de l’opinion, préparer chaque guerre par un grand médiamensonge spectaculaire. Puis continuer à diaboliser l’adversaire particulièrement en ressassant des images d’atrocités.
3. Pas d’Histoire ! Cacher l’histoire et la géographie de la région. Ce qui rend incompréhensibles les conflits locaux attisés, voire provoqués par les grandes puissances elles-mêmes.
4. Organiser l’amnésie. Éviter tout rappel sérieux des précédentes manipulations médiatiques. Cela rendrait le public trop méfiant.

 

Règle n° 1. Cacher les intérêts.

La règle la plus fondamentale de la propagande de guerre, c’est de cacher que ces guerres sont menées pour des intérêts économiques bien précis, ceux des multinationales. Qu’il s’agisse de contrôler les matières premières stratégiques ou les routes du pétrole et du gaz, qu’il s’agisse d’ouvrir les marchés et de briser les États trop indépendants, qu’il s’agisse de détruire tout pays pouvant représenter une alternative au système, les guerres sont toujours économiques en définitive. Jamais humanitaires. Pourtant, à chaque fois, c’est le contraire qu’on raconte à l’opinion.
La première guerre contre l’Irak a été présentée à l’époque comme une guerre pour faire respecter le droit international. Alors que les véritables objectifs, exprimés dans divers documents – même pas internes – du régime US étaient :

1. Abattre un régime qui appelait les pays arabes à s’unir pour résister à Israël et aux États-Unis.
2. Garder le contrôle sur l’ensemble du pétrole du Moyen-Orient.
3. Installer des bases militaires dans une Arabie Saoudite déjà réticente. Il est très instructif, et cocasse, de relire aujourd’hui les nobles déclarations faites à l’époque par la presse européenne européenne sur les nobles motivations de la première guerre du Golfe.

De tout cela, zéro bilan.

Les diverses guerres contre la Yougoslavie ont été présentées comme des guerres humanitaires. Alors que, selon leurs propres documents, que chacun pouvait consulter, les puissances occidentales avaient décidé d’abattre une économie trop indépendante face aux multinationales, avec d’importants droits sociaux pour les travailleurs. Le vrai but était de contrôler les routes stratégiques des Balkans (le Danube et les pipe-lines en projet), d’installer des bases militaires (donc de soumettre la forte armée yougoslave) et de coloniser économiquement ce pays. Actuellement, de nombreuses informations sur place confirment une colonisation éhontée par les multinationales dont US Steel, le pillage des richesses du pays, la misère croissante qui s’ensuit pour la population. Mais tout cela reste soigneusement caché à l’opinion internationale. Tout comme les souffrances des populations dans les divers autres pays recolonisés.
L’invasion de l’Afghanistan a été présentée comme une lutte anti-terroriste, puis comme une lutte d’émancipation démocratique et sociale. Alors que, là aussi, des documents US parfaitement consultables révélaient de quoi il s’agissait. 1. Construire un pipe-line stratégique permettant de contrôler l’approvisionnement de tout le sud de l’Asie, continent décisif pour la guerre économique du 21ème siècle. 2. Établir des bases militaires US au centre de l’Asie. 3. Affaiblir tous les « rivaux » possibles sur ce continent - la Russie, l’Iran et surtout la Chine - et les empêcher de s’allier.
On pourrait analyser pareillement comment on nous cache soigneusement les véritables enjeux économiques et stratégiques des guerres en cours ou à venir : Colombie, Congo, Cuba, Corée... Bref, le tabou fondamental des médias, c’est l’interdiction de montrer que chaque guerre sert toujours des multinationales bien précises. Que la guerre est la conséquence d’un système économique qui impose littéralement aux multinationales de dominer le monde et de le piller pour empêcher ses rivaux de le faire.

 

Règle N°2. Diaboliser.

Chaque grande guerre commence par un grand médiamensonge qui sert à faire basculer l’opinion pour qu’elle se range derrière ses gouvernants.
- En 1965, les États-Unis déclenchent la guerre du Vietnam en inventant de toutes pièces une attaque vietnamienne contre deux de leurs navires (incident « de la baie du Tonkin »).
- Contre Grenade, en 83, ils inventent une menace terroriste (déjà !) qui viserait les USA.
- La première agression contre l’Irak, en 1991, est « justifiée » par un prétendu vol de couveuses dans une maternité de Koweït City. Médiamensonge fabriqué de toutes pièces par la firme US de relations publiques Hill & Knowlton.
- De même, l’intervention de l’Otan en Bosnie (95) sera « justifiée » par des récits truqués de « camps d’extermination » et des bombardements de civils à Sarajevo, attribués aux Serbes. Les enquêtes ultérieures (tenues secrètes) montreront pourtant que les auteurs étaient en fait les propres alliés de l’Otan.
- Début 99, l’attaque contre la Yougoslavie sera « justifiée » par une autre mise en scène : un prétendu « massacre de civils » à Racak (Kosovo). En réalité, un combat entre deux armées, provoqué par les séparatistes de l’UCK. Ceux que les responsables US qualifiaient de « terroristes » au début 98 et de « combattants de la liberté » quelques mois plus tard.
- La guerre contre l’Afghanistan ? Plus fort encore, avec les attentats du 11 septembre. Sur lesquels toute enquête sérieuse et indépendante sera étouffée, pendant que les faucons de l’administration Bush se précipiteront pour faire passer des plans d’agression, préparés depuis longtemps, contre l’Afghanistan, l’Irak et quelques autres.
Chaque grande guerre commence par un médiamensonge de ce type : des images atroces prouvant que l’adversaire est un monstre et que nous devons intervenir pour une « juste cause ».
Pour qu’un tel médiamensonge fonctionne bien, plusieurs conditions sont nécessaires : 1. Des images épouvantables. Truquées si nécessaire. 2. Les marteler plusieurs jours, puis prolonger par des rappels fréquents. 3. Monopoliser les médias, exclure la version de l’autre camp. 4. Écarter les critiques, en tout cas jusqu’au moment où il sera trop tard. 5. Qualifier de « complices », voire de « révisionnistes » ceux qui mettent en doute ces médiamensonges.

 

Règle N° 3. Pas d’Histoire !

Dans tous les grands conflits de ces dernières années, les médias occidentaux ont caché à l’opinion les données historiques et géographiques essentielles pour comprendre la situation des régions stratégiques concernées.
En 1990, on nous présente l’occupation du Koweït par l’Irak (qu’il ne s’agit pas ici de justifier ou d’analyser) comme une « invasion étrangère ». On « oublie » de dire que le Koweït avait toujours été une province de l’Irak, qu’il en a été séparé en 1916 seulement par les colonialistes britanniques dans le but explicite d’affaiblir l’Irak et de garder le contrôle de la région, qu’aucun pays arabe n’a jamais reconnu cette « indépendance », et enfin que le Koweït est juste une marionnette permettant aux États-Unis de confisquer les revenus du pétrole.
En 1991, en Yougoslavie, on nous présente comme de gentils démocrates « victimes » deux dirigeants extrémistes, racistes et provocateurs, que l’Allemagne a armés avant la guerre : le Croate Franjo Tudjman et le Bosniaque Alia Izetbegovic. En cachant qu’ils renouent avec le plus sinistre passé de la Yougoslavie : le génocide anti-serbe, anti-juif et anti-rom de 41-45. On présente aussi les populations serbes de Bosnie comme des envahisseurs alors qu’elles y vivaient depuis des siècles.
En 1993, on nous présente l’intervention occidentale en Somalie comme « humanitaire » en cachant soigneusement que des sociétés US ont acheté le sous-sol pétrolifère de ce pays. Et que Washington entend contrôler cette région stratégique de la « Corne de l’Afrique » ainsi que les routes de l’Océan Indien.
En 1994, on nous présente le génocide rwandais en faisant silence sur l’histoire de la colonisation belge et française. Laquelle avait délibérément organisé le racisme entre Hutus et Tutsis pour mieux les diviser.
En 1999, on nous présente le Kosovo comme une terre envahie par les Serbes. On nous parle de « 90 % d’Albanais, 10 % de Serbes ». Passant sous silence la forte diminution du nombre des Serbes lors du génocide commis dans cette province durant la Seconde Guerre mondiale, puis durant l’administration albanaise de la province (années 80). On escamote aussi l’existence au Kosovo de nombreuses minorités (Roms, Juifs, Turcs, Musulmans, Gorans, etc...). Minorités dont « nos amis » de l’UCK avaient programmé le nettoyage ethnique, qu’ils ont ensuite réalisé sous les yeux et avec la bénédiction de l’Otan.
En 2001, on crie haro sur les talibans, régime certes peu défendable. Mais qui les a amenés au pouvoir ? Qui les a protégés des critiques des organisations des droits de l’homme afin de pouvoir construire avec eux un juteux pipeline transcontinental ? Et surtout, au départ, qui a utilisé le terrorisme de ben Laden pour renverser le seul gouvernement progressiste qui avait émancipé la paysannerie et les femmes ? Qui a ainsi rétabli la pire terreur fanatique en Afghanistan ? Qui, sinon les États-Unis ? De tout ceci, le public ne sera guère informé. Ou trop tard.
La règle est simple. Occulter le passé permet d’empêcher le public de comprendre l’histoire des problèmes locaux. Et permet de diaboliser à sa guise un des protagonistes. Comme par hasard, toujours celui qui résiste aux visées néocoloniales des grandes puissances.

 

Règle N° 4. Organiser l’amnésie.

Lorsqu’une grande puissance occidentale prépare ou déclenche une guerre, ne serait-ce pas le moment de rappeler les grands médiamensonges des guerres précédentes ? D’apprendre à déchiffrer les informations transmises par des états-majors ô combien intéressés ? Cela s’est-il produit à l’occasion des diverses guerres des années 90 ? Jamais. À chaque fois, la nouvelle guerre devient la « guerre juste », plus blanche encore que les précédentes, et ce n’est pas le moment de semer le doute.
Les débats seront pour plus tard. Ou jamais ? Un cas flagrant : un super-menteur a été pris la main dans le sac, en flagrant délit de médiamensonge. Alastair Campbell, chef de la « communication » de Tony Blair, a dû démissionner quand la BBC a révélé qu’il avait truqué les informations sur les prétendues armes de destruction massive. Ceci a-t-il provoqué un débat sur les précédents exploits du dit Campbell ? N’aurait-il pas été intéressant d’expliquer que toute notre information sur le Kosovo avait été concoctée par ce même Campbell ? Que cela méritait certainement un bilan et une réévaluation de l’information donnée sur la guerre contre la Yougoslavie ? Il n’en a rien été.25

 

 

Ainsi, la propagande de guerre est utilisée pour déguiser les intérêts des États-Unis et de ses alliés de l’OTAN, en objectifs altruistes visant à aider des États faibles.

 

OTAN = 15x20x1x14 = 4200

 

4200 = 20 04

 

Adolf Hitler est né un 20 04 (20 avril).

 

Dieu nous montre le vrai visage de l'OTAN en nous faisant comprendre que cette organisation politico-militaire est le bras armé du nazi-capitalisme. « Elle a été créé comme une machine de guerre des puissances impérialistes contre l’URSS à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’URSS disparue, l’OTAN demeure en tant qu’instrument de domination militaire des puissances impérialistes contre les peuples.

''Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage'', disait Jaurès. Mais même en dehors des épisodes guerriers, les gouvernements impérialistes font supporter aux peuples tout le poids du militarisme et des dépenses d’armement gigantesques qui, malgré la disparition de l’URSS, continuent à s’accroître. » 26

Selon Andrew Bacevich, « si Clinton est intervenu en Bosnie en 1995 et a bombardé la Serbie en 1999, ce n'est pas, ''comme on l'a prétendu, pour mettre fin à la purification ethnique ou réagir à un cas de conscience, mais pour prévenir toute menace dirigée contre la cohésion de l'OTAN et la crédibilité de la puissance américaine''. On se souciait peu de la souffrance des Kosovars. La finalité des bombardements de l'OTAN était ''de donner une leçon concrète à tout État européen qui se croirait dispensé des règles de l'après-guerre froide'' établies par Washington. Ce qui comptait, c'était ''d'affirmer la position dominante des États-Unis dans une Europe qui était unifiée, intégrée et ouverte''. Dès le départ, ''les architectes de la guerre ont compris (qu')elle avait pour objectif de raffermir la suprématie américaine'' en Europe et ''de prévenir la perspective intolérable d'une glissade du continent'', probablement hors du contrôle des États-unis.

Quatre ans plus tard, le Kosovo n'intéressait plus ni l'Europe ni les États-unis alors que la moitié des kosovars vivaient dans la pauvreté. » 27

 

« Depuis le début du siècle, ce sont principalement les membres de l’OTAN qui ont semé la terreur et la mort sur cette planète. Ils l’ont fait directement ou par procuration. Le bras militaire de l’Occident exécute une veille permanente aux intérêts des pays membres et n’hésite pas à intervenir, avec les armes, pour les sauvegarder et ce peu importe les conséquences sur les établissements humains et sur les peuples affectés. Des pays détruits, des milliers de morts et des sociétés désintégrées. Pour justifier aux yeux de l’opinion publique ses interventions l’OTAN procède de la manière suivante : Cette approche ou ce modèle opérationnel qui sera désormais suivi pour évincer du pouvoir tout leader ou tout régime politique infidèle semble se définir ainsi : Infiltration dans les réseaux sociaux de messages faisant appel au renversement du pouvoir en place et déstabilisation des institutions nationales ; accusations de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité logées contre le Président du pays et son régime devant être évincé du pouvoir ; constitution à l’étranger d’un gouvernement provisoire rendu légitime par une reconnaissance formelle de la part des gouvernements occidentaux ; résolution soumise et approuvée par le Conseil de sécurité de l’ONU autorisant le recours à la force armée contre le régime en place dans le but de ''sauver'' des vies humaines ; création d’une zone d’exclusion aérienne (moyen utilisé dans la guerre contre la Libye), demandes répétées au Président ou au Premier ministre de quitter illico le pouvoir, demandes accompagnées par des menaces de sanctions; adoption de sanctions économiques et politiques ; interventions armées aériennes et terrestres ; reconnaissance de la victoire obtenue par les combattants maintenant perçus par l’Occident comme étant des héros et même des ''révolutionnaires''.

Comment pouvons-nous ne pas rester indifférents devant ce panorama qui afflige l’humanité toute entière ? » 28

Étant donné que l’OTAN n’amène que destruction, insécurité et misère, il doit être aboli.

 

L'OTAN a été créé le 4 avril 1949.

 

4 avril = 44

 

Le chef-lieu du département 44 est la ville de NANTES.

 

NANTES = SATAN

 

Le chef-lieu du département 49 est la ville d'ANGERS.

 

ANGERS = ANGE

 

La propagande de guerre fait passer l'OTAN pour un ANGE en faisant croire aux citoyens que cette organisation intervient militairement pour secourir les peuples. C'est un mensonge car Dieu nous révèle que l'OTAN est SATAN : c'est le bras armé du nazi-capitalisme et ses interventions militaires sont responsables de l'escalade des tensions et de la guerre. Il est donc urgent de tuer démocratiquement SATAN pour l'empêcher définitivement de nuire.

 

 

Dissolution définitive de la Yougoslavie

Le 4 février 2003, la Yougoslavie restreinte cesse définitivement son existence : le Parlement accepte la création d’une nouvelle fédération aux liens très lâches, limitée aux deux États restants, sous le nom de Serbie-et-Monténégro. À la suite de l’indépendance du Monténégro, proclamée le 3 juin 2006, le Parlement serbe adopte dès le 5 juin 2006 une déclaration faisant officiellement de l’État serbe le « successeur » de l’ancien État commun de Serbie-et-Monténégro, ce qui équivaut de facto à proclamer l’indépendance de la Serbie et à reconnaître celle du Monténégro. Le 15 juin 2006, l’ex-ministre fédéral des Affaires étrangères Vuk Drašković, devenu ministre des Affaires étrangères de Serbie, reconnaît officiellement l’indépendance du Monténégro et signe le 22 juin, avec son homologue monténégrin, un protocole d’accord pour l’établissement de relations diplomatiques entre les deux États.

Quant au Kosovo, son statut reste en suspens : occupé par la KFOR, c’est déjà un État albanais sur le terrain, mais officiellement, il fait encore partie de la Serbie. Celle-ci propose une large autonomie, l’UÇK revendique toujours l’indépendance et la réunion avec l’Albanie.

 

Le 17 février 2008, les kosovars albanophones (environ 90 % de la population du Kosovo) proclament unilatéralement l’indépendance du Kosovo. Les Serbes du Kosovo, ainsi que la Serbie, s’opposent farouchement à cette indépendance estimée illégale en raison entre autres de la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies qui soutient « la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Serbie au Kosovo ». En octobre 2008, l'Assemblée générale des Nations-Unies autorise la saisine de la Cour internationale de justice pour trancher la question de la légalité de cette indépendance. La Serbie a sur ce point de vue le soutien d'un grand nombre de pays des Nations-unies en premier lieu, la Russie, la Chine, le Brésil, l'Argentine, la Grèce et l'Espagne tandis qu'une autre partie de la communauté internationale guidée par les États-Unis suivis de l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et l'Italie, a reconnu le nouvel État. Les Serbes du Kosovo, majoritaires au nord de Mitrovica, refusent l'indépendance, sans pour autant réclamer leur rattachement à la Serbie, ce qui équivaudrait à une reconnaissance de jure d'un Kosovo détaché de la Serbie.

 

Vers l'adhésion à l'Union européenne

Le 22 décembre 2009, la Serbie effectue une demande d'adhésion formelle à l'Union européenne.

Le 25 octobre 2010, le Conseil des ministres fait franchir une première étape vers l'adhésion en annonçant la transmission de la candidature à la Commission européenne. Cette décision fait suite à la volonté d'apaisement des relations avec le Kosovo, que la Serbie a manifestée en signant à l'ONU une résolution appelant au « dialogue ».

Le 1er mars 2012, les 27 pays de l'Union européenne ont décidé d'octroyer à la Serbie le statut de candidat. 29

 

 

La Yougoslavie était tragique lorsqu'elle était divisée...

Les guerres de Yougoslavie furent les plus meurtrières en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. On estime que le bilan humain de ces guerres s'élève à 300 000 morts dont deux tiers de civils, s'accompagnant de 4 millions de personnes déplacées. 30

 

... et pourtant si talentueuse quand elle jouait en équipe

L’équipe de Yougoslavie de basket-ball était la sélection des meilleurs joueurs des États successifs qui ont connu la dénomination officielle de Yougoslavie. Elle a existé jusqu’en 2003.

Jusqu’à la guerre de Yougoslavie, cette sélection, qui regroupait des joueurs venant de Bosnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine, Serbie-et-Monténégro et Slovénie, était l’une des trois nations majeures du basket-ball mondial avec les États-Unis et l’Union soviétique ; depuis l’indépendance des pays l’ex-Yougoslavie jusqu’en février 2003, elle conserva sa dénomination d’équipe de Yougoslavie.

La première génération dorée yougoslave se présente lors des années soixante-dix. Le cinq yougoslave, qui possède en Krešimir Ćosić, Mirza Delibašić, Dražen Dalipagić et Dragan Kicanović, remporte les titre européens de 1975 et 1977 avant de remporter le deuxième titre de l'histoire du basket yougoslave en 1978. Ćosić était déjà l'un des principaux artisans de la victoire lors du premier titre mondial à Ljubljana en 1970. En 1976, cette génération échoue en finale des jeux de Montréal avant le titre mondial de 78 et enfin le titre olympique à Moscou en 1980.

Mais la plus grande génération se situe dans les années 1980 et début des années 1990. La Yougoslavie voit apparaître les talents de Dražen Petrović, Vlade Divac, Toni Kukoč, Predrag Danilović, Dino Radja ou Žarko Paspalj. Cette génération est couronnée de deux titres européens et un titre mondial en 1990. Mais la rencontre que tous les amateurs de basket attendaient n'aura finalement jamais lieu ; les guerres yougoslaves vont disloquer une équipe de talents que l’on attendait de voir face à la Dream Team américaine lors des jeux de Barcelone. 31

 

Le sport comme ciment national dans la Yougoslavie de Tito

Le système communiste encadre la pratique sportive, il la développe chez les jeunes et les femmes. Les clubs sont tous liés à différents appareils d’État comme l’armée (Partizan), les chemins de fer (Željezničar), ou les mines (Rudar). Ils sont subventionnés, et permettent d’attirer les meilleurs sportifs pour une ligue de qualité. Au basket, les joueurs avaient interdiction de quitter le territoire avant 27 ans, ce qui garantissait d’un côté la qualité de la ligue, et le renouvellement des générations de l’autre. D’autre part, la Yougoslavie de Tito est placée sous le signe de la fraternité et de l’unité de tous les peuples yougoslaves. Les équipes nationales ont alors joué le rôle de ciment national. Elles étaient l’illustration de l’idée de Tito : ce n’est que par la fraternité et l’unité que les peuples yougoslaves peuvent être maîtres de leur destin, et compter dans le monde. La péréquation des moyens mis en œuvre dans toutes les républiques, un soin important apporté à la composition des équipes qui respecte la pluralité des peuples, et surtout la priorité absolue accordée à l’équipe nationale, sont autant d’élément qui ont permis au basket yougoslave de disposer d’un cadre strict et favorable dans lequel les gens du sport ont pu théoriser de façon autonome un modèle sportif, stratégique, et philosophique de basket.

Car la grande spécificité du modèle yougoslave, par rapport au modèle soviétique par exemple, c’est l’autonomie dont ont pu jouir les fédérations sportives, en particulier la fédération de basket. Le premier grand président de la fédération, Danilo Knežević, était un colonel de l’Armée, féru de football mais totalement ignorant du basket. Il a constitué une garde rapprochée afin de prendre les meilleures décisions possibles, et a inauguré le slogan qui a toujours fait la force du modèle yougoslave : « le basket aux basketteurs ». Dans son équipe, les quatre piliers du basket. Radomir Šaper dirige la commission du jeu, Popović est secrétaire général et directeur de la télévision de Belgrade qui diffuse pour la première fois le basket en 1958 pour la première médaille yougoslave, Stanković est vice-président, et enfin Aca Nikolić est l’entraîneur de l’équipe nationale de 1950 à 1965, pour les premiers succès des années 1960.

 

Un modèle philosophique et tactique

En quoi consiste ce modèle ? Dans un premier temps, aller voir ce qui se fait de mieux à l’étranger. Nikolić voyage aux États-Unis, en Argentine, il écrit un livre destiné aux entraîneurs de ce qu’il a vu, Šaper fait venir des entraîneurs français et américains pour animer des séminaires. Ensuite, apprendre tout seul, faire des expérimentations, tâtonner, faire appel à sa propre créativité. Dans son livre Under the basket, le journaliste Aleksandar Tijanić cite une conversation dans laquelle Moka Slavnić, grand joueur des années 1970, disait ceci : « notre force, c’est que nos meilleurs joueurs n’ont pas été formatés dans un moule unique, ils ont découvert seuls les secrets du basket. C’est seulement après ça qu’ils sont pris en main par des coaches-experts pour devenir des grands joueurs. Kićanović a appris les bases en jouant seul au bord de la Morava, il ne ressemble à aucun autre joueur. Pareil pour Krešimir Ćosić qui a joué pendant des milliers d’heures seul à Zadar ».

Une fois entre les mains des meilleurs coaches, l’apprentissage du basket yougoslave pouvait commencer. Celui-ci est fondé sur un certain nombre de principes philosophiques et de jeu très simples : une certaine créativité des joueurs mais une primauté du collectif sur l’individu, jeu de zone au lieu de marquage individuel, camaraderie, solidarité, attention extrême au détail, travail éreintant et discipline de fer pendant les entraînements. Ces principes émanent d’une part de ce qu’était la Yougoslavie de Tito, et tient compte d’autre part des caractéristiques physiques des Yougoslaves. La vitesse, l’explosivité n’étaient pas vraiment dans leur palette physique contrairement aux Américains. Il a fallu pallier cela en misant tout sur un collectif et des automatismes huilés à la perfection, et sur des amis heureux de jouer au basket ensemble.

 

Savoir-faire, culture et infrastructures

Si l’on ajoute à cela l’attention portée aux jeunes, et l’enthousiasme des pionniers, on récolte au bout de 15 ans d’efforts les premiers fruits avec une première génération exceptionnelle dans les années 1960 conduite par Aca Nikolić avec Krešimir Ćosić, Radivoj Korać, Ivo Daneu etc.. À la clé, de multiples médailles d’argent dont celles obtenue aux JO de 1968. La Yougoslavie avait acquis le savoir-faire pour être une grande nation du basket mondial, du haut de ses 20 millions d’habitants.

Il restait à acquérir la culture du basket, et les infrastructures nécessaires au développement de sa pratique. Le tournant décisif en ce sens est le championnat du monde organisé à Ljubljana en 1970, et dont les matchs sont diffusés à la télévision. Pour l’occasion, Ljubljana se dote d’une salle de basket, une première en Yougoslavie, avant que toutes les grandes villes n’en soient également équipées. Endeuillés par le décès accidentel de Radivoj Korać, les Yougoslaves mettent un point d’honneur à remporter leur premier titre mondial, sous les yeux ravis du Maréchal Tito.

Toute la Yougoslavie se prend alors de passion pour ce sport. Les matchs de la ligue, la plus relevée d’Europe, sont diffusés tous les samedis à 17h, c’est le « subota u 5 », rendez-vous incontournable pour des millions de yougoslaves, en particulier les jeunes. Pendant ce temps-là, une seconde génération exceptionnelle, Delibašić, Dalipagić, Slavnić, Kićanović, et toujours Ćosić écrase tout sur son passage dans les années 1970 avec en point d’orgue un titre mondial en 1978, et un titre olympique en 1980. Les enfants qui ont vu ces exploits s’appellent Vlade Divac, Toni Kukoč, Dražen Petrović, Žarko Paspalj, Zoran Radović, et celui qui était encore un apprenti entraîneur, Dušan Ivković. Dans un pays qui a acquis la culture de basket, qui aime ce sport et le pratique ardemment, ils seront la troisième génération exceptionnelle du basket yougoslave qui régnera sur le basket mondial à la fin des années 1980, et jusqu’à la disparition de la Yougoslavie en 1991, ironiquement célébrée par un dernier titre de champion d’Europe.

Aujourd’hui encore, les spécialistes se demandent, comme en football, ce qu’un match entre cette Yougoslavie et la Dream Team américaine, aurait donné aux JO de 1992.

 

Quel héritage ?

De nos jours, la Croatie semble avoir perdu cette culture du basket. Les meilleurs coaches étaient très majoritairement serbes, et les Croates se sont progressivement tournés vers le handball. L’héritage du basket yougoslave est entre les mains de la Serbie qui, avec ses 7 millions d’habitants et malgré un manque d’investissement public qui devient préoccupant, tient la dragée hautes aux meilleures nations du basket mondial. On l’a vu aux championnats d’Europe 2009 où, sans ses joueurs NBA et avec des jeunes sans beaucoup d’expérience internationale comme Teodosić, elle a remporté la médaille d’argent. On l’a surtout vu avec la campagne d’Euroleague du Partizan Belgrade qui, avec un budget ridicule, et ses meilleurs joueurs qui partent chaque saison, est parvenu à se hisser parmi les quatre meilleurs clubs d’Europe, lors de la saison 2009-2010. Cette saison-là, au Partizan, le jeu ne s’est pas américanisé avec Mc Calebb, c’est ce dernier qui a adapté son jeu au basket yougoslave.

Savoir-faire et culture, c'est la le secret de la réussite du basket serbe,et probablement l'un des legs les plus précieux de la Yougoslavie de Tito. 32

 

 

Divisés, les Yougoslaves ont connu la barbarie mais unis, en se passant la balle, ils régnaient collectivement sur l'Europe et sur le monde.

 

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Lorsque notre parti politique arrivera au pouvoir, nous devrons prendre exemple sur l'équipe de basket de Yougoslavie. D'abord, fixer des règles strictes : « Les joueurs avaient interdiction de quitter le territoire avant 27 ans, ce qui garantissait d’un côté la qualité de la ligue, et le renouvellement des générations de l’autre. »

Ainsi, nous devrons interdire les délocalisations afin que nos entreprises ne quittent plus le territoire et restent entre nos mains de génération en génération.

« La vitesse, l’explosivité n’étaient pas vraiment dans la palette physique des Yougoslaves contrairement aux Américains. Il a fallu pallier cela en misant tout sur un collectif et des automatismes huilés à la perfection, et sur des amis heureux de jouer au basket ensemble. »

Nos PME – Petites et Moyennes Entreprises – n'ont pas l'explosivité des multinationales américaines, nous devrons palier cette faiblesse en misant sur un collectif et des automatismes huilés à la perfection, en boycottant par exemple Nike et Coca Cola afin de les remplacer par nos marques révolutionnaires 100 % solidaires. Notre force reposera ainsi sur notre collectif et le bonheur de vouloir jouer dans la même équipe.

« La grande spécificité du modèle yougoslave, par rapport au modèle soviétique par exemple, c’est l’autonomie dont ont pu jouir les fédérations sportives, en particulier la fédération de basket. »

La grande spécificité de notre modèle économique par rapport au nazi-capitalisme sera l'autonomie de nos travailleurs avec la mise en place de l'autogestion.

« L'autogestion sociale généralisée consiste à proposer aux travailleurs dans leur entreprise et aux citoyens dans leur commune, de prendre en charge la gestion de leurs propres affaires.(...) L'autogestion sociale, c'est le contraire du monde sans couleur dans lequel nous vivons. L'autogestion n'existe qu'à partir du moment où elle devient l'affaire de tous. Elle est la forme la plus démocratique de société : la majorité prend le contrôle des choix économiques, ce qui n'a pas été le cas des entreprises nationalisées jusqu'à maintenant. Cela implique donc de rompre avec la propriété privée des moyens de production. Avec ce nouveau fonctionnement, les entreprises ne produiraient qu'en fonction des besoins estimés par la population elle-même. Dans certains services publics, la gestion pourrait même associer les salariés de ces entreprises et les usagers de ces mêmes services. Les entreprises seraient gérées par leurs travailleurs et leurs usagers, conformément aux grandes orientations anticipées de biens, de richesses et de services. Ces objectifs seraient établis par l'ensemble des citoyens organisés de la base au sommet. Évidemment, tout cela repose sur une organisation ambitieuse de la population. L'autogestion sociale ne peut être planifiée que grâce à l'existence d'une vraie démocratie : à l'intérieur de l'entreprise, contre le despotisme de la hiérarchie, à l'extérieur dans le respect des choix de la société.(...) Nous serions libérés de la concurrence qui existe entre les travailleurs, savamment entretenue par le système capitaliste qui crée le chômage. De nouvelles formes de garanties et de sécurité de l'emploi prendraient tout leur sens : plus de licenciement, garantie de formation, de revenu et de nouvel emploi si telle ou telle activité venait à disparaître. La fin de la précarité, la suppression de l'éventail des salaires et la simplification des barèmes assureraient transparence et justice dans les rémunérations. La sphère du marché serait limitée à un secteur de petites entreprises de distribution et de service aux particuliers. On peut imaginer que, de leur côté, les exploitations agricoles auraient un statut garantissant un revenu décent, déconnecté des mouvements de plus en plus chaotiques du marché. ''Le patron a besoin de toi, mais tu n'as pas besoin de lui ! '' : ce slogan n'est pas une affirmation vide de sens. Même si l'autogestion n'a jamais été généralisée à une société ou un pays, l'Histoire est truffée d'exemples qui prouvent son efficacité : lorsque les patrons désertent les entreprises qui ne sont plus rentables ou qu'ils ne peuvent plus les diriger, il n'est pas rare que les salariés s'efforcent alors de contrôler la production et de remettre l'usine en marche. Les salariés ont suffisamment d'expérience, de savoir-faire, de ''culture d'entreprise'' pour se passer des patrons et gérer eux-mêmes l'économie. La richesse des entreprises, c'est avant tout les salariés. C'était d'ailleurs le sens du slogan des ouvriers et des ouvrières de l'usine des montres Lip en 1973 : ''On contrôle, on fabrique, on vend, on se paie.'' Au Brésil, les paysans ''sans-terre'' établissent et gèrent eux-mêmes des coopératives sur les terres qu'ils réquisitionnent aux grands propriétaires. Mais les tentatives d'autogestion sont souvent vouées à l'échec, si elles ne sont pas généralisées. » 33

« Le slogan qui a toujours fait la force du modèle yougoslave était ''Le basket aux basketteurs''. »

Le slogan qui fera la force du modèle humaniste français sera : « L'entreprise aux travailleurs ».

Le modèle yougoslave consistait à aller voir à l'étranger ce qui se faisait de mieux puis « apprendre tout seul, faire des expérimentations, tâtonner, faire appel à sa propre créativité ».

Nous devrons ainsi nous inspirer des expériences alternatives au capitalisme libéral qui ont réussi dans le monde tout en expérimentant notre propre modèle économique. Nous prendrons notes des erreurs commises lorsque l'autogestion a été mise en place par Tito en Yougoslavie ou en 1973 par les salariés de Lip. Concernant l'expérience yougoslave, Bokanovtich constate : « L'autogestion a suscité en pratique un énorme appareil bureaucratique et bloqué le développement économique, dissimulant le contrôle du parti sur tous les aspects de la vie politique et économique.(...) Le problème tenait au fait que le modèle instauré en haut du pouvoir se reproduisait fidèlement à tous les ''étages'' inférieurs de la structure dirigeante. Les niveaux inférieurs de pouvoir se transformèrent conformément aux descriptions confuses de Kardelj de la ''collectivité autogestionnaire'', en une hiérarchie bureaucratique corrompue et aux contours impressionnants. »34

C'est pourquoi nous devons nous habituer dès maintenant à créer et autogérer nous-même des entreprises car lorsque notre candidat(e) sera élu(e), nous prendrons immédiatement les rênes de l'économie afin de ne pas laisser une élite bureaucratique diriger à notre place comme ce fut le cas en Yougoslavie. Concernant l'expérience autogestionnaire des travailleurs de Lip, Olivier Besancenot tire cette conclusion : « À Lip, l'expérience a pris fin car les salariés ne pouvaient durablement contrôler l'approvisionnement et la distribution de leur production. C'est pour cette raison que l'autogestion ne peut pas se contenter simplement de remettre en cause le droit de propriété privée dans une seule entreprise. La population ne peut gérer l'économie que si ses choix et ses décisions ne sont pas contrecarrés par une minorité qui détient le pouvoir et la richesse. Cela implique d'en finir avec le pouvoir des classes dominantes et celui de la vieille machine d'État pour reconstruire de nouvelles institutions : des conseils ou des assemblées élus dans les entreprises et dans les communes constitueraient alors des formes de pouvoir populaire. L'autogestion, c'est la décision des travailleurs dans l'entreprise ou des citoyens dans la commune. Les questions qui relèvent d'un secteur professionnel, de la région ou du pays, sont confiées aux représentants de la volonté populaire. C'est la population qui décide. Il ne s'agit donc pas d'une simple addition de petits pouvoirs locaux. C'est un ensemble qui, à différentes étapes – locales, régionales, nationales ou professionnelles – donne à la société des rendez-vous réguliers pour trancher, arbitrer et contrôler. Un ensemble où l'arbitrage supérieur fait passer l'intérêt général avant les corporatismes locaux puisque chacun a lié son destin à celui d'un autre. Tout le monde se retrouve sur le même bateau. »35

Nous devons ainsi construire une société démocratique dans laquelle l'ensemble de la population détiendra le pouvoir économique entre les mains.

 

Dans son livre Under the basket, le journaliste Aleksandar Tijanić cite une conversation dans laquelle Moka Slavnić, grand joueur des années 1970, expliquait : « Notre force, c’est que nos meilleurs joueurs n’ont pas été formatés dans un moule unique, ils ont découvert seuls les secrets du basket. »

Nous devons ainsi rompre avec le néolibéralisme pour découvrir tous les secrets de l'économie en vivant nos propres expériences. Nous ne pouvons plus continuer à rester formatés par une élite qui est incapable de gérer l'économie. Il y a 30 ans, les Restos du Cœur servaient 70 000 repas par jour, aujourd'hui, ils en servent 1 million alors que les richesses se sont démultipliées dans notre pays depuis 30 ans, ce qui signifie que le néolibéralisme est un véritable désastre puisqu'il génère la misère en permettant à une minorité d'accaparer la majeure partie des richesses que l'ensemble de la société produit ; alors prenons collectivement le pouvoir en main et changeons radicalement de modèle économique.

 

Le basket yougoslave a régné sur l'Europe car les jeunes ont été formés par les meilleurs entraîneurs du pays.

« Une fois entre les mains des meilleurs coaches, l’apprentissage du basket yougoslave pouvait commencer. Celui-ci est fondé sur un certain nombre de principes philosophiques et de jeu très simples : une certaine créativité des joueurs mais une primauté du collectif sur l’individu, jeu de zone au lieu de marquage individuel, camaraderie, solidarité, attention extrême au détail, travail éreintant et discipline de fer pendant les entraînements. »

Donc désormais, nous devons sélectionner les meilleurs coaches et ne surtout pas engager ceux comme Nicolas Sarkozy qui augmentent leur salaire de 120 % pour diriger l'équipe.

Nous sommes fatigués d'appliquer le même système de JE qui repose sur le talent individuel d'un seul joueur : le capitaliste. Une fois que nous lui avons passé la balle, nous ne la revoyons plus car dans le système de JE du coach, le capitaliste est le seul à pouvoir marquer et c'est injuste puisque nous courrons plus que lui sur le terrain étant donné qu'il ne revient jamais en défense avec nous ; il ne transpire jamais ; il reste toujours en attaque, à attendre la balle pour pourvoir marquer. Nous sommes ses larbins et dès qu'il marque, la foule l'applaudit, toute la gloire est pour lui alors que nous, on nous applaudit jamais, on se fait même traiter de « terroristes », de « voyous » ou d'« illettrés » quand on conteste les choix du coach ; et le club n'a aucun respect envers nous, on nous vire du terrain dès que nous ne sommes plus assez productifs pour le coach et ce n'est pas un souci pour lui vu qu'il y a plein de joueurs sur le banc de touche qui attendent impatiemment notre défaillance pour prendre notre place. Quand il y a un changement sur le terrain, on ne tape jamais dans la main du joueur qu'on remplace car l'ambiance n'est pas bonne dans l'équipe, la concurrence est permanente et chaque joueur peut te poignarder dans le dos pour prendre ta place. Le responsable de cette situation est le coach, il n'a rien fait pour créer une cohésion d'équipe. On serait bien tentés de le limoger pour le remplacer par un coach qui nous promet de gagner du temps de jeu en virant de l'équipe les joueurs « étrangers » et ceux issus de l'immigration mais ce serait vraiment dégueulasse de gagner du temps de jeu de cette façon, nous refusons car nous voulons encore pouvoir nous regarder fièrement dans une glace.

Nous n'avons pas besoin de coaches pour gagner, nous allons nous autogérer en distribuant équitablement le temps de jeu. Olivier et Nathalie seront nos entraîneurs-joueurs, ils mouilleront le maillot avec nous tout en nous enseignant leur philosophie de jeu basé sur la primauté du collectif sur l’individu.

 

En appliquant un ingénieux système de jeu, les Yougoslaves ont remporté toutes les grandes compétitions mondiales de basket, des générations en or sont nées et toute la Yougoslavie s'est prise de passion pour ce sport.

Ces dernières années, le club du Partizan Belgrade possédait l'un des plus petits budgets des équipes engagées en Coupe d'Europe mais il réalisait souvent l'exploit de se qualifier pour les phases finales. Son succès repose sur la formation des jeunes, sur un sens inné du collectif et un public survolté. Il n'y a pas véritablement de « stars » dans cette équipe qui est majoritairement composée de jeunes formés ensemble depuis des années, et qui appliquent sur le terrain les préceptes que leurs coaches leurs ont inculqué dont notamment la discipline et le collectif. Car OUI, le collectif paie.

Tu verras, si tu as foi en Dieu et que tu suis les signes, le résultat sera à la hauteur de tes espérances.

Une fois que nous aurons pris le pouvoir en main, la France entière se passionnera pour le combat humaniste et nous jouerons alors en équipe pour prouver au reste du monde qu'une alternative au nazi-capitalisme est possible.

À travers le mot BALKANS, Dieu nous fait comprendre que QUAND on se passe la BALLE, on finit toujours par l'emporter.

 

BALKANS = 2x1x12x11x1x14x19 = 70224

70224 est le code commune de la ville d'ETUZ.

Les habitants d'ETUZ sont appelés les ETUZIENS.

ETUZIENS = TUE NEZIS

TUE NEZIS = TUE les NAZIS

Nous allons TUER les NAZIS qui dirigent le monde en jouant en équipe car la réussite de notre modèle économique s'exportera dans le monde entier. Les peuples nationaliseront alors sans indemnité LEURS entreprises et nous pourrons ainsi redistribuer équitablement les richesses de la Terre afin de sauver les pauvres de leur extermination programmée par le système capitaliste.

 

La capitale de la Serbie est BELGRADE.

BE L = 25 12

Le 25 12 (25 décembre) célèbre la naissance de Jésus.

GRADE = 7x18x1x4x5 = 2520

2520 = BET

BET = BETE

Dieu associe Jésus à la BÊTE car en laissant le pouvoir politique entre les mains de César, l'Alliance du VIN avec Jésus a permis au pouvoir de la BÊTE de régner.

GRADE = GARDE

Si tu GARDES l'Alliance du VIN, le pouvoir de la BÊTE restera intact.

BEL = 2x5x12 = 120

120 = SANS VIN

Dieu remplace l'Alliance du VIN par celle de l'EAU et il nous demande désormais de combattre le pouvoir de la BÊTE parce que nous avons atteint le plus haut GRADE de la barbarie : la pauvreté extermine un enfant toute les 5 secondes alors qu'il n'y a jamais eu autant de richesses sur Terre.

SERBIE = SERVIR la Bête ou SERVIR Dieu. Prends GARDE à toi si tu fais le mauvais SHOAH.

 

BELGRADE = 12x5x12x7x18x1x4x5 = 302400

302400 = 20 04 30

Adolf Hitler est né un 20 04 et il est mort un 30 04 donc Dieu te fait comprendre, à travers la naissance d'Adolf Hitler, que tu as le shoah de SERVIR la BÊTE en votant pour le nazi-capitalisme et ainsi permettre au RICHE de continuer à régner sur le monde ; ou SERVIR Dieu en votant pour instaurer un plafond de revenus à ne pas dépasser afin que plus personne ne puisse devenir RICHE – car Dieu te fait comprendre à travers la naissance d'Adolf Hilter, qu'il ne veut plus que le RICHE puisse naître.

RICHE = REICH

Dieu met en lumière la SERBIE car quand elle jouait collective dans le cadre de l'équipe nationale de Yougoslavie, elle déployait un jeu fantastique mais quand elle fut divisée, les guerres des Balkans ont été les plus meurtrières depuis la Seconde Guerre mondiale. Actuellement, le monde est divisé, la guerre économique mondiale oppose toutes les nations et la barbarie règne ainsi en maître sur la Terre ; mais Dieu nous fait comprendre que lorsque tous les peuples seront unis politiquement pour redistribuer équitablement les richesses de l'humanité, la barbarie cessera parce que des hommes qui se passent la balle ne s'entretuent pas, par conséquent, nous devons fonder une seule et même équipe, à l'image de l'équipe de basket de Yougoslavie.

 

BELGRADE = 20 04 30

 

Adolf Hitler est né un 20 04.

 

Le département 30 est celui du GARD.

 

GRADE = GARDE

 

Dieu te transmet le message suivant : « Ne GARDE pas Adolf Hitler au plus haut sommet de l'État ».

 

Le chef-lieu du GARD est la ville de NIMES qui est connue pour son célèbre PONT du GARD.

 

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est zzzzr-1.jpg.

 

Les nazi-capitalistes veulent supprimer les PONTS et les jours fériés afin de nous faire travailler toujours plus, ils nous disent que c'est la meilleure façon de GARDER notre emploi en gagnant de la « compétitivité » par rapport à nos concurrents « étrangers ».

NIMES = MINES

Dans le futur, les nazi-capitalistes ne pourront pas supprimer les PONTS si nous prenons le pouvoir en main dès maintenant afin d'inscrire dans la loi – avec les MINES de nos stylos – les mots « suppression de la propriété privée des moyens de production », « expropriation sans indemnité » et « autogestion ».

Lorsque nous aurons pris le contrôle de NOS entreprises, la crainte des délocalisations et du chômage sera enfin derrière nous.

Nous GARDERONS alors un emploi sans discontinuité jusqu'à ta retraite, et lorsque nous aurons pris le pouvoir en main, elle ne dépassera pas 60 ans.

Mais pour y parvenir, nous devons dès à présent construire des « PONTS » entre nous : en nous unissant politiquement.

Ne soyons plus les esclaves du nazi-capitalisme : écrivons NOTRE futur !

 

 

Situation de la Serbie en 2012-2013

La croissance prévue pour 2013 dépasse à peine 1 % après une nouvelle récession de 1.7 % en 2012. Or, lors de son élection en 2012, le nouveau gouvernement de coalition serbe avait promis au FMI que le déficit budgétaire tomberait à 3.6 %. Même revu à 6 % pour 2013, le déficit dépassera sans doute 7 % du PIB. Mais les mesures de gel des retraites et des salaires prônées par le FMI divisent la coalition au pouvoir, de même que la poursuite des privatisations ou l’introduction d’une plus grande flexibilité dans le code du travail. La crainte des protestations sociales se fait sentir, compte tenu de l’ampleur du chômage déjà existant (près de 25 %), après une forte chute des investissements et de la consommation depuis 2009 dans un pays où le salaire minimum (de 188 euros) est plus bas qu’en Chine (200 euros, selon une étude rapportée par Courriers des Balkans du 30 juillet 2013).

Globalement, la stratégie de croissance du Gouvernement est tournée vers les “gains de compétitivité” engendrés par la baisse des salaires. Mais, dans l’état actuel de l’économie, l’apport des exportations nettes à la croissance reste insuffisant, compte tenu de l’ampleur du marasme intérieur, en dépit du lancement de la production de l’usine FIAT de Kragujevac. D’autant plus que la politique monétaire de la banque centrale, cherchant par la hausse des taux d’intérêt à baisser l’inflation, a produit une appréciation du taux de change défavorable aux exportations. Un an après l’élection de Tomislav Nikoliċ, l’été 2013 a été marqué par des tractations sans fin et opaques pour un nouveau remaniement ministériel, écartant pour l’instant l’éventualité d’élections anticipées. Selon le Courriers des Balkans du 13 juillet 2012, les partis de la nouvelle majorité se sont en fait partagé, lors de leur élection, le contrôle des grandes administrations et des entreprises publiques : au Parti progressiste serbe (SNS) seraient revenus Telekom Srbija et la Banque nationale de Serbie, tandis que le Parti socialiste de Serbie (SPS) se serait vu attribuer Électricité de Serbie, les assurances Dunav et la Poste. Selon la même source, il revenait à « Régions unies de Serbie » (URS) la Komercijalna Banka et les Stations de ski de Serbie. Le dirigeant de l’URS, Mlađan Dinkiċ, grand argentier du gouvernement, est soutenu par les Émirats Arabes Unis avec qui il a négocié d’importants contrats. C’est ainsi que la compagnie Ethiad des Emirats a acheté 49 % des parts de JAT airways, devenue Air Serbia, et d’autres investissements sont escomptés.

En juin, la coalition s’est entendue pour ne pas introduire le gel des salaires, mais pour engager les privatisations de nombreuses entreprises publiques. Et elle a annoncé en août la nomination au ministère des Finances d’un jeune économiste de 29 ans, Lazar Krstiċ, employé du cabinet McKinsey. Il a annoncé un programme d’austérité ultra-libérale : liquidation ou vente de 179 entreprises publiques d’ici un an, réforme des pensions et du système de santé, flexibilité du travail, dans le cadre d’une coopération étroite avec le FMI et la Banque Mondiale. L’ouverture des négociations de candidature avec l’UE d’ici janvier 2014, et l’arrivée en Serbie de DSK comme conseiller du gouvernement (confirmée en septembre) ont fort peu de chance d’atténuer le risque d’explosions sociales produit par un tel programme. “Tahrir, Taksim, Konj” proclamaient en juillet 2013 des banderoles sur la place de la République dominée par un cheval (Konj). Alors que de nombreuses entreprises étaient en grève, 3000 jeunes chercheurs scientifiques exigeaient davantage de “justice sociale” devant une bannière reproduisant le nom des grandes entreprises publiques.36

 

 

Élections législatives de 2014

Les élections se sont tenues le 16 mars 2014, pour élire les deux cent cinquante députés de l'Assemblée nationale, pour un mandat de quatre ans.

Les élections sont anticipées de 2 ans à la demande de Aleksandar Vučić.

 

Contexte

À la suite des élections législatives du 6 mai 2012, la coalition rassemblée autour du Parti progressiste serbe (SNS) obtient une majorité relative à l'Assemblée nationale. Après deux mois de négociations, le SNS forme une coalition gouvernementale avec le Parti socialiste de Serbie (SPS). Ivica Dačić, le président du SPS, devient premier ministre, tandis qu'Aleksandar Vučić doit « se contenter » du poste de vice-premier ministre. L'ancien parti au pouvoir, le Parti démocrate (DS), enregistre de lourdes pertes mais réussit à se maintenir à Belgrade ; les mois suivants, notamment marqué par des scissions au sein du DS, affaiblit le parti ; en septembre 2013, à Belgrade, le maire, Dragan Đilas, doit renoncer à sa fonction à la suite d'une motion de censure.

Face à une situation économique difficile, les tensions au sein du gouvernement serbe grandissent ; malgré cela, les sondages sont favorables au Parti progressiste, notamment en raison de l'ouverture des négociations pour l'adhésion de la Serbie à l'Union européenne et à la suite de succès dans la lutte contre la corruption. Dans ce contexte Aleksandar Vučić en appelle à des élections législatives anticipées susceptibles d'asseoir la légitimité politique de son parti. Le premier ministre Ivica Dačić donne à son tour son accord pour ces élections anticipées. Le 29 janvier 2014, le président, Tomislav Nikolić, issu du SNS, dissout l'Assemblée et convoque des élections législatives anticipées pour le 16 mars.37

 

Résultats de l'élection

La liste menée par Aleksandar Vučić, « Un avenir dans lequel nous croyons », constituée du Parti progressiste serbe, du Parti social-démocrate de Serbie, de Nouvelle Serbie, du Mouvement serbe du renouveau et du Mouvement des socialistes, remporte à elle seule 48,34 % des suffrages et obtient 158 députés sur 250 à l'Assemblée nationale. Le 27 avril 2014, Vučić est élu par l'Assemblée président du gouvernement de la Serbie.

Comme vice-président de l'ancien gouvernement et comme chef de campagne, il s'était engagé à poursuivre sa politique anticorruption ; ce climat favorise l'inculpation de Miroslav Mišković, l'homme le plus riche de Serbie, pour détournement d'argent.38

Avec 48,34% des voix, le Parti progressive serbe possède ainsi une confortable majorité pour mener à bien ses projets : une réforme de l'économie, la réduction du secteur public et l'entrée de la Serbie dans l'Union européenne.

 

 

La Serbie en 2014

L’année 2014 sera à nouveau une année de récession (après 2009 puis 2012) compte tenu des inondations du printemps et de l’été dont on ne mesure pas encore l’ensemble des effets. Le rapport d’automne du WIIW a réévalué à la hausse le taux de croissance de l’année 2013 : le rebond de +2,5 % est attribué à une forte croissance de la production agricole ainsi qu’au démarrage de la nouvelle usine Fiat. Mais le secteur bancaire continue à accumuler les prêts non performants, avec une structure opaque des financements publics clientélistes. Sous la pression des surveillances bancaires internationales, des efforts ont été déployés pour augmenter les dépôts en monnaie locale. Mais selon la BERD, les dépôts et prêts en devises étrangères restant prédominants. Le déficit public (évalué à 6 % du PIB en mars 2014 pour l’année courante) est le plus élevé de la région, avec, pour cette année, une dette de 70 % du PIB. Le taux de chômage est élevé (28 % de la population active), et encore ce chiffre sous-estime-t-il, comme dans le reste de la région, le chômage forcé camouflé.

Le recours à des élections législatives anticipées (en mars 2014) et les modifications dans la composition gouvernementale se sont accompagnées de promesses de grandes purges à la tête des entreprises publiques, de privatisations, notamment dans les transports et l’électricité, et d’un plan de réformes radicales, pour satisfaire les négociateurs européens : libéralisation du code du travail, baisse de 20 % des retraites et de 15 % des salaires des fonctionnaires, ainsi que 160 000 licenciements, une augmentation de 10 % de la TVA et la hausse des tarifs d’électricité. Ces projets se sont heurtés à une vive opposition, à la fois politique et sociale, avec appel à la grève générale de tous les syndicats serbes en juillet 2014.

La Serbie déploie des négociations sur tous les fronts, entre UE et Russie. Le Premier ministre Aleksandar Vučić, après des consultations à Berlin, s’est rendu en visite officielle à Moscou : il s’agissait d’y discuter notamment du projet de gazoduc South Stream. En avril, lors du vote des sanctions au Conseil de l’Europe contre la Russie, les sept députés serbes se sont divisés (trois pour, trois contre et une abstention), avec une volonté de tenter de garder une politique de « neutralité » entre Russie et Union européenne. En octobre, la célébration du soixante-dixième anniversaire de la libération de Belgrade de l’occupant nazi a été l’occasion de recevoir Vladimir Poutine en grande pompe. Selon l’hebdomadaire Vreme cette visite ne ralentira pas la politique de rapprochement entre la Serbie et l’Union européenne, « étant donné que ce processus prendra au moins une dizaine d’années ».

Il n’en demeure pas moins que la Serbie comptait beaucoup sur le projet SouthStream et espère que la décision de l’annuler sera révisée.39

 

 

Victoire écrasante pour le premier ministre sortant

Aleksandar Vucic est plus que jamais le maître incontesté de la Serbie. Le premier ministre serbe a obtenu une victoire éclatante, le 24 avril 2016, lors des élections législatives anticipées. Son Parti progressiste (SNS) rassemble entre 50 % et 53 % des suffrages, plus en tout cas que les 48,35 % obtenus en 2014.

L’objectif est atteint : M. Vucic, qui gouvernait jusque-là au côté du Parti socialiste, se trouve désormais seul maître à bord. Il pourra gouverner seul, ou bien composer une nouvelle coalition à sa convenance, avec les députés des minorités nationales – bosniaque et hongroise – ou bien avec certains démocrates, dont le ralliement constituerait le couronnement de la stratégie de recentrage de M. Vucic. La participation (55 %), en hausse par rapport à 2014, constitue pour le premier ministre un autre motif de satisfaction.40

 

Malgré ses débuts politiques dans les années 1990 comme « faucon ultranationaliste », Vunic affiche désormais des opinions pro-européennes convaincues, déclarant à ce titre : « je ne cache pas que j'ai changé… J'en suis fier ». Il se montre ainsi conciliant dans les relations de la Serbie avec le Kosovo ou encore lors de la crise migratoire de 2015-2016. Si l'opposition critique pour sa part les tendances autoritaires ou l'étroit contrôle des médias du Premier ministre, celui-ci voit sous sa gouvernance la Serbie classée comme « démocratie semi-consolidée » par l'ONG Freedom House. Sa volonté d'intégrer l'Union européenne se couple en effet avec la nécessité de tenir face à la frange droitière de son électorat et de ne pas froisser le traditionnel allié de la Serbie, la Russie.41

 

 

Sources

(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_Serbie
(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Kosovo_Polje
(3) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_Serbie
(4) https://fr.wikipedia.org/wiki/Congr%C3%A8s_de_Berlin
(5) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_Serbie
(6) https://fr.wikipedia.org/wiki/Gavrilo_Princip
(7) Ibid.
(8) https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_Serbie
(9) https://fr.wikipedia.org/wiki/Yougoslavie
(10) https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique_f%C3%A9d%C3%A9rative_socialiste_de_Yougoslavie
(11) https://fr.wikipedia.org/wiki/Josip_Broz_Tito
(12) https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique_f%C3%A9d%C3%A9rative_socialiste_de_Yougoslavie
(13) https://fr.wikipedia.org/wiki/Josip_Broz_Tito
(14) https://fr.wikipedia.org/wiki/Yougoslavie
(15) https://fr.wikipedia.org/wiki/Slobodan_Milo%C5%A1evi%C4%87
(16) https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Croatie
(17) https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Bosnie-Herz%C3%A9govine
(18) https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Srebrenica
(19) https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Bosnie-Herz%C3%A9govine
(20) https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Kosovo
(21) James Bisset http://www.mondialisation.ca/bombardement-de-la-serbie-l-anniversaire-de-la-honte/19276
(22) https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Kosovo
(23) http://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/la-revue-lutte-de-classe/serie-actuelle-1993/ex-yougoslavie-bilan-sanglant-et
(24) https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Kosovo
(25) Michel Collon https://www.investigaction.net/fr/Les-regles-de-la-propagande-de/
(26) http://www.lutte-ouvriere.org/notre-actualite/communiques/non-a-tous-les-imperialismes
(27) Andrew Bacevich cité par Noam Chomsky dans « Dominer le monde ou sauver la planète ? : L'Amérique en quête d'hégmonie mondiale », Fayard, 2004, p.81.
(28) Jules Dufour http://www.mondialisation.ca/laube-du-xxieme-siecle-plus-darmements-plus-de-guerres-la-spirale-de-la-terreur-et-de-la-mort-se-poursuit/5440161
(29) https://fr.wikipedia.org/wiki/Serbie
(30) https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerres_de_Yougoslavie
(31) https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89quipe_de_Yougoslavie_de_basket-ball
(32) https://balkansports.wordpress.com/2010/05/27/quest-ce-que-le-basket-yougoslave/
(33) Olivier Besancenot « Révolution ! : 100 mots pour changer le monde », Flammarion, 2003, p.230-231-232-233.
(34) Dusan-T Batakovic et Lioubomir Mihailovitc, « Histoire du peuple serbe » l'Âge d'homme, 2005, .p.350.
(35) Olivier Besancenot « Révolution ! : 100 mots pour changer le monde », Flammarion, 2003, p.233.
(36) Catherine Samary https://www.anti-k.org/2015/01/05/balkans-occidentaux-decembre-2013-albanie-bosnie-herzegovine-kosovo-macedoine-montenegro-serbie/
(37) https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_l%C3%A9gislatives_serbes_de_2014
(38) https://fr.wikipedia.org/wiki/Aleksandar_Vu%C4%8Di%C4%87
(39) Catherine Samary https://www.anti-k.org/2014/12/20/albanie-bosnie-herzegovine-kosovo-macedoine-montenegro-serbie/
(40) Benoît Vitkine. http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/04/24/en-serbie-victoire-ecrasante-pour-le-premier-ministre-sortant_4907897_3214.html
(41) https://fr.wikipedia.org/wiki/Aleksandar_Vu%C4%8Di%C4%87